En parlant - en écrivant

Appel à communication

En parlant - en écrivant

Complémentarité, concurrence et hybridation entre écrit et oralité (Europe, 16e 17e s.)

Date limite le vendredi 15 avril 2022

Ces journées d'études sont la deuxième rencontre organisée par le groupe international et transdisciplinaire Anthropologie politique et religieuse de la parole (16e-17e siècles). Elles poursuivent les interrogations des travaux entamés à Genève en février 2022 sur les éléments constitutifs de la promesse et son effectivité à l'époque moderne, tout en déclinant de nouveaux aspects de ce vaste domaine de recherches. Les rencontres de Genève et du Luxembourg visent à créer et consolider un groupe de recherche dont les activités se poursuivront selon des modalités qui restent à définir collectivement (ateliers, écoles d'été, publications diverses, etc.).

Les journées d'études qui se tiendront à l'Université du Luxembourg porteront de manière plus spécifique sur les rapports complexes entre écrit et oralité dans l'Europe des 16e et 17e siècles. Les deux modalités d'expression et de communication font l'objet depuis quelques années d'un intérêt renouvelé. Beaucoup de travaux récents sont ainsi consacrés aux « pratiques de l'écrit » dans les chancelleries, secrétaireries et autres bureaux, dans les officines et comptoirs de divers types, ou encore dans les institutions religieuses des principales confessions chrétiennes. Les ressorts de !'oralité ont quant à eux été remis à l'honneur par de nouvelles approches des cérémonies politiques et judiciaires, par le renouveau de l'histoire diplomatique et par des études pionnières sur la prédication.

En revanche, les relations entre écrit et oralité ont été peu thématisées et analysées. Elles renvoient à des questions importantes liées à l'histoire de l'époque moderne et à ses sources. Comment s'articulaient les passages de !'oralité à l'écrit ? En situation de concurrence entre les deux modalités, comment se faisaient et s'expliquaient les choix ? Dans quels contextes !'oralité vient-elle dupliquer, conforter, compléter, modérer, voire concurrencer ou même contredire l'écrit? Lorsqu'il y eut davantage de complémentarité, quelles furent les influences réciproques, notamment mais pas uniquement du point de vue formel ?

Une attention particulière doit être accordée aux phénomènes d'hybridation entre l'écrit et !'oralité dans différents domaines, périodes et contextes. Ils peuvent être étudiés au moyen de documents variés, dans une approche qui ne sépare pas strictement l'histoire religieuse de l'histoire politique, mais qui mobilise des concepts inspirés par l'anthropologie historique, les études culturelles et littéraires ou encore l'analyse des discours. Enfin, quelles sont les traces de !'oralité dans les sources de l'époque moderne, quels sont ses marqueurs spécifiques, et comment les acteurs des 16e et 17e siècles en envisageaient-ils eux-mêmes la conservation ?

La notion de « performativité » est centrale pour les questions de recherche qui sous-tendent les journées d'études En parlant, en écrivant de septembre 2022 et qui irriguent tout le projet collectif sur !' Anthropologie politique et religieuse de la parole à l'époque moderne.

Dans le sillage du « performative turn », beaucoup de travaux se sont penchés sur les rituels publics et leur mise en scène, sur le rôle clé des gestes et du corps, ainsi que sur les sources visuelles, bref sur des aspects non verbaux. Mais il ne faut pas négliger la place des mots, qu'ils soient dits ou écrits, dans les différents lieux et milieux sociaux de l'Europe pendant les 16e et 17e siècles. Aussi, les fonctions performatives de la parole seront-elles au centre des journées d'études En parlant, en écrivant. Cette approche, fortement tributaire des débats ayant suivi le « linguistic turn », permettra de questionner à nouveau frais les périmètres mouvants du dicible et de l'indicible, du pensable et de l'impensable, du nommable et de l'innommable aux 16e et 17e siècles, dans le processus de confessionnalisation comme dans les conflits politiques et géopolitiques qui scandent la première modernité.

Voici quelques thématiques plus restreintes qui pourront être abordées dans le cadre de sections cohérentes et pour lesquelles nous sollicitons des propositions :

  • Dire, écrire et publier la loi et la Loi (politique et religieuse)
  • Communiquer et informer, au sein de monarchies composites, déjouant les distances, les oppositions, à toutes les échelles des agencements de pouvoir (circulation des nouvelles, etc.)
  • Organiser et mettre en pratique la « bonne gouvernance », par la parole et par l'écrit (cérémonies de l'information, spectacle du pouvoir, rituels politiques, etc.)
  • Pratiques de l'oralité et pratiques de l'écrit dans la diplomatie (ambassades, correspondances, etc.)
  • Prêcher et mettre par écrit la prédication
  • Débattre par la dispute orale ou par l'écrit
  • Prier à l'époque moderne : pratiques de l'oralité et pratiques de l'écrit (publiques et privées)

 

Les journées d'études En parlant, en écrivant seront probablement organisées en co-modalité (mode présentiel et Webex).

Merci d'envoyer vos propositions en français ou en anglais, avec un titre provisoire et un abstract de quelques lignes (expliquant comment votre communication répondra aux questions posées dans l'appel à communications), avant le 15 avril 2022 à l'adresse suivante : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. - https://history.uni.lu/team-monique-weis/

 

 

Organisation et comité scientifique :

  • Monique Weis, Université du Luxembourg.
  • Lison Vercammen, doctorante, Université du Luxembourg et Université catholique de Louvain.
  • Paul-Alexis Mellet, Université de Genève-IHR.
  • Jérémie Ferrer-Bartomeu, Centre Jean-Mabillon (Ecole nationale des Chartes) et Centre d'études supérieures de la Renaissance, Tours.

 

Le programme définitif des journées d'études sera finalisé fin avril/début mai 2022.

Les participants retenus seront alors contactés dans les meilleurs délais. Les frais de logement seront pris en charge par les organisateurs. Il en sera de même pour les frais de voyage si les participants ne disposent pas de financements de la part de leurs laboratoires de recherche.

 

 

Pour le 1er septembre 2022, les participants enverront un document (de max. 5 pages) reprenant une source ou un ensemble da sources qu'ils utiliseront dans leur exposé. Le dossier complet sera envoyé à tous en amont des journées d'études afin de faciliter les échanges.


Journées d'études à l'Université du Luxembourg (Institut d'histoire) à Belval (Esch-sur-Alzette), 15-16 septembre 2022