Erik Neveu

Professeur
Science politique.
Sciences Po Rennes

Arènes
  • Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, 6e éd., La Découverte, 2024, Repères, 127 p.   

    Erik Neveu, Érik Neveu, Des soixante-huitards ordinaires, Gallimard et Cairn, 2023, NRF essais, 436 p.  

    À ce jour, Mai 68 est au mieux, à l'occasion de célébrations anniversaires, le prétexte à un ruisseau de publications, après des années-fleuves de biographies exaltées de quelques grandes figures de la vie politique ou culturelle, au pire l'origine incontrôlée de tous les maux qui frappent une société plus inégalitaire et fracturée que jamais. Erik Neveu s'est lancé, des années durant, dans une enquête sans équivalent ni précédent sur une « génération » vue d'en bas : celles et ceux qui en 1968 entrèrent en militantisme et dont il suit les trajectoires sur plus de dix ans, loin des lumières de Paris, prioritairement en Bretagne. Il revisite des questions faussement simples : comment peut-on s'être lancé, souvent à corps perdu, dans des engagements qui paraissent aujourd'hui coupables ou irrationnels ? Quelle a été au concret l'expérience de ces militantismes souvent décrits comme aveuglément idéologisés, s'épanouissant dans un entre-soi d'étudiants et d'intellectuels ? Que sont devenus ces militants quand, dès la fin des années 70, les organisations gauchistes se sont délitées ? L'enquête se déploie au long cours. Par quelles influences, en termes d'origines et d'histoire personnelle, cette génération s'investit-elle dans un militantisme tous azimuts et selon des dispositions souvent éminemment contradictoires ? Comment pouvait-on au sens propre passer sa vie à militer, sinon que le militantisme était aussi un espace de sociabilités et de rencontres imprévues ? Faire un retour critique sur ces militantismes, c'est aussi en rappeler le côté obscur : les phénomènes de pouvoir, d'anesthésie des capacités critiques, d'inégalités non questionnées entre femmes et hommes. Que devient cette génération quand elle cesse de militer ? Les effets d'habitus d'engagement sont durables et la sortie du militantisme est rarement un terminus : les énergies militantes se réactivent dans le syndicalisme, la vie associative, une grande diversité de causes. Beaucoup de militants d'hier vont manifester des compétences d'entrepreneurs sociaux. Ils changent les règles d'exercice des métiers, en inventent, essaient de faire de militantisme métier et de métier engagement. Et contribuent ainsi à l'invention de formes nouvelles de politisation d'aujourd'hui

    Erik Neveu, Érik Neveu (dir.), Les agendas d'un politiste, Presses universitaires de Rennes, 2023, Collection Res publica, 174 p. 

    Erik Neveu, Thomas Frinault, Pierre Karila-Cohen, Érik Neveu, Qu'est-ce que l'opinion publique ?: dynamiques, matérialités, conflits, Gallimard et Numérique Premium, 2023, Folio ( Essais ), 500 p.  

    Notion faussement familière, « l'opinion publique » est utilisée au quotidien par les journalistes, les acteurs politiques, et invoquée via un outil comme le sondage. Elle laisse penser qu'il serait possible d'accéder à une vision globale, même floue, des attentes d'un peuple. Mais dans nos sociétés contemporaines individualistes, peut-on encore parler d'une opinion publique ? Est-elle la somme des opinions individuelles ? Si tel est le cas, comment les recenser ? Et pourquoi saisir l'opinion : pour l'écouter, la contrôler, l'assagir ? Derrière l'opinion publique se cache donc la question du droit à parler et à être écouté dans l'espace public, question intimement liée aux aspirations démocratiques des sociétés. Dans cette synthèse historique de grande ampleur, les auteurs font émerger des « régimes d'opinion », c'est-à-dire des configurations sociales et historiques dans lesquelles une forme d'opinion publique trouve à s'exprimer. Ils se penchent sur la notion et les réalités de l'opinion publique du monde grec à nos jours, dressent un bilan des rapports complexes entre sondages et opinion et proposent une réflexion exploratoire sur l'impact des réseaux sociaux sur l'espace public

    Erik Neveu, Pierre Leroux, Érik Neveu (dir.), En immersion: pratiques intensives du terrain en journalisme, littérature et sciences sociales, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 427 p.  

    L'« immersion », comme entreprise d'insertion - dans un milieu, un terrain, un groupe - qui suppose partage d'expérience et présence prolongée, empathie et peut-être rêve de « devenir indigène », est un geste fondateur de nombreuses pratiques de mise en intelligibilité du monde. On la rencontre en journalisme. Elle est le fait d'écrivains. Elle est, bien sûr, le socle de l'ethnographie mais aussi l'outil de recherches en maintes disciplines. Or, pour avoir suscité nombre de réflexions, cette pratique avait donné lieu à peu de synthèses, moins encore à une prise en compte de la diversité de ses usagers. C'est cette lacune que veut combler ce recueil. Il le fait via cinq questions. D'où vient la pratique de l'immersion ? Comment pareilles expériences affectent-elles l'observateur ? Que peut-on ainsi voir de plus, de mieux ? Et si la démarche est génératrice d'un plus d'intelligibilité, de quel prix, de quelles tensions avec le terrain ou une éthique professionnelle ces gains peuvent-ils se payer ? Comment enfin restituer l'immersion... tant en termes de respect de ceux et celles qu'on a côtoyés que de modes d'écriture propices à en communiquer l'expérience, les affects ? Ce volume combine une vingtaine de contributions de praticiens et analystes de ces démarches, que viennent mettre en perspective cinq denses textes de cadrage et que ponctue un article important d'Andrew Abbott sur l'écritur e du terrain. L'ensemble offre une référence durable sur le terrain des méthodologies de l'enquête, de leurs histoires, de leurs écritures

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie politique des problèmes publics, 2e éd., Armand Colin, 2022, 294 p. 

    Erik Neveu, Christine Guionnet, Érik Neveu, Féminins-masculins: sociologie du genre, 3e éd., Armand Colin, 2021, Collection U ( Sociologie ), 412 p. 

    Erik Neveu, Thomas Frinault, Christian Le Bart, Érik Neveu (dir.), Nouvelle sociologie politique de la France, Armand Colin et Cyberlibris, 2021, 303 p.  

    « Il faut une science politique nouvelle à un monde tout nouveau », écrivait Alexis de Tocqueville découvrant la démocratie américaine. De considérables changements ne travaillent-ils pas aujourd'hui de la même manière le système politique français ? Réformes néolibérales, érosion d'un État traditionnellement « fort », recompositions des savoirs experts, fin du cumul des mandats, féminisation du champ politique, transformation de l'espace public du fait des réseaux sociaux, avènement du macronisme, recours au dispositif des primaires, formes inédites de mobilisation populaire (Nuit Debout, Gilets jaunes)… Ces phénomènes nouveaux viennent interroger les acquis routinisés de la sociologie politique classique. Telle est l'ambition de cette Nouvelle sociologie politique de la France qui, en articulant les outils théoriques des différentes approches sociologiques à l'actualité la plus récente, permet de saisir la singularité française et d'interroger l'avenir de notre démocratie. Avec les contributions de THOMAS AGUILERA (IEP de Rennes), ÉMILIE BILAND (Sciences Po Paris), CHRISTOPHE BOUILLAUD (IEP de Grenoble), JULIEN BOYADJIAN (IEP de Lille), MAGALI DELLA SUDDA (Centre Émile Durkheim-CNRS), RENAUD EPSTEIN (IEP de Saint-Germain-en-Laye), NATACHA GALLY (université Panthéon-Assas), GUILLAUME GOURGUES (université Lyon 2), CHRISTINE GUIONNET (université Rennes 1), MATHIEU HAUCHECORNE (université Paris 8), JEAN-PIERRE LE BOURHIS (Arènes-CNRS), CHRISTOPHE LE DIGOL (université Paris Nanterre), RÉMI LEFEVRE (université Lille 2), SANDRINE LÉVÊQUE (IEP de Lille), GUILLAUME MARREL (université d'Avignon), GILLES PINSON (IEP de Bordeaux), JESSICA SAINTY (université d'Avignon), SÉBASTIEN SÉGAS (université Rennes 2), ANDY SMITH (Centre Émile Durkheim-CNRS), ANAÏS THÉVIOT (université catholique de l'Ouest), ÉRIC TREILLE (Arènes-CNRS)

    Erik Neveu, Christine Guionnet, Érik Neveu, Féminins/masculins : Sociologie du genre, 3e éd., Numilog, Armand Colin et Cairn, 2021, 287 p.  

    Les études sur le genre ont eu le curieux privilège de réussir à faire descendre des manifestants dans les rues, pour dénoncer une soi-disant "théorie du genre". Si elles dérangent incontestablement, c'est qu'elles bousculent une idéologie bien réelle : celle qui prétend qu'existerait un ordre "naturel", universel et éternel des arrangements de sexes. Mais c'est aussi parce qu'elles explicitent des relations de pouvoir et nous rendent sensibles à des faits sociaux souvent non conscients ou refoulés… et pourtant aisément objectivables par les enquêtes sociologiques. Comment naissent les identités de genre ? Quels éclairages les sciences sociales apportent-elles sur la sexualité ? Hommes et femmes ont-ils/elles le même rapport au travail ? Leurs loisirs et leur sociabilité sont-ils identiques ? Quel rôle le genre joue-t-il en politique ? Les identités masculines et féminines sont-elles en crise ? Une "domination" masculine persiste-t-elle ? Considéré comme le plus complet dans l'édition francophone, cet ouvrage entend répondre à ces questions essentielles en se nourrissant d'une riche littérature internationale, pour parcourir tant l'histoire et la variété des sociétés que certains faits d'actualité plus récente. Il allie exposé pédagogique des cadres théoriques et exploration d'une mosaïque d'études de cas et d'exemples variés. Il constitue une invitation à développer un rapport plus réflexif à la façon dont féminités et masculinités se coconstruisent, au-delà des stéréotypes et des dichotomies traditionnelles

    Erik Neveu, Érik Neveu, Une société de communication ?, 6e éd., LGDJ, un savoir-faire de Lextenso, 2020, Clefs ( Politique ), 159 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, 5e éd., Cairn et La Découverte, 2019, Repères, 128 p.  

    Suspectés de « faire l'opinion », d'être trop proches des puissants ou au contraire sans cesse négatifs, les journalistes exercent une profession chahutée. Un exercice salutaire du droit de critique exige de comprendre la réalité du travail quotidien d'un métier de plus en plus éclaté selon les médias, statuts et titres. Cet ouvrage propose à qui veut saisir le quotidien du travail journalistique un état des recherches internationales et un ensemble de pistes de réflexion. Il éclaire les généalogies de la profession et propose une cartographie des journalismes français contemporains. Il invite à penser le travail journalistique dans un réseau de relations avec les autres acteurs de l'entreprise de presse, les sources et les publics. Il évoque les évolutions de l'écriture de presse et tente de reposer les termes du débat classique sur les pouvoirs du journalisme. Il propose enfin de saisir les contours d'une nouvelle écologie de la production de l'information à un moment où réseaux sociaux, sites Web et débats sur les fake news manifestent la recomposition des techniques et de l'art d'informerSuspectés de « faire l'opinion », d'être trop proches des puissants ou au contraire sans cesse négatifs, les journalistes exercent une profession chahutée. Un exercice salutaire du droit de critique exige de comprendre la réalité du travail quotidien d'un métier de plus en plus éclaté selon les médias, statuts et titres. Cet ouvrage propose à qui veut saisir le quotidien du travail journalistique un état des recherches internationales et un ensemble de pistes de réflexion. Il éclaire les généalogies de la profession et propose une cartographie des journalismes français contemporains. Il invite à penser le travail journalistique dans un réseau de relations avec les autres acteurs de l'entreprise de presse, les sources et les publics. Il évoque les évolutions de l'écriture de presse et tente de reposer les termes du débat classique sur les pouvoirs du journalisme. Il propose enfin de saisir les contours d'une nouvelle écologie de la production de l'information à un moment où réseaux sociaux, sites Web et débats sur les fake news manifestent la recomposition des techniques et de l'art d'informer

    Erik Neveu, Delphine Dulong, Christine Guionnet, Érik Neveu (dir.), Boys don't cry !, OpenEdition Press et OpenEdition, 2019, Le sens social  

    « Les féministes en font trop ! » Les hommes seraient devenus sinon le sexe « faible », ou du moins stigmatisé. Les moindres performances scolaires des garçons viendraient d'une perte d'estime de soi du masculin. La plus discrète avance sexuelle serait recodée en harcèlement, le goût de la compétition en agressivité. Voici quelques aspects d'un discours de la plainte, de la hargne parfois, par lesquels des groupes d'hommes s'emploient à inverser la rhétorique féministe pour se poser en victimes, revendiquer des droits dont ils seraient privés. Le présent ouvrage se propose d'analyser ces discours, notamment en portant attention aux propos « masculinistes », tels qu'ils s'affirment par exemple dans certaines organisations de pères divorcés. Quels sont les arguments de ces groupes ? En quoi sont-ils symptômatiques des évolutions et des perceptions des rapports de genre ? Peut-on évaluer leur impact, qui varie entre Amérique du Nord et Europe ? Quels enjeux inséparablement politiques et scientifiques portent des notions comme « coûts de la masculinité » ou « rôles de sexe » ? Côté scientifique, l'enjeu est clair : il s'agit de poursuivre le travail de déconstruction de la domination masculine en montrant que celle-ci n'a rien de naturel. Elle suppose des investissements et implique des coûts, pour les femmes bien sûr, mais également pour les hommes, comme le montrent des contributions sur la santé au travail, sur les effets de l'association virilité-alcool, sur le double-jeu identitaire auxquels sont contraints certains gays affirmant « homosexuels, oui, mais virils avant tout » ! Combinant prudence, rigueur et refus des tabous, ce livre revendique donc la vertu de l'insolence scientifique en posant la question des coûts des masculinités. Le radicalisme qui consiste à refuser de parler d'une thématique sous prétexte qu'elle a été inaugurée par des mouvements étymologiquement réactionnaires n'est en effet guère satisfaisant. Les sciences sociales doivent reconquérir…

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, 7e éd., Cairn et La Découverte, 2019, Repères ( Sociologie ), 127 p.  

    Alors que les taux de participation politique déclinent dans de nombreuses démocraties, les mouvements sociaux apparaissent comme une forme montante de l'expression politique. Comment en rendre compte ? Ce livre offre une synthèse cohérente d'une énorme littérature savante. Parmi les énigmes qu'il tente d'éclairer : pourquoi certains groupes se mobilisent-ils plus facilement ? En quoi les mobilisations révèlent-elles des problèmes parfois négligés par les autorités politiques ? Pèsent-elles sur les politiques gouvernementales ? Quel rôle les médias jouent-ils dans les mobilisations ? Comment l'État tente-t-il de les « domestiquer » ? Au fil des chapitres et des concepts, ce sont aussi des questions actuelles qui émergent : se mobilise-t-on dans les pays des Suds comme dans ceux du G8 ? Jusqu'à quel point peut-on parler d'une mondialisation de certaines mobilisations ? Existe-t-il une séparation si nette entre mouvements sociaux et partis ? De quelles satisfactions, émotions et contraintes l'expérience protestataire est-elle faite ?À l'heure des « gilets jaunes » et des mobilisations pour faire face au réchauffement climatique, ce livre aide à comprendre les conflictualités sociales du présent, tout autant que leur refoulement

    Erik Neveu, Érik Neveu, Armand Mattelart, Introduction aux Cultural Studies, 3e éd., Cairn et La Découverte, 2018, Repères ( Culture-Communication ), 127 p.    

    Que recouvre le concept de « matérialisme culturel » ? Comment le milieu social, l'âge, le genre, l'identité « ethnique » affectent-ils les rapports à la culture ? Dans une « audience » médiatique, tous les participants perçoivent-ils les mêmes messages ou significations ? Ce sont là des questions vives que, de façon précoce, les Cultural Studies ont entrepris d'analyser dans l'Angleterre des années 1960. En accordant à la culture des médias et des classes populaires une attention jusque-là réservée à la culture des lettrés, elles invitaient à penser le culturel dans son rapport aux dynamiques de pouvoir. Cet ouvrage reconstruit la généalogie de ces recherches. Il en expose les grands textes et les apports. Il rend compte de leur expansion internationale. Il pose les termes d'un débattant sur le statut du culturel dans la mondialisation que sur nos manières de penser la culture. Au moment où ce courant longtemps méconnu en France y trouve tardivement écho, ce livre apporte aussi ce qui fait défaut à trop d'importations zélées : le recul historique, la défiance face aux effets de mode.

    Erik Neveu, Érik Neveu, Olivier Fillieule (dir.), Activists forever?: long-term impacts of political activism, Cambridge University Press et Cambridge University Press, 2018, Cambridge studies in contentious politics  

    Using a global array of case studies, this collection explores the consequences of political involvement on an individual's life

    Erik Neveu, Érik Neveu, Brigitte Le Grignou, Sociologie de la télévision, Cairn et la Découverte, 2017, Repères, 127 p.    

    La présentation indique : "À l'heure où l'on prophétise la " fin de la télévision ", où les jeunes générations se détournent du vieux poste pour de plus petits écrans, pourquoi proposer une sociologie de la télévision ? Parce que la télé ne se contente pas de résister : elle mobilise encore en moyenne près de quatre heures d'attention par jour en France et le flux des programmes télévisés envahit tous les écrans. Il s'agit dans cet ouvrage d'étudier ce vieil objet et ses nouveaux usages dans une perspective sociologique : c'est-à-dire attentive aux acteurs (qui produit les programmes ?), au flux des émissions (ce flux est-il immuable, a-t-il un sens ?), aux pratiques des publics (que font réellement les téléspectateurs ?), aux divers effets des programmes et à leurs conditions d'efficacité (la télévision fait-elle toujours et partout l'élection ?)."

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie politique des problèmes publics, Numilog, Cairn et Armand Colin, 2016, Collection U, 286 p.  

    « Foulard islamique », disparition des abeilles, vieillissement de la population : comment des faits ou des dossiers deviennent-ils « problèmes », dont s'emparent les médias ou les partis en campagne ? Une tradition sociologique née aux États-Unis au début du XXe siècle est venue montrer que la réponse n'était pas dans une gravité objective des « faits ». Les brutalités sur les enfants n'ont été que tardivement constituées en problème public, alors que l'usage de la margarine suscitait jusqu'à des référendums. C'est donc vers l'activité des entrepreneurs de problèmes qu'il faut se tourner. Qui sont-ils (think tanks, haut-fonctionnaires, mouvements sociaux) ? Comment justifie-t-on de l'importance d'un problème ? Pourquoi certains problèmes suscitent-ils plus l'attention médiatique que d'autres ? Comment des cadrages viennent-ils les mettre en récit pour qu'ils soient au diapason des sensibilités sociales ? Quels tris président à leur prise en charge (ou non) par les politiques publiques ? Est-ce là la fin du processus ? Dense en exemples pratiques proposés sous formes d'encadrés et en outils théoriques, ce manuel aide à penser comment s'alimentent nos conversations, les « Unes » des médias et l'agenda des politiques

    Erik Neveu, Bastien François, Érik Neveu (dir.), Espaces publics mosaïques: acteurs, arènes et rhétoriques des débats publics contemporains, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 322 p.    

    L'espace public : une notion essentielle mais souvent galvaudée. Ce livre s'efforce de dépasser la vision jacobine d'un espace public unifié et hiérarchique pour penser cette structure en termes d'éclatement, d'hétérogénéité, de mosaïque. Il a pour ambition de contribuer à des questions importantes de sociologie politique : dans quelles conditions les agents « ordinaires » peuvent-ils accéder à l'espace public ? Pour quelles conditions peut-on encore « parler l'universel » dans des arènes médiatiques envahies par l'émotion et l'irrationnel ?

