Xavier Crettiez, Isabelle Sommier, François Audigier, Violences politiques en France, Cairn et Presses de Sciences Po, 2021, Académique
Les auteurs ont constitué une base inédite de 6 000 épisodes de violence politique survenus de 1986 à nos jours. Leur approche, quantitative et narrative, portant sur une trentaine d'années, fait tomber nombre de présupposés du débat politico-médiatique. Les actes violents commis au nom d'une cause ne sont pas quantifiés, contrairement à ceux de la délinquance dont les statistiques se voient diffusées régulièrement. Pourtant, les images des violences politiques s'invitent chaque jour dans nos salons : attentats, dégradations d'équipements publics, séquestrations, etc. Prenant froidement le parti des chiffres, les auteurs ont constitué une base inédite de quelque 6 000 épisodes de violence politique survenus de 1986 à nos jours, en les catégorisant selon la nature de la cause défendue : idéologique, indépendantiste, religieuse, professionnelle ou sociétale. Leur approche à la fois quantitative et narrative, portant sur une trentaine d'années, fait tomber nombre de présupposés du débat politico-médiatique. Sans masquer la tragédie des attaques terroristes ni les manifestations émeutières des années récentes, elle nuance l'idée d'un regain de violence politique en France, où le nombre d'atteintes aux personnes est aujourd'hui très inférieur à celui des atteintes aux biens. Elle confirme un net recul de la violence indépendantiste, mais révèle aussi toute la palette d'expressions d'une colère grandissante contre la démocratie représentative
Xavier Crettiez, Isabelle Sommier, François Audigier (dir.), Violences politiques en France: de 1986 à nos jours, SciencesPo, les presses, 2021, 411 p.
Xavier Crettiez, Nathalie Duclos, Violences politiques: théories, formes, dynamiques, Armand Colin et Cyberlibris, 2021, Collection U ( Science politique ), 285 p.
Guerres, attentats, violences de masse, mouvements de révolte sociale... l'actualité nationale et internationale est fortement marquée par des manifestations de violences politiques, parfois extrêmes, dans un contexte de transformations profondes de l'ordre mondial. Pour comprendre ces phénomènes et les mettre à distance, cet ouvrage propose une grille de lecture des violences politiques en convoquant les apports de la sociologie politique, de l'anthropologie, de l'histoire, des relations internationales et de la psychologie sociale. Il repose sur trois ambitions. La première est académique et cherche à identifier les grands débats théoriques sur le déclenchement et l'irruption des violences politiques. La deuxième est descriptive, passant en revue la variété des formes de la violence, allant du terrorisme à la guerre en passant par les révoltes de rue ou les massacres collectifs. La dernière est analytique et interroge les logiques de l'engagement individuel et collectif ainsi que celles de la sortie de la violence
Xavier Crettiez, Violence et Nationalisme, Odile Jacob et Cairn, 2021, Hors collection
Des révoltes nationalistes en Corse, au Pays basque, en Ulster à l'islamo-nationalisme du Proche-Orient, de l'Afrique des grands lacs aux déchirures ethniques dans les Balkans, des résistances dans le Caucase aux émeutes organisées en Inde, en passant par le nationalisme d'Etat, voici décryptées les logiques qui président à la violence nationaliste. Quelles sont les ambitions cachées des nationalistes violents ? Quête de pouvoir ou foi en la " grandeur nationale " ? Quels sont les facteurs culturels et politiques qui expliquent leur montée et leur succès ? Pour mieux comprendre les conflits contemporains, une analyse profonde et systématique des raisons, des mécanismes et des manifestations de la violence nationaliste.Xavier Crettiez est professeur de science politique àl'université de Versailles-Saint-Quentin. Il a notamment publié La Question corse, Le Silence des armes et La France rebelle
Xavier Crettiez, Isabelle Sommier (dir.), Les dimensions émotionnelles du politique: chemins de traverse avec Philippe Braud, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, 358 p.
