Sandrine Lévêque

Professeur
Science politique.
UFR d’Anthropologie, de Sociologie et de Science politique

Triangle : Action, Discours, Pensée Politique et Économique
  • HDR

    De la professionnalisation journalistique à la professionnalisation politique au prisme du genre. Trajectoire de recherche, HDR soutenue en 2016   

    THESE

    La construction journalistique d'une catégorie du débat public : spécialisation journalistique et mise en forme du social, soutenue en 1996 à Paris 1 sous la direction de Michel Offerlé 

    THESE

    Collisions ions surfaces. Effets initiaux d'oxydation, soutenue en 1994 à Paris 11 sous la direction de Vladimir Esaulov 

  • Sandrine Lévêque, Eric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, Éric Agrikoliansky (dir.), Voter par temps de crise : portraits d'électrices et d'électeurs ordinaires, 20211e éd., Presses universitaires de France, 2023, 378 p.  

    Avocat, policier, infirmière, libraire, ouvrier, enseignant, banquier, agriculteur, bourgeois des beaux-quartiers ou seconde génération d’immigrés issus des cités populaires… Quatorze portraits d’électrices et d’électeurs ordinaires face à la politique, aux élections de 2017 et à leurs candidats. Interrogés à de nombreuses reprises jusqu’en 2021 : ils et elles livrent leurs représentations de la politique, leur perception des enjeux de l’élection et, bien au-delà, un saisissant tableau de la société française contemporaine, des (mal)chances objectives de chacun et des imaginaires sociaux qui la structurent. À travers ces portraits, la logique des choix électoraux retrouve sa densité. Fruit d’ancrages sociaux et de fidélités anciennes, elle articule des logiques plurielles. Loin des simplifications des sondages, ces portraits éclairent les ressorts complexes du vote. Ils révèlent un système de goûts et dégoûts politiques et sociaux qui disent autant du système politique que des clivages de la société française.

    Sandrine Lévêque, Anne-France Taiclet (dir.), À la conquête des villes : sociologie politique des élections municipales de 2014 en France, 2018e éd., Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2023, Espaces politiques, 324 p.  

    En mars 2014, les scrutins municipaux ont donné lieu à des changements électoraux significatifs, tout en révélant la résistance de certaines pratiques et règles du jeu politiques. L’impact médiatique de la défaite de la gauche (et en particulier du Parti socialiste) sur un terrain local qui faisait sa force et de la conquête symbolique de villes par le FN a occulté d’autres enjeux plus profonds. Le propos de cet ouvrage est, en s’appuyant sur des enquêtes fouillées, réalisées à l’occasion de ces élections sur une variété de terrains locaux, de contribuer à éclairer deux axes problématiques transversaux : la question des changements électoraux et du renouvellement de l’offre politique, articulée aux formes d’inertie révélées par la puissance des mécanismes d’ancrage territorial et de professionnalisation politique ; la question du travail politique en campagne, associée aux phénomènes de croyances qui structurent les pratiques politiques

    Sandrine Lévêque, Hélène Michel, Jean-Gabriel Contamin (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, 2018e éd., Éditions du Croquant, 2023, 541 p.  

    La 4e de couv. indique : "Ancien.nes étudiant.es, doctorant.es devenu.es docteur.es, collègues et ami.es, sociologues, politistes et historien.nes ont souhaité rendre hommage à Michel Offerlé par cet ouvrage. Plus d'une soixantaine de contributions rappellent combien son oeuvre, mais aussi sa personne, ont compté pour elles et pour eux. Est dévoilée ainsi un peu de la personnalité de celui qui leur a donné le goût de la recherche sans les enfermer dans une "école" de science politique. A la manière d'un dictionnaire, dans un format original, l'ouvrage rassemble 71 notices qui reviennet sur un concept, un objet scientifique (ou non), un livre ou un article. Depuis "acte de vote" jusqu'à "vote des patrons", en passant par "socialisme municipal" ou "organisations patronales", sans oublier "SHIP", "Genèses et collection socio-histoires", elles produisent des Mélanges d'un genre nouveau, non conventionnel et foisonnant. Une bibliographie de Michel Offerlé et un retour sur son itinéraire par lui-même complètent cet abécédaire. L'ensemble donne à voir les transformations de la science politique au tournant du XXIe siècle. Il permet de prendre la mesure de l'originalité d'une oeuvre qui place l'interdisciplinarité et le terrain au coeur de la démarche du chercheur et de l'enseignant."

    Sandrine Lévêque, Éric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, Voter par temps de crise: Portraits d’électrices et d’électeurs ordinaires, Presses Universitaires de France et Cairn, 2022, Hors collection  

    Ce livre rassemble quatorze portraits d'électrices et d'électeurs. Construit à partir d'entretiens approfondis et répétés, menés par une équipe de politistes et de sociologues entre 2016 et 2021, chacun de ces portraits raconte une existence et une façon d'être électeur dans la France contemporaine. À rebours des analyses qui font de l'acte de vote une évidence, ces portraits retracent le cheminement, à la fois singulier et collectif, parfois tortueux et jamais simple, que suppose la décision de donner sa voix à tel candidat plutôt qu'à un autre. Les quatorze itinéraires de vie qu'explore ce livre sont diversement articulés à la politique. Ceux qui se sont prêtés au jeu de l'enquête ont fait part de leurs convictions, et de leurs hésitations, des petites raisons ou des grandes résolutions qui ont progressivement donné sens à leur vote. Un sens souvent machinal, traduisant la persistance de préférences politiques anciennes que la configuration des options proposées peut toutefois mettre à l'épreuve. D'autres fois, un sens moins prévisible, exprimant une inclination nouvelle voire inattendue, qui se cristallise dans la tension du moment électoral et se dissipera peut-être avec elle. Mais, il ressort de chaque portrait tout ce que ce « choix », en apparence intime, doit à l'univers de vie, aux sociabilités, à la trajectoire biographique, bref à la place qu'occupe chaque électeur dans la société

    Sandrine Lévêque, Les journalistes sociaux: histoire et sociologie d'une spécialité journalistique, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2020, 234 p.    

