Isabelle Sommier

Professeur
Science politique.
École de Droit de la Sorbonne

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    La forclusion de la violence politique : ouvriers / intellectuels en France et en Italie depuis 1968, soutenue en 1993 à Paris 1 sous la direction de Philippe Braud

  • Isabelle Sommier, François Audigier, Xavier Crettiez, Violences politiques en France, Cairn et Presses de Sciences Po, 2021, Académique  

    Les auteurs ont constitué une base inédite de 6 000 épisodes de violence politique survenus de 1986 à nos jours. Leur approche, quantitative et narrative, portant sur une trentaine d'années, fait tomber nombre de présupposés du débat politico-médiatique. Les actes violents commis au nom d'une cause ne sont pas quantifiés, contrairement à ceux de la délinquance dont les statistiques se voient diffusées régulièrement. Pourtant, les images des violences politiques s'invitent chaque jour dans nos salons : attentats, dégradations d'équipements publics, séquestrations, etc. Prenant froidement le parti des chiffres, les auteurs ont constitué une base inédite de quelque 6 000 épisodes de violence politique survenus de 1986 à nos jours, en les catégorisant selon la nature de la cause défendue : idéologique, indépendantiste, religieuse, professionnelle ou sociétale. Leur approche à la fois quantitative et narrative, portant sur une trentaine d'années, fait tomber nombre de présupposés du débat politico-médiatique. Sans masquer la tragédie des attaques terroristes ni les manifestations émeutières des années récentes, elle nuance l'idée d'un regain de violence politique en France, où le nombre d'atteintes aux personnes est aujourd'hui très inférieur à celui des atteintes aux biens. Elle confirme un net recul de la violence indépendantiste, mais révèle aussi toute la palette d'expressions d'une colère grandissante contre la démocratie représentative

    Isabelle Sommier, Xavier Crettiez, François Audigier (dir.), Violences politiques en France: de 1986 à nos jours, SciencesPo, les presses, 2021, 411 p. 

    Isabelle Sommier, Le Terrorisme, Cairn et Flammarion, 2020, Dominos  

    Cette édition numérique a été réalisée à partir d'un support physique, parfois ancien, conservé au sein du dépôt légal de la Bibliothèque nationale de France, conformément à la loi n° 2012-287 du 1er mars 2012 relative à l'exploitation des Livres indisponibles du XXe siècle. Aborde l'historique du terrorisme, le terrorisme comme arme des pauvres, la typologie des terrorismes (communautaire, séparatiste, révolutionnaire, etc.), les querelles autour de la définition du terrorisme et les enjeux qu'elles révèlent, les rapports du terrorisme et de la violence collective. « Copyright Electre »

    Isabelle Sommier, Graeme Hayes, Sylvie Ollitrault, Breaking Laws. Violence and Civil Disobedience in Protest: violence and civil disobedience in protest, Amsterdam University Press, 2019, Protest and social movements, 271 p.  

    "Breaking Laws: Violence and Civil Disobedience in Protest questions the complex relationship between social movements and violence through two contrasted lenses; first through the short-lived radical left wing post ’68 revolutionary violence, and secondly in the present diffusion of civil disobedience actions, often at the border between non-violence and violence. This book shows how and why violence occurs or does not, and what different meanings it can take. The short-lived extreme left revolutionary groups that grew out of May ’68 and the opposition to the Vietnam War (such as the German Red Army Faction, the Italian Red Brigades, and the Japanese Red Army) are without any doubt on the violent side. More ambiguous are the burgeoning contemporary forms of "civil" disobedience, breaking the law with the aim of changing it. In theory, these efforts are associated with non-violence and self-restraint. In practice, the line is more difficult to trace, as much depends on how political players define and frame non-violence and political legitimacy."

    Isabelle Sommier, Xavier Crettiez (dir.), Les dimensions émotionnelles du politique: chemins de traverse avec Philippe Braud, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, 358 p.    

    Philippe Braud a marqué de son empreinte intellectuelle plusieurs générations d'étudiants dans les amphithéâtres rennais, de la Sorbonne ou plus récemment de l'Institut d'études politiques de Paris. Dans les cursus de droit, comme dans ceux de science politique, sa pédagogie décomplexée et son approche originale de la discipline ont bousculé les savoirs acquis et ouvert l'auditoire sur une face longtemps tue de la politique. L'État, les partis, le vote, les phénomènes contestataires, les identités collectives sont toujours abordés bien sûr, mais au prisme de l'étude du symbolique comme levier pour parvenir à une sociologie des émotions cherchant systématiquement à dévoiler les ressorts invisibles, masqués ou ignorés, de l'exercice et de l'appréhension de la chose publique. Tel est en effet le credo de cet intellectuel iconoclaste, non maître à penser mais révélateur des impensés, non technicien mais savant curieux, plus intellectuel « touche à tout » que spécialiste austère : le politique est avec lui appréhendé par des chemins de traverse avec les outils du sociologue et non la boussole du psychologue. Ce ne sont pas les âmes qui sont sondées mais les interactions et les logiques de situation, avec leur part de projections, d'ambitions et d'attentes affectives. Les articles réunis dans cet ouvrage, sous la plume d'anciens doctorants ou de compagnons intellectuels de Braud, cherchent tous à rendre un hommage parfois critique à celui qui, avec quelques autres, a cherché avant l'heure à légitimer dans le champ scientifique l'étude des contraintes affectuelles de la vie publique

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule (dir.), Marseille années 68, Cairn et Presses de Sciences Po, 2018, Académique, 594 p.  

    La 4e de couverture indique : "L'histoire de Mai 68 ne s'est pas écrite qu'à Paris, et ses auteurs ne sont pas que des étudiants. Partout en France, d'autres territoires, d'autres militants ont contribué à faire de la décennie qui suivit l'explosion de mai un "âge d'or des luttes", jouant parfois un rôle de catalyseur au plan national. C'est le cas de Marseille et des Bouches-du-Rhône, sur lesquels cet ouvrage porte un regard singulier. En dépouillant des archives récemment déclassifiées, notamment celles des Renseignements généraux, et en collectant de nombreuses interviews de soixantehuitards marseillais, il exhume une histoire sociale et politique inédite de la région. De la fin des années 1960 au milieu des années 1980, il dévoile une cité phocéenne à l'avant-garde de combats tels que la défense des travailleurs immigrés et la reconnaissance des mouvements féministes, lesbiens et homosexuels. Loin de la vulgate officielle centrée sur quelques figures médiatiques, Marseille années 68 fait revivre les actions de milliers de femmes et d'hommes "ordinaires" qui se sont engagés pour un monde plus juste et qui ont payé lourdement cet engagement, aussi bien sur le plan professionnel que personnel. Il réhabilite une époque et une génération souvent mises en accusation et instrumentalisées à des fins politiques."

    Isabelle Sommier, * Sombrero, Olivier Fillieule, Sophie Béroud, Camille Masclet (dir.), Changer le monde, changer sa vie : enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, 1120 p. 

    Isabelle Sommier, Nicolas Lebourg (dir.), La violence des marges politiques en France des années 1980 à nos jours, Riveneuve, 2017, Violences et radicalités militantes, 204 p.    

    La 4e de couverture indique : "Explorer le cœur des radicalités, des néo-nazis aux ultra gauches, ce n’est pas les amalgamer. C’est vouloir comprendre le basculement d’une société qui, à partir des années 1980, récuse toute valeur à la violence politique. Alors que les partis extrémistes se normalisent et s’installent dans le paysage électoral, la radicalité se réfugie dans les marges. La pluralité de celles-ci ne dissimule pas des dynamiques générales : dans la France récente, si la violence des militants politiques est moins importante qu’avant, elle est aussi plus structurée selon un mode horizontal. Elle est faite par réseaux et bandes. Elle surgit plus en réaction à une action des ennemis désignés qu’en fonction d’un agenda propre. Elle est plus souvent une question de style ou d’esthétique mobilisant le noyau militant qu’une stratégie de déstabilisation politique. Cette fluidité et cette basse intensité sont en résonance avec l’évolution internationale, comme en témoignent des phénomènes tel que les Blacks blocs ou les Nationalistes Autonomes. Cet ouvrage constitue une approche pluridisciplinaire de cette nouvelle époque, où la violence est avant tout affaire de groupes très idéologisés mais réduits."

    Isabelle Sommier, Johanna Siméant-Germanos, Marie-Émmanuelle Pommerolle (dir.), Observing Protest from a Place – The World Social Forum in Dakar (2011): the World Social Forum in Dakar (2011), Amsterdam University Press, 2015, Protest and social movements, 271 p.  

    Social movements throughout the world have been central to history, politics, society, and culture. "Observing Protest from a Place "examines the impact of one such campaign, the global justice movement, as seen from the southern hemisphere. Drawing upon a collective survey from the 2011 World Social Forum in Dakar, the contributions explore a number of vital issues, including the methodological problems of studying international activist gatherings and how scholars can overcome those challenges. By demonstrating the importance of the global justice movement and the role of non-governmental organizations for participants in the southern hemisphere, this volume is an important addition to the literature on community action

    Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil: l'après 68 en France et en Italie, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 253 p.    

    En France et en Italie, la violence exercée au nom de la classe ouvrière était fortement exaltée au sortir de 68. Pourtant, cette violence est très vite abandonnée, parfois même abjurée, par la majorité de ceux qui la préconisaient. Seule l'Italie connaîtra le « passage à l'acte », qui restera cependant résiduel par rapport au nombre initial de candidats-soldats à la révolution. Pour cette analyse, Isabelle Sommier a mené une cinquantaine d'entretiens avec ces militants français et italiens de l'extrême-gauche d'alors

    Isabelle Sommier, La violence révolutionnaire, Cairn et Presses de Sciences Po, 2012, Contester  

    La violence est une forme de contestation d'un ordre politique, économique ou culturel réputé légitime. Ses manifestations, rarement isolées, demandent à être contextualisées historiquement et géographiquement, qu’elles puisent à une même source d’inspiration (anarcho-syndicalisme, marxisme, islamisme radical, etc.) ou qu’elles empruntent des modalités proches (assassinat politique, complot, terreur, etc.). Fraction armée rouge, Action directe, Brigades rouges, Weather Underground Organization, Armée rouge japonaise : comment expliquer l’éclosion de groupes choisissant la voie armée au cours des années 1968 en Europe comme aux États-Unis et au Japon ? Quelles références et variables communes permettent alors cette diffusion ? Quarante ans après Mai 68, cet ouvrage interroge la résurgence et l’itinéraire de la violence révolutionnaire d’extrême gauche

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule, Éric Agrikoliansky (dir.), Penser les mouvements sociaux: conflits sociaux et contestations dans les sociétés contemporaines, Cairn et La Découverte, 2010, Recherches, 327 p.  

    « La sociologie des mouvements sociaux constitue aujourd'hui un champ bien distinct des sciences sociales, à l'intersection de la science politique, de la sociologie et de l'histoire. Les turbulentes années 1960 lui ont servi de tremplin aux Etats-Unis en replaçant la question du conflit social au coeur de démocraties qui avaient voulu l'oublier et en offrant aux chercheurs de multiples terrains pour l'étudier in vivo. L'intérêt pour la contestation a été plus tardif et moins soutenu en Europe et l'ensemble des analyses, éclaté, reste secondaire par rapport aux écoles américaines. Aujourd'hui pourtant, la sociologie française des mouvements sociaux possède des traits distinctifs que ce livre propose d'explorer : recours aux instruments de la sociologie critique, méfiance à l'égard des méthodes positivistes au profit de méthodes plus artisanales privilégiant le suivi approfondi de la vie du groupe protestataire et l'interrogation sur les motivations de ses membres, développement des recherches sur des univers autres qu'occidentaux, sur les mouvements dits de " sans " et l'altermondialisme, mais aussi plus récemment sur les conflits du travail et l'action syndicale, permettant ainsi le dialogue avec des disciplines proches comme celles portant sur les groupes d'intérêt ou la construction des problèmes publics. Cet ouvrage vise ainsi à rendre compte de l'évolution de la sociologie des mouvements sociaux et de l'originalité des travaux français en offrant à la fois un regard critique sur ce champ de recherche et des pistes d'investigation sur ses angles morts comme les logiques de l'engagement individuel ou la place des émotions dans le militantisme. » [Source : 4e de couv.]

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule, Éric Agrikoliansky (dir.), Généalogie des mouvements altermondialistes en Europe: une perspective comparée, Karthala et Institut d'études politiques, 2008, Science politique comparative, 293 p. 

