Emmanuel Wallon

Professeur
Science politique.
UFR de Droit et  Science politique
  • Emmanuel Wallon, Vincent Martigny, Laurent Martin (dir.), Les années Lang, Comité d'histoire du ministère de la culture et de la Communication et La documentation française, 2021, Travaux et documents, 596 p. 

    Emmanuel Wallon (dir.), Scènes de la critique: les mutations de la critique dans les arts de la scène, Actes Sud-Papiers, 2015, Apprendre, 189 p. 

    Emmanuel Wallon, Martial Poirson (dir.), Théâtre en travail: mutations des métiers du spectacle (toujours) vivant, 217e éd., Association Théâtre public et Éditions théâtrales, 2015, 144 p.  

    "Les très nombreux débats suscités par le mouvement des intermittents et des précaires en 2014 ont permis de réfléchir distinctement à ce qui est bien souvent confondu : le travail et l'emploi, la qualification et la compétence. Ils ont, en outre, interrogé avec force le statut des arts dans la société, la reconnaissance sociale, économique et symbolique de ses professionnels, leur pluralité ainsi que les menaces, les contradictions qui sont aujourd'hui les leurs. Un an après, le dossier de ce numéro entend placer la question des métiers au centre de sa réflexion : ce qu'ils sont au sein des arts de la scène, mais aussi ce qu'ils deviennent, et ce qu'ils pourraient être..." [Source : page de titre]

    Emmanuel Wallon (dir.), Le cirque au risque de l'art: [communications actualisées du colloque éponyme organisé à la Bibliothèque nationale de France les 7 et 8 juin 2001], Actes Sud, 2013, Apprendre, 272 p. 

    Emmanuel Wallon (dir.), Théâtre, fabrique d'Europe, Centre d'études théâtrales, 2009, 156 p. 

    Emmanuel Wallon (dir.), Europe, scènes peu communes, Centre d'études théâtrales, 2007, 144 p. 

    Emmanuel Wallon (dir.), Les ambitions et les effets d'un dispositif d'aide à l'écriture dramatique,, 2003, 100 p. 

    Emmanuel Wallon (dir.), Politiques de la scène: Formes marionnettiques et arts plastiques,, 2003, 14 p. 

    Emmanuel Wallon, Caroline Hodak-Druel (dir.), Le cirque au risque de l'art: [communications au colloque "Le cirque au risque de l'art" organisé à la Bibliothèque nationale de France les 7 et 8 juin 2001], Actes Sud, 2002, Actes Sud-papiers, 254 p. 

    Emmanuel Wallon (dir.), Théâtre en pièces: le texte en éclats, Centre d' études théâtrales, 1998, 138 p. 

    Emmanuel Wallon, Gérard Ignasse (dir.), Demain l' Algérie, Syros, 1995, 274 p.   

    Emmanuel Wallon, André Comte-Sponville, Lucien Sfez, Res publica et culture, s.n., 1993, 236 p. 

    Emmanuel Wallon, Politiques culturelles en Europe: problèmes de méthode et questions de fond,, 1992 

    Emmanuel Wallon (dir.), L'artiste, le prince, Presses universitaires de Grenoble et Musée de la civilisation de Québec, 1991, 288 p.   

    Emmanuel Wallon (dir.), Pologne, Ed. Autrement, 1990, 229 p. 

    Emmanuel Wallon, Jean-Marc Leuven (dir.), Rome, Ed. Autrement, 1988, 221 p. 

    Emmanuel Wallon, Jean-Louis Panné (dir.), L'Entreprise sociale: le pari autogestionnaire de Solidarnoṡċ, l'Harmattan, 1986, Logiques sociales, 356 p. 

  • Emmanuel Wallon, « Politiques théâtrales », in Martial Poirson (dir.) (dir.), Le théâtre en perspectives, Dunod, 2024 

    Emmanuel Wallon, « « La mise en scène de l’intérêt général. Conflits d’interprétation autour de la notion de service public théâtral » », L'artiste, l'administrateur et le juge. L'invention du service public culturel. Le rôle du Conseil d'État, La rumeur libre Éditions, 2023, pp. 121-136 

    Emmanuel Wallon, « « Incarner le territoire. L’exercice paradoxal de la responsabilité civique des théâtres publics » », in Elizabeth Auclair, Anne Hertzog (dir.), L’empreinte d’un lieu culturel sur un territoire : observer, représenter, évaluer, éditions Le Manuscrit,, 2023, pp. 183-208 

    Emmanuel Wallon, « « Invite à l’assistance » (préface) », Gabriel Segré, Là-haut sur La Colline. Petite sociologie des publics d’un Théâtre national, L’Harmattan, 2021, pp. 9-19 

    Emmanuel Wallon, « « La mise en perspective de l’espace public dans les arts de la scène et de la rue » », Per-formare il sociale. Formazione, cura e inclusione sociale attraverso il teatro, 2021, pp. 25-34 

    Emmanuel Wallon, « Les politiques culturelles en quête d’essentiel : scénarios pour lendemains de crise sanitaire », Parcours 2020-21, Les Cahiers du GREP Midi-Pyrénées, 2021 

    Emmanuel Wallon, « “La foi abusée, ou les infortunes de l’éducation artistique” (Conclusion) », in Anne Barrère, Nathalie Montoya (dir.), Mythes et malentendus de l’éducation artistique et culturelle (, L’Harmattan, 2019, pp. 193-212 

    Emmanuel Wallon, « “L’éducation artistique entre performance et créativité: la double contrainte des réformes éducatives” », in Éric Fourreau (dir.), L’éducation artistique dans le monde, Récits et enjeux, L’Attribut, 2018, pp. 35-49 

    Emmanuel Wallon, « « Prendre la rue : l’investissement de l’espace public par les compagnies de théâtre indépendantes en France depuis la fin des années 1960 » », in Annette Kappeler, Agnes Hoffmann (dir.), Theatrale Revolten (Actes du colloque international de Bâle, 29-30 septembre 2016), Wilhelm Fink (coll. « Eikones »), 2018, pp. 131-146 

    Emmanuel Wallon, « Le théâtre et les spectacles », in Poirrier, Philippe (dir.), Politiques et pratiques de la culture, La Documentation française, 2017, pp. 119--136 

    Emmanuel Wallon, « L'évaluateur évalué, ou les politiques culturelles territoriales au miroir », in Nicolas, Yann and Gergaud, Olivier (dir.), Évaluer les politiques publiques de la culture, Ministère de la culture et de la communication, Département des études, de la prospectives et des statistiques, 2016, pp. 185--196 

    Emmanuel Wallon, « Introduction : La fondation critique à l'épreuve du théâtre », in Wallon, Emmanuel (dir.), Scènes de la critique: les mutations de la critique dans les arts de la scène, Actes Sud, 2015 

    Emmanuel Wallon, « Devenir artiste: l'attraction des formations artistiques et les obstacles à la formation professionnelle », in Poirson, Martial and Wallon, Emmanuel (dir.), Théâtre en travail: mutations des métiers du spectacle (toujours) vivant, Association Théâtre public, 2015, pp. 81--87 

    Emmanuel Wallon, « Seuils de pénétration : la traversée du spectateur », in Dumoulié, Camille and Robin, Anne and Salza, Luca (dir.), Croisement d'écritures France-Italie: hommage à Jean-Paul Manganaro, Éditions Mimésis, 2015 

    Emmanuel Wallon, « L'éducation théâtrale : réponses locales à un enjeu global », in Aden, Joëlle (dir.), Théâtre et éducation dans le monde: de nouveaux territoires d'utopies :, Lansman, 2015, pp. 13--24 

    Emmanuel Wallon, « Préface », L'urgence de l'art à l'école: un plan artistique pour l'éducation nationale, Éditions théâtrales, 2013, pp. 7--15 

  • Emmanuel Wallon, « Représentations du réfugié : logiques de blocage et lieux de passage », Études théâtrales, « Théâtre et exil », 2023, n°7273, pp. 155-170 

    Emmanuel Wallon, « La dispute comme moyen de “faire monde” dans la capitale des spectacles, recension de Pascale Goetschel, Une autre histoire du théâtre. Discours de crise et pratiques spectaculaires. France XVIIe-XXIe siècle. », Revue d'histoire, 2022, n°154, pp. 202-203 

    Emmanuel Wallon, « Les élus à la culture au cœur de la fabrique des politiques territoriales, avec Jean-Pierre Saez. », Le Média en ligne de l'Observatoire des politiques culturelles, 2022 

    Emmanuel Wallon, « Cambon lui semble ? La politique culturelle dans le viseur de la Cour des comptes », Le Média en ligne de l'Observatoire des politiques culturelles, 2022 

    Emmanuel Wallon, « La co-construction des politiques culturelles à l’épreuve »: in De la coopération culturelle à la culture de la coopération, Actes du colloque national FAVD-LUCAS au Puy-en-Velay., arts-vivants-departements, 2021 

    Emmanuel Wallon, « Dix ans après : ce que nous avons appris sur l’État de barbarie en Syrie », Contretemps: revue de critique communiste, 2021, n°49, pp. 93-96 

    Emmanuel Wallon, « Le théâtre est-il encore engagé ? »: Table-ronde avec Emmanuel Wallon, Marion Bordessoulles, Christian Benedetti, Anne Théron et Marie-Do Fréval, propos recueillis par Yves Pérennou., Théâtre(s), Le magazine de la vie théâtrale, 2020, n°21, pp. 86-95 

    Emmanuel Wallon, « Le public sait s’adapter à la menace »: entretien avec Emmanuel Wallon, propos recueillis par Cyrille Planson., La Scène, 2020, n°97, pp. 132-133 

    Emmanuel Wallon, « Le théâtre, organon de l’histoire », Mémoires en jeu, 2020, pp. 22-23 

    Emmanuel Wallon, « À l’école de l’impensé, L’atelier théâtral, révélateur de l’inconscient scolaire », Atala, cultures et sciences humaines « Apprendre par le théâtre », 2019, n°20, pp. 53-72 

    Emmanuel Wallon, « L’esprit de la ruche, ou le théâtre au stade de la pollinisation », Etudes théatrales, 2019, pp. 117-126 

    Emmanuel Wallon, « Outrage aux victimes », Revue Esprit, 2019, pp. 30-32 

    Emmanuel Wallon, « Friches du Grand Paris : la culture pour tous, vraiment ? »: entretien avec Emmanuel Wallon, propos recueillis par Anne Berthod, Télérama, 2019 

    Emmanuel Wallon, « Jack l’antifataliste, Hommage à Jack Ralite », Revue Esprit, 2018, n°441, pp. 10-14 

    Emmanuel Wallon, « La fabrique théâtrale entre utopie et hétérotopie », Théâtre(s) Le magazine de la vie théâtrale, 2018, n°15 

    Emmanuel Wallon, « Les agents du jugement esthétique, ou la régulation par les réseaux », L'Observatoire, la revue des politiques culturelles , 2018, n°51, pp. 88-89 

    Emmanuel Wallon, « Étendre et réformer la commande publique », L’Attribut, 2018, pp. 36-43 

    Emmanuel Wallon, « Le spectacle vivant en chiffres (2016) », L'Observatoire, la revue des politiques culturelles , 2016, n°48   

    Emmanuel Wallon, « Le Grand Paris : colosse culturel ou hydre politique ? », NECTART , 2016, n°3, pp. 80--89 

    Emmanuel Wallon, « Avignon, la ville dont le nom confond le théâtre et l'agora », L'Observatoire, la revue des politiques culturelles , 2016, n°48, pp. 19--23 

    Emmanuel Wallon, « Les enjeux de la reconnaissance publique des festivals », L'Observatoire, la revue des politiques culturelles , 2016, n°48, pp. 3--8 

    Emmanuel Wallon, Martial Poirson, « L'avenir d'une crise, Une décennie de transformations dans les professions du spectacle vivant », Revue d'Histoire du Théâtre, 2015, n°20153, pp. 479--499 

    Emmanuel Wallon, « Avis de turbulences pour les politiques culturelles territoriales », NECTART , 2015, n°1, pp. 68--77 

    Emmanuel Wallon, « Donner lieu, Dissémination du théâtre, condensation de l'expérience », Théâtre/Public, 2015, n°2015 

    Emmanuel Wallon, « Pur présent. L'implication et l'épopée (et l'échappée), de la Bosnie à la Syrie », Théâtre/Public, 2014, n°213 

    Emmanuel Wallon, « Villes créatives : la compétition culturelle entre les métropoles », Alternatives théâtrales, 2014, pp. 27--35 

    Emmanuel Wallon, « Le Théâtre du Radeau ou le faire pensant contre le faire spectacle », Théâtre/Public, 2014, n°214   

    Emmanuel Wallon, « “Un avertissement contre l’oubli” », 2013  

    Les reprises, plus fréquemment présentes sur les affiches des théâtres d’années en années nous engagent à penser la question des politiques culturelles et des facteurs économiques qui influent sur les choix de programmation. Nous avons souhaité interroger Emmanuel Wallon sur le cadre socio-économique qui entoure la reprise : la reprise, est-elle un art de la crise ? Une contamination des politiques de programmation par des logiques événementielles ? Le signe d’une patrimonialisation de la cul...

