Thomas Frinault

Maître de conférences
Science politique.

Arènes
  • THESE

    Action publique et transformations des modes de socialisation de la vieillesse : les politiques de prise en charge de personnes âgées dépendantes, soutenue en 2003 à Rennes 1 sous la direction de Patrick Hassenteufel et Claude Martin 

  • Thomas Frinault, Pierre Karila-Cohen, Erik Neveu, Érik Neveu, Qu'est-ce que l'opinion publique ?: dynamiques, matérialités, conflits, Gallimard, 2023, Folio ( Essais ), 500 p.  

    Notion faussement familière, "l'opinion publique" est utilisée au quotidien par les journalistes, les acteurs politiques, et invoquée via un outil comme le sondage. Elle laisse penser qu'il serait possible d'accéder à une vision globale, même floue, des attentes d'un peuple. Mais dans nos sociétés contemporaines individualistes, peut-on encore parler d'une opinion publique ? Est-elle la somme des opinions individuelles ? Si tel est le cas, comment les recenser ? Et pourquoi saisir l'opinion : pour l'écouter, la contrôler, l'assagir ? Derrière l'opinion publique se cache donc la question du droit à parler et à être écouté dans l'espace public, question intimement liée aux aspirations démocratiques des sociétés. Dans cette synthèse historique de grande ampleur, les auteurs font émerger des "régimes d'opinion", c'est-à-dire des configurations sociales et historiques dans lesquelles une forme d'opinion publique trouve à s'exprimer. Ils se penchent sur la notion et les réalités de l'opinion publique du monde grec à nos jours, dressent un bilan des rapports complexes entre sondages et opinion et proposent une réflexion exploratoire sur l'impact des réseaux sociaux sur l'espace public.

    Thomas Frinault, Introduction à l'analyse des politiques publiques, Presses universitaires de Rennes, 2023, Didact ( Sciences politiques ), 325 p. 

    Thomas Frinault, Érik Neveu, Pierre Karila-Cohen, Qu'est-ce que l'opinion publique ?: Dynamiques, matérialités, conflits, Gallimard et Numérique Premium, 2023, Folio Essais  

    Notion faussement familière, « l'opinion publique » est utilisée au quotidien par les journalistes, les acteurs politiques, et invoquée via un outil comme le sondage. Elle laisse penser qu'il serait possible d'accéder à une vision globale, même floue, des attentes d'un peuple. Mais dans nos sociétés contemporaines individualistes, peut-on encore parler d'une opinion publique ? Est-elle la somme des opinions individuelles ? Si tel est le cas, comment les recenser ? Et pourquoi saisir l'opinion : pour l'écouter, la contrôler, l'assagir ? Derrière l'opinion publique se cache donc la question du droit à parler et à être écouté dans l'espace public, question intimement liée aux aspirations démocratiques des sociétés. Dans cette synthèse historique de grande ampleur, les auteurs font émerger des « régimes d'opinion », c'est-à-dire des configurations sociales et historiques dans lesquelles une forme d'opinion publique trouve à s'exprimer. Ils se penchent sur la notion et les réalités de l'opinion publique du monde grec à nos jours, dressent un bilan des rapports complexes entre sondages et opinion et proposent une réflexion exploratoire sur l'impact des réseaux sociaux sur l'espace public

    Thomas Frinault, Christian Le Bart, Érik Neveu (dir.), Nouvelle sociologie politique de la France, Armand Colin et Cyberlibris, 2021, 303 p.  

