Julien Weisbein

Professeur
Science politique.
Sciences Po Toulouse

Laboratoire des Sciences Sociales du Politique
  • THESE

    Construire la citoyenneté européenne : les mobilisations associatives autour de l'intégration communautaire, soutenue en 2001 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Pascal Perrineau 

  • Julien Weisbein, Dossier préparé en vue de l'obtention de l'habilitation à diriger des recherches en science politique, 2023, 59 p. 

    Julien Weisbein, Samuel Hayat, Introduction à la sociohistoire des idées politiques, De Boeck supérieur, 2020, Ouvertures politiques, 255 p.  

    "Cet ouvrage est un manuel d'introduction à la sociologie politique, qui entend être lisible aussi bien par un public déjà sensibilisé aux sciences sociales que par de complets débutants. Le parti pris est d'adopter une forme souple, concise et simple, se rapprochant d'un véritable cours, qui expose et enchaîne de façon logique les notions fondamentales de la sociologie politique en les assortissant d'exemples variés et en les liant aux références essentielles de la discipline. L'ouvrage examine successivement les cadres de l'activité politique (Qu'est-ce que le pouvoir politique ? Qu'est-ce que l'État ? Quels sont les grands types de régimes politiques ?), avant de se tourner vers les principaux acteurs de la vie politique démocratique (les citoyens, les partis politiques, les « professionnels » de la politique, l'opinion publique), puis examine les grands types de pratiques politiques en démocratie (le vote, les mouvements sociaux, l'action publique). Il propose au final un tableau général d'une discipline scientifique devenue de plus en plus centrale dans l'analyse et la compréhension des phénomènes politiques. Cet ouvrage intéressera les étudiants, chercheurs et enseignants des 1er, 2e et 3e cycles en science politique et en droit constitutionnel.", [éditeur]

    Julien Weisbein, Sylvia Becerra, Michèle Lalanne (dir.), Faire face aux risques dans les sociétés contemporaines, Octarès éditions, 2016, Collection Le travail en débats ( Série Colloques & Congrès ), 274 p. 

    Julien Weisbein, Romain Pasquier, Vincent Simoulin (dir.), La gouvernance territoriale: pratiques, discours et théories, LGDJ, 2013, Droit et société ( Classics ), 330 p. 

    Julien Weisbein, Frédéric Mérand, Introduction à l'Union européenne: institutions, politique et société, De Boeck, 2011, Ouvertures politiques, 263 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Un manuel concis et didactique décrivant les politiques, les institutions et la société que l'Union européenne a façonnées ainsi que le jeu politique des acteurs de plus en plus nombreux, qui « font l'Europe » au quotidien. L'Union européenne, « objet politique non identifié » ? On peut s'étonner devant cette organisation singulière, privée de l'usage de la violence légitime, peu dotée de moyens, reposant sur un équilibre sophistiqué mais fragile d'institutions et de règles. Pourtant, le jeu politique européen attire un nombre croissant d'acteurs alors que des pans entiers de l'action publique des États membres ont été recomposés au cours des soixante dernières années. Plus que jamais, l'Union européenne suscite des réactions passionnées au sein des opinions publiques, de soutien comme de défiance. Ce manuel porte une attention particulière aux controverses qui jalonnent l'histoire de l'intégration européenne. Décrivant les politiques, les institutions et la société que l'Union européenne a façonnées, l'ouvrage aborde le jeu politique européen à travers les acteurs qui, à Bruxelles ou ailleurs, « font l'Europe » au quotidien. Animé par une démarche pluraliste, il introduit le lecteur à l'état de la littérature scientifique et des débats théoriques en études européennes."

    Julien Weisbein, Xabier Itçaina (dir.), Marées noires et politique: gestion et contestations de la pollution du Prestige en France et en Espagne, L'Harmattan, 2011, Logiques politiques, 294 p. 

    Julien Weisbein, Romain Pasquier, Vincent Simoulin (dir.), La gouvernance territoriale: pratiques, discours et théories, L.G.D.J., 2007, Droit et société ( Série Politique ), 235 p. 

    Julien Weisbein, Romain Pasquier, Andy Smith (dir.), L'Europe au microscope du local, l'Harmattan, 2004, 136 p. 

