Aude Signoles

Maître de conférences
Science politique.
Sciences Po Aix

Croyance, Histoire, Espace, Régulation Politique et Administrative
  • THESE

    Municipalités et pouvoir local dans les Territoires palestiniens : entre domination israélienne et État en formation (1993-2004), soutenue en 2004 à Paris 1 sous la direction de Bassma Kodmani

  • Aude Signoles, Bernard Botiveau, Hernando Salcedo-Fidalgo (dir.), Amérique latine-monde arabe: la diagonale des Suds, Riveneuve, 2018, 235 p.  

    La 4e de couv. indique : "Depuis plus d'un siècle, des diasporas d'origine arabe établies en Amérique latine maintiennent les échanges entre ce continent et différents pays du Proche-Orient. L'histoire et la sociologie des migrations étudient ceux qu'autrefois on appelait « Turcos » - car ils venaient de l'Empire ottoman - et leurs façons de s'intégrer dans les pays d'accueil sans renier leurs cultures d'origine. Les soulèvements arabes de 2011 ont eu un vif écho en Amérique latine et ont ranimé des interrogations plus anciennes, liées à la guerre en Palestine et aux interventions américaines en Irak puis à la guerre en Syrie. Intérêts économiques et échanges pétroliers avaient déjà poussé certains États des deux continents à coopérer. Certaines tendances à la gouvernance autoritaire aussi. Au plan social et culturel, une curiosité nouvelle se manifeste en Amérique latine pour les racines ethnico-linguistiques et religieuses, contribuant à créer une effervescence identitaire autour des « origines » et de leurs significations culturelles et politiques. Les recherches présentées par les contributeurs de ce livre ont été menées en Colombie, au Mexique, en Argentine et au Proche-Orient. Elles ont été confrontées à Mexico au cours de la Semana Arabe du Collegio de Mexico, à Buenos-Aires, dans le cadre des études sur les « aires culturelles » de l'ALADAA. À Aix-en-Provence, enfin, une journée d'études de ce programme, accueilli par l'Institut d'études politiques et par IREMAM, a servi de matrice au présent volume, qui dresse une cartographie tout en nuances de ces échanges."

    Aude Signoles, Jean-Philippe Bras (dir.), États et territoires du politique, CNRS éd., 2017, 400 p. 

    Aude Signoles, Myriam Catusse, François Siino (dir.), Révolutions arabes: un événement pour les sciences sociales ?, Presses universitaires de Provence, 2015, 347 p. 

    Aude Signoles, Véronique Bontemps, Vivre sous occupation: Quotidiens palestiniens, Gingko éditeur, 2012, De près, de loin, 125 p. 

    Aude Signoles, Jalal al- Husseini (dir.), Les Palestiniens, entre état et diaspora: le temps des incertitudes, Karthala et IISMM, 2012, Terres et gens d'Islam, 444 p. 

    Aude Signoles, Le système de gouvernement local en Palestine, Agence Française de Développement, 2010, Focales, 65 p. 

    Aude Signoles, Élise Massicard, Mona Harb el-Kak, Les municipalités islamistes, Presses de SciencesPo, 2009, 99 p. 

    Aude Signoles, Le Hamas au pouvoir: et après ?, Milan, 2006, Milan actu, 112 p. 

    Aude Signoles, Les Palestiniens, peuples de réfugiés ?, les Éd. de l'Hèbe, 2006, La question, 90 p.   

    Aude Signoles, Les Palestiniens, Le Cavalier Bleu éditions, 2005, Idées reçues, 127 p.  

    Un portrait précis et sans concession du peuple palestinien, martyr pour les uns, terroriste pour les autres. (source : Bpi)

    Aude Signoles, Bernard Botiveau (dir.), D'une intifâda l'autre: la Palestine au quotidien, Editions Complexe, 2004, 225 p. 

    Aude Signoles, Les accords d'Oslo ou l'agonie d'un consensus: identité nationale et territoire(s) palestinien(s): quels devenir(s)?, 1997, 183 p. 

    Aude Signoles, Local government in Palestine: Memorandum submitted to the United Nations Special Committee on Palestine on behalf of the Vaad Leumi general council of the Jewish community of Palestine,, 1947, Focales, 48 p. 

  • Aude Signoles, Jean-Philippe Bras, « Introduction du dossier : États et territoires du politique. La décentralisation en débat », 2017  

    L’enjeu de ce dossier est d’étudier comment, dans le contexte mouvant des « printemps arabes » et d’appels forts à la réorganisation des pouvoirs et des régimes, les dirigeants politiques et cadres des administrations centrales et locales ont débattu et envisagé la problématique de la décentralisation au Maghreb. Plus précisément, la question que nous proposons d’examiner renvoie aux effets des mobilisations populaires sur la production de nouvelles donnes territoriales. Cette question concer...

    Aude Signoles, Jean-Philippe Bras, « Comment accompagner les politiques de gestion urbaine et de décentralisation au Maghreb dans le contexte post-2011 ? Regards croisés d’acteurs de la coopération internationale et décentralisée », 2017  

    Cet article est une mise en perspective comparée d’entretiens que nous avons effectués avec des représentants d’institutions menant des actions de coopération et de solidarité internationales au Maghreb. Nous avons ainsi rencontré : – Laurence GRIETTE et Catherine SIMO de Territoires Solidaires, le 15 mars 2017, à Marseille : créée en 2011 à l’initiative de sept associations et grâce à l’appui de la Région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) et de la Ville de Marseille, Territoires Solidaires e...

    Aude Signoles, Jean-Philippe Bras, « Introduction: States and Political Territories, The Debate over Decentralization », 2017  

    The challenge of this dossier has been to understand how, in the shifting context of the “Arab Springs” and with strong calls for the reorganization of political powers and regimes, the leaders and executives of central and local administrations have responded to the issue of state decentralization in the Maghreb. More specifically, the questions we propose to examine refer to the effects of popular involvement in the production of new territorial orders. This question concerns as much the mo...

    Aude Signoles, Myriam Catusse, François Siino, « Are “the Arab revolutions” an event for Social Sciences? », 2015  

    A number of recent (Bessin, Bidart, Grossetti, 2009) and older publications (Bensa, Fassin, 2002; Neveu Quéré, 1996) agree on one point: a social science ‘event’ is a challenging subject because of its contingency, its unpredictability, its founding or exemplary value. Sociology was built upon a search for general laws of society, while anthropology has endeavored to report on ordinary, everyday life and its possible underlying structures; as for History, the Annales School or the concept of ...