Philippe Braud a marqué de son empreinte intellectuelle plusieurs générations d'étudiants dans les amphithéâtres rennais, de la Sorbonne ou plus récemment de l'Institut d'études politiques de Paris. Dans les cursus de droit, comme dans ceux de science politique, sa pédagogie décomplexée et son approche originale de la discipline ont bousculé les savoirs acquis et ouvert l'auditoire sur une face longtemps tue de la politique. L'État, les partis, le vote, les phénomènes contestataires, les identités collectives sont toujours abordés bien sûr, mais au prisme de l'étude du symbolique comme levier pour parvenir à une sociologie des émotions cherchant systématiquement à dévoiler les ressorts invisibles, masqués ou ignorés, de l'exercice et de l'appréhension de la chose publique. Tel est en effet le credo de cet intellectuel iconoclaste, non maître à penser mais révélateur des impensés, non technicien mais savant curieux, plus intellectuel « touche à tout » que spécialiste austère : le politique est avec lui appréhendé par des chemins de traverse avec les outils du sociologue et non la boussole du psychologue. Ce ne sont pas les âmes qui sont sondées mais les interactions et les logiques de situation, avec leur part de projections, d'ambitions et d'attentes affectives. Les articles réunis dans cet ouvrage, sous la plume d'anciens doctorants ou de compagnons intellectuels de Braud, cherchent tous à rendre un hommage parfois critique à celui qui, avec quelques autres, a cherché avant l'heure à légitimer dans le champ scientifique l'étude des contraintes affectuelles de la vie publique
Xavier Crettiez, Bilel Ainine, Soldats de Dieu: paroles de djihadistes incarcérés, Éditions de l'Aube et Fondation Jean-Jaurès, 2017, Monde en cours, 163 p.
Xavier Crettiez, Romain Sèze (dir.), Saisir les mécanismes de la radicalisation violente: pour une analyse processuelle et biographique des engagements violents, Mission de recherche Droit et Justice, 2017, 150 p.
Xavier Crettiez, Les formes de la violence, Cairn et La Découverte, 2011, Repères
Alors que les phénomènes de violence paraissent de plus en plus prégnants dans l’actualité quotidienne, cet ouvrage cherche à en comprendre les logiques et à en préciser les limites. Parler de la violence n’a en effet guère de sens tant ce vocable réunit sous un même terme des phénomènes très différents et des manifestations plurielles. L’auteur ambitionne de les passer en revue. Pour autant, il s’agit de mettre à nu les logiques communes d’adhésion à la violence (pourquoi devient-on violent ?), de déroulement des violences (comment s’opère le passage à l’acte ?) et de transformation de ces phénomènes (la violence évolue-t-elle ?). L’État, les contestataires sociaux, les individus délinquants, les opposants politiques : tous utilisent une violence qui, soit exprime une colère et une insatisfaction, soit constitue une ressource politique ou parfois même une identité collective. Même ceux qui répugnent à l’utiliser (dans les régimes démocratiques) usent toujours in fine de la menace de la violence pour conforter leur autorité. S’intéresser à la violence, c’est vouloir comprendre la face sombre de l’activité politique, qui n’en est bien souvent que la traduction civilisée
Xavier Crettiez (dir.), La culture générale en 20 leçons, Ellipses, 2010, Concours administratifs ( Les mémentos ), 330 p.
Xavier Crettiez, Laurent Mucchielli (dir.), Les violences politiques en Europe, Cairn et La Découverte, 2010, Recherches, 336 p.
Émeutes, hooliganismes, terrorismes, crimes racistes, crimes d’État… Ces violences sont rarement analysées comme des violences politiques dans le débat public. La notion même de violence politique reste floue. Où commence-t-elle, où s’arrête-t-elle ? Est-elle en recrudescence ou en voie de disparition ? Certains pays européens sont confrontés de longue date à une violence politique organisée. D’autres connaissent des sursauts de violences motivées par des convictions idéologiques, des ressorts identitaires, des mises à l’écart sociales ou des transformations de régime. C’est cette variété de violences politiques ? qu’elles soient de type idéologique, nationaliste, émeutière, ou encore étatique ? qui est analysée dans cet ouvrage. Quinze chercheurs en sciences sociales français et étrangers, soucieux de rendre accessibles leurs observations empiriques, y décryptent pour cela un ensemble de situations : violences islamistes, d’extrême gauche et d’extrême droite, paramilitarisme nord-irlandais, violence de l’ETA ou des groupes clandestins corses, phénomènes émeutiers français et anglais, hooliganisme, évolutions du maintien de l’ordre, violence politique à l’œuvre en période de changement de régime en Europe centrale et orientale, violence des mouvements sociaux
Xavier Crettiez, Du papier à la biométrie , Cairn et Presses de Sciences Po, 2010, Académique
Premier ouvrage français sur “la mise en carte” de l’identité des individus, ses auteurs, spécialistes des questions d’identification des personnes et du nationalisme, abordent le sujet dans ses dimensions socio-historique – de la période absolutiste à Vichy –, internationale – avec les cas de la Russie soviétique ou de l’Angleterre –, et transdisciplinaire. En phase avec les évolutions récentes, plusieurs articles sont consacrés à la biométrie (carte d’identité et visa) et au fichage en réseau. Une analyse du responsable du projet biométrique INES (Identité Nationale Électronique Sécurisée) pour le ministère français de l’Intérieur vient compléter l’étude. Au-delà du bouleversement culturel et légal, les auteurs soulignent les liens étroits entre l’effort d’identification des personnes et la montée de nouvelles menaces pesant sur le territoire des États, dont le terrorisme
Xavier Crettiez, Les formes de la violence, la Découverte, 2008, Repères ( Sociologie ), 120 p.