    La 4ème de couv. indique : "Délaissé par les journalistes au profit des matières plus nobles que sont la politique ou l’économie, le social serait un des derniers bastions militants dans la presse et il est à ce titre relégué dans les colonnes de journaux. Pourtant, lorsque survient un conflit de grande ampleur, tel celui de décembre 1995, le social refait la une ; il constitue un enjeu digne d’être défendu au sein des rédactions ; il suscite, même dans le monde de la presse, d’âpres débats. C’est sur l’ambiguïté de la place du social et des journalistes qui en ont la charge dans la presse que porte cet ouvrage. En revenant sur la construction de la rubrique et de la spécialité depuis le début du XXe siècle, Sandrine Lévêque est ainsi amenée à s’intéresser à la place des journalistes militants dans l’histoire de la professionnalisation journalistique et à s’interroger sur les évolutions du champ journalistique depuis les années 60. La prise en charge médiatique du social et ses transformations sur près d’un siècle révèle ainsi comment, de journalisme engagé "autodidacte" traitant de questions se rapportant à la classe ouvrière, le spécialiste du social dans les journaux devient aujourd’hui un journaliste technicien, diplômé, pédagogue et centré sur des questions plus institutionnelles. Un journaliste en somme assez peu différent de ses confrères…"

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Alban Jacquemart, Marion Paoletti (dir.), Présidentielle 2017, Éditions La Découverte, 2018, 260 p. 

    Sandrine Lévêque, Claire Blandin, Simon Massei, Bibia Pavard (dir.), Féminisme, Nouveau Monde éditions, 2017, 262 p. 

    Sandrine Lévêque, Frédérique Matonti (dir.), Politiques sexuelles, De Boeck, 2015, 256 p. 

    Sandrine Lévêque, Denis Ruellan (dir.), Journalistes engagés, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 179 p.  

    Cet ouvrage explore les relations entre le journalisme et l'engagement. Séculaires, fondatrices de l'identité professionnelle, ces relations sont évaluées au regard des trajectoires entrecroisées, laborieuses et politiques, des individus. Il s'agit de saisir comment des acteurs, investis à la fois dans l'action et dans une carrière, simultanément ou à des moments distincts, dans des espaces parfois différents et souvent mêlés, organisent leurs rôles et leurs investissements, et les rendent cohérents. Cette appréciation se fait à partir de trois points d'entrées : - la (dé)politisation des espaces médiatiques marchands ; il s'agit d'évaluer ce que la notion de politisation médiatique recouvre, et d'apporter des éléments d'appréciation d'un éventuel désinvestissement de la dimension au regard des trajectoires professionnelles des journalistes qui travaillent l'information politique ; - l'investissement des arènes médiatiques ; au-delà du constat déjà fait d'une croissante dimension médiatique de l'action des mouvements sociaux, au-delà de l'appréciation des stratégies militantes qui visent à créer des espaces autonomes d'information, il s'agit ici de comprendre comment les militants articulent un double registre, celui de la critique des médias et celui de la production alternative au sein de ceux-ci ; - la mise à profit de dispositions politiques et professionnelles ; on cherche ici à montrer, dans des contextes variés, comment des journalistes engagés dans leur carrière, mobilisent concomitamment des convictions et des compétences, comment ils parviennent (ou non) à relier celles-ci, à faire d'un engagement professionnel une forme de réalisation d'un autre combat, et inversement

    Sandrine Lévêque, Marion Paoletti, Margaret Maruani, Lucie Bargel, Catherine Achin (dir.), Présidentielles 2012, Ecole des hautes études en sciences sociales, 2013 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Femmes en politique, Cairn et La Découverte, 2011, Repères  

    L’ouvrage dresse un panorama complet de la participation des femmes à la vie politique saisie dans ses dimensions traditionnelles (citoyenneté, politisation, comportements électoraux, militantisme partisan et métier politique) mais aussi non conventionnelles (militantisme associatif, mouvements sociaux, féminismes…). Les conditions d’accès des femmes au champ politique sont éclairées à travers l’étude systématique des influences réciproques entre ordre politique et ordre social du point de vue du genre. Dans une perspective historique centrée sur la France mais illustrée par de nombreux exemples internationaux, il s’agit ainsi non seulement de mesurer et d’évaluer la place des femmes dans la vie politique mais aussi de répondre aux questions suscitées par leur accès à l’espace public : pourquoi les femmes sont-elles toujours sous-représentées en politique ? Les femmes politiques ont-elles des comportements différents de ceux des hommes ? Font-elles de la politique « autrement » ? Leur présence dans les lieux de pouvoir politique garantit-elle la production de lois favorables à leur « émancipation » au sein de la société ?

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Femmes en politique, La Découverte, 2006, Repères ( Sciences politiques-droit ), 122 p. 

    Sandrine Lévêque, Étude sur les mesures en faveur de l'emploi pour la région Midi-Pyrénées, 1999 

    Sandrine Lévêque, La construction journalistique d'une catégorie du débat public: spécialisation journalistique et mise en forme du social, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1998, Lille-thèses 

  • Sandrine Lévêque, Anne France Taiclet, Erik Agrikoliansky, Catherine Achin, Philippe Aldrin [et alii], « Un vote stratégique ? Des calculs individuels aux conditions politiques et sociales de la recomposition des électorats socialistes en 2017 », in Agrikoliansky, Erik, Achin, Catherine, Aldrin, Philippe, Barrault-Stella, Lorenzo, Geay, Kévin (dir.), Ordre social, désordre électoral. Une sociologie du vote de 2017, Presses Universitaires du Septentrion, 2023 

