Coll. Historiques - Travaux, 182 pages
Présentation de l'éditeur
Depuis la résurgence de l’avocat au XIIIIe siècle, cette profession occupe une place éminente dans la vie des lettres et celle du droit. Cependant, au temps des Lumières, l’avocat cherche sa place devant l’accroissement des effectifs du barreau. Certains d’entre eux cumulent leurs fonctions et sont consultants pour l’Administration.
Apparaissent ainsi des comités d’avocats, où des juristes conseillent l’Administration dans des litiges. Forts de leur réputation de savants, ils sont considérés comme des « oracles du droit ». En juin 1787, la situation des avocats est modifiée quand le gouvernement entreprend une réforme territoriale, qui repose sur une révolution administrative par un essai de
décentralisation. Emergent des assemblées provinciales et municipales, qui récupèrent des prérogatives arrachées aux intendants de provinces. Les avocats y occupent une place éminente et méconnue que des archives inédites remettent en situation. Toutefois, quand la réforme de la justice survient, l’année suivante, les barreaux s’enflamment. Les avocats se divisent en deux catégories : ceux qui approuvent les réformes et ceux qui s’y opposent. Cette scission contribue à l’éclosion d’un climat d’anarchie, au moment même où sont convoqués les états-généraux qui vont bientôt bouleverser le sort de la France – et l’existence des avocats.
Docteur en droit de l’Université de Paris-II (Panthéon-Assas), Sébastien Evrard enseigne le droit, l’histoire et l’économie à l’Université de Lorraine.
Ses dernières publications sont Les tables de la loi. De l’argile au numérique (2014), Gabelous et contrebandiers, histoire des fermiers généraux de Dijon (2015), L’édition et le droit (2016), Le livre, le droit et le faux (2017).
En couverture, l’avocat Joseph Delaunay (1752-1794), député aux états-généraux du bailliage d’Angers et membre du comité contentieux de l’intendant de Tours
Préface de Pierre Bodineau