    « Il faut une science politique nouvelle à un monde tout nouveau », écrivait Alexis de Tocqueville découvrant la démocratie américaine. De considérables changements ne travaillent-ils pas aujourd'hui de la même manière le système politique français ? Réformes néolibérales, érosion d'un État traditionnellement « fort », recompositions des savoirs experts, fin du cumul des mandats, féminisation du champ politique, transformation de l'espace public du fait des réseaux sociaux, avènement du macronisme, recours au dispositif des primaires, formes inédites de mobilisation populaire (Nuit Debout, Gilets jaunes)… Ces phénomènes nouveaux viennent interroger les acquis routinisés de la sociologie politique classique. Telle est l'ambition de cette Nouvelle sociologie politique de la France qui, en articulant les outils théoriques des différentes approches sociologiques à l'actualité la plus récente, permet de saisir la singularité française et d'interroger l'avenir de notre démocratie. Avec les contributions de THOMAS AGUILERA (IEP de Rennes), ÉMILIE BILAND (Sciences Po Paris), CHRISTOPHE BOUILLAUD (IEP de Grenoble), JULIEN BOYADJIAN (IEP de Lille), MAGALI DELLA SUDDA (Centre Émile Durkheim-CNRS), RENAUD EPSTEIN (IEP de Saint-Germain-en-Laye), NATACHA GALLY (université Panthéon-Assas), GUILLAUME GOURGUES (université Lyon 2), CHRISTINE GUIONNET (université Rennes 1), MATHIEU HAUCHECORNE (université Paris 8), JEAN-PIERRE LE BOURHIS (Arènes-CNRS), CHRISTOPHE LE DIGOL (université Paris Nanterre), RÉMI LEFEVRE (université Lille 2), SANDRINE LÉVÊQUE (IEP de Lille), GUILLAUME MARREL (université d'Avignon), GILLES PINSON (IEP de Bordeaux), JESSICA SAINTY (université d'Avignon), SÉBASTIEN SÉGAS (université Rennes 2), ANDY SMITH (Centre Émile Durkheim-CNRS), ANAÏS THÉVIOT (université catholique de l'Ouest), ÉRIC TREILLE (Arènes-CNRS)

    Thomas Frinault, La dépendance: un nouveau défi pour l'action publique, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2016, 240 p.  

    La 4e de couv. de l'édition imprimée indique : "Dans un contexte de vieillissement démographique et de diversification continue des domaines d'intervention de l'État social, la dépendance a circonscrit un champ doté d'une autonomie suffisante pour être l'objet d'une politique spécifique. L'un des principaux enjeux fut la création d'un nouveau droit spécifique de prise en charge des besoins sociaux des personnes dépendantes. Plutôt que de mener le débat essentiel sur le choix entre une prestation d'aide sociale et la création d'un nouveau risque assurantiel, les pouvoirs publics français n'ont cessé de tâtonner, d'agir par étape, par essai-erreur. Cette activité de bricolage politique a fini par générer un droit social inédit, confirmant le leadership départemental tout en l'émancipant des caractéristiques de l'Aide sociale. La justification d'un tel choix fait opportunément appel à l'idée d'un lien entre territorialisation et modalités techniques. Parce qu'il ne s'agit pas seulement de compenser financièrement un risque, le recours au local est en effet présenté comme le dépassement possible d'une logique de guichet. De fait, la mise en oeuvre de la réforme s'accompagne d'une recomposition des politiques gérontologiques départementales autour des nouveaux impératifs de partenariat, de coordination, de gestion par cas

    Thomas Frinault, Le pouvoir territorialisé en France, Presses universitaires de Rennes, 2012, Didact ( Sciences politiques ), 443 p.   

    Thomas Frinault, Christine Guionnet (dir.), Politique(s) et vieillissement, Armand Colin, 2005, 203 p. 

  • Thomas Frinault, « L'hypothèse du 5ème risque », La dépendance des personnes âgées. Quelles politiques en Europe ?, PUR, 2003, pp. 69-94 

    Thomas Frinault, « L'allocation dépendance entre contraintes libérales et innovation institutionnelle : retours sur un bricolage politique », Concurrence et protection sociale en Europe, PUR, 2003, pp. 181-206 

    Thomas Frinault, « Le changement par la mise en œuvre : les politiques départementales de prise en charge des personnes âgées », To Change or not to Change. Les changements de l'action publique à l'épreuve du terrain, PUR, 2002, pp. 143-170 

  • Thomas Frinault, « Le département providence et la décentralisation », Informations sociales, 2023, n°5, pp. 31-39   

    Thomas Frinault, Renaud Epstein, « Elections régionales et départementales : le crépuscule de l’autonomie locale », Analyse Opinion Critique, 2021 

    Thomas Frinault, Alice Mazeaud, Jessica Sainty, « Citoyennisation(s) des élections municipales. Quel renouvellement ? », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2020, n°188, pp. 63-67   

    Thomas Frinault, « L’approche institutionnelle des métropoles : une intercommunalité pas comme les autres ! », 2019  

    Si les communes françaises ne méconnaissent pas l’existence d’un droit dérogatoire et différencié (droit littoral, droit de la montagne, dispositions Paris-Lyon-Marseille, etc.), le régime municipal français demeure profondément marqué par un système uniforme qui n’a pas été conçu pour les villes. A contrario, d’autres pays européens ont fait droit à davantage de différenciation, les agglomérations les plus importantes pouvant s’apparenter à des collectivités uniques cumulant les fonctions de...