    Aude Signoles, Myriam Catusse, François Siino, « Révolutions arabes : un événement pour les sciences sociales ? », 2015  

    Plusieurs publications récentes (Bessin, Bidard, Grosseti, 2009) ou plus anciennes (Bensa, Fassin, 2002 ; Neveu, Quéré, 1996) s’accordent sur un point : pour les sciences sociales, l’événement pose problème par sa contingence, son imprévisibilité, sa valeur de fondation ou d’exemplarité. La sociologie s’est construite dans la recherche de lois sociales générales, l’anthropologie s’est attachée à rendre compte de quotidiennetés et de leurs éventuelles structures sous-jacentes ; et en histoire,...

    Aude Signoles, Abaher El Sakka, Myriam Catusse, « Entretien avec Abaher El Sakka ; Palestine : les chantiers de recherches en sciences sociales sur les révolutions arabes », 2015  

    Présentation Abaher El-Sakka est sociologue et professeur à l’université de Bir Zeit dans les Territoires palestiniens, plusieurs fois professeur invité dans des universités françaises. Ses recherches actuelles portent sur la sociologie et l’historiographie des sciences sociales. Il travaille également sur la variété des modes d’expression politique en Palestine. Une partie de ses recherches porte sur l’histoire sociale de la ville de Gaza à laquelle il consacre actuellement un ouvrage. L'ac...

    Aude Signoles, Myriam Catusse, François Siino, « Révolutions arabes : un événement pour les sciences sociales ? », Revue des Mondes Musulmans et de la Méditerranée, 2015, n°138, pp. 13-26           

    Aude Signoles, « Construction nationale, territorialité et diasporisation : le cas palestinien », Maghreb - Machrek , 2009, n° ° 199, pp. 23-42    

    Alors que le processus de construction nationale palestinien semble en panne, cet article entend analyser l’évolution qu’ont subie, depuis 1948, les concepts de « territoire palestinien » et de « peuple palestinien », qui en ont constitué le fondement. En insistant sur la territorialisation du mouvement national palestinien en Cisjordanie et à Gaza depuis 1993, il s’agit plus particulièrement d’étudier comment les relations entre le centre politique en formation et les « périphéries » à caractère diasporique se (re)définissent : observe-t-on notamment une fragmentation des référents identitaires, ou assiste-t-on plutôt à leur renaissance à travers de nouveaux discours et pratiques ?

    Aude Signoles, « La société palestinienne dans la tourmente d’Oslo (1993-2000) », 2008, pp. 131-147    

    Dès leur signature, en 1993, les accords d’Oslo, impliquant la reconnaissance de l’État d’Israël, vont redynamiser un objet de discorde inter-palestinien et vont polariser, avec la nature de l’Autorité palestinienne accusée de pratiques autoritaires et de clientélisme, l’essentiel des débats internes. Le refus d’Oslo cristallise une ligne de fracture. Très vite la dégradation sur le terrain conforte a posteriori la lecture des accords de paix réalisée par les opposants à la «paix d’Oslo» . L’ensemble des fractions palestiniennes se trouve confronté à la question des priorités de la lutte politique : concentrer les efforts sur la libération territoriale ou travailler, en priorité, à la construction de l’État.

    Aude Signoles, « V. Municipalités et pouvoir local dans les Territoires palestiniens. Entre domination israélienne et État en formation (1993-2004) », 2005, pp. 619-625    

    Signoles Aude. V. Municipalités et pouvoir local dans les Territoires palestiniens. Entre domination israélienne et État en formation (1993-2004). In: Annuaire des collectivités locales. Tome 25, 2005. Le financement des politiques locales. pp. 619-625.

    Aude Signoles, Bernard Botiveau, « D’une intifâda l’autre, les quotidiens en Palestine », 2003  

    Depuis le déclenchement, en septembre 2000 à Jérusalem, de ce qu’il est convenu d’appeler la seconde intifâda palestinienne, ou l’intifâdat al-Aqsâ, il est devenu aussi facile de s’informer que difficile de donner un sens aux faits massivement exposés dans les médias. L’information primaire circulant sur les événements de Palestine a en effet augmenté en quantité et en intensité dramatique. La rapidité de sa transmission et le caractère hétérogène de ses sources – politiques, journalistiques,...

  • Aude Signoles, J. Schnetzler. Le développement algérien, Presses Universitaires de Rennes, Rennes : Presses Universitaires de Rennes et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1982, pp. 340-343    

    Signoles Aude. J. Schnetzler. Le développement algérien. In: Norois, n°114, Avril-Juin 1982. pp. 340-343.

  • Aude Signoles, Agnès Favier, Karam Karam, Mona Harb Al-Kak, Tristan Khayat, Pouvoirs locaux et décentralisation en période de (re)construction étatique. Les cas du Liban et de la Palestine ; étude comparée., 2004   

  • Aude Signoles, « Fabrique politique de l’Ecole, fabrique scolaire du politique », le 21 octobre 2021  

    Organisé par le laboratoire MESOPOLHIS (UMR 7064, Aix-Marseille Université - CNRS), le CURAPP-ESS (UMR 7319) et le CRESPPA-CSU (UMR 7217).

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Romain Damien, Représenter la cause palestinienne à l’international, 1964-2018 : de la prétention à représenter à la professionnalisation des diplomates palestiniens, thèse soutenue en 2023 à AixMarseille en co-direction avec Philippe Aldrin, membres du jury : Pénélope Larzillière (Rapp.), Aude Merlin (Rapp.), Delphine Placidi et Virginie Dutoya  

    L’objet de cette thèse porte sur la professionnalisation des diplomates palestiniens et questionne la « genèse » puis l’étatisation de la diplomatie palestinienne depuis la création de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) en 1964. À partir d’une approche socio-historique de ces acteurs, nous avons cherché à comprendre les conditions d’émergence d’une diplomatie à vocation étatique, c’est-à-dire visant à parlementer avec les États, mais issue d’un mouvement de libération nationale, partiellement reconnu et évoluant hors des institutions officielles. Notre enquête nous a ainsi poussé à sortir d’une définition de la diplomatie restreinte au cadre inter-étatique et institutionnel pour nous tourner vers les réflexions issues de la représentation politique. Nous interprétons les origines d’une diplomatie comme l’internationalisation d’une prétention à la représentation politique des Palestiniens, performée à l’international par ces diplomates qui n’en portent pas le nom. Avec la reconnaissance progressive de l’OLP, qui conduit aux accords de paix avec Israël en 1993 puis à l’établissement d’une Autorité nationale palestinienne dans les Territoires occupés, cette prétention devient celle à une diplomatie d’État. Cette nouvelle configuration favorise alors la professionnalisation d’un corps diplomatique palestinien avec les instaurations d’un ministère et de dispositifs visant à la formation de nouveaux diplomates. Notre travail se situe ainsi au carrefour de la sociologie des relations internationales, de la représentation politique et des professions, et articule plusieurs échelles d’analyse : internationale, institutionnelle et microsociologique

    Fouad Ibrahim daoud, La mise en œuvre du fédéralisme dans les États fragiles , thèse en cours depuis 2022  

    Ce projet de thèse de sciences politiques vise à étudier l'application d'un système de gouvernement décentralisé au Soudan entre ce qui se trouve dans les textes constitutionnels, accords des paix et légaux et leur réalité pratique, dans une perspective comparative et analytique. L'idée de ce projet est de proposer une analyse à contre-courant et de tester l'hypothèse selon laquelle le fédéralisme peut accroître le degré de transparence et de responsabilité en matière de gouvernance dans le contexte africain et le monde arabe. Et de montrer comment le fédéralisme a contribué à une augmentation de la corruption politique, administrative et financière dans le pays pour des raisons liées au contexte socio politique des pays africains, en particulier dans les pays à pluralisme ethnique et donc, potentiellement vulnérables aux conflits politiques interethniques.

