Présentation de l'éditeur
La mort est un prisme sous lequel se dévoile la construction de l'État tout en révélant les lacunes et les fragilités de l’État face au mystère de la condition humaine. Oscillant entre une conception de la mort perçue comme un néant et des projections individuelles et collectives conférant, malgré tout, une valeur à la personne et à la vie humaine avant et par-delà le décès, l’État tout en s'émancipant de la religion ne s'est pas déparé complètement de toute dimension « sacrée ». L’État, en répondant aux demandes sociales de respect de l’humanité et de transcendance, doit ainsi se confronter aux projections individuelles et collectives face à la mort. Ainsi se révèle l’expression de la souveraineté de l’État dans un domaine qui, relevant de l’intime et du sacré, semblait pourtant devoir lui échapper. Si l'on a assisté en l'espace de moins d'un siècle à un basculement d'un devoir de ne pas tuer à une obligation de protéger la vie à laquelle la norme juridique fait très largement écho, la nouvelle maîtrise de la vie humaine permise par les avancées scientifiques et médicales transforme l’expression souveraine de l'État. Renonçant progressivement à sa puissance publique comme pouvoir de mort, l’État se voit reconnaître un pouvoir de protection de la vie, et c'est désormais sur la condition biologique des individus elle-même que l’État étend ses ramifications.
Sommaire
PREMIÈRE PARTIE?: LA PROTECTION DES MORTS AU NOM DES VIVANTS
Titre I : Le respect des morts
Chapitre I. La prise en charge administrative des morts
Chapitre II. La construction d'un régime juridique de protection des morts
Titre II : La priorité donnée aux vivants
Chapitre I. L'accompagnement des vivants confrontés au décès
Chapitre II. Le sort des défunts tributaire des vivants
DEUXIÈME PARTIE?: LA PROTECTION DES VIVANTS FACE À LA MORT
Titre 1 : L'extension du devoir de préservation de la vie face à la mort
Chapitre I. Le devoir de ne pas tuer
Chapitre II. L'obligation de protéger
Titre II : L'inéluctable fragilité de la vie face à la mort
Chapitre I. La conservation par l'Etat de son pouvoir de mort
Chapitre II. L'impossibilité pour l'Etat de préserver la vie
TROISIÈME PARTIE?: LA CONFRONTATION DES VIVANTS A L'ENTRÉE DANS LA MORT
Titre 1?: L'encadrement du début et de la fin de vie
Chapitre I. Les contradictions du droit de la vie anténatale
Chapitre II. Les paradoxes du droit de la fin de vie
Titre I?: La reconnaissance de la dignité humaine face à la mort
Chapitre 1. L'émergence de la bioéthique
Chapitre Il. La valorisation du concept de dignité comme réponse aux avancées scientifiques et médicales