    Emmanuel Wallon, « La compétition culturelle entre les métropoles », Alternatives théâtrales, 2013 

    Emmanuel Wallon, « Paris, scène capitale, l'État et la ville aux prises avec le marché des spectacles », Théâtre/Public, 2013, n°207, pp. 63--70 

    Emmanuel Wallon, Cyrille Planson, « Construction du public et implication du spectateur », La Scène, 2013, pp. 14--19 

    Emmanuel Wallon, « L'ère des programmateurs, Des centres dramatiques aux scènes publiques, des troupes aux compagnies, du théâtre au spectacle », L'Autruche, 2013, n°3, pp. 8--11 

    Emmanuel Wallon, « La bataille de l'art à l'école », Raison Présente, 2013, n°187, pp. 75--78    

    Wallon Emmanuel. La bataille de l'art à l'école. In: Raison présente, n°187, 3e trimestre 2013. Figures de spectateur. pp. 75-78.

    Emmanuel Wallon, « Peut mieux faire, La difficile gestation d'un plan national pour l'éducation artistique », L'Observatoire, la revue des politiques culturelles , 2013, n°42, pp. 20--24 

    Emmanuel Wallon, « Une chance historique pour l'éducation artistique et culturelle », La Revue socialiste, 2012, n°47, pp. 63--73 

    Emmanuel Wallon, « Pénétrer la frontière : un théâtre du franchissement », Alternatives théâtrales, 2012, n°9, pp. 15--22 

    Emmanuel Wallon, « L'art périlleux du décentrement : compte rendu de lecture de Pour une histoire des politiques culturelles dans le monde, 1945-2011, dir. Philippe Poirrier », L'Observatoire, la revue des politiques culturelles , 2012, n°40, pp. 84--85 

    Emmanuel Wallon, « Vingt mille répliques pour l’acteur émancipé », Études théâtrales , 2009, n° ° 46, pp. 96-103   

    Emmanuel Wallon, « Le théâtre à l’ère de la reproduction virtuelle », Études théâtrales , 2009, n° ° 46, pp. 116-120   

    Emmanuel Wallon, « Le théâtre ignore l’Europe telle qu’elle se formule », Études théâtrales , 2009, n° ° 46, pp. 135-141   

    Emmanuel Wallon, Marie Raynal, « Entretien avec Emmanuel Wallon professeur de sociologie politique – Université Paris X, Nanterre », 2007, pp. 7-12    

    Wallon Emmanuel,Raynal Marie. Entretien avec Emmanuel Wallon professeur de sociologie politique – Université Paris X, Nanterre. In: Diversité, n°148, 2007. À l’école de la sécurité. pp. 7-12.

    Emmanuel Wallon, « Esthétique de l'écart et politique de la relation », 2006, pp. 83-98    

    Wallon Emmanuel. Esthétique de l'écart et politique de la relation. In: Raison présente, n°160, 4e trimestre 2006. Les mutations de la sphère culturelle. pp. 83-98.

    Emmanuel Wallon, « Scènes de la nation. Le théâtre français et l’étranger au XXe siècle », 2002, pp. 121-150    

    Comment interpréter le théâtre de l''autre ? Cette question à double sens est posée dans le contexte d''un État fort de son patrimoine, de sa langue et de ses institutions. Il s''agit d''examiner les termes politiques, économiques et linguistiques des échanges entre ses scènes et celles d''ailleurs. La politique culturelle extérieure de la France ne peut omettre son passé impérial et ses ambitions mondiales. Pour effacer le soupçon d''un colonialisme théâtral, les pétitions de principe ne suffisent pas, ni les efforts budgétaires. Le commerce des arts entre les nations a d''abord été une spécialité d''explorateurs et de pèlerins, avant de devenir une affaire de missionnaires, de militaires et de diplomates. Aujourd''hui ses acteurs revendiquent un rôle de passeurs. Des actions menées avec le soutien des pouvoirs publics permettent en effet de déborder le cadre intéressé de l''import-export, comme de dépasser les vues étriquées du tourisme culturel. Une panoplie d''aides et de bourses favorise désormais les rapports avec le théâtre étranger, qu''ils prennent la forme d''achats, de tournées, de résidences, d''adaptations, de commandes, de réalisations croisées, d''ateliers itinérants ou de créations à l''extérieur. Un pays qui estompe ses frontières dans le cadre européen absorbe mieux les courants qui l''irriguent. Ces influences cheminent à travers des périodes et des territoires, grâce aux gens de métier qui les accueillent et les relaient. Une belle variété de notions tentent d''exprimer cette tendance à l''extra version : représentation, interprétation, inspiration, migration, exportation, invitation, intégration, traduction, importation, imprégnation, coproduction.

    Emmanuel Wallon, « Scènes urbaines »: arts/rue/espaces/publics, 2002   

    Emmanuel Wallon, « Entre le kolkhose et la jachère. Problèmes d’administration culturelle en Europe centrale et orientale », 1993, pp. 35-42    

    Between Kolkhoz and Fallow Cultural Administration Problems in Central and Eastern Europe. Credits are cruelly missing for cultural institutions, because the all-State model which was inherited from the previous regime is in a deep crisis, and no private forces have emerged, which could replace the exhausted administrations. The first steps towards decentralization are hindered, in this field as in others, because of the lack of financial, technical and human resources at local level. Nevertheless, the question of competences must and can be urgently answered so as to enable the emergence of cultural policies adapted to this european new age.

  • Emmanuel Wallon, Evelyne Cohen, Martigny Vincent, Martin Laurent, « notices "audiovisuel" et "Jean-Noël Jeanneney" », in Vincent Martigny, Laurent Martin, Emmanuel Wallon (dir.), Les années Lang : une histoire des politiques culturelles, 1981-1993 : dictionnaire critique, Comité d'histoire du ministère de la culture et de la Communication, 2021, pp. 596 

  • Emmanuel Wallon, Parcours et défis des élu·e·s à la culture aujourd’hui, 2022 

    Emmanuel Wallon, Marie-Christine Bordeaux, Rapport final de l'Université d'été de l'éducation artistique et culturelle à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, 25 et 26 septembre 2014, 2015 

    Emmanuel Wallon, Philippe Chaudoir, Michel Crespin, Giada Petrone, Anne Gonon [et alii], GÉNÉALOGIE, FORMES, VALEURS ET SIGNIFICATIONS LES ESTHÉTIQUES DES ARTS URBAINS Rapport final de recherche, 2007   

  • Emmanuel Wallon, Les coupes dans le budget culturel de la région Auvergne-Rhône-Alpes, entretien avec Emmanuel Wallon, propos recueillis par Cyrille Planson, M Médias, 2023 

  • Emmanuel Wallon, « L’invention du service public culturel. Le rôle du Conseil d’État », le 26 novembre 2021  

    Organisée par les Comités d’histoire du Ministère de la Culture et du Conseil d’État et de la juridiction administrative et l’Institut des sciences sociales du politique

    Emmanuel Wallon, « Prendre la rue: l'investissement de l'espace public par les compagnies de théâtre indépendantes en France depuis la fin des années 1960 », Theatrale Revolten, Bâle Switzerland (CH), le 01 janvier 2016 

    Emmanuel Wallon, « Guerre dans la culture et culture de paix. Vingt ans après, la difficile reconstruction d'une société civile en Bosnie-Herzégovine », Syrie : reconstructions immatérielles et matérielles. Expériences passées de villes en reconstruction, Montréal Canada (CA), le 01 janvier 2014 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Julie Feltz, Théâtre jeune public en Belgique francophone , thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Pierre Piret et Véronique Lemaire  

    Le théâtre jeune public, institutionnellement soutenu en Belgique francophone depuis les années 1970, est reconnu internationalement pour sa créativité et la qualité de ses démarches. Les conceptions et pratiques des artistes qui l’ont constitué à cette époque l’ont marqué durablement et ont constitué les spécificités de ce « monde de l’art » (Howard S. Becker). Cinquante ans plus tard, les artistes pionnier·es passent la main, transmettant, ou non, leur expérience et leur outil de travail (leur compagnie) à des artistes plus jeunes. Face à cet état de fait, plusieurs questions se posent : les valeurs et démarches en direction du jeune public portées par ces artistes fondateurs sont-elles transmises aux générations d’artistes plus jeunes ? Une communauté d’idées est-elle encore identifiable pour ce secteur et si oui, comment a-t-elle évolué jusqu’à aujourd’hui ? C’est à ces questions que cette thèse se propose de répondre, en l’approchant en trois mouvements : une exploration de l’histoire de ce secteur depuis les années 1970 pour déterminer comment il s’est constitué en un « monde de l’art » autonome, une approche de ce théâtre comme un « modèle théâtral alternatif » dont il s’agit de définir les spécificités, et l’étude de la transmission entre artistes de générations différentes qui est en jeu ces dernières années.

    Julie Feltz, Théâtre jeune public en Belgique francophone, thèse soutenue en 2023 sous la direction de Pierre Piret et Véronique Lemaire, membres du jury : Sandrine Le Pors (Rapp.), Eliane Poulain-Beaufils (Rapp.), Jonathan Châtel, Marielle Silhouette et Sarah Colasse     

    Manoel Manoel Silvestre Friques, Le théâtre carioca au regard des politiques publiques , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Célia Lessa Kerstenetzky  

    Ce projet de doctorat a pour objet de recherche les politiques publiques destinées à la production théâtrale à Rio de Janeiro mises en œuvre par le Bureau Municipal à la Culture (SMC) de Rio de Janeiro depuis sa fondation en 1986. Il entend analyser et évaluer ces mesures au vu de certaines actions menées par cet organisme institutionnel, en particulier, la gestion du Réseau des Théâtres Municipaux et les programmes de subvention et de promotion pour les Arts Vivants. Pour cela, un ensemble hétérogène de théories et d'outils méthodologiques sera mobilisé, en favorisant la réflexion sur les interactions multidimensionnelles entre État, Théâtre, Culture et Économie.

    Sophie Lacombe, Scènes d'asile , thèse en cours depuis 2019  

    L'enjeu de la recherche portera sur la manière dont ce que l'on nomme la « crise migratoire » en Europe, ainsi qu'il est communément convenu de nommer, tant dans la presse que dans les documents officiels de l'Union européenne, est ou non susceptible de favoriser le surgissement de nouvelles formes théâtrales, d'introduire une rupture dans la façon dont l'art dramatique convoque la figure de l'étranger et la confronte au public, enfin de contribuer à une évolution des modes de représentation des « migrants ». Il s'agira de sonder à l'épreuve des cas observés la notion de « théâtres de l'extrême » avancée par Claire Audhuy dans des contextes très différents, en se demandant de quelles facultés la pratique théâtrale peut se prévaloir dans ces situations de profond dénuement (juridique, matériel, mais aussi symbolique) et sur quelles réalités il ne saurait avoir prise. Ce faisant, nous étudierons la manière dont l'idée de « performer le social » (en d'autres termes de faire de l'art avec du social, et inversement) tente de se concilier avec l'exigence esthétique qui constitue un principe de légitimité discriminant dans le champ culturel aujourd'hui. Cela nous amènera à examiner dans quelle mesure de telles pratiques concourent à l'émergence de modes de création, au modelage de solidarités inédites, voire à l'élaboration d'une pensée hospitalière aux principes de mobilité et d'interculturalité, dont l'art ne serait pas seulement le produit mais aussi une source.