    Lina Benchekor, Contester au royaume du Maroc , thèse en cours depuis 2022  

    La recherche doctorale s'intéresse au devenir et aux trajectoires des participants au mouvement du 20 février au Maroc (M20F). Plus de dix ans après la vague de protestations dites des 'printemps arabes', cette recherche se concentrera sur les conséquences biographiques de l'engagement au sein du mouvement contestataire marocain et plus particulièrement, aux conséquences de l'expérience répressive sur les participants 'ordinaires' du M20F. Cette thèse questionnera ainsi l'évolution des parcours de vie et des relations interpersonnelles forgées pendant le mouvement sur le long terme, mais aussi le rapport à l'appareil d'État, le 'makhzen'.

    Andrea Gallinal arias, La 'fabrique des crises' aux îles frontières de l'Europe, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Philippe Aldrin  

    Les recherches en sciences politiques sur le phénomène migratoire en Europe se limitent souvent à une seule dimension d'analyse : les dispositifs de contrôle migratoire, les mobilisations de la société civile, la construction des politiques publiques, les processus de médiatisation… En me différenciant de ces travaux, je propose dans cette thèse une analyse multisectorielle qui viendrait croiser les différents secteurs politiques en jeu dans la production et la gestion d'un événement migratoire. Ce projet de recherche doctoral prend les Îles Canaries comme cas d'étude emblématique de la problématique migratoire en Europe et se propose d'analyser les effets sociopolitiques des flux de migrants (discontinus, mais néanmoins structurants) sur les modalités de gouvernement local, la vie partisane, les discours publics sur le nationalisme et les étrangers, etc. Il se situe, en cela, à la croisée de la sociologie de l'action publique, de la sociologie partisane et de la sociologie des migrations.

    Elen Le Chêne, Frontières de l’État, frontières dans l’État : jeux et pouvoirs bureaucratiques dans le gouvernement des exilés en Turquie, 1990-2020, thèse soutenue en 2021 à AixMarseille en co-direction avec Philippe Aldrin, membres du jury : Jay Rowell (Rapp.), Élise Massicard, Laurent Bonelli, Cécile Robert et Benjamin Gourisse  

    La démarche générale de cette thèse est d’aller étudier les rapports entre les fonctionnaires et le changement politique en Turquie au prisme d’une sociologie de l’administration et de l’action publique. À partir d’une enquête de terrain basée sur des entretiens, des archives personnelles et de l’observation auprès d’acteurs étatiques et non étatiques, cette étude porte sur l’action publique migratoire de 1990 à 2020. À l’encontre de représentations ordinaires sur le ministère de l’Intérieur turc, peuplés de fonctionnaires passifs et/ou acquis à la cause des partis, cette thèse montre les rapports ambivalents et pluriels de ces fonctionnaires au politique et leurs prises aux jeux socio-politiques à travers l’étude de la trajectoire de réformes : celles de la police, des migrations et des frontières. Elle s’intéresse en particulier à l'appropriation d’un « modèle » européen dit de « gestion intégrée des frontières » et de savoirs qui ont placé le « bon gouvernement des exilés » au cœur de la redéfinition du « bon gouvernement de la sécurité ». Elle nous éclaire sur l’évolution de la trajectoire du régime politique avec la réévaluation du pouvoir de l’institution militaire, le réagencement des institutions de sécurité et le contrôle de l'action publique à l'égard d'« invités indésirables », les Syriens, par le gouvernement AKP. Ce travail invite ainsi à interroger les formes d’engagement des fonctionnaires par l’analyse de dispositions professionnelles et extra-professionnelles au travail. Il est susceptible d’être mobilisé sur d’autres terrains pour penser l’évolution de la trajectoire des politiques de sécurité et des régimes politiques dans une optique comparative

    Habiba Ashraf Sherif Sherif, Travailler la communauté, dire le sens , thèse soutenue en 2019 à AixMarseille en co-direction avec Bernard Rougier  

    L’objet de cette thèse vise à apporter des éléments de réponse à une question de départ simple : comment un acteur collectif parvient-il à politiser une communauté en la restructurant sur des bases « confessionnelles » et pourquoi ? Autrement dit, comment les processus de construction communautaire s’élaborent-ils et se négocient-ils entre société et État ? Pour ce faire, nous avons choisi le Yémen et le Bahrein comme terrains d’étude privilégiés. Il s’agit alors de comprendre dans quelles mesures le fait communautaire chiite, de référence dans ces deux États, est porté par deux acteurs principaux - respectivement Ansâr Allah au Yémen et al-Wifâq à Bahrein. Nous établissons que la dynamique communautaire suit trois phases successives. La première phase (fin des années 1990-2011) correspond au processus de communalisation par les leaders des deux mouvements étudiés. La deuxième phase (2011-2014) correspond à la consolidation du processus de communalisation engagé par Ansâr Allah et al-Wifâq. Nous verrons comment le moment des révoltes arabes est devenu un moment assurant la re-configuration et le renforcement du processus de communalisation sujet de notre analyse. Enfin, la troisième phase (2014-2017) illustre la prise de contrôle de la communauté par les deux mouvements en question. Pour comprendre la succession de ces trois phases ; un plan chronologique composé de trois parties correspondant à ces phases esquissées était le mieux adapté à notre recherche

    Habiba Ashraf Sherif Sherif, Travailler la communauté, dire le sens, thèse soutenue en 2019 en co-direction avec Bernard Rougier, membres du jury : Frédéric Charillon (Rapp.), Franck Mermier      

