• THESE

    Le recours collectif au droit comme stratégie : l'action des syndicats et des "patronati" en France et en RFA, en matière de libre circulation des travailleurs communautaires, soutenue en 1991 à Montpellier 1 sous la direction de Michel Miaille 

  • Christopher Pollmann, Le totalitarisme informatique, Editions Le Bord de l'eau, 2024, Altérité critique, 147 p.    

    Chacun s’est déjà énervé contre les défauts informatiques, à l’instar du site Internet des Pages blanches qui, en confondant nom et prénom, ne permet pas de trouver une personne au patronyme répandu. Mais la fascination des écrans, au "design persuasif" conçu par Brian Fogg, rend la critique inaudible. Pour y remédier, Christopher Pollmann confronte son expérience de décennies passées devant l’ordinateur aux regards croisés des sciences humaines et de la philosophie. Il s’appuie sur Hannah Arendt montrant que dans le totalitarisme, l’être humain est rendu "superflu ". Or, c’est précisément ce que font le GPS, la traduction automatique, la gestion d’un réseau d’amis sur Facebook, la confection de la série House of cards par calculs statistiques et d’innombrables autres exploits : ils nous dépouillent de notre subjectivité humaine. En mécanisant le langage, l’informatique transforme la société en une fourmilière commandée par des phéromones numériques. Sollicitant notre attention partout et à tout moment, elle exerce par ailleurs une emprise totale et ravageuse : la soumission croissante à la vitesse électrique est toujours plus incompatible avec nos besoins biologiques et psychologiques et crée une fragile monoculture humaine à l’échelle planétaire. Et les ambitions d’automatiser la vie sociale débouchent sur sa complexification algorithmique et sa paralysie bureaucratique, au sens étymologique d’un pouvoir du bureau et de l’écrit.

  • Christopher Pollmann, « "My Home is a Planet". The Totalizing and Monotonizing Expansion of Individual and Collective human Life », in Soraya Nour Sckell ad Damien Ehrhardt (Ed.) (dir.), To Grasp the Whole World: Politics and Aesthetics Before and After Alexander von Humbolt, Duncker & Humblot, 2022 

    Christopher Pollmann, « Globalisation et atomisation »: Des confins ancestraux aux frontières individualisées : le droit, le temps et l'argent [ici avec bibliographie internationale sur les frontières et autres limites avec plus de 700 entrées, mise à jour le 2.12.2013], in Jean-Luc Deshayes & Didier Francfort (dir.), Du barbelé au pointillé : les frontières au regard des sciences humaines et sociales, Presses univ. de Nancy, 2010   

    Christopher Pollmann, « Accumulation, accélération et individualisme juridique »: Droit, société et politique dans l'emballement du monde, in Jean-Louis AUTIN & Laurence WEIL (dir.), Le droit figure du politique. Études offertes au professeur Michel Miaille, Université de Montpellier I, 2008   

  • Christopher Pollmann, « Le non-procès de la violence néonazie. En Allemagne, police et justice en eau trouble. », Le Monde Diplomatique, Le Monde, 2019 

    Christopher Pollmann, « The role of human rights for the construction of personal identity. », The Journal of Human Rights, , 2019, n°1 

    Christopher Pollmann, « La Modernité, victime de son triomphe ? Projet de recherche avec appel à participation. », La Revue du MAUSS, La Découverte / Mouvement anti-utilitariste dans les sciences sociales (MAUSS), 2017 

    Christopher Pollmann, « Les attentats du 11 septembre 2001 : Technologie, individualisme, capitalisme suicidaire », Lampe-tempête, , 2013, n°102013     

    Christopher Pollmann, « Entre (im)puissance divine et énergie marchande : de l'État-proprietaire à l'État-gérant.Article de recension sur Hugues Rabault, L’État entre théologie et technologie. Origine, sens etfonction du concept d’État, L’Harmattan : Paris 2007 », Revue de la Recherche Juridique - Droit prospectif, Presses Universitaires d'Aix-Marseille (PUAM) , 2009   

