Présentation de l'éditeur
L'histoire des idées en Belgique reste encore largement à écrire et à découvrir. Cet ouvrage en dévoile un épisode particulièrement riche et spectaculaire entre 1886 et 1914.
Dominée sur le plan politique par la question ouvrière, le rôle de l'État et le suffrage universel, cette période est marquée sur le plan scientifique par la montée en puissance des sciences expérimentales du vivant et par l’avènement controversé de la sociologie, des sciences sociales et de leurs nouvelles méthodes notamment statistiques, qui appellent de nouveaux modes de gouvernance. Ces évolutions engendrent une crise spirituelle et idéologique qui oppose les tenants du libre-arbitre individuel aux promoteurs des grands déterminismes sociaux ou biologiques. C’est dans ce contexte conflictuel que naît l’École de Bruxelles, en opposition comme toujours avec l’École néoscolastique de Louvain, et que surviennent également des déchirements internes à l’Université libre de Bruxelles, concurrencée par l’Université nouvelle, mais aussi par l’Institut de sociologie Solvay. Dans ces laboratoires se préparent la grande mutation de l’État libéral en État social, ainsi que la création et la transformation radicale de disciplines comme la sociologie de De Greef, la pédagogie de Decroly, la criminologie de Prins, la physiologie et la psychologie expérimentales de Héger, ou encore les sciences coloniales… Le second volume de cette série est spécialement consacré à la question centrale du droit dans les travaux de l’École de Bruxelles.
Contributions de Paul Aron, Frédéric Audren, Renaud Bardez, Kenneth Bertrams, Pierre Frédéric Daled, Jérôme de Brouwer, Benoît Frydman, Nathan Genicot, Virginien Horge, Maxime Jottrand, Benoît Kanabus, Anne Morelli, Marc Poncelet, Antoine Savoye, Jean-Philippe Schreiber, Thomas Seguin, Françoise Tulkens, Wouter Van Acker, Cécile Vanderpelen-Diagre, Sylvain Wagnon, Kaat Wils
Sommaire
Avant-propos | Frédéric Audren, Benoît Frydman et Nathan Genicot
De quoi l'École de Bruxelles est-elle le nom ? | Frédéric Audren et Benoît Frydman
PREMIÈRE PARTIE - Premiers combats et institutions nouvelles
Matérialisme contre spiritualisme. L'ingénieur et le philosophe | Pierre-Frédéric Daled
Paul Héger, Ernest Solvay et la dynamique non linéaire de l'introduction de la recherche scientifique à l'Université | Renaud Bardez et Kenneth Bertrams
La sociologie de l'organicisme à Bruxelles et l'idée de « mémoire mondiale » de Paul Otlet et Henri La Fontaine | Wouter Van Acker
L'enseignement des sciences sociales et son institutionnalisation à l'Université libre de Bruxelles (1880-1914) | Jérôme de Brouwer et Maxime Jottrand
L'Université nouvelle de Bruxelles (1894-1919). Lieu de savoir, d'enseignement, d’expérimentation | Virginien Horge
DEUXIÈME PARTIE - Méthodes et champs d’action
Un parfum de sainteté laïque. Hector Denis, l’économie politique et la sociologie à la fin du XIXe siècle | Kaat Wils
L’énergétique sociale d’Ernest Solvay : une idée précurseuse | Thomas Seguin
Quantification et sciences sociales à Bruxelles (1886-1918) | Nathan Genicot
Généalogie de la défense sociale en Belgique. Adolphe Prins et les transformations du droit pénal | Françoise Tulkens
L’École de Bruxelles et la défense sociale : terreau de l’éducation nouvelle (1884-1914) | Sylvain Wagnon
Le Congo, la colonisation et les sciences sociales en Belgique | Marc Poncelet
L’École de Bruxelles. Eugène Goblet d’Alviella et l’histoire des religions | Jean-Philippe Schreiber
TROISIÈME PARTIE - Alliés et adversaires
Bruxelles, carrefour des internationalismes | Anne Morelli
La réaction néoscolastique louvaniste au tournant sociologique bruxellois (1886-1914) | Benoît Kanabus
Henry Carton de Wiart, un passeur avec le monde catholique | Cécile Vanderpelen-Diagre
René Worms et l’École de Bruxelles : une affi nité élective ? | Antoine Savoye
Le(s) salon(s) d’Edmond Picard | Paul Aron