    Julien Weisbein, L' identité régionale comme ressource politique: l'exemple du vote breton au référendum de Maastricht, 1995 

  • Julien Weisbein, Isabelle Duvernoy, Mélanie Gambino, Patricia Panegos, « Les espaces naturels et agricoles entre tensions et articulations métropolitaines », in Fabrice Escaffre (dir.), L’habitabilité métropolitaine en question. Recompositions résidentielles et articulations des activités agricoles en territoire toulousain, Autrement, 2023, pp. 61-92   

    Julien Weisbein, Romain Pasquier, « L'Europe au quotidien », in Antonin Cohen, Bernard Lacroix et Philippe Riutort (dir.) (dir.), Nouveau manuel de science politique, la Découverte, 2009, pp. 651-664 

  • Julien Weisbein, « Dans l’atelier de la  surfonomie  », 2022  

    Introduction La « surfonomie » (de l’anglais surfonomics, contraction de surf et economics) est une méthode élaborée par des associations de protection de l’environnement issues du monde du surf pour attribuer une valeur monétaire aux vagues en déployant les marchés qui leur sont indirectement attachés. Il s’agit plus précisément de calculer leur « valeur non marchande », c’est-à-dire ce que les gens seraient prêts à payer pour en profiter en l’absence de droit d'entrée, contrairement aux wav...

    Julien Weisbein, « Le microscope a-t-il rouillé ? : L’analyse des effets infranationaux de l’intégration européenne, quinze ans après… », Politique européenne , 2018, n° ° 57, pp. 170-175   

    Julien Weisbein, Camille Mazé, Tarik Dahou, Anatole Danto, Emilie Mariat-Roy [et alii], « Knowledge and power in integrated coastal management. For a political anthropology of the sea combined with the sciences of the marine environment », Comptes Rendus Géoscience, 2017, n°67, pp. 359-368   

    Julien Weisbein, « Le microscope a-t-il rouillé ? L’analyse des effets infranationaux de l’intégration européenne, quinze ans après… », Politique européenne, 2017, n°57, pp. 170-175 

    Julien Weisbein, Claire Judde de Larivière, « Dire et faire le commun »: Les formes de la politisation ordinaire du Moyen Âge à nos jours, Politix, 2017, n°119, pp. 9-30   

    Julien Weisbein, « Défendre le littoral en croisant les expertises », 2016  

    Les espaces côtiers composent des entités géographiques singulières et complexes dans lesquelles la nature et la politique s’enchevêtrent tout particulièrement (Cloarec, Kalaora, 1994 ; Bodiguel, 1997 ; Bourgou, Miossec, 2010). « Dernière frontière » à dépasser (Virilio, 2013), supports de mythologies et de représentations diverses (Corbin, 2010), lieux d’aménités nombreuses, de pressions anthropiques croissantes et de ségrégations socio-spatiales (Deboudt,...

    Julien Weisbein, Camille Mazé, Olivier Ragueneau, Emilie Mariat-Roy, « Pour une anthropologie politique de la mer », Revue Internationale d’Ethnographie, 2015, pp. 189-202     

    Julien Weisbein, « Capter et (co)produire des savoirs sous contraintes : le tournant expert de Surfrider Foundation Europe », Politix , 2015, n° ° 111, pp. 93-117    

    Parce qu’il se focalise essentiellement sur le processus d’association entre scientifiques et non-scientifiques, le modèle de la coproduction de la science tend à homogénéiser dans un même espace social et cognitif des acteurs multiples et différents. Sans pour autant réinstaurer la nécessité d’une rupture avec le sens commun mais tout en gardant l’exigence de conserver l’hétérogénéité des acteurs à travers leur processus d’association, cet article est consacré à la façon dont l’association Surfrider Foundation Europe a investi le registre scientifique dans son répertoire militant. Il s’agit d’insister sur les asymétries de pouvoir ouvertes par le fait de se revendiquer de la science et ce, par la prise en compte des logiques du jeu politique (notamment la déstabilisation des réseaux de politiques publiques constitués sur la question littorale) et en considérant également les dimensions morales des activités de production et de mobilisation de connaissances spécialisées (saisies ici au sens du modèle des économies de la grandeur).

