Présentation
Colloque inaugural de l'édition 2024 du Concours Charles-Rousseau de droit international public.
Depuis quelques années, l'expression de « guerre hybride », initialement confinée aux cercles d'études militaires stratégiques, a fait florès. On la retrouve à la fois dans la littérature scientifique en relations internationales ou en droit international et dans le discours de responsables politiques, avec pour conséquence une difficulté d'en cerner les contours.
Conçue initialement pour caractériser des conflits lors desquels se combinent des moyens conventionnels et non conventionnels de combat (comme les cyber-attaques ou l'utilisation de drones), la « guerre hybride » est une rhétorique qui s'étend aujourd'hui à de multiples phénomènes.
D'abord, elle vise l'utilisation d'acteurs non-étatiques, comme les groupes rebelles ou les compagnies militaires de sécurité, dans des conflits armés. La guerre de Gaza, avec notamment une implication du Hamas, du Hezbollah mais aussi des Houtis, en constitue un exemple emblématique, de même que les guerres en Ukraine ou au Sahel qui ont vu l'implication d'acteurs comme le « groupe Wagner ».
Ensuite, l'expression de « guerre hybride » a de plus en plus tendance à couvrir des questions jusque-là totalement étrangères au recours à la force, comme les campagnes de désinformation ou les crises migratoires.
Le colloque inaugural de la 40ème édition du concours Charles-Rousseau de droit international public a pour ambition d'étudier certaines des utilisations de ces discours, en mesurant ses implications dans les domaines du jus contra bellum et du jus in bello. La réflexion s'articulera autour d'études de cas, et laissera une large part à la discussion.
Programme
13h30 : Discours inaugural du colloque
Madame Annemie Schaus, Rectrice de l'ULB
Panel 1 – « Guerres hybrides » et jus contra bellum
Sous la présidence de Tiphaine De Maria, Aix-Marseille Université
13h40 : L'application des règles du jus contra bellum aux campagnes de désinformation et de « deepfakes » attribuées à la Russie dans le cadre de la situation en Ukraine
Valère Ndior, Université de Bretagne Occidentale
13h55 : La crise migratoire à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie : quelle place pour les règles du jus contra bellum ?
Eugénie Delval, ULB
14h10 : L'implication des Houthis dans la guerre de Gaza : quelles conséquences sur le plan du jus contra bellum ?
Jean-Christophe Martin, Université Côte d'Azur
14h25 : Discutant
Olivier Corten, ULB
14h40 : Débat
Panel 2 – « Guerres hybrides », jus in bello et droits humains
Sous la présidence d'Aurélie Tardieu, Université de Caen Normandie
15h45 : Le blocus du couloir de Latchine par des militants écologistes azerbaïdjanais est-il conforme aux règles du jus in bello et des droits humains ?
Anne Millet-Devalle, Université Côte d'Azur
16h00 : Quel est le statut des membres du groupe Wagner aux fins de l'application des règles du jus in bello ?
Christophe Deprez, ULiège
16h15 : L'implication des Houthis dans la guerre de Gaza : quelles conséquences sur le plan du jus in bello et des droits humains ?
Julia Grignon, Institut de Recherche Stratégique de l'Ecole Militaire
16h30 : Discutante
Anne Lagerwall, ULB
16h45 : Débat
17h00 : Clôture
Entrée libre
Colloque organisé par le Centre de Droit International, Université libre de Bruxelles