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, 6e éd., Cairn et La Découverte, 2015, Repères ( Sociologie ), 127 p.  

    Une importante littérature s'intéresse aux mouvements sociaux, dont voici un panorama critique et ordonné. Au-delà d'un exposé des théories, il éclaire des questions pratiques : pourquoi certains groupes se mobilisent-ils plus facilement ? En quoi les mobilisations révèlent-elles des problèmes parfois négligés par les autorités politiques ? Pèsent-elles sur les politiques gouvernementales ? Quel rôle les médias jouent-ils dans les mobilisations ? Comment l'État tente-t-il de les « domestiquer » ? Au fil des chapitres, ce sont aussi des questions portées par le présent immédiat qui sont évoquées : se mobilise-t-on dans les pays des Suds comme dans ceux du G8 ? Jusqu'à quel point peut-on parler d'une mondialisation de certaines mobilisations ? Comment penser à la fois les dimensions structurales des mobilisations et la manière dont elles peuvent affecter des trajectoires individuelles, se nourrir d'émotions

    Erik Neveu, Yves Bonny, Érik Neveu, Jean-Manuel de Queiroz (dir.), Norbert Élias et la théorie de la civilisation: lectures et critiques, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, Cairn et La Découverte, 2014, Repères  

    Suspectés de « faire l'opinion », d'être trop près des puissants ou au contraire sans cesse négatifs, les journalistes exercent une profession très discutée. Un sain exercice du droit de critique exige de comprendre la réalité du travail quotidien d'une profession de plus en plus éclatée selon les médias et les types de presse. Cet ouvrage propose à qui veut saisir le quotidien du travail journalistique un état des recherches internationales et un ensemble de pistes de réflexion. Il éclaire les généalogies de la profession et propose une cartographie détaillée des journalismes français contemporains. Il invite à penser le travail journalistique dans un réseau de relations avec les autres acteurs de l'entreprise de presse, les sources et les publics. Il évoque les évolutions de l'écriture de presse et tente de reposer les termes du débat classique sur les pouvoirs du journalisme. Il questionne ce qui ressemble à un faire-part d'une « fin des journaux ». Annoncerait-il aussi la fin des journalistes, marginalisés par la nébuleuse des producteurs d'information à l'œuvre sur le Net et la répugnance des générations nouvelles à payer pour accéder à l'information ?

    Erik Neveu, Collovald Annie, Annie Collovald, Érik Neveu, Lire le noir: Enquête sur les lecteurs de récits policiers, Éditions de la Bibliothèque publique d’information et OpenEdition, 2013, Essais, 296 p.    

    Un livre sur cinq vendu en France est un policier. De Simenon à Cornwell, de Daeninckx, Jonquet ou Vargas à Menkell, Pears ou Camillieri, rares sont les lecteurs qui n'ont jamais fréquenté ces récits. À partir d'une quarantaine d'entretiens approfondis avec des lecteurs assidus, Annie Collovald et Érik Neveu tentent de comprendre les raisons d'un tel engouement. Quelle est aujourd'hui l'offre de récits policiers? Comment se familiarise-t-on à ce genre littéraire? Quelles justifications, quels plaisirs les lecteurs invoquent-ils? Quelle évasion peut bien offrir une littérature qui évoque le sang, la menace, souvent les frontières noires du monde social? Et comment rendre compte des troublantes coïncidences entre les ruptures biographiques (mobilité sociale, drames personnels) vécues par bien des lecteurs et leur prédilection pour le polar? En rendant visible La capacité des genres policiers à cumuler les attraits des littératures de distraction, de savoir et de salut, cette recherche, qui accompagne au plus près la biographie et les pratiques des lecteurs, aide aussi à comprendre les raisons d'un succès et les cohérences d'un public pourtant bigarré.

    Erik Neveu, Robert Castel, Louis Chauvel, Dominique Merllié, Érik Neveu [et alii], Les mutations de la société française, Cairn et La Découverte, 2013, Repères ( Sociologie ), 126 p.  

    La 4e de couv. indique : "Ce livre est le deuxième d'une série de trois volumes qui ont pour ambition de couvrir les principales questions économiques et sociales contemporaines, à l'échelle nationale, européenne et mondiale. Leur particularité est d'avoir été conçus et écrits par des spécialistes de ces questions, universitaires et chercheurs reconnus, pour des lycéens et d'étudiants de premier cycle. Les textes ici réunis se distinguent par trois qualités majeures : il s'agit à chaque fois de synthèses de l'état des connaissances scientifiques ; leur clarté et leur lisibilité les rendent accessibles sans compromettre leur rigueur ; leur problématisation donne du sens aux questions traitées et suscite l'intérêt du lecteur. Afin de mieux répondre encore aux interrogations sur le monde et notre société, en particulier celles qui se rapportent aux multiples crises auxquelles nous sommes confrontés, l'ouvrage a été actualisé et remanié"

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, 4e éd., La Découverte, 2013, Repères ( Culture-communication ), 128 p.  

    La 4e de couverture indique : "Suspectés de "faire l'opinion", d'être trop près des puissants ou au contraire sans cesse négatifs, les journalistes exercent une profession très discutée. Un sain exercice du droit de critique exige de comprendre la réalité du travail quotidien d'une profession de plus en plus éclatée selon les médias et les types de presse. Cet ouvrage propose à qui veut saisir le quotidien du travail journalistique un état des recherches internationales et un ensemble de pistes de réflexion. Il éclaire les généalogies de la profession et propose une cartographie détaillée des journalismes français contemporains. Il invite à penser le travail journalistique dans un réseau de relations avec les autres acteurs de l'entreprise de presse, les sources et les publics. Il évoque les évolutions de l'écriture de presse et tente de reposer les termes du débat classique sur les pouvoirs du journalisme. Il questionne ce qui ressemble à un faire-part d'une fin des journaux". Annoncerait-il aussi la fin des journalistes, marginalisés par la nébuleuse des producteurs d'information à l'oeuvre sur le Net et la répugnance des générations nouvelles à payer pour accéder à l'information ?"

    Erik Neveu, Delphine Dulong, Christine Guionnet, Érik Neveu (dir.), les coûts de la domination masculine, Presses Universitaires de Rennes, 2012, Le sens social, 330 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Les mots de la communication politique, Presses universitaires du Mirail, 2012, Les mots de, 128 p.  

    Les batailles de mots pèsent en politique. Mots des candidats qui incarnent « la force tranquille », affirment que « Tout devient possible », même « Changer la vie ». Mais ces mots sont aussi ceux des experts qui vont organiser un focus group pour tester un slogan, mijoter un pseudo-événement qui attire les journalistes. Les chercheurs qui analysent cette communication ont aussi leur lexique-boîte à outils avec ses agendas, ses études de réception qui invalident le modèle de la piqûre hypodermique. Les mots de la communication politique viennent aussi du langage commun sous la forme de campagnes, de tracts, de la préférence pour le parler vrai contre la langue de bois...[4e p. de couv.]

    Erik Neveu, Armand Mattelart, Érik Neveu, Introduction aux Cultural Studies, Cairn et La Découverte, 2011, Repères  

    Comment le milieu social, l’âge, le genre, l’identité « ethnique » affectent-ils les rapports à la culture ? Comment comprendre la réception des programmes télévisés par divers publics ? Les styles de vie des jeunes sont-ils des formes de résistance ? Ce sont là des questions vives que, de façon précoce, les Cultural Studies ont choisi d’inscrire à l’ordre du jour dans l’Angleterre des années 1960. Depuis, elles y renouvellent un débat séculaire sur les rapports culture-société. Elles accordent à la culture des médias et des classes populaires une attention jusque-là réservée à la culture des lettrés. Bousculant les frontières entre disciplines académiques, elles questionnent les enjeux politiques du culturel. Ce « Repères » fait comprendre la généalogie de ces recherches, au moment où ce courant longtemps méconnu en France y reçoit désormais accueil. Il en expose les grands textes, les apports. Il rend compte de leur expansion internationale. Il pose les termes d’un débat tant sur le statut du culturel dans la mondialisation que sur nos manières de penser la culture

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, 5e éd., Cairn et La Découverte, 2011, Repères, 127 p.    

    Ce livre propose de contribuer à une analyse rigoureuse de la dynamique des mouvements sociaux. Au-delà d’un panorama des théories, l’auteur insiste aussi sur les acquis les plus récents des travaux scientifiques : pourquoi certains groupes se mobilisent-ils plus facilement ? Comment percevoir les problèmes sociaux qui s’y expriment ? Quel rôle les médias jouent-ils dans les mobilisations ? Comment les mouvements sociaux pèsent-ils sur les politiques gouvernementales ? Comment l’État tente-t-il de les « domestiquer » ?

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, 3e éd., Cairn et La Découverte, 2011, Repères  

    De la couverture de la guerre du Golfe à celle des tensions dans les banlieues, le journalisme est objet de débats. L’une de leurs lacunes est de méconnaître la réalité du travail quotidien d’une profession de plus en plus éclatée selon les médias et les types de presse. Ce « Repères » propose à qui veut comprendre le travail journalistique un état des recherches internationales dans ce domaine et un ensemble de réflexions critiques. Il éclaire les généalogies de la profession et propose une cartographie détaillée des journalismes français contemporains. Il invite à penser le travail journalistique dans un réseau de relations avec les autres acteurs de l’entreprise de presse, les sources et publics. Il évoque les évolutions de l’écriture de presse, tente de reposer les termes du débat classique sur les pouvoirs du journalisme. Il questionne une actualité marquée par l’irruption d’une presse gratuite, l’essor sur le Net d’une nébuleuse de producteurs d’informations qui déborde le journalisme, et les réponses de la profession à ces défis

    Erik Neveu, Érik Neveu, Une société de communication ?, 5e éd., Montchrestien et Lextenso, 2011, Clefs ( Politique ), 160 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, 3e éd., la Découverte, 2009, Repères ( Culture-communication ), 128 p. 

    Erik Neveu, Christine Guionnet, Érik Neveu, Féminins-masculins: sociologie du genre, 2e éd., Armand Colin et Numilog, 2009, Collection U ( Sociologie ), 430 p. 

    Erik Neveu, Armand Mattelart, Érik Neveu, Introduction aux cultural studies, La Découverte, 2008, Repères, 121 p. 

    Erik Neveu, Robert Castel, Dominique Merllié, Thomas Piketty, Louis Chauvel, Les mutations de la société française, Éditions La Découverte, 2007, 122 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Une société de communication ?, 4e éd., Montchrestien, 2006, Clefs ( Politique ), 160 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, 4e éd., la Découverte, 2005, Repères, 126 p. 

    Erik Neveu, Rodney Benson, Érik Neveu (dir.), Bourdieu and the journalistic field, Polity, 2005, 267 p. 

    Erik Neveu, Collovald Annie, Annie Collovald, Érik Neveu, Lire le noir: Enquête sur les lecteurs de récits policiers,, 2004, Études et recherches, 346 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, Éditions La Découverte, 2004, Repères, 122 p. 

    Erik Neveu, Alain Accardo, Pascal Durand, Fabrice Baguette, Patrick Champagne [et alii], Médias et censure: figures de l'orthodoxie, les Éditions de l'Université de Liège, 2004, 243 p. 

    Erik Neveu, Armand Mattelart, Érik Neveu, Introduction aux Cultural Studies, Éditions La Découverte, 2003, Collection Repères, 121 p.  

    La quatrième de couverture indique : "Comment le milieu social, l'âge, le genre, l'identité "ethnique" affectent-ils les rapports à la culture ? Comment comprendre la réception des programmes télévisés par divers publics ? Les styles de vie des jeunes sont-ils des formes de résistance ? Ce sont là des questions vives que, de façon précose, les Cultural Studies ont choisi d'inscrire à l'ordre du jour de la recherche dans l'Angleterre des années 1960. Depuis, elles y renouvellent un débat séculaire sur les rapports culture-société. Elles accordent à la culture des médias et au vécu des classes populaires une attention jusque-là réservée à la culture des lettrés. En bousculant les frontières entre disciplines académiques, elles questionnent les enjeux politiques du culturel. Cet ouvrage propose une véritable enquête sur les origines et le développement de ce courant de recherche méconnu en France. Il présente ses grands textes, analyse ses apports et ses limites. Comment expliquer la fulgurante "mondialisation" des Cultural Studies dans les années 1980 ? Que nous apprennent-elles sur la plce de la culture aujourd'hui ? Sur la circulation planétaire des biens culturels et des recherches à leur sujet ? "

    Erik Neveu, Yves Bonny, Jean-Manuel de Queiroz, Érik Neveu (dir.), Norbert Elias et la théorie de la civilisation: lectures et critiques, Presses universitaires de Rennes, 2003, Le sens social, 265 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu (dir.), La politique saisie par le divertissement, Hermès Science Publications, 2003, 304 p. 

    Erik Neveu, Gerd-Gunter Kopper, Paolo Mancini, Érik Neveu, Daniel C. Hallin [et alii], Kulturen des Journalismus und politische Systeme: Probleme internationaler Vergleichbarkeit des Journalismus in Europa - verbunden mit Fallstudien zu Grossbritannien, Frankreich, Italien und Deutschland, Vistas, 2003, Informationskultur in Europa, 138 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, 3e éd., Éd. La Découverte, 2002, Repères, 125 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Denis Ruellan, Rémy Rieffel (dir.), Les journalistes spécialisés, Hermès science publications, 2002, 293 p. 

    Erik Neveu, Raymond Kuhn, Érik Neveu (dir.), Political journalism: new challenges, new practices, Routledge et ECPR, 2002, Routledge / ECPR Studies in European political science, 249 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie du journalisme, Éd. la Découverte, 2001, Repères, 122 p.   

    Erik Neveu, Érik Neveu, Une société de communication ?, 3e éd., Montchrestien, 2001, Clefs ( Politique ), 160 p.   

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, 2000, Repères, 125 p.   

    Erik Neveu, Érik Neveu (dir.), Médias et mouvements sociaux, Hermès, 1999, 284 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu (dir.), Médias et mouvements sociaux: dossier, Numilog, 1999, Réseaux 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Une société de communication ?, 2e éd., Montchrestien et Impr. Jouve, 1997, Clefs ( Politique ), 160 p.   

    Erik Neveu, Christian Delporte, Vincent Milliot, Érik Neveu (dir.), Caricatures politiques, Presses de sciences po, 1996, 167 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sociologie des mouvements sociaux, La Découverte, 1996, Repères, 122 p.   

    Erik Neveu, Armand Mattelart, Érik Neveu (dir.), Les cultural studies, CNET, 1996, 224 p. 

    Erik Neveu, Bastien François, Érik Neveu (dir.), Transformations structurelles de l'espace public: table ronde n° 5, AFSP et Sciences Po, 1996 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Une société de communication ?, Montchrestien, 1994, Clefs ( Politique ), 158 p.   

    Erik Neveu, Vincent Milliot, Érik Neveu (dir.), Les mémoires de la politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1992, 127 p. 

    Erik Neveu, Simone Bonnafous, Érik Neveu (dir.), Voix de la politique locale, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990, 125 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, La Télévision pour enfants: éléments pour une sociologie du champ et des réceptions, Centre de recherches administratives et politiques, 1989, 124 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Droit constitutionnel et science politique: année 1986-1987, Faculté de Droit, 1987, 290 p. 

    Erik Neveu, Érik Neveu, Loïc Cadiet (dir.), Regards sur la fraude fiscale, Économica, 1986, Travaux et recherches ( Série Faculté des sciences juridiques de Rennes ), 217 p.   

    Erik Neveu, Érik Neveu, L'Idéologie dans le roman d'espionnage, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques et Impr. Chirat, 1985, 407 p.   

    Erik Neveu, Érik Neveu, L'Idéologie dans le roman d'espionnage,, 1981, 420 p.   

  • Erik Neveu, Eric Darras, Delphine Dulong, Daniel Gaxie, Dominique Marchetti, « "Débats : le capital médiatique en question" », in Presses universitaires de Rennes (dir.), in Un capital médiatique ? Usages et légitimation de la médiatisation en politique (Clément Desrumaux, Jérémie Nollet, dir.), 2021   

    Erik Neveu, Stève Bernardin, « Construction des problèmes publics », in Hélène Michel, Sandrine Lévêque et Jean-Gabriel Contamin (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Editions du Croquant, 2018, pp. 123-131 

    Erik Neveu, « Gérer les « coûts de la masculinité » ? Inflations mythiques, enjeux pratiques », Boys don't cry!, 2012 

    Erik Neveu, « 16. Elias, Wouters et la théorie de l’informalisation », Les dimensions émotionnelles du politique, 2012 

    Erik Neveu, « Le mystère du maoïsme breton », L’Ouest dans les années 68, 2012 

    Erik Neveu, Collovald Annie, « Noirs plaisirs. Lecteurs et lectures de récits policiers », in Christophe Evans (dir.), Lectures et lecteurs à l'heure d'Internet : livre, presse, bibliothèques, Editions du Cercle de la librairie, 2011, pp. 137-159 

    Erik Neveu, « La ligne Paris-Londres des Cultural Studies : une voie à sens unique ? », Dix ans d'histoire culturelle, 2011 

    Erik Neveu, « 7. L’Europe comme « communauté inimaginable » ? », En quête d'Europe, 2004 

    Erik Neveu, « Privatisation et informalisation de la vie politique », Norbert Élias et la théorie de la civilisation, 2003 

    Erik Neveu, Yves Bonny, Jean-Manuel de Queiroz, « Introduction », Norbert Élias et la théorie de la civilisation, 2003 

    Erik Neveu, Raymond Kuhn, « Political Jounalism : Mapping the Terrain », Political Jounalism. New Challenges, New Practices, Routledge, 2002, pp. 1-21 

    Erik Neveu, Annie Collovald, « 9. La critique politique du « néo-polar » », Juger la politique, 2002 

    Erik Neveu, Bastien François, « Introduction. Pour une sociologie politique des espaces publics contemporains », Espaces publics mosaïques, 1999 

    Erik Neveu, « Vraisemblable(e) et idéologie dans Les Habits noirs », Paul Féval, romancier populaire, 1992 

  • Erik Neveu, «  La mobilisation sociale s'est légitimée  », Sciences Humaines , 2021, n° ° 332, pp. 21-21   

    Erik Neveu, « Romain LECLER, Une contre-mondialisation audiovisuelle, ou comment la France exporte la diversité culturelle, Sorbonne Université Presses, 2019, 313 p. », Réseaux , 2020, n° ° 224, pp. 267-270   

    Erik Neveu, « Michael McCLUSKEY (2017), News Framing of School Shootings. Journalism and American Social Problems », Communication, 2019 

    Erik Neveu, « Pierre Bourdieu - Derrière les mots, un pouvoir », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines , 2017, n° ° 46, pp. 25-25   

    Erik Neveu, « La contribution des New Journalisms au renouvellement du reportage politique aux États-Unis », Mots. Les langages du politique, 2014  

    Cet article s’intéresse à la contribution originale du New Journalism au reportage politique. Labellisé par Tom Wolfe au seuil des années soixante-dix, ce journalisme entend combiner une intense fréquentation du terrain à des procédés d’écriture issus de la fiction ; il empruntera aussi aux sciences sociales. Comparé au modèle canonique des reportages de campagne illustrés par les « Making of » de Theodore White, les différences sont nettes. Les new journalists sont moins déférents, élargissent le cercle des acteurs des campagnes aux communicateurs et aux journalistes eux-mêmes, ils rendent visible la coupure entre professionnels de la politique et profanes. Une partie de cette distance critique doit à leur propre refus de devenir des indigènes du jeu politique. This article highlights the contribution of the New Journalism(s) to political campaign reporting. Self promoted by Tom Wolfe in the early eighties, this style of journalism combines intensive legwork and investigations to the mobilisation of literary skills and templates ; it will later borrow to social sciences too. Compared to the classics of Theodore White on the “Making of” the US presidents, differences are striking. New journalists are less deferential. They consider spin-doctors, consultants and the journalists’pack itself as part and parcel of a campaign’s actors. They describe the growing gap between the professionals of politics and rank and file citizens. Part of this distance comes from a reflexive strategy for not “going native”. Este artículo se interesa en la contribución original del New Journalism al reportaje político. Etiquetado por Tom Wolfe en el umbral de los años setenta, este periodismo busca combinar una intensa frecuentación del campo de los procedimientos de escritura salidos de la ficción ; este marcará también a las ciencias sociales. Comparado con el modelo canónico de los reportajes de campaña ilustrados por los « Making of » de Theodore White, las diferencias son claras. Los new journalists son menos amables, amplían el círculo de los actores de campaña a los comunicadores y a los mismos periodistas, ellos hacen visible la brecha entre profesionales de la política y profanos. Una parte de esa distancia crítica se debe a su propio rechazo de convertirse en los indígenas del juego político.