    Julien Weisbein, « La Fédération française des maisons de l'Europe (1960-2000) : La trajectoire d'un militantisme européen de terrain », Politique européenne , 2011, n° ° 34, pp. 37-62    

    Depuis sa création en 1961, la Fédération française des maisons de l’Europe (FFME) se fixe pour objectif d’informer les populations sur la construction européenne avant tout dans leur environnement proche, la ville, et entend ainsi décliner le processus d’intégration au prisme des espaces locaux. Elle occupe aujourd’hui une place importante au sein de la configuration formée autour de l’information européenne. L’analyse de la trajectoire de cette organisation montre néanmoins que cet objectif de mise en proximité de l’Europe a pu fluctuer, en raison de dynamiques internes (liées au réseau des Maisons de l’Europe) mais aussi d’interactions externes, tant nationales (avec les autres groupes militants de promotion de l’Europe comme le Mouvement européen ou bien l’Union pour une Europe fédérale) qu’internationale (avec la Fédération internationale des maisons de l’Europe ou bien avec les institutions communautaires). Mais surtout, l’intégration de la FFME au sein de la configuration des pouvoirs qui se tissent autour de Bruxelles correspond à l’abandon d’une attitude militante politisée autour du schème fédéraliste au profit d’un alignement sur une lecture neutre du processus d’intégration communautaire.

    Julien Weisbein, « Vers une sociologie pragmatique de l'Union européenne ? », Politique européenne , 2011, n° ° 33, pp. 263-276   

    Julien Weisbein, « L'Europe à contrepoint. : Objets nouveaux et classicisme théorique pour les études européennes », Politique européenne , 2008, n° ° 25, pp. 115-135    

    Cet article plaide un double renversement par rapport aux modalités parfois routinisées de construction des objets de recherche au sein des European studies : un choix plus ouvert, voire imaginatif de terrains empiriques (qui peuvent dépasser le périmètre de compétence de l’UE et qui ne soient pas obligatoirement de nature politique) ; et l’utilisation de concepts, de problématiques et de notions classiques de la sociologie (comme la notion empruntée à Norbert Elias de configuration pour analyser les phénomènes relevant de la problématique de l’européanisation). A cette double condition, on peut ainsi établir une logique de contrepoint – c’est-à-dire de dialogue, d’enrichissement, de clarification et non d’opposition – avec les travaux menés par les spécialistes de l’intégration européenne.

    Julien Weisbein, « La marée noire du prestige au prisme des mobilisations de protestation en France et en Espagne. : Une crise locale a focale Europeenne – et inversement ? », Politique européenne , 2005, n° ° 17, pp. 196-199   

    Julien Weisbein, « Laboratoires du constitutionnalisme européen. Expertises académiques et mobilisations politiques dans la promotion d'une Constitution européenne », Droit et société , 2005, n° °60, pp. 353-369    

    Cet article entend restituer l’articulation entre mobilisations politiques et sa-voirs académiques dans la promotion d’une Constitution européenne. En s’appuyant sur une analyse de l’expertise produite par tous ces laboratoires du constitutionnalisme européen que sont les comités de réflexion, commissions parlementaires, mouvements fédéralistes et autres think tanks, en pointant l’activité de différents entrepreneurs académiques de la cause constitution-nelle européenne, aussi bien dans sa genèse transnationale que dans ses usa-ges nationaux, cet article entend notamment s’interroger sur le rôle des pro-fessionnels du droit dans les transformations contemporaines du « champ du pouvoir » européen.

    Julien Weisbein, « L'europe au microscope du local. Manifeste pour une sociologie politique de l'intégration communautaire. », Politique européenne , 2004, n° ° 12, pp. 5-21   

    Julien Weisbein, « L'Europe comme cause politique proche ? : Contestation et promotion de l'intégration communautaire dans l'espace local », Politique européenne , 2004, n° ° 12, pp. 84-104    

    Dans la production scientifique, l’Europe au local se décline la plupart du temps selon le prisme de la compétition des territoires, notamment au niveau régional, plus rarement à l’échelle des villes ou des communes. De plus, le processus d’intégration communautaire n’y est saisi que comme un objet fini et exogène, analysé sous le seul angle des réajustements stratégiques opérés par les acteurs locaux, sans que ces derniers ne se mobilisent autour d’une certaine conception de ses contours. Cet article entend donc analyser sociologiquement les entreprises locales de contestation et de promotion de la construction européenne dans deux territoires particuliers, le marais de Brière et la ville de Toulouse.