    L’objet de cette thèse vise à apporter des éléments de réponse à une question de départ simple : comment un acteur collectif parvient-il à politiser une communauté en la restructurant sur des bases « confessionnelles » et pourquoi ? Autrement dit, comment les processus de construction communautaire s’élaborent-ils et se négocient-ils entre société et État ? Pour ce faire, nous avons choisi le Yémen et le Bahrein comme terrains d’étude privilégiés. Il s’agit alors de comprendre dans quelles mesures le fait communautaire chiite, de référence dans ces deux États, est porté par deux acteurs principaux - respectivement Ansâr Allah au Yémen et al-Wifâq à Bahrein. Nous établissons que la dynamique communautaire suit trois phases successives. La première phase (fin des années 1990-2011) correspond au processus de communalisation par les leaders des deux mouvements étudiés. La deuxième phase (2011-2014) correspond à la consolidation du processus de communalisation engagé par Ansâr Allah et al-Wifâq. Nous verrons comment le moment des révoltes arabes est devenu un moment assurant la re-configuration et le renforcement du processus de communalisation sujet de notre analyse. Enfin, la troisième phase (2014-2017) illustre la prise de contrôle de la communauté par les deux mouvements en question. Pour comprendre la succession de ces trois phases ; un plan chronologique composé de trois parties correspondant à ces phases esquissées était le mieux adapté à notre recherche

  • Ayse Esra Serim, The Iranian factor in the context of Turkish-US relations, thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Gérard Groc, membres du jury : Gencer Özcan (Rapp.), Jean Marcou (Rapp.), Firouzeh Nahavandi    

    La présente thèse a pour objectif de travailler sur l’influence de l’Iran dans les relations turco-américaines. A la suite d’événements régionaux et internationaux dans les années 1990, l’Iran a commencé à jouer un rôle majeur dans les relations d’alliance des États-Unis et de la Turquie. Depuis lors, les politiques et interventions militaires américaines dans la région font du régime iranien un défi. Par conséquent, notre recherche questionne ces tendances et les orientations et stratégies politiques déployées par les deux alliés à l’égard de l’Iran. Elle offre également une analyse comparative approfondie des différentes manières avec lesquelles les deux États appréhendent l’Iran et son régime. La thèse s’arrête, de manière plus précise, sur deux grands sujets de préoccupation des États-Unis et de la Turquie à l’égard de l’Iran : la question du nucléaire d’une part ; la puissance et l’influence stratégiques de l’Iran et de son régime dans la région, d’autre part. Dans un premier temps, elle analyse la manière avec laquelle les États-Unis et la Turquie en tant qu’alliés stratégiques ont, non seulement, traité la question du nucléaire iranien, mais surtout l’ont appréhendée différemment en termes de légitimé et de crédibilité politique. Dans un second temps, elle montre comment ces deux États ont, en revanche, trouvé des perspectives d’actions communes pour faire face aux capacités croissantes d’influence de l’Iran dans la région. Ceci se vérifie notamment dans le contexte des « Printemps arabes » qui a conduit à l’exacerbation des tensions entre la Turquie et l’Iran, ainsi qu’après le changement historique de positionnement des États-Unis à l’égard de l’Iran

  • Samuel Ripoll, Le rêve d'une Méditerranée des villes : Entre développement et démocratie (années 1960 - années 2010), thèse soutenue en 2022 à Lyon sous la direction de Renaud Payre, membres du jury : Eric Verdeil (Rapp.), Jennifer Robinson  

    Dans les sciences humaines comme dans les initiatives de coopération internationale, la Méditerranée apparait souvent comme un emblème de la « fracture Nord-Sud », ou au contraire comme un espace de métissage, ferment d’une « unité méditerranéenne » que nombre d’acteurs appellent de leurs vœux. La science politique s’est surtout focalisée sur l’étude de la politics méditerranéenne, structurée par la figure de l’Etat et des régimes autoritaires arabes, par les principaux conflits et par les tentatives de l’Union européenne de stabiliser et démocratiser son voisinage. Nous proposons dans cette thèse de décentrer le regard en interrogeant la fabrique du politique en Méditerranée au prisme des circulations transnationales des politiques urbaines.Nous constatons en effet, depuis une cinquantaine d’années, la prolifération de réseaux de villes, d’institutions et de programmes internationaux, dédiés aux mutations urbaines de la région. Ils sont animés par des urbanistes, ingénieurs, activistes, élus et techniciens municipaux, experts internationaux, qui partagent une « volonté de savoir » comment bien gouverner les villes en Méditerranée, en particulier celles des rives sud et est. Ils développent des projets urbains expérimentaux, définissent des « bonnes pratiques » en matière d’aménagement et de gouvernance urbaine, organisent des rencontres et formations à destination des élus et professionnels de la ville.Nous analysons ces activités en croisant les études urbaines et la sociohistoire de l’action publique selon une perspective postcoloniale, attentive aux savoirs qui établissent la transformation des villes méditerranéennes en objet de réforme. Cette thèse met en lumière les conditions d’émergence d’une Méditerranée des villes, c’est-à-dire d’un espace politique composé d’un ensemble d’acteurs, d’institutions et de savoirs qui, à différentes périodes, selon différentes modalités, se proposent nouer de manière originale une vision des villes méditerranéennes avec une ambition de changer le destin de la région dans son ensemble. Elle prend forme dans les phénomènes de décolonisation qui agitent les années 1960 et se contracte progressivement à partir des années 2010, alors que les ambitions euro-méditerranéennes de l’Union européenne s’affaissent et que les « printemps arabes » reconfigurent les enjeux de coopération. Entre-temps se dessinent les contours d’un projet politique de transformation de la Méditerranée qui se propose de passer non par les Etats, mais par les villes. Incarné par des projets urbains emblématiques et par des « modèles » de politiques urbaines comme la planification stratégique, il se déploie autour d’ambitions de réforme du développement et de diffusion de la démocratie dans les pays du sud et de l’est du bassin.

    Qossay Hamed, The Constant and the Variable in the Ideology of Hamas (2006-2018), thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Laetitia Bucaille et René Otayek, membres du jury : Luis Martinez (Rapp.)  

    Depuis 2006, le Hamas a commencé à jouer un nouveau rôle dans l’arène politique Palestinienne après avoir obtenu la majorité aux élections du Conseil législatif Palestinien (CLP) et pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007. Ces événements ont fondamentalement changé le statut de Hamas, en plus d’être un mouvement de résistance islamique, il est dirigeant et responsable administratif de la bande de Gaza. Gouverner sans sacrifier ses positions idéologiques a constitué un sérieux défi dans un contexte défini par la lutte de pouvoir avec le Fatah, le blocus israélien occupation, la polarisation régionale, les pressions internationales. Cette thèse se propose d’investiguer la capacité de Hamas à rester fidèle à son idéologie sur les questions des frontières de l’Etat palestinien, de la résistance armée, du processus de paix, et sur les principes énoncés dans sa charte de 1988, et ceux énoncés dans le document des principes généraux et politiques, publié en 2017.