    Isabelle Sommier, La violence révolutionnaire, Presses de Sciences Po, 2008, Contester, 164 p. 

    Isabelle Sommier, La violence politique et son deuil: l'après 68 en France et en Italie, Presses Universitaires de Rennes, 2008, Essais, 253 p. 

    Isabelle Sommier, Xavier Crettiez (dir.), La France rebelle, Éd. Michalon, 2006, 697 p. 

    Isabelle Sommier, Howard Saul Becker, Ian Hacking, L'engagement: l'altermondialisme, Ass. Tracés, 2006, 233 p. 

    Isabelle Sommier, Éric Agrikoliansky (dir.), Radiographie du mouvement altermondialiste, La Dispute, 2005, Pratiques politiques, 318 p. 

    Isabelle Sommier, Jean Brugié, Officier et communiste dans les guerres coloniales, le grand livre du mois, 2005, 434 p. 

    Isabelle Sommier, Le renouveau des mouvements contestataires: à l'heure de la mondialisation, Flammarion, 2003, Champs, 341 p. 

    Isabelle Sommier (dir.), Groupes mafieux et globalisation du crime, Service du Film de Recherche Scientifique - CERIMES, 2003, Université de tous les savoirs, 80 p. 

    Isabelle Sommier, Xavier Crettiez (dir.), La France rebelle, le grand livre du mois, 2002, 569 p. 

    Isabelle Sommier, Les nouveaux mouvements contestataires: à l'heure de la mondialisation, Flammarion, 2001, Dominos, 128 p. 

    Isabelle Sommier, Le terrorisme, Flammarion, 2000, Dominos, 128 p.   

    Isabelle Sommier, Les mafias, Montchrestien, 1998, Clefs ( Politique ), 156 p.   

    Isabelle Sommier, La forclusion de la violence politique: ouvriers/intellectuels en France et en Italie depuis 1968, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1995, Lille-thèses 

    Isabelle Sommier, De la Criminalisation politique à l'intégration politique, 1988, 209 p. 

  • Isabelle Sommier, « France », 2023 

    Isabelle Sommier, Nicolas Lebourg, Kamila Bensaadi, Loïc Le Pape, « La discontinuité des violences idéologiques », in Isabelle Sommier, François Audigier, Xavier Crettiez (dir.), Violences politiques en France. De 1986 à nos jours, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 287-312   

    Isabelle Sommier, Kamila Bensaadi, Loïc Le Pape, « Chapitre 12. Géographies de la violence », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 287-312 

    Isabelle Sommier, Xavier Crettiez, François Audigier, « Introduction », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 7-25 

    Isabelle Sommier, Nicolas Lebourg, « Chapitre 1. La discontinuité des violences idéologiques », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 27-54 

    Isabelle Sommier, « Chapitre 5. Les « sociétaux » : une violence en devenir ? », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 135-156 

    Isabelle Sommier, « Chapitre 6. Les dynamiques de la violence », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 157-177 

    Isabelle Sommier, Thierry Daunois, « Chapitre 8. « Nuances de bris » : les atteintes aux biens », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 199-216 

    Isabelle Sommier, Julie Bour, « Chapitre 9. Les revendications de la violence », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 217-239 

    Isabelle Sommier, Thierry Daunois, Antoine Thiberge, « Chapitre 14. 2016 et après ? », Violences politiques en France, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 335-359 

    Isabelle Sommier, « Années de plomb », Les noms d’époque. De Restauration à années de plomb, Gallimard, 2020, pp. 163-184 

    Isabelle Sommier, « "Dalla rivolta alla rivoluzione ?" », in Accademia University Press (dir.), Forme e metamorfosi della rappresentanza politica, 2019, pp. 275-286 

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule, « Introduction », Marseille années 68, Presses de Sciences Po, 2018, pp. 7-22 

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule, « Chapitre 1. Marseille en mutation, 1966-1989 », Marseille années 68, Presses de Sciences Po, 2018, pp. 23-67 

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule, « Chapitre 2. Marseille est dans la rue », Marseille années 68, Presses de Sciences Po, 2018, pp. 69-143 

    Isabelle Sommier, Charles Berthonneau, « Chapitre 3. L’espace de la représentation syndicale », Marseille années 68, Presses de Sciences Po, 2018, pp. 145-230 

    Isabelle Sommier, Laure Fleury, « Chapitre 4. Les luttes des gauches alternatives », Marseille années 68, Presses de Sciences Po, 2018, pp. 231-313 

    Isabelle Sommier, Laure Fleury, « Les luttes des gauches alternatives », Marseille années 68, 2018 

    Isabelle Sommier, Mathilde Pette, Bleuwenn Lechaux, Olivier Fillieule, « « Déprises. Logiques du désengagement et évaluations rétrospectives » », in Olivier Fillieule; Sophie Béroud; Camille Masclet; Isabelle Sommier; Collectif Sombrero (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, pp. 615-644 

    Isabelle Sommier, Lechaux Bleuwenn, « Quand le je s’oppose au nous », Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, 2018 

    Isabelle Sommier, « Les gauches alternatives vues de Province », Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018 

    Isabelle Sommier, « Le ventre mou de la radicalité politique contemporaine », La violence des marges politiques des années 1980 à nos jours, Riveneuve, 2017, pp. 7-28 

    Isabelle Sommier, Sandrine Lefranc, « Faut-il dépasser le paradigme de la mobilisation des ressources ? », in Traïni Christophe (dir.) (dir.), Emotions. Mobilisations !, Presses de Sciences Po, 2009, pp. 273-293 

    Isabelle Sommier, Nicolas Haeringer, Hélène Combes, « The generational issue : the impact of organizations' age on visions of democracy », in Donatella Della Porta (dir.), Democracy in social movements, Palgrave Macmillan, 2009, pp. 217-233 

    Isabelle Sommier, Hélène Combes, « The global justice movement in France », in Donatella Della Porta (dir.), The Global Justice Movement: Cross-national and Transnational Perspectives, Paradigm Publishers, 2007, pp. 217-233 

  • Isabelle Sommier, « Aux antipodes des extrémistes d’hier, les radicaux d’aujourd’hui », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2021, n°4, pp. 103-113 

    Isabelle Sommier, « État des lieux des violences politiques de la France contemporaine », Revue Politique et Parlementaire, 2021, n°1100, pp. 69-73 

    Isabelle Sommier, « Légitimer par l’action : les revendications de la violence », Rhizome, 2021, n°2, pp. 35-37 

    Isabelle Sommier, « Saisir les carrières affectives des militants. Propositions de protocole empirique », Recherches Qualitatives, 2020, n°2, pp. 82-101 

    Isabelle Sommier, « Les gauches alternatives en France, du bouillonnement des années 1968 aux recompositions de la fin de siècle », Revue historique , 2018, n° ° 684, pp. 843-854    

    Cet article introductif au dossier « Les gauches alternatives en France, du bouillonnement des années 1968 aux recompositions de la fin de siècle », questionne la catégorie de « gauche alternative » et cherche à montrer sa cohérence historique. Désignant l’ensemble des sensibilités politiques qui prônent une rupture avec le système capitaliste tout en procédant à la critique plus ou moins radicale de la gauche institutionnelle, la notion inclut celle de New Left, utilisée à partir du début des années 1960 pour qualifier aussi bien des tendances politiques issues de la gauche institutionnelle que les multiples groupes d’extrême gauche qui se développent au même moment, mais elle la dépasse en intégrant la mouvance libertaire ainsi que toute une série d’expérimentations politiques qui font suite au moment 68 (féminisme, mouvement LGBT, écologisme, puis plus tard altermondialisme, etc.). Ces différents mouvements apparaissent donc hétéroclites : si leur objectif commun est bien de changer la vie, la temporalité et les modalités de cette volonté varient de l’un à l’autre. Une question, cependant, apparaît fédératrice, à savoir la nécessité, pour toutes ces familles politiques, de se positionner par rapport au Parti communiste, qu’il s’agisse de le rejeter, de le concurrencer ou de collaborer avec lui, tant la culture communiste est prégnante dans la France des années 1970 et même au-delà. Dès lors, l’histoire des gauches alternatives embrasse celle de toute une partie de la gauche française entre le moment 1968 et notre passé le plus proche.

    Isabelle Sommier, Philippe Buton, Sébastien Repaire, « Les gauches alternatives en France, du bouillonnement des années 1968 aux recompositions de la fin de siècle », Revue historique, 2017, n°4, pp. 843-854 

    Isabelle Sommier, « L’engagement radical a-t-il un âge ? », L'école des parents , 2016, n° Sup. au ° 619, pp. 61-78   

    Isabelle Sommier, « Sentiments, affects et émotions dans l’engagement à haut risque », 2015  

    Par delà l’opprobre portée jusqu’à une période très récente à toute étude des émotions, celles-ci n’ont cessé de tarauder la science politique à couvert ou sous le vernis d’autres appellations (en particulier au travers des idéologies, des mythes, rituels et fêtes politiques), et le plus souvent à ses marges. De cette variété d’angles s’impose selon nous une obligation urgente à préciser l’objet même d’investigation, qui n’est pas propre du reste à cette discipline, même si celle-ci, au carre...

    Isabelle Sommier, « Revendications en hausse, représentation en baisse », Esprit , 2013, n° Août/septembre, pp. 106-116    

    Les partis peuvent-ils se « ressourcer » grâce aux mouvements sociaux ? Engagement partisan et engagement non partisan ne sont pas forcément incompatibles, mais on constate aujourd’hui que les partis politiques, refermés sur eux-mêmes, ne semblent pas en mesure de capter les revendications exprimées par les citoyens dans d’autres lieux et d’autres structures.

    Isabelle Sommier, Odile Join-Lambert, Michel Lallement, Nicolas Hatzfeld, Jean-Emmanuel Ray [et alii], « Au-delà du conflit et de la négociation ? », 2011  

    1. Introduction (Odile Join-Lambert, Michel Lallement) Il est un paradoxe qui, depuis de nombreuses années déjà, caractérise plus qu’ailleurs la sociologie du travail française. Tandis que les responsables des organisations représentatives du monde du travail interviennent régulièrement pour peser sur les grandes orientations socio‑économiques de notre pays, que les conflits du travail continuent — sous des formes nouvelles — d’émailler l’actualité, que les règles et les pratiques des négocia...

    Isabelle Sommier, « Observer les mobilisations : Retour sur les ficelles du métier de sociologue des mouvements sociaux », Politix , 2011, n° ° 93, pp. 7-27    

    RésuméEn quoi consiste aujourd’hui la pratique du chercheur étudiant les mouvements sociaux ? Comment stimuler l’imagination sociologique au moment où se manifeste une triple routinisation des objets, des schèmes d’interprétation et des arts de faire méthodologiques dans ce domaine des sciences sociales ? Il ne s’agit pas ici de céder à certaines formes de « méthodologisme » en proposant une méthode, ni a fortiori « la bonne méthode » d’étude des mobilisations, détachée des enjeux de connaissance propres à chaque recherche spécifique. Plutôt qu’un durcissement méthodologique ou la promotion d’un modèle standardisé d’approche empirique des mobilisations, l’article et le dossier appellent à un retour au principe d’unité des sciences sociales, seul moyen de ne pas se couper de pans entiers de la recherche en train de se faire et d’avoir quelque chance d’ouvrir de nouvelles questions. Penser et regarder autrement les mobilisations, c’est ce à quoi invitent donc les chercheurs réunis dans ce numéro, en suggérant en particulier de mieux prendre en compte l’inscription des mobilisations dans le temps, l’espace et l’ordre social.

    Isabelle Sommier, Odile Join-Lambert, Michel Lallement, Nicolas Hatzfeld, Jean-Emmanuel Ray [et alii], « Au-delà du conflit et de la négociation ? », Sociologie du Travail, 2011, n°2, pp. 160-193 

    Isabelle Sommier, Hélène Combes, Choukri Hmed, Lilian Mathieu, Johanna Siméant, « Observer les mobilisations. Retour sur les ficelles du métier de sociologue des mouvements sociaux », Politix, 2011, n°93 

    Isabelle Sommier, Choukri Hmed, Lilian Mathieu, Johanna Siméant, Hélène Combes, « Observer les mobilisations », Politix, 2011, p. 220 

    Isabelle Sommier, « Engagement et distanciation à Sauvons la recherche (SLR). Une sociologue des mouvements sociaux dans l'action », Genèses , 2010, n° ° 77, pp. 137-151    

    RésuméCet article s’attache à l’émergence du mouvement « Sauvons la recherche » à travers l’histoire du collectif, de la phase de mobilisation qui débute en janvier 2004 à son autodissolution en mars 2006. Écrit à la première personne – l’auteur ayant la particularité d’en avoir été acteur tout en étant sociologue des mouvements sociaux – il s’interroge sur le processus d’engagement et de désengagement, mais aussi, et plus profondément, sur le difficile équilibre de la position du chercheur et de la militante.