    Julien Weisbein, « Sociogenèse de la  société civile européenne  », Raisons politiques , 2003, n° 10, pp. 125-137    

    Résumé Construction composite, la « société civile européenne » procède d’abord, dans l’arène académique, de la déclinaison sur la problématique de l’intégration communautaire du concept de « société civile » pour traduire, en fonction des disciplines qui l’utilisent, l’agrégation croissante des sociétés nationales dans un marché de plus en plus décloisonné, le bénéficiaire d’un ensemble de normes juridiques supranationales ou bien la matrice d’une identité politique postnationale pour l’Europe. Elle est également une construction administrative dont les linéaments sont posés à travers un ensemble de textes communautaires ou de pratiques institutionnelles de la part de la Commission ou du Parlement européen. Mais surtout, la « société civile européenne » est un construit social, opéré dans les années 1990, par des réseaux associatifs bruxellois comme, par exemple, le Forum permanent de la société civile.

    Julien Weisbein, « Le lobbying associatif à Bruxelles entre mobilisations unitaires et sectorielles », Revue internationale de politique comparée , 2002, n° 9, pp. 79-98    

    L’européanisation de l’action collective met en lumière l’émergence de mobilisations “par le bas” autour de l’Union européenne. Parmi les acteurs de plus en plus impliqués à l’échelle communautaire figurent en effet des groupes organisés autour d’“intérêts publics”. Ici, la structuration européenne du secteur associatif est analysée du point de vue de deux réseaux concurrents qui s’en veulent les porteparole: le Comité européen des associations d’intérêt général (CEDAG) et European Citizens’ Action Service (ECAS). Àtravers les stratégie de ces deux organisations, essentiellement concentrées sur la production d’expertise, se dessinent en fait deux visions des rapports entre les associations et les pouvoirs publics communautaires, la première proche du paradigme néo-corporatiste de médiation des intérêts sociaux et la seconde plus conforme au paradigme pluraliste.

    Julien Weisbein, « Le militant et l'expert : les associations civiques face au système politique européen », Politique européenne , 2001, n° ° 4, pp. 105-118    

    Autres caractérisées par des stratégies visant à fonder leur légitimité sur la démonstration quantitative du nombre de leurs militants, ou de leur public réfbentid et sur la défense de normes éthiques ou idéologiques, les associations ont progressivement découvert l'importance, dans leur travail poétique, de l'expertise destinée aux pouvoirs publics. Le contexte de VUE renforce d'autant plus cette mutation, comme l'illustrent les associations établies à l'échelle européenne. Ceci découle aussi bien des caractéristiques du système politique de l'Union (à la fois ouvert aux associations et fortement contrariant pourleursmodalités d'intervention) que de la faible capacité de ces gmupes a produire des mobilisations sociales. De mène, le primat fonctionnel de l'expertise dans le trouai militant semble illustrer une mutation de la démocratie européenne qià se jouerait autour du suffrage universel mais égdement de l'utilisation politique de la norme de drok.

    Julien Weisbein, « Les mobilisations autour de la citoyenneté de l'Union : L'exemple des  associations européennes  », Politique européenne , 2001, n° ° 2, pp. 111-114    

    Les études européennes, après s’être longtemps enfermées dans un conflit académique entre théories néo-institutionnalistes et intergouvernementalistes, ont été récemment renouvelées par la problématique de la gouvernance. Cette dernière suggère notamment que le processus politique européen est complexe, multicentré et s’ouvre de plus en plus à des acteurs nouveaux. Parmi ceux-ci, la question de la pertinence de l’action européenne des groupes d’intérêt public (dont les mobilisations, liées à une cause, visent à l’obtention de biens non matériels qui ne soient pas exclusifs à leurs membres) se pose de plus en plus, notamment pour comprendre les mutations politiques que connaît l’Union européenne et dont témoigne le succès des recherches concernant la notion d’ « espace public européen ».

  • Julien Weisbein, Mélanie Gambino, Isabelle Duvernoy, Patricia Panegos, Représentations et pratiques des espaces naturels en contexte métropolitain toulousain, PUCA, 2020, 2 p.   