    Seigo Tanokuchi, Un théâtre de l'altérité : l'actualité politique de Jean Giraudoux, son interprétation scénique et sa réception critique sous la IIIème République, thèse soutenue en 2019 à Paris 10, membres du jury : Shintaro Fujii (Rapp.), Jean-François Louette (Rapp.), Christine Hamon-Siréjols et Jean-Louis Besson    

    La thèse met en relief la dimension cosmopolite des œuvres dramatiques de Jean Giraudoux, en tenant compte de leurs mises en scène, de l’accueil que leur a réservé la critique et du contexte théâtral de l’époque, la IIIe République durant l’entre-deux-guerres. Responsable de la promotion des échanges culturels au ministère des Affaires étrangères, germaniste et amateur averti de littérature étrangère, Giraudoux considère le théâtre comme un lieu privilégié où différentes « voix » de l’humanité peuvent se faire entendre et composer un chant universel. Cette conception ouverte de l’altérité ne l’empêchera pas de se faire le défenseur des intérêts nationaux à la tête d’un Commissariat général à l'information en 1939-1940, mais aussi de faire écho à des préjugés encore tenaces dans son milieu intellectuel, comme le révèle la lecture de ses écrits politiques. Pour la concrétiser, il se consacrera à la rénovation du langage dramatique en étroite association avec Louis Jouvet à L’Athénée. L’analyse de ses personnages et des thèmes d’actualité sociale que reflètent ses pièces montre que le dramaturge a constamment esquissé des figures de l’Autre et fait référence à des cultures étrangères, au service de sa philosophie du cosmopolitisme. L’exploitation des fonds d’archives concernant les mises en scène produites par Louis Jouvet amène ensuite à penser que le monde dramatique de Giraudoux revêt une apparence à la fois exotique et hétéroclite qui a pu troubler le public parisien. Exporté hors de France lors des tournées de la troupe de Jouvet et adapté dans des langues étrangères par ses amis lettrés, le théâtre de Giraudoux sera néanmoins apprécié et reconnu par divers publics internationaux comme une tentative bien française de représenter la diversité du monde.

    Azin Mohammadali, MARTYRS, VICTIMES ET TEMOINS, thèse en cours depuis 2018  

    " Martyrs, victimes et témoins : Le violence guerrière dans le théâtre iranien depuis la révolution de 1979", s'inscrit dans le double champ de la recherche bibliographique et de l'investigation informelle sur le terrain et vise à former un corpus exhaustif, qu'aux archives audiovisuelles et aux pièces iraniennes écrites depuis 1979. Cette recherche tentera de développer les notions de martyr, de victime et de témoin ; notions centrales dans les spectacles et les pièces théâtrales en Iran depuis la Révolution Islamique de 1979. Ces notions ont en effet été instrumentalisées par et pour servir l'idéologie islamiste chiite, une branche islamiste radicale. Mais, elles sont aussi à comprendre en rapport avec la situation révolutionnaire et postrévolutionnaire de ce pays et d'un passé marqué par les conflits au Moyen- Orient. Le théâtre contemporain iranien et sa dramaturgie guerrière jouent-ils un rôle dans les enrôlements idéologiques dans la société ? Plus particulièrement, le théâtre influence-t-il les représentations de la violence guerrière et le débat autour de la figure du martyr qui agite la société iranienne depuis 1979 ? Dans un premier temps, cette étude commence par l'analyse de la notion de radicalisation dans la guerre et de la mort religieuse chez les auteurs contemporains. L'axe principal de cette recherche s'articule autour de la présence de la religion et du jihadisme dans le théâtre iranien. Nous proposons d'explorer la problématique de recherche en suivant deux directions : la façon dont la guerre et ses technologies transforment la société iranienne moderne, l'Iran étant un pays du Moyen-Orient ; les transformations qu'elle entraine également au théâtre quand il est mis au service d'une religion politisée. En conséquence, cette recherche s'efforcera d'établir un lien entre le théâtre iranien, la politique et la religion en étudiant la période contemporaine sur les quarante dernières années.Puis, nous étudierons la dramaturgie des pièces grâce notamment aux divers entretiens que nous avons étudiés ou menés.

    Émilie Chehilita, La critique de la « société du Spectacle » à l’essai sur les scènes théâtrales de Berlin, Londres et Paris dans les années 2000 : spectacle dans le spectacle, la société spectaculaire et marchande au prisme du spectacle vivant, thèse soutenue en 2018 à Paris 10, membres du jury : Bérénice Hamidi-Kim (Rapp.), Karel Vanhaesebrouck (Rapp.), Christophe Triau et Sophie Lucet      

    Cette thèse envisage la critique de la « société du Spectacle » (concept forgé dans l’essai éponyme de Guy Debord) telle qu’elle procède dans des œuvres du théâtre expérimental et sur les scènes de la performance au cours des années 2000 à Berlin, Londres et Paris. Les pièces étudiées recyclent des références empruntées aux médias de masse, souvent assimilés à des machines à aliéner le public. Le corpus regroupe aussi bien des auteurs et des metteurs en scène que des collectifs : Martin Crimp, David Ayala, Joël Jouanneau, Falk Richter, René Pollesch, Tom Kühnel, Katie Mitchell, le Collectif MxM (Cyril Teste), Forced Entertainment (Tim Etchells), Gob Squad et Superamas. L’approche pluridisciplinaire traite à la fois des composants dramaturgiques et des considérants sociologiques de la représentation. D’une part, ce travail étudie la structuration des réseaux dans lesquels les artistes se rencontrent ou coopèrent. D’autre part, nous examinons tant l’organisation des différents éléments scéniques, parmi lesquels les caméras et les écrans tiennent une place importante, que la corporéité des interprètes ainsi que les modes de réception des spectateurs, entre autres par la mise en place d’une enquête. En trans-contextualisant leurs sources, les artistes instaurent des écarts et creusent de la distance à travers divers procédés : l’incorporation littérale, la citation, la parodie et le pastiche, mais aussi l’ironie et le ton cool fun. La dimension critique de ces œuvres ne s’exerce pas de manière frontale et n’est souvent pas même revendiquée. Loin de la rejeter en bloc, les auteurs et interprètes affectionnent certains objets de la culture des médias de masse. Pour mettre en branle leur fonction critique, ils se situent au cœur même de la « société du Spectacle » et de l’esprit du temps. Ainsi cette critique s’est déplacée de l’extérieur à l’intérieur du champ. Leur démarche mêlant le sérieux au ludique dénote une volonté de ne pas se désolidariser des spectateurs face auxquels ils veulent s’inscrire sur un pied d’égalité pour rendre le dialogue et parfois l’interaction possibles.

    Emma Pasquer, L’interdisciplinarité dans la formation de l’acteur , thèse soutenue en 2017 à Paris 10  

    Alors que nombre d’artistes s’emploient à confronter les arts d’interprétation ou à transgresser les catégories de genre sur les scènes européennes, la formation des comédiens, en France, demeure organisée selon une logique disciplinaire. Au cours de son apprentissage, un élève préparant le diplôme national supérieur professionnel de comédien (DNSPC) dans une des écoles habilitées par l’État pratique néanmoins la danse et le chant, s’initie souvent aux arts martiaux et aux techniques somatiques, s’essaie parfois à l’acrobatie ou à la maîtrise d’un instrument de musique. Ces disciplines non-théâtrales intégrées à la formation visent à la fois à lui procurer des aptitudes complémentaires et à l’entraîner à l’exercice de « l’écart » tel que le définit le philosophe François Jullien, pour revenir à son art enrichi et peut-être ressourcé. Cependant, telle qu’elle transparaît dans des programmes et des discours qui la légitiment, la considération dont ces pratiques bénéficient dans des institutions qui s’imposent comme des voies d’accès privilégiées aux carrières théâtrales ne s’avère pas tout à fait équivalente à la place qui leur est réservée dans les cursus. L’enseignement, centré sur l’interprétation du répertoire dramatique, est principalement assuré par des metteurs en scènes invités, qui apportent leur vision du théâtre et leur appréhension du jeu. Il repose sur un système de valeurs dont les maîtres mots sont singularité et liberté. La transmission de techniques centrées sur la respiration, la voix, la concentration, le corps ou le mouvement ne s’articule pas sans difficultés avec une telle conception. Des contradictions surgissent entre la nécessaire adaptation de leur contenu au contexte d’enseignement et la sauvegarde d’une altérité féconde, tant sur le plan artistique que pédagogique. À travers une enquête auprès de cinq écoles supérieures d’art dramatique françaises, de leurs professeurs et de leurs étudiants, la thèse examine la formation de l’acteur au prisme de l’interdisciplinarité, afin de tenter d’en éclaircir les soubassements idéologiques et les enjeux esthétiques, mais aussi les implications dans la vie professionnelle des futurs acteurs.

    Emma Pasquer, L'interdisciplinarité dans la formation de l'acteur, thèse soutenue en 2017, membres du jury : Mireille Losco-Lena (Rapp.), Isabelle Ginot (Rapp.), Josette Féral et Jean-Louis Besson        

    Alors que nombre d’artistes s’emploient à confronter les arts d’interprétation ou à transgresser les catégories de genre sur les scènes européennes, la formation des comédiens, en France, demeure organisée selon une logique disciplinaire. Au cours de son apprentissage, un élève préparant le diplôme national supérieur professionnel de comédien (DNSPC) dans une des écoles habilitées par l’État pratique néanmoins la danse et le chant, s’initie souvent aux arts martiaux et aux techniques somatiques, s’essaie parfois à l’acrobatie ou à la maîtrise d’un instrument de musique. Ces disciplines non-théâtrales intégrées à la formation visent à la fois à lui procurer des aptitudes complémentaires et à l’entraîner à l’exercice de « l’écart » tel que le définit le philosophe François Jullien, pour revenir à son art enrichi et peut-être ressourcé. Cependant, telle qu’elle transparaît dans des programmes et des discours qui la légitiment, la considération dont ces pratiques bénéficient dans des institutions qui s’imposent comme des voies d’accès privilégiées aux carrières théâtrales ne s’avère pas tout à fait équivalente à la place qui leur est réservée dans les cursus. L’enseignement, centré sur l’interprétation du répertoire dramatique, est principalement assuré par des metteurs en scènes invités, qui apportent leur vision du théâtre et leur appréhension du jeu. Il repose sur un système de valeurs dont les maîtres mots sont singularité et liberté. La transmission de techniques centrées sur la respiration, la voix, la concentration, le corps ou le mouvement ne s’articule pas sans difficultés avec une telle conception. Des contradictions surgissent entre la nécessaire adaptation de leur contenu au contexte d’enseignement et la sauvegarde d’une altérité féconde, tant sur le plan artistique que pédagogique. À travers une enquête auprès de cinq écoles supérieures d’art dramatique françaises, de leurs professeurs et de leurs étudiants, la thèse examine la formation de l’acteur au prisme de l’interdisciplinarité, afin de tenter d’en éclaircir les soubassements idéologiques et les enjeux esthétiques, mais aussi les implications dans la vie professionnelle des futurs acteurs.

    Nermina Trbonja, « Sois un homme, mon frère. Une analyse genre des parcours et discours des combattants d'origines bosnienne en Ukraine, en Irak et en Syrie »., thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Dominique Connan  

    L'implication d'individus originaires de Bosnie-Herzégovine dans des zones de guerre à l'extérieur suscite depuis quelques années une attention notable dans le pays comme dans le reste du monde. La participation d'un nombre important et croissant (Neuman 2015) de citoyens bosniens, très majoritairement de sexe masculin, dans des organisations militaires ou des milices paramilitaires étrangères, ainsi que leur présence active lors de combats menés sur des champs de bataille éloignés des Balkans n'ont cependant pas encore fait en tant que tels l'objet de travaux de sociologie politique. À travers l'étude des itinéraires individuels relayés par des modes collectifs d'affirmation identitaire, mais aussi des représentations qui tendent à construire un modèle de virilité guerrière, la thèse posera un regard analytique sur les combattants incorporés dans différents groupes à l'étranger : ceux qui sont impliqués dans le conflit en Syrie, pour ou contre le régime baassiste, en Irak, pour ou contre Daech; ceux qui se sont joints à la guerre en Ukraine aux côtés des milices pro-russes ou aux côtés de l'armée nationale ukrainienne ; enfin ceux qui ont rejoint des entreprises militaires et de sécurité privée (EMSP) et prennent part aux hostilités, notamment en Irak.

    Mathilde Sempé, L’invention d’une identité régionale : la Bretagne et le livre (1945-2014), thèse soutenue en 2014 à Paris 10, membres du jury : Romain Pasquier (Rapp.), Gisèle Sapiro (Rapp.), Bernard Pudal et Marine de Lasalle    

    À partir d’une approche socio-historique, la thèse propose une analyse des mécanismes de fabrication d’une politique du livre en Bretagne. En restituant les logiques sociales à l’œuvre dans le processus de naturalisation d’une politique publique de la culture, de la période de la Libération à la période actuelle, l’étude entend retracer les configurations successives de négociations et de luttes – entre les agents de l’Etat et les agents sociaux qui composent l’espace régional (notamment au sein des champs éditorial et politique) – pour le monopole de la définition d’une « identité régionale ». Dans cette perspective, « le livre » constitue un instrument légitime de production et de promotion de perceptions antagonistes de « la culture ». De sorte que le retour sur les conditions sociales et historiques d’émergence d’une catégorie d’intervention publique révèle les usages différenciés du « livre » et les enjeux politiques de « la culture », en les rapportant aux trajectoires individuelles et collectives des agents investis dans l’espace des mouvements sociaux bretons, en fonction d’une conjoncture nationale de prise de conscience régionale et de remise en cause de l’ordre symbolique établi. Il conduit par ailleurs à repérer le travail de représentation politique des institutions régionales consistant à homogénéiser une politique culturelle et le sens public qui en découle. De l’incorporation d’une indignité culturelle au renversement de l’ordonnancement légitime du monde social, l’histoire de la politique du livre en Bretagne met ainsi au jour les rapports de force engagés, avec et contre l’Etat, pour l’institutionnalisation de la région.