    Erik Neveu, « Les sciences sociales doivent-elles accumuler les capitaux ? : A propos de Catherine Hakim, Erotic Capital, et de quelques marcottages intempestifs de la notion de capital », Revue française de science politique , 2013, n° 63, pp. 337-358    

    Le point de départ et l’alibi de cette contribution vient du livre Erotic Capital de Catherine Hakim, qui argumente sur la nécessité théorique de prendre en compte un capital impensé, « érotique », dont les effets s’observent en tous domaines de la vie sociale et dont la légitimation pourrait être une ressource pour les femmes. L’analyse de C. Hakim pose une série de questions sur la singularité réelle de ce capital, la façon dont elle articule son analyse à des travaux déjà existants, la nature de ses usages. Au-delà, son travail invite à questionner le processus inflationniste de multiplication de « capitaux » aux adjectifs variés. Cet article propose de se doter de distinctions conceptuelles claires entre des types élémentaires de capitaux (culturel, économique, social, symbolique) d’une part, et d’autre part, les formes que chacun peut décliner et les combinatoires de ces capitaux élémentaires par lesquelles s’engendrent des capitaux « moléculaires » efficients dans un espace social donné.

    Erik Neveu, « Préface. Faire bel ouvrage », Presses universitaires de Rennes, 2013 

    Erik Neveu, « Nouveaux journalismes d’enquête et sciences sociales. Penser emprunts, écarts et hybridations », Tracés, 2012  

    Cet article est né d’une fascination ancienne pour des récits – ceux de Tom Wolfe (1970, 1976), de Michael Herr (1977), de Hunter Thompson (1967) – dont, tel Monsieur Jourdain en matière de prose, j’ignorai, en y plongeant dans la seconde partie des années 1970, qu’ils exprimaient un courant labellisé « new journalism » (Wolfe et Johnson, 1976). Ces récits parlaient de la guerre du Vietnam, des Hell’s Angels, des Black Panthers, des nouveaux styles de ...

    Erik Neveu, « Christine THOËR, Bertrand LEBOUCHÉ, Joseph LÉVY et Vittorio SIRONI (dir.) (2009), Médias, médicaments et espace public », Communication, 2012 

    Erik Neveu, Brigitte Le Grignou, « Beaucoup de bruit pour (presque) rien ? À propos de la diffusion et de la réception du jeu de la mort », Questions de communication, 2011, n°20, pp. 215-238 

    Erik Neveu, « Marina D'AMATO (2009), Téléfantaisie. La mondialisation de l’imaginaire », Communication, 2011 

    Erik Neveu, « L’apport de Pierre Bourdieu à l’analyse du discours. D’un cadre théorique à des recherches empiriques », Mots. Les langages du politique, 2010  

    Il y a au moins deux façons de comprendre l’apport d’un auteur à un champ de recherche. La première consiste à expliciter ses contributions théoriques, les concepts et pistes de recherche qu’il suggère. L’autre se place davantage dans une logique des usages, pour voir en quoi des chercheurs ou des disciplines ont entrepris de penser avec, mais aussi contre ou au-delà des questionnements proposés. Ce sont les directions qu’on voudrait suggérer ici. On explicitera donc en quoi Bourdieu propose ...

    Erik Neveu, Cyril Lemieux, Laurent Mucchielli, Cécile Van de Velde, « Le sociologue dans le champ médiatique : diffuser et déformer ? », Sociologie, 2010  

    Introduction Le monde académique s’est ouvert aux sollicitations médiatiques, sociales et politiques : la sociologie, tout comme d’autres sciences sociales, est inscrite dans un profond mouvement de diffusion et de circulation des savoirs scientifiques au sein de la société française. Les sociologues sont invités à être d’eux-mêmes les acteurs prioritaires de la diffusion sociale de leur discipline et à dépasser la seule sphère académique pour s’ouvrir à de nouveaux supports et à des publics ...

    Erik Neveu, « Le sociologue dans le champ médiatique : diffuser et déformer ? », Sociologie , 2010, n° 1, pp. 287-299   

    Erik Neveu, Cyril Lemieux, Laurent Mucchielli, « Le sociologue dans le champ médiatique : diffuser et déformer ? », Sociologie, 2010, n°1, pp. 287-299 

    Erik Neveu, « Préface. Retour sur Plogoff », Presses universitaires de Rennes, 2010 

    Erik Neveu, « Les voyages des cultural studies », L’Homme, 2008  

    RésuméNées en Grande-Bretagne dans les années 1960-1970, les cultural studies ont connu une diffusion planétaire à laquelle la France fait exception. Cet article tente d’en restituer les «voyages», par emprunt aux sciences sociales continentales, traversées Est/Ouest puis Ouest/Est de l’Atlantique. Il invite à ne ramener la diffusion des théories et paradigmes ni à la force intrinsèque des idées justes ni à des effets de mode, mais à prêter attention à l’institutionnalisation des disciplines et mondes académiques nationaux. Il questionne le «provincialisme» intellectuel français, tantôt authentique arriération, tantôt dénonciation commode du refus des modes et radicalismes superficiels. AbstractBorn in Great Britain in 1960-1970, cultural studies have spread over the planet, apart from France. The journey made by the social sciences on the continent – from east to west and then from west to east across the Atlantic– is described. The diffusion of theories and paradigms should be reduced neither to the intrinsic force of the «right» ideas nor to «fashion». Instead, we should pay attention to the institutionalization of disciplines and to national academias. French intellectual «provincialism» is brought under question, sometimes as evidence of backwardness, sometimes as an easy way to criticize, even refuse, superficial, fashionable ideas and radicalisms.

    Erik Neveu, « À la conquête des grands espaces », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines , 2006, n° °4, pp. 25-25   

    Erik Neveu, Érik Neveu, « Recherche et engagement : actualité d’une discussion », 2003  

    La question de l’engagement des intellectuels, et plus spécifiquement des chercheurs, fait retour dans l’espace public. Un flux désormais important de livres et numéros de revues le manifeste. À la liste déjà significative des textes mentionnés par Béatrice Fleury-Vilatte et Jacques Walter (2002), s’est ajouté récemment un numéro de Mouvements (2002). Trois repères peuvent situer la brève contribution à la discussion proposée ici. Elle considère que la question « Pourquoi débattons nous de ce...

    Erik Neveu, « Gertrude J. ROBINSON (1998), Constructing the Quebec Referendum. French and English Media Voices », Communication, 2003 

    Erik Neveu, « Profession: journaliste », Sciences Humaines , 2002, n° °129, pp. 24-24   

    Erik Neveu, « Dan MOKONYANE (1979/1994), The Bus Boycott in South Africa. Lessons from AZIKWELWA », Communication, 2002 

    Erik Neveu, « Le néo-polar . Du gauchisme politique au gauchisme littéraire », Sociétés & Représentations , 2001, n° ° 11, pp. 77-93    

    RésuméOn s’est intéressé à la génération des « créateurs » du « néo-polar » et à leurs romans. Venus de l’extrême gauche issue de mai 1968, ils sont entrés dans le roman noir entre 1979 et 1984 en le redéfinissant en vecteur d’une critique sociale et en lui redonnant des lettres de noblesse à la fois intellectuelles et politiques. C’est cette posture critique qu’on a souhaité étudier. Elle ne renvoie ni à un cynisme affiché ni à un désengagement politique désabusé, elle mêle au contraire désillusions sur la politique telle qu’elle s’exerce et illusions sur celle qui pourrait enfin s’accomplir si les responsables politiques retrouvaient le goût des causes sociales. Comment alors, malgré une reconversion dans un autre univers social que celui où elle s’est originairement constituée, malgré encore le vieillissement social de ceux qui la portent, une telle posture a-t-elle réussi à tenir et à perdurer ? Ni simple fidélité à soi-même ou aux idéaux de sa jeunesse, ni adaptation consciemment pensée au réalisme subversif du genre « noir » : elle forme une solution trouvée puis constamment retravaillée pour gérer les tensions entre une identité politique passée et une fraction de la littérature « non engagée ».

    Erik Neveu, Érik Neveu, « Le genre du journalisme. Des ambivalences de la féminisation d'une profession », 2000, pp. 179-212    

    Le genre du journalisme. Des ambivalences de la féminisation d'une profession Erik Neveu Cet article s'interroge, à partir d'une série d'entretiens et d'un corpus d'articles de quotidiens, sur les effets de la féminisation du journalisme en France. Il montre que la variable de genre pèse de façon mesurable sur les principes d'affection des postes et des sujets entre hommes et femmes tant entre rubriques qu'au sein même des rubriques. Il évoque en second lieu l'hypothèse d'une écriture journalistique spécifiquement « féminine ». Le constat des avancées relatives des femmes journaliste conduit alors à de nouvelles questions relatives à l'utilisation des compétences féminines par les entreprises de presse. Les savoir-faire plus propres aux femmes s'expriment-ils dans un renouvellement du journalisme souhaité par certaines journalistes ? Ne sont-ils pas plutôt captés dans des logiques commerciales de maximisation des audiences par les services de marketing ?

    Erik Neveu, « L’approche constructiviste des  problèmes publics . Un aperçu des travaux anglo-saxons », Études de communication, 1999  

    L’auteur s’attache à montrer comment s’est progressivement élaboré, dans la littérature anglo-saxone, un courant constructiviste dans l’approche des « problèmes publics ». La sociologie interactionniste de Chicago en est l’axe fondateur. Le courant des Cultural Studies et, notamment, l’analyse des « paniques morales » participent également de cette filiation. Des travaux plus récents sur l’« amont cognitif » des problèmes et politiques publics complètent le faisceau des approches constructivistes guidant vers une compréhension la plus multipolaire possible des « social problems ».

    Erik Neveu, Érik Neveu, « Des questions jamais entendues. Crise et renouvellements du journalisme politique à la télévision », 1997, pp. 25-56    

    Des questions «jamais entendues». Crise et renouvellements du journalisme politique à la télévision. Erik Neveu [25-56]. L'élection présidentielle de 1995 et sa mise en scène télévisuelle fonctionnent comme une loupe pour rendre visibles les tensions actuelles du journalisme politique à la télévision. Située à un moment charnière après la fièvre d'innovation des années quatre-vingt, ce rendez-vous électoral rend visible à travers les choix de TFl et France 2 les stratégies concevables et leurs limites. En choisissant de privilégier la diffusion d'émissions brèves, centrées sur la discussion «ésotérique» entre journalistes et hommes politiques, TFl réussit à insérer la politique dans sa grille sans perte d'audience conséquente. La stratégie de France 2, valorisant une longue émission sur tout le début de soirée comporte plus de risques en termes d'Audimat. Par la redéfinition des locuteurs autorisés, elle contribue simultanément à un début de renouvellement des thèmes mis en débat. Dans les deux cas, c'est la définition même du journalisme politique à la télévision qui apparaît comme déstabilisée : par effet de marginalisation une fois la «bulle» de la campagne passée à TFl, par la redéfinition même de la palette des compétences associée au poste «journaliste politique» qu'implique à terme l'orientation ouverte par France 2... qui rejoint certaines expériences américaines ou italiennes en particulier.

    Erik Neveu, Christine Guionnet, Christian Le Bart, Érik Neveu, « Res publica », 1994   

    Erik Neveu, Érik Neveu, Elias (Norbert), La société des individus, Paris, Fayart, 1991, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1991, pp. 98-100    

    Neveu Erik. Elias (Norbert), La société des individus, Paris, Fayart, 1991. In: Politix, vol. 4, n°16, Quatrième trimestre 1991. Causes entendues - Les constructions du mécontentement (1) sous la direction de Annie Collovald et Brigitte Gaïti. pp. 98-100.

  • Erik Neveu, Érik Neveu, Loïc Ballarini, The Independence of the News Media. Francophone Research on Media, Economics and Politics, Éditions de l'Université de Lorraine, 2021  

    Ce volume offre un ensemble de douze contributions autour d’une thématique de l’indépendance des médias. Cette référence fédératrice se déploie en trois sous-thèmes : économie politique, rôle du journalisme dans l’espace public, exploration des changements dans la presse arabe. Le premier ensemble associe trois textes qui interrogent la question des financements de la presse. Franck Rebillard (p. 7-18) propose sur ces enjeux un cadrage général qui situe les difficultés de financement de la pr...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Camélia Beciu, Malina Ciocea, Irinia Diana Madroane, Alexandru Carlan (eds), Debating Migration as a Public Probem: National Publics and Transnational Fields, Éditions de l'Université de Lorraine, 2021  

    Ce collectif, proposé dans la collection « Global Crises and the Media », présente plusieurs attraits. Il traite d’abord d’un sujet encore modérément couvert : celui des migrations, mais de celles qui se déploient au sein de l’Union européenne, ici au départ de la Roumanie vers d’autres pays des 27. Le cas roumain revêt d’ailleurs, au sein des pays dits de l’Est européen, un intérêt particulier puisqu’il est lié (en partie avec la Bulgarie) à la situation des populations dites roms et que les...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Rachel O’NEILL (2018), Seduction. Men, Masculinities and Mediated Intimacy, Editions Nota bene, 2020  

    Parmi les contributions récentes les plus fécondes dans le domaine des études de genre figurent celles qui s’intéressent aux formes de « rationalisation » de la sexualité et questionnent les ambiguïtés du grand partage entre des sexualités qui seraient préservées des effets contaminants et délétères de l’argent et du calcul et celles qui seraient dans l’orbite des rapports marchands. Les travaux de Paola Tabet et ceux d’Elizabeth Bernstein en sont des illustrations. Une autre veine novatrice ...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Michael SCHUDSON (2018), Why Journalism Still Matters, Editions Nota bene, 2020  

    Le plus récent ouvrage de Michael Schudson sur le journalisme pourrait être désigné par le curieux nom de plat qu’on trouve dans certains romans de Balzac : un arlequin. C’est ainsi que les restaurateurs du début du XIXe siècle désignaient une assiette qui, pour pouvoir être délicieuse, était composée de fragments de divers plats. « Arlequin » parce que ce volume d’une petite douzaine de chapitres est pour une moitié fait de la reprise, parfois de l’actualisation, de chapitres ou articles déj...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Jean-Marc Gouanvic, Hard-Boiled fiction et série noire. Les métamorphoses du roman policier anglo-américain en français (1945-1960), Éditions de l'Université de Lorraine, 2019  

    L’ouvrage produit par Jean-Marc Gouanvic est une étude croisant analyses littéraires et sociologiques sur les processus de traduction des récits – ici, les romans policiers « hard boiled », étasuniens au premier chef – d’une langue et d’une culture vers une autre. La structure du volume est mosaïque, peut-être parce que synthétisant des textes et réflexions produites en des occasions diverses. Pour donner un aperçu des contenus du volume, celui-ci comporte des développements qui balisent la p...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Roy Pinker, Faire Sensation. De l’enlèvement du bébé Lindbergh au barnum médiatique, Éditions de l'Université de Lorraine, 2019  

    Roy Pinker était le nom que le magazine Détective avait donné à son imaginaire envoyé spécial couvrant « l’affaire Lindbergh », soit le célèbre enlèvement du bébé de l’aviateur américain Charles Lindbergh en 1932. Il sert ici de pseudonyme à un collectif d’une trentaine d’universitaires belges, canadiens et français qui se penchent sur la couverture de ce qui fut l’un des premiers faits divers qu’on pourrait dire – anachroniquement ? – mondialisé, dans la presse de leurs pays respectifs. Le v...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Michael McCLUSKEY (2017), News Framing of School Shootings. Journalism and American Social Problems, Editions Nota bene, 2019  

    La recherche de Michael McCluskey est une très fine et précise analyse quantitative des cadrages médiatiques de tueries à l’arme à feu dans les écoles états-uniennes. L’auteur procède à cet effet à une double sélection. Il retient 11 tueries — dont celle de Columbine — survenues entre 1996 et 2012. Il constitue alors sur la semaine qui suit l’événement un corpus de presse à partir de trois quotidiens (New York Times, Washington Post et USA Today) et de trois réseaux de télévision (ABC, CBS et...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Sur Avec L’Immigration. Mesurer, débattre, agir de François Héran, Éditions de l'Université de Lorraine, 2018  

    « Un préjugé répandu voudrait que les politiques aient le sens des réalités, tandis que les chercheurs vivraient en lévitation, loin de problèmes concrets. Dans le dossier de l’immigration c’est tout le contraire : c’est la science sociale qui ramène les politiques au principe de réalité, alors que ceux ci commencent souvent par vendre du rêve avant de courir désespérément derrière les chiffres » (Héran, 2017 : 21). François Héran est un sociologue et démographe connu et reconnu. Dès les anné...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Didier Fassin, Punir. Une passion contemporaine, Éditions de l'Université de Lorraine, 2018  

    Cette contribution de Didier Fassin a une double origine. Elle reprend une série de conférences données à l’Université de Californie à Berkeley en 2016 dans le cadre d’un cycle annuel, où l’auteur est le premier sociologue-anthropologue invité sur un créneau académique en général réservé aux philosophes et juristes. Ce point est important puisqu’il explique une dimension de dialogue avec la conception juridique et philosophique de la punition. C’est aussi un volume où Didier Fassin mobilise s...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Myriam Boucharenc, dir., Roman & reportage. Rencontres croisées, Éditions de l'Université de Lorraine, 2017  

    Myriam Boucharenc appartient au petit groupe d’universitaires – avec Marie-Ève Therenty – qui explorent et théorisent les interfaces entre journalisme et littérature. On lui doit déjà un très stimulant L’écrivain-reporter au cœur des années trente (Villeneuve d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2004) qui remettait bien en valeur pour la période la circulation asymétrique des écrivains vers le reportage et celle – entravée – de journalistes vers la littérature. Le volume proposé ici...

    Erik Neveu, Érik Neveu, Catherine Paradeise, Dominique Lorrain, Didier Demazière, dirs, Les Sociologies françaises. Héritages et perspectives (1960-2010), Éditions de l'Université de Lorraine, 2017  

    Ce gros volume coordonné par Catherine Paradeise, Dominique Lorrain et Didier Demazière repose sur les communications d’un colloque qui s’était tenu au printemps 2013 à Paris et dont le titre initial était Transmissions. Une communauté en héritage. La sociologie et les sociologues français de 1970 à nos jours. On peut donc placer l’ouvrage dans la lignée des gros « pavés » (on peut penser ici au Traité de sociologie dirigé par Raymon Boudon [Paris, Presses universitaires de France, 1992]) qui...

    Erik Neveu, Érik Neveu, François Jost, dir., Pour une télévision de qualité, Éditions de l'Université de Lorraine, 2015  

    L’ouvrage repose largement sur une sélection des communications présentées lors du colloque Qu’est-ce qu’une télévision de qualité ? tenu à Paris à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 du 12 au 14 septembre 2012. Il regroupe une vingtaine de contributions distribuées en quatre parties. La première se demande comment « Définir la qualité », question sur laquelle le chapitre inaugural de François Jost a le mérite de proposer un panorama qui met bien en lumière la diversité des critères. Son...

  • Erik Neveu, Nicolas Hubé, « After a strange campaign. Are French democracy and Institutions crumbling down? », Public conference, Turin Italy (IT), le 02 mai 2022   

    Erik Neveu, « Domination et Antiquité : Aspects culturels », le 31 octobre 2021  

    Organisé par le Centre d’Études Internationales sur la Romanité (CEIR) de La Rochelle Université et Le Caire Université

    Erik Neveu, « Domination et Antiquité », le 30 octobre 2019  

    Organisé par le Centre d’Études Internationales sur la Romanité de La Rochelle Université

    Erik Neveu, « Vivre et revivre mai 68 dans les Facultés de droit », le 30 mai 2018 

    Erik Neveu, Christine Guionnet, « "Travailler sur les coûts de la domination masculine" », "Les dominations" (5e congrès), Nantes, le 02 septembre 2013 

    Erik Neveu, Collovald Annie, « Les gros lecteurs de polars : plaisirs et appropriations lectorales. Entre logiques de trajectoires et informalisation du rapport à la culture », Colloque International " Trente ans après 'La Distinction' ", Paris, le 04 novembre 2010 

  • Erik Neveu, "Apprendre à dominer ou les coûts de la domination", semi-plénière avec la participation de Christine Guionnet, Erik Neveu et Wilfried Lignier 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Rosarita Cuccoli, The place for social analysis in the press coverage of sports : a comparison of sports newspapers and general press in Italy's media ecosystem, thèse soutenue en 2020 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    La thèse traite de la couverture médiatique des sports dans les journaux et notamment, de la dimension sociale du phénomène sportif dans ces médias. Le sport bénéficie d'une couverture médiatique massive. Cependant, et bien que l'étendue du sport médiatique permette de présenter, en principe, une multiplicité de sujets et d'angles d'analyse, la couverture des sports a tendance, en réalité, à se concentrer sur un éventail relativement limité de sujets (les athlètes les mieux payés, les tournois les plus lucratifs, etc.). A partir de cette préoccupation centrale, à savoir si la couverture médiatique des sports reflète ou non l’ampleur du phénomène sportif, l'étude a été consacrée à l'élaboration d'une taxonomie de thèmes qui permette de définir cette plus ample “dimension sociale” dans la couverture médiatique du sport. Cette taxonomie, conçue à la fois comme un outil conceptuel et opérationnel, est au cœur de l'étude. L'analyse s'est ensuite centrée sur les résultats de l’analyse de contenu de plus de 6.500 pages de journaux, en prenant la presse italienne comme étude de cas. L'analyse a été menée en vue de comparer l'analyse sociale du sport dans la couverture des journaux généralistes avec celle des journaux sportifs. Cette approche constitue également une contribution significative à la connaissance, les journaux sportifs n'étant pratiquement jamais considérés comme une catégorie à part entière. L'Italie a été choisie, entre autres, pour la présence de plusieurs journaux sportifs. Enfin, compte tenu de la chute de la diffusion des journaux, la thèse s’intéresse aussi au potentiel commercial – ou “business case” – de l’analyse sociale dans la couverture des sports, en montrant pourquoi celle-ci est susceptible d’attirer, de manière peut-être inattendue, de nouveaux lecteurs.

    Alice Picard, Gouvernement de la visibilité religieuse et reconfiguration des frontières symboliques : La gouvernance de l'islam à travers quatre cas d'étude franco-britanniques, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Par l'exploration comparative de quatre cas d'étude municipaux, en France, en Angleterre et en Écosse, cette thèse se propose de contribuer au débat scientifique entre « modèles nationaux » (part du national) et autonomie locale. En s'appuyant sur la sociologie des problèmes publics et la sociologie de l'action publique, notre thèse se donne pour ambition d'étudier la manière dont la régulation du fait musulman – défini comme conjonction entre l'organisation d'un culte et la présence de populations musulmanes diversement pratiquantes – est affectée par la construction d'un « problème musulman » à diverses échelles : locale, nationale et internationale. Afin de déterminer si l’islam constitue une catégorie d’intervention publique, nous mobilisons l’approche cognitive des politiques publique et l’analyse de leur instrumentation. Notre démarche socio-historique impose de recourir ponctuellement à la notion de « sentier de dépendance ». Cette thèse met en évidence trois résultats principaux. Le premier est que le contexte national reste une variable prépondérante des choix de politiques publiques municipaux. Le deuxième est que la gouvernance du fait musulman doit être appréhendée comme une configuration triangulaire au sein de laquelle sont allouées des ressources matérielles et symboliques. Le troisième est que malgré les différences nationales, une convergence peut être observée au cours des quinze dernières années sous l'influence du cadrage sécuritaire du «problème musulman ». Il en résulte, dans les deux pays, une tendance à la surveillance des comportements musulmans qui fait évoluer l'action publique de la gouvernance au gouvernement. Cette évolution s’appuie sur la redéfinition des frontières symboliques entre espaces public et privé mais aussi de la nation. La religiosité musulmane fait l’objet d’une entreprise symbolique qui vise à en déterminer les expressions (in)acceptables.

    Clémentine Comer, En quête d'égalité(s). La cause des agricultrices en Bretagne entre statu quo conjugal et ajustement catégoriel, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu, membres du jury : Céline Bessière (Rapp.), Sophie Pochic (Rapp.), Catherine Achin, Éric Agrikoliansky et Antoine Roger  

    Cette recherche interroge les conditions de structuration et de perduration d’un engagement séparé pour les femmes dans les organisations et au sein de mobilisations agricoles bretonnes. Majoritairement composés d’exploitantes installées en couple et situés à la frontière entre associations de défense de l’égalité, cercles de sociabilités professionnelles et groupes de parole, les espaces d’encadrement agricole féminins offrent une occasion idoine de questionner non seulement l’imbrication des identités professionnelles et conjugales dans l’engagement mais également la labilité des usages rhétoriques de l'égalité et du féminisme dans des espaces professionnels non-mixtes. L’analyse de leur position dans l’espace de la représentation agricole questionne le degré d’autonomie des revendications portées au nom des agricultrices, leur influence sur les agendas organisationnels et leur effet sur la construction des carrières militantes. L’enquête s’appuie sur un dispositif cumulant une observation de quatre années des activités formelles et informelles des groupes féminins, une étude de leur documentation professionnelle, un recensement de leurs tribunes dans la presse agricole, auxquels s’ajoutent la réalisation d’entretiens avec les actrices qui y sont engagées et la constitution de données statistiques relatives aux mandats féminins dans les organisations agricoles bretonnes depuis 1990. Sur la base d’une analyse croisant les études de genre, la sociologie du militantisme et celle de la représentation professionnelle agricole, notre thèse consiste à démontrer que les groupes et mobilisations d’agricultrices forgent les contours d’une « cause de femmes » agricole mise sous tutelle des intérêts catégoriels et chevillée à l’idéal normatif de la complémentarité des sexes. En tant que réceptacles de positions professionnelles, organisationnelles et conjugales entrecroisées, les espaces de l’engagement féminin produisent des politisations ambivalentes de ces appartenances multiples, à la fois porteuses de contestation comme de reproduction des hiérarchies sexuées et de l’ordre social et politique.

    Maëlle Moalic-Minnaert, Les gauches de la gauche à l'épreuve des classes populaires : une analyse localisée des collectifs partisans, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu et Sylvie Ollitrault, membres du jury : Julian Mischi (Rapp.), Valérie Sala Pala (Rapp.), Annie Collovald, Michel Hastings et Nicolas Bué  

    Les gauches de la gauche à l´épreuve des mutations des classes populaires. À travers l'étude des gauches de la gauche des années 2010-à savoir le PCF, le PG, le NPA et LO-, cette thèse s'emploie à prolonger et discuter les travaux portant sur le divorce de la gauche et des classes populaires. À la croisée de la sociologie des partis politiques et de la sociologie des classes populaires notre thèse se propose d'apporter un éclairage sur la manière dont les transformations ayant affecté les classes populaires depuis les années 1980 et les représentations dominantes qui en ont été véhiculées ont renouvelé les liens entre les gauches de la gauche et leur traditionnel groupe social de référence. Nous entendons repérer le caractère populaire des formations partisanes des gauches de la gauche en dépassant l'analyse des propriétés sociales du personnel politique et en nous arrêtant sur les grilles de lecture partisanes du monde social, le travail partisan de propagande et d´enrôlement et les normes régissant le militantisme. Postulant une déclinaison localisée des « cultures partisanes » selon les configurations sociales et partisanes, les liens qui unissent les gauches de la gauche des années 2010 et les mondes populaires ont été mis en lumière à l'issue d'une enquête de terrain menée dans quatre espaces locaux : Villejuif, Saint-Brieuc, Saint-Étienne et Nantes. L'exploration des « gauches de la gauche » des années 2010 donne à voir comment les mondes populaires persistent à être un enjeu problématique mais central pour une partie de la gauche partisane. Loin de n'être que des porte-parole rationnels autoproclamés des classes populaires, les gauches de la gauche sont porteuses de « cultures partisanes » imprégnées de populaire. Elle ne font pas que parler des dominés, elles s'adressent à eux sur un ton populaire. Elles peinent néanmoins à voir aboutir ou à pérenniser leurs idylles avec les classes populaires notamment avec les franges pluri-dominées de ce groupe social. L'insertion des gauches de la gauche, héritières d'un modèle d'investissement efficace de la classe ouvrière, dans des contextes populaires renouvelés et largement défaits (éclatés, réfractaires à l'unité, indisposés à se mobiliser) permet d'apporter un éclairage sur ce bilan contrasté. Resserrer la focale sur les militants « produits de socialisations multiformes » et donc inégalement sensibles au populaire permettra de compléter l'analyse de rencontres des collectifs partisans et des classes populaires inégalement inabouties.

    Jiangeng Sun, Un journalisme d’immersion limité et contraint : étude de la pratique des correspondants français en Chine, thèse soutenue en 2015 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu, membres du jury : Olivier Baisnée (Rapp.), Denis Ruellan (Rapp.), Béatrice Damian-Gaillard, Pierre Haski et Jean-Louis Rocca  

    Dans un contexte de « mondialisation », les échanges entre cultures différentes favorisent une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples du monde. Les correspondants de presse étrangers constituent des acteurs clés dans ce processus de médiation culturelle transnationale. Leur travail journalistique permet en effet à un public national de mieux connaître la culture dans laquelle ces correspondants sont immergés. Et par là contribuer à la compréhension culturelle entre le pays d’origine des correspondants et leur pays d’accueil. Notre recherche s’intéresse aux pratiques journalistiques des correspondants de presse français en Chine. Cet exemple permet de mettre en lumière des logiques de travail et des dispositifs de contrôle qui contraignent, directement ou indirectement, le travail de production de l’information. Nourries de nos enquêtes de terrain et d’approches théoriques, nos analyses permettent de montrer que les journalistes français présents en Chine constituent un microcosme social, à la fois relativement fermé sur lui-même et isolé de la société chinoise. Il s’agit le plus souvent de journalistes professionnels à la fois très diplômés et très expérimentés. Toutefois, en Chine, ils ne peuvent jamais exercer un « journalisme d’immersion » malgré leur présence sur place sur des durées relativement longues. Leur faible maîtrise du chinois opérationnel empêche une bonne partie des journalistes français de communiquer directement avec des Chinois. Ensuite, les conditions de réalisation de reportages subissent souvent des contraintes liées à la politique chinoise de régulation des journalistes étrangers en Chine. Enfin, leur accès aux sources d’information pèse également de manière décisive sur la production de l’information sur place.

    Benjamin Ferron, Les répertoires médiatiques des mobilisations altermondialistes (Mexique-Chiapas, Israël/Palestine, 1994-2006) , thèse soutenue en 2012 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Cette étude compare les stratégies déployées par deux réseaux militants de solidarité internationale pour diffuser publiquement leurs causes politiques, dans une conjoncture marquée par l'essor du cadre de mobilisation altermondialiste (1994-2006) : le mouvement néozapatiste (Chiapas, Mexique) et le mouvement anti-occupation (Israël-Palestine). Optant pour une démarche constructiviste visant à rendre compte au plus près des logiques pratiques de la circulation internationale de l'altermondialisme et des ses acteurs, l'enquête s'intéresse spécifiquement au rôle des médias des mouvements sociaux dans ce processus. Elle défend la thèse que la convergence partielle des cadres de mobilisation collective est le produit d'une série de choix tactiques et de contraintes intériorisées favorisant la production de discours contestataires relativement indépendants de leurs conditions sociales de production. L'enquête de terrain repose sur 76 entretiens semi-directifs auprès de militants et de journalistes, des observations menées dans des centres de "médias alternatifs", et un travail sur archives. La comparaison des répertoires médiatiques des deux réseaux met à jour la spécialisation progressive de militants dans le travail de médiatisation alternative. Le travail s'intéresse dans un premier temps aux processus d'internationalisation du capital politique des mouvements (partie I). Il met ensuite en évidence l'existence d'une corrélation négative entre l'évolution de leur couverture médiatique dans la presse conventionnelle et l'investissement de militants dans des réseaux de "médias alternatifs", qui fonctionnent selon les cas comme de espaces de compensation ou de correction symboliques (partie II). Enfin, il analyse les conditions concrètes de production, de diffusion et d'institutionnalisation du militantisme de l'information dans chacun des deux réseaux (partie III).

    Cécile Chartrain, "Des jeunes contre le sida" , thèse soutenue en 2012 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Dans un espace associatif antisida en voie de démobilisation depuis l'arrivée des trithérapies, Solidarité Sida se démarque par le succès de ses événements de récolte de fonds et sensibilisation et par le renouvellement constant de sa base militante. Notre thèse s'intéresse aux conditions d'émergence et de développement de cette association fondée en 1992, en mêlant l'analyse des contextes et l'étude des trajectoires individuelles des membres. L'enquête s'appuie sur le dépouillement d'archives, l'observation participante de longue durée, un questionnaire postal auto-administré et une soixantaine d'entretiens approfondis. Elle permet de poser un regard renouvelé sur le processus de normalisation du sida et les enjeux liés à la mobilisation de la jeunesse dans la lutte contre le sida. De façon plus générale, elle met en lumière les formes récentes de managérialisation d'organisations du mouvement social. Elle introduit aussi une vue des modalités de l'engagement échappant au binôme réducteur "militantisme post-it" versus "remise de soi à l'organisation", en pointant notamment l'importance de la fabrique des émotions dans un cadre où prévalent les engagements de courte durée

    Bleuwenn Lechaux, Scènes et répertoires des engagements des mondes du théâtre , thèse soutenue en 2011 à Rennes 1 en co-direction avec Christian Le Bart et Érik Neveu  

    Cette recherche porte sur les engagements de professionnels du théâtre pour des causes politiques, en France et aux États-Unis (notamment Paris et New York), spécifiquement depuis les années 1990. Notre thèse principale consiste à démontrer que les engagements des artistes de théâtre sont structurés professionnellement. Notre cadre de questionnement permet d’éclairer à la fois les engagements par le prisme des professions du théâtre et les professions du théâtre par le prisme des engagements. L’argumentaire de notre thèse entend démontrer que les types d’engagements (« professionnels », « péri-professionnels », « extra-professionnels »), les modalités d’engagement (individuelles, collectives) et les formes d’engagement (pétition, action de rue artistique, pièce « militante », pièce « politique », etc. ) peuvent être explorés en regard du double positionnement des professionnels rencontrés, à la fois dans le champ du théâtre (hiérarchies professionnelles, systèmes différenciés de légitimation et de consécration artistique, etc. ), et au sein de leur carrière professionnelle (début de carrière, « carrière ascendante », « carrière assise »). En invitant à repérer des réalités à la fois transversales et idiosyncrasiques, la démarche comparative ici investie permet une mise à l’épreuve d’hypothèses théoriques et, partant, rend possible le passage d’un point de vue descriptif à un point de vue analytique. L’architecture de notre thèse articule la problématique énoncée en termes de structuration professionnelle de l’engagement sur différents plans : d’abord, le plan macro-structurel à la fois historique et spatial (partie I) ; ensuite, celui des trajectoires et des carrières professionnelles et d’engagement (partie II) ; enfin, celui des formes artistiques d’engagement (partie III)

    Sophie Rétif, Genre et engagement associatif , thèse soutenue en 2011 à Rennes 1 en co-direction avec Virginia Ferreira et Érik Neveu  

    Les activités militantes, comme toutes les activités sociales, sont structurées par les rapports de genre. Les rapports de genre ne sont cependant pas seulement « importés » au sein des organisations militantes : ils sont également produits par celles-ci. Nous nous proposons dans cette thèse d’analyser la structuration genrée des activités militantes dans six associations. Il est procédé pour cela à une double comparaison : il s’agit de comparer trois types d’associations différant du point de vue de leur appréhension du genre ‒ des associations féministes, des mouvements de défense des droits humains et des associations familiales catholiques ‒ en France et au Portugal. Cette thèse met en lumière la grande diversité des processus qui produisent la structuration genrée des activités militantes. Pour comprendre cette structuration genrée, il faut envisager tout à la fois les propriétés des individus, les formes de leur socialisation, les représentations qu’ils ont d’eux-mêmes et des formes d’engagement qui leur conviennent, les dynamiques internes aux organisations, la manière dont elles pensent les rapports de genre… Bien que les associations étudiées diffèrent très largement à de multiples points de vue, et notamment du point de vue de leur appréhension du genre, on peut mettre en évidence des processus transversaux à travers lesquels on peut comprendre la manière dont le genre est produit par cette activité sociale qu’est le militantisme

    Tudi Kernalegenn, Une approche cognitive du régionalisme , thèse soutenue en 2011 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Le fil conducteur de cette thèse est que la région peut être analysée comme un outil cognitif permettant d’aborder les questions sociales sur une base territoriale, c’est-à-dire comme une ressource avant d’être une donnée ou un projet. La deuxième proposition qui structure le texte est que la région est une construction polycentrée, que les acteurs régionalistes et régionalisants sont bien plus divers qu’on ne le perçoit généralement, et qu’on ne peut comprendre la densité sociale, identitaire, cognitive d’une région sans analyser ces acteurs et reconnaître leur rôle régional. Pour tester et étayer ces deux hypothèses, la démonstration suit un parcours à la fois historique et théorique en se concentrant sur trois régions « à forte identité », la Bretagne, l’Écosse et la Galice, et en se focalisant sur les années 1970, qui marquent un réinvestissement de la question régionale en Europe occidentale. Pour poser la comparaison il s’est tout d’abord agit d’analyser la structure des opportunités idéologiques dans les trois régions par le biais d’une approche socio-historique. Dans un deuxième temps, la thèse étudie les mouvements sociaux des années 1968 et 1972 comme des chocs cognitifs, qui ont notamment permis la contestation de la doxa nationale et l’émergence d’un cadre de l’injustice régionale. Enfin, la démonstration se focalise sur six acteurs de la gauche non-régionaliste (CFDT et PSU en Bretagne, CCOO et PCG en Galice et STUC et CPGB en Écosse) en mettant en évidence leur rôle dans la construction sociale du territoire régional, notamment du fait de leur utilisation de la région comme outil cognitif, qui permet une territorialisation de leur analyse politique.