    Thomas Frinault, Lefebvre Rémi, Sébastien Vignon, « Les élections municipales 2020 : enjeux et problématiques », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2019, n°118 

    Thomas Frinault, « Institutions et systèmes territoriaux en Europe : un modèle introuvable, des convergences possibles », Politique européenne, 2019, pp. 62-95   

    Thomas Frinault, « L’approche institutionnelle des métropoles : une intercommunalité pas comme les autres ! », Métropoles, 2019   

    Thomas Frinault, « Les communes nouvelles : l’invité surprise de la réforme territoriale », Revue française d’administration publique, 2017, pp. 277-294   

    Thomas Frinault, « Du guide des aides aux contrats de territoire : un triple repositionnement départemental », 2013  

    Introduction Bien que la rhétorique anti-départementale paraisse solidement établie en France depuis la fin du XIXe siècle (Roncayolo, 1986), nourrie par l’idée de décalage avec les territoires vécus que supporte le Département et que symbolise le canton (Sautel, Harouel, 1997), le Département est ressorti gagnant de l’Acte I de la décentralisation. Le projet notabiliaire de Gaston Defferre l’ayant emporté face à l’option régionale et anti-départementaliste soutenue par Jean-Pierre Worms, le ...

    Thomas Frinault, Hélène Reigner, Catherine Guy, « Construire la solidarité intercommunale. Les ressorts de l’intégration au prisme du partage de la dotation de solidarité communautaire », Politique et Management Public, 2010, n°3, pp. 3-30  

    Introduction Les Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) à fis­calité propre (communautés de communes, d’agglomération et urbaines) constituent désormais un maillage presque complet du territoire français (hors Ile-de-France) et contribuent à établir un nouvel échelon territorial, intermédiaire entre communes et départements. Selon les termes de la loi Chevènement de 1999, ces EPCI sont formés par les communes en vue de mettre en œuvre « un projet commun de développement a...

    Thomas Frinault, Hélène Reigner, « Une solidarité envers et entre les communes », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2010, n°2, pp. 21-27 

    Thomas Frinault, « La dépendance ou la consécration française d'une approche ségrégative du handicap », Politix, 2005, n°72, pp. 11-31 

    Thomas Frinault, « La gestion départementale de l'APA permet-elle une gestion par cas ? », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2005, n°66, pp. 21-26 

    Thomas Frinault, « Le succès de l'APA : une menace financière ? », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2005, n°66, pp. 26-28 

    Thomas Frinault, « Du ressortissant-bénéficiaire aux ressortissants-usagers : l'émergence de nouveaux rapports sociaux d'usage dans le domaine vieillesse », Politiques et Management public, 2005, n°23, pp. 43-65    

    La réforme française de l'allocation dépendance a eu pour objet premier de mettre en place un droit social spécifiquement consacré aux situations de dépendance en remplacement de dispositifs qui n'ont pas été spécifiquement conçus autour de cette problématique. La réforme incrémentale a progressivement consacré un leadership départemental au détriment des organismes de sécurité sociale. Mais au même titre que les « nouvelles politiques sociales » organisées autour de l'insertion, l'enjeu de l'allocation dépendance souligne le caractère obsolète d'une approche par « risques sociaux ». Il ne s'agit pas seulement de compenser financièrement un risque social, mais également de structurer ou restructurer une offre d'aide. Ainsi, la réforme du droit social s'est parallèlement accompagnée de nouveaux « rapports sociaux d'usage » et de nouvelles formes d'organisation. Structurés autour de la notion de « gestion par cas », ils délaissent le principe d'une approche gestionnaire et standard au profit d'une individualisation/contractualisation des rapports entre les organismes Fmanceurs et les personnes âgées dépendantes.

