• THESE

    Le consensus communautaire contre l'intégration intercommunale : séquences et dynamiques d'institutionalisation de la Communauté Urbaine de Lille (1964-2003), soutenue en 2005 à Lille 2 sous la direction de Frédéric Sawicki 

  • Fabien Desage, Clément Barbier, Vianney Schlegel, Janoé Vulbeau, Clément Cayol [et alii], Gouverner les territoires du Nord: capitalisme, race et pauvreté, Presses universitaires du Septentrion, 2024, Espaces politiques, 348 p.  

    Comment penser les transformations des territoires (post-)industriels ? À partir du croisement de recherches en sciences sociales menées depuis le Nord de la France, cet ouvrage propose une approche localisée du changement social. Il éclaire les reconversions de l'économie - industrielle, immobilière et environnementale -, la (re)production des frontières raciales - dans la gestion de la main-d'oeuvre, l'accès au logement et les mobilités transfrontalières - et le gouvernement de la pauvreté - depuis les trajectoires de (dé)cohabitation des jeunes de classes populaires, l'encadrement des usages de drogues et l'expérimentation d'un revenu minimum à l'échelle communale. On y retrouve les élus, techniciens, patrons, militants et habitants qui portent, subissent ou s'opposent aux restructurations des sociétés capitalistes et post-coloniales, bien souvent impulsées au nom d'une transition sans fin, tantôt " tertiaire ", " sociale " ou " environnementale ".

    Fabien Desage, Rémi Lefebvre, Christian Le Bart, Jonathan Bocquet, David Le Bras [et alii], Politiser l'intercommunalité ?: le cas des élections locales de 2020, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2023, Espaces Politiques    

    Si l’intercommunalité a été plus présente dans les débats municipaux que lors des campagnes précédentes, les programmes des candidats restent toujours peu précis sur les prérogatives respectives de la municipalité et de la communauté / métropole. Les propositions de campagne ne se réfèrent que très rarement directement aux leviers d’action des EPCI à fiscalité propre et tendent par conséquent à placer le citoyen à distance de la réalité de l’action publique communautaire. En dévoilant les enjeux et les conséquences pour la commune du renforcement du rôle des institutions intercommunales, les candidats craignent d’affaiblir la croyance en la capacité d’action des maires, et donc de nuire à la mobilisation des citoyens autour du scrutin municipal. Face à la progression de l’abstention, les thèmes de la proximité (« tranquillité », « bien vivre », « sécurité ») sont toujours très présents dans les professions de foi et les programmes des prétendants au pouvoir municipal. La démocratie intercommunale reste évanescente

    Fabien Desage, Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Gaïti, Patrick Lehingue, Éric Agrikoliansky [et alii], La politique désenchantée ?: perspectives sociologiques autour des travaux de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2022, 372 p.    

    "Cet ouvrage propose une réflexion de politistes et de sociologues qui s'adosse aux travaux de Daniel Gaxie, qu'il s'agisse de ceux sur la représentation et la professionnalisation politiques, sur la politisation des "profanes", sur le militantisme et ses rétributions ou encore sur les luttes au principe de l'action publique. Les textes réunis posent frontalement la question de l'actualisation des apports de cette sociologie politique et ils interrogent les manières de la renouveler." [Source : éditeur]

    Fabien Desage, Michel David, Bruno Duriez, Rémi Lefebvre, Georges Voix [et alii], Roubaix: 50 ans de transformations urbaines et de mutations sociales, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2019, Histoire et civilisations en ligne   

    Fabien Desage, Valérie Sala Pala (dir.), Le peuplement comme politiques: [colloque, Lyon et Saint-Etienne, 17 et 18 novembre 2011, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, Géographie sociale, 385 p.    

    « Peuplement »... Au premier abord, la notion semble évoquer des temps révolus, où des États en formation ou en expansion s'employaient à peupler des territoires considérés comme « vides » ou dont la population était jugée inadaptée, justifiant ainsi leur colonisation. La notion a pourtant refait surface ces vingt dernières années en France, pour qualifier l'action des pouvoirs publics visant à intervenir sur la répartition spatiale de populations, en fonction de certaines de leurs caractéristiques sociales, ethniques, religieuses, ou autres, réelles ou présumées. Le propos de ce livre est d'abord d'interroger la manière dont cette question du peuplement a été historiquement construite comme enjeu de l'action publique - et tout particulièrement de l'action publique urbaine -, dans des contextes sociaux singuliers, qu'ils soient ouvertement conflictuels ou apparemment pacifiés, qu'ils renvoient à des régimes démocratiques ou autoritaires. La diversité des terrains explorés témoigne de ce parti pris : diversité dans l'espace d'abord - des confins kurdes de l'État turc aux quartiers de Londres et Paris, d'Ho Chi Minh Ville aux agglomérations lyonnaise ou dunkerquoise, de l'Algérie coloniale jusqu'en Israël - ; diversité dans le temps ensuite, du XIXe siècle des entreprises coloniales françaises jusqu'aux politiques de rénovation urbaine du début du XXIe siècle. Quatre thématiques structurent le propos : celle du gouvernement des populations par leur répartition dans l'espace, celle des entreprises de catégorisation des groupes sociaux inhérentes aux objectifs de peuplement, celle des instruments inventés pour concrétiser ces objectifs et, enfin, celle des modalités de politisation et de dépolitisation de ces enjeux, à la fois omniprésents et souvent éludés ou euphémisés. Ces perspectives constituent autant de propositions, non exclusives les unes des autres, pour une analyse du peuplement comme politique(s).