    Christopher Pollmann, « Identité personnelle et droit »: L'individu contemporain érigé en dieu et sommé de réussir, Revue du MAUSS, Le Bord de l'eau, 2008, p. 299 

    Christopher Pollmann, « Un manifeste pour l'individualisme mondialisé, article sur : Thomas M. Franck, The Empowered Self. Law and Society in the Age of Individualism, Oxford Univ. Press 2001 », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, Librairie générale de droit et de jurisprudence (LGDJ) - Lextenso éditions , 2005, n°59   

    Christopher Pollmann, « De l'obligation de 'mêmeté' à la maximisation de soi »: article sur : Jacqueline Pousson-Petit (dir.), L'identité de la personne humaine. Etude de droit français et de droit comparé, 1001 p., Bruylant : Bruxelles 2002, Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, Librairie générale de droit et de jurisprudence (LGDJ) - Lextenso éditions , 2004, n°5657 

    Christopher Pollmann, « Pas de capitalisme sans Etats ! »: La mondialisation entre le droit et la force, entre les Etats et les multinationales, Revue de la coopération transfrontalière, , 2003, n°422003, pp. 1-8   

    Christopher Pollmann, Hugues Rabault, « La fonction psychique du droit : l’imaginaire juridique entre individu et collectif », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, Librairie générale de droit et de jurisprudence (LGDJ) - Lextenso éditions , 2002, n°50 

    Christopher Pollmann, « Individualisme, double mesure, pathos moral »: Une critique des droits humains illustrée par les idées d'écrivains et de philosophes, La Revue de la coopération transfrontalière, , 2001, n°29, pp. 22-29   

    Christopher Pollmann, Jannis Milos, « Nationalisme, forme politique du capitalisme : l'exemple de la Grèce. Interview de Jannis Milos par Christopher Pollman », Paris : Editions rationalistes et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 45-57    

    Pollmann Christopher, Milos Jannis. Nationalisme, forme politique du capitalisme : l'exemple de la Grèce. Interview de Jannis Milos par Christopher Pollman. In: Raison présente, n°123, 3e trimestre 1997. Politique, nouveaux enjeux. pp. 45-57.

    Christopher Pollmann, « Entre le poids des précédents et les intérêts financiers : l'évolution du concept d'égalité », RTDEur. Revue trimestrielle de droit européen, Dalloz , 1991, n°01, p. 47   

  • Christopher Pollmann, Irvin D. Yalom, Et Nietzsche a pleuré, 2007, Paris : Editions rationalistes et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2008, pp. 140-142    

    Pollmann Christopher. Irvin D. Yalom, Et Nietzsche a pleuré, 2007. In: Raison présente, n°168, 4e trimestre 2008. Science et laïcité. pp. 140-142.

    Christopher Pollmann, Wetz Franz Josef, Die Würde der Menschen ist antastbar. Eine Provokation, 1998, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris : Librairie générale de droit et de jurisprudence et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2000, pp. 302-309    

    Pollmann Christopher. Wetz Franz Josef, Die Würde der Menschen ist antastbar. Eine Provokation, 1998. In: Droit et société, n°44-45, 2000. Justice et Politique (III). Les magistratures sociales. pp. 302-309.

    Christopher Pollmann, Rabault Hugues, L'interprétation des normes : l'objectivité de la méthode herméneutique, 1997 : Portée et limites de l'objectivation du pouvoir par le droit, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris : Librairie générale de droit et de jurisprudence et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1998, pp. 434-439    

    Pollmann Christopher. Rabault Hugues, L'interprétation des normes : l'objectivité de la méthode herméneutique, 1997 : Portée et limites de l'objectivation du pouvoir par le droit . In: Droit et société, n°39, 1998. Une sociologie non culturaliste de la norme en contexte arabe. pp. 434-439.

    Christopher Pollmann, Dimoulis Dimitri, Die Begnadigung in vergleichender Perspektive. Rechtsphilosophische, verfassungs- und strafrechtliche Probleme, coll. « Strafrechtliche Abhandlungen. Neue Folge », 1996, Librairie générale de droit et de jurisprudence, Paris : Librairie générale de droit et de jurisprudence et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 455-459    

    Pollmann Christopher. Dimoulis Dimitri, Die Begnadigung in vergleichender Perspektive. Rechtsphilosophische, verfassungs- und strafrechtliche Probleme, coll. « Strafrechtliche Abhandlungen. Neue Folge », 1996. In: Droit et société, n°36-37, 1997. On Side of a Dialogue. Exemples actuels de Socio-Legal Studies au Royaume-Uni. pp. 455-459.