    Thomas Frinault, « La réforme française de l'allocation dépendance ou comment bricoler une politique publique », Revue Française de Science Politique, 2005, n°55, pp. 607-632 

    Thomas Frinault, « Des procédures automatiques aux nouveaux modes de gestion individualisée : les recompositions de l'action gérontologique départementale », Revue française des affaires sociales, 2005, n°3, pp. 33-54 

    Thomas Frinault, « Dépendance : la décentralisation face aux enjeux de la cohésion et de l'égalité », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2003, n°58, pp. 55-60 

    Thomas Frinault, Claude Martin, Blanche Le Bihan, François-Xavier Schweyer, Alain Jourdain [et alii], « La prestation spécifique dépendance à domicile en pratiques dans six départements », Etudes et Résultats Drees, 2000, n°64, pp. 1-8     

  • Thomas Frinault, François-Mathieu Poupeau, Analyser la gouvernance multi-niveaux, ENS Editions, 2018  

    « Ce matin, Nadia prend sa voiture et quitte son domicile pour venir travailler à Paris…. ». Par ces quelques mots, François-Mathieu Poupeau lève le rideau sur la gouvernance multi-niveaux que Nadia expérimente de manière ordinaire et au fil de son itinéraire qui la conduit à une réunion de travail. Cela va du panneau annonçant la construction d’un complexe sportif intercommunal dont l’implantation a fait l’objet de discussions à plusieurs (riverains et institutions) et dont le financement es...

  • Thomas Frinault, Guillaume Gourgues, Vincent Béal, Jeanne Chauvel, Rémi Dormois [et alii], Les métropoles comme enjeu syndical : marginalité et avenir de l'action syndicale dans la territorialisation de l'action publique, 2020, 466 p.   

    Thomas Frinault, Blanche Le Bihan, Patricia Loncle, François Bigot, Pierre-Henri Bréchat [et alii], Étude qualitative de la mise en oeuvre de la Prestation Spécifique Dépendance (PSD). Première partie, enquête PSD domicile, 2000, 47 p.   

  • Thomas Frinault, Renaud Epstein, Gilles Pinson, Le crépuscule de l’autonomie locale – sur les régionales et départementales, Société AOC, 2021 

  • Thomas Frinault, « Quels territoires et quelles régulations pour gouverner les solidarités ? », le 24 janvier 2019  

    Ce colloque scientifique est organisé dans le cadre de la Chaire Territoires et Mutations de l’Action Publique (TMAP) de Sciences Po Rennes

    Thomas Frinault, « La fin du cumul des mandats en France ? », le 09 février 2018  

    Journée d'études du Laboratoire Biens, Normes, Contrats

  • Thomas Frinault, Acteurs de l'Union et mobilisations 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Carolyne Charolles, La professionnalisation à l’Université au prisme de la valorisation des engagements étudiants, thèse en cours depuis 2024 en co-direction avec Julie Denouel 

    Ninon Garoche, Les initiatives locales pour l'accès aux droits sociaux. Une prise en charge associative des besoins des usager.ère.s, thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Patricia Loncle-Moriceau 

  • Francilien Bien Aime, Une politique de décentralisation empêchée en Haïti : analyse des résistances et conflits entre l'État et les collectivités locales, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux sous la direction de Marion Paoletti, membres du jury : Bénédique Paul (Rapp.), Éric Dubesset et Christine Chivallon  