  • Yassine Temlali, Pour une autre histoire des rapports de l'Etat central à la Kabylie dans l'Algérie algérienne , thèse soutenue en 2021 à AixMarseille sous la direction de Karima Direche  

    Cette thèse interroge deux récits opposés au sujet des rapports de l’État algérien à la Kabylie de 1962 à 1965. Le premier est un récit officiel ne leur réservant aucune place si bien que l’insurrection du Front des forces socialistes (F.F.S; septembre 1963-juin 1965) en est absente ou y est euphémisée. Le second est le récit du mouvement berbère, qui les interprète sous le jour d’une ferme volonté de l’État d’écraser la Kabylie. L’un pose l’existence d’une relation uniforme de l’État aux régions, l’autre celle d’une Kabylie unie dans sa lutte contre un pouvoir déterminé à la soumettre et à la ‘’déberbériser’’. Exploitant des sources diverses cette thèse montre la complexité des rapports de l’État à la Kabylie en 1962-1965. Si il y a réprimé l’opposition il s’y est aussi ménagé des alliés qu’on ne peut réduire à des ‘’Kabyles de service’’. Si il se méfiait de son particularisme berbère il n’a pas œuvré à la ‘’déberbériser’’: sa politique linguistique, hésitante, ne s’est intéressée aux langues maternelles que pour les ‘’défranciser’’. Cette thèse souligne comment la période 1962-1965 a déterminé l’avenir de l’affirmation berbère après la fin de l’insurrection du F.F.S. Elle restitue l’intensité des débats sur les questions linguistiques et culturelles et la pluralité des acteurs qui les animaient. Elle montre que du point de vue des rapports de l’État à la Kabylie, cette période doit être distinguée de la présidence de Boumediene (1965-1978) au cours de laquelle la négociation n’a plus fait partie des modes de relations avec les élites kabyles et l’attachement à la berbérité était réprimé dès qu’il n’était pas une simple reconnaissance pour le pays d’un fond historique lointain.

    François Ceccaldi, Construction d’une opposition et création d’une troisième voie , thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Hamit Bozarslan et Henry Laurens  

    Le présent travail vise à restituer le rôle politique joué par les factions de gauche de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), de la signature de la Déclaration de Principes (DoP) en septembre 1993, connue sous le nom des accords d’Oslo, aux élections législatives de janvier 2006. Il permet de rendre compte plus fidèlement du paysage politique palestinien après Oslo en apportant un complément aux recherches nombreuses sur la politique menée par la direction palestinienne – incarnée par la négociation intérimaire – d’une part, et sur l’islamisme, principale force contestataire durant cette période, d’autre part.Par une documentation renouvelée, ce travail sur les factions de gauche a permis d’enrichir les études déjà existantes sur le champ politique palestinien à travers notamment trois axes qui traversent la période et qui ont été très peu, voire pas étudiés : la restitution des discussions du dialogue national palestinien, la reconstitution des initiatives d’unification des factions de gauche et, de manière transversale, le suivi du débat sur la réforme de l’OLP. Cette recherche a par ailleurs permis de restituer les activités de ces factions confrontées à une situation politique radicalement nouvelle que les accords d’Oslo ont permis de mettre en place. La création d’une Autorité Palestinienne, venue concurrencer le rôle de représentation joué par l’OLP, a notamment bouleversé les logiques politiques, l’architecture du pouvoir et les objectifs nationalistes fixés par le mouvement national oscillant désormais entre libération et construction de l’État. Entre opposition farouche aux accords d’Oslo et à leurs conséquences, et adaptation à une réalité politique devenue incontournable, les factions de gauche ont tenté d’apporter une réponse politique qui permette de se distinguer de celle du Fatah et de celle des mouvements islamistes.Entre 1993 et 2006, les factions de gauche tentent plusieurs initiatives politiques– unification, coalition et plateforme politique notamment – qui toutes échouent en raison principalement de l’hégémonie du Fatah, de la concurrence du Hamas et d’une faiblesse de leurs structures partisanes et de leurs programmes politiques. La victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006 consacre leur échec à proposer une troisième voie et à incarner un recours. Le paysage politique palestinien se polarise confirmant la marginalisation politique de ces factions.

    François Ceccaldi, Construction d'une opposition et création d'une troisième voie: les factions de gauche de l'OLP face à Oslo (1993-2006), thèse soutenue en 2021 sous la direction de Hamit Bozarslan et Henry Laurens, membres du jury : Jean-Pierre Filiu (Rapp.), Stéphanie Latte Abdallah (Rapp.), Pénélope Larzillière    

    Le présent travail vise à restituer le rôle politique joué par les factions de gauche de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), de la signature de la Déclaration de Principes (DoP) en septembre 1993, connue sous le nom des accords d’Oslo, aux élections législatives de janvier 2006. Il permet de rendre compte plus fidèlement du paysage politique palestinien après Oslo en apportant un complément aux recherches nombreuses sur la politique menée par la direction palestinienne – incarnée par la négociation intérimaire – d’une part, et sur l’islamisme, principale force contestataire durant cette période, d’autre part.Par une documentation renouvelée, ce travail sur les factions de gauche a permis d’enrichir les études déjà existantes sur le champ politique palestinien à travers notamment trois axes qui traversent la période et qui ont été très peu, voire pas étudiés : la restitution des discussions du dialogue national palestinien, la reconstitution des initiatives d’unification des factions de gauche et, de manière transversale, le suivi du débat sur la réforme de l’OLP. Cette recherche a par ailleurs permis de restituer les activités de ces factions confrontées à une situation politique radicalement nouvelle que les accords d’Oslo ont permis de mettre en place. La création d’une Autorité Palestinienne, venue concurrencer le rôle de représentation joué par l’OLP, a notamment bouleversé les logiques politiques, l’architecture du pouvoir et les objectifs nationalistes fixés par le mouvement national oscillant désormais entre libération et construction de l’État. Entre opposition farouche aux accords d’Oslo et à leurs conséquences, et adaptation à une réalité politique devenue incontournable, les factions de gauche ont tenté d’apporter une réponse politique qui permette de se distinguer de celle du Fatah et de celle des mouvements islamistes.Entre 1993 et 2006, les factions de gauche tentent plusieurs initiatives politiques– unification, coalition et plateforme politique notamment – qui toutes échouent en raison principalement de l’hégémonie du Fatah, de la concurrence du Hamas et d’une faiblesse de leurs structures partisanes et de leurs programmes politiques. La victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006 consacre leur échec à proposer une troisième voie et à incarner un recours. Le paysage politique palestinien se polarise confirmant la marginalisation politique de ces factions.