  • Julien Weisbein, « Le droit : une arme au service du vivant ? », le 11 décembre 2023  

    Colloque organisé par l'Université de Rouen Normandie et Sciences Po Toulouse sous la direction scientifique de Anne-Sophie Denolle et Christel Cournil, sous le parrainage de la SFDE

    Julien Weisbein, « Radicalisation des mouvements écologistes ? », le 05 décembre 2023  

    Journée d'études organisée par le LASSP, SciencesPo, Université Toulouse Jean Jaurès coordonnée par Caroline Guibet Lafaye - Lisst, Laure Teulières - Framespa et Julien Weisbein - Lassp

    Julien Weisbein, « La fabrique d’un « droit climatique » au service de la trajectoire 1.5 », le 24 novembre 2020  

    Organisé par Science Po Toulouse, le LaSSP, la Mission Recherche Justice et Droit, IEJUC, le CDA, SFDE, la Fondation de l’Ecologie Politique, l'ATelier d’ÉCOlogie POLitique (ATECOPOL) et l’Association Notre Affaire à Tous.

    Julien Weisbein, « La confiance. Un dialogue interdisciplinaire », le 08 décembre 2017  

    Organisé sous la direction de Aurore Gaillet, Nicoletta Perlo et Julia Schmitz

    Julien Weisbein, Xabier Itçaina, Stéphane Cadiou, Romain Pasquier, « La marée noire du Prestige au prisme des mobilisations de protestation en France et en Espagne : une crise locale à focale européenne et inversement ? », Journée d'études "Saisir l'Europe par le bas : pour une sociologie localisée des phénomènes d'européanisation", Toulouse, le 10 juin 2005 

  • Julien Weisbein, La frontière européenne à l'épreuve d'une crise environnementale : gestion et contestation de la marée noire du Prestige en France et en Espagne / Julien Weisbein 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Herry Malo, Verdir la société : les organisations environnementales nationales à la croisée des champs, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 en co-direction avec Romain Pasquier, membres du jury : Simon Persico (Rapp.), Johanna Siméant-Germanos (Rapp.), Nathalie Berny et Michel Grossetti  

    Cette thèse s'intéresse à l'espace social formé par les associations et les fondations environnementales nationales. En articulant méthodes qualitative (entretiens, corpus documentaire) et quantitative (analyse des réseaux sociaux), elle étudie selon quelles modalités et sous quelles conditions ces organisations parviennent, individuellement et en tant qu'espace, à créer des dynamiques d'autonomisation face aux hétéronomies historiques qui les caractérisent. À travers une approche structurale, elle montre que cet espace éclaté s'organise en deux pôles. Alors que le premier rassemble des organisations qui valorisent des formes d'autonomie vis-à-vis des champs limitrophes (administratif, économique, syndical, scientifique et reste du monde associatif), celles du second pôle revendiquent l'ouverture de l'espace comme moyen d'accomplir leur mission sociale, en l'occurrence accompagner ces champs dans leur transition écologique. Pour l'ensemble des organisations, les relations avec les champs externes sont vectrices d'injonctions qui viennent contraindre leur action, et particulièrement les dynamiques de coopération. Sous certaines conditions, elles parviennent toutefois à se saisir de ces multiples allégeances comme d'une ressource qui vient renforcer leur capacité d'action stratégique. Le croisement de cette pluralité de contraintes et des capacités d'action différenciées des organisations favorisent le maintien d'une diversité des modèles organisationnels. En faisant discuter théorie des champs, analyse structurale et néo-institutionnalisme en sociologie des organisations, ce travail contribue à l’étude des spécificités de l’action collective dans des espaces à l’autonomie faible et variable.

    Laura-Maria Parvu, L'aménagement urbain au défi du développement durable : dans les coulisses de la fabrique urbaine de Toulouse Métropole, thèse soutenue en 2020 à Toulouse 1 en co-direction avec Jean-Michel Eymeri-Douzans  

    Dans cette thèse, nous avons cherché à ouvrir la « boîte noire » du très vaste domaine de recherche consacré au « développement urbain durable » en essayant d’y apporter notre propre éclairage à travers l’analyse issue de notre immersion, dans le cadre d’un contrat CIFRE, au sein d’une institution en quête de la durabilité, la métropole toulousaine. Pour ce faire, nous avons choisi comme porte d’entrée la notion d’ « incertitude » qui semble le mieux définir les politiques de durabilité notamment la notion de « ville durable » que nous avons interrogée sous différents aspects. L’ensemble de notre recherche montre à quel point les questions de traduction de la thématique globale du « développement durable » (qui consiste à adapter à la singularité d’un territoire des préceptes généraux produits dans des arènes éloignées) interpellent les acteurs de Toulouse Métropole qui, bon gré malgré, continuent leur chemin vers la durabilité à travers le devenir métropolitain de cette institution.