  • Christopher Pollmann, François-Xavier Licari, Raphaël Déchaux, Discussion suite à la présentation du livre de C. Pollmann, "Le totalitarisme informatique", éditions Le Bord de l'eau, 2024, 2024 

    Christopher Pollmann, Une contre-révolution planétaire: Attentats du 11 septembre 2001 : conspiration islamiste ou nouveau Pearl Harbor ?, 2015 

    Christopher Pollmann, Covid-19 : La mondialisation s'achève dans sa mise en cause…: Entre “bio-totalitarismeˮ numérique et décroissance forcée   

    Christopher Pollmann, La mondialisation s’achève dans sa mise en cause... Covid-19 : Entre 'bio-totalitarisme' numérique et décroissance forcée., 2020 

    Christopher Pollmann, Sempiternelle querelle sur ‘le’ voile : Misères tragi-comiques de l’autoritarisme et du « symbolisme statique »…,, Éd. du Cerf 2019, 2019 

  • Christopher Pollmann, « Le totalitarisme informatique », le 07 novembre 2024  

    Conférence organisée dans le cadre des "Entretiens de l'IRENEE", avec l'IFG, Université de Lorraine

    Christopher Pollmann, « My home is the planet », The totalizing and monotonizing expansion of individual and collective human life, Lisbonne Spain (ES), le 04 décembre 2019 

    Christopher Pollmann, « Diminuer le refoulement éducatif pour éviter le défoulement meurtrier. Après Auschwitz, reconnaître la dimension affective de notre existence et apprendre la vie relationnelle. », Théorie critique des crises contemporaines, Cerisy, le 06 juin 2018 

    Christopher Pollmann, « L'étendue de l'inconscient individuel, facteur de conflit collectif : Pour un matérialisme psychologique », Colère, courage et création politique, Lausanne Switzerland (CH), le 01 janvier 2010   

    Christopher Pollmann, « Liberté, égalité, ambivalence », Les transformations du droit public, Brest, le 18 juin 2008   

  • Christopher Pollmann, Dans la décomposition informatique du lien social se révèlent les limites de l’aplatissement du monde par les écrans 

    Christopher Pollmann, Enseigner sans notes, diminuer la compétition éducative 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Johnny Anibaldi, Le paradoxe de l'individualisme juridiqueL'extension continue des droits subjectifs et la transformation du droit objectif, thèse en cours depuis 2024  

    Ce texte explore le paradoxe de l'individualisme juridique, en analysant l'évolution des droits individuels et leur impact sur la cohésion sociale et les structures démocratiques. Il part de l'idée d'individualisme juridique, née à la fin du XVIIIe siècle et incarnée par la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, où les droits fondamentaux expriment l'idée jusnaturaliste. Les droits subjectifs, qui permettent à un individu de revendiquer ses libertés contre l'État, incarnent cette vision où l'individu cherche à se protéger d'une autorité perçue comme oppressive. Toutefois, l'individualisation croissante de la société fragilise cet équilibre en introduisant des droits d'autodétermination jusque dans des domaines autrefois interdits, comme la disposition de son propre corps. La jurisprudence européenne, notamment, a permis la reconnaissance de droits qui incluent même la « jouissance de souffrances consenties ». Ce phénomène entraîne une contractualisation accrue de la société où l'individu devient créancier de l'État, plaçant la satisfaction de ses désirs au cœur de l'organisation sociale. Cela va de pair avec une « marchandisation » de l'existence et une montée en puissance du contrat au détriment de la loi. Alain Supiot qualifie cette dynamique de « soi pour loi », soulignant une logique marchande où le contrat est utilisé pour maximiser les intérêts personnels. La société subit également une horizontalisation des rapports sociaux et une procéduralisation de la justice, où la vérité juridique devient relative, ajustée aux circonstances du litige, et non plus fondée sur des normes générales. Cela affaiblit l'idée d'intérêt général et le principe d'égalité, tandis que le juge, autrefois gardien des normes, adopte une posture plus neutre, ajustant les règles plutôt qu'en imposant des normes. Le texte pose donc une question de fond : jusqu'à quel point l'extension des droits à l'autodétermination individuelle menace-t-elle les bases du vivre-ensemble ? L'individualisme juridique pourrait-il en venir à miner les fondements du droit objectif ? La première hypothèse étudiée est que cette transformation vers l'individualisation et la contractualisation du droit traduit un basculement de la recherche du bien commun vers une société centrée sur la réalisation individuelle. Le droit se transforme alors en un agencement technique et utilitaire, délaissant sa fonction prescriptive et normative. La seconde hypothèse examine les répercussions sur la démocratie et l'État. La fragmentation sociale que cette « société des individus » entraîne pourrait faire disparaître la notion de peuple ou de nation, rendant caduques certains principes constitutionnels, notamment la définition de la souveraineté nationale. Une société composée d'individus autonomes pourrait ainsi se désolidariser de la structure étatique et démocratique, réduisant l'idée de nation et de souveraineté au point d'en invalider les fondements.