    Nicolas Harvey, Le Monde diplomatique , thèse soutenue en 2011 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Le Monde diplomatique a la particularité d’accueillir en son sein des rédacteurs et des collaborateurs provenant de différents univers professionnels. Cette hybridation a pu être une des causes de la réussite du journal qui s’est traduite par une importante croissance de ses ventes. Le journal a pu créer un produit original où se côtoient plusieurs registres : enquêtes sociales, vulgarisation scientifique, critique politique, expression artistique et appels à la mobilisation d’une gauche contestataire. Si le mensuel a obtenu un tel succès, c’est aussi parce qu’il a pu développer un créneau laissé vacant par le reste de la presse française. Il s’est alors retrouvé dans une position de monopole dans le « marché » de la presse intellectuelle de gauche radicale à (relativement) grande diffusion. L’importation de normes professionnelles a cependant pu entraîner des situations conflictuelles. L’implication du Monde diplomatique dans l’association ATTAC a probablement été le principal conflit d’ordre professionnel, qui s’est parfois superposé à des conflits politiques et des conflits « de personnes ». Par ailleurs, notre attention s’est portée sur ces « hommes pluriels », c’est-à-dire les agents pouvant évoluant dans différents champs. Ces derniers devront parfois intégrer des normes professionnelles contradictoires entraînant d’inévitables concessions. Au confluent du journalisme, de l’université et du militantisme, le Monde diplomatique a cherché également à consolider son autonomie face au Monde, à ses lecteurs les plus engagés et à une économie de marché dont il est amené à faire inévitablement des compromis

    Marie Brandewinder, Le journalisme et les consultants , thèse soutenue en 2009 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu et Gérard Mauger  

    Le conseil médias est une spécialité obscure : peu nombreux, peu connus et reconnus, les consultants médias occupent néanmoins une place grandissante dans le champ médiatique actuel. Leur activité est caractérisée par une double dépendance : dépendance au conseil auquel les consultants empruntent les représentations et les méthodes de travail, dépendance fonctionnelle et symbolique aux médias. Ces univers construtis comme contradictoires obligent les consultants à un intense travail de composition. Praticiens hybrides, ils sont ajustés aux situations de conseil complexes dans lesquelles les place la structure du pouvoir dans les entreprises de presse. Les effets du conseil doivent être pensés à la lumière de cet ajustement : si les consultants ont pour objectif de transformer les entreprises de médias, on ne peut autant comprendre leurs effets comme le prduit d'un coup de force. Les consultants sont portés par les évolutions du secteur autant qu'ils les portent. Outre la diffusion d'un modèle magazine et l'ouverture des entreprises, l'intervention des consultants médias contribue à insérer les entreprises de médias dans un réseau où le référentiel gestionnaire l'emporte sur le référentiel politique. Ce travail s'intéresse à l'entreprise de presse comme organisation, aux transformations du champ médiatique et journalistique en éclairant une médiation privilégiée et au conseil, dont il permet de mieux comprendre le fonctionnement au travers d'un cas marginal et atypique.

    Gilles Simon, L'apprentissage de la mobilisation sociale , thèse soutenue en 2008 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Cette recherche analyse les processus d'apprentissage qui se développent dans les mobilisations sociales. En faisant appel à la notion d'apprentissage, la démarche cherche à associer les approches cognitive, stratégique, et par les structures sociales. Le cas choisi concerne les mobilisations antinucléaires en Basse-Bretagne entre 1974-1986. A cette époque, le gouvernement français a développé un très important programme nucléaire civil. Sur les sites choisis par les promoteurs de l'atome, des agents sociaux ont souvent manifesté leurs opposition au projet. En Basse-Bretagne, les aires de mobilisation d'Erdeven, de Porsmoguer, et de Plogoff, ont ainsi été très actives. Ce travail a permis de valider un certain nombre d'hypothèses. Tout d'abord, les acteurs mobilisés dans un mouvement social doivent très souvent acquérir des connaissances nouvelles pour défendre leur cause. Ces connaissances sont à la fois théoriques (technologie nucléaire) et pratique (comment organiser une manifestation).

    Eugénie Saitta, Les transformations du journalisme politique depuis les années 1980 , thèse soutenue en 2006 à Rennes 1 en co-direction avec Gianpietro Mazzoleni et Érik Neveu  

    Cette recherche questionne, à l'aune d'une comparaison France / Italie, le déclin de la spécialité du journalisme politique dans les hiérarchies professionnelles depuis les années 1980. Trois questions centrales et transversales émergent de ce travail de thèse. La première concerne la construction sociale des frontières de l'information politique, la seconde la crise du journalisme politique et la disqualification de sa vision de l'excellence professionnelle, la troisième les processus de dépolitisation du journalisme politique. Notre analyse s'est déroulée à trois niveaux -micro, méso et macro- à chacun desquels se joue la production d'une définition de la politique et de ses frontières, ainsi que la construction d'une place et d'un statut du journalisme politique dans les hiérarchies du champ journalistique. Le premier est celui du rubricage et de l'organisation du service politique, des rapports de hiérarchie et de concurrence entre groupes de journalistes à l'intérieur de la rédaction. Le deuxième est celui des transformations du champ journalistique et des contraintes économiques et professionnelles qui s'exercent sur le journalisme politique. Le troisième est celui des évolutions des rapports entre champ journalistique et champ politique et du degré d'autonomisation du premier à l'égard du second. Les concepts de "champ" (Bourdieu), de" rhétorique" (Padioleau) et de "crise paradigmatique" (Charron de Bonville) ont été structurants dans cette recherche, qui s'est aussi largement appuyée sur les acquis de travaux sur le journalisme issus de la sociologie des organisations et de la sociologie des professions, ou encore de l'interactionnisme. Notre enquête par observation directe et par entretiens semi-directifs, s'est concentrée sur la presse quotidienne nationale (PQN). Elle a aussi été attentive à la dimension de l'écriture journalistique en procédant à des analyses de contenu quantitatives et qualitatives sur des corpus d'articles

    Yannick Estienne, Le journalisme à l'épreuve d'Internet , thèse soutenue en 2006 à Grenoble 3 en co-direction avec Érik Neveu  

    L'émergence d'une nouvelle spécialité journalistique, le journalisme en ligne, nous conduit à considérer Internet comme le terrain d'observation privilégié des mutations du journalisme. L'essor des pratiques d'information et d'autopublication sur Internet ainsi que le développement des médias "pur Web" rendent les frontières du territoire du journalisme encore plus floues qu’elles ne l'étaient. Le journalisme en ligne apparaît dès lors comme un révélateur des mécanismes d'hybridation des genres médiatiques et des métiers de l'information et de la communication. Il permet également de mieux comprendre l'emprise croissante du marketing sur la culture journalistique.

    Olivier Baisnée, La production de l'actualité communautaire , thèse soutenue en 2003 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Corps de presse aujourd'hui le plus important du monde, chargé de rendre compte de l'actualité du système politique et institutionnel de l'UE, le groupe des journalistes accrédités auprès de l'Union européenne n'a, jusqu'alors, donné lieu qu'à peu d'investigations académiques. Pour rendre compte des logiques de fonctionnement de ce groupe et, inséparablement, de celles de la production de l'actualité communautaire, on a privilégié l'approche comparée à partir des cas français et britanique. Pour cela, on a étudié comment s'est historiquement institutionnalisé ce corps de presse et la manière dont s'est imposée, en son sein, une tradition du poste qui valorise une approche experte et institutionnelle de cette information. L'inscription de ces correspondants auprès de l'UE dans un monde social et politique spécifique, et le partage de représentations (notamment du "politique") qui en résulte, permet par ailleurs de cerner les éléments au principe de la production de l'actualité communautaire à Bruxelles. Cependant, pour comprendre comment ces correspondants (avec les mêmes sources et les mêmes conditions de travail) en viennent à rendre compte, de manières très différenciées, d'une actualité qui leur est commune, il fallait également souligner ce que doit leur production aux configurations nationales de leurs presses et de leurs champs politiques. Enfin, la crise de 1998-1999, qui aboutira à la démission de la Commission Santer, est l'occasion d'analyser, à la fois, les conditions de possibilité d'un scandale "européen" mais aussi la lutte symbolique, autour d'une redéfinition de l'excellence professionnelle, à laquelle elle donna lieu. Tous ces éléments contribuent à nourrir un raisonnement, critique, en termes d'"espace public européen" et à substituer à l'approche "géographique" une conception davantage sociologique. Enfin, en étudiant ceux qui travaillent en permanence au contact des institutions européennes, on saisit certaines de logiques politiques et institutionnelles (légitimation, rapport au "politique", etc. ) de celles-ci.

    Luc Berlivet, Une santé à risques , thèse soutenue en 2000 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu 

    Stéphane Olivesi, Histoire politique de la télévision, thèse soutenue en 1997 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu 

    João Luiz Medeiros, Imaginaire national, idéologie, télévision , thèse soutenue en 1997 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    L'analyse de la construction nationale au Brésil dans une perspective historique révéle l'incomplétude du fait national due a une tradition autoritaire. L'absence prolongée de véritable démocratie est compensée par l'émergence d'une culture médiatique de masse ou la télévision joue le role de constructeur symbolique de la nation.

    Sylvie Ollitrault, Action collective et construction identitaire , thèse soutenue en 1996 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    La nébulosité de la mouvance écologiste est une constatation largement acquise et diffusée par la construction de types-idéaux, issus du travail d’enquête et d'observation participante, nous avons tenté de pénétrer cette nébuleuse dont la complexité peut faire désespérer de toute tentative d'objectivation. L'analyse se donne pour objectif de révéler l'importance du contexte social dans la construction du discours de légitimation de l’identité collective et en France en l'occurrence, par l’interprétation de l’intérêt général. Mais l'environnement n'est pas le seul facteur constitutif de l’identité, les représentations que les militants se font de leur engagement, le type de socialisation que ces acteurs ont connu contribuent à forger différentes versions de l’écologie. L'apport des approches interactionnistes nord-américaines nous permet d’éclairer les différentes branches de l’écologie. Grâce à une approche diachronique, l’étude a mis en évidence un modèle dominant que l'on peut définir comme le modèle environnementaliste/expert. C'est en croisant l'analyse de l’évolution de la «  dispute »  existant dans le mouvement écologiste et l'examen du renouvellement du répertoire d'action collective (dans les années 80) que nous mettons à jour l’intérêt de la structure d’opportunités pour comprendre le succès d'une version «  environnementaliste/expert »  sur les autres. Enfin, cette étude met en relief via ce modèle environnementaliste/expert une forme de militantisme ou l'investissement écologiste ne peut être immobilisé dans les dichotomies classiques public/privé, politique/associatif. Quand être écologiste devient une profession ou quand tout engagement se fait par rapport à cette identité écologiste, ce militantisme devient un véritable fait social total, contribue à donner un sens, une cohérence symbolique à l'ensemble du vécu individuel. En dépit des vicissitudes de l'engagement, des rétributions militantes (au sens Olsonien ) aléatoires, les militants écologistes ont bien souvent transformé leur militantisme en une «  raison d’être »

    Jacques Le Bohec, Le "rôle démocratique" de la presse locale a travers l'étude des relations entre élus municipaux et localiers, thèse soutenue en 1994 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Ce travail a consisté a construire un schéma explicatif des relations entre élus municipaux et représentants de la presse locale (journalistes et correspondants locaux). Pour cela, un protocole d'investigation a été mis en place grâce a des enquêtes de diverses sortes (questionnaires, entretiens, articles, observation). Le cadre théorique a consisté a articuler le théorie des champs et la théorie des jeux pour rendre compte et expliquer les interactions entre les protagonistes. Le schéma explicatif est constitué d'un double aspect : une idéaltypologie des rôles démocratiques et une idéaltypologie des configurations de jeu. Il a été élaboré grâce a l'attention aux structures sociales et mentales qui encadrent l'activité des joueurs, les rendent interdépendants, limitent leur marge de manoeuvre et les contraignent à la coopération.

    Pascal Dauvin, Constructions et représentations de l'institution régionale. Analyse d'un processus inachevé l'exemple breton, thèse soutenue en 1993 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    La réalité institutionnelle régionale est le produit de constructions et de représentations qui ne peuvent être comprises que replacées dans l'univers social. La confrontation de la littérature théorique et d'une enquête sur le terrain breton témoigne alors d'un déficit institutionnel de la région qui peut être analyse sur trois plans différents. 1 les effets pratiques de la décentralisation ne suffisent pas a combler la distance qui existe entre l'élu et l'institution. L'intérêt marginal porté par les élus a leur mandat relaie difficilement l'institutionnalisation objective amorcée par le droit. 2 le déficit institutionnel est également accentue par les carences médiatiques de l'institution. Les représentations de la région sont hypothéquées par l'organisation a-régionale des médias, par les compétences abstraites de l'institution et l'incapacité des eéus a incarner leur mandat. 3 l'absence de véritable représentation dans l'imaginaire politique des citoyens freine les ambitions démocratiques de la décentralisation. La nouvelle citoyenneté se résume aujourd'hui a une participation aléatoire même si l'activisme symbolique de la région, par le biais de la communication institutionnelle tente de compenser l'indifférence du citoyen.

    Philippe Teillet, Le discours culturel et le rock. L'expérience des limites de la politique culturelle de l'état, thèse soutenue en 1992 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    L'apparition d'une intervention de l'état français en faveur du rock est une particularité de plus de sa politique culturelle. Ce travail a d'abord pour but d'en décrire la généalogie. Le discours dont le rock est l'objet, après avoir contribue a légitimer le champ du rock, ne l'a finalement pas rendu adaptable à la politique culturelle. Mais, la réflexion des services du ministère de la culture a impose le développement culturel comme nouveau référent de son action. Individualisant et rationalisant le discours culturel de l'état, ce référent a rendu possible le soutien au rock. Symptomatique de l'évolution de l'action culturelle, la politique du rock permet ensuite de s'interroger sur ses limites. L'ordre du discours sur le rock, s'imposant dans ce champ, problématisé l'intervention de l'état. Alors que cette dernière privilégiait la raison et la pérennité, l'esthétique spécifique du rock l'entraîne dans un domaine du dérèglement et de l'effusion, de l'immédiateté et de l'éphémère. Les ressources de rationalité des pratiques culturelles et les paradoxes du discours maintiennent cependant cette intervention dans les limites de l'action de l'état.

    Christian Le Moënne, L'ère des "communicateurs" ? , thèse soutenue en 1990 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    Le développement de "la communication d entreprise" a été - en France - un phénomène essentiellement politique qui a constitué la ligne de défense patronale face aux groupes d expression imposes par les "les lois Auroux" de 1983. Ceci met en évidence qu elle ne peut être analysée principalement comme un ensemble de procédés techniques ou de relations fonctionnelles, mais comme un outil stratégique grâce auquel les directions d entreprises et , en imitation de ces dernières les institutions sociales et publiques visent a "gérer symboliquement " leur environnements afin de les influencer, de les neutraliser, ou de trouver avec eux des formes de compromis.

    Ghassan El- Ezzi, Enjeux et retombees de l'operation israelienne " paix en galilee " sur le paysage politique regional, thèse soutenue en 1988 à Rennes 1 en co-direction avec Érik Neveu  

    L'operation israelienne "paix en galilee" declenchee en juin 1988 est une action bien concue, obeissant a uns stategie etatique bien definie et commise dans un contexte interieur et regiono-international tres favorable. Cette operation comporte des objectifs declares et des enjeux non declares d'ordre interieur (economiques, socio-electoraux) et exterieur (traite de paix avec le liban, destruction de l'o. L. P. Et redefinition du systeme regional) qui ne paraissent pas, vu les moyens dont dispose l'etat-acteur, irrealisables. La victoire militaire israelienne etait initialement acquise. Mais cette victoire n'a pas ete sans engendrer, selon la theorie de raymond boudon, des "effets emergents" de types divers : effets de renforcement, effets de reaction, effets d'innovation et effets d'agregation. Grace a ces "effets pervers", les evenements ulterieurs vont tourner a l'encontre des objectifs initialement escomptes. La guerre est la poursuite de la politique par d'autres moyens (c. V. Clausewitz) mais la guerre, censee regler des contentieux politiques, ne fait souvent qu'en creer davantage.

  • Keyvan Ghorbanzadeh, Aux interstices de l'État et du marché : sociologie politique de la régulation publicitaire en France, thèse soutenue en 2023 à Paris 1 sous la direction de Nicolas Hubé, membres du jury : Vincent Dubois (Rapp.), Ève Fouilleux (Rapp.), Antoine Vauchez et Caroline Ollivier-Yaniv  

    Cette thèse propose de questionner les transformations de l’action publique à partir de l’analyse d’une agence de régulation qui, bien qu’entièrement privée, monopolise pourtant le contrôle des publicités en France. L’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) existe, sous différents noms, depuis 1935. Depuis 1991, date de la délégation du dernier dispositif public de régulation, c’est elle qui détermine les normes puis contrôle la grande majorité des publicités diffusées en France. Pour une diversité d’acteurs (ONG, associations, parlementaires, fonctionnaires, chercheurs, etc.) le fait que l’ARPP soit administrée par les professionnels qu’elle revendique de réguler fait d’elle une institution « juge et partie », donc illégitime. Pour autant, si ces acteurs critiques se mobilisent régulièrement auprès de l’État pour demander la création d’une institution publique de régulation, cette piste est systématiquement rejetée et la légitimité de l’ARPP est réaffirmée par les pouvoirs publics. À rebours des approches postulant que la non-intervention publique ou une législation favorable aux acteurs économiques serait uniquement le produit du lobbying des acteurs privés ou de leurs conflits d’intérêts avec les acteurs publics, la thèse montre que l’autonomie de l’ARPP procède de son inscription aux interstices des espaces bureaucratique, économique, associatif et académique. Ce travail s’inscrit au croisement de la sociologie de l’action publique, de la littérature sur l’hybridation des intérêts publics et privés, et des travaux sur les transformations de la régulation politique. Dans leurs sillages, la thèse montre comment le jeu à la frontière de l’ARPP lui permet de construire un dispositif de contrôle isomorphique à celui d’une agence publique et ainsi d’assurer sa légitimité auprès de l’État. Cette dynamique est rendue possible par l’important volume de capital bureaucratique de l’institution et par sa capacité à construire des dispositifs de neutralisation des intérêts des professionnels par l’engagement d’acteurs extérieurs (publics, associatifs, académiques). S’appuyant sur une soixantaine d’entretiens, des observations et un travail prosopographique, la thèse propose d’analyser l’ARPP comme l’épicentre d’un champ de régulation publicitaire. Au sein de ce champ, la capacité de l’APPP à hybrider ses intérêts et ses capitaux avec ceux des autres acteurs engagés lui permet de monopoliser le contrôle des publicités et de s’imposer comme l’acteur dominant la définition des normes guidant le contrôle. Au-delà de cet objet hybride, cette thèse aspire donc à enrichir la réflexion sur l’action publique-privée et sur la reconfiguration de la frontière entre ces deux espaces.