    Cette thèse propose d’étudier la décentralisation en Haïti, formellement inscrite comme modèle de gouvernance dans la Constitution post duvaliérienne de 1987. Cependant, au regard de la réalité observée au cours de cette thèse et compte tenu de l’analyse réalisée à partir des sources écrites diverses et d’un matériau d’enquête composé d’entretiens semi-directifs, la décentralisation n’est pas mise en œuvre en Haïti. De ce fait, cette recherche doctorale s’intéresse particulièrement à la problématique d’appropriation et du blocage du modèle de décentralisation en Haïti. En d’autres termes, l’intérêt est d’étudier la non-mise en œuvre de la décentralisation elle-même. Pour ce faire, ce travail de recherche met en perspective les rapports mitigés, tant verticaux qu’horizontaux, entre l’État haïtien et les collectivités locales, entre celles-ci et les autres acteurs concernés et intervenant dans le processus de décentralisation. Pour mieux appréhender l’inopérationnalisation de la décentralisation, ce travail cherche à analyser les fondements, à l’aune de l’histoire de l’État haïtien en mettant en perspective, des considérations contemporaines, les raisons du blocage de ce chantier. Pour cela, nous proposons de répondre à trois questions principales. Tout d’abord, qu’est-ce qui explique l’empêchement ou le blocage de la décentralisation en Haïti, malgré les affirmations décentralisatrices de la Constitution de 1987 ? Ensuite, cet empêchement est-il dû à des raisons financières, économiques, politiques, culturelles, historiques ou toutes en ensemble ? Finalement, dans un rapport socio-politique, pouvons-nous imputer le blocage de la décentralisation aux acteurs locaux et nationaux haïtiens uniquement ou, faut-il, au contraire, analyser cette problématique tout en tenant compte des responsabilités des acteurs internationaux intervenant en Haïti dans l’échec de ce processus ? Pour répondre à ces questions, nous défendons deux hypothèses principales. D’une part, l’accaparement des ressources et la concentration de pouvoir par l’État haïtien aux dépens des collectivités locales dans le cadre de la décentralisation, sont dus à une longue tradition historique. D’autre part, le blocage de la décentralisation dérive de la captation et domination Thèse de doctorat en Science politique * Francilien BIEN AIME * 2022 3 historiques de l’État et l’exclusion des masses paysannes et urbaines par les élites dominantes, créant ainsi des conflits entre les acteurs de tous les niveaux du système décentralisé haïtien. En conclusion, nous montrons qu’au-delà des considérations politiques économiques, financières et culturelles, la structuration historique de l’État haïtien et les comportements des élites dominantes ont toujours été défavorables au partage de pouvoir et de la richesse avec des entités décentralisées qui leurs sont concurrentes, autonomes et ou indépendantes, raisons pour lesquelles l’État semble être contre la décentralisation.

    Aude Lecomte-Salmon, La production de l'action publique par les territoires : le cas de la régulation de l'offre de soins de premier recours dans les zones sous-denses. L'exemple des régions Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté, thèse soutenue en 2021 à université ParisSaclay sous la direction de Patrick Hassenteufel et François-Xavier Schweyer, membres du jury : Marina Honta (Rapp.), Olivier Saint-Lary  

    La question de la régulation de l’offre de soins de premier recours fait l’objet de toutes les attentions tant elle impacte le quotidien de nombreux usagers. Face à cette problématique, les acteurs s’organisent localement. Cette thèse s’attache à questionner la capacité d’un territoire à produire et mettre en œuvre une politique de régulation de l’offre de soins dans les zones sous-denses. Ce travail montre comment un territoire local se sert de ses leviers et ressources pour produire de l’action publique, adaptée à ses spécificités.A partir de l’étude de cas de territoires infra-régionaux des régions Auvergne Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté, ce travail met en lumière une action publique multi-acteurs et multi-niveaux. Cette thèse présente plusieurs expériences locales et vient confirmer qu’il n’existe pas un seul et unique niveau territorial d’action publique qui soit pertinent, mais que cela dépend des acteurs présents et de leur capacité à l’action.Cette thèse s’attache à mettre en évidence le rôle des acteurs, qu’ils soient publics ou privés et la manière dont ils utilisent les instruments - définis à l’échelle nationale - permettant de produire de l’action publique. Ici les acteurs mobilisés divergent d’un territoire à l’autre et ce travail vise également à montrer que les motivations à l’action ne sont pas égales entre eux. De même, il s’agit là de constater que les relations entre les acteurs – entre les différents groupes, mais aussi à l’intérieur d’un groupe – peuvent être conflictuelles, ce qui influe sur la mise en œuvre des politiques publiques. Les réponses apportées diffèrent alors d’un territoire à l’autre tant les acteurs mobilisés et les ressources disponibles varient. Face à une reprise en main de la santé par l’Etat, ce travail montre comment les territoires infra-régionaux parviennent à intervenir afin de pallier aux limites d’un système stato-centré. Il s’agit alors de montrer comment, d’une politique définit au niveau national, des mises en œuvre locales – voire ultra locales – présentent autant de différences qu’il y a de territoires. Ce travail met ainsi l’accent sur la territorialisation de l’action publique à l’œuvre dans un domaine relevant pourtant de la compétence de l’Etat.

