Présentation
Comment réhumaniser le monde après l'indicible ? Comment croire encore en l'homme ? La guerre est finie, mais l'angoisse « doublée d'un sentiment de culpabilité et d'infériorité » (Georges Vedel) est toujours dans les esprits et amène les nations à réfléchir à la protection de l'homme parce qu'il est homme. Dès 1945, la Charte des Nations-Unies affirme la foi des Etats « dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites ». En conséquence, le 10 décembre 1948, les cinquante-huit Etats membres qui constituaient alors l'Assemblée générale adoptaient la Déclaration universelle des droits de l'homme, à Paris, au Palais de Chaillot.
Le droit international des droits de l'homme venait de naître ! Aujourd'hui, ce document fondateur est traduit dans plus de cinq cents langues.
Si Eleanor Rossevelt, Présidente de la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, présida le Comité de rédaction de la DUDH, le Français René Cassin fut le principal rédacteur du texte. Comme l'a noté le professeur J. Robert à propos des « Mélanges » offerts au président Cassin, Amicorum discipulorumque liber : « On se bornera à redire ce que le monde doit à un homme qui, dans ses écrits comme dans ses actes, a toujours considéré qu'il ne fallait point transiger quand se trouvaient en cause un certain nombre de valeurs sacrées, au premier rang desquelles il situait la dignité de la personne humaine. D'autres ont montré ce qu'avait d'exemplaire une vie tout entière marquée au sceau du courage et du droit ».
René Cassin, Vice-président du Conseil d'Etat, Président de la Cour européenne des droits de l'homme, Nobel de la Paix et Prix des droits de l'homme des Nations Unies, a présidé plusieurs colloques consacrés aux Droits de l'homme à la Faculté de droit de Besançon.
Tout naturellement, cette institution, qui fête son cinquantenaire, a souhaité accueillir, en hommage à René Cassin, la manifestation organisée à l'initiative de l'AFNU-Franche-Comté et de l'Université Ouverte commémorant l'adoption de la DUDH.
La Journée d'études est plus particulièrement consacrée à l'action des ONG, non sans aborder la question de savoir s'il peut raisonnablement exister une diplomatie des droits de l'homme, tandis qu'une autre série de conférences envisagera, en 2019, la place du juge dans la promotion et la défense des droits.
Programme
14h00 : Accueil
Catherine Tirvaudey, Directrice de l'UFR SJEPG
Jean-Pierre Bugada, Président de la section comtoise de l'Association française des Nations Unies, AFNU - Franche-Comté
Damienne Bonnamy, Directrice de l'Université Ouverte
14h30 : Les droits de l'homme, étalon des relations internationales ?
Jean-Loup Bonnamy, Normalien, Agrégé de philosophie
15h00 : Droits de l'homme dans l'humanitaire, quels usages et quelle articulation avec d'autres cadres juridiques internationaux ?
Pauline Chetcuti, Responsable Plaidoyer et politique humanitaire d'Action contre la faim France, Présidente de la Commission Droit international humanitaire de la Commission consultative des droits de l'homme
15h30 : Temps d'échanges et pause
16h00 : La Déclaration universelle des droits de l'homme, utopie ou réalité ?
Présentation des Actes de la « Form'action » 2018 de la Délégation du Doubs de Terre des Hommes
Lucile Garbagnati, Présidente de Terre des Hommes-Doubs
16h30 : Les droits de l'homme et les Organisations non gouvernementales
François Cantier, Avocat, Fondateur et Président d'honneur d'Avocats sans Frontières France, Président fondateur de l'Ecole des droits de l'homme
Geneviève Garrigos, ancienne Présidente et Porte-parole d'Amnesty International France
17h00 : Temps d'échanges
17h30 : Synthèse
Damienne Bonnamy, Jean-Pierre Bugada
Organisé par l'Université Ouverte, l'AFNU - Franche-Comté, le CRJFC et l'Université de Franche-Comté