    Sandrine Lévêque, Frédérique Matonti, Rémi Lefebvre, Emmanuel Taïeb, « Birgitte Nyborg ou l’impossible réussite des femmes en politique. Ce que Borgen nous dit du genre en politique », Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité, 2023 

    Sandrine Lévêque, Éric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, « Florence, Asma, Stéphane, Lucien et les autres… Portraits de Français en électeurs », Voter par temps de crise, 2023 

    Sandrine Lévêque, « « Finalement, j’ai voté Hamon ». L’identification partisane comme remède à l’incertitude d’un vote par temps de crise », Voter par temps de crise, 2023 

    Sandrine Lévêque, Philippe Aldrin, Eric Agrikoliansky, « Leçons de 2017 : ce que les portraits nous apprennent d’une élection singulière », Voter par temps de crise, 2023  

    Journalistes et commentateurs autorisés de la vie politique ont fait des élections de 2017 un moment de rupture dans la vie de la Ve République. Cela n’est pas tant la présence au second tour de la candidate d’extrême droite qui surprend que la victoire d’un jeune candidat qualifiant lui-même son programme de « disruptif » et « révolutionnaire » qui a été longuement commenté. Les commentateurs y ont vu l’accomplissement d’une volonté du peuple, attribuant une nouvelle fois à l’électorat une conscience et une détermination. Les électeurs et les électrices auraient ainsi osé rompre avec « l’ancien monde » et donner sa chance à la nouveauté et à un nouvel homme providentiel, aux accents jupitériens. Si le scrutin de 2017 est une énigme, il est surtout un révélateur au sens photographique du terme. Les péripéties, voire les surprises qui ont jalonné la séquence électorale de 2017 (législatives incluses), éclairent d’un jour nouveau les mécanismes qui sont habituellement au principe de la production des opinions et des votes. Donner la parole aux électeurs, comme nous l’avons fait dans ce livre, permet de saisir et de comprendre leur regard sur ce moment politique et, ainsi, de nuancer – parfois de contrarier – la vision autoréalisatrice et sociocentrique d’un verdict « historique » qui s’est très vite imposée dans les commentaires médiatiques et politiques.

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Amy Mazur, Sabine Lang, Petra Meier [et alii], « Twenty Years of Parité Under the Microscope in France: Parties Play with Rather Than by the Rules », in Lang, Sabine, Meier, Petra, Sauer, Birgit (dir.), Party Politics and the Implementation of Gender Quotas. Gender and Politics., Springer International Publishing, 2023, pp. 211-229 

    Sandrine Lévêque, Christine Planté, Marie-Ève Thérenty, Isabelle Matamoros, « Pratiques journalistiques et engagement professionnel des « reporteresses » de La Fronde », in Planté, Christine, Thérenty, Marie-Ève, Matamoros, Isabelle (dir.), Féminin/Masculin dans la presse du XIXe siècle, Presses universitaires de Lyon, 2023, pp. 355-372  

    Plusieurs photographies restent de La Fronde. Conservées pour la plupart dans les archives de la bibliothèque Marguerite-Durand, elles montrent des femmes élégantes affairées autour de tables couvertes de journaux, dans des décors dont les légendes précisent la couleur verte, « couleur de l’espoir » que l’entreprise dans laquelle elles se sont engagées – celle d’un quotidien entièrement réalisé par des femmes – réussisse. Ces représentations de la rédaction du journal ne manquent jamais d’être accompagnées d’autres photographies, montrant ces mêmes femmes, toujours élégantes mais, cette fois, participant à des manifestations ou des réunions politiques. Enfin, plus posées, d’autres encore les figurent en portrait, dans leur salon, en robe d’apparat, ayant non seulement séduit les photographes, mais aussi des peintres parmi les plus célèbres de leur temps. Ces images résument bien les multiples dimensions du projet de La Fronde.

    Sandrine Lévêque, Delphine Chedaleux, « « S’émanciper et consommer ». Le projet politique et commercial de Elle Magazine (1945-1953) », in Chedaleux, Delphine (dir.), Négocier la norme. Genre et média dans l’après guerre, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2023 

    Sandrine Lévêque, « « Finalement, j’ai voté Hamon ». L’identification partisane comme remède à l’incertitude d’un vote par temps de crise », Voter par temps de crise, Presses Universitaires de France, 2021, pp. 118-135 

    Sandrine Lévêque, « Chapitre 9. La féminisation du champ politique français », Nouvelle sociologie politique de la France, Armand Colin, 2021, pp. 123-136 

    Sandrine Lévêque, Frédérique Matonti, « Birgitte Nyborg ou l’impossible réussite des femmes en politique »: Ce que Borgen nous dit du genre en politique, Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité, De Boeck, 2020, pp. 173-186 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Anja Durovic, Eléonore Lépinard, Amy G. Mazur, « Parity sanctions and campaign financing in France: increased numbers, little concrete gender transformation », in Muriaas, Ragnhild L., Wang, Vibeke, Rainbow, Murray (dir.), Gendered Electoral Financing, Routledge, 2019, pp. 27-54 

    Sandrine Lévêque, Denis Ruellan, « Métier d'homme, métier de femme ? Le sexe (et le genre) du journalisme au cinéma », in Bégin, Richard, Carrier-Lafleur, Thomas, Simard-Houde, Mélodie (dir.), Impression projection : une histoire médiatique entre cinéma et journalisme, Presses de l'université Laval, 2019, pp. 147-168 

    Sandrine Lévêque, Frédérique Matonti, Delphine Dulong, « Drôles de dames. Les femmes en politique ou la fabrique d’une compétence politique », in Barrault-Stella, Lorenzo, Gaïti, Brigitte, Lehingue, Patrick (dir.), La politique désenchantée : perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes, 2019, pp. 35-47 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « Parité, sur-sélection sociale et professionnalisation politique : le Conseil de Paris 2001-2014 », in Lévêque, Sandrine, Taiclet, Anne-France (dir.), À la conquête des villes : sociologie politique des élections municipales de 2014 en France, Presses universitaires du Septentrion, 2018, pp. 119-145 