    Isabelle Sommier, « Les processus de diffusion des révoltes juvéniles de 1968 », Histoire@Politique , 2008, n° ° 6, pp. 7-7    

    Cet article rend compte de la façon dont la sociologie des mouvements sociaux a cherché à expliquer la diffusion des révoltes juvéniles des années 1960 sous l’angle à la fois de leur circulation géographique - du sol étasunien à l’Europe et au Japon - et de l’extension sociale des contestations. Dans la mobilisation étudiante en effet, les causes internes à l’espace universitaire se sont étroitement entrelacées avec les causes externes comme la lutte contre la guerre du Vietnam et, aux Etats-unis, le mouvement des droits civiques qui a fortement contribué à politiser les campus.

    Isabelle Sommier, « la fabrique du forum », Vacarme , 2005, n° ° 31, pp. 48-51    

    Résuméarchitecture des nouvelles agoras politiques

    Isabelle Sommier, «  Ils ont tout accordé !  : une chronologie », Vacarme , 2004, n° ° 28, pp. 112-115   

    Isabelle Sommier, Olivier Fillieule, Philippe Blanchard, Eric Agrikoliansky, Marko Bandler [et alii], « L'altermondialisation en réseaux. Trajectoires militantes, multipositionnalité et formes de l'engagement: les participants du contre-sommet du G8 d'Evian », 2004, pp. 13-48    

    L'altermondialisme en réseaux. Trajectoires militantes, multipositionnalité et formes de l'engagement : les participants du contre-sommet du G8 d'Evian Olivier Fillieule, Philippe Blanchard, Eric Agrikoliansky, Marko Bandler, Florence Passy, Isabelle Sommier A partir d'un traitement des multiappartenances déclarées par 2 280 militants interviewés lors du contre sommet du G8, les auteurs reconstruisent la nébuleuse des organisations parties prenantes dans l'événement. Ces multiappartenances rendent compte à la fois des alignements entre organisations et des affiliations des individus qui circulent entre ces organisations. Une classification ascendante hiérarchique permet d'ébaucher un champ multiorganisationnel structuré en cinq pôles de tailles variables, qui témoignent de l'hétérogénéité des groupes engagés. Les militants les plus multi-engagés, les plus actifs politiquement et les plus expérimentés en matière de mobilisation, maintiennent la cohérence de ce réseau. Leur contraste avec les primo-engagés, novices de l'altermondialisme, laisse entrevoir la diachronie des carrières militantes.

    Isabelle Sommier, « Protester à l'heure de la mondialisation », Sciences Humaines , 2003, n° °144, pp. 22-22   

    Isabelle Sommier, « Du terrorisme comme violence totale ? », Revue internationale des sciences sociales , 2002, n° ° 174, pp. 525-533    

    RésuméCet article défend l’idée selon laquelle le terrorisme, qu’on préférera appeler « violence totale », c’est-à-dire la stratégie délibérée de violence aveugle frappant la population civile suivant le principe de disjonction entre victimes (des « non-combattants », des « innocents ») et cible (le pouvoir politique), constitue le pendant civil des violences extrêmes déployées le plus souvent par des États. Il distingue trois processus permettant d’expliquer l’émergence de cette forme nouvelle de violence. D’abord un processus historique d’idéologisation et de mythification de l’acte guerrier qui a rendu possible le débridement considérable de la violence d’État au cours du xxe siècle et son pendant, côté société civile : le meurtre arbitraire. On ne peut ensuite jamais occulter, dans l’analyse de la violence, le facteur proprement technologique, c’est-à-dire les moyens nouveaux en matière militaire comme en matière de communication qui décuplent et les capacités humaines de destruction et les effets de terreur que celle-ci suscite. Il y a enfin une dimension anthropologique qui, dans le rapport du bourreau à la victime, inscrit la violence totale dans la catégorie des violences extrêmes au terme d’une relation a priori paradoxale entre l’instrumentalisation terrifiante des victimes et l’exaltation presque mystique de leur sacrifice.

    Isabelle Sommier, « Repentir et dissociation : la fin des "années de plomb" en Italie ? », 2000  

    Repentir et dissociation : la fin des « années de plomb » en Italie ? Isabelle SOMMIER Au lendemain de l’offensive anti-terroriste, l’Italie se retrouve avec 4087 activistes de gauche appartenant à des « associations subversives » ou « bandes armées » condamnés pour des « faits liés à des tentatives de subversion de l’ordre constitutionnel ». 224 sont aujourd’hui encore incarcérés (dont 130 en régime de semi-liberté) et 190 toujours en fuite, la plupart en France. Le fait est unique en Europ...

    Isabelle Sommier, « L'attrait de la guerre révolutionnaire », Sociétés & Représentations , 1998, n° ° 6, pp. 333-350    

    À partir de documents d'époque (tracts, textes militants, essais), l'auteur s'interroge sur les modes de légitimation de la violence révolutionnaire dans les principales organisations d'extrême gauche de l'après-1968 en France, Italie et RFA. Trois missions sont assignées aux contestataires par le recours à la violence : le devoir historique, l'exigence éthique et le besoin de libération. Inégalement défendues par les différents groupes, elles témoignent, avec le temps, d'une vision toujours plus subjective, voire individualiste, du devoir-être révolutionnaire.

    Isabelle Sommier, « Les années 68. Entre l'oubli et l'étreinte des années de plomb », 1995, pp. 168-177    

    Sommier Isabelle. Les «années 68». Entre l'oubli et l'étreinte des années de plomb. In: Politix, vol. 8, n°30, Deuxième trimestre 1995. Incertitudes italiennes, sous la direction de Jean-Louis Briquet, Christophe Bouillaud, Jean-Yves Dormagen et Isabelle Sommier. pp. 168-177.

    Isabelle Sommier, « Mai 68 : sous les pavés d'une page officielle », 1994, pp. 63-82    

    La plupart des documents, écrits et audiovisuels, concernant les «événements de 68» émanent d'anciens acteurs, essentiellement «ex-gauchistes». Ils ont fini par imposer une certaine représentation de la période sur laquelle il convient de s'interroger par une analyse de contenu et des conditions de leur production. L'image qui s'en dégage relève volontiers d'une saga familiale, bon enfant et débarrassée de toute aspérité; les élans révolutionnaires n'y étant évoqués que pour les dénoncer vigoureusement, avec le marxisme et tout espoir de changement radical. Cette entreprise de reconstruction de l'histoire de 68 s'interprète à la fois par les stratégies personnelles de reclassement des exégètes et par les enjeux socio-politiques (évolution conjoncturelle du marché politique et transformation structurelle du marché des biens culturels) qui les ont encouragées.

    Isabelle Sommier, « Virilité et culture ouvrière : pour une lecture des actions spectaculaires de la CGT », 1993  

    Les "actions spectaculaires", périodiquement menées par des militants cégétistes depuis le conflit du Parisien Libéré de 1975, pourraient surprendre dans un pays marqué, à l'instar des autres démocraties occidentales, par l'institutionnalisation du conflit industriel. Symboliques à l'origine, elles se justifieraient par le besoin de "tenir l'actualité", de "faire voir le conflit" lorsqu'il se prolonge sur de longs mois. "Il fallait attaquer sur tous les fronts : sensibiliser l'opinion publiqu...

    Isabelle Sommier, « La CGT : du service d'ordre au service d'accueil », 1993, pp. 69-88    

    Sommier Isabelle. La CGT : du service d'ordre au service d'accueil. In: Genèses, 12, 1993. Maintenir l'ordre, sous la direction de Florence Weber. pp. 69-88.

    Isabelle Sommier, « La Résistance comme référence légitimatrice de la violence. Le cas de l'extrême-gauche italienne, 1969-1974 », 1992, pp. 86-103    

    Resistance as legitimation of violence. Tbe case of the italian extreme-left. (1969-1974). Isabelle Sommier. [86-103]. 1969-1974 is the genesis period of the italian armed struggle. It is mainly characterized by the efforts made by the first fighting groups to construct a filiation with the Resistance movement. Their regard to mimesis makes clear the wbole construction of the "cause" of violence and the mobilization of ressources (names, patterns of action). The symbolic struggle between the extreme-left and the PCI can be understood in the same way. The cultural legacy of the PCI isthus claimed, reexamined (and therefore competeted witb) in order to support the armed

  • Isabelle Sommier, Des âgés en AG. Sociologie des organisations de défense des retraités, A. Lambelet, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2015  

    Ce livre est la version retravaillée de la thèse de doctorat soutenue en 2010 aux universités de Lausanne et Paris I par Alexandre Lambelet, actuellement Professeur à la Haute école de travail social de Lausanne. Il vient d’abord combler un certain vide éditorial sur les organisations de défense des retraités, à l’exception de l’ouvrage de Jean-Philippe Viriot Durandal (2003) et des travaux nord-américains qui ont en commun d’aborder la question sous l’angle du lobbying des personnes âgées. L...

  • Isabelle Sommier, « Altermondialisme et démocratie », in Ilaria Casilio, Jean-Michel Fourniau, Catherine Neveu, Rémi Lefebvre, Loïc Blondiaux, Denis Salles, Francis Chateauraynaud et Rémi Barbier (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, 2022 

    Isabelle Sommier, « Contre-mouvement », Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 159-164 

    Isabelle Sommier, « Cycle de mobilisation », Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 175-181 

    Isabelle Sommier, « Émotions », Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 217-225 

    Isabelle Sommier, « Privation relative », Dictionnaire des mouvements sociaux, Presses de Sciences Po, 2020, pp. 471-477 

  • Isabelle Sommier, Xavier Crettiez, François Audigier, Glossaire, Presses de Sciences Po, 2021, pp. 391-397 

    Isabelle Sommier, Donatella Della Porta, Social movements, political violence and the state, Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1996, pp. 838-842    

    Sommier Isabelle. Donatella Della Porta, Social movements, political violence and the state. In: Revue française de science politique, 46ᵉ année, n°5, 1996. pp. 838-842.

  • Isabelle Sommier, « Penser les radicalités politiques : de l'analyse processuelle des parcours à l'approche matérielle des faits », Au-delà du séparatisme et de la radicalisation. Penser les intensités religieuses et militantes en France et en Europe, Strasbourg, le 17 mars 2022 

    Isabelle Sommier, « Au-delà du séparatisme et de la radicalisation », le 17 mars 2022  

    Colloque de fin d'ANR RIGORAL organisé par le SAGE, UNISTRA

    Isabelle Sommier, « « Figures des affects. Une stratégie de recherche pour susciter des paroles privées » », De l’image à la parole, de la parole à l’image. "Elicitation interview" et autoconfrontation en sciences sociales : outils, films, témoins, Evry, le 13 décembre 2021 

    Isabelle Sommier, « L’engagement gauchiste viril et sa crise », Le gouvernement des conduites masculines, Paris ( France), le 24 juin 2021 

    Isabelle Sommier, « L’expérience italienne des années de plomb et la figure du repenti », Les procès du terrorisme d’aujourd’hui à hier, Rouen, le 10 octobre 2019 

    Isabelle Sommier, « Les procès du "terrorisme" d'aujourd'hui à hier », le 10 octobre 2019  

    Organisé dans le cadre du projet de recherche JUPITER - lauréat du Prix de la Fondation Flaubert 2019 dans le cadre du Concours “Têtes Chercheuses”, Université de Rouen

    Isabelle Sommier, « Dalla rivolta alla rivoluzione ? L’estrema sinistra francese negli anni successivi al 1968 », 1968 e la crisi della rappresentanza, Turin (IT) Italy (IT), le 17 janvier 2019 

    Isabelle Sommier, Laure Fleury, « Les luttes des gauches alternatives marseillaises, un révélateur des arènes publiques », Trajectoires, réseaux, organisations. Reconstruire des espaces militants dans une perspective comparée, Lausanne Switzerland (CH), le 27 mars 2014 