Xavier Crettiez, Violence et nationalisme, Odile Jacob, 2006, 385 p.
Xavier Crettiez, Pierre Piazza (dir.), Du papier à la biométrie: identifier les individus, Sciences po, les presses, 2006, Collection académique, 331 p.
Xavier Crettiez, Isabelle Sommier (dir.), La France rebelle, Éd. Michalon, 2006, 697 p.
Xavier Crettiez, Isabelle Sommier (dir.), La France rebelle, le grand livre du mois, 2002, 569 p.
Xavier Crettiez (dir.), Le terrorisme: violence et politique, La Documentation française, 2001, 88 p.
Xavier Crettiez (dir.), L'ethno-nationalisme en Europe occidentale, La Documentation française, 2000, 83 p.
Xavier Crettiez, Jérôme Ferret (dir.), Le silence des armes ?: l'Europe à l'épreuve des séparatismes violents, la Documentation française, 1999, La sécurité aujourd'hui, 339 p.
Xavier Crettiez, La question corse, Ed. Complexe, 1999, Questions à l'histoire, 261 p.
Xavier Crettiez, La violence ethno-nationaliste contre l'Etat: les exemples basque et corse, Atelier national de reproduction des thèses, Université Lille 3, 1999, Lille-thèses
Xavier Crettiez, Terrorisme indépendantiste et anti-terrorisme en France, IHESI, 1993, Etudes et recherches, 70 p.
Xavier Crettiez, « Penser la radicalisation : Une sociologie processuelle des variables de l’engagement violent », Revue française de science politique , 2016, n° 66, pp. 709-727
Cet article s’interroge sur la notion très usitée de radicalisation et propose un état des recherches sur ce sujet. À travers des exemples tirés d’expériences diverses de combat, autant islamistes que nationalistes, il pose un regard non essentialiste sur la notion de radicalisation exagérément reliée aux seules études sur l’islamisme jihadiste. Il propose également un modèle d’analyse des phénomènes d’engagement progressif dans la lutte armée, privilégiant une analyse processuelle de l’engagement et une mise en avant de certains facteurs déterminants. Parmi ceux-ci, l’article privilégie une approche sociologique des formes de socialisation et d’adaptation cognitive à la violence, ainsi que psychosociologique, insistant sur les liens entre recours à la violence et rehausse de l’estime de soi.
Xavier Crettiez, Pierre Piazza, « Iconographies rebelles », 2013
Si pour certains les inscriptions murales dans les grandes agglomérations traduisent un simple besoin d’embellir, pour d’autres un désir de subvertir, quelques régions ou pays connaissent un usage nettement plus immédiatement idéologique des façades urbaines. L’iconographie et l’écriture sauvage ont ainsi fleuri lors des printemps arabes, pérennisant une pratique de la contestation que les caméras du monde entier ont subitement mise en lumière . Ailleurs, comme en Irlande du Nord, au Pays Bas...
Xavier Crettiez, « Récits et cadrages politiques en Euskadi : lectures de l’iconographie abertzale », 2013
Une traversée du Pays basque offre assez rapidement à voir les marques de l’existence d’un conflit politique au cœur même d’un paysage d’une douceur peu commune. Ce ne sont pas tant les signes d’une possible militarisation de l’espace public – de moins en moins évidente à partir du début des années 2000 – qui troublent l’observateur, que les inscriptions nombreuses et difficilement compréhensibles qui ornent les murets routiers et les façades des immeubles. Graffitis, affiches, pochoirs, dess...