    Sandrine Lévêque, « Féminisation et professionnalisation politique », in Michel, Hélène, Lévêque, Sandrine, Contamin, Jean-Gabriel (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Éditions du Croquant, 2018, pp. 183-188 

  • Sandrine Lévêque, Denis Ruellan, Jean François Tetu, « Entretien avec Jean François Tétu: Sur la structuration des études sur le journalisme et les cursus de communication. », Sur Le Journalisme, About Journalism, Sobre Jornalismo, 2023, n°2022-06-15 

    Sandrine Lévêque, « Parité et quotas en politique », Politika. Notices , 2023, n°2018-07-12  

    La parité est la solution retenue par la France dans les années 2000 pour remédier à la sous représentation chronique des femmes dans l’espace politique depuis que ces dernières ont acquis le droit de vote en 1944. Politique publique inédite et originale dans l’espace international, la parité est aussi devenu un objectif à atteindre (un quota de 50 %), un mot d’ordre politique reposant sur l’idée d’une représentation égalitaire des femmes et des hommes dans l’espace politique. Depuis la première loi sur la parité, les dispositifs paritaires n’ont cessé d’être renforcés et étendus au delà du monde politique dans un relatif consensus. Pourtant, l’application de ces dispositifs toujours plus contraignants n’ont produit que des effets limités sur les logiques profondes du recrutements politiques. Certes, certaines assemblées se sont féminisées, mais l’ordre politique reste un ordre masculin et les logiques de domination fondée sur le genre sont loin d’être remis en cause.Notice publiée le 14-12-2017 Dernière modification le 12-07-2018https://www.politika.io/fr/notice/parite-quotas-politique

    Sandrine Lévêque, Eric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, « Dans l’angle mort des sondages ou ce que voter veut (encore) dire », AOC , 2023, n°2021-01-17  

    Quel sens les citoyens donnent-ils aujourd'hui à leur condition d'électeurs ? L'abstention massive aux derniers rendezvous électoraux invite à se demander ce que voter veut encore dire. Derrière cette question, apparaît l'urgence d'arrêter de commencer par se demander « qui passera au second tour ? » et de rompre avec le journalisme de commentaire hippique, saturé par des sondages en profond décalage avec la réalité sociale.

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « 20 ans après la loi sur la parité, un bilan nuancé », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2023, n°2020 

    Sandrine Lévêque, Amy G. Mazur, Eléonore Lépinard, Anja Durovic, Catherine Achin, « Party penalties for parity: less than meets the eye », French Politics, 2023, n°2020-03-06 

    Sandrine Lévêque, Denis Ruellan, Jean François Tetu, « Entretien avec Jean François Tétu: Sur la structuration des études sur le journalisme et les cursus de communication. », Sur Le Journalisme, About Journalism, Sobre Jornalismo, 2022, n°1, pp. 116-122 

    Sandrine Lévêque, Amy G. Mazur, Eléonore Lépinard, Anja Durovic, Catherine Achin, « Party Penalties for Parity: less than Meets the Eye », French Politics, 2020, n°12, pp. 28-49 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « 20 ans après la loi sur la parité, un bilan nuancé », Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, 2020, n°118 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Alban Jacquemart, Marion Paoletti, « Présidentielle 2017 : des femmes, des hommes et des votes », Travail, genre et sociétés , 2018, n° ° 40, pp. 23-25     

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Alban Jacquemart, Marion Paoletti, « Présidentielle 2017. Des femmes, des hommes et des votes », Travail, genre et sociétés, 2018, n°40, pp. 23-25 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « Mind the Gap ! De la variable sexe au genre des comportements électoraux », Travail, genre et sociétés, 2018, n°40, pp. 33-50 

    Sandrine Lévêque, « Feminization in the professionalization of French journalism : from La Fronde to F Magazine, or how journalism became a “woman’s job” », Laboratorium : Russian review of social research, 2017, n°2, pp. 20-38 

    Sandrine Lévêque, «  Ce que j’aimerais, c’est rendre le féminisme pragmatique  », Le Temps des médias , 2017, n° ° 29, pp. 209-217   

    Sandrine Lévêque, Bibia Pavard, Claire Blandin, « 'Elle' et 'Marie-Claire' dans les années 1968 : une parenthèse enchantée ? », Le Temps des médias. Revue d’histoire, 2017, n°29, pp. 65-79 

    Sandrine Lévêque, Claire Blandin, Simon Massei, Bibia Pavard, « Féminismes [n° 29 de : Le Temps des médias] », Le Temps des médias. Revue d’histoire, 2017, n°29, p. 264   

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « Jupiter is back’. Gender in the 2017 French presidential campaign », French Politics, 2017, n°15 

    Sandrine Lévêque, « La parité sous contrôle : Égalité des sexes et clôture du champ politique », Actes de la recherche en sciences sociales , 2014, n° ° 204, pp. 118-137    

    Alors que les règles légales visant la féminisation des assemblées politiques sont de plus en plus nombreuses et contraignantes et qu’elles s’étendent désormais à d’autres espaces sociaux, le leadership masculin sur le microcosme politique est loin d’être renversé. Cet article s’interroge ainsi sur les effets ambivalents des lois sur la parité. Des enquêtes menées entre 2001 et 2014 permettent de montrer que les professionnelles de la politique, tout en se déclarant éminemment favorables à l’égalité des sexes, parviennent à contrôler la sélection et la circulation des élues. Le jeu avec les règles orchestre une entrée maîtrisée des femmes, tandis que la mise en lumière de quelques symboles masque la fragilité du processus de professionnalisation de la plupart. Les coulisses et les véritables lieux de pouvoir de l’espace politique restent préservés et la mise en scène symbolique du champ contribue à maintenir le statu quo de la domination masculine. Les usages de la parité participent alors à la reproduction d’un ordre du genre différenciant et hiérarchisant les catégories de sexe et favorisent la préservation de l’entre-soi.