    Beni Bobanga wawa, La part du droit dans la gestion du fait religieux en France, thèse en cours depuis 2020  

    Les sciences juridiques et d'autres disciplines s'interrogent parfois sur le rôle des textes de droit dans la naissance et l'évolution des politiques publiques. Vont-ils les déterminer, les refléter ou les consacrer? Cette question de théorie, de philosophie et de sociologie du droit sera examinée sur le terrain de la gestion, au cours des dernières décennies, du fait religieux en France. De tout temps, les pratiques religieuses ont en effet attiré l'intérêt et l'inquiétude des populations et nécessitent de ce fait l'intervention politique et reglémentaire de la puissance publique. Mais quelle est l'autonomie du droit dans cet engencement?

    Danial Rezai Shaghaji, Le pouvoir des États d'agir à l'encontre des violations des droits humains impératifs et des crimes de jus cogens survenus à l'extérieur de leur territoire, thèse soutenue en 2015 à Brest, membres du jury : Marcel Sinkondo (Rapp.), Dorothée Meyer (Rapp.), Mathieu Doat et Alan Hervé  

    Le droit international classique volontaire basé sur la notion absolue de la souveraineté étatique est remis en cause par l’émergence des règles impératives (jus cogens). A cet égard, la cristallisation des droits humains impératifs est le résultat du processus d’humanisation du droit international moderne où les règles impératives des droits humains de rangs supérieurs se situent au sommet. On peut estimer que l’acceptation des droits humains impératifs créée des obligations erga omnes de protection pour les États membres de la communauté internationale. Dans ce cadre, dans le cas de violations des droits humains impératifs, tous les États sont directement affectés, touchés et lésés par les violations en question et ont le droit d’agir. A cet effet, il nous semble que tous les États peuvent adopter des contre-mesures individuelles à l’encontre de l’État fautif, violateur des droits humains impératifs. Dans le cas de violations des droits humains impératifs, il nous paraît aussi que, sous certaines conditions, les États peuvent recourir à une intervention militaire à but humanitaire, même sans l’avis favorable du Conseil de sécurité des Nations Unies. Aussi, selon certaines conditions, les États peuvent fournir une aide humanitaire aux victimes des violations des droits humains impératifs survenues à l’extérieur de leur territoire, même sans le consentement de l’État territorial. Les États sont aussi tenus de réprimer les crimes de jus cogens commis à l’extérieur de leur territoire. Dans ce contexte, il nous semble que les États en appliquant la règle aut dedere aut judicare, peuvent poursuivre les étrangers suspectés d’avoir commis des crimes de jus cogens. Dans ce cadre, les États doivent appliquer la règle aut dedere aut judicare en respectant l’obligation de non refoulement afin de prévenir les violations des droits humains impératifs à l’étranger. Il nous paraît aussi que les États en appliquant la règle aut dedere aut judicare, doivent prévoir la compétence universelle des juridictions internes. A cet égard, les États peuvent exercer la compétence universelle à l’encontre des crimes de jus cogens commis à l’étranger par l’étranger et sur l’étranger. Dans ce cadre, il nous semble que les États peuvent exercer la compétence universelle absolue. A cet effet, un État peut déclencher une poursuite pénale à l’encontre de l’étranger suspecté d’avoir commis des crimes de jus cogens, même si ce dernier n’est pas présent et/ou en détention sur le territoire de l’État du for. Il nous semble aussi que, l’immunité des hauts représentants d’État, ainsi que les lois d’amnistie étrangères, ne peuvent pas empêcher l’État du for d’exercer la compétence universelle afin de protéger les intérêts généraux de la communauté internationale dans son ensemble.