Xavier Crettiez, Pierre Piazza, « Sociologie d’une conversation silencieuse », 2013
Mener une étude sur le nationalisme contestataire en Corse n’est pas sans présenter de sérieuses difficultés. On pourra parler de terrain glissant ou difficile , selon l’axe que l’on privilégie. Aux problèmes consubstantiels à toute zone de conflit s’ajoutent, concernant le choix d’une analyse du traitement iconographique de ce nationalisme militant, des obstacles d’ordre plus pragmatique qui rendent malaisée l’obtention d’un corpus d’étude . Comment appréhender des traces iconographiques par...
Xavier Crettiez, « D'un passé aux possibles : Rencontre avec Gérard Lenclud », Vacarme , 2013, n° ° 64, pp. 158-169
Résuméle système politique corse, table ronde avec Gérard Lenclud
Xavier Crettiez, « High Risk Activism : Essai sur le processus de radicalisation violente : (seconde partie) », Pôle Sud , 2011, n° ° 35, pp. 97-112
RésuméDans le précédent numéro de cette revue, nous avons évoqué les facteurs incitatifs de l’engagement, même si la pertinence de critères objectifs (genrés, éducationnels, économiques) pour penser les raisons de l’engagement radical ne convainc pas toujours l’observateur. On leur a associé les incitations prévisibles à l’engagement militant – incitations matérielles de gains escomptés ou symboliques de reconnaissance sociale possible qui, dans une perspective rationnelle, constituent souvent des ressorts déterminant les investissements même les plus radicaux. Nous avons ensuite posé une réflexion sur les mécanismes cognitifs de la radicalisation qui font intervenir aussi bien les représentations idéologiques et culturelles du conflit, fruit de l’expérience vécue des acteurs, que la co-production d’une socialisation propre, primaire lorsque le milieu familial intervient, secondaire lorsque, plus tard, l’organisation modèle fortement les représentations des militants en son sein.
Xavier Crettiez, « High risk activism : essai sur le processus de radicalisation violente (première partie) », Pôle Sud , 2011, n° ° 34, pp. 45-60
RésuméProposé en deux parties, cet article vise à comprendre le processus de radicalisation violente dans des situations de conflit. On cherchera à mettre en avant les déterminismes de l’engagement individuel dans l’activisme à haut risque, complété par une étude des incitations sélectives à l’entrée dans une carrière violente. C’est ensuite la question des encouragements cognitifs à la radicalisation qui est posée à travers le rôle clef de l’idéologie et de sa traduction émotionnelle et des facteurs de socialisation à la violence qui familiarisent l’acteur et parfois même le contraignent à l’engagement radical. La suite de cet article – publié dans le prochain numéro – s’interrogera sur la notion de carrière violente, sur le poids des opportunités politiques d’action et sur les logiques d’organisation qui président au choix de l’engagement, avant de proposer une synthèse sous la forme d’un modèle schématisé.
Xavier Crettiez, « Violences nationalistes au Pays Basque », 2010
À propos de : Massey J., ETA. Histoire secrète d’une guerre de cent ans, Paris, Flammarion, 2010, 387 p. Guittet E. P., Antiterrorisme clandestin, antiterrorisme officiel. Chroniques espagnoles de la coopération en Europe, Paris, Athéna, 2010, 153 p. Alors que l’actualité ne cesse d’égrener son lot d’arrestations de militants nationalistes basques et que chaque prise policière est l’occasion d’annoncer la mauvaise santé de l’organisation ETA en même temps que de poser un regard enthousiaste s...
Xavier Crettiez, « Violence symbolique d'Etat contre violence terroriste basque », 1999
Xavier Crettiez, « La mise en scène de la violence politique à travers les conférences de presse du FLNC », 1993
Tenter d'analyser le phénomène des conférences de presse du FLNC, c'est s'introduire dans ce qui fait peut-être la spécificité de la violence politique en Corse : une auto-limitation évidente de la violence physique et une sur-représentation - qu'on pourrait qualifier à tort de folklorique - de la violence symbolique théâtralisée. A l'inverse des autres mouvements terroristes à vocation nationale ou indépendantiste, tels que l'ETA, Iparetarak ou l'IRA, le FLNC fait preuve d'une agressivité to...