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « La parité sous contrôle. Égalité des sexes et clôture du champ politique », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2014, n°204 

    Sandrine Lévêque, « Cadrage médiatique et production journalistique du genre », 2013  

    Les médias sont bien souvent pour les chercheur-e-s et en particulier pour les chercheur-e-s en science politique une source importante de données. Erik Neveu (1993) déplore ainsi que « les articles que les chercheurs trouvent dans leur quotidien se voient assignés au statut de réservoir de données factuelles ou d’outils pour objectiver la réussite d’une stratégie de visibilité médiatique » sans qu’on s’intéresse ni à leur contenu ni même aux conditions de leur production. Ce manque de précau...

    Sandrine Lévêque, Marion Paoletti, Margaret Maruani, Lucie Bargel, Catherine Achin, « La campagne présidentielle française de 2012 », Genre, sexualité & société, 2013, n°2    

    L’élection présidentielle au suffrage universel direct, matrice de la Vème République depuis 1965, en créant un « patriarcat institutionnel » (Sineau, 2008), ne semble a priori guère favorable aux femmes et à leurs causes. Or, les sept campagnes présidentielles qui se sont déroulées depuis cette date se sont révélées, paradoxalement, plutôt propices à la politisation des questions de genre et de sexualité. En 2007, lors de la précédente élection, la présence de Ségolène Royal au second tour f...

    Sandrine Lévêque, « Femmes, mères, épouses et travailleuses : les représentations parlementaires des rôles sexués au travers des débats sur les politiques de conciliation (1965-2010) », Revue française des affaires sociales , 2012, n° , pp. 12-31    

    RésuméReposant sur l’analyse des débats parlementaires des lois portant sur le rapport travail-famille depuis les débuts de la Ve République, l’article étudie les représentations des rôles sexués à l’Assemblée nationale. Trois périodes sont délimitées. Lors de la première, qui s’étend jusqu’en 1981, la principale visée de la politique familiale est familialiste et nataliste ; ce point de vue légitime la division sexuelle des tâches et interdit de penser l’égalité : le modèle de M. Gagne-Pain est à son apogée. C’est lors de la deuxième période, de 1981 à 1997, qu’émerge progressivement le concept de conciliation, toujours sous un objectif central de soutien à la natalité, désormais lié à l’activité féminine par un retournement de paradigme. Les politiques sont formellement neutralisées, mais restent dans les faits destinées majoritairement à l’un ou l’autre sexe. Ce constat entraîne, lors de la troisième période (1997-2007), une prise en compte des rapports sociaux de sexe par la loi, qui poursuit désormais des objectifs explicites d’égalité femmes-hommes.

    Sandrine Lévêque, « Femmes, féministes et journalistes : les rédactrices de La Fronde à l'épreuve de la professionnalisation journalistique », Le Temps des médias , 2009, n° ° 12, pp. 41-53    

    RésuméQuotidien féministe réalisé par des femmes, La Fronde voit le jour en 1897. L’étude présentée ici veut enrichir l’analyse du processus de professionnalisation journalistique à la fin du xixe siècle et au tout début du xxe. Elle est fondée sur l’analyse des parcours biographiques de l’équipe rédactionnelle de La Fronde et montre les liens entre les combats féministes et professionnels des rédactrices.

    Sandrine Lévêque, « Femmes, énarques et professionnelles de la politique. Des carrières exceptionnelles sous contraintes », Genèses , 2007, n° ° 67, pp. 24-44    

    RésuméSous la Ve République, seules neuf femmes énarques ont été élues à l’Assemblée nationale, représentant 8,7 % des députés issus de cette « filière administrative ». Si les femmes énarques sont très peu nombreuses à se professionnaliser en politique, c’est qu’elles se trouvent confrontées à des normes d’excellence longtemps ajustées à des qualités « masculines » et qu’elles ont elles-mêmes intériorisées. L’analyse de leurs trajectoires et de leurs autobiographies montre qu’il est toujours difficile d’incarner le rôle de professionnelle de la politique, même pour celles qui l’investissent par le haut.

    Sandrine Lévêque, «  La féminité  dépassée  ? Usages et non-usages du genre dans les professions de foi des candidat(e)s parisien(ne)s aux élections législatives de 2002 », Revue française de science politique , 2005, n° 55, pp. 501-520    

    Résumé La loi sur la parité du 6 juin 2000 a rendu possible, lors des élections municipales de 2001, la mobilisation par les candidates, par ailleurs plus nombreuses que jamais, de qualités réputées féminines, telles la proximité ou la capacité supposée des femmes à ancrer l’action politique dans le concret. Cet article se propose de mesurer si ce changement constaté lors des premières élections paritaires de l’histoire politique française a des effets durables sur le jeu politique. L’examen des professions de foi des candidats et candidates aux élections législatives des vingt-et-une circonscriptions de Paris en 2002 montre que le genre n’apparaît pas comme une ressource légitimement mobilisable dans ce type d’élections. Trois séries d’explication de la disparition du genre comme ressource dans la compétition politique sont examinées : la première est relative aux spécificités des professions de foi comme produit standardisé ; la seconde envisage les caractéristiques des élections étudiées ; la troisième renvoie à l’immuabilité des règles du jeu politique.

