Présentation de l’éditeur
Dès les premiers temps de son existence, dans les années 1230, l’Inquisition suscita des réactions parfois très hostiles et violentes. Les inquisiteurs furent régulièrement les cibles du déchaînement populaire, jusqu’à en perdre la vie. S’il s’agit de l’une des manifestations les plus visibles et spectaculaires de cette hostilité, les formes que prirent les contestations et résistances furent en réalité d’une grande diversité.
Traquer la pluralité de ces modes d’opposition à l’Inquisition nécessite de s’intéresser aux contextes locaux, à l’équilibre des pouvoirs, aux enjeux de la défense des droits et prérogatives, ainsi qu’aux acteurs de cette résistance. Cela conduit à mieux saisir la délicate insertion de ce tribunal au sein de la société, mais aussi à prendre en compte les moyens de défense de l’office par les acteurs eux-mêmes et à mesurer ses capacités de réaction.
L’ambition de ce livre est de poser les bases d’une étude comparative afin d’offrir un premier état des lieux assez large de la diversité des formes que prennent ces contestations dans l’espace de l’Europe. Elle s’inscrit dans le temps long de l’histoire de l’office d’Inquisition, depuis son émergence, jusqu’à la reconfiguration de la sorcellerie comme hérésie à la toute fin du Moyen Âge.
Avec le soutien de l’université de Lausanne, de la Fondation pour la protection du patrimoine culturel, historique et artisanal (Lausanne, Suisse), du CIHAM-UMR 5648 et de l’École normale supérieure de Lyon.
Martine Ostorero, professeure associée d’histoire médiévale à l’université de Lausanne, est spécialiste de la répression de la sorcellerie et de la démonologie chrétienne.
Sylvain Parent, maître de conférences HDR en histoire du Moyen Âge à l’École normale supérieure de Lyon et chercheur au CIHAM-UMR 5648, s’intéresse aux dissidences et à leur répression à la fin du Moyen Âge.