  • Isabelle Sommier, Groupes mafieux et globalisation du crime 

    Isabelle Sommier, 06 - Recomposition de l’extrême-gauche dans l’après-68 

    Isabelle Sommier, 09 - Discussion 

    Isabelle Sommier, Les processus de radicalisation 

    Isabelle Sommier, La montée des extrêmes dans les démocraties européennes : quels défis ? 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Janna Behel, REINTEGRER LES REVENANTES ? De la pluralité des trajectoires socio-spatiales au traitement différencié des femmes parties rejoindre l’Etat islamique, thèse en cours depuis 2023 

    Gilles Descloux, Itinéraires de militants d'origine chrétienne dans les années 68 en Suisse romande : configurations, biographies et parcours de vie, thèse soutenue en 2022 à Paris 1, membres du jury : Denis Pelletier (Rapp.), Philippe Gottraux (Rapp.), Olivier Fillieule et Bernard Voutat  

    Il a existé dans les années 1960-1970 une génération de militants d’origine chrétienne portant une contestation radicale d’une Église catholique portée à droite et d’une Église protestante embourgeoisée. À partir d’une recherche combinant travail sur archive et récits de vie, cette thèse raconte sous un nouvel angle l’histoire de ces militants qui grandissent dans le catholicisme et le protestantisme des années d’après-guerre et qui, dans les années 68 en Suisse romande, contestent l’Église-institution et investissent les mobilisations et mouvements sociaux de la décennie. Elle explore les itinéraires biographiques d’une vingtaine d’entre eux, comme autant de portraits qui font apparaître les déterminants multiples et croisés qui façonnent leurs « carrières militantes ». La thèse commence par renseigner les matrices de politisation d’une fraction de la jeunesse chrétienne, et les vecteurs sociohistoriques de transformation de la fidélité religieuse de clercs et laïcs engagés dans la contestation de l’institution religieuse. Ce travail appréhende ensuite l’itinéraire de militants d’origine chrétienne en les inscrivant dans les configurations complexes qui font apparaître les rivalités, oppositions, et tensions entre une pluralité d’acteurs impliqués dans la dynamique de conflictualité de cette période. Analysant ensuite les carrières militantes en fonction des familles de mouvements (gauchisme, syndicalisme) et des modalités d’appartenance à l’institution (fidélité paradoxale), ce travail examine les logiques à travers lesquelles s’effectuent les investissements militants. L’entrée par les individus et les carrières militantes permet d’élargir l’étude de l’engagement et des mobilisations à l’ensemble des groupes formels et informels, des réseaux d’interconnaissance et des contestations au sein des institutions. Les études de cas constituent autant de scénarii mettant au jour la manière dont leur engagement reflète la formation de schèmes, dispositions, intérêts et aspirations forgés à travers leur socialisation, expériences et appartenances à des groupes sociaux.

    Aurélien Dubuisson, Pour une histoire transnationale de la violence révolutionnaire en Europe après 1968 : l'exemple d'Action directe et des Cellules communistes combattantes, thèse soutenue en 2021 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Sabine Dullin, membres du jury : Ludivine Bantigny (Rapp.), Philippe Buton (Rapp.), Nicolas Verschueren  

    Cette thèse propose une approche transnationale de la violence politique en Europe,de l’après 68 jusque dans les années 1980. À travers l’exemple d’Action directe et desCellules communistes combattantes, il s’agira de mettre en évidence les dynamiques quipoussent des militants de groupes armés à envisager des alliances transnationales,principalement dans le cadre européen. Pour cela, nous évoquerons l’effet des circulations,à la fois humaines, culturelles et matérielles, des années 1968 jusqu’à la fin des années1980.

    Camille Abajo-Sanchez, La circulation de nouvelles formes de militantisme , thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Anne-Catherine Wagner 

    Vanessa Monney, Où sont les femmes dans les syndicats en Suisse ? : une analyse localisée d'un processus de féminisation en cours, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 en co-direction avec Olivier Fillieule, membres du jury : Nicky Le Feuvre (Rapp.), Cécile Guillaume (Rapp.)  

    Dans un contexte de perte de membres dans les bastions traditionnels des syndicats, ce sont en revanche près de 30 000 femmes qui rejoignent les fédérations de l’Union syndicale suisse ces quinze dernières années. Cette thèse porte sur le processus de féminisation des syndicats en Suisse, aborde sous l’angle des trajectoires des syndicalistes et du fonctionnement interne des organisations. A partir d’une enquête localisée dans les syndicats bâlois, nous avons cherché à comprendre comment les syndicats se féminisent et comment se maintiennent malgré tout des inégalités genrées dans les organisations. Trois syndicats aux cultures organisationnelles et aux branches professionnelles variées ont été retenus : Unia, Syna et le SSP. En croisant les échelles d’analyse, elle montre les ressorts d’une féminisation locale différenciée, que nous avons examinées sous l’angle de l’implantation de politiques d’égalité ou non et des modalités de fonctionnement des organisations. C’est ensuite la combinaison entre l’analyse organisationnelle et des carrières syndicales qui permet d’éclairer la production des rapports sociaux de sexe dans les syndicats. En sortant d’explications renvoyant les inégalités à des causes seulement externes aux organisations, l’analyse de la division sexuée du travail syndical montre comment certaines tâches, essentiellement effectuées par des femmes, restent dévalorisées ou invisibilisées. C’est aussi l’éthique vocationnelle du syndicalisme qui pèse sur les arbitrages entre les sphères de vie et qui donne à voir les configurations familiales sexuées des syndicalistes. Finalement, la féminisation en cours n’empêche que faire sa place dans un milieu aux normes androcentrées pèse sur les engagements des femmes confrontées au sexisme dont nous avons développé les principales dimensions.

    Youssef El Chazli, Devenir révolutionnaire à Alexandrie : contribution à une sociologie historique du surgissement révolutionnaire en Egypte, thèse soutenue en 2018 à Paris 1, membres du jury : Salwa Ismail (Rapp.), Olivier Fillieule (Rapp.), Mounia Bennani-Chraïbi  

    Cette thèse contribue à une sociologie historique du surgissement révolutionnaire en Égypte, à travers une approche localisée et à l'échelle individuelle. Le surgissement révolutionnaire renvoie à une séquence d'interactions dont l'issue, contingente, peut donner lieu à un basculement général de l'ordre politique. Afin de rendre compte des mécanismes concrets dont sont faits ces séquences, cette recherche se fonde sur l'étude des engagements de révolutionnaires et de novices dans la deuxième ville d'Égypte, Alexandrie, lors de la « révolution du 25 janvier 2011 ». Ces engagements sont analysés à l'aune des transformations politiques, économiques et culturelles que l'Égypte a connues depuis les années 1980 et, plus précisément, le renouveau protestataire qui marque la décennie 2000. Faisant usage d'une multitude de sources et de données (entretiens, observations, traces numériques, revues de presse, corpus de photographies et de vidéos), cette thèse permet de renouveler notre compréhension des phénomènes révolutionnaires et de la manière dont ils émergent. Plus précisément, on y voit comment, à rebours des analyses globalisantes et réifiantes des processus révolutionnaires, on ne peut comprendre la dynamique d'émergence d'une crise sans en revenir aux paramètres situationnels et, surtout, aux dynamiques locales de chaque cas. Par ailleurs, en focalisant l'attention sur la ville d'Alexandrie, cette thèse contribue à ouvrir un chantier de recherche sur cette grande métropole méditerranéenne qui reste sous-étudiée.

    Julie Godin, Initiatives populaires de solidarité internationale, des « bonnes intentions » au « professionnalisme » ? : sociologie d'un groupe professionnel à l'aune du sentiment de légitimité, dans une perspective comparative Belgique / France, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Gautier Pirotte, membres du jury : Maud Simonet (Rapp.), Nadia Molenaers (Rapp.), Philippe Ryfman  

    A côté des grandes ONG qui bénéficient d'une visibilité dans l'espace public national, de nombreux citoyens décident, suite à une expérience vécue dans ou avec le Sud (voyage, résidence, adoption, etc.), de « faire quelque chose » pour améliorer les conditions de vie des populations rencontrées et, avec le concours de quelques amis, créent leur propre association de solidarité internationale. Dans un contexte marqué par la recherche d'une meilleure efficacité des interventions menées dans les pays du Sud, leitmotiv de l'injonction à plus de professionnalisme de la part des acteurs, cette thèse étudie les discours et les pratiques de ces citoyens « ordinaires » afin de mettre en lumière le rôle qu'ils jouent dans le champ du développement à travers l'animation de ces « initiatives populaires de solidarité internationale » (IPSI). Plus précisément, dans la tradition interactionniste de la sociologie des groupes professionnels, nous nous intéressons au processus dialectique par lequel les responsables salariés des ONG et les responsables bénévoles des IPSl construisent et définissent leur légitimité d'amateur et de professionnel, en tant qu'acteur de développement. La sociologie de l'action publique nous invite également à étudier l'influence que les pouvoirs publics, par leurs instruments, ont sur la responsabilité et la légitimité des acteurs, sur leurs interactions, sur leur reconnaissance mutuelle. L'injonction externe au professionnalisme provenant également des exigences formulées par les partenaires du Sud, nous nous intéressons enfin, de manière transversale, aux perceptions de ces derniers, dans le cas de projets soutenus au Sénégal.

    Sidy Cissokho, Le contrat social sénégalais au ras du bitume (1985-2014) : de la formation du groupe professionnel des chauffeurs au renforcement des institutions politiques, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 en co-direction avec Jérôme Lombard, membres du jury : Guillaume Courty (Rapp.), Laurent Fourchard (Rapp.), Marie-Émmanuelle Pommerolle  

    La thèse examine la formation et le fonctionnement routinier d'une configuration d'acteurs associant la population des chauffeurs de transport en commun et leurs représentants avec ceux de l'administration et des partis politiques au Sénégal. Ce travail permet de réexaminer l'hypothèse majoritairement admise pour expliquer la stabilité politique du Sénégal, celle d'un « contrat social» de type religieux. Il permet d'analyser la forme dudit «contrat» en dehors du religieux, dans un contexte urbain post-ajustement structurel. Il met au jour un processus circulaire par lequel les institutions politiques participent à la construction d'un groupe social, qui vient à son tour les consolider. Les politiques d'ajustement structurel ont bouleversé la stratification sociale du monde du transport et permis l'émergence de nombreux chauffeurs-propriétaires. Ces derniers ont alors investi les groupements d'entraide, déjà existants, de significations nouvelles, pour en faire des associations représentant la profession. Tout au long des années 1990, aidés par des représentants syndicaux, ils se sont progressivement insérés dans une configuration politico-administrative, ce qui leur a donné des moyens supplémentaires pour faire exister le groupe. Aujourd'hui, l'entretien du groupe passe par l'encadrement du travail de la population des chauffeurs, mais aussi par la désignation des représentants de ce groupe professionnel, avec le concours de l'administration et du parti présidentiel. La légitimation de ces deux institutions repose sur la mise en scène d'échanges illustrant leur porosité avec le groupe professionnel des chauffeurs. Dans le même temps, ce processus repose aussi sur l'entretien de l'idée qu'il existe une frontière entre elles et le groupe professionnel. Les formes prises par les pratiques d'intermédiation des représentants des chauffeurs auprès des institutions partisanes et administratives permettent d'observer cette ambivalence.