    Mélanie Villeval, Evaluation et transférabilité des interventions de réduction des inégalités sociales de santé : un programme de recherche interventionnelle, thèse soutenue en 2015 à Toulouse 3 en co-direction avec Thierry Lang  

    Les inégalités sociales de santé sont particulièrement élevées en France. Si leur réduction est reconnue comme un enjeu de santé publique majeur, les politiques sanitaires restent centrées sur le système de soins et la modification des comportements " individuels ". Les travaux en épidémiologie sociale permettent de mieux comprendre comment ces inégalités se construisent et s'enchaînent tout au long de la vie. Cependant, l'absence de connaissances solides sur les moyens d'agir sur ces déterminants limite le passage à l'intervention. De nombreuses interventions locales sont mises en œuvre mais restent souvent peu décrites, peu évaluées et peu transférées. La thèse s'inscrit dans le champ de la recherche interventionnelle en santé des populations. Dans la première partie, la vision classique séquentielle des programmes de santé publique est déconstruite au profit d'une approche plus systémique. Différents niveaux d'intervention sont présentés, des programmes d'éducation à la santé individuels aux évaluations d'impacts sur la santé (EIS) qui permettent d'agir sur les déterminants sociaux de la santé. A partir d'une critique de l'essai expérimental, d'autres approches évaluatives sont présentées, basées sur une revue de la littérature sur l'" évaluation de programme ", domaine peu développé en France. La seconde partie décrit les résultats d'une recherche sur la transférabilité des interventions, menées à partir du programme AAPRISS (Apprendre et Agir Pour réduire les Inégalités Sociales de Santé). Un modèle visant à décrire les interventions en distinguant leurs " fonctions clés " (potentiellement standardisables et transférables) et leur implémentation, pouvant varier selon les contextes, a été développé à partir de différents projets de prévention inclus dans le méta-programme AAPRISS. Il repose sur l'hypothèse qu'une meilleure description des interventions, basées sur une distinction entre éléments transférables et éléments adaptatifs, constitue un prérequis à son évaluation et son potentiel transfert, et repose sur une co-construction entre professionnels et chercheurs. Dans une troisième partie, ce modèle est utilisé pour le programme AAPRISS lui-même. Les dynamiques d'échange de connaissance et de co-construction intersectorielle et interdisciplinaire sur lesquelles il repose sont analysées. La complexité des déterminants conduisant aux ISS plaide pour des programmes qui revisitant les projets existants plutôt que la création d'une nouvelle intervention visant à les réduire. Mieux comprendre comment fonctionnent ces projets et pouvoir reproduire des processus à même d'agir sur les ISS est essentiel.

  • France Daupras, Envisager la vigilance crues comme système organisationnel : les conditions de sa robustesse en territoires inondés dans le bassin Adour-Garonne (Sud-Ouest de la France), thèse soutenue en 2015 à Toulouse 2 sous la direction de Jean-Marc Antoine, membres du jury : Richard Laganier (Rapp.), Helga-Jane Scarwell (Rapp.), Isabelle Ruin et Sophie Sauvagnargues  

    Malgré les améliorations portées à la détection des crues, à leurs prévisions et au perfectionnement des technologies de communication ces vingt dernières années, les systèmes d’alerte aux inondations restent soumis à des vulnérabilités et des incertitudes inhérentes à leur fonctionnement. En s’intéressant plus particulièrement au dispositif de Vigilance crues, ce travail questionne la manière dont les acteurs impliqués dans ce dispositif sociotechnique s’adaptent aux incertitudes et vulnérabilités auxquelles ils sont soumis. Ce travail s’appuie notamment sur le développement d’un modèle centré sur la notion de robustesse. D’une part, celui-ci permet de mieux saisir les processus qui conditionnent l’atteinte de l’objectif d’anticipation et d’amélioration de l’action collective organisée au cours d’une inondation. D’autre part, cette approche, en combinant les capacités à faire face des acteurs et les vulnérabilités du système, questionne les conditions socio-spatiales de la robustesse de la Vigilance crues au quotidien, i.e. en dehors des périodes de crues. Notre méthodologie repose sur plus de cent cinquante entretiens auprès des acteurs du système de vigilance dans le bassin Adour-Garonne. Il est ainsi démontré que la robustesse de ce système dépend (1) de la capacité des acteurs à faire face aux incertitudes et de leurs connaissances territoriales ; (2) de la mise en œuvre d’une approche intégrée qui tient compte des savoirs vernaculaires et des savoirs techniques ; (3) de rencontres régulières entre maires, services de gestion de crise et prévisionnistes, en particulier dans le cadre d’exercices inondation. Ainsi, se développent la confiance entre acteurs, l’apprentissage collectif et le renforcement de l’action collective en situations de crise.