    Marion Pineau, Les vertus politiques de l'ONIAM : l'agencification de la justice, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de Arnauld Leclerc et Renaud Epstein, membres du jury : Annie Collovald (Rapp.)  

    Sous une impulsion socialiste, la loi du 4 mars 2002, dite « loi Kouchner », a posé les bases de la démocratie sanitaire, en marges des tribunaux et des administrations centrales. A l’époque, l’ONIAM autorise, les espoirs de réordonnancement d’un pouvoir jusque-là verticalisé, en plus de laissé croire au désengorgement de tribunaux asphyxiés. Mais très vite, l’euphorie de 2002 et les rêves d’horizontalité s’évaporent. Parce qu’il est officiellement dépourvu de l’appellation « agence », l’ONIAM joue sur le terrain des ambiguïtés. Le parti pris de la thèse est de montrer en quoi le flou statutaire et politique qui entoure les agences françaises, est utile politiquement. L’histoire de l’ONIAM est symptomatique de la taxinomie administrative française et se fait le révélateur d’une ruse de l’Etat. En même temps que l’on assiste à l’agencification de l’appareil de justice, le cas singulier de l’ONIAM vient contrarier les balises de ce type d’organisation, au point d’en reconsidérer le cadre théorique tel qu’il est communément admis. La piste instrumentale est privilégiée, tant l’ONIAM incarne un appareil de pouvoir donnant aux politiques les moyens de s’accommoder et de s’affranchir subtilement des contraintes organisationnelles et structurelles de l’agence. L’instrumentalisation des principes structurants de l’agence se ferait en faveur d’intérêts politiques : tantôt en rejouant les luttes partisanes dans la perspective d’étendre les réseaux de politiques publiques en zone extrajudiciaire, tantôt en envisageant des stratégies néo-corporatistes, tantôt en se préservant des risques politiques associés aux risques sanitaires. Au travers du cas de l’ONIAM, la thèse s’empare de la question délicate et dérangeante de savoir à qui profite l’agencification de l’appareil de justice ?

  • Marion Laloux, Citoyenneté à la française et opinion publique essai d’analyse ethno-sociologique des liens sociaux dans les sociétés démocratiques contemporaines, thèse soutenue en 2022 à Rennes 2 sous la direction de Ali Aït Abdelmalek, membres du jury : Céline Bryon-Portet (Rapp.), Isabelle Astier (Rapp.), Maria Caterina Federici  

    De nos jours, la notion de citoyenneté est largement développée, outre le fait qu’elle soit le fruit de l’histoire, celle-ci doit répondre à la volonté d’une participation citoyenne qui se joue au sein de la démocratie et de la République. En effet, au fil du temps, le rôle et le statut du citoyen se sont transformés, nous sommes passés d’une démocratie des « cités » avec les démocraties athénienne et romaine à une démocratie dite « moderne ». Toutefois cette démocratie moderne commence à être remise en question en effet de plus en plus d'individus constatent que la pérennité des libertés de l'égalité et de plus en plus fragile. Avec les changements sociaux que l'on constate actuellement au sein des démocraties contemporaines, la participation citoyenne est de plus en plus dans l’action, dans le cadre et en dehors du cadre strictement institutionnel que sont par exemple l'état et la nation C’est une nouvelle forme d'appropriation et de statut de l'individu citoyen, « le citoyen civil » devient « le citoyen de l'action ». Ces actions, sont multiples, individuelles et collectives, peuvent évoluer et agir, à différents échelons territoriaux que ce soit au niveau local, national mais à plus grande échelle au niveau global. S’ajoute à cela la place de plus en plus en plus importante de « l’opinion publique », qui est devenue un élément moteur de la vie politique, démocratique et citoyenne de nos jours.