    Charlotte Thomas-hebert, Performing Disobedience , thèse en cours depuis 2015  

    Cette thèse porte sur l’action politique, la déviance et le pouvoir, et interroge la manière dont les dispositifs sécuritaires contemporains façonnent la pratique de la désobéissance civile et de l’action directe nonviolente. Prenant comme étude de cas les militant·es newyorkais·es « de gauche », elle montre comment certaines populations, communautés, comportements et idées sont non seulement étiquetées et produites comme déviant·es, mais aussi hiérarchisé·es par la police, la justice et la loi. Ainsi se dévoile un certain paradoxe : les dispositifs sécuritaires contemporains « normalisent » certain·es déviant·es aux dépens d’autres. Cette recherche se concentre sur les groupes et individus qui s’engagent de manière récurrente dans une pratique politique radicale et non-institutionnelle qui consiste à « risquer l’arrestation ». Cette conceptualisation non normative proposée dans la thèse, et qui fait l’objet de son propre chapitre, permet de contourner les conflits théoriques et empiriques actuels autour des notions de désobéissance civile et d’action directe nonviolente. Ces activistes sont capables de régulièrement risquer l’arrestation car il existe, à New York, un écosystème particulièrement stable : tant qu’illes ne dérogent pas à certaines règles de comportement et restent percu·es comme légitimes par les autorités, illes peuvent risquer puis cumuler des dizaines d’arrestations, jusqu’à construire des carrières désobéissantes sur plusieurs décennies. Ainsi, les dispositifs sécuritaires contemporains engendrent un type d’activisme à haut risque et coût, seulement ouvert de manière récurrente et habituelle à certaines catégories de militant·es. Cette pratique est façonnée par la race, le genre, l’âge, la sexualité et la classe sociale, puisque s’y engagent principalement des personnes blanches, quinquagénaires et plus, des femmes cisgenres ainsi que des minorités sexuelles et de genre, issues des classes moyennes et supérieures. Ces personnes sont « lisibles », c’est-à-dire étiquetées comme « respectables » et « non-menaçantes » par les autorités. Leur sociographie, ainsi que le type de maintien de l’ordre qui leur est appliqué, se distinguent des groupes et individus qui risquent l’arrestation de manière irrégulière, notamment lors d’évènements protestataires tels que Black Lives Matter ou Occupy Wall Street. Composée de trois parties, divisée en neuf chapitres, et rédigée en anglais, cette thèse s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire qui allie les outils de la sociologie politique et des théories critiques. Elle s’appuie sur une ethnographie de vingt-quatre mois passés entre octobre 2016 et décembre 2019 au sein de groupes horizontalistes tels qu’ACT UP New York et Rise and Resist ; sur quarante entretiens semi-directifs menés avec des activistes et avocats pénalistes de la National Lawyers Guild ; sur les 188 histoires orales d’ACT UP New York et les quatorze histoires orales de la NYPD Guardians Association ; et enfin sur des documents primaires (emails internes, manuels de formation, comptes rendus de réunions, podcasts militants, etc.) récoltés lors du terrain.

    Anahi Alviso-Marino, Les artistes visuels au Yémen : du soutien à la contestation de l'ordre politique, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Mounia Bennani-Chraïbi et Mounia Bennani-Chraïbi, membres du jury : Silvia Naef (Rapp.), Franck Mermier (Rapp.), Irène Maffi  

    Cette thèse s'attache aux rapports au politique des artistes visuels yéménites dans un contexte de domination, recouvrant trois États (les deux républiques qui précédent l'unification du Yémen et la république actuelle créée en 1990, jusqu'en 2015). En étudiant la domination en acte à travers une démarche ethnographique, ce travail interroge les conditions de production et d'action des artistes en soutien ou en contestation au régime, comme au cours du moment révolutionnaire de 2011. On observe ainsi le processus de politisation des mondes de l'art au Yémen contemporain, processus compris en tant qu'acquisition d'une signification politique par la pratique artistique et par les réseaux de relations entretenus par les artistes visuels. Ces requalifications de leur travail ou de leur pratique se font dans un contexte traversé par des luttes concurrentielles pour la répartition du pouvoir internes et propres à leurs mondes d'activité, mais aussi externes et propres à l'espace politique institutionnel. La politisation des mondes de l'art apparaît dès lors moins comme un instrument d'accès à cet espace qu'une voie pour accéder à plus de visibilité, à la reconnaissance, et à un meilleur positionnement dans les rapports agonistiques qui configurent ces mondes.

    Julie Le Mazier, Pas de mouvement sans AG , thèse soutenue en 2015 à Paris 1  

    La thèse s'attache à rendre compte des conditions pratiques et symboliques d'appropriation par les étudiants grévistes de la seconde moitié des années 2000 en France d'une forme d'organisation, l'assemblée générale (AG), qui fait partie de leur répertoire contestataire depuis les années 1960. Il s'agit ainsi de comprendre comment des formes d'action se reproduisent d'une mobilisation à l'autre, c'est-à-dire comment des acteurs en viennent à avoir recours à l'une plutôt qu'à d'autres qu'ils connaissent, comment ils en font l'apprentissage et comment ils la transforment à la marge en la pratiquant. Elle s'appuie principalement sur une enquête ethnographique menée sur les mobilisations qu'ont connu trois sites universitaires entre 2006 et 2010. Les usages des AG sont façonnés par les luttes internes aux groupes sociaux, politiques et syndicaux impliqués dans l'espace de ces mobilisations, de sorte que leur succès tient à la fois à une entreprise symbolique de justification de ces dernières au nom de la « démocratie » par des courants minoritaires, et à leur plasticité. Elles sont en effet investies de toute une palette de rôles – qui n'ont parfois rien à voir avec des normes « démocratiques ». Elles sont ainsi promues par des militants auxquelles elles permettent d'avoir le sentiment de peser sur une masse d'étudiants, et cela d'autant plus qu'ils appartiennent à de petites organisations qui sont loin de pouvoir mobiliser autant d'adhérents.

    Julie Le Mazier, Pas de mouvement sans AG, thèse soutenue en 2015, membres du jury : Olivier Fillieule (Rapp.), Bertrand Geay (Rapp.), Paula Cossart   

    Paolo Stuppia, Les tracts du mouvement « anti-CPE » de 2006 : sociologie d'une technologie militante, thèse soutenue en 2014 à Paris 1, membres du jury : Jean-Gabriel Contamin (Rapp.), Bertrand Geay (Rapp.), Frédéric Sawicki, Danielle Tartakowsky et Jean-Philippe Legois  

    Objet délaissé et relativement méconnu par le champ scientifique, le tract est relégué, le plus souvent, à un simple outil « d'illustration » des luttes politiques, qu’il s’agisse de campagnes électorales ou de mouvements sociaux. Avec leurs définitions multiples, ouvrant autant de perspectives d’analyse (historique, sociologique, linguistique), les feuilles éphémères n’ont jamais été interrogées du point de vue de leur matérialité, de leur contexte de fabrication et de diffusion encore moins de celui de la multiplicité des usages. L’objectif de cette thèse est de questionner le tract en tant que « technologie militante » au sein d’une mobilisation sociale particulière, celle dite « anti-CPE » de 2006 qui, par son caractère débouchant sur une crise politique d’abord latente, puis de plus en plus « ouverte », se présente comme un cadre idéal pour analyser tant la matérialité de l'objet que ses différents emplois et les principales pratiques militantes qui y sont reliées.

    Marie-Noëlle AbiYaghi, L’altermondialisme au Liban , thèse soutenue en 2013 à Paris 1  

    Cette thèse examine comment en l'espace de quelques années, des collectifs sont créés au Liban, en tant qu'«espaces de passage» politiques pour des acteurs à la recherche de ressources permettant une reconversion d'un capital militant engrangé. Ce qui nous a amené à un double questionnement: que nous dit ce «moment» de l'altermondialisme au Liban de l'altermondialisme en général? Et de l'espace du militantisme au Liban? Comment le label altermondialiste est revendiqué dans un contexte particulièrement verrouillé d'une part par le système politique dont les acteurs dominants disposent de ressources importantes pour entraver les mobilisations protestataires, d'autre part par un système partisan et associatif dont les militants altermondialistes s'évertuent de se distinguer. Nous avons aussi examiné les «bricolages singuliers» de cadres de références altermondialistes, pour proposer une «analyse localisée» de l'altermondialisme : si la mouvance s'inscrit dans un horizon idéologique et langagier «international», elle s'organise, se comprend, s'énonce, se transforme avant tout dans un système de contraintes mais aussi un «dialecte» tout libanais. Plutôt que de proposer une analyse en termes d'importation de la cause, nous nous sommes penchés sur l'idée d'une greffe de la cause à saisir dans les interactions possibles entre son énonciation locale et ses avatars globaux, mais aussi entre les innovations militantes que l'altermondialisme libanais comprend et les formes de reproductions locales qui le travaillent. Basant la démonstration sur quatre collectifs, cette thèse vise à apporter un éclairage sur les politiques protestataires au Liban en combinant, aux différentes étapes de l'enquête et de la démonstration, une approche mésosociologique (au niveau des collectifs) et microsociologique (au niveau des acteurs). Nous tenterons ainsi de comprendre comment et pourquoi le militantisme altermondialiste a constitué un militantisme de «passage» au Liban.

    Marie-Noëlle AbiYaghi, L'altermondialisme au Liban, thèse soutenue en 2013    

    Cette thèse examine comment en l'espace de quelques années, des collectifs sont créés au Liban, en tant qu'«espaces de passage» politiques pour des acteurs à la recherche de ressources permettant une reconversion d'un capital militant engrangé. Ce qui nous a amené à un double questionnement: que nous dit ce «moment» de l'altermondialisme au Liban de l'altermondialisme en général? Et de l'espace du militantisme au Liban? Comment le label altermondialiste est revendiqué dans un contexte particulièrement verrouillé d'une part par le système politique dont les acteurs dominants disposent de ressources importantes pour entraver les mobilisations protestataires, d'autre part par un système partisan et associatif dont les militants altermondialistes s'évertuent de se distinguer. Nous avons aussi examiné les «bricolages singuliers» de cadres de références altermondialistes, pour proposer une «analyse localisée» de l'altermondialisme : si la mouvance s'inscrit dans un horizon idéologique et langagier «international», elle s'organise, se comprend, s'énonce, se transforme avant tout dans un système de contraintes mais aussi un «dialecte» tout libanais. Plutôt que de proposer une analyse en termes d'importation de la cause, nous nous sommes penchés sur l'idée d'une greffe de la cause à saisir dans les interactions possibles entre son énonciation locale et ses avatars globaux, mais aussi entre les innovations militantes que l'altermondialisme libanais comprend et les formes de reproductions locales qui le travaillent. Basant la démonstration sur quatre collectifs, cette thèse vise à apporter un éclairage sur les politiques protestataires au Liban en combinant, aux différentes étapes de l'enquête et de la démonstration, une approche mésosociologique (au niveau des collectifs) et microsociologique (au niveau des acteurs). Nous tenterons ainsi de comprendre comment et pourquoi le militantisme altermondialiste a constitué un militantisme de «passage» au Liban.

  • Raisa Mulatinho Simoes, Négocier la biodiversité : jeux politiques, mobilisations sociales et enjeux économiques dans la construction de la gouvernance internationale des ressources énergétiques, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Olivier Nay, membres du jury : Vicki L. Birchfield (Rapp.), Daniel Compagnon (Rapp.), Florence Pinton  

    Cette thèse analyse la construction de la biodiversité comme un problème de gouvernance mondiale, en mettant l'accent sur l'élaboration et la mise en œuvre internationales des principes et des normes qui sous-tendent la Convention sur la diversité biologique et le Protocole de Nagoya sur l'accès et le partage des avantages. En examinant les transformations technologiques et économiques des dernières décennies du XXe siècle, mais aussi l'émergence des mouvements de protection de l’environnement et de défense des droits des populations autochtones, cette thèse ouvre une réflexion sur les enjeux politiques liés à l'utilisation commerciale et scientifique de la biodiversité. Elle met en lumière un processus de politisation généré par les États, des acteurs marchands et des réseaux militants dont les interventions ont contribué à redéfinir la biodiversité comme un composite de « ressources génétiques » et de « savoirs traditionnels » ayant une valeur à la fois utilitaire et socioculturelle. En croisant les savoirs tirés de la sociologie de l’action publique, de la sociologie économique, des relations internationales et des sciences et techniques (STS), nous montrons comment ce processus a transformé ce qui était initialement un problème scientifique et écologique – la perte accélérée de la biodiversité – en un problème d'importance principalement économique et politique. L'étude s’appuie principalement sur des méthodes d’enquête qualitatives (entretiens approfondis, observation et recherche d'archives), tandis qu'un logiciel d'analyse de données qualitatives a été utilisé pour l’étude des résultats de la recherche (transcriptions, notes d'observation, etc.). À travers des recherches de terrain multi-sites au Brésil, aux États-Unis, en France et dans un cadre de négociation multilatérale, cette thèse propose également une réflexion sur l'instrument d’« accès et partage des avantages », montrant comment l’idée d’un partage juste et équitable des avantages a été appropriée, dépolitisée et repolitisée par les acteurs en concurrence présents dans le régime international de la biodiversité.