    Yassine Temlali, Pour une autre histoire des rapports de l'Etat central à la Kabylie dans l'Algérie algérienne, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Karima Direche, membres du jury : Rachid Ouaissa (Rapp.), Amar Mohand-Amer (Rapp.), Malika Rahal, Alain Mahé et Rostane Mehdi      

    Cette thèse interroge deux récits opposés au sujet des rapports de l’État algérien à la Kabylie de 1962 à 1965. Le premier est un récit officiel ne leur réservant aucune place si bien que l’insurrection du Front des forces socialistes (F.F.S; septembre 1963-juin 1965) en est absente ou y est euphémisée. Le second est le récit du mouvement berbère, qui les interprète sous le jour d’une ferme volonté de l’État d’écraser la Kabylie. L’un pose l’existence d’une relation uniforme de l’État aux régions, l’autre celle d’une Kabylie unie dans sa lutte contre un pouvoir déterminé à la soumettre et à la ‘’déberbériser’’. Exploitant des sources diverses cette thèse montre la complexité des rapports de l’État à la Kabylie en 1962-1965. Si il y a réprimé l’opposition il s’y est aussi ménagé des alliés qu’on ne peut réduire à des ‘’Kabyles de service’’. Si il se méfiait de son particularisme berbère il n’a pas œuvré à la ‘’déberbériser’’: sa politique linguistique, hésitante, ne s’est intéressée aux langues maternelles que pour les ‘’défranciser’’. Cette thèse souligne comment la période 1962-1965 a déterminé l’avenir de l’affirmation berbère après la fin de l’insurrection du F.F.S. Elle restitue l’intensité des débats sur les questions linguistiques et culturelles et la pluralité des acteurs qui les animaient. Elle montre que du point de vue des rapports de l’État à la Kabylie, cette période doit être distinguée de la présidence de Boumediene (1965-1978) au cours de laquelle la négociation n’a plus fait partie des modes de relations avec les élites kabyles et l’attachement à la berbérité était réprimé dès qu’il n’était pas une simple reconnaissance pour le pays d’un fond historique lointain.

    Pierre Boussel, Géostratégie du Temps au Proche-Orient, thèse soutenue en 2020 à Tours sous la direction de Marc Lavergne, membres du jury : Olivier Hanne (Rapp.), Jean-Yves Moisseron (Rapp.), Aurélie Campana et Sandrine Mansour-Merien    

    Cette thèse étudie l'usage tactique et stratégique du temps par les acteurs de la violence au Proche-Orient. À travers deux études de cas, le conflit israélo-palestinien et la percée du groupe État Islamique sur l'axe syro-irakien, ces travaux établissent que la variable temporelle, loin d’être évanescente, est une réalité concrète en situations conflictuelles, celle de combattants adoptant une gouverne différenciée du temps selon leurs objectifs de guerre. S’inscrivant dans une démarche heuristique, cette étude fonde une méthodologie du risk géostratégique intégrant une nouvelle gamme d’outils d’analyse : la signature temporelle, les segments primordiaux et les zones d’impacts qui identifient les agents moteurs de l’islam radical et analysent les manœuvres du « temps long » en Palestine. À l’appui du mode narratif rendant lisibles les flux temporels au cœur de l’action humaine, ces recherches démontrent que les guerres proche-orientales sont en phase d’atomisation. Les lignes de front se dissolvent en une somme d’affrontements existentiels dépourvus de butée temporelle ; un combat sans fin où l’intentionnalité est moins la reddition de l’adversaire que la désintégration de ce qui fait sa raison d’être : la liberté du temps.

    Jeanne Perrier, Quelle gouvernance des eaux pour quelle construction étatique dans les territoires palestiniens? : l'étude des constellations hydropolitiques des eaux douces et usées entre adaptation, fragmentation et colonialité, thèse soutenue en 2020 à Montpellier 3 sous la direction de Julie Trottier, membres du jury : Diana K. Davis (Rapp.), Christian Bréthaut et Stephen P. Gasteyer  

    Cette thèse propose d’étudier la coproduction de la gestion de l'eau et de l'agriculture et des processus de formations étatiques en Cisjordanie. Elle associe l’étude des discours, des constellations d’acteurs et des processus de territorialisation qui façonnent et résultent de la gouvernance de la terre et de l’eau. Elle se fonde sur des travaux de terrains en Cisjordanie et des concepts de la critical political ecology. L’objectif de notre recherche est de comprendre les transformations socio-politiques des territoires investis par les discours sur l’efficience pour caractériser la fragmentation du pouvoir politique en Cisjordanie. Les alliances politico-économiques dans certains territoires jouent un rôle important dans la fabrication par le haut d’une structure étatique palestinienne, ignorant et fragilisant l’organisation sociale et politique traditionnelle. Dans le même temps, les territoires délaissés par l’Autorité palestinienne, les bailleurs et les investissements privés s’organisent autour de nouvelles formes de tenure de l’eau et de la terre. Cette thèse contribue ainsi à éclairer les effets des politiques et projets d’amélioration de l’efficience de l’irrigation et leurs implications dans la formation d'une structure étatique en Cisjordanie.

    Sara Tonsy Mahmoud, Mobilisation politique, pouvoir et symboles : le cas de l'armée et les frères musulmans en Égypte, thèse soutenue en 2019 à AixMarseille sous la direction de Mohamed Tozy, membres du jury : Fadma Aït Mous (Rapp.), Khaled Fahmy (Rapp.), Bernard Botiveau et Clément Steuer  

    « Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture, dans leur destinée et dans celle de leur pays » raconte Alaa el-Aswany en mettant en oeuvre le soulèvement de 2011 en Égypte ; ceci reste aussi vrai pour les acteurs et élites politiques. Égypte 2011, l’armée égyptienne et les frères musulmans (FM) sont retournés dans le champ politique égyptien avec des pouvoirs, symboles et mobilisation des supporteurs. Ces aspects ont démontré et reformulent la relation entre les deux acteurs politiques non civils qui peuvent donner une impression d’un « retour vers le futur » de leur relation et dynamique du pouvoir, qui ne sera pas exacte. La lutte du pouvoir entre l’armée et FM depuis 2011 a souligné des éléments de similarités entre les deux acteurs politiques et leur façon de survivre et régénérer leurs pouvoirs, symboles et discours politiques. En analysant la relation entre ces deux anciens acteurs politiques égyptiens non civils, il était évident que cinq éléments sont en communs, consistants et récurrents pendant des différentes périodes en Égypte. Comment le rapport entre l’armée et FM en tant qu'acteurs politiques les met en comparaison ? Qu’elles sont les éléments caractéristiques des deux qui leur ont permit de survivre et se régénérer pendant de différentes périodes ? Comment le champ politique égyptien a été affecté à cause de ces dynamiques du pouvoir ? Nous tracerons, dans ce projet, le parcours de l’armée égyptienne et FM en tant qu'acteurs politiques en soulignant leurs moments d’impacts dans le champ politique durant différents contextes socio-historiques