    Sandrine Lévêque, « La conférence de presse. Les transactions entre syndicalistes et journalistes sociaux », 1992, pp. 120-134    

    La conférence de presse. Les transactions entre syndicalistes et journalistes sociaux. Sandrine Lévêque. [120-134] L'importation du dispositif de la conférence de presse dans l'univers de relations qu'entretiennent journalistes sociaux et porte-parole syndicaux a permis à ces participants, de manière transactionnelle, de redéfinir leur place respective, leur rôle et la forme légitime de leur relation. Leurs transactions, autrefois appuyés par des liens de proximités militantes qui n'exigeaient pas une telle formalisation, se sont transformées avec la modification des espaces journalistiques et syndicaux. Pourtant, la lecture ethnographique du déroulement d'une conférence de presse de la CGT montre qu'elle est le cadre d'un ensemble d'activités qui déborde le jeu des déclarations et des questions/réponses. La conférence de presse est, en effet, le théâtre d'un ensemble d'interactions au cours desquelles les journalistes tendent à réaffirmer par des mécanismes spécifiques leur position d'indépendance, tout en recréant, un lieu de convivialité où ils réinvestissent des relations plus personnelles, indispensable à leur commerce.

  • Sandrine Lévêque, Parité et quotas en politique, 2018 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Anja Durovic, Eléonore Lépinard, Amy Mazur, Strengthening Financial Sanctions in France: an incremental policy process to reach parity?, 2018 

    Sandrine Lévêque, Marion Séclin, Simon Massei, Ce que j’aimerais, c’est rendre le féminisme pragmatique [Entretien avec Marion Séclin, youtubeuse féministe], 2017, pp. 209-220 

    Sandrine Lévêque, Eric Agrikoliansky, Philippe Aldrin, Dans l’angle mort des sondages ou ce que voter veut (encore) dire: AOC Analyse Opinion Critique, 2022   

  • Sandrine Lévêque, Amy G. Mazur, Catherine Achin, Anja Durovic, Eléonore Lépinard, « « La frivolité comme « combat politique » : le projet journalistique des fondatrices du magazine ELLE, entre émancipation et conservatisme », le 31 octobre 2023 

    Sandrine Lévêque, « Discrétions partisanes », le 23 septembre 2021  

    Organisé par le Clersé (UMR8019 / Univ. de Lille, CNRS), le CERAPS (UMR8026 / Univ. de Lille, CNRS, Sciences Po Lille), le CESSP (UMR8209 / Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS, EHESS)

    Sandrine Lévêque, « « La frivolité comme « combat politique » : le projet journalistique des fondatrices du magazine ELLE, entre émancipation et conservatisme », Congrés de l'Association Française de Sociologie (RT37), Lille, le 06 juillet 2021 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « Parité/diversité : les grandes figures politiques du XXe siècle », Colloque Diversité, parité, vie politique. Deux siècles d’engagements, de combats et de reconnaissance, Groupe de recherche ACHAC, Musée de l’Homme, Paris, le 01 octobre 2021 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Anja Durovic, Eléonore Lépinard, Amy Mazur, « 2007- 2015 Parity Sanctions Against Parties in Legislative Elections », Does Policy Implementation in Gender Equality Policy Matter in France? A Cross Sectoral Approach, Paris, le 01 octobre 2018 

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Anja Durovic, Eléonore Lépinard, Amy G. Mazur, « Towards Solving the Political Gender Imbalance Puzzle: A Mixed Methods Analysis of Parity in France », APSA, Boston United States (US), le 30 août 2018 

    Sandrine Lévêque, « La fin du cumul des mandats en France ? », le 09 février 2018  

    Journée d'études du Laboratoire Biens, Normes, Contrats

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, « Implementing Parity Sanctions in Political Parties. A Multi-Level Analysis », European consortium for political research, Lausanne Switzerland (CH), le 01 juin 2017   

    Sandrine Lévêque, Catherine Achin, Martin Baloge, « Paris XVI et XVIII et Yonne - Le calcul contre le cumul. Vieux notables locaux et nouvelles règles », La fin du cumul des mandats en France ? Mise en oeuvre de la loi de limitation et ajustements notabiliaires en 2017, Avignon, le 01 octobre 2017 

    Sandrine Lévêque, Frédérique Matonti, Catherine Achin, « Enquête sur la campagne des municipales 2014 à Paris. Normalisation de la règle et résistance du genre », Congrès des études de genre, Lyon, le 01 septembre 2014 

    Sandrine Lévêque, Delphine Dulong, « Une révolution conservatrice ? La loi sur la parité à l'épreuve du jeu politique (Ethnographie de campagne dans le Vème arrondissement de Paris) », Journée d'études: "Regards croisés sur la parité", Evry, le 14 février 2002   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Paul Le Derff, Faire voir, faire parler, faire taire : la publicisation des faits policiers mortels en France (1990-2016), thèse soutenue en 2023 à Université de Lille 2022 sous la direction de Jean-Gabriel Contamin et Nicolas Kaciaf, membres du jury : Julie Sedel (Rapp.), Étienne Ollion (Rapp.), Fabien Jobard et Guillaume Le Saulnier    

    Cette thèse porte sur les processus au cœur de la publicisation d’un fait social : l’ensemble des actions qui participent à la mise en visibilité de faits, de dénonciations ou de revendications, quelles que soient les manières dont ils sont rapportés ou discutés (faire voir) ; les luttes qui visent à faire reconnaître un risque et en faire un objet de débat public (faire parler) et les logiques qui ont pour effet de restreindre, voire de neutraliser ces processus politiques (faire taire). Les dynamiques de mise en visibilité et de problématisation de ce que nous appelons les faits policiers mortels (FPM), c’est-à-dire l’ensemble des interventions policières mortelles et des tirs policiers mortels en dehors du travail et du cadre des missions de police, apparaissent comme un terrain particulièrement adéquat pour mener une telle étude. Les luttes qui s’y jouent mettent en scène, en plus de l’État, des acteurs très hétérogènes du monde social et politique autour d’enjeux fondamentaux (usage de la force par l’État, revendications de justice et politiques). L’intérêt d’une définition large des FPM est de ne pas juger a priori ce que seraient les critères susceptibles d’intéresser les médias – qu’il s’agisse de susciter la curiosité des journalistes ou de justifier, pour un média, un investissement professionnel pour les couvrir –, voire d’enclencher des scandales. L’analyse se fonde sur un corpus de 360 FPM, pour 393 victimes, qui se sont produits en France entre 1990 et 2016 (à l’exclusion des FPM liés à des projets terroristes). Dès lors, comment expliquer que certains FPM « prennent »médiatiquement alors que d’autres non ? Comment se fait-il que certaines dénonciations se transforment en scandales tandis que les autres n’y parviennent pas ? Et, plus généralement, malgré les mobilisations et les scandales, comment expliquer que ce fait social ne soit pas érigé en problème public ? Derrière ces énigmes, ce que cette enquête cherche à rendre compte, ce sont les asymétries structurales à publiciser des problèmes et à façonner le débat public.