    Pierre Nocerino, Les auteurs et autrices de bande dessinée : la formation contrariée d'un groupe social, thèse soutenue en 2020 à Paris EHESS sous la direction de Cyril Lemieux, membres du jury : Arnaud Mias (Rapp.), Gwenaële Rot (Rapp.), Sylvain Lesage et Bénédicte Zimmermann  

    Le métier d’auteur/autrice de BD demeure parmi les plus méconnus, tant du grand public et des pouvoirs publics que des chercheurs et chercheuses en sciences sociales. Ces dernières années cependant, des professionnels de la BD ont cherché à faire entendre dans l’espace public français, et à faire reconnaître par les pouvoirs publics, des problèmes qu’ils/elles jugent grever leur activité : précarité économique, souffrances au travail, sexisme, manque de reconnaissance sociale, statuts juridiques et fiscaux inadaptés... Certains d’entre eux/elles se sont dès lors engagés dans la transformation de leur communauté de métier en un groupe professionnel à part entière, avec l’espoir que sa spécificité et son autonomie soient reconnues par leurs divers interlocuteurs, parmi lesquels l’État. Toutefois, beaucoup d’auteurs et d’autrices de BD se montrent sceptiques, sinon réticents, à l’idée d’une organisation et d’une régulation collectives de leur activité. La première ambition de cette thèse aura été de lever le voile sur un métier qui demeure généralement dans l’ombre et sur la réalité de son quotidien. En entrant dans les ateliers de ceux et celles qui le pratiquent, en assistant à leurs échanges journaliers et en les suivant dans ces lieux essentiels pour eux/elles que sont les festivals, il a été possible de comprendre les conditions et les logiques de leur travail. La seconde ambition de cette thèse aura été de comprendre pourquoi le métier d’auteur/autrice de BD reste si mal connu et reconnu. À cet effet, j’ai suivi plusieurs collectifs d’auteurs et/ou d’autrices tentant de conférer à leur profession une forme d’unité et de visibilité. Ces analyses m’ont conduit à défendre l’idée que les difficultés des auteurs/autrices de BD à construire des revendications collectives et à donner à leur groupe professionnel une existence politique tiennent avant tout à la manière dont leur activité s’organise. En d’autres termes, pour comprendre la limite rencontrée par certains processus critiques au sein d’un milieu professionnel, il faut en revenir à la structuration des rapports de travail et au type de relations et de normes qu’elle favorise ou qu’au contraire, elle rend plus difficiles. Cette grille d’analyse peut dès lors être appliquée sur la longue durée : une telle rétrospection permet de comprendre la difficulté persistante que le métier d’auteur/autrice de BD a rencontrée, depuis sa naissance, pour se constituer politiquement. Elle permet aussi d’interpréter les moments de son histoire où cette constitution politique a commencé à s’élaborer et ainsi, de mieux comprendre les conditions qui seraient aujourd’hui nécessaires pour que cette constitution ait pleinement lieu.

    Stephane Sachet, L’arbre en agriculture, trajectoire d’un problème socio-écologique et reconfigurations des interdépendances au nom de l’agroécologie., thèse soutenue en 2020 à Bordeaux sous la direction de Pascal Ragouet et Jacqueline Candau, membres du jury : Chantal Aspe (Rapp.), Ronan Hervouet et Hélène Guetat-Bernard  

    Destitué par la modernisation agricole, l’arbre a perdu sa place ancestrale en agriculture pour être ségrégué en forêt. Or, en quelques décennies, la trajectoire de ce problème socio-écologique est passée des politiques de remembrements aux soutiens aux plantations. Avec l’agroforesterie, les agriculteurs et les acteurs sociopolitiques de l’agriculture redécouvrent les fonctions écologiques des arbres, leurs rôles dans la résilience des écosystèmes agricoles. Cette thèse étudie les configurations sociales inhérentes à ce renversement du cadrage de l’arbre en agriculture, ainsi que le jeu des interdépendances qui éveille l’attention publique, réoriente ses priorités et transforme les pratiques, comme le statut des agriculteurs en transition. Elle propose une approche de sociologie historique en recourant à une lecture des interdépendances socio-écologiques. Elle articule une analyse par configuration sociale chère à Norbert Elias associée aux outils analytiques de la sociologie des problèmes publics. L’enquête s’appuie sur des entretiens semi-directifs menés auprès d’acteurs publics, institutionnels et scientifiques et sur l’observation participante au sein de deux groupes d’agriculteurs, conduite entre 2016 et 2020. Le premier collectif est le réseau de fermes pilotes « Agr’eau » dans le Sud-ouest et le second est le Groupement d’intérêt économique et environnemental « Sols vivants 35 » en Bretagne. Paysans, scientifiques et militants écologistes partagent un sentiment de trouble face à la radicalité des arrachages dans les configurations sociales de modernisation puis de spécialisation de l’agriculture. La contestation se mue en opération de légitimation pour finalement constituer avec les pouvoirs publics un nouveau regard sur l’arbre en agriculture. La mise en politique de l’agroforesterie est analysée, sur le plan national, avec le Projet agro-écologique pour la France et sur le plan européen avec le verdissement de la PAC. Elle montre l’inflexion de la nature du dialogue social dans la définition des politiques. […]Grâce à la maîtrise des référentiels techniques et la prise de pouvoir dans le jeu de la représentation des intérêts qui concourent à la définition des politiques agricoles, ce nombre restreint d’agriculteurs en transition représente une élite en formation. La question qui se pose désormais est de savoir si la définition plurielle, complexe et localisée des agroécosystèmes résistera à l’éventuelle formation d’une élite, qui risque de former un monopole sociotechnique, afin d’assoir les standards techniques qu’elle est en train de légitimer. Ces observations permettent de discuter la théorie du « procès de civilisation » de Norbert Elias. Celle-ci souligne l’allongement continu des chaînes d’interdépendances, processus de diversification et de spécialisation des fonctions sociales. Or, nos observations montrent que cette théorie prend insuffisamment en compte les trajectoires cycliques des configurations sociales. En effet, la transformation d’un système normatif implique que les chaînes d’interdépendances sociales liées aux normes caduques ne peuvent plus poursuivre leurs dynamiques d’accroissement. De même, la diversité et la spécialisation des fonctions, telles qu’elles sont instituées dans la configuration sociale qui détient le monopole normatif, sont forcément interrogées. Ainsi la coexistence entre une configuration sociale, en fin de stabilité, avec une autre en cours de constitution, aboutit à la recomposition des chaînes d’interdépendances sociales. Certes, l’asymétrie entre les fonctions sociales spécialisées est interrogée lorsque les acteurs des deux configurations entrent en compétition, mais l’interdépendance après cette période d’affaiblissement reprend de l’intensité, sur la base de nouvelles coopérations. La spécialisation des fonctions prend un temps d’arrêt, elles s’hybrident, avant de former un éventuel nouveau monopole.

    Thi Ngoc Nhung Tran, North Vietnamese Journalists in the Vietnam War 1955-1975, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1 sous la direction de Denis Ruellan, membres du jury : Florence Le Cam (Rapp.), Fábio Henrique Pereira (Rapp.), Juliette Charbonneaux  

    Cette thèse concentre ses recherches sur les journalistes qui ont couvert la guerre du Vietnam (guerre américaine au Vietnam de 1955 à 1975) en se focalisant exclusivement sur un groupe spécifique de journalistes nord-vietnamiens qui ont couvert les batailles du Nord, du Sud ou l’ensemble lors de la guerre du Vietnam. De nombreux journalistes nord-vietnamiens qui rendaient compte des événements de la guerre ont joué un rôle important dans la guerre pour l’indépendance nationale. Beaucoup d’entre eux sont morts sur les champs de bataille et beaucoup sont sortis de la guerre avec des handicaps ou dans de mauvaises conditions de vie. Leurs contributions ne sont consignées que dans des journaux intimes, des documents historiques et des livres contenant des informations générales. Il n’y a pas eu jusqu’à présent de recherche scientifique analysant en détail : pourquoi les journalistes ont assisté à la guerre ;comment ils se sont préparés à couvrir la guerre ; quels appuis ils ont reçus de leurs directions ; quelles étaient leurs conditions de travail et de vie ; comment ils ont vécu et travaillé en fonction de ces conditions dans les combats ; quels types d’équipement ils ont utilisé pour rendre leur travail possible ; comment ils se sont déplacés vers et dans les zones de combat ; ce qu’ils ont fait quand ils se sont reposés ; ce qu’ils pensaient de leur travail ; quels résultats ils ont obtenus ; quels impacts leur participation a eue ; comment leur travail a influencé leurs propres engagements. Par conséquent, cette thèse vise à identifier ces aspects cachés du vécu des journalistes nord-vietnamiens afin de mettre en évidence leurs contributions dans les objectifs de leur pays.

    Yuki Kobayashi, Etude de la relation entre les leaders politiques et techniques dans la gestion de l’accident de Fukushima Daiichi entre le 11 et 15 mars 2011, thèse soutenue en 2019 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Franck Guarnieri, membres du jury : Sophie Gaultier-Gaillard (Rapp.), Edward Powley, Elsa Gisquet et Sébastien Travadel  

    L’accident de Fukushima Daiichi (11 mars 2011) a questionné la capacité de résilience de l’industrie du nucléaire. Le retour d’expérience a permis de formuler des mesures tant pour la prévention que pour la gestion de crise. L’accent a tout particulièrement été mis sur la protection physique des installations. Délaissant de fait les dimensions humaine et organisationnelle, ou tout au moins en les réduisant aux facteurs classiquement connus. La lecture des rapports d’enquête et des témoignages, nous a conduit à étudier par le détail les relations intersectorielles et inter-organisationnelles qui se sont jouées et nouées entre les acteurs de la crise au plus fort de cette dernière, entre le 11 et le 15 mars 2011. Notre thèse vise à identifier, analyser et expliquer les différents mécanismes et processus de décision qui se sont créés et qui ont reconfigurés les relations et rapports préalablement institués entre les décideurs politiques et les gestionnaires de la crise sur site.

    Cristina Brovia, Migrants de saison , thèse soutenue en 2018 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie  

    Ce travail de recherche s’intéresse aux processus de construction d’un problème public à une échelle locale, en partant des différentes questions nées autour de campements de travailleurs saisonniers migrants dans des régions d’agriculture intensive en Italie. Il est principalement basé sur une recherche empirique menée entre 2013 et 2017 dans la zone rurale de Saluzzo (Piémont) avec une méthodologie qualitative croisant entretiens sociologiques, observation participante au sein de collectifs militants et à l’intérieur des campements de migrants et analyse d’articles de presse locale. L’objectif principal était celui d’étudier la façon dont la présence de migrants dans ce contexte spécifique est perçue comme un problème public, de quelle manière ce dernier est défini et construit dans un jeu de mobilisations et contremobilisations par une multitude d’acteurs aux intérêts divergents, puis d’analyser les conséquences de ces dynamiques sur les actions mises en places pour tenter de le résoudre. La thèse démontre en particulier comment la construction du problème se focalise progressivement sur le caractère temporaire de la présence des migrants, au détriment d’autres possibles cadrages, en justifiant la mise en place de dispositifs d’accueil provisoires et précaires, conduisant au confinement spatial et temporel des migrants. On verra également comme la création de camps de plus en plus institutionnalisés et contrôlés, gérés par une association humanitaire bénéficiant d’un large consensus, a favorisé un apaisement des conflits autour de cette question et un éloignement du problème au sein du débat politique public. D’une façon plus générale, ce travail, en analysant une question inhérente aux faits migratoires par le prisme de la sociologie politique, invite à une réflexion plus ample sur le traitement politique des migrants et sur la construction collective de la place qu’ils occupent aujourd’hui au sein de la société italienne.

    Cristina Brovia, Migrants de saison, thèse soutenue en 2018 sous la direction de Daniel Gaxie, membres du jury : Domenico Perrotta et Roberta Ricucci   

    Aline Grâce Eyoman, Pouvoir et pratiques associatives en milieu urbain : étude socio-ethnographique des regroupements de femmes comme espace d'accumulation et de construction du pouvoir., thèse soutenue en 2014 à Brest sous la direction de Arlette Gautier, membres du jury : Hélène Guetat-Bernard (Rapp.), Catherine Quiminal (Rapp.)  

    Cette thèse porte sur les rapports de pouvoir dans les associations d’entraide féminines. La sous-représentation des femmes dans les instances décisionnelles, justifiée par les formes de leadership féminins, notamment d’absence de pouvoir, nous ont conduite à la question de l’exercice de pouvoir au sein de ces associations. Nous avons posé l’hypothèse que les associations féminines tendent à instituer de nouvelles formes de pratiques dont les cadres de référence s’inscrivent dans des chaines complexes de solidarité et de pouvoir, combinant des rapports de réciprocité tout en articulant intérêts collectifs et intérêts individuels. Pour cela, nous proposons une approche des associations féminines par l’analyse des rapports de pouvoir, où sont inclus des intérêts collectifs mais également des intérêts individuels. Nous avons étudié ces phénomènes à travers les observations de terrain notamment dans les associations de tontine, les associations ethniques et les associations de marchés et nous montrons que les pratiques d’entraide et de solidarité qui fondent ces associations sont remises en cause par des logiques de pouvoir, et d’accumulation de certains leaders. L’étude de ces associations laisse apparaître des luttes âpres pour leur contrôle et des modes de gestion de pouvoir autocratiques qui ne laissent pas de place à l’alternance à la tête de ces associations.

  • Emmanuelle Yvert, Des mobilisations victorieuses sans mouvement social. La construction de la cause de l’homoparentalité et sa traduction législative en France (1986-2013), thèse soutenue en 2021 à université ParisSaclay sous la direction de Benoit Bastard et Violaine Roussel, membres du jury : Laure Bereni (Rapp.), Lilian Mathieu et Sandrine Lévêque  

    Cette thèse porte sur la construction de la cause de l’homoparentalité en France. Elle retrace le processus politique qui a conduit à son institutionnalisation, depuis l’émergence de cette question à la fin des années 1980 jusqu’à sa traduction en droit en 2013 avec l’adoption de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Située au croisement de la sociologie des mobilisations et de la sociologie de l’action publique, cette thèse s’emploie à analyser les mobilisations qui ont conduit au succès politique de la cause homoparentale. Malgré l’absence de mouvement social, le peu de personnes mobilisées et la forte illégitimité de l’homoparentalité dans les années 1990, la thèse montre que le déploiement de mobilisations dans les champs associatif, académique, judiciaire, médiatique et politique, a conduit à l’institutionnalisation de la question homoparentale dans ces différents espaces et une transformation relativement rapide des représentations et des règles juridiques de la parenté. L’analyse de ces mobilisations sectorielles permet de dégager ce que la construction du problème homoparental et les solutions adoptées par le législateur doivent aux formes de mobilisations qui l’emportent et aux dispositions de celles et de ceux qui les produisent.This thesis focuses on the construction of the cause of gay and lesbian parenthood in France. It traces the political process that led to its institutionalization, from the emergence of this issue in the late 1980s to its translation into law in 2013 with the adoption of the law opening marriage and adoption to homosexual couples. Situated at the intersection of the sociology of mobilizations and the sociology of public action, this thesis seeks to analyze the mobilizations that led to the political success of the homoparental cause. Despite the absence of a social movement, the small number of people mobilized and the strong illegitimacy of gay and lesbian parenthood in the 1990s, the thesis shows that the deployment of mobilizations in the associative, academic, judicial, media and political fields led to the institutionalization of the same-sex parenting issue in these different spaces and to a relatively rapid transformation of the representations and legal rules of parenthood. The analysis of these sectoral mobilizations allows us to identify what the construction of the homoparental problem and the solutions adopted by the legislator owe to the forms of mobilizations that prevail and to the dispositions of those who produce them.

    Marianna Ghiglia, Journalistes en quête d'eux-mêmes : une socio-histoire des professionnels de l'information en Egypte (1941 - nos jours), thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Ghislaine Alleaume, membres du jury : Gudrun Krämer (Rapp.), Élisabeth Longuenesse et Myriam Catusse    

    Cette thèse se veut une contribution à une sociohistoire des journalistes en Égypte. En s’inscrivant à la croisée de plusieurs disciplines, dont l’histoire sociale, l’histoire des intellectuels, la sociologie des professions, la sociologie politique et la sociologie du journalisme, elle questionne la manière dont la profession de journaliste s’est forgée dans l’interaction entre des phénomènes générationnels inhérents au groupe de ses praticiens et des politiques publiques contraignantes qui ont largement contribué à la façonner. Fondée sur une double-approche socio-historique et comparative, la démarche adoptée permet de s’interroger à la fois sur les processus de construction et d’organisation du métier, sur les modalités et les logiques d’entrée et de carrière – pourquoi et comment devient-on journaliste ? – et les transformations qu’elles subissent tout au long de la période étudiée. Le cadre chronologique choisi s’étale sur la période allant de 1941 – date de la fondation du Syndicat des journalistes – jusqu’à nos jours, mais des incursions dans une histoire plus longue ont été nécessaires aussi bien pour situer l’objet et pour mieux rendre compte de l’impact des évolutions intervenues à partir des années 1940. Ce travail de recherche s’appuie sur un large corpus de sources en langue arabe : des entretiens de type « récits de vie » ; des œuvres littéraires autobiographiques, mémorielles et romanesques ; un corpus de presse ; une série de rapports d’activité du Syndicat des journalistes ; des sources juridiques, audiovisuelles et électroniques (blogs, sites web, Facebook).

    Yohan Selponi, Le gouvernement des conduites juvéniles populaires : prévenir les addictions en milieu scolaire dans un département rural du Sud-Ouest, thèse soutenue en 2017 à Bourgogne FrancheComté sous la direction de Nicolas Renahy, membres du jury : Clotilde Lemarchant (Rapp.), Sandrine Garcia, Marie Jauffret-Roustide et Patrice Pinell  

    A travers une analyse localisée, il est montré dans quelle mesure, du côté des intervenants et des élèves, les appropriations des actions publiques préventives contribuent au gouvernement des conduites juvéniles populaires et genrées par la construction de manières conformes et déviantes de consommer des produits. La structuration de l'espace de la prévention dans le département est abordée dans une première partie consacrée à l'étude du travail des infirmières scolaires, des gendarmes et des salariés d'associations gérant des centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie (Csapa). Comment ces agents concilient-t-ils la réalisation de tâches préventives avec des modes d'occupation du métier considérés comme légitimes dans leurs espaces d'appartenance respectifs? L'intérêt des agents à intervenir à l'école, leur légitimité pour le faire et les fonctions institutionnelles sur lesquelles reposent leurs actions sont des constructions sociales indissociables. Les actions préventives sont ainsi susceptibles d'être construites comme une gestion sanitaire de l'éducation des élèves (infirmières scolaires), une forme de proximité et d'enquête auprès de civils (gendarmes), et une forme de travail social (membres de Csapa). Dans un second temps, il est montré que l'organisation, les investissements et les appropriations des actions préventives en classe contribuent, à la fois à une certaine remise en cause du principe de prévention des addictions chez les jeunes tout en reproduisant des manières de penser la réalité au fondement de la position dominée des élèves des classes populaire à l'école et dans le monde social. Manières d'être et de penser reposant sur un ensemble d'oppositions: entre conduites déviantes et conformes, entre jeunes et adultes, entre formations professionnelles et générales, entre chahut et ordre, entre mauvais et bons élèves, entre garçons et filles.