    Laetitia Dumont-Lewi, Portraits de l’histrion en auteur : Dario Fo ou les représentations d'un homme-théâtre, thèse soutenue en 2014 à Paris 10, membres du jury : Mireille Losco-Lena (Rapp.), Jean-Claude Zancarini (Rapp.), Marco Consolini et Christian Biet    

    Homme-théâtre, Dario Fo s’inscrit dans un continuel processus de définition de l’auteur comme acteur et de l’acteur comme auteur, qui passe par une affirmation de sa double place en scène et dans la vie publique. Il se fait ainsi le créateur d’une façon de faire du théâtre non pas radicalement neuve mais singulière et qui se distingue dans le panorama théâtral de son temps en envahissant d’autres domaines d’activité et de compétence, ce qui lui permet de conquérir une reconnaissance globale à la fois comme histrion et comme intellectuel. La première partie de la thèse analyse les processus de création pour voir comment Dario Fo se montre auteur en tant qu’écrivain, en tant que comédien et en tant que metteur en scène ou plutôt chef de troupe. La deuxième partie prend en considération la façon dont la figure d’auteur est présentée au public : dans la construction d’un réseau de sens qui donne une cohérence à l’ensemble de l’œuvre, dans la fixation de cette œuvre par des processus d’édition, de captation et d’archivage, et par la diffusion des spectacles en Italie et dans le monde, en présence de l’acteur-auteur ou non. La troisième partie, enfin, revient sur la construction d’une autorité intellectuelle, dans l’élévation de Fo au statut de porte-parole politique et de maître à penser.

    Léa Valette, Les lieux de la critique de théâtre en France , thèse soutenue en 2014 à Paris 10  

    Ce travail étudie les liens qui relient la critique dramatique à une forme d’engagement politique dont certaines revues généralistes ont été porteuses du milieu des années 1960 au début des années 1980, à partir d’un corpus d’articles parus dans Les Temps modernes, Esprit et La Quinzaine Littéraire, dont la plupart sont respectivement signés par Renée Saurel, Alfred Simon et Gilles Sandier. La politisation de cette critique se manifeste dans laconception qu’elle professe du rôle du théâtre dans la société, dans les critères qu’elle applique à l’analyse des spectacles, dans sa participation aux débats des milieux artistiques et intellectuels, mais aussi dans l’acte même de l’écriture. La critique théâtrale pratiquée dans ces revues tend à se distinguer à la fois de la chronique journalistique et ducommentaire savant. Si sa périodicité lui permet de suivre l’actualité de la scène française (et surtout celle du théâtre public parisien), elle entend rompre avec le modèle traditionnel du compte-Rendu journalistique effectué sur un mode impressioniste. Elle tente d’expliciter ses critères de jugement en les rapportant aux problèmes théoriques soulevés par le marxisme, le brechtisme ou encore le structuralisme. Pour ce faire, elle s’ouvre à de nouveaux domaines de controverse comme celui des politiques culturelles. Bien qu’elle reconnaisse un certain degré d’autonomie aux questions esthétiques, elle considère l’écriture et la mise en scène au prisme de l’efficacité politique, en vue de promouvoir un théâtre véritablement populaire. Support matériel et instance symbolique, la revue constitue un lieu propice pour une critique alliant la revendication politique à l’exigence de savoir.

    Léa Valette, Les lieux de la critique de théâtre en France, thèse soutenue en 2014, membres du jury : Marco Consolini (Rapp.), Olivier Neveux (Rapp.), Christian Biet et Emmanuelle Loyer      

    Ce travail étudie les liens qui relient la critique dramatique à une forme d’engagement politique dont certaines revues généralistes ont été porteuses du milieu des années 1960 au début des années 1980, à partir d’un corpus d’articles parus dans Les Temps modernes, Esprit et La Quinzaine Littéraire, dont la plupart sont respectivement signés par Renée Saurel, Alfred Simon et Gilles Sandier. La politisation de cette critique se manifeste dans laconception qu’elle professe du rôle du théâtre dans la société, dans les critères qu’elle applique à l’analyse des spectacles, dans sa participation aux débats des milieux artistiques et intellectuels, mais aussi dans l’acte même de l’écriture. La critique théâtrale pratiquée dans ces revues tend à se distinguer à la fois de la chronique journalistique et ducommentaire savant. Si sa périodicité lui permet de suivre l’actualité de la scène française (et surtout celle du théâtre public parisien), elle entend rompre avec le modèle traditionnel du compte-Rendu journalistique effectué sur un mode impressioniste. Elle tente d’expliciter ses critères de jugement en les rapportant aux problèmes théoriques soulevés par le marxisme, le brechtisme ou encore le structuralisme. Pour ce faire, elle s’ouvre à de nouveaux domaines de controverse comme celui des politiques culturelles. Bien qu’elle reconnaisse un certain degré d’autonomie aux questions esthétiques, elle considère l’écriture et la mise en scène au prisme de l’efficacité politique, en vue de promouvoir un théâtre véritablement populaire. Support matériel et instance symbolique, la revue constitue un lieu propice pour une critique alliant la revendication politique à l’exigence de savoir.

    Marie-Lise Fayet, Le Parti communiste français et la culture, de 1956 à 1981 , thèse soutenue en 2011 à Paris 10  

    L’étude s’est intéressée à la place accordée à l’art et la culture dans l’idéologie et la pratique politique du PCF à partir de 1956, date décisive pour l’avenir de ce dernier en raison du 20ème congrès du Parti communiste de l’Union soviétique. Exploitant les archives du bureau politique et du secrétariat national du parti, l’analyse met en avant la singularité du processus de construction des orientations culturelles communistes. Les trois axes qui dessinent la ligne du parti dans ce domaine (la question esthétique, les propositions programmatiques et leur application à l’échelle locale) ont été élaborés de manière distincte : à bien des égards, leur construction représente une entorse au centralisme démocratique. La thèse met également en évidence une autre particularité sous-estimée des débats internes du PCF : le rôle décisif joué par des individus dans un parti qui revendique sa préférence pour le collectif. Trois figures emblématiques se détachent pour chacun des trois axes: Louis Aragon pour la reconnaissance de la liberté de création, Léo Figuères pour la formulation des propositions programmatiques, Jack Ralite pour l’implication des municipalités communistes dans le domaine de la culture. Des années soixante à la fin des années soixante-dix, les avancées réalisées tant bien que mal sur ces trois plans permettent de développer une ligne relativement cohérente, reconnue comme telle par les professionnels et réputée novatrice, avant que le mouvement ne soit stoppé par le nouveau repli ouvriériste qui succède à la rupture du programme commun de gouvernement et qui aboutira de fait à une remise en cause de la ligne de la réunion d’Argenteuil à l’approche des présidentielles de 1981.

    Anne Cuisset, Le théâtre français à New York (1945-2005) , thèse soutenue en 2005 à Paris 10  

    Cette étude revient sur soixante années (1945-2005) de présence et de tournées théâtrales françaises aux Etats-Unis en se posant la question de savoir comment le théâtre et le répertoire français ont été perçus par le public américain. C’est donc à travers le prisme de la réception new-yorkaise que seront examinés les moyens, les méthodes et les discours de la diplomatie culturelle française en charge de l’exportation du théâtre français à l’étranger. Dans une première partie, il s’agira de cerner le contexte de la réception théâtrale en rappelant les conditions esthétiques et économiques de la création théâtrale à New York. En deuxième et troisième parties, on procédera au récit des tournées théâtrales françaises aux Etats-Unis en montrant comment le passage d’une politique de diffusion vers une stratégie de coopération s’est opéré dans le domaine théâtral. Enfin l’examen plus précis des rouages et acteurs de la diplomatie culturelle permettra d’envisager comment les difficultés de l’exportation théâtrale ne se résument pas uniquement à des questions esthétiques.

    Ângela Maria Menezes De Andrade, Flux et reflux du théâtre et de la danse sur l'Atlantique noir , thèse soutenue en 2001 à Paris 10  

    La gestion et l'organisation des échanges internationaux dans le domaine du théâtre et de la danse dans trois villes portuaires - Salvador, Lisbonne et Nantes - constituent le sujet central de cette thèse. Anciens ports d'esclavage, leur point commun, elles mènent sur les traces de l'Afrique et de ses croisements avec leurs univers artistico-culturels, en traçant le `flux et reflux des arts de la scène sur l'Atlantique Noir" dans la contemporanéité. Une enquête réalisée auprès de plus de 81 artistes, producteurs et responsables d'organismes culturels, publics et privés, a permis d'identifier les liaisons culturelles construites au travers des arts de la scène, entre ces villes et d'elles à d'autres villes du monde, et de mettre en relief les créations et projets de théâtre et de danse inspirés par l'univers africain. En tenant compte des différences conséquentes de l'organisation politico­administrative, de la concentration démographique, de la dimension géographique et de la conjoncture géopolitique entre Lisbonne, Salvador et Nantes (Chapitre I), dans chacune de ces villes, la politique culturelle menée à un niveau administratif distinct s'est dégagée - l'État Central au Portugal, l'État Fédéral au Brésil et la Commune en France. Un aspect particulier dans l'analyse de chaque ville s'est imposé aussi à partir de l'observation des différents éléments fondateurs pour les systèmes politico-culturels - les structures sociales, les codes culturels et les dynamiques historiques. À Salvador, le code culturel a été choisi en tant qu'élément déterminant, grâce à la force particulière de la formation culturelle de son peuple métis (Chapitre II); les facteurs économiques ont été la priorité tout au long de l'étude sur Nantes, car ils indiquent un moment de pleine croissance, qui suscite l'attrait de nouveaux acteurs économiques (Chapitre III); la dynamique historique a été prise comme facteur fondamental pour comprendre l'actuelle organisation du système culturel de la capitale portugaise, en raison de l'important et récent processus de démocratisation vécu par ce pays après quarante-huit ans d'obscurantisme (Chapitre IV). Sur la perspective de "regard croisé", une analyse comparative des systèmes d'échanges internationaux pour les arts de la scène dans les trois villes, au plan artistique, économique et organisationnel a mis en relief le cadre plus précis de la réalité (Chapitre V).

  • Aurore Dupuy, A l'interface entre esthétique et politique : le renouveau du cirque chilien en post-dictature et face à la globalisation, thèse soutenue en 2022 à Paris Est sous la direction de Cédric Frétigné et Gilles Raveneau, membres du jury : Marie Buscatto (Rapp.), Sylvia Girel et Sarah Anaïs Andrieu    

    Résultat d’une enquête ethnographique au long cours, cette thèse étudie le mouvement de renouveau du cirque qui s’épanouit au Chili depuis la fin de la dictature militaire (1973-1990). Pour les circassien·ne·s chilien·ne·s, le cirque représente, plus qu’une pratique corporelle et expressive, une manière de se relier aux autres, d’agir dans le monde et de se positionner politiquement. Dans le contexte d’État néolibéral chilien, diverses logiques sont investies pour faire et vivre du cirque selon des idéaux démocratiques, situant le politique dans un engagement corporel, collectif et quotidien. Cet engagement, vécu sur les modes éthique et politique, porte des processus d’émancipation, à travers des esthétisations critiques. Face à des institutions et un marché du cirque restreints, ces circassien·ne·s cherchent à intégrer le cirque global. Ils et elles s’affrontent alors aux courants hégémoniques, recomposant par leurs circulations, leurs emprunts et leurs critiques, les esthétiques, les espaces et les modes de vie du cirque.