    Abdelhakim Sami, Étude des partis politiques depuis la tentative d’ouverture démocratique en Algérie (1989-2014), thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Lahouari Addi, membres du jury : Gilles Ferréol (Rapp.), Malik Boumediene (Rapp.), Claire Marynower  

    Cette thèse s’intéresse au phénomène partisan depuis la tentative d’ouverture du champ politique en 1989 en Algérie. Elle tente de comprendre comment fonctionnent les partis politiques algériens, leur organisation structurelle, leur mission et leur rôle dans la compétition politique pour conquérir le pouvoir à travers les élections. Bien que l’ouverture au pluralisme (1989-1992) ait produit des opportunités politiques profitées notamment aux islamistes du FIS, l’interruption du processus électoral en 1992 a conduit à la refermeture du champ politique, et à une crise politique (après la dissolution du FIS) tournant au conflit armé (entre l’État et le FIS). L’échec de la transition démocratique s’explique par la nature du système politique algérien, qui est incompatible avec les partis. Cela réduit les partis à des appareils au profit du système politique notamment depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika à la présidence (1999). Cette étude propose donc une analyse socio-politique des élections depuis 1989 en Algérie, qui a permis d’expliquer les comportements électoraux, l’engagement politique, les trajectoires des militants, et de saisir les représentations liées notamment à l’histoire de l’Algérie, la nature de son système politique, la socialisation, la famille, la région d’habitation, etc. L’étude des partis algériens combine trois niveaux d’analyse, d’abord au niveau macro, l’environnement des partis (culture politique, administration, mode de scrutin, enjeux politiques, etc.) constitue un obstacle à leur évolution démocratique. Au niveau micro et méso, l’analyse se situe au niveau de l’attitude et de comportement des citoyen, militants et électeurs, tout en s’intéressant à leur entourage familial, amical, et le rôle ambivalent (mobilisateur et démobilisateur) des partis.

  • Nicolas Mary, Peopolisation et présidentialisation sous la Vème République, thèse soutenue en 2020 à Angers sous la direction de François Hourmant, membres du jury : Mireille Lalancette (Rapp.), Christian Delporte  

    Cette thèse se propose de questionner les rapports entre peopolisation et présidentialisation de la vie politique française sous la Vème République. La façon dont un pouvoir est mis en scène est toujours éclairante sur la nature des relations entre gouvernants et gouvernés, a fortiori lorsque les gouvernés eux-mêmes interviennent dans la construction de cette scénographie. Aussi notre hypothèse est-elle que les évolutions de la peopolisation ne reflètent pas seulement celles du champ médiatique, elles témoignent également de celles de la perception d’un système politique qui tend à concentrer la capacité décisionnelle dans la personne du chef de l’Etat. Nous serions ainsi passés en France par trois stades successifs. Dans les années 1950, la présidentialisation aurait d’abord été désirée, ou du moins consentie, par le corps social (Première partie). Ensuite, à partir des années 1980, La présidentialisation aurait été intégrée comme un ordre naturel des choses (Deuxième partie). Enfin, depuis la fin des années 1990, se serait ouvert une nouvelle phase où la présidentialisation ferait désormais l’objet d’un rejet plus ou moins diffus (Troisième partie). A cette mutation correspondrait un glissement d’une peopolisation promotionnelle réservée aux personnalités de tout premier rang vers une peopolisation banalisée et de plus en plus agressive.

    Julien Ailloud, Voteriez-vous pour elles ? : Identité de genre, stéréotypes et représentations sociales des leaders féminins dans la vie politique française, thèse soutenue en 2020 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Élisabeth Doutre, membres du jury : Philippe Sarnin (Rapp.), Fabrice Gabarrot  

    Cette thèse démontre que les femmes politiques sont pénalisées en raison de leur genre : de ce fait, il leur en sera plus demandé qu’aux hommes politiques pour être un leader désirable. Les ressorts des caractéristiques attribuées à différentes femmes politiques ont été explorés en lien avec leur acceptation par les citoyens. Cette analyse du paysage politique a permis de réaliser la prédiction des intentions de vote pour les candidates, tout en expliquant ces intentions par la vision qu'ont les citoyens des femmes politiques en question : nous l’avons théorisé sous le terme de psychologie électorale.Après les avoir sélectionnées, nous avons proposé, aux participants en situation de voter, d’évaluer l’identité de genre et les stéréotypes associés à Marine Le Pen (Étude 1) – ainsi que les représentations sociales la concernant (Étude 2) – , puis à Cécile Duflot, Najat Vallaud-Belkacem et Nathalie Kosciusko-Morizet (Étude 3), à la femme politique idéale et à l’homme politique idéal (Étude 4), et nous avons enfin recueilli les représentations sociales de ces deux derniers leaders politiques (Étude 5).Les résultats nous ont permis de mettre en avant un fort favoritisme endogroupe basé sur l’appartenance politique, un sexisme à l’encontre des femmes politiques ainsi que des différences de représentations entre la femme politique idéale et l’homme politique idéal basées sur la seule différence de genre.Ces résultats nous ont amené à penser que les hommes politiques disposent d’un avantage comparatif du simple fait de leur identité de genre. Nous avons développé par la suite les bases d’une psychologie électorale qui met en avant les raisons pour lesquelles les citoyens votent ou ne votent pas pour les leaders politiques.