    Camille Dugrand, Prendre la rue , thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Richard Banégas  

    S'appuyant sur des enquêtes de terrain conduites à Kinshasa, cette thèse s'intéresse aux parcours des Shégués, ces jeunes citadins qui empruntent un chemin « différent » dans les rues de la mégapole congolaise. En « prenant » et en habitant la rue, en s'écartant des formes d'existence conventionnelles en famille et sous un toit, les acteurs se plongent dans une aventure citadine vagabonde porteuse de contraintes et d'alternatives. En contrepoint aux discours dominants qui les associent à des enfants des rues marginaux, isolés et inaudibles, ces Shégués apparaissent au contraire comme des figures incontournables de la citadinité kinoise. Assujettis à un mode d’existence semé de contraintes et d’incertitudes, ces jeunes citadins se retrouvent autour de nouvelles formes de sociabilité synonymes de soutien et de violence autant d’opportunités alternatives d’exister et de se distinguer, voire d’émerger comme des individus reconnus et renommés. Les Shégués édifient une culture de rues qui leur permet de nouer des interactions composites avec l’ensemble des usagers de la ville, au point de s’insérer dans les réseaux de pouvoir citadin. Leur singularisation sociale et la stigmatisation qu’elle engendre s’accompagne d’une multitude de contraintes mais aussi d’occasions supplémentaires d’agir sur la ville, voire d’accéder à des formes de popularité et de prestige. Comment les Shégués agissent-ils sur leur ville ? Que nous disent-ils des perspectives d’accomplissement personnel s’offrant aux jeunes de Kinshasa d’aujourd’hui ? Quels sont les impacts politiques de la violence qu’ils exercent et qu’ils subissent ? Produisent-ils une culture contre-hégémonique ou viennent-ils au contraire renforcer un ordre politique violent et clientéliste ? Quelles frontières distinguent ces jeunes acteurs des autres citadins ? Forgent-ils une culture subversive et contestataire ? Les trajectoires des Shégués donnent à voir les ambivalences d’une sous-culture juvénile dépendante de son environnement immédiat pour survivre qui se réapproprie les codes établis par les dominants tout en défiant l’exclusion à laquelle ceux-ci les assignent. S’ils peuvent ainsi apparaître comme des figures renforçant l’ordre établi par « ceux d’en haut », ces acteurs forgent des styles de vie porteurs de subversion et de contestation dans une mégapole kinoise mobile et secrète de nouvelles normes et de nouvelles façons de vivre et de survivre. Les Shégués s’affirment en définitive comme des acteurs moteurs d’une dynamique citadine qui promeut sans relâche de nouvelles figures de légitimité et de prestige, tout en reformulant continûment de nouveaux imaginaires d’autres vies possibles. Ils expriment les visées critiques et politiques d’une vie vagabonde qui participe et influe sur les changements d’une citadinité kinoise s’appliquant à réinventer les voies qui lui permettraient de renverser le cours du destin en accédant enfin à une « autre vie ».

    Jacobo Grajales Lopez, Le pouvoir des armes, le pouvoir de la loi : groupes paramilitaires et formation de l'Etat en Colombie, thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Jean-Louis Briquet, membres du jury : David Garibay (Rapp.), Christian Lund (Rapp.), Olivier Dabène et Jean-François Bayart  

    La relation des groupes armés non étatiques à l’Etat ne relève pas nécessairement d’une alternative exclusive entre l’affaiblissement étatique ou la délégation de la violence. Cette thèse prend comme objet la relation entre l’Etat et les groupes paramilitaires en Colombie afin d’étudier le lien entre la violence privée et la formation de l’Etat. L’histoire de ces groupes se caractérise à la fois par des alliances collusives avec des secteurs des élites politiques et administratives et par des processus de dénonciation qui rendent ces relations inavouables. Il s’agit donc d’une situation dans laquelle le pouvoir des armes échoue à se transformer en pouvoir légal. Une double perspective est mobilisée. Une première approche analyse le traitement des groupes paramilitaires par les institutions étatiques centrales, dans les termes d la politique de sécurité, de l’action judiciaire ou encore des politiques de sortie de conflit. Elle montre que ces groupes font l’objet d’une multiplicité de formes d’intervention étatique. Celles- ci ne peuvent se comprendre comme une forme univoque d’action publique, mais plutôt comme le signe de conflits intra-étatiques portant sur le contrôle et la régulation de la violence. Une seconde approche analyse l’action locale des groupes paramilitaires, à la fois dans leur intervention dans le jeu électoral, leur rôle d’entrepreneurs de violence, leur positionnement face aux guérillas et leur relation au marché. Elle montre que les groupes paramilitaires constituent des formes d’autorité locale. Loin de s’opposer à l’Etat, ils cherchent à tirer des bénéfices de leur position dans le maintien de l’ordre et l’exploitation des ressources.

    Camille Dugrand, Prendre la rue, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Richard Banégas, membres du jury : Alphonse Maindo Monga Ngonga (Rapp.), Mamadou Diouf (Rapp.), Dominique Malaquais    

    S'appuyant sur des enquêtes de terrain conduites à Kinshasa, cette thèse s'intéresse aux parcours des Shégués, ces jeunes citadins qui empruntent un chemin « différent » dans les rues de la mégapole congolaise. En « prenant » et en habitant la rue, en s'écartant des formes d'existence conventionnelles en famille et sous un toit, les acteurs se plongent dans une aventure citadine vagabonde porteuse de contraintes et d'alternatives. En contrepoint aux discours dominants qui les associent à des enfants des rues marginaux, isolés et inaudibles, ces Shégués apparaissent au contraire comme des figures incontournables de la citadinité kinoise. Assujettis à un mode d’existence semé de contraintes et d’incertitudes, ces jeunes citadins se retrouvent autour de nouvelles formes de sociabilité synonymes de soutien et de violence autant d’opportunités alternatives d’exister et de se distinguer, voire d’émerger comme des individus reconnus et renommés. Les Shégués édifient une culture de rues qui leur permet de nouer des interactions composites avec l’ensemble des usagers de la ville, au point de s’insérer dans les réseaux de pouvoir citadin. Leur singularisation sociale et la stigmatisation qu’elle engendre s’accompagne d’une multitude de contraintes mais aussi d’occasions supplémentaires d’agir sur la ville, voire d’accéder à des formes de popularité et de prestige. Comment les Shégués agissent-ils sur leur ville ? Que nous disent-ils des perspectives d’accomplissement personnel s’offrant aux jeunes de Kinshasa d’aujourd’hui ? Quels sont les impacts politiques de la violence qu’ils exercent et qu’ils subissent ? Produisent-ils une culture contre-hégémonique ou viennent-ils au contraire renforcer un ordre politique violent et clientéliste ? Quelles frontières distinguent ces jeunes acteurs des autres citadins ? Forgent-ils une culture subversive et contestataire ? Les trajectoires des Shégués donnent à voir les ambivalences d’une sous-culture juvénile dépendante de son environnement immédiat pour survivre qui se réapproprie les codes établis par les dominants tout en défiant l’exclusion à laquelle ceux-ci les assignent. S’ils peuvent ainsi apparaître comme des figures renforçant l’ordre établi par « ceux d’en haut », ces acteurs forgent des styles de vie porteurs de subversion et de contestation dans une mégapole kinoise mobile et secrète de nouvelles normes et de nouvelles façons de vivre et de survivre. Les Shégués s’affirment en définitive comme des acteurs moteurs d’une dynamique citadine qui promeut sans relâche de nouvelles figures de légitimité et de prestige, tout en reformulant continûment de nouveaux imaginaires d’autres vies possibles. Ils expriment les visées critiques et politiques d’une vie vagabonde qui participe et influe sur les changements d’une citadinité kinoise s’appliquant à réinventer les voies qui lui permettraient de renverser le cours du destin en accédant enfin à une « autre vie ».

    Saïd Abass Ahamed, Démocratiser en temps de guerre : l'intervention des Nations Unies et de l'Union européenne dans la transition congolaise 1996-2006, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Françoise Dreyfus, membres du jury : Rémy Bazenguissa (Rapp.), Joseph-Achille Mbembe  

    L'intervention internationale par les Nations Unies et l'Union européenne en faveur des transitions démocratiques dans les pays en conflit a connu en République Démocratique du Congo (RDC) des modalités nouvelles. Ces institutions internationales ont mobilisé d'énormes moyens en vue d'assoir des pratiques et des institutions démocratiques dans un espace politique marqué par la violence et l'instabilité. Les enjeux de pouvoir entre les Nations Unies et l'Union Européenne, la divergence des agendas entre stratégie personnelle et intérêt collectif ont rendu difficile toute coordination indispensable à la réussite de ce genre d'entreprise. Cette thèse se donne comme objectif d'analyser les outils et modalités de l'intervention internationale dans un pays dont la caractéristique majeur demeure l'existence d'un continuum de violence et des infrastructures embryonnaires. Le projet de démocratisation demeure par essence un projet inachevé qu'il convient en permanence de perfectionner, toutefois, le temps mondial de la démocratisation par des projets expéditionnaires semble révolu. Pour autant l'intervention internationale pour la démocratie demeure en Afrique une réalité.

    Erica Guevara, "Si tu veux du sang et des balles, tu n'as qu'à zapper sur une autre radio" : émergence, institutionnalisation et formes d'appropriation des radios communautaires en Colombie, 1948-2010, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Olivier Dabène, membres du jury : Fabien Granjon (Rapp.), Salvador Martí i Puig (Rapp.), Caroline Ollivier-Yaniv  

    Alors que la Colombie traverse une période de violence intense au début des années 1990, une forme de média en apparence nouvelle se diffuse dans tout le territoire et est légalisée par l’Etat: celle des radios communautaires. Associées à de multiples fonctions, elles sont censées être politiquement neutres, donner la voix aux sans voix, pacifier, reconstruire le tissu social déchiré… Comment expliquer la diffusion et l'institutionnalisation d'un média marginal dans un contexte aussi difficile ? A partir d'une démarche généalogique et comparative sur cinq régions colombiennes, cette thèse montre que la radio communautaire peut être comprise comme une forme d’action collective dont les origines remontent à la fin des années 1940. Retracer l’histoire de la catégorie met en évidence l’existence de groupes militants aux intérêts multiples qui luttent pour la « cause des médias ». Loin de l’image du média petit, pur et isolé, les radios communautaires se sont développées dans un espace médiactiviste multisectoriel, à l’intersection de plusieurs sphères d’activité. Si les radios communautaires ont été légalisées en Colombie, c’est parce que ces militants multi-positionnés, acteurs intermédiaires entre ces sphères, cadrent l’objet en des termes compatibles avec l’action de l’Etat. Le média est alors redéfini et donne lieu à des appropriations diversifiées sur les territoires, en fonction des configurations d’acteurs à différentes échelles. Loin de leur image « apolitique », les radios communautaires peuvent être comprises comme des lieux de renégociation des frontières de la « communauté imaginée » dans un pays habituellement décrit comme un territoire fragmenté.

  • Jérémie Moualek, A la recherche des "voix perdues" : contribution à une sociologie des usages pluriels du vote blanc et nul, thèse soutenue en 2018 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Jean-Pierre Durand, membres du jury : Yves Déloye (Rapp.), Frédéric Lebaron, Jean-Gabriel Contamin, Céline Braconnier et Patrick Lehingue    

    Pourquoi l'électeur, s'il sait que son vote ne sera pas pris en compte, s'attache-t-il quand même à voter blanc et nul ? Plus globalement, comment le vote blanc et nul a-t-il pu persister et même augmenter, en dépit de son absence de prise en compte dans les suffrages exprimés ? C'est à ce double questionnement qu'est consacrée cette thèse.En prenant appui sur l'analyse de 52 entretiens semi-directifs avec des électeurs ayant déjà votés blancs et nuls ainsi que sur des archives de bulletins annulés issus des scrutins présidentielles et législatifs de 2007 et 2012 (près de 16 000) et des réponses à un questionnaire diffusé en ligne (1632), notre démarche est donc d'allier le comment au pourquoi (et au « pour quoi ? ») et d'étudier le vote en acte davantage que le vote comme choix ou orientation. Le tout, en interrogeant le vote blanc et nul, non pas seulement comme un refus conjoncturel de choisir – lié essentiellement à un défaut conjoncturel de l'offre politique –, mais en mettant en évidence une autre lecture du phénomène. Plus précisément, nous abordons le vote blanc et nul comme un ensemble d'usages et significations socialement différenciés.Ainsi, dans une Partie n°1, nous étudions l'apparition de la catégorie « blanc et nul », la variation historique de ses normes (explicites et implicites) et les luttes dont sa définition a été l'objet. Le tout, pour comprendre comment une certaine définition du vote blanc et nul s'est imposée au point de faire sens commun (notamment la binarité manichéenne « blanc » versus « nul »). Dans une Partie n°2, il s'agit alors d'analyser la façon dont ce sens commun peut être l'objet de réceptions (voire de réappropriations) individuelles ou collectives – légitimes et illégitimes – par les agents sociaux. Et ce, au point de faire du vote blanc et nul une pratique aux usages pluriels, car socialement différenciés. Enfin, loin d'être réduits aux rôles de « récepteurs », des électeurs peuvent apparaître aussi comme des contributeurs dans la construction – toujours mouvante – de la définition de ce vote, au point d'en faire, par exemple, un outil d'action collective.

    Guénolé Marchadour, Comment les rapports de domination se « réalisent-ils » ? : Appréhender les rapports sociaux de sexe, de race et de classe dans les mobilisations des migrant.e.s brésilien.ne.s au Japon dans les années 2000, thèse soutenue en 2015 à Lyon 2 sous la direction de Eric Seizelet et Olivier Fillieule, membres du jury : Éric Fassin (Rapp.)  

    Au croisement de la sociologie des mobilisations, de la sociologie des migrations et des études genre, cette thèse vise à saisir la réalisation des rapports de domination dans l’action collective des migrant.e.s brésilien.ne.s au Japon dans les années 2000. Au delà des catégorisations ethnoraciales (descendant.e / non descendant.e de Japonais) et classées (ouvrier.ère / indépendant.e), généralement utilisées pour décrire ce fait migratoire, les catégories de sexe contribuent aussi à le caractériser. Dans la perspective de l’intersectionnalité, la thèse s’appuie sur l’ethnographie multisituée pour appréhender la réalisation des rapports sociaux de sexe, de race et de classe. Ceux-ci s’actualisent dans des pratiques circonscrites mais aussi dans des contextes variés où l’intersectionnalité se révèle d’autant mieux que les rapports de pouvoir peuvent changer, s’inverser, « s’invisibiliser ». Pour ce faire, trois espaces de mobilisation ont été explorés : des écoles brésiliennes, des syndicats et des associations locales. Des observations in situ étalées entre 2006 et 2011 ont été complétées par quatre-vingt-dix entretiens semi-directifs en portugais et en japonais avec des familles migrantes, les migrant.e.s mobilisé.e.s, les leaderships et leurs soutiens extérieurs. En examinant leurs interactions, l’enquête multisituée montre que la réalisation des rapports de domination s’appréhende à partir de trois échelles d’analyse : nationale (les contextes japonais et brésilien), sectorielle (syndical, éducatif et associatif) et situationnelle (les dynamiques des organisations dans chaque secteur). De cette façon, la thèse fait ressortir les nouvelles frontières de la société japonaise et les reconfigurations de l’imaginaire national brésilien selon les sites de l’enquête.

    Pinar Selek, Les possibilités et les effets de convergences des mouvements contestataires, sous la répression : les mobilisations au nom de groupes sociaux opprimés sur la base du genre, de l'orientation sexuelle ou de l'appartenance ethnique, en Turquie, thèse soutenue en 2014 à Strasbourg sous la direction de Samim Akgönül, membres du jury : Hamit Bozarslan (Rapp.), Jay Rowell    

    L’examen de l’espace militant en Turquie à travers quatre mouvements contestataires sur la base du genre, de l’orientation sexuelle ou de l’appartenance ethnique, montre que les contextes conflictuels et repressifs peuvent créer les possibilités d’émergence de nouveaux mouvements contestataires et leur convergence. Ces mouvements, malgré leurs divergences, interdépendants dans la complexité de leurs dynamiques, se rejoignent dans le même cycle de contestation, germé dans les années 1980, maturé et émergé autour de 1990, qui devient l’acteur de la déconstruction d’un monopole idéologique, organisationnel et politique dans l’espace militant. L’interdépendance de ces mouvements, avec de multiples facteurs, favorise leurs convergences et leurs interactions qui dépendent aussi de leurs lignes de fractures et de dissociation, relatifs à la structuration interne des rapports sociaux, à leurs diverses modalités de hiérarchies organisationnelles. Ces conflits créent des freins aux innovations des organisations mais grâce au maintien de leurs alliances, ils provoquent des transformations par des luttes internes et renforcent les rapprochements des communautés autour de ces mouvements. Dans la complexité de ce processus entre interdépendances, tensions et influences réciproques, le nouveau cycle de contestation naît comme une pluralité de relations, à partir des années 2010, dans un espace intermédiaire où les concepts et les répertoires, les idées, les expériences voyagent.

    Emmanuel Rivat, La transnationalisation de la cause antinucléaire en Europe , thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Antoine Roger et Jan Willem Duyvendak  

    La plupart des travaux portant sur la politique et la contestation de l’énergie nucléaire étudient des enjeux de mobilisations locaux et nationaux. Cette thèse a pour but de montrer que si les théories de la « nouvelle gouvernance » défendent l’hypothèse d’un dépassement de l’État, elles ne permettent pas de suffisamment saisir les dilemmes et les blocages de la transnationalisation de la cause anti-nucléaire. A partir de travaux de la sociologie des mouvements sociaux, des réseaux et de la sociologie politique, cette thèse vise à mieux comprendre la genèse et les modalités de la coopération et de la concurrence des Verts européens, des ONG environnementales telles que Greenpeace et Les Amis de la Terre, et des groupes locaux et nationaux. De la première conférence internationale des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm en 1972 à la conférence sur le changement climatique de Copenhague en 2009, cette thèse étudie pourquoi et comment les militants se saisissent d’opportunités politiques internationales ou européennes. Elle explicite deux dilemmes de la coopération transnationale, à savoir la diversité des contraintes nationales des champs politiques et le degré d’institutionnalisation des groupes de contestation. Elle analyse enfin comment les militants établissent les règles de fonctionnement d’un capital social transnational comme « bien collectif » qui facilite la production, la circulation et la réception de différents types de ressources et de compétences sociales pour les militants. Loin de céder aux sirènes de l’avènement d’une « société civile transnationale », ce travail insiste sur la grande hétérogénéité pdes militants, profondément ancrés dans des champs politiques nationaux. Cette situation explique que l’activisme transnational en Europe demeure provisoire et discontinu.

    Emmanuel Rivat, La transnationalisation de la cause antinucléaire en Europe, thèse soutenue en 2013 sous la direction de Antoine Roger et Jan Willem Duyvendak, membres du jury : Sylvie Ollitrault (Rapp.), James M. Jasper    

    La plupart des travaux portant sur la politique et la contestation de l’énergie nucléaire étudient des enjeux de mobilisations locaux et nationaux. Cette thèse a pour but de montrer que si les théories de la « nouvelle gouvernance » défendent l’hypothèse d’un dépassement de l’État, elles ne permettent pas de suffisamment saisir les dilemmes et les blocages de la transnationalisation de la cause anti-nucléaire. A partir de travaux de la sociologie des mouvements sociaux, des réseaux et de la sociologie politique, cette thèse vise à mieux comprendre la genèse et les modalités de la coopération et de la concurrence des Verts européens, des ONG environnementales telles que Greenpeace et Les Amis de la Terre, et des groupes locaux et nationaux. De la première conférence internationale des Nations Unies sur l'environnement de Stockholm en 1972 à la conférence sur le changement climatique de Copenhague en 2009, cette thèse étudie pourquoi et comment les militants se saisissent d’opportunités politiques internationales ou européennes. Elle explicite deux dilemmes de la coopération transnationale, à savoir la diversité des contraintes nationales des champs politiques et le degré d’institutionnalisation des groupes de contestation. Elle analyse enfin comment les militants établissent les règles de fonctionnement d’un capital social transnational comme « bien collectif » qui facilite la production, la circulation et la réception de différents types de ressources et de compétences sociales pour les militants. Loin de céder aux sirènes de l’avènement d’une « société civile transnationale », ce travail insiste sur la grande hétérogénéité pdes militants, profondément ancrés dans des champs politiques nationaux. Cette situation explique que l’activisme transnational en Europe demeure provisoire et discontinu.

    Maya Collombon, Les bâtisseurs de Mésoamérique , thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Olivier Dabène  

    En mai 2001, un mouvement social transnational connecte des acteurs indigènes du sud mexicain et d'Amérique centrale qui s'opposent à une politique publique de développement le Plan Puebla Panama (PPP). L'étude de la promotion et de la contestataion du PPP au Mexique et au Nicaragua vise à interroger le concept de transnationalisation appliqué à l'action publique comme à la protestation collective. La thèse montre que les acteurs indigènes mis sur le devant de la scène par les acteurs contestataires, puis par les acteurs publics en réponse aux mobilisations, ne sont pas les acteurs centraux de la transnationalisation. La sociogenèse de la contestation au PPP permet de saisir les configurations localisées où d'anciennes allégeances continuent de primer sur l'allongement des réseaux à l'international. Ce sont des enjeux agraires, des liens notabilaires et religieux, ou encore le legs zapatiste, qui forgent la matrice du mouvement. Le Chiapas constitue à ce titre un condensé d'une topographie rurale et indigène des luttes dont les connexions à l'international ne sont finalement que secondaires pour une majorité d'acteurs. De même, la transnationalisation de la politique publique ne dépend pas simplement du poids des institutions financières internationales fortement impliquées dans le développement régional mais surtout de reconfigurations élitaires mexicaines qui s'assurent domination sur leurs partenaires centraméricains et maintien de leurs positions politiques, au lendemain de l'alternance de 2000. Ces configurations réticulaires différenciées entre promoteurs et opposants aux politiques de développement n'opèrent pas de connexions explicites.

    Maya Collombon, Les bâtisseurs de Mésoamérique, thèse soutenue en 2012 sous la direction de Olivier Dabène, membres du jury : Salvador Martí i Puig (Rapp.), Philippe Aldrin et David Garibay    

    En mai 2001, un mouvement social transnational connecte des acteurs indigènes du sud mexicain et d'Amérique centrale qui s'opposent à une politique publique de développement le Plan Puebla Panama (PPP). L'étude de la promotion et de la contestataion du PPP au Mexique et au Nicaragua vise à interroger le concept de transnationalisation appliqué à l'action publique comme à la protestation collective. La thèse montre que les acteurs indigènes mis sur le devant de la scène par les acteurs contestataires, puis par les acteurs publics en réponse aux mobilisations, ne sont pas les acteurs centraux de la transnationalisation. La sociogenèse de la contestation au PPP permet de saisir les configurations localisées où d'anciennes allégeances continuent de primer sur l'allongement des réseaux à l'international. Ce sont des enjeux agraires, des liens notabilaires et religieux, ou encore le legs zapatiste, qui forgent la matrice du mouvement. Le Chiapas constitue à ce titre un condensé d'une topographie rurale et indigène des luttes dont les connexions à l'international ne sont finalement que secondaires pour une majorité d'acteurs. De même, la transnationalisation de la politique publique ne dépend pas simplement du poids des institutions financières internationales fortement impliquées dans le développement régional mais surtout de reconfigurations élitaires mexicaines qui s'assurent domination sur leurs partenaires centraméricains et maintien de leurs positions politiques, au lendemain de l'alternance de 2000. Ces configurations réticulaires différenciées entre promoteurs et opposants aux politiques de développement n'opèrent pas de connexions explicites.

  • Zoé Grumberg, Militer en minorité ? Le "secteur juif" du Parti communiste français de la Libération à la fin des années cinquante, thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Claire Andrieu, membres du jury : Audrey Kichelewski (Rapp.), Lisa Moses Leff (Rapp.), Jean Vigreux  

    À travers l’étude du secteur juif du Parti communiste français (PCF) et de ses militant(e)s - des Juifs yiddishophones originaires d’Europe centrale et orientale - entre 1944 et la fin des années cinquante, cette thèse propose trois questionnements. Elle interroge d’une part le rôle de l’engagement politique et du PCF dans l’intégration des immigrés et des minorités en France et dans la réintégration des Juifs en France après la Shoah. Elle étudie d’autre part le rôle central des Juifs communistes yiddishophones dans la reconstruction de la vie juive française après le génocide. À cet égard, elle cherche à s’émanciper du débat qui tend à voir les Juifs communistes comme des calculateurs politiques dont le but serait avant tout de diffuser et d’appliquer la politique du PCF dans le monde juif ou, au contraire, comme des passionnés de culture yiddish dont l’engagement au PCF serait secondaire. Au moins jusqu’aux années cinquante, les Juifs communistes du secteur juif du PCF parviennent à concilier la propagande communiste avec la défense des intérêts des Juifs. Les premières années de guerre froide et la politique soviétique vis-à-vis des Juifs les mettent toutefois face à leurs contradictions. Ces années sont celles de leur marginalisation dans le monde juif français, qui ne peut accepter le silence des Juifs communistes sur « l’antisémitisme rouge ». Enfin, à travers le suivi des trajectoires d’un corpus de 26 militant(e)s, cette thèse questionne l’engagement, les carrières militantes et les identités sociales des Juifs communistes. L’approche par les trajectoires permet de questionner l’impact des variations des identités sur l’engagement politique et sa perpétuation.