    Cristina Tosetto, Pour une histoire de la critique dramatique et théâtrale en France et en Italie (1952-1996) : du protocole texto-centré à la fabrique du théâtre, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux 3 sous la direction de Sandrine Dubouilh, Gerardo Guccini et Marco Consolini, membres du jury : Chantal Meyer-Plantureux (Rapp.), Lorenzo Mango  

    Les études historiques sur la critique de théâtre se déclinent sous de multiples approches, toutefois cette dernière ne fait que rarement l’objet de questionnements épistémologiques spécifiques. La préposition « Pour », premier mot du titre de ce travail de recherche, manifeste le désir de constituer un ouvrage qui mette en exergue les rouages de la critique, ses structures et ses protocoles en la considérant comme un objet autonome d’enquête historiographique. Nous avons ainsi forgé des outils d’analyse adaptés en lien avec le cadre méthodologique des recherches revuistes. Les revues et journaux des critiques ont constitué l’ossature de notre thèse permettant de dénouer son fil directeur : la réforme du protocole critique texto-centré. Nous avons structuré le plan de la thèse en suivant le fil rouge de cette réforme de ses premières remises en question en 1952, en France et en Italie, lors du discours de Jean Vilar « Le Théâtre et la soupe » et du décès de Benedetto Croce jusqu’à la disparition, respectivement en 1994 et 1996 de Bernard Dort et Giuseppe Bartolucci, initiateurs de la modification de ce protocole par l’introduction du concept d’« écriture scénique » dans le vocabulaire de la critique. Cette recherche repose sur l’analyse de nombreux fonds d’archives conservant périodiques et documents en partie inédits.

    Mélanie Papin, 1968-1981 , thèse soutenue en 2017 à Paris 8 sous la direction de Isabelle Launay  

    Cette recherche tente de mettre en évidence les mécanismes d’émergence de la danse contemporaine en France entre 1968 et 1981. Animés par un désir émancipateur de vivre et de danser particulièrement intense dans l’après Mai-68, les danseurs mais aussi journalistes, administrateurs ont produit des micropolitiques au travers desquelles leurs actions collectives et militantes, leurs désirs de pratiques et de danse ont permis de sédimenter, sans pour autant défaire les tensions et la contradictions visibles dès les années 1950, le champ chorégraphique contemporain. Avant d’aborder Mai 68 dans notre première partie, nous dressons un état des lieux du champ chorégraphique dans les années 1950 et 1960 afin de comprendre les conditions d’apparition de cette communauté encore fragile, confrontée à une bataille autour de la notion de modernité entre les tenants d’un héritage « classique » et ceux d’un héritage « moderne ». Si Mai 68 est ensuite envisagé comme un moment politique pour la danse, ses effets « culturels » s’inscrivent tout au long des années 1970. D’abord, ils rendent possible l’accueil des modernités venues des Etats-Unis. Puis, ils favorisent l’installation de modes de production et d’organisation autogérés et collectifs ainsi que des modes de militance en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de création. À bien des égards, cette organisation du champ chorégraphique, par les marges et les « forces discrètes », a contribué à ce que l’on a appelé « l’explosion de la Nouvelle danse française » des années 1980.

    Mélanie Papin, 1968-1981, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Isabelle Launay, membres du jury : Marina Nordera (Rapp.), Isabelle Ginot et Loïc Touzé    

    Cette recherche tente de mettre en évidence les mécanismes d’émergence de la danse contemporaine en France entre 1968 et 1981. Animés par un désir émancipateur de vivre et de danser particulièrement intense dans l’après Mai-68, les danseurs mais aussi journalistes, administrateurs ont produit des micropolitiques au travers desquelles leurs actions collectives et militantes, leurs désirs de pratiques et de danse ont permis de sédimenter, sans pour autant défaire les tensions et la contradictions visibles dès les années 1950, le champ chorégraphique contemporain. Avant d’aborder Mai 68 dans notre première partie, nous dressons un état des lieux du champ chorégraphique dans les années 1950 et 1960 afin de comprendre les conditions d’apparition de cette communauté encore fragile, confrontée à une bataille autour de la notion de modernité entre les tenants d’un héritage « classique » et ceux d’un héritage « moderne ». Si Mai 68 est ensuite envisagé comme un moment politique pour la danse, ses effets « culturels » s’inscrivent tout au long des années 1970. D’abord, ils rendent possible l’accueil des modernités venues des Etats-Unis. Puis, ils favorisent l’installation de modes de production et d’organisation autogérés et collectifs ainsi que des modes de militance en faveur de l’amélioration des conditions de vie et de création. À bien des égards, cette organisation du champ chorégraphique, par les marges et les « forces discrètes », a contribué à ce que l’on a appelé « l’explosion de la Nouvelle danse française » des années 1980.

    Aude Astier, Observatoire, conservatoire, laboratoire , thèse soutenue en 2014 à Paris 10 sous la direction de Christian Biet et Jean-Loup Rivière  

    Issue d’une volonté démocratique d’émancipation du citoyen et d’élaboration d’une société nouvelle, l’institution théâtrale publique, en France comme en Italie, apparaît à nouveau, depuis le tournant des années 2000, comme en proie à une triple crise (politique, structurelle et artistique) qui permet d’interroger les rapports politiques et symboliques qui se jouent entre l’art et la société à l’intérieur d’un cadre institutionnel aiguillé par une mission de service public. À travers les exemples du Théâtre National de Strasbourg, du Théâtre National Populaire et du Piccolo Teatro de Milan, il s’agit donc d’envisager l’institution théâtrale publique dans l’ensemble de ses acteurs et de ses composantes (esthétiques, politiques, économiques, symboliques, architecturales et sociales) via le prisme des processus et stratégies de justification de leurs directeurs respectifs afin de déterminer et d’interpréter l’évolution des institutions et la transformation des fonctions qu’elles revendiquent et mettent en œuvre. En distinguant les différentes stratégies élaborées par les directeurs, se dessinent les postures adoptées par les artistes et les pouvoirs publics vis-à-vis de la société néo-libérale et des enjeux institutionnels, postures qui s’articulent et répondent à une contamination de la sphère culturelle par la sphère économique. Elles révèlent une scission, accentuée par le rôle donné au spectateur, entre les institutions qui cherchent à compenser cette contamination par la recherche d’interactions et d’expérimentations avec la société et celles qui la déplorent et y répondent par une mise à distance du réel et une concentration sur leur conception de l’art théâtral.

    Aude Astier, Observatoire, conservatoire, laboratoire, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Christian Biet et Jean-Loup Rivière, membres du jury : Mara Fazio (Rapp.), Amos Fergombé (Rapp.)      

    Issue d’une volonté démocratique d’émancipation du citoyen et d’élaboration d’une société nouvelle, l’institution théâtrale publique, en France comme en Italie, apparaît à nouveau, depuis le tournant des années 2000, comme en proie à une triple crise (politique, structurelle et artistique) qui permet d’interroger les rapports politiques et symboliques qui se jouent entre l’art et la société à l’intérieur d’un cadre institutionnel aiguillé par une mission de service public. À travers les exemples du Théâtre National de Strasbourg, du Théâtre National Populaire et du Piccolo Teatro de Milan, il s’agit donc d’envisager l’institution théâtrale publique dans l’ensemble de ses acteurs et de ses composantes (esthétiques, politiques, économiques, symboliques, architecturales et sociales) via le prisme des processus et stratégies de justification de leurs directeurs respectifs afin de déterminer et d’interpréter l’évolution des institutions et la transformation des fonctions qu’elles revendiquent et mettent en œuvre. En distinguant les différentes stratégies élaborées par les directeurs, se dessinent les postures adoptées par les artistes et les pouvoirs publics vis-à-vis de la société néo-libérale et des enjeux institutionnels, postures qui s’articulent et répondent à une contamination de la sphère culturelle par la sphère économique. Elles révèlent une scission, accentuée par le rôle donné au spectateur, entre les institutions qui cherchent à compenser cette contamination par la recherche d’interactions et d’expérimentations avec la société et celles qui la déplorent et y répondent par une mise à distance du réel et une concentration sur leur conception de l’art théâtral.

    Greta Salvi, Cultura teatrale e scenari urbani nella Milano del Triennio Cisalpino (1796-1799) : Tra impianti tradizionali e influenze francesi, thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Christian Biet et Annamaria Cascetta, membres du jury : Mara Fazio (Rapp.)    

    Dans le Triennio 1796-1799 se déroule la courte vie de la République Cisalpine, l’une des unités politiques fondées par Napoléon Bonaparte pendant la Campagne d’Italie. Cette thèse étudie la culture théâtrale et les aspects de la représentation théâtrale qui caractérisent la République Cisalpine et surtout sa capitale, Milan, dans cette conjoncture historique. La thèse avancée concerne l’emploi des pratiques de la représentation théâtrale en tant qu’instrument d’éducation populaire et de diffusion des principes de la Révolution de 1789. Un but poursuivi, avec des intentions différentes, par les autorités françaises autant que par les patriotes italiens qui étaient pour la Révolution Française.L’étude traite trois questions fondamentales : les changements urbanistes et architecturaux qui investissent Milan pendant le Triennio, le théorie et la pratique théâtrale, les fêtes publiques. Les relations culturelles entre Italie et France ont été l’objet d’une attention particulière. La documentation sur laquelle la présente étude est fondée est constituée par des éditions imprimées de pièces théâtrales, des descriptions de fêtes, des édits, des correspondances et des périodiques de l’époque, gardés dans des bibliothèques et des archives milanaises et parisiennes.

  • Nicolas Doduik, Entre renouvellement et reproduction institutionnels, les professionnels des musées à l'épreuve de l'évolution des pratiques culturelles : le cas du Mucem, thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Sylvia Girel, membres du jury : Vincent Berry (Rapp.), Samuel Coavoux et Lise Renaud    

    Cette thèse démontre comment les professionnels d’un musée, en cherchant à élaborer un nouveau modèle de musée et à renouveler la médiation culturelle, participent à la reconfiguration de la légitimité culturelle. Les professionnels des musées tendent à considérer que l’institution muséale doit se transformer pour s’adapter aux publics contemporains. Les dispositifs numériques et ludiques qui se sont développés au cours des années 2010 dans de nombreux musées incarnent ces tentatives de transformation. Ils soulèvent néanmoins une tension pour les professionnels des publics, entre affichage d’un renouvellement et reproduction de routines institutionnelles. Le cas du Mucem (Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée) illustre de manière aiguë les enjeux liés au renouvellement du modèle ancré des musées d’art parisiens, par sa place spécifique dans le paysage muséal français : institution nationale mais décentralisée à Marseille ; musée de société ; établissement ouvert récemment. Nous montrons que le renouvellement de la médiation culturelle s’inscrit dans un cadre institutionnel normé et une conception des publics « misérabiliste ». Les dispositifs numériques et ludiques incarnent une nouvelle norme de légitimité culturelle « éclectique ». Celle-ci, propre aux catégories moyennes et supérieures dont les professionnels des publics font partie, valorise l’altérité culturelle, rejette la forme scolaire et s’approprie de manière distinctive les répertoires populaires. En s’intégrant au musée, ce type de dispositif participe alors finalement au brouillage des hiérarchies culturelles, moins perceptibles qu’auparavant mais persistantes.

    Anais Loison, Rencontres spectaculaires sous surveillance : processus d'exclusion, de légitimation et d'intégration de l'oeuvre agressive en danse contemporaine, thèse soutenue en 2018 à Paris 8 sous la direction de Isabelle Ginot, membres du jury : Philippe Guisgand (Rapp.), Sylviane Pagès  

    Certaines œuvres de danse contemporaine (ou pluridisciplinaires) programmées dans les salles de spectacle françaises semblent conçues pour atteindre le spectateur et le faire vaciller en troublant ses repères moraux, sa stabilité émotionnelle voire son confort physique. Ces productions artistiques rencontrent de vives oppositions au sein de la presse qu’elle soit généraliste ou spécialisée en danse. Elles sont aussi la cible d’une dévalorisation moins visible, celle des esthéticiens qui les situent à la marge des esthétiques chorégraphiques légitimes. On leur reproche les violences qu’elles exerceraient sur les interprètes et l’agressivité qu’elles déploieraient à l’encontre du public. Ces condamnations, sous forme de procès d’intention, visent les artistes, les amateurs de ces représentations, mais aussi les danseurs qui la font exister sur scène. Elles se formulent au moyen d’éléments de langage voisins et suivent des logiques argumentatives similaires quels qu’en soient les émetteurs. Le canevas de cette rhétorique dépréciative est tissé de lieux communs qui lui accordent, de fait, une solide immunité contre son examen critique. Aujourd’hui stabilisée, cette typologie des démarches considérées comme fautives continue d’être alimentée par les propos de ceux qui ont la charge de les juger. Dans cette thèse, nous analysons la manière dont, au fil de ces discours d’expertise, se construit un portrait précis de l’œuvre de danse contemporaine délictueuse. Nous interrogeons les répercussions multiples de cette stabilisation du jugement négatif entourant certaines pratiques du regard – désir de montrer, désir de se montrer, et désir de voir les œuvres – et ciblant précisément les pièces chorégraphiques considérée comme violentes.