    César Castellvi, Le journaliste et son entreprise au Japon : étude sociologique du travail et des carrières dans un modèle professionnel en mutation, thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Florent Champy, membres du jury : Denis Ruellan (Rapp.), Sophie Pochic, Paul Jobin, Sébastien Lechevalier et Kazuhiko Yatabe  

    Cette thèse porte sur l’évolution des relations entre les reporters de la presse quotidienne japonaise et les entreprises dont ils sont salariés. À la croisée de la sociologique interactionniste des professions, de la sociologie de la presse et de la sociologique économique, elle prend appui sur une enquête de terrain centrée sur la rédaction d’un grand quotidien national, l’Asahi Shimbun, le deuxième plus grand journal au monde de par le nombre de ses lecteurs. Le journalisme de presse au Japon est en effet organisé autour d’un élément central : l’entreprise de presse. De grandes entreprises s’occupent de la formation professionnelle et protègent les reporters de la concurrence, en les intégrant à leur marché du travail interne et en contrôlant l’accès aux sources permettant l’exercice de l’activité. En retour, elles attendent des reporters un engagement fort et l’acceptation d’une appropriation de leur travail par l’entreprise. Ces éléments forment la logique organisationnelle du journalisme japonais.Le premier objectif de cette thèse est de décrire les principaux traits de ce modèle, tout en montrant comment coexistent des éléments relevant d’une logique de métier. Le second est d’analyser les conséquences de deux grands mouvements. Propre à l’industrie de la presse, le premier concerne l’évolution du lectorat et les transformations éditoriales auxquelles procèdent les entreprises afin d’y répondre. Le second, qui touche plus largement le monde du travail japonais, renvoie aux transformations de la place de l’entreprise dans la société.Des observations menées pendant trois ans au sein de la rédaction du journal, des entretiens qualitatifs et l’analyse de données statistiques d’origine institutionnelle permettent d’analyser les carrières et la division du travail, et de voir par quelles évolutions concrètes se traduit l’effritement de la logique organisationnelle.

    Tambadian Dembélé, L'égal accès des femmes et des hommes à la vie politique en France et au Sénégal, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Bernard Dolez, membres du jury : Julie Benetti (Rapp.), El Hadji Mbodj  

    À la suite de l’adoption par les institutions internationales des instruments juridiques invitant les États parties à prendre des mesures positives pour favoriser une meilleure participation des femmes à la gestion des affaires publiques, la France et le Sénégal adoptèrent des lois en faveur d’une meilleure participation des femmes à la vie politique. Les premières lois adoptées se heurtèrent à la censure des juges constitutionnels. C’est alors que des revendications naissent pour réviser la Constitution afin d’y introduire le principe de parité. Ils aboutirent à l’introduction dans la Constitution du principe d’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives et à la mise en œuvre de ce principe. En plus, ce principe a été étendu et mis en œuvre dans les domaines des responsabilités sociales et professionnelles en France. Cette thèse porte sur les tenants et les aboutissants de cette solution principe. La première partie analyse les discours des partisans et des adversaires de la parité ainsi que les raisons pour lesquelles les constituants ont souscrit aux révisions constitutionnelles. La deuxième partie traite la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles. Sont mis en lumières dans cette partie, les rythmes suivis, les difficultés rencontrées et les résultats atteints. La thèse aboutit à la conclusion que la pratique du droit est fonction des contingences internes de chaque pays. Il n’en demeure pas moins que nous avons pu dégager des lois générales qui pourront gouverner l’affirmation et la réalisation du droit.

  • Emmanuelle Yvert, Des mobilisations victorieuses sans mouvement social. La construction de la cause de l’homoparentalité et sa traduction législative en France (1986-2013), thèse soutenue en 2021 à université ParisSaclay sous la direction de Benoit Bastard et Violaine Roussel, membres du jury : Laure Bereni (Rapp.), Érik Neveu (Rapp.), Lilian Mathieu  

    Cette thèse porte sur la construction de la cause de l’homoparentalité en France. Elle retrace le processus politique qui a conduit à son institutionnalisation, depuis l’émergence de cette question à la fin des années 1980 jusqu’à sa traduction en droit en 2013 avec l’adoption de la loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels. Située au croisement de la sociologie des mobilisations et de la sociologie de l’action publique, cette thèse s’emploie à analyser les mobilisations qui ont conduit au succès politique de la cause homoparentale. Malgré l’absence de mouvement social, le peu de personnes mobilisées et la forte illégitimité de l’homoparentalité dans les années 1990, la thèse montre que le déploiement de mobilisations dans les champs associatif, académique, judiciaire, médiatique et politique, a conduit à l’institutionnalisation de la question homoparentale dans ces différents espaces et une transformation relativement rapide des représentations et des règles juridiques de la parenté. L’analyse de ces mobilisations sectorielles permet de dégager ce que la construction du problème homoparental et les solutions adoptées par le législateur doivent aux formes de mobilisations qui l’emportent et aux dispositions de celles et de ceux qui les produisent.This thesis focuses on the construction of the cause of gay and lesbian parenthood in France. It traces the political process that led to its institutionalization, from the emergence of this issue in the late 1980s to its translation into law in 2013 with the adoption of the law opening marriage and adoption to homosexual couples. Situated at the intersection of the sociology of mobilizations and the sociology of public action, this thesis seeks to analyze the mobilizations that led to the political success of the homoparental cause. Despite the absence of a social movement, the small number of people mobilized and the strong illegitimacy of gay and lesbian parenthood in the 1990s, the thesis shows that the deployment of mobilizations in the associative, academic, judicial, media and political fields led to the institutionalization of the same-sex parenting issue in these different spaces and to a relatively rapid transformation of the representations and legal rules of parenthood. The analysis of these sectoral mobilizations allows us to identify what the construction of the homoparental problem and the solutions adopted by the legislator owe to the forms of mobilizations that prevail and to the dispositions of those who produce them.