    Damien Simonin, Le « travail du sexe ». Genèses et usages d'une catégorie politique, thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de Lilian Mathieu, membres du jury : Milena Chimienti (Rapp.), Pascale Molinier et Corinne Rostaing  

    La « prostitution » constitue actuellement un problème public en France, au croisement de luttes pour la réinsertion sociale ou la prévention sanitaire, contre les agressions ou pour l’obtention de droits. Différents collectifs se mobilisent pour imposer des définitions concurrentes entre deux pôles : l'abolition d'une « violence » et la reconnaissance d'un « travail ». De ces définitions découlent des revendications sur la réglementation de l'activité et la représentation du groupe.Partant de ce constat, cette thèse décrit la construction socio-historique du « travail sexuel » : la lutte d'un groupe minorisé pour s'approprier le pouvoir de définir le problème dont il fait l'objet. L'analyse part de la revendication de l'« invention » de la catégorie en 1978 aux États-Unis, jusqu'à l'adoption de la « loi visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel » en avril 2016 en France. Elle se fonde d'une part sur un corpus documentaire pour retracer la diffusion et les usages de la catégorie, d'autre part sur une trentaine d'entretiens avec des personnes impliquées dans ces mobilisations pour restituer leurs parcours et leurs positions.La thèse montre d'abord des usages et des sens variés du « travail sexuel » selon les contextes, s'inscrivant notamment dans le mouvement féministe, la lutte contre le VIH/sida ou les débats sur l'immigration. Elle montre aussi une appropriation partielle du problème avec l'émergence d'un mouvement de « travailleur·se·s sexuel·le·s » au niveau international et en France. Elle montre enfin les difficultés de ce mouvement à imposer sa définition du « travail » et les déplacements qui en résultent des espaces et des objets de la lutte.

    Jean-François Blanchard, Pratiques langagières et processus dialogiques d’identification sur les réseaux socionumériques : le cas de la langue bretonne, thèse soutenue en 2015 à Rennes 2 sous la direction de Ronan Le Coadic, membres du jury : Eva Vetter (Rapp.), Philippe Blanchet et François Demers  

    Internet et les réseaux socionumériques (RSN) constituent, pour la langue bretonne, un contexte récent dans les pratiques sociales à partir duquel peuvent s’observer des formes de recontextualisation d’une langue minorée en situation de post‐diglossie. Cette thèse propose d’en décrire les évolutions à l’aide d’un modèle dialogique d’élaboration d’identité qui offre trois pôles d’analyse : les formes de l’institutionnalisation de la langue dans la société, les représentations sociales de la langue et les pratiques sociales constituant des expressions d’appartenance. Ce modèle dialogique de processus, dont la conception est étayée par des travaux d’histoire sociale, est d’abord instancié au plan sociolinguistique, afin de montrer les conditions de l’intervention glottopolitique des RSN dans le contexte post‐diglossique. Le modèle conceptuel est ensuite exploité dans l’analyse étendue des formes de sociabilité que les RSN organisent, facilitent et structurent ycompris dans le champ des médias et de la communication publique. Enfin, le modèle permet de juxtaposer l’analyse sociopolitique de la revendication bretonne à la théorie sociopolitique de l’espace public sur les trois pôles d’analyse de la place des RSN : la construction de problèmes publics comme institutionnalisation, la construction symbolique de l’identité territoriale et la citoyenneté comme pratique sociale et forme d’appartenance. Les interventions glottopolitiques libérales développées autour des RSN concourent à des formes d’institution de la langue fondées à la fois sur la capacité d’autonomie des acteurs sociaux à construire l’espace régional mais aussi sur les conditions du marché

    Nazli Nozarian, Les mondes de la "démocratisation" des grandes écoles et la sociodicée des élites : le cas des conventions ZEP/Sciences Po Paris, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie, membres du jury : Vincent Dubois, Agnès Van Zanten et Jean-Yves Rochex  

    La thèse porte sur les usages des dispositifs de « démocratisation » des grandes écoles dans différents espaces sociaux. Elle analyse comment les grandes écoles ont opéré un double retournement: d'une part, en se mobilisant, dans les années 2000, comme acteurs dans la résolution du problème de la reproduction des inégalités sociales par l'École; d'autre part, en bénéficiant d'une large approbation sociale dix ans après les premières controverses. L'enquête étudie plus particulièrement le cas des conventions signées entre Sciences Po Paris et certains lycées situés en zone d'éducation prioritaire (ZEP) ou assimilés comme tels. Elle articule techniques qualitatives et quantitatives. Elle donne à voir des usages pluriels de cette action publique. Ces usages conduisent à pérenniser ce dispositif d'abord controversé et à imposer un impératif de « diversité» dans les grandes écoles et dans d'autres espaces sociaux (entreprises privées et publiques, champ politique ... ). Si les intérêts des protagonistes de ces différents espaces sociaux sont souvent divergents, ils convergent ici en une même stratégie de justification de leurs propres positions, généralement dominantes. La « démocratisation », en réactivant le mythe méritocratique, est donc au cœur de leur sociodicée. Ces « mondes de renfort» contribuent au succès du dispositif malgré l'écart entre les objectifs affichés de recrutement et la réalité des origines des étudiants admis. S'il est destiné à des lycéens défavorisés, l'enquête montre que des mécanismes de reproduction sont toujours à l'œuvre. Il accentue encore la stigmatisation des élèves de ZEP et renforce paradoxalement les inégalités.

    Charlotte Dolez, L'écume des news : sociologie politique des usages des informations à partir d'entretiens de couple, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Sophie Duchesne, membres du jury : Brigitte Le Grignou (Rapp.), Patrick Lehingue et Laurent Lesnard  

    Comment les citoyens reçoivent-ils et interprètent-ils les informations politiques auxquelles ils sont exposés quotidiennement ? Cette thèse s’intéresse au contexte d’exposition aux informations et met en évidence la diversité des interprétations dont celles-ci font l’objet. Elle porte une attention aux usages et en explore les implications politiques. Les résultats sont énoncés à partir d’un regard croisé entre une démarche d’analyses quantitative et qualitative. L’approche qualitative met en place un protocole d’enquête original, qui s’appuie sur des entretiens de couple réalisés en France. Les résultats portent sur l’exposition aux informations, l’attention qui leur est accordée et enfin leur interprétation. L’exposition aux informations s’inscrit, pour l’ensemble des citoyens, dans une routine quotidienne et s’imbrique dans leurs emplois du temps familiaux et professionnels. Les citoyens, quel que soit leur niveau de politisation ou leur origine sociale, ne font pas état d’une démarche intentionnelle de recherche d’informations. En conséquence, leur attention est variable car dépendante de ce contexte. Elle est tributaire des intérêts qu’ils déploient vis-à-vis du champ politique et de l’action publique mais aussi des caractéristiques de l’offre médiatique. Quatre processus d’interprétation sont identifiés. Leur diversité s’appuie sur l’existence de convictions politiques ancrées, qui guident l’interprétation, et sur les modalités de combinaison des expériences personnelle et médiatique. La thèse met ainsi en évidence les grilles de lecture que les citoyens mobilisent pour donner sens au monde qui les entoure et témoigne du rôle des informations dans leur construction.

    Marie-Hélène Sa Vilas Boas, Du quartier à l'Etat , thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Daniel Van Eeuwen  

    Pourquoi certains dispositifs participatifs brésiliens réunissent-ils principalement des acteurs habituellement peu participants ? Cette thèse s'attache à analyser une participation « improbable » à partir de l'étude des conférences municipales des femmes de Recife et de Londrina. A la différence des analyses « institutionnelles » qui placent le design des dispositifs en facteur explicatif des pratiques de participation, notre approche vise à mettre en évidence leur ancrage social et l'intrication entre le jeu social et le « jeu participatif ». L'hypothèse développée est que la mobilisation des déshéritées dans les conférences des femmes dépend principalement des enjeux propres à l'espace des quartiers populaires et, plus précisément, des luttes pour la représentation en leur sein. Cette thèse repose sur la combinaison de plusieurs niveaux d'analyse : une approche micro-sociologique d'abord, centrée sur les trajectoires et les pratiques de participation des habitantes et une approche méso-sociologique ensuite, visant à rendre compte de l'émergence de la démocratie participative au Brésil. Ces deux niveaux permettent de montrer que la participation des plus démunis aux dispositifs participatifs est le résultat d'une histoire singulière, au cours de laquelle la notion de participation a été associée à un territoire, les quartiers populaires, et des dynamiques individuelles et collectives de construction de leurs porte-parole légitimes

    Marie-Hélène Sa Vilas Boas, Du quartier à l'Etat, thèse soutenue en 2012 sous la direction de Daniel Van Eeuwen, membres du jury : Camille Goirand (Rapp.), Jean-Pierre Gaudin et Dominique Vidal    

    Pourquoi certains dispositifs participatifs brésiliens réunissent-ils principalement des acteurs habituellement peu participants ? Cette thèse s'attache à analyser une participation « improbable » à partir de l'étude des conférences municipales des femmes de Recife et de Londrina. A la différence des analyses « institutionnelles » qui placent le design des dispositifs en facteur explicatif des pratiques de participation, notre approche vise à mettre en évidence leur ancrage social et l'intrication entre le jeu social et le « jeu participatif ». L'hypothèse développée est que la mobilisation des déshéritées dans les conférences des femmes dépend principalement des enjeux propres à l'espace des quartiers populaires et, plus précisément, des luttes pour la représentation en leur sein. Cette thèse repose sur la combinaison de plusieurs niveaux d'analyse : une approche micro-sociologique d'abord, centrée sur les trajectoires et les pratiques de participation des habitantes et une approche méso-sociologique ensuite, visant à rendre compte de l'émergence de la démocratie participative au Brésil. Ces deux niveaux permettent de montrer que la participation des plus démunis aux dispositifs participatifs est le résultat d'une histoire singulière, au cours de laquelle la notion de participation a été associée à un territoire, les quartiers populaires, et des dynamiques individuelles et collectives de construction de leurs porte-parole légitimes

    Feriel Lalami, Le mouvement des femmes en Algérie , thèse soutenue en 2011 à Poitiers sous la direction de Marlaine Cacouault-Bitaud  

    La thèse analyse les stratégies mises en oeuvre par le mouvement des femmes pour réaliser l'objectif de l'égalité entre les femmes et les hommes dans la loi sur la famille. Le code de la famille, promulgué en 1984, institue une discrimination que le mouvement dénonce et entreprend de supprimer pour des lois égalitaires. . .

    Jérémie Nollet, Des décisions publiques « médiatiques » ? : sociologie de l'emprise du journalisme sur les politiques de sécurité sanitaire des aliments, thèse soutenue en 2010 à Lille 2 sous la direction de Pierre Mathiot, membres du jury : Caroline Ollivier-Yaniv (Rapp.), Jean-Gabriel Contamin, Vincent Dubois et Yves Surel    

    Les médias font-ils les décisions publiques ? Cette conception d’un pouvoir du journalisme sur les politiques publiques est répandue parmi les « décideurs ». Elle est aussi présupposée par les théories de l’agenda et de la construction sociale des problèmes. La réalité du phénomène est cependant plus complexe : ce pouvoir n’est ni uniforme ni unidirectionnel. Il repose sur la contribution active et variable des agents politiques et administratifs qui produisent ces décisions. La question s’en trouve alors reformulée : dans quelle mesure la production des décisions publiques peut-elle se faire en fonction du champ journalistique ? Pour y répondre, la thèse propose une sociologie des logiques spécifiques de prise en compte de la médiatisation dans les activités décisionnelles au sein des champs politique (dans les cabinets ministériels et au Parlement) et administratif (dans les administrations centrales des ministères). L’élaboration de ce cadre théorique, au croisement de la sociologie du journalisme et de celle de l’action publique, s’appuie sur l’analyse de la gestion politico-administrative de la maladie de la « vache folle » en France dans les années 1990. Il s’agit de restituer l’importance que les responsables de l’exécutif (en particulier les ministres de l’Agriculture, de la Consommation, de la Santé, mais aussi le Premier ministre et le président de la République), les parlementaires et les hauts fonctionnaires ont pu accorder aux enjeux médiatiques jusque dans leurs pratiques décisionnelles. Il apparaît ainsi que les décisions les plus « médiatiques » sont le produit de la prise en charge des dossiers les plus emblématiques selon les logiques d’action des agents les plus dépendants des enjeux de légitimation dans le champ journalistique : les principaux ministres et leurs conseillers.

    Rémi Guillot, Le meurtre de Bruay en Artois : quand une affaire judiciaire devient une cause du peuple (1972-1974), thèse soutenue en 2010 à Paris 10 sous la direction de Annie Collovald, membres du jury : Frédéric Sawicki (Rapp.), Marie-Claire Lavabre, Francis James et Violaine Roussel    

    Le 6 avril 1972, le corps d’une fille de mineurs de 15 ans, Brigitte Dewèvre, est découvert sans vie, sur un terrain vague d’une cité ouvrière du Pas-de-Calais, à Bruay-en-Artois. Le juge Henri Pascal est chargé de l’instruction et inculpe Me Pierre Leroy, le notaire de la ville. L’inculpation du notable est immédiatement interprétée par les journalistes comme le début d’une bataille d’un « petit juge contre les gros »; en effet, dans le contexte de l’après soixante-huit, l’action iconoclaste de ce juge qui incarcère un notable et ses discours aux accents de lutte des classes prônant une « justice à ciel ouvert » intriguent. De nombreuses rédactions dépêchent des reporters sur place. Dans la foulée, des maoïstes de la Gauche Prolétarienne (GP) présents dans la région s’emparent de ce fait divers et mobilisent à plusieurs reprises la population locale au nom de la « justice populaire ». Des manifestations réunissant plusieurs milliers de personnes sont organisées pour soutenir le « petit juge ». Les prises de positions du juge Pascal contre le secret de l’instruction, sa collaboration ouverte avec les journalistes et la politisation de l’enquête entraînent son dessaisissement le 20 juillet 1972. Le dossier Dewèvre est transféré à Paris. Le contexte post-soixante-huitard de démobilisation et le classement du dossier contribuent à renvoyer l’affaire à la rubrique des faits divers, de l’agitation « gauchiste » et, finalement, des énigmes judiciaires irrésolues puisqu’on ne saura jamais qui a tué Brigitte Dewèvre. La médiatisation intensive de cette cause de justice transformée en cause politique reste dans les mémoires sous le nom d’« affaire de Bruay-en-Artois ».Notre thèse interroge les raisons pour lesquelles un dossier de justice, tiré d’un triste fait divers comme on peut en lire des dizaines dans les colonnes des quotidiens régionaux, a été transformé en une cause politique. Comment et selon quelles logiques des agents aussi différents qu’un juge d’instruction, des journalistes de presse locale ou nationale et des acteurs politiques tels que les maoïstes de l’ex-Gauche Prolétarienne se sont retrouvés pour faire du meurtre de la jeune Brigitte Dewèvre une cause commune défendue au nom « du peuple » ?

    Ludovic Renard, Le traitement audiovisuel de la politique , thèse soutenue en 2006 à Bordeaux 4 sous la direction de Pierre Sadran  

    Cette thèse de science politique étudie les recompositions symbolico-cognitives de la politique à la télévision en France depuis une dizaine d’années, à travers une analyse de son traitement dans les médias télévisuels. Dans les années 1990, s’est en effet progressivement établi un réaménagement des formes télévisuelles de (re)présentation de la politique, qui s’est traduit par cette interrogation : « fait-on encore de la politique à la télévision ? » Pour répondre à cette question, le travail de recherche, à la fois empirique et théorique, examine une grande variété de formats télévisuels dans lesquels la politique est convoquée, principalement les « journaux télévisés » (ch. 1), ainsi que les « magazines d’information » et les « émissions politiques » (ch. 2). En s’interrogeant sur la qualité politique de l’actuelle « politique télévisée », il propose au final, des outils d’analyse et une approche renouvelée de « l’information politique » à la télévision (ch. 3). Une démarche qui s’impose si l’on souhaite comprendre dans quelle mesure et comment aujourd’hui, les médias télévisuels portent un « regard politique » sur la réalité dont ils ont vocation à rendre compte.

    Fred Eboko, Pouvoirs, jeunesses et sida au Cameroun , thèse soutenue en 2002 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-François Médard et Claude Raynaut  

    D'inspiration internationale, la politique publique de lutte contre le sida en Afrique a connu depuis le milieu des années 1980 des traductions diverses, suivant les pays. Malgré la standardisation imposée par les organisations internationales (l'OMS puis le programme commun des Nations-Unies sur le sida - ONUSIDA), les dynamiques épidémiologiques, sociales et politiques dissemblables donnent à ces programmes nationaux de l:utte contre le sida (PNLS) des trajectoires inédites. Celles-ci illustrent certaines convergences et aussi des situations locales sensiblement différentes. A côté d'autres types de mobilisation politique face au sida, le Cameroun représente dans ce travail un "modèle d'adhésion passive" aux normes prescrites au niveau international, dans un contexte de changement social accéléré et de crise économique drastique. Les jeunesses urbaines de quatre villes (Yaoundé, Douala, LImbé et Bamenda) servent de support pour souligner les logiques qui font et défont la lien social et politique entre les groupes de récipiendaires officiels de cette politique publique d'une part et l'Etat affaibli qu la met en oeuvre d'autre part. Les jeunes montrent aussi la caractère labile des statuts qui leur sont assignés. Dans le même temps, ils manifestent leur volonté d'être des sujets, à savoir le désir d'être des individus acteurs de leur propre vie. Qu'il s'aqgisse de l'action collective, des stratégies de survie individuelle ou des processus de valorisation personnelle, ils énoncent des difficultés et des desseins liés à des situations de vie auxquelles ils s'adaptent, s'opposent ou avec lesquelles ils composent, suivant les cas. Ils gèrent des espaces qui leur sont simultanément propres et imposés par les structures sociales dans lesquelles s'effectuent ou s'altèrent leur intégration sociale. Leur sexualité et leurs relations affectives dans ce contexte constituent un des prismes par lesquels cette recherche a envisagé d'étudier leurs vulnérabilités.

  • Raphaël Lupovici, La critique des médias par les Gilets jaunes. Étude des appuis sociaux et numériques de la contestation politique, thèse soutenue en 2023 à Paris 3 sous la direction de Franck Rebillard, membres du jury : Nelly Quemener (Rapp.), Brigitte Sebbah (Rapp.), Aurélie Aubert  

    Dès ses débuts en novembre 2018, le mouvement des Gilets jaunes s’est distingué par sa critique virulente des médias dominants, notamment sur les réseaux socionumériques investis par cette mobilisation. La thèse examine les ressorts de cette dénonciation en s’appuyant sur un terrain mixte croisant l’analyse de captures d’écran tirées des espaces Facebook des Gilets jaunes (n = 316), des entretiens semi-directifs réalisés auprès de participants au mouvement (n = 38), ainsi que les résultats d’un questionnaire administré en 2019 dans le cadre de la recherche Pluralisme de l’information en ligne (ANR PIL). L’analyse de ce matériau empirique cherche à restituer l’organisation sociale de la critique au sein du mouvement des Gilets jaunes en associant une approche dispositionnaliste du parcours de vie des enquêtés avec l’étude de la formation en ligne d’une culture critique commune propre à la mobilisation. Il apparaît alors que la critique des médias exprimée par les Gilets jaunes est le résultat d’un recrutement social de militants disposés de façons diverses à la critique. Par la suite, l’expérience militante des Gilets jaunes s’est régulièrement trouvée en décalage avec la couverture médiatique du mouvement, ce qui a suscité l’expression en ligne d’une colère agrégée par les plateformes formant au fil du temps une culture commune de contestation. Cette critique des médias s’est finalement installée dans le quotidien des Gilets jaunes en se traduisant par une reconfiguration de leurs pratiques médiatiques, entretenant ainsi une dénonciation devenue un trait structurel de la mobilisation.

