Mariannick Bourguet-Chassagnon

Maître de conférences
Droit public.
IAE Nancy School of Management

Institut de Recherches sur l'Évolution de la Nation et de l'État

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • En détachement au T.A. de Versailles
PUBLICATIONS
  • THESE

    La justice et le régime de Vichy : contribution à la notion d'indépendance en droit public français, soutenue en 2005 à Reims sous la direction de Michel Degoffe et Antoine Astaing 

  • Mariannick Bourguet-Chassagnon, Michel Degoffe, Antoine Astaing, La justice et le régime de Vichy: contribution à la notion d'indépendance en droit public français,, 2005, 653 p.  

    L'étude concerne la Justice en France de 1940 à 1944. L'indépendance organique de la magistrature a été supprimée par le gouvernement de Vichy dès juillet 1940, notamment par la suspension de l'inamovibilité, a h de tramformer les magistrats en partisans du régime. 11 cherche aussi à juguler le pouvoir d'interprétation des juridictions, grâce à des lois pénales rétroactives et à des juridictions d'exception. De leur côté, les autorités d'occupation ne respectent pas la règle non bis in idem et favorisent la compétence des juridictions militaires allemandes, au mépris de l'autorité de la chose jugée, dans le but d'aggraver la répression pénale des faits de résistance. Cependant, le Gouvemement français entend sauvegarder les apparences de I'Etat de droit et préserve, en droit, le principe de Justice déléguée, et donc l'indépendance fonctionnelle des magistrats. De ce fait, un ordre adressé par le Garde des Sceaux a des magistrats du siège demeure illégal, comme l'illustre la fameuse affaire de la section spéciale de Paris. En outre, le pouvoir d'interprétation des magistrats subsiste, faute pour le gouvernement d'avoir rétabli le référé législatif. Ainsi la puissance de juger des juridictions d'exception est accrue par l'absence de motivation des arrêts et la suppression des voies de recours, ce qui, paradoxalement, a parfois perrnis l'émergence de décisions non conformes aux voeux du Gouvemement. En revanche, le maintien de la procédure de droit commun pour les juridictions ordinaires limite les possibilités d'interprétation des lois antisémites.