    François Brasdefer, Vandales et propriétaires ? : Sociologie des atteintes à la propriété dans les mondes du graffiti et du militantisme, thèse soutenue en 2019 à Université de Lille 20182021 sous la direction de Dominique Duprez et Gilles Chantraine, membres du jury : Jules Falquet, Carole Gayet-Viaud, Abdelhafid Hammouche et Nicolas Sallée    

    Cette thèse porte sur une comparaison des pratiques envers la propriété des graffeur.ses, street-artistes, militant.e.s anticapitalistes et antipubs. Partant d’une analyse de la littérature criminologique concernant le vandalisme, cette thèse interroge les figures du « vandale » ou du « casseur » en tant que constructions sociales. Dans la continuité des travaux interactionnistes en sociologie de la déviance et en criminologie post-marxiste, nous interrogeons les dégradations volontaires d’objets matériels à partir des trajectoires et expériences d’acteurs déviants, tout en replaçant ceux-ci dans l’imbrication des rapports sociaux de classe, de sexe et d’âge. L’enquête de terrain procède par ethnographie multi-située, rassemblant seize récits de vie combinés à des observations participantes. Les résultats montrent la formation et l’évolution de « sujets propriétaires » par effets de socialisation aux interactions entre individus, corps et objets matériels dans diverses sphères (familiale, scolaire, professionnelles, sous-culturelles, militantes). La propriété et la possession apparaissent comme des enjeux centraux des rapports sociaux et de la socialisation. Leur naturalisation au sein des rapports de pouvoir participe tant de la réaction sociale au vandalisme que des rapports aux objets et espaces des peintres ou militant.e.s interrogé.e.s. Malgré l’hétérogénéité de leurs positions structurelles ou de leurs trajectoires d’engagement, nous trouvons dans leurs rapports aux objets dégradés, aux pratiques de soin, aux techniques ou encore au contrôle social, une internormativité faisant dominer les normes de propriété formelle sur les normes de possession. Cette thèse explore les rapports de pouvoir contemporains traversant les atteintes à la propriété et apporte une contribution à la sociologie de la déviance, des rapports sociaux et des cultures dominées.

    Marion Di Méo, Une démocratie à l’épreuve des mouvements sociaux : le cas du Chili post-dictatorial de 1988 à nos jours, thèse soutenue en 2018 à AixMarseille sous la direction de Christophe Traïni, membres du jury : Fabien Jobard (Rapp.), Camille Goirand (Rapp.), David Garibay    

    Cette thèse vise à rendre compte de l'évolution, au Chili, de la gestion des événements protestataires par les institutions en charge de l'ordre public depuis le retour à la démocratie en 1990. Il s'agit d'examiner la manière dont un pays autrefois gouverné par la répression encadre, une fois la démocratie retrouvée, les protestations de différents groupes de la société. La thèse interroge aussi l'existence d'un traitement différencié de la contestation en fonction du public mobilisé. L'enquête a été menée entre mars 2015 et mai 2017 et repose sur un matériau composé d'observations, d'entretiens, d'archives de presse. Ce travail est composé de trois parties. La première revient sur les éléments qui ont façonné le contexte politique chilien de la transition, largement défavorable à la contestation. Il s'agit également de s'intéresser aux caractéristiques et à la culture institutionnelle de la police en charge du maintien de l'ordre, en observant comment s'articulent le caractère militaire de cette institution et les fondements de la doctrine du maintien de l'ordre. Dans la seconde, les mobilisations des peuples autochtones et des étudiants chiliens sont longuement décryptées, en particulier la question de leur répertoire d'action et les interactions entre ces groupes, l'État chilien et les forces de l'ordre. La troisième partie est consacrée à la manière dont le passé récent du Chili devient l'enjeu de discours et de mobilisations, et s'intéresse de près à différentes journées de commémoration. Elle examine enfin les effets de la militarisation de la police sur le maintien de l'ordre, et sur les représentations du monde qui entourent ses pratiques professionnelles

    Mélodie Breton-Grangeat, La cause des femmes au Yémen : contribution à une analyse intersectionnelle des rapports de domination, thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Delphine Dulong, membres du jury : Mounia Bennani-Chraïbi (Rapp.), David Garibay (Rapp.), Blandine Destremau et Franck Mermier  

    À partir d'une enquête qualitative, principalement fondée sur des entretiens et une observation participante, cette thèse restitue dans une perspective intersectionnelle les conditions sociales et politiques de la construction de la cause des femmes au Yémen. Après avoir montré comment les rapports sociaux de sexe ont progressivement été constitués en enjeu politique au cours du XXe siècle aussi bien entre les pouvoirs politiques, les partis politiques, mais aussi l'aide publique internationale (chapitre 1), on interroge les conditions d'émergence d'une conscience de genre du côté des femmes « ordinaires » (i.e. non issues de l'élite politisée et militante). Dans le chapitre 2, l’hypothèse selon laquelle un espace d’entre-soi féminin permettrait l’émergence d’un discours alternatif caractérisé par une conscience de genre est ainsi testée via une enquête ethnographique au long cours dans une petite association féminine de province porteuse d'un projet d'empowerment financé par l'UE. Comme on le montre alors, si cette expérience conduit les salariées associatives enquêtées à renégocier certaines normes de genre, les effets de cette socialisation s'avèrent néanmoins limités et même ambivalents. Car outre le fait que les salariées continuent de veiller aux intérêts des hommes de leur famille dont elles demeurent tributaires, leur nouveau statut les conduit à se distinguer des femmes des classes inférieures, obérant ainsi les possibilités d’émergence d’une conscience de genre. On appréhende mieux dès lors les mécanismes de délégation politique au sein de l'espace de la cause des femmes qui amènent les femmes de l’élite à revendiquer la représentation des femmes yéménites dans leur totalité, notamment des femmes pauvres. Cela explique aussi pourquoi, au sein de l’espace de la cause des femmes au Yémen, l’accent est mis sur certaines questions plutôt que d’autres. L'analyse des caractéristiques sociales de celles qui participent à la révolution en 2011 (chapitre 3), puis à la Conférence du dialogue national (chapitre 4), éclaire en effet le succès de certaines revendications, et plus particulièrement du quota politique, lequel fonctionne comme une rétribution du militantisme pour les femmes de l’élite qui, malgré leurs capitaux scolaire, social et militant, ont un accès extrêmement limité aux mandats et postes politiques.

    Maryam Ben Salem, Le militantisme en contexte répressif , thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie  

    La révolution du 14 janvier 2011 marque le retour triomphant du mouvement islamiste tunisien Ennahda sur la scène politique en Tunisie. En effet, il est passé du statut de parti paria au statut de parti dominant. Depuis sa création en 1970, Ennahda a fait l'objet d'une répression étatique importante qui a culminé en 1990, provoquant son retrait du champ politique tunisien. Pour autant, cette répression n'a pas mis fin à l'engagement et à l'activisme de ses militants sur le terrain. Dans quelle mesure les justifications religieuses ont-elles soutenu ce processus de résistance? L'objet de recherche de cette thèse porte sur les ressorts du maintien de cet engagement militant en contexte répressif. En effet, ce travail démontre qu'au-delà des motivations religieuses qui interviennent dans l'entrée en carrière, le maintien des engagements au sein d'Ennahda s'explique essentiellement par des rétributions du militantisme. L'attachement ou la loyauté sont ainsi tributaires de la capacité du mouvement à répondre aux intérêts intramondains et extra mondains des activistes. Ces intérêts, qui varient en fonction des profils et des parcours, impactent différemment les rapports au militantisme et aux rétributions. En suivant une logique chronologique correspondant aux étapes successives de l'engagement, nous étudions les dispositions à l'engagement et le passage à l'acte (l'entrée dans le mouvement et l'initiation), puis les variations dans les attitudes et pratiques militantes au cours de la carrière. Enfin, nous analysons les processus d'attachement/désengagement militants face à la répression.

    Ada Tosatti, L’ extrémisme littéraire et politique pendant les années soixante-dix. Le cas exemplaire de Nanni Balestrini, thèse soutenue en 2011 à Paris 3 sous la direction de Jean-Charles Vegliante, membres du jury : Oreste Sacchelli, Christophe Mileschi et Niva Lorenzini    

    La thèse, par le concept opératoire d’extrémisme, propose l’étude du rapport entre engagement politique et expérimentalisme littéraire en Italie au cours des années soixante-dix, en explorant les liens entre l’aspiration révolutionnaire des mouvements socio-politiques d’extrême gauche et la recherche d’une relation renouvelée entre littérature et réalité. Le poète et romancier Nanni Balestrini [1935-], membre de la Néo-avant-garde des années soixante et militant de la gauche extra-parlementaire dans la décennie suivante, apparaît comme un auteur exemplaire de cette tension. Par l’analyse de sa production littéraire des années soixante-dix, un corpus riche qui n’a été que partiellement exploré jusqu’ici, il s’agit de démontrer la mise en œuvre d’un engagement dans et par le langage littéraire, l’élaboration d’une pratique subversive de l’écriture qui puisse revêtir en même temps une fonc! tion politique. En suivant un parcours chronologique rendant compte des évolutions inhérentes à cette problématique, l’on passe ainsi de la recherche d’une littérature « interne à la classe ouvrière » avec le roman Vogliamo tutto [1971], qui préfigure d’autres expériences de « littérature sauvage », à la mise en œuvre d’une fonction heuristique et de contre-information de la littérature avec Vivere a Milano [1976] et La violenza illustrata [1976]. L’analyse des Ballate della signorina Richmond [1977] rend compte des influences croisées de la poétique balestrinienne avec le dernier mouvement contestataire de la décennie, le Mouvement de 1977, qui place au coeur de sa réflexion et de sa pratique politique la subversion du langage ainsi que l’élaboration de nouvelles formes de communication

    Juliette Hunin, Le "mouvement de 77" : perceptions littéraires, thèse soutenue en 2011 à Paris 3 sous la direction de Philippe Daros, membres du jury : Denis Ferraris et Nicolas Bonnet  

    Neuf ans après 1968, l’Italie connaît une nouvelle année d’agitation. Pendant quelques mois la péninsule est parcourue par un mouvement social, politique et culturel extrêmement vigoureux et offensif qui prendra le nom de « mouvement de 77 ». Cette contestation irrévérencieuse évoluera au fil des mois : les manifestations vont se tacher de sang et le « mouvement de 77 » se radicaliser. Mais il sera vite oublié, l’Italie se précipitant, le 16 mars 1978 avec l’enlèvement d’Aldo Moro, au cœur de ce que l’on nomme les « années de plomb ». De ce fait l’historiographie italienne mentionne rarement cette année de mobilisation, et seuls quelques romanciers ont été inspirés par le mouvement insurrectionnel de 1977. Nous dégagerons les raisons littéraires qui ont poussé les écrivains à s’emparer du « mouvement de 77 », afin de comprendre l’exploration paradoxale de cette année : d’un côté volontairement refoulée de l’histoire et de la littérature, de l’autre instrumentalisée afin d’illustrer les valeurs, les échecs ou les victoires de toute une génération. Comment les écrivains ont-ils évoqué ce mouvement ? Comment se sont-ils mesurés à ses enjeux, à ses dérives et à ce qu’il représente ? Quelles solutions narratives ont-ils exploré pour en rendre compte ? Comment leurs textes répondent-ils aux « mythes », ces conceptions dominantes et réductrices que la société italienne, traumatisée par cette période de son histoire, a produit envers cette jeunesse contestatrice ? Nous suivrons la diachronie des perceptions littéraires de cet événement, de 1979 à 2007, à travers les œuvres de Bruno Arpaia, Nanni Balestrini, Ferdinando Camon, Enrico Palandri, Paolo Pozzi et Luca Rastello.


Cours UNJF

Grands problèmes contemporains

Grands problèmes contemporains

Ce cours sur les « Grands problèmes contemporains » vise à donner des éléments de lecture aux interrogations croissantes sur le lien social qui se...