    Imen Amandine Hafsaoui, La confection de la constitution tunisienne dans un contexte "post-révolutionnaire", 2011-2014 : construction des nouvelles règles du jeu politique par les "élites" de l'assemblée nationale constituante, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Mohamed Tozy, membres du jury : Jean-Philippe Bras (Rapp.), Mohamed Kerrou (Rapp.), Dionigi Albera, Michel Peraldi et Franck Frégosi    

    La Tunisie a longtemps été un laboratoire de recherches pour les sociologues occidentaux sur l'apport des sciences sociales dans un pays du Maghreb. Toutefois ces études sociologiques restent encore centrées sur une période très précise qui dénotait l'existence d'un pouvoir autoritaire et les abus du gouvernement. Le débat occidental s'est alors cristallisé sur la forme du régime et les contestations protestataires en Tunisie. Il a fallu attendre le 13 Janvier 2011 lors du discours au palais de Carthage, pour que la question de la remise en question se pose sans équivoque. Le président Ben Ali avait atteint avec cet ultime affront aux citoyens tunisiens, les limites de son autorité abusive. Au 14 Janvier 2011, la fuite du président déchu Ben Ali a consommé la rupture avec l'ancien régime et a créé ce phénomène que l'on nomme à tort ou à raison la transitologie. Pour la première fois dans le pays, les élections étaient ouvertes à différentes catégories socio-professionnelles, de cultures politiques différentes, à tous les partis hormis le RCD ancien parti du régime, et aux femmes comme aux hommes. Cette initiative a créé un tel engouement, que le jour d’entrée des élus parlementaires au sein du Palais du Bardo, il était nécessaire de déterminer qui étaient ces nouveaux locataires du palais. C’est ainsi que débutent ces travaux de recherche

    David Berdah, Les relations entre l’Union européenne et Israël : vers un partenariat privilégié en matière de sécurité et de défense ?, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Jean-Claude Ricci, membres du jury : Ilan Greilsammer (Rapp.), Danielle Cabanis et Alain Boyer    

    Relations entre l'Union européenne et Israël

    Jean-Baptiste Le Moulec, Janissaires du savoir : sociologie des producteurs et diffuseurs de savoirs sur le Moyen-Orient en Turquie (1998-2015), thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Gérard Groc, membres du jury : Élise Massicard (Rapp.), Mohamed Tozy (Rapp.), François Burgat et Claire Visier  

    Cette thèse se propose d’explorer les modalités de constitution d’un domaine de production de savoirs dits académiques dépendant du pouvoir politique. La première partie examine la convergence de trajectoires individuelles vers une activité relativement nouvelle, située au carrefour de champ professionnels et centrée sur l’analyse de la politique étrangère turque menée depuis 2003 par le gouvernement du parti AKP. Partant de là, la seconde partie s’attache plus particulièrement aux liens des acteurs de l’espace identifié avec les responsables gouvernementaux. Il apparaît que ce domaine constitue un champ d’activité dont la structure concentrique découle de la proximité d’une communauté épistémique en son sein avec le champ politique. Par voie d’institutionnalisation et de cooptation du reste du champ, les membres de cette communauté parviennent à imposer une conception utilitaire des sciences sociales permettant de produire des savoirs convergent avec les priorités politiques du moment. La troisième partie examine donc le contenu de ces savoirs de sorte à démontrer le rôle de médiateur joué par le champ expert. Il se confirme alors que sa vocation est de convaincre diverses parties-prenantes, en Turquie et à l’étranger, de la légitimité et l’opportunité du projet hégémonique du gouvernement turc en direction du Moyen-Orient arabe. En définitive, par l’étude de cette configuration experte, a été aussi posé la question de la profondeur de la rupture créée par l’AKP dans le mode de gouvernement et les orientations géopolitique de la Turquie. L’analyse conclut à une rupture dans la continuité

    Clio Chaveneau, Les "internationaux" dans les territoires palestiniens occupés : trajectoires, expériences migratoires et engagements sociopolitiques, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Denys Cuche, membres du jury : Nancy L. Green (Rapp.), Jean-Baptiste Meyer (Rapp.), Véronique Bontemps  

    Cette recherche porte sur la migration de citoyens de pays du Nord dans les Territoires Palestiniens Occupés (TPO). Elle vise à analyser les trajectoires sociales et migratoires de ces individus, désignés localement « internationaux », ainsi qu'à montrer comment ils sont des acteurs dans la situation locale au travers de leurs mobilités, leurs emplois et leurs engagements. Cette problématique de recherche s'inscrit au croisement de deux phénomènes : d'une part, la diversification et l'accroissement des migrations internationales, et plus spécifiquement celles allant du Nord vers le Sud, et, d'autre part, l'émergence de conditions matérielles et professionnelles favorables à l'arrivée de citoyens étrangers dans un pays en conflit, sous l'effet de l'afflux massif de l'aide internationale depuis les années 1990. L'étude des profils sociaux des « internationaux » résidant dans les TPO révèle une forte homogénéité sociale et culturelle : on observe ainsi une migration de jeunes hautement diplômés, issus de familles de classes moyennes supérieures d'Europe ou d'Amérique du Nord, et particulièrement dotés en capitaux culturels. Toutefois, l'analyse des trajectoires souligne une certaine diversité des parcours migratoires et des liens entretenus à la Palestine. La seconde partie de cette thèse s'intéresse à la place politique et sociale des « internationaux » dans l'espace israélo-palestinien. La question des mobilités est cruciale pour saisir la position inédite de cette population migrante. Sa présence dans les TPO fait l'objet d'un contrôle important et croissant de la part des autorités israéliennes qui cherchent à la limiter et à la surveiller. Dans le même temps, à l'intérieur de l'espace israélo-palestinien, les « internationaux » bénéficient de droits à la mobilité dont sont privés les Palestiniens. L'étude des privilèges et des tensions qui en ressortent permet d'interroger les positionnements et le rôle de ces étrangers. Enfin, deux autres thématiques sont explorées : leur participation au système de l'aide internationale et leur engagements politiques vis-à-vis de la cause palestinienne. Tour à tour, pris dans les dynamiques sociopolitiques locales et partie prenante de ces mêmes dynamiques, les citoyens étrangers résidant dans les TPO représentent pour la recherche une entrée heuristique pour penser les circulations Nord-Sud comme la situation palestinienne actuelle.