    Guillaume Sintès, Préfiguration, structuration et enjeux esthétiques du métier de chorégraphe (France, 1957-1984) : une histoire administrative, réglementaire et politique de la danse, thèse soutenue en 2015 à Paris 8 sous la direction de Isabelle Launay, membres du jury : Mark Franko (Rapp.), Olivier Neveux  

    De l'inscription dans la loi française de la reconnaissance de son statut d'auteur (le 11 mars 1957) à la publication de la définition légale de sa fonction au Journal Officiel (le 1er janvier 1984), une génération de chorégraphes a construit les contours, les modalités et les conditions d'un métier. Ce combat s’est traduit par un engagement syndical de longue haleine pendant les années 1960 et 1970. Réuni au sein du Syndicat national des auteurs et compositeurs (SNAC), un groupe de chorégraphes a travaillé à l’élaboration de rapports, d’enquêtes et d’études qui ont abouti à l’organisation professionnelle du champ chorégraphique, permettant ainsi à la « nouvelle danse française » qui lui succèdera dans les années 1980, d'obtenir une considérable visibilité esthétique et de marquer de son empreinte l'histoire culturelle et artistique. Rendre compte des progrès sociaux, comme des configurations et reconfigurations du métier de chorégraphe, c’est aussi rendre compte de la structuration du champ chorégraphique dans son ensemble. Cette thèse interroge l’historiographie juridique du droit d’auteur des chorégraphes pour clarifier la notion de statut d’auteur en danse. Elle propose une généalogie de la politique culturelle en danse pour démythifier l’idée d’un désert administratif et chorégraphique, constitutif de l’ère pré-Lang. Enfin, l’étude des différents projets de réglementation de l’enseignement de la danse permet de révéler les enjeux politiques et esthétiques qui ont contribué, pendant près de vingt-cinq années de négociation, à exacerber les oppositions au sein du champ chorégraphique. Ainsi, s’élabore une histoire administrative, réglementaire et politique de la danse en France qui éclaire une période de l’histoire contemporaine de la danse encore trop peu étudiée.

    Cécile Falcon, Théâtres en voyage : les grandes tournées internationales de la Comédie-Française, du Théâtre national populaire et de la Compagnie Renaud-Barrault, 1945-1969, thèse soutenue en 2011 à Montpellier 3 sous la direction de Didier Plassard, membres du jury : Marie-Christine Autant-Mathieu (Rapp.), Gérard Lieber et Joël Huthwohl  

    Après la Seconde Guerre mondiale, la France, affaiblie politiquement et économiquement, développe une politique culturelle extérieure qui utilise les manifestations artistiques, et en particulier les tournées théâtrales, pour assurer le rayonnement de sa culture et de sa langue. Par l’intermédiaire de l’Association française d’action artistique (AFAA), elle envoie de par le monde ses plus grandes compagnies, la Comédie-Française, le Théâtre national populaire de Jean Vilar, et la Compagnie Renaud-Barrault qui devient théâtre national en 1959. Dans un monde façonné par la Guerre Froide, les tournées les plus prestigieuses ont lieu aux États-Unis, en Union Soviétique et en Amérique latine. Le but de cette thèse est de déterminer dans quelle mesure les compagnies théâtrales, instrumentalisées par la diplomatie culturelle française, utilisent aussi ces tournées pour leur propre statut dans le champ culturel français, pour leur économie, ou pour l’affermissement de leur propre identité. La première partie explore les origines et le développement du cadre politique et institutionnel qui a permis la naissance de tournées théâtrales subventionnées et fait du théâtre français un produit d’exportation. Le deuxième mouvement se concentre sur la caractérisation de ce théâtre envoyé à l’étranger, sur son économie et son répertoire. Le troisième temps analyse les différents impacts du déplacement du théâtre à l’étranger. Quelles sont les conséquences possibles de cette situation sur la représentation elle-même et les attentes du public étranger ? Au-delà de la question de la réception, c’est la dimension politique, l’impact esthétique et le rôle symbolique des tournées qui seront mis en lumière.

  • Amélie Thérésine, Le Festival international des Francophonies en Limousin : une histoire de la fabrique du théâtre africain francophone (1984-2018), thèse soutenue en 2022 à Paris 3 sous la direction de Sylvie Chalaye, membres du jury : Judith Miller, Daniel Urrutiaguer et Pascale Gœtschel    

    Cette thèse en Études Théâtrales analyse le rôle déterminant du Festival international des Francophonies en Limousin dans la fabrique de ce que l’on identifie comme théâtre africain francophone entre 1984 et 2018. À la croisée de l’histoire culturelle, de la politique, de la sociologie et de l’économie du spectacle vivant, la recherche ambitionne d’entreprendre une historiographie de la promotion de la création théâtrale africaine dans le cadre des échanges artistiques financés par la coopération internationale, en et hors de l’Afrique subsaharienne. À partir des archives festivalières et d’un ensemble d’entretiens, l’enquête démontre comment les intérêts politiques et diplomatiques des pouvoirs publics ont prévalu sur le projet artistique du fondateur et analyse les retombées esthétiques de cette institution festivalière sur la création théâtrale africaine contemporaine. Un corpus reconstitué à partir des programmations annuelles permet de mettre au jour ce qui se joue derrière le label théâtre africain francophone : une valorisation quasi exclusive sur le temps long d’un théâtre de texte en langue française au détriment d’une variété d’autres genres, formes et expressions théâtrales contemporaines pratiquées sur le continent. En mettant à l’étude une festivalisation francophone dont la scène limougeaude est le catalyseur, la thèse analyse les logiques économiques et politiques qui président à l’élaboration d’une filière du spectacle vivant africain francophone fonctionnant in fine en circuit fermé, et en marge des réseaux théâtraux nationaux et internationaux reconnus comme légitimes par la profession.

    Lucie Grandjean, Saisir l'horizon : la circulation de l'image panoramique à travers les Etats-Unis au XIXème siècle, thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Ségolène Le Men, membres du jury : Emily C. Burns (Rapp.), Guillaume Le Gall (Rapp.), Éric de Chassey et Hélène Valance    

    Cette thèse se concentre sur l’étude du médium panoramique, forme artistique conceptualisée à la fin du XVIIIe siècle par Robert Barker en Écosse. Alors que le premier panorama est présenté au public londonien à partir de 1791, il essaime très vite dans le reste de l’Europe et aux États-Unis. Dès 1794, on peut admirer à Boston une copie du panorama de Barker représentant la capitale britannique. C’est cette circulation transatlantique, mais aussi intra-territoriale qui se trouve être le point de départ de cette étude à la croisée des méthodologies de l’histoire de l’art et des études visuelles. Alors que New York est souvent considéré comme l’épicentre de la vie artistique américaine, la mise en lumière de la circulation des panoramas permettra de mettre en perspective les notions de centre et de marge dans une société américaine en construction. De plus, une étude approfondie de l’évolution des sujets, des artistes ou encore des systèmes qui se mettent en place pour la réalisation de ces œuvres est l’occasion de mettre en avant les questionnements qui sous-tendent la société de spectacles qu’est le XIXe siècle, période également émaillée de violence aux États-Unis. On pourra alors comprendre comment l’image panoramique circule non seulement physiquement, mais aussi conceptuellement dans les États-Unis du XIXe siècle : des Expositions universelles à l’édition, de l’illustration à la publicité, d’un espace considéré public comme dans la sphère domestique.

    Cécile Moreno, Les scènes hétérotopiques de Patrice Chéreau , thèse soutenue en 2021 à Paris 10 sous la direction de Jean-Louis Besson  

    Ma thèse est dédiée à l'analyse de la présence et du travail de Patrice Chéreau au Théâtre Nanterre-Amandiers entre 1981 et 1990. Elle interroge de façon inédite le rapport que le directeur/metteur en scène engage à la fois avec le lieu théâtral (le bâtiment, Théâtre des Amandiers) et les espaces théâtraux (les salles et les scènes de ce théâtre). Le concept d'hétérotopie me sert d'outil pour explorer les superpositions et les transformations concrètes et matérielles qu'il opère dès son arrivée à Nanterre pour faire de ce théâtre un lieu inédit de création et de formation d'acteurs, et pour se demander si ce projet qu'il développe s'inscrit en totale rupture avec l'identité du lieu depuis son origine. Quelles sont les implications de la configuration de ce "nouveau lieu", de cette nouvelle hétérotopie que fait naître Patrice Chéreau, sur ses choix dramaturgiques ? La thèse s'attache à comprendre comment le Théâtre Nanterre-Amandiers est un lieu de transition pour le metteur en scène, dont la révélation des textes de Bernard-Marie Koltès, mais aussi le choix de ceux de Jean Genet ou Heiner Müller notamment, témoignent.

    Cécile Moreno, Les scènes hétérotopiques de Patrice Chéreau, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Jean-Louis Besson, membres du jury : Olivier Neveux (Rapp.), Georges Banu (Rapp.), Brigitte Krulic, Sophie Lucet et Richard Peduzzi      

    Ma thèse est dédiée à l'analyse de la présence et du travail de Patrice Chéreau au Théâtre Nanterre-Amandiers entre 1981 et 1990. Elle interroge de façon inédite le rapport que le directeur/metteur en scène engage à la fois avec le lieu théâtral (le bâtiment, Théâtre des Amandiers) et les espaces théâtraux (les salles et les scènes de ce théâtre). Le concept d'hétérotopie me sert d'outil pour explorer les superpositions et les transformations concrètes et matérielles qu'il opère dès son arrivée à Nanterre pour faire de ce théâtre un lieu inédit de création et de formation d'acteurs, et pour se demander si ce projet qu'il développe s'inscrit en totale rupture avec l'identité du lieu depuis son origine. Quelles sont les implications de la configuration de ce "nouveau lieu", de cette nouvelle hétérotopie que fait naître Patrice Chéreau, sur ses choix dramaturgiques ? La thèse s'attache à comprendre comment le Théâtre Nanterre-Amandiers est un lieu de transition pour le metteur en scène, dont la révélation des textes de Bernard-Marie Koltès, mais aussi le choix de ceux de Jean Genet ou Heiner Müller notamment, témoignent.

    Charitini Tsikoura, Antigone et Médée dans la danse , thèse soutenue en 2020 à Paris 10 sous la direction de Christian Biet  

    L’objectif de cette thèse est d’étudier sous le prisme du genre le profil de deux héroïnes antiques archétypales, Antigone et Médée, en prenant appui sur un corpus de douze spectacles comportant une partition chorégraphique (ou entièrement chorégraphiés), présentés entre 1993 et 2015 en France, en Grèce et/ou au Royaume-Uni.La mise en lumière des éléments genrés en rapport (sans se limiter) avec le profil des héroïnes emblématiques dans chaque production, révèle que le genre n’étudie pas uniquement les stéréotypes et les discriminations à l’égard des femmes confirmant que la femme n’est pas la seule concernée par les inégalités genrées car le sexe biologique est seulement un des paramètres provoquant ces inégalités. Un cheminement temporel expose les autres paramètres pris en compte permettant de suivre les traces de l’évolution du concept de genre et à comprendre comment les créateurs intègrent ou reflètent les changements dans leur travail. Les axes majeurs de recherche à savoir sexe, classe sociale, et ethnicité, ne sont pas mutuellement exclusifs : au contraire ils s’entrecroisent, s’imbriquent et s’articulent devenant indissociables et dévoilant ainsi la dimension intersectionnelle du genre. L’association intersectionnalité-genre permet d’examiner les identités de manière non segmentée : en choisissant la danse comme matériau de support, en puisant les exemples dans la tragédie antique et en prenant appui sur les identités complexes d’Antigone et de Médée les entendant dans une perspective multidimensionnelle qui envisage/explore leur dynamique.Par conséquent, l’examen des productions chorégraphiques – en France, en Grèce et au Royaume-Uni – illustre l’imbrication des rapports de genre aux autres rapports de pouvoir (et vice versa) soulignant les changements qui s’opèrent d’une part sur les partitions chorégraphiques et, d’autre part, dans la mise en scène des héroïnes atypiques, en l’occurrence, Antigone et Médée. L’accent est mis sur le respect de leurs identités singulières composées de parcelles identitaires plurielles suggérant, par extension, une nouvelle « définition » de l’individu.