  • Agnès-Catherine Ndongo Obama, Vers l'émancipation du régime de l'exécution des peines prononcées par les juridictions pénales internationales. L'épanouissement d'un droit international de l'exécution des peines, thèse soutenue en 2023 à Reims sous la direction de Marcel Sinkondo, membres du jury : David Cumin (Rapp.), Serge Sur, Alioune Sall et Sandrine Turgis  

    L’exécution des peines prononcées par les juridictions pénales internationales est assumée par les États volontaires. Devant les TPI, la CPI et les juridictions hybrides, le principe est celui de l’application du droit national sous le contrôle du juge international. L’État accepte d'assumer cette exécution dans le respect de ses obligations internationales. Dès lors, l’exécution des peines est le terrain de la confrontation du droit international pénal avec les ordres juridiques nationaux. La présente thèse s’attache au processus de construction d’un droit international de l’exécution des peines prononcées par les juridictions pénales internationales. Ce régime juridique original en devenir articule le droit international pénal aux droits pénaux internes selon une logique qui sauvegarde la souveraineté de l’État d’exécution sans affecter défavorablement l’applicabilité du droit international pénal. Alors qu’en principe le droit international est supérieur au droit interne, on doit admettre ici que les règles du droit pénal interne prennent l’avantage sur le droit international pénal parce que le droit international pénal n’est pas au service d’un ordre public étranger à celui au service duquel les droits nationaux sont aménagés. Raison pour laquelle l’auteur propose d’assortir le régime de l’exécution des peines prononcées par la CPI d’une dimension de justice transitionnelle. L’épanouissement d’un droit international de l’exécution des peines est conditionné par l’hospitalité des règles du droit international pénal à l’égard de celles des droits internes.

    Oumar Thiam, L'évolution du droit international public et la notion de domaine de compétence nationale de l'Etat, thèse soutenue en 2014 à Reims sous la direction de Marcel Sinkondo, membres du jury : Mathieu Doat (Rapp.)  

    La notion de domaine de compétence nationale de l'État ou domaine réservé est envisagée par la majorité de la doctrine internationaliste comme renvoyant à une sphère de matières dans lesquelles l'État, parce que non tenu par des obligations juridiques internationales, jouit d'une liberté totale de décision et d'action. Or, les transformations de la société internationale depuis 1945 ont engendré une extension matérielle du droit international de telle sorte qu'il est aujourd'hui difficile de déterminer une matière où l'État n'est pas soumis à des règles internationales et où il jouit d'une liberté absolue. À ce titre, le domaine de compétence nationale doit être appréhendé non dans sa dimension matérielle, mais de manière fonctionnelle qui permet d'expliquer la persistance de cette notion dans droit international, mais aussi de mettre en exergue la singularité du phénomène étatique par rapport aux autres phénomènes de pouvoir tant à l'échelle nationale qu'internationale. Cette singularité de l'institution étatique fait que certaines fonctions comme celle de gouvernement à travers ses manifestations et implications, lui sont intrinsèquement rattachées de telle manière que, s'il se les prive ou s'il en est privé, il perd sa qualité d'État. Dans cette mesure, le domaine de compétence nationale apparaît comme un critère incompressible de sauvegarde de la souveraineté en tant qu'indépendance de l'État dans l'ordre international.