    Nofret Berenice Hernandez Vilchis, Etre journaliste en Palestine. : Esquisse d'une profession dans un terrain en conflit., thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Bernard Botiveau, membres du jury : Abaher el Sakka (Rapp.), Vincent Romani (Rapp.), Philippe Aldrin et Véronique Bontemps  

    Cette enquête a pour objectif d’exposer le développement du journalisme palestinien et les conditions actuelles du travail des journalistes palestiniens. Plusieurs questions ont motivé cette recherche. Est-il possible de faire du journalisme dans un contexte marqué par la violence physique et psychologique ? Est-il possible pour un journaliste palestinien de faire un travail « objectif » et professionnel dans un tel contexte ? Les journalistes palestiniens rencontrent-ils plus de difficultés pour réaliser leur travail ? Quel type d‘institutions sont chargées de la protection des journalistes dans les Territoires palestiniens ? Quel est le cadre légal du journalisme palestinien ? Quelles sont les formations suivies par les Palestiniens pour devenir journaliste ? Il existe une « tradition journalistique » dans la région et spécifiquement palestinienne, qui est encore mal comprise. Cet héritage est le résultat de l’histoire de la région et des conditions politiques, économiques et sociales. La lutte pour un État indépendant explique la récurrence des journalistes palestiniens dans l’engagement politique. Par ailleurs, les jeunes générations de journalistes demandent un niveau de « professionnalisation » et de « professionnalisme » de leurs anciens collègues en se détachant de la sphère politique. L’investigation cherche à clarifier la « tradition journalistique palestinienne » et ses éléments pour comprendre pourquoi malgré le militantisme derrière cet héritage, les journalistes palestiniens peuvent faire un travail professionnel. Les journalistes palestiniens sont légitimes porte-paroles de leur société.

    Klervi Fustec, Processus multi-échelles, enjeux environnementaux et construction étatique : le cas de l'autorité palestinienne, des politiques de gestion de l'eau et du changement climatique, thèse soutenue en 2014 à Montpellier 3 sous la direction de Julie Trottier et Stéphane Ghiotti, membres du jury : David Blanchon (Rapp.), Pierre-Benoît Joly (Rapp.)  

    Cette thèse analyse les relations de pouvoir qui se jouent autour des enjeux environnementaux (gestion de l'eau et changement climatique) dans le processus de construction étatique de l'Autorité palestinienne, entité gouvernementale sous régime d'aide et marquée par l'occupation israélienne. Elle mobilise la sociologie de l'action publique, la political ecology et les science and technology studies afin d'étudier les processus multi-échelles de co-construction de l'ordre social et de l'environnement à travers les savoirs, la définition des problèmes et les politiques adoptées pour y répondre. Cette recherche analyse les liens entre l'aide internationale, le développement, l'environnement et la volonté de consolidation du pouvoir de l'Autorité palestinienne. Elle se penche sur la circulation et l'hybridation des savoirs et des solutions d'action publique. En dehors de l'action des décideurs nationaux et internationaux, d'autres acteurs (ONG, organisations humanitaires) interviennent et mobilisent d'autres représentations des problèmes environnementaux et des solutions à apporter en interactions avec leurs représentations du territoire et du conflit. Cette thèse se fonde sur une série d'entretiens et de discussions informelles, la littérature grise sur le sujet et de nombreuses observations participantes.

    Eduardo Emilio Dabed Dabed, A constitution for a non-state : the false hopes of the Palestinian Constitutional Process 1988-2007, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de François Burgat, membres du jury : Françoise Dreyfus (Rapp.), Baudouin Dupret (Rapp.), Camille Mansour  

    La littérature académique sur la Palestine depuis les « Accords d'Oslo » a substantiellement avancé notre compréhension des aspects sociaux, politiques et économiques à leur sujet. Néanmoins, un examen en profondeur des structures juridiques qu'Oslo a créées et de leur rôle, et leur impact social et politique reste encore nécessaire. Cette étude se propose de contribuer à cette fin, en se concentrant sur le processus constitutionnel et de construction institutionnelle en Palestine depuis Oslo. Cette recherche essaie de répondre à certaines questions fondamentales soulevées par ce processus : D'abord, en ce qui concerne la rédaction constitutionnelle palestinienne elle-même : comment les forces politiques palestiniennes ont-elles (ou n'ont-elles pas) négocié et se sont-elles entendues (ou non) sur la rédaction et l'approbation de la Loi Fondamentale de 1997 et sur ses modifications ultérieures ? Qui étaient les principaux acteurs de ce processus, et comment leurs propres positions et objectifs politiques ont-ils influencé le processus constituant ? Quels ont été les principaux déterminants sociaux, politiques et juridiques du processus constitutionnel dans chacune de ses étapes ? Dans un second temps, ce travail s'intéresse à l'impact que les structures juridiques, les pratiques et les discours légaux ont eu sur la société palestinienne : quel rôle a joué le droit dans les transformations sociales et politiques ayant lieu dans les territoires palestiniens occupés après Oslo ?

    Shaimaa Magued Mohamed, La politique arabe de la Turquie depuis 2002 comme une dimension de sa gestion régionale au Moyen-Orient, thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Gérard Groc, membres du jury : Awad Ibrahim (Rapp.), Kemal Kirisci (Rapp.), Didier Billion et Bernard Botiveau  

    Vers fin de 2002 et début 2003, la Turquie a adopté une diplomatie active au Moyen-Orient dans un cadre de désordre et de déséquilibre de force entre les différentes puissances. Notre point de départ est l'arrivée d'une nouvelle élite en tant qu'événement instigateur et accélérateur de la reconstruction du rôle de puissance régionale. L'analyse de la politique arabe de la Turquie a recours aux notions du «rôle national» et de «puissance régionale» comme un binôme complémentaire visant à déterminer les préceptes fondateurs de la politique régionale turque en termes de source de projection, de dynamiques d'action et d'intérêt national. A partir de ce cadre théorique et de notre enquête de terrain, nous présentons une analyse critique de la littérature et une reconsidération des fondements épistémologiques et ontologique du processus de conceptualisation en Relations Internationales, notamment du terme de « puissance régionale ». L'apport de cette thèse au niveau méthodologique, en termes de définition d'un cadre conceptuel approprié à la théorisation et aux spécificités des études de cas traités, permet de reformuler la politique arabe en tant que dynamique de renaissance d'une nouvelle Turquie. En affirmant un rôle de puissance régionale, l'AKP dispose d'un répertoire d'action plus affirmé et autonome qui concilie les exigences du rôle régional avec ses alliés occidentaux et voisins d'une part ainsi que ses intérêts nationaux d'autre part. La politique arabe présente un microcosme de la politique étrangère turque et détermine comment la Turquie a émergé en tant que puissance régionale au niveau global, à partir de l'embryon militaro-séculier