    Claire Bouteloup, Agir pour la reconnaissance du dommage écologique des marées noires : attachements, stratégies et justification. Cas de l'Amoco Cadiz et de l'Erika, thèse soutenue en 2015 à Paris AgroParisTech sous la direction de Laurent Mermet, membres du jury : Franck-Dominique Vivien (Rapp.), Laura Centemeri (Rapp.), Anne-Caroline Prévot-Julliard et Laurent Thévenot  

    En quarante ans, la Bretagne a subi en moyenne un naufrage de pétrolier tous les cinq ans. A chaque marée noire, le dommage écologique génère des mobilisations massives, des controverses sur la scène publique et la remise en cause des dispositifs de régulation. Malgré son évidence sensible, ni le régime international d'indemnisation (FIPOL) ni le Droit national n'intègrent l'atteinte environnementale comme motif supplémentaire de responsabilité financière pour les opérateurs. Les dommages de la pollution sont pris en compte à travers, d'un côté, les préjudices économiques et matériels et, de l'autre, les dommages purs à la biodiversité, sous la forme d'actions de restauration des milieux naturels. Les critiques pointent la faiblesse de la dissuasion : les coûts d'une marée noire pour les acteurs du transport maritime pétrolier sont considérés dérisoires au vu des profits et donc peu incitatifs à des comportements plus prudents. Elles réclament également la reconnaissance des dommages écologiques par le Droit, qui ouvrirait la possibilité de conséquences juridiques et économiques concrètes aux faits de pollutions et l'indemnisation des atteintes à l'environnement.Cette recherche s'intéresse aux processus de changement vers la reconnaissance des dommages écologiques des marées noires. Il ne s'agit pas de questionner l'efficacité de la prise en compte des dégradations environnementales par le dispositif de gestion ou les voies juridiques susceptibles de soutenir son intégration dans le Droit - déjà largement explorées - mais d'étudier les réalités du dommage écologique et d'analyser les actions de changement mises en oeuvre par des acteurs pour susciter leur reconnaissance. Cette analyse est conduite à partir de deux cas d'étude, la marée noire de l'Amoco Cadiz (1978) et celle de l'Erika (1999).Nous explorons une voie alternative et élargie de compréhension des atteintes de la marée noire, en considérant que la marée noire endommage aussi des relations plurielles entre hommes et environnement. Grâce à la sociologie pragmatique développée par Thévenot dans L'action au pluriel (2006) nous montrons les réalités plurielles du dommage écologique en termes d'attachements d’hommes à des non humains, que ni la description des écologues, ni celle des attachements de type marchand ne parviennent à saisir. Par ailleurs, à partir d'une analyse stratégique de la gestion de l'environnement (Mermet et al., 2005), nous étudions la manière dont les acteurs élaborent l'action de changement et comment celle-ci porte le dommage écologique. Nous nous intéressons tout particulièrement à la manière dont les enjeux de l'action induisent certains choix de qualification du dommage au tribunal.La recherche propose ainsi de nouvelles connaissances sur le dommage écologique, qui pourraient en renouveler la définition (intérêt théorique). Questionner les atteintes aux attachements pourrait également ouvrir une voie intéressante pour soutenir de nouvelles formes de justification sur la scène publique et favoriser la reconnaissance juridique des dommages écologiques (intérêt opérationnel). Enfin, elle articule deux cadres de pensée jusque-là disjoints en sciences humaines et qui se révèlent complémentaires. En donnant à voir les réalités plurielles, individuelles et collectives, des dynamiques environnementales, cette recherche propose d'enrichir la compréhension de la mise en oeuvre d'une action de changement au-delà des analyses de l'action collective (Cefaï, 2007).