    Charitini Tsikoura, Antigone et Médée dans la danse, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Christian Biet, membres du jury : Fiona Macintosh (Rapp.), Katia Savrami (Rapp.), Hélène Marquié          

    L’objectif de cette thèse est d’étudier sous le prisme du genre le profil de deux héroïnes antiques archétypales, Antigone et Médée, en prenant appui sur un corpus de douze spectacles comportant une partition chorégraphique (ou entièrement chorégraphiés), présentés entre 1993 et 2015 en France, en Grèce et/ou au Royaume-Uni.La mise en lumière des éléments genrés en rapport (sans se limiter) avec le profil des héroïnes emblématiques dans chaque production, révèle que le genre n’étudie pas uniquement les stéréotypes et les discriminations à l’égard des femmes confirmant que la femme n’est pas la seule concernée par les inégalités genrées car le sexe biologique est seulement un des paramètres provoquant ces inégalités. Un cheminement temporel expose les autres paramètres pris en compte permettant de suivre les traces de l’évolution du concept de genre et à comprendre comment les créateurs intègrent ou reflètent les changements dans leur travail. Les axes majeurs de recherche à savoir sexe, classe sociale, et ethnicité, ne sont pas mutuellement exclusifs : au contraire ils s’entrecroisent, s’imbriquent et s’articulent devenant indissociables et dévoilant ainsi la dimension intersectionnelle du genre. L’association intersectionnalité-genre permet d’examiner les identités de manière non segmentée : en choisissant la danse comme matériau de support, en puisant les exemples dans la tragédie antique et en prenant appui sur les identités complexes d’Antigone et de Médée les entendant dans une perspective multidimensionnelle qui envisage/explore leur dynamique.Par conséquent, l’examen des productions chorégraphiques – en France, en Grèce et au Royaume-Uni – illustre l’imbrication des rapports de genre aux autres rapports de pouvoir (et vice versa) soulignant les changements qui s’opèrent d’une part sur les partitions chorégraphiques et, d’autre part, dans la mise en scène des héroïnes atypiques, en l’occurrence, Antigone et Médée. L’accent est mis sur le respect de leurs identités singulières composées de parcelles identitaires plurielles suggérant, par extension, une nouvelle « définition » de l’individu.

    Dionysia Tzemopoulou, La municipalisation de la culture en Grèce (1980-2010) : le défi de la démocratisation et de l'européanisation de l'action publique territoriale, thèse soutenue en 2017 à Paris 10 sous la direction de Pascale Laborier, membres du jury : Emmanuel Négrier (Rapp.), Calliope Spanou (Rapp.), Yves Surel et Georges D. Contogeorgis    

    La chute du régime dictatorial des Colonels en Grèce en 1974 marque le début d'une refonte du système politico-administratif. Dans ce contexte, la décentralisation culturelle prend deux figures: artistique et administrative. La première se traduit par la diffusion de la culture en province. La deuxième demande le transfert aux collectivités territoriales de compétences relevant de l’État. Trois nouveaux types d’institutions contribuent au développement de la culture contemporaine à l’échelon local: Théâtres Municipaux et Régionaux, Entreprises municipales de développement culturel, Réseau Culturel National des Villes. Cette étude se concentre sur le spectacle vivant (théâtre, danse, musique) en abordant les configurations de la décentralisation culturelle effectuées au cours de la période 1980-2010.Les tentatives de la décentralisation ont reposé sur l’établissement de politiques contractuelles. Les relations des partenaires, État-communes, ont été refondues par les nécessaires évolutions institutionnelles imposées tant par le processus de démocratisation que par celui de d’européanisation de l’action culturelle locale après l’intégration du pays à la CEE (1981). La première partie de la thèse porte sur l’analyse d’un projet de démocratisation promouvant la préservation de la démocratie locale et l’européanisation en tant que processus de mimétisme institutionnel et de transfert de politique publique. Quatre monographies (Kalamata, Véria, Volos, La Canée) composent la deuxième partie. Le parcours spécifique des politiques culturelles de ces villes semble associé à l’impact de jeux politiques manifestés à plusieurs niveaux: au sein de l’administration centrale, internes aux municipalités, entre les élus locaux, les représentants de l’État et les professionnels du spectacle vivant.

    Shihwei Wang, Images de la Révolution dans le théâtre français de 1968 à 1989- Analyses de 1789 et de 1793, dans l’après Mai 68, de La Mort de Danton et de La Mission/ Au Perroquet vert, dans le cadre du Bicentenaire, thèse soutenue en 2015 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Christine Hamon-Siréjols, membres du jury : Jean-Louis Besson, Bernadette Bost et Josette Féral    

    Se focalisant sur les quatre spectacles montés dans les deux périodes où la conception orthodoxe de la révolution socialiste est remise en question par l’expansion du néo-libéralisme, cette thèse vise à révéler simultanément les diverses approches théâtrales et problématiques du mythe historique et leur lien indissociable avec les problèmes sociopolitiques de l’époque. Face à la démoralisation profonde chez les militants suite à la défaite politique du mouvement de Mai 68, le Théâtre du Soleil essaie de démystifier l’Histoire de la Révolution française pour s’interroger sur l’esprit révolutionnaire contemporain et sur le développement démocratique des temps modernes. Son diptyque révolutionnaire – 1789 et 1793 – dévoile non seulement la combativité commune entre les différentes générations engagées, mais perce également les problèmes cruciaux de ses actualités politiques. Contrairement à l’atmosphère commémorative et festive du bicentenaire de la Révolution française, Klaus Michael Grüber et Matthias Langhoff adoptent parallèlement une approche distanciée et problématique pour révéler les ambiguïtés entre la prise de conscience individuelle et l’engagement collectif, entre le dilemme existentiel d’un révolutionnaire désabusé et son idéal politique. La Mort de Danton et La Mission/ Au Perroquet vert font écho à la désorientation générale entraînée par la désintégration du bloc de l’Est vers la fin de l’année 1989. À travers ces quatre créations théâtrales, nous nous rapprochons des contradictions de l’humanité confrontée au sursaut historique pour surmonter les limites des révolutions passées et créer des nouvelles possibilités d’actions révolutionnaires futures.

    Fehmi Besbes, Improvisation et dramaturgie, l’« Improturgie » en Tunisie : poïétique de l'œuvre en devenir à l'exemple d'Otages par le Théâtre organique, thèse soutenue en 2014 à Paris 10 sous la direction de Jean-Louis Besson, membres du jury : Joseph Danan (Rapp.), Ahmed Cheniki (Rapp.)    

    L’objet de cette étude est d’interroger la place de l’improvisation dans la création théâtrale tunisienne, depuis ses origines – où elle apparaît dans des formes parathéâtrales, (el-Fdawi le conteur solo, Jha le blaguer sage, le théâtre d’ombre, etc.), jusqu’à nos jours. L’accent est mis sur les rapports organiques entre improvisation et dramaturgie, dans la formation et la création théâtrales en Tunisie, durant les dernières décennies. La notion d’"improturgie", qui traverse toute la thèse, rend compte d’une poïétique propre à de nombreux créateurs – tels Ezzeddine GANNOUN et Fadhel JAÏBI – qui consiste à construire une œuvre à partir du travail de plateau, à la recherche d’une écriture dramatique qui témoigne du contexte historique, culturel, social, idéologique et politique dans lequel elle s’inscrit. En l’absence d’un répertoire dramatique, l’"improturgie" apparaît ainsi non seulement comme un moteur d’activation dramaturgique sur la voie d’un théâtre militant – luttant contre l’impérialisme d’État et contre toute forme d’intégrisme – mais aussi comme un laboratoire de recherche pour des formes théâtrales encore inédites dans le monde arabo-musulman.

    Esther Gouarné, Théâtre performantiel : immersion et distance dans le théâtre néerlandophone (Flandre et Pays-Bas, 2004-2014), thèse soutenue en 2014 à Paris 10 sous la direction de Christian Biet et Karel Vanhaesebrouck, membres du jury : Klass Tindemans (Rapp.), Josette Féral et Ronald Geerts    

    L'imbrication de la théâtralité et des paradigmes issus du performance art est inscrite au coeur du théâtrepostdramatique, défini par Hans-Thies Lehmann, et elle fut également placée au coeur de ce qui fut nommé la« vague flamande » des années 1980. C'est de ce mécanisme que rend compte le terme de théâtreperformantiel, choisi par contraste avec le performatif austinien. En assimilant l'idéal des avant-gardeshistoriques d'une fusion art-vie, fondée sur l'action réelle en temps réel, la théâtralité se trouve à la foisdébordée et révélée dans son essence, comme un processus en cours, qui prévoit la réception d'un regardactif et complice et se donne à vivre comme un événement. La théâtralité performantielle, fondée sur lemontage et le recyclage, oscille entre deux pôles : celui de l'immersion, du choc voire du rêve d'un art total,d'une part, et celui de la mise à distance méta-théâtrale et auto-référentielle, d'autre part. Au centre de cettetension, l'image scénique oppose une résistance au flux des visibilités du monde. C'est ce que révèle uneimmersion au coeur des processus créatifs de trois troupes fondées au début des années 2000 : AbattoirFermé, le Warme Winkel et Wunderbaum. La participation observante éclaire en profondeur les enjeuxesthétiques et idéologiques de cette rencontre entre théâtre et performance. Elle révèle aussi la validité etl'actualité d'une interrogation sur les idéaux de l'avant-garde, dans le contexte d'une crise et d'undurcissement politique et économique auxquels sont confrontés ces artistes, après une période de prospéritéet d'institutionnalisation des pratiques expérimentales.

    Antoine Doré, Le métier d’auteur dramatique , thèse soutenue en 2014 à Paris EHESS sous la direction de Pierre-Michel Menger  

    La thèse appréhende l’écriture dramatique non pas comme un genre littéraire, ni comme une simple pratique culturelle, mais comme un métier à la fois de l’écrit – sans obligation de littérarité – et du spectacle vivant. Malgré la grande incertitude qui pèse sur le territoire de compétence des auteurs dramatiques, l’étude des processus de création révèle l’existence de pratiques redondantes et de méthodes partagées. L’enquête sur les carrières individuelles montre que quasiment tous les auteurs occupent à côté de l’écriture une fonction de metteur en scène ou de comédien et/ou mènent une autre activité qui leur apporte un moyen de subsistance plus régulier que les droits d’auteur. L’assimilation de l’écriture théâtrale à une activité professionnelle a un sens si l’on admet la prévalence des critères de reconnaissance sur les critères de revenus pour juger du niveau d’intégration des créateurs dans les mondes de l’art. Ce travail s’attache à identifier les modes de régulation et les logiques arbitrant le choix des textes sur les principaux segments du marché de la production scénique (théâtres subventionnés, compagnies indépendantes, théâtres privés, troupes amateurs) ainsi que sur les deux autres types d’instances qui apportent une visibilité et une légitimité aux textes dramatiques : l’édition théâtrale et les comités de lecture. Cette recherche se fonde principalement sur une campagne d’entretiens auprès de 150 individus et sur la constitution et le traitement de plusieurs bases de données sur la démographie et les revenus des auteurs dramatiques (fichiers de la SACD, base Electre, base Didascalies, répertoire des comités de lecture).

    Iliana Fylla, Mises en présence des corps : la scène chorégraphique française (2000-2013) et ses antécédents historiques, thèse soutenue en 2013 à Paris 10 sous la direction de Thierry Dufrêne, membres du jury : Didier Plassard (Rapp.), Roland Huesca (Rapp.), Julie Perrin    

    Au début des années 2000 un phénomène de transgression des représentations corporelles conventionnelles envahit les scènes chorégraphiques. Autonomie, indiscipline, réflexivité, expérimentation, tendance protéiforme, performativité, intégration sociale et attitude participative, ne sont que quelques dimensions que le corps dansant favorise. D’où provient-il ce phénomène ?Cette thèse, en mettant la question en perspective historique, examine comment les revendications chorégraphiques à orientation politico-artistique du milieu des années 1990, qui visaient à défier les limites propres de la danse, les limites entre les autres arts, mais aussi entre l’artiste, l’œuvre et le spectateur, la danse et les schémas institutionnels du pays, ont trouvé toute leur légitimité et porté leurs fruits dans les années 2000.Dans la lignée de l’analyse critique qui a récemment élargi son champ d’intérêt, interrogeant les frontières traditionnelles de la danse, cette thèse propose d’explorer les transformations du corps, de la pensée, de l’image et du regard, opérées dans le champ chorégraphique, en examinant : la (ré)formation du corps dansant, le processus d’historicisation du domaine, la mutation du visuel due aux démarches transdisciplinaires et transversales, ainsi que le projet de démocratisation de la discipline qui engendre des (ré)formations du corps-public. Trois questions principales traversent l’étude : Quel corps ? Quelle danse ? Qui danse ? A la fois panoramique et monographique, cette thèse développe une méthodologie qui se prête à offrir une sensibilisation à l’analyse pluridimensionnelle du domaine ainsi que des outils adéquats pour une historiographie des œuvres.

    Marie Sonnette, Des manières critiques de faire du rap , thèse soutenue en 2013 à Paris 3 sous la direction de Bruno Péquignot et Laurent Fleury  

    A travers le parcours de dix rappeurs en France dans les années 2000, cette thèse se propose de renseigner des pratiques artistiques « critiques » ainsi que des pratiques d'engagement politique des artistes. Ce travail de recherche a été effectué à partir d'une enquête de terrain de six années mêlant des entretiens semi- directifs, des observations de type ethnographique, des recueils de données journalistiques et des analyses sociologiques d’œuvres. Il s'intéresse aux manières dont les processus de socialisation influencent les œuvres, les discours et les pratiques. Dans le cadre d'une sociologie de la critique, il cherche à identifier des discours et des manières de faire de la musique rap particulièrement contestataires. Il observe également les modes de valorisation et de mises en scène de ces postures singulières. Les pratiques d'engagement politique, qui voient les rappeurs impliquer leurs ressources artistiques, leurs ressources liées à leur notoriété ou leur individualité « anonyme » dans un travail conjoint avec certaines structures des mouvements sociaux et politiques, sont interrogées. En saisissant les nombreux enjeux qui résident dans l’émergence de ces activités artistiques, la thèse dresse un panorama des constructions sociales des pratiques des rappeurs tout en examinant les façons dont ils souhaitent, à leur tour, construire le social. L’ensemble de ces problématiques permet de proposer un regard sur les apports et les transformations d'une parole artistique et politique, historiquement et socialement située du côté des luttes de l'immigration et du postcolonialisme.

    Marie Sonnette, Des manières critiques de faire du rap, thèse soutenue en 2013 sous la direction de Bruno Péquignot et Laurent Fleury, membres du jury : Lilian Mathieu, Olivier Neveux et Anthony Pecqueux      

    A travers le parcours de dix rappeurs en France dans les années 2000, cette thèse se propose de renseigner des pratiques artistiques « critiques » ainsi que des pratiques d'engagement politique des artistes. Ce travail de recherche a été effectué à partir d'une enquête de terrain de six années mêlant des entretiens semi- directifs, des observations de type ethnographique, des recueils de données journalistiques et des analyses sociologiques d’œuvres. Il s'intéresse aux manières dont les processus de socialisation influencent les œuvres, les discours et les pratiques. Dans le cadre d'une sociologie de la critique, il cherche à identifier des discours et des manières de faire de la musique rap particulièrement contestataires. Il observe également les modes de valorisation et de mises en scène de ces postures singulières. Les pratiques d'engagement politique, qui voient les rappeurs impliquer leurs ressources artistiques, leurs ressources liées à leur notoriété ou leur individualité « anonyme » dans un travail conjoint avec certaines structures des mouvements sociaux et politiques, sont interrogées. En saisissant les nombreux enjeux qui résident dans l’émergence de ces activités artistiques, la thèse dresse un panorama des constructions sociales des pratiques des rappeurs tout en examinant les façons dont ils souhaitent, à leur tour, construire le social. L’ensemble de ces problématiques permet de proposer un regard sur les apports et les transformations d'une parole artistique et politique, historiquement et socialement située du côté des luttes de l'immigration et du postcolonialisme.

    Christine Farenc, Penser l'acteur francais contemporain (hypothèses pour une pédagogie), thèse soutenue en 2012 à Paris 3 sous la direction de Jean-Pierre Ryngaert, membres du jury : Sylvie Chalaye, Jean-François Dusigne et David Wiles    

    Dans un théâtre subventionné en crise, l’acteur français se pense aujourd’hui comme un hyper-citoyen, lui qui fut si longtemps privé de citoyenneté. Tout l’enjeu contemporain de la parole de l’acteur s’incarne dans la quête, nostalgique et militante à la fois, de l’éthos et de la transcendance perdus dans le statut d’infâme. En rejaillissant sur l’existence de l’acteur, l’infamie a cristallisé des affects tenaces, passés dans l’inconscient collectif, modelant l’hexis des comédiens, influençant les pratiques scéniques. Elle a contribué à consolider certaines particularités françaises en matière de pédagogie du jeu, comme la défiance vis-à-vis de la méthode stanislavskienne et du monologue. A cet égard, la comparaison avec l’école de jeu anglaise est instructive. C’est au moment de la laïcisation de l’État, il y a cent ans, qu’un nouveau théâtre fait des choix éthiques et esthétiques encore largement opératoires aujourd’hui, et achève la conversion de l’acteur : d’ancien damné, il deviendra sauveur, missionné par l’État auprès d’une nation-public. Contrairement aux apparences, la mise en infamie de l’acteur a toujours cours. Avec la sécularisation de la société française, elle a quitté le champ métaphysique, pour investir le champ méta-économique. Elle prend sa source dans le rapport statutaire de l’acteur à l’État et impose son coût historique. Un véritable "Complexe d’infamie" de l’acteur est en effet à l’œuvre sur les scènes françaises, assorti d’un tabou de l’intériorité et d’un interdit d’adresse directe au public, agissant comme un grand Sur-moi actoral. Infâme parmi les infâmes, l’acteur alter-ethnique est un cas redoublé du "Complexe d’infamie". L’acteur français noir, en particulier, est un révélateur des contradictions affectant "visiblement" la condition esthétique du comédien et la citoyenneté républicaine. Dans le contexte du quadruplement du nombre des acteurs en France depuis 1980, ce "Complexe d’infamie" éclaire la nature de l’indécision de la pédagogie dramatique. Il gagnerait à être sublimé ou subverti avant toute tentative de refondation pédagogique.

    Chloé Déchery, Corporéités quotidiennes : nouvelles pratiques du corps en scène dans la performance en France et en Angleterre, 1991-2011, thèse soutenue en 2011 à Paris 10 sous la direction de Christian Biet, membres du jury : Carl Lavery (Rapp.), Nicholas Ridout (Rapp.), Josette Féral    

    Un pan représentatif de la scène performative contemporain, en France, comme en Angleterre, se distingue par un intérêt commun pour la question du corps quotidien. Faisant fi des principes de représentation, de logique narrative ou de personnage, les praticiens d’aujourd’hui investissent des corporéités ordinaires et faillibles produisant des état de présence diffractés ainsi qu’un régime de spectateur fondé sur la reconnaissance d’une commune incompétence. Au moyen de temporalités scéniques suspendues, d’un ralentissement du mouvement et d’une inflexion des logiques de représentation et de perception, ils modélisent des outils de résistance à l’encontre des dynamiques accélérées d’une production intensifiée imposées par les institutions et l’économie culturelles. Renonçant à la séduction du spectaculaire et au fétiche de la technique, ils décident de produire moins. Inventant de nouvelles modalités d’un travail solidaire (collaborations éphémères, rencontres nouées selon une logique de projet, micro-communautés), ils dessinent, sur le plateau, un espace d’entente qui puisse reposer sur une égalité de condition entre performers et spectateurs. Loin de s’inscrire dans un geste de rupture ou de souscrire à un quelconque idéal utopiste, les artistes de la scène performative contemporaine actualisent une praxis critique de la scène qui tâche de créer, dans le temps de l’événement théâtral, une nouvelle façon d’être ensemble.

    Anouar Cherni, L'impossible émergence du théâtre tunisien (1960-2008), thèse soutenue en 2010 à Paris 10 sous la direction de Jean-Louis Besson, membres du jury : Jean-Pierre Ryngaert (Rapp.), Jean-Louis Danan (Rapp.)    

    Malgré toutes ses performances et sa percé dans des conditions plutôt critique, le théâtre tunisien reste à la merci du pouvoir. Les rapports entre l‟État et la culture ont toujours été difficiles. Dans un climat de suspicion mutuelle, chacune des deux parties cherche à avoir la confiance de l‟autre pour mieux l‟utiliser dans son propre projet. Le théâtre tunisien vit au sein d‟une société influencée quotidiennement par la modernité, et se voit contrainte de modifier ses références culturelles. Ces phénomènes bouleversent son mode de fonctionnement. Néanmoins, le théâtre reste un moyen d‟expression efficace, capable non seulement de toucher et de sensibiliser les masses aux problèmes réels de la société, mais aussi de réfléchir la situation des Tunisiens et à leur devenir. La question est de savoir si la Tunisie a su rassembler, en termes de réglementation, de formation et de moyens financiers, les conditions susceptibles de permettre la réalisation de ce programme et de donner aux hommes de théâtre une plate-forme solide à partir de laquelle ils pourraient développer une expression profonde et originale.

    Marjorie Gaudemer, Le théâtre de propagande socialiste en France, 1880-1914 : Mise au jour d'une fraction de l'histoire du théâtre militant., thèse soutenue en 2009 à Paris 10 sous la direction de Christian Biet, membres du jury : Chantal Meyer-Plantureux (Rapp.), Michel Dreyfus (Rapp.), Laura Lee Downs et Cyril Henry Philips    

    Avec la reprise, après la répression de la Commune, du mouvement ouvrier et révolutionnaire, les socialistes, lancés à la conquête du pouvoir politique, redoublent d’efforts pour rallier un nombre croissant de travailleurs, et font du théâtre, cet art social par excellence et qui occupe à l’époque une place culturelle centrale, un de leurs moyens de propagande. Bien que marqué par des expériences fugaces, le théâtre saisi par le mouvement socialiste se traduit alors, au moins jusqu’à l’avènement de la Première Guerre mondiale, par la programmation de représentations, la formation de troupes et la rédaction de pièces, se divise au fil des années en trois branches d’activité – des aînés, des jeunes gens et des enfants. Grâce au rassemblement de documents sur lesquels l’attention de la recherche théâtrale est des plus inhabituelles, ce théâtre organisé et/ou pratiqué pour la propagande socialiste est ici mis au jour, sous ses différents aspects. La première partie porte sur la pensée de ce théâtre, et, après un retour sur la propagande socialiste comme but, explore les raisons du recours au théâtre comme moyen. La deuxième partie traite de son activité effective, s’arrête, en ce sens, sur les cadres et conditions d’émergence, l’évolution et les facteurs d’évolution de ce théâtre, l’organisation et le fonctionnement des troupes, l’accueil et la réception des représentations. La troisième et dernière partie est consacrée aux pièces conseillées, programmées et/ou jouées par les socialistes ; ces pièces y sont analysées d’après la fonction propagandiste qui leur est assignée, sous l’angle de leurs thèmes et discours ainsi que de leur construction dramaturgique. Cette étude éclaire ainsi un pan de l’histoire du théâtre militant en France, et, tout en dessinant des perspectives pour la recherche sur l’histoire du théâtre en général, interroge l’existence d’une culture socialiste avant 1914.

    Nathalie Montoya, Médiateurs et dispositifs de médiation culturelle : contribution à l'établissement d'une grammaire d'action de la démocratisation de la culture, thèse soutenue en 2009 à Paris 3 sous la direction de Bruno Péquignot, membres du jury : Laurent Fleury et Jean-Louis Fabiani    

    Cette thèse a pour ambition de comprendre et de restituer la grammaire d’action de la médiation culturelle. Alors que ce champ présente des contours flous, notre recherche propose une définition sociohistorique de ces activités, dont le développement doit être rapporté à la reconfiguration du projet de démocratisation de la culture. Cette thèse décrit la topographie d’un champ traversé par des mouvements de professionnalisation complexes et partiellement contradictoires. Un grand nombre de dispositifs de médiation ont été observés et analysés au prisme d’une double interrogation portant d’une part sur les formes et d’autre part sur le sens de l’action. Cette double interrogation permet de faire apparaître des problèmes propres à la reconnaissance des actions de médiation et à la définition respective des objets à transmettre (oeuvres d’art, expérience esthétique, pratiques artistiques ?) et des destinataires à construire (quels publics ?). Elle permet également de comprendre comment les médiateurs construisent leur activité comme une activité de transformation des rapports aux autres et à soi, dotée d’un sens et d’une utilité sociale et civique dont le terme « éthique » rend compte. Ces analyses contribuent à éclairer les processus subjectifs d’engagement dans le travail et d’actualisation du rapport aux valeurs tout en éclairant les ressorts propres de l’action des dispositifs de médiation. Les enquêtes de terrains ont été menées dans différents secteurs (spectacle vivant, cinéma, beaux-arts) et auprès de différentes institutions (théâtre de l’Odéon, Parc de la Villette etc.), associations (CEMÉA, Chroma-Zebrock) ou dispositifs d’éducation artistique (Ecole au cinéma).