    Julie Vaslin, Esthétique propre , thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Gilles Pollet  

    Dans cette thèse, le graffiti désigne, négativement, toute pratique d’inscription murale qui contribue à altérer l’« ordre esthétique » d’une ville, produit par les pouvoirs publics. Cette expression permet de désigner d’un côté l’ordre, c’est-à-dire le pouvoir politique, que l’inscription d’un graffiti sur un mur vient troubler. De l’autre la dimension esthétique de ce pouvoir, c’est-à-dire quelque chose qui dépasse la simple régulation de l’expression politique et s’inscrit, plus largement, dans le gouvernement des espaces publics. Ainsi défini, le graffiti n’est pas seulement analysé comme un message, une déviance, un dommage aux biens, une pratique culturelle ou un art, mais il devient un concept opératoire pour la science politique. Cette définition en termes de « désordre esthétique » permet d’interroger les dispositifs d’action publique qui contribuent à produire l’ordre esthétique propre à la ville. Elle permet aussi de questionner les catégorisations, les problèmes véhiculés par ces dispositifs ainsi que leurs effets sur la construction du sens commun, sur les représentations associées au graffiti, et surtout sur l’aspect physique, matériel, et donc esthétique de la ville.Inscrite dans la perspective d’une socio-histoire de l’action publique, cette thèse retrace l’histoire de la « mise en administration » du graffiti à Paris, la production d’un « ordre esthétique » dans cette ville de 1977 à 2017. À Paris, la municipalité administre ces peintures comme des « souillures » à travers des dispositifs d’effacement portés par les politiques de propreté, mais aussi comme des objets culturels à travers des dispositifs d’encadrement culturel, portés par différents domaines d’action publique (aménagement, culture, tourisme). En retraçant la genèse des dispositifs de répression et de promotion des graffitis au sein de l’administration parisienne, cette thèse propose de comprendre la manière dont s’articulent plusieurs domaines d’action publique et d’analyser la construction municipale d’un problème du graffiti. Dommage aux biens, nuisance visuelle, facteur du sentiment d’insécurité, culture populaire ou art urbain symbole de la vitalité artistique de Paris, le graffiti est un problème public qui, de 1977 à 2017, connaît plusieurs redéfinitions dans lesquelles les acteurs publics municipaux jouent des rôles variables. S’appuyant sur des archives, des entretiens semi-directifs, des observations et des photographies, ce travail s’attache à rendre compte de la variété de ces rôles, des conditions de la redéfinition du problème et ses mises à l’agenda successives. Au cœur de cette socio-histoire de la « mise en administration » du graffiti, une hypothèse : la saisie du graffiti par les acteurs municipaux est révélatrice de l’ambition municipale de monopoliser la définition légitime du « bel » espace public, de l’image de la Ville, au propre comme au figuré. L’enjeu de la thèse est alors de mettre en lumière les conditions historiques, sociales et politiques de la construction de cette légitimité.La démonstration s’organise en deux parties qui retracent chronologiquement la genèse des deux facettes du problème public qui se construit autour du graffiti. Dans la première partie, on montre la manière dont les pouvoirs publics norment l’esthétique des espaces urbains à travers les politiques de propreté qui font du graffiti le résultat d’un acte déviant, une source de désordre. La seconde partie analyse la manière dont différentes actions culturelles promeuvent progressivement certaines formes de graffitis et opèrent ainsi une normalisation de l’esthétique urbaine. Il s’agit finalement de montrer quels comment les acteurs urbains organisent le contrôle de l’esthétique urbaine, quels sont les enjeux sociaux et politiques contenus dans la production d’un certain « ordre esthétique ».

    Josefa Palacios, Elderly care in Chile : policies for and experiences of family caregivers, thèse soutenue en 2017 à Rennes 1 sous la direction de Claude Martin et Blanche Le Bihan-Youinou, membres du jury : Barbara Da Roit (Rapp.), Isabelle Mallon (Rapp.), Claudia Serrano  

    Dans le contexte de vieillissement de la population, un déclin potentiel du nombre des aidants familiaux et le déficit de care qui en résulte, la prise en charge des personnes âgées est restée un sujet presque invisible pour les politiques publiques et la recherche au Chili. Le gouvernement chilien a commencé à prêter attention au sujet, mais beaucoup reste à faire pour une bonne prise en charge. Cette thèse adopte le point de vue des aidant-e-s qui consacrent leur vie à aider un parent âgé en perte d’autonomie. Le care est abordée dans une perspective microsociologique en explorant la vie quotidienne et les dimensions qui façonnent l'intensité des expériences de ceux qui prennent en charge un parent âgé. Cette thèse aborde aussi le niveau des politiques du care, en décrivant et analysant comment le care aux personnes âgées est distribué au Chili et le rôle du gouvernement dans cette responsabilité. L'étude identifie les principales étapes de cette politique, ainsi que les défis à relever pour les gouvernements pour garantir une répartition plus équitable du care aux personnes âgées. Pour l’aspect macro, la thèse utilise des méthodes mixtes. Elle s'appuie sur l’analyse secondaire de données nationales disponibles, une revue de la littérature et des entretiens réalisés avec des informateurs clés. Pour étudier le care dans une perspective micro, cette thèse adopte une méthodologie qualitative en profondeur. La thèse souligne que la répartition sociale du care aux personnes âgées au Chili, en dépit des efforts déployés par le gouvernement pour le soutenir, continue de relever d’un régime de « familialisme par défaut ». Ceci signifie que la responsabilité est assumée presque exclusivement par les familles et par les femmes, avec des implications importantes pour les inégalités de genre et les inégalités sociales. La thèse explicite en quoi être aidant d'un proche âgé est une expérience complexe. L'intensité de cette expérience est en partie déterminée par les tâches spécifiques qu'ils accomplissent et le temps qu'ils consacrent aux care mais son intensité est aussi largement modulée par leur histoire personnelle, leurs relations avec les personnes âgées et leurs autres proches, par la façon dont ils perçoivent leur rôle d’aidants et leurs attentes en matière de care. L'intensité de l'expérience du care est alors le résultat d'une combinaison de facteurs objectifs, de contextes différents et de perspectives subjectives présidés par la dimension émotionnelle du care.

    Julie Vaslin, Esthétique propre, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Gilles Pollet, membres du jury : Marie-Hélène Bacqué, Pascale Laborier et Emmanuel Négrier    

    Dans cette thèse, le graffiti désigne, négativement, toute pratique d’inscription murale qui contribue à altérer l’« ordre esthétique » d’une ville, produit par les pouvoirs publics. Cette expression permet de désigner d’un côté l’ordre, c’est-à-dire le pouvoir politique, que l’inscription d’un graffiti sur un mur vient troubler. De l’autre la dimension esthétique de ce pouvoir, c’est-à-dire quelque chose qui dépasse la simple régulation de l’expression politique et s’inscrit, plus largement, dans le gouvernement des espaces publics. Ainsi défini, le graffiti n’est pas seulement analysé comme un message, une déviance, un dommage aux biens, une pratique culturelle ou un art, mais il devient un concept opératoire pour la science politique. Cette définition en termes de « désordre esthétique » permet d’interroger les dispositifs d’action publique qui contribuent à produire l’ordre esthétique propre à la ville. Elle permet aussi de questionner les catégorisations, les problèmes véhiculés par ces dispositifs ainsi que leurs effets sur la construction du sens commun, sur les représentations associées au graffiti, et surtout sur l’aspect physique, matériel, et donc esthétique de la ville.Inscrite dans la perspective d’une socio-histoire de l’action publique, cette thèse retrace l’histoire de la « mise en administration » du graffiti à Paris, la production d’un « ordre esthétique » dans cette ville de 1977 à 2017. À Paris, la municipalité administre ces peintures comme des « souillures » à travers des dispositifs d’effacement portés par les politiques de propreté, mais aussi comme des objets culturels à travers des dispositifs d’encadrement culturel, portés par différents domaines d’action publique (aménagement, culture, tourisme). En retraçant la genèse des dispositifs de répression et de promotion des graffitis au sein de l’administration parisienne, cette thèse propose de comprendre la manière dont s’articulent plusieurs domaines d’action publique et d’analyser la construction municipale d’un problème du graffiti. Dommage aux biens, nuisance visuelle, facteur du sentiment d’insécurité, culture populaire ou art urbain symbole de la vitalité artistique de Paris, le graffiti est un problème public qui, de 1977 à 2017, connaît plusieurs redéfinitions dans lesquelles les acteurs publics municipaux jouent des rôles variables. S’appuyant sur des archives, des entretiens semi-directifs, des observations et des photographies, ce travail s’attache à rendre compte de la variété de ces rôles, des conditions de la redéfinition du problème et ses mises à l’agenda successives. Au cœur de cette socio-histoire de la « mise en administration » du graffiti, une hypothèse : la saisie du graffiti par les acteurs municipaux est révélatrice de l’ambition municipale de monopoliser la définition légitime du « bel » espace public, de l’image de la Ville, au propre comme au figuré. L’enjeu de la thèse est alors de mettre en lumière les conditions historiques, sociales et politiques de la construction de cette légitimité.La démonstration s’organise en deux parties qui retracent chronologiquement la genèse des deux facettes du problème public qui se construit autour du graffiti. Dans la première partie, on montre la manière dont les pouvoirs publics norment l’esthétique des espaces urbains à travers les politiques de propreté qui font du graffiti le résultat d’un acte déviant, une source de désordre. La seconde partie analyse la manière dont différentes actions culturelles promeuvent progressivement certaines formes de graffitis et opèrent ainsi une normalisation de l’esthétique urbaine. Il s’agit finalement de montrer quels comment les acteurs urbains organisent le contrôle de l’esthétique urbaine, quels sont les enjeux sociaux et politiques contenus dans la production d’un certain « ordre esthétique ».

    Joël Langonné, Ceux qui "font" le journal : journalistes secrétaires de rédaction et ouvriers typographes à l'interface de la matérialité de l'information en presse quotidienne régionale, thèse soutenue en 2016 à Rennes 1 sous la direction de Denis Ruellan, membres du jury : Adeline Wrona (Rapp.), Guillaume Pinson (Rapp.), Gilles Bastin  

    Cette recherche pose une question simple : Qui fait quoi dans le journal ? Nous y répondons partiellement en nous focalisant sur un domaine spécifique du continuum de fabrication de l’information : le prépresse. Il s’agit du moment où l’information fournie par les journalistes rédacteurs est matérialisée, dessinée par les journalistes secrétaires de rédaction (SR) dans les pages du quotidien. Cet espace nous permet de mettre en avant un collectif singulier dans le journal. Car jusqu’à la fin des années 1990 et la numérisation totale de la chaine de fabrication des quotidiens, les SR ne sont pas seuls responsables du prépresse, ils coopèrent quotidiennement avec des ouvriers : les typographes. Ainsi, SR et typographes « font » le journal ensemble. Or, nous considérons que ces gens sont à ce qu’ils font de manière distincte, et par conséquent nous nous attachons à décrire qui fait quoi comment. C’est-à-dire que nous observons ce qui est à faire – le journal – en étant attentif à la manière dont journalistes et ouvriers se lient ou non pour y parvenir. Cette étude de qui fait quoi comment dans le journal se décline en trois temps. Nous tentons tout d’abord de comprendre De quoi est fait le monde des typographes (1) : Quels sont leurs appuis pour composer leur goût pour être à ce qu’ils font ? Dans quoi peuvent-ils puiser pour être typographes comme ils l’entendent ? Nous nous demandons ensuite, de la même manière, De quoi est fait le monde des SR (2) ? Quel est l’équipement des SR pour composer leur monde ? Dans quels scripts peuvent-ils puiser pour être SR au mieux des possibles ? Ce parallèle entre ces journalistes particuliers et ces ouvriers pas comme les autres nous amène à élaborer le troisième volet de ce travail : SR et typographes composent-ils un monde commun (3) ? Il s’agit de déterminer si les frottements continus de ces deux manières d’être au monde partagent certains attachements. Nous présentons quelques exemples qui suggèrent qu’un monde commun a pu exister à certaines époques et de manière non linéaire, entre SR et typographes. À partir de notre terrain, nous débusquons des parcelles de ce monde commun grâce à un médiateur spécifique : la maquette du journal.Finalement, en décrivant qui fait quoi comment dans le journal via ce qui se passe à l’interface de sa matérialité, nous découvrons un objet collectif travaillé par un grand nombre de gens et de choses. Chaque jour, le journal est suffisamment flexible pour que s’y expriment différentes présences au monde, et suffisamment solide pour (con)tenir l’expression de son énonciation collective.

    Nicolas Larchet, Changer les habitudes ou changer les habitants ? , thèse soutenue en 2016 à Paris EHESS sous la direction de Christian Topalov et Dominique Memmi  

    La ville américaine de La Nouvelle-Orléans a été le lieu de diverses expérimentations sociales au lendemain des destructions de l'ouragan Katrina de 2005. Cette thèse prend pour objet l'élaboration et la mise en œuvre de l'un de ces projets de réforme. Porté par un mouvement social plus large à l'échelle nationale, ce projet visait à améliorer l'accès aux « aliments sains » dans les quartiers populaires de la ville afin de lutter contre l'épidémie d'obésité et de relancer l'économie locale. À partir d'entretiens biographiques auprès de membres d'une commission municipale mandatée pour étudier ce problème public, de l'analyse de ses archives et de l'observation du travail réformateur, l'enquête interroge la formation d'un sens commun : alors que les autorités avaient laissé mourir de nombreux habitants au lendemain du passage de l'ouragan, pourquoi décidaient-elles désormais de les faire vivre en réformant leurs habitudes alimentaires ? En suivant les acteurs et institutions qui ont porté ce projet, depuis sa définition au tournant des années 2000 au sein d'un centre de recherches en santé publique jusqu'à sa réception par les autorités locales et les habitants dans une ville profondément transformée au début des années 2010, l'enquête met au jour les conditions sociales de possibilité de cette expérimentation et ses effets inattendus : tout en ratant leur diagnostic et en manquant leur cible, les réformateurs de l'alimentation avaient néanmoins atteint leur principal objectif en contribuant à changer les habitants de la ville, à défaut de changer leurs habitudes.

    Eunkyung Yoo, La genèse de la politique familiale en Corée du Sud, thèse soutenue en 2014 à Rennes 1 sous la direction de Claude Martin, membres du jury : Vincent Caradec (Rapp.), Byong-Kyun Na (Rapp.), Éric Bidet  

    Cette thèse porte sur la genèse de la politique familiale en Corée du Sud. Cette recherche présente dans un premier temps comment les mesures politiques en direction de la famille se sont développées depuis les années 1990. La démocratisation politique et sociale de la société coréenne a entraîné l’apparition de lois et de dispositifs dans le domaine de l’égalité entre les sexes et de la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Le phénomène de la baisse de natalité était plus directement à l’origine de la naissance de la politique familiale dans les années 2000. Malgré le retard notable, le domaine de la politique familiale a évolué rapidement. Le ‘centre du soutien pour la famille saine’ est un exemple significatif et également symbolique de cette évolution récente, avec toutes ses limites. Malgré les efforts de l’Etat, ce centre affiche de nombreuses lacunes. Les dépenses réelles d'aides aux ménages sont faibles et les centres se contentent d'apporter un soutien d'ordre moral et préventif. On constate également la vulnérabilité de la condition des femmes dans leur travail professionnel et l’inégalité entre les femmes. Une minorité de femmes peuvent bénéficier du progrès acquis dans ce domaine. La dernière partie de la thèse situe le cas coréen dans les comparaisons internationales. Dans cette perspective, les typologies de la politique familiale et les expériences d’autres pays comme la France, le Japon, ou les pays d’Europe du Sud sont examinées. On peut constater le caractère résiduel des politiques menées en Corée du sud. Si la politique familiale y est désormais devenue explicite, elle demeure très limitée. L’auteur souligne donc le caractère limité de l’effort de l’Etat qui s’explique, en partie, par le maintien absolu du principe de la solidarité intrafamiliale. La raison de cette limite de la politique familiale réside en somme dans sa finalité même. Les institutions dans le domaine de la famille n’ont pas pour objectif de s’attaquer à l’origine des maux familiaux, mais d’aider les familles à les résoudre eux-mêmes ou en s’appuyant sur les réponses du marché.

    Sidonie Naulin, Le journalisme gastronomique. Sociologie d'un dispositif de médiation marchande, thèse soutenue en 2012 à Paris 4 sous la direction de Philippe Steiner, membres du jury : Sophie Dubuisson-Quellier (Rapp.), Claude Fischler et Priscilla Parkhurst Ferguson    

    La gastronomie peut être considérée comme une attention portée à la dimension esthétique de l’alimentation. Les biens gastronomiques sont donc des biens symboliques dont l’échange sur le marché passe par l’existence de dispositifs de valorisation particuliers. En tant qu’il contribue à orienter les consommateurs sur un marché opaque et à leur indiquer le « bon » produit ou la « bonne » manière de cuisiner, le journalisme gastronomique constitue un dispositif de médiation marchande. À partir notamment d’entretiens, d’observations, d’une enquête quantitative et de statistiques textuelles, cette thèse s’attache à rendre compte de la manière dont se construit un tel dispositif. Dans une perspective diachronique, les premiers chapitres sont consacrés à l’émergence du dispositif au XIXe siècle et à sa construction à l’articulation de différents espaces sociaux (gastronomique, amateur et journalistique). Il apparaît qu’à la fin du XXe siècle, un marché de la presse gastronomique se met en place qui rend le point de vue des titres dépendant de leur positionnement dans la concurrence et de leur modèle économique. Ce sont ensuite les acteurs individuels de la fabrication de l’information journalistique qui sont étudiés. L’analyse des parcours et des compétences des journalistes ainsi que de leurs concurrents potentiels que sont les blogueurs culinaires met en évidence différentes formes d’écriture gastronomique et les types de confiance qui en découlent. Enfin, l’étude du travail concret des journalistes permet de rendre compte de la similitude des contenus médiatiques et l’analyse du parcours de journalistes renommés autorise à saisir leurs modes de différenciation professionnelle.

    Catherine Lenzi, Travail, genre et engagement dans les SEL , thèse soutenue en 2007 à VersaillesSt Quentin en Yvelines sous la direction de Jacqueline Heinen  

    A partir de l'étude d'une des variantes de l'économie solidaire, les Systèmes d'échanges locaux (SEL), cette thèse porte sur la question de l'autonomie de l'individu, abordée sous trois angles : le travail, le genre et l'engagement militant. Chacune de ces entrées permet d'interroger et de déconstruire la rhétorique postmoderne de l'émancipation qui sous-tend les théories de la « fin du travail » et de la « fin des militants », ou encore le postulat de l'avènement de « nouvelles » formes d'engagement. Après une section introductive qui fait le point, entre autres, sur l'ancrage historique des SEL, la première partie de la thèse met en évidence que le travail reste une institution et qu'il contribue à « faire société ». Y est examiné le poids du « hors-travail » dans le mouvement de recomposition du travail sous ses formes actuelles. La seconde partie évalue l'impact des injonctions de l'économie solidaire, à la fois pour les individus concernés, du point de vue de la protection sociale et des rapports sociaux de sexe. Les procès de décollectivisation et de division sexuelle du travail sont au cœur de l'analyse. La troisième partie donne à voir que l'engagement militant, loin d'être affranchi des déterminants sociaux, est construit socialement, aujourd'hui comme hier - par delà le poids des choix individuels. C'est ce que montre en particulier l'étude de la place des femmes qui jouent un rôle central dans l'animation des SEL : les rapports sociaux de sexe structurent le mouvement social et lui donnent un sens. Ce travail s'appuie sur une enquête de terrain de type ethnographique de plusieurs années, complétée par une enquête quantitative relative au SEL, dix ans après leur naissance.