    Fabien Desage, Émilie Curinier-Biland (dir.), France / Québec: (se) comparer, De Boeck, 2017, 225 p. 

    Fabien Desage, Dominique Duprez, Nicolas Sallée (dir.), Le contrôle des jeunes déviants., Presses de l’Université de Montréal et OpenEdition, 2017, 258 p.   

    Fabien Desage, Louis Jacob (dir.), Les aménagements de la participation, Lien social et Politiques, 2015   

    Fabien Desage, Manuel Schotté (dir.), Politiques du logement, Editions du Croquant, 2013, 126 p. 

    Fabien Desage, David Guéranger, La politique confisquée: Sociologie des réformes et des institutions intercommunales, éditions du croquant, 2011, Collection Savoir-agir, 247 p.  

    L'intercommunalité a connu un développement accéléré depuis quelques années. À tel point que les communautés (de communes, d'agglomération ou urbaines) couvrent aujourd'hui la quasi-totalité du territoire national et concernent plus de 90% de la population française. Si les traces de leur action jalonnent la vie quotidienne locale - le bus qui arbore l'acronyme du syndicat de transports en commun, la ligne de contribution aux services d'assainissement ou de ramassage des ordures ménagères qui barre la feuille des impôts locaux, le bâtiment du siège des services administratifs, parfois baptisé "hôtel de communauté" -, elles demeurent des objets politiques méconnus de la majorité des citoyens. Ce décalage entre des institutions sans cesse plus nombreuses, plus importantes, et leur faible appropriation démocratique, fonde l'hypothèse centrale de cet ouvrage : celle d'un objet politique doublement confisqué. Confisquée, l'intercommunalité l'est d'abord en raison de son fonctionnement politique singulier, marqué par des "consensus" inter-partisans établis à l'abri des regards des citoyens et des élus municipaux. Confisquée, l'intercommunalité l'est ensuite au nom de sa technicité présumée, un argument qui puise dans les discours des acteurs politiques eux-mêmes et que valident ses "experts" patentés. Elle se trouve ainsi érigée en objet à part, domaine réservé de quelques-uns. Le présent ouvrage prend le contre-pied de ces conceptions dépolitisantes de l'intercommunalité. D'abord, en montrant les mécanismes qui la soustraient à tout espace public de délibération. Ensuite, en insistant sur les nombreuses conséquences politiques et sociales pour les territoires concernés des choix et des non-choix intercommunaux. Lever le voile sur les institutions intercommunales fournit ainsi un mobile et des outils pour les investir politiquement.

    Fabien Desage, Frédéric Sawicki, Le consensus communautaire contre l'intégration intercommunale: séquences et dynamiques d'institutionalisation de la Communauté Urbaine de Lille (1964-2003),, 2011, 707 p.    

    Les institutions intercommunales en France sont presque toujours dirigées par des exécutifs collégiaux, associant des représentants municipaux de l'ensemble des formations partisanes . Ce mode de gestion atypique est justifié au nom de la technicité présumée des enjeux intercommunaux et de l'affirmation des politiques d'agglomération qu'il rendrait possible . Notre travail envisage le processus d'institutionnalisation de la CUDL, de sa genèse par les groupes réformateurs dans les annèes 1960, jusqu'à la consolidation d'un régime de " consensus ", terme utilisé par les élus eux-mêmes pour qualifier leurs accords interpartisans . La perspective socio-historique et ethnographique adoptée donne à voir les conditions pratiques de domestication par les maires des réformes successives. Le " consensus ", loin d'aboutir au renforcement de la capacité normative de la CUDL apparaît alors comme le vecteur principal de son maintien sous dépendance municipale et de l'entretien de son déficit démocratique .

    Fabien Desage, Nicolas Bué (dir.), Coalitions partisanes, De Boeck, 2010, 248 p. 

    Fabien Desage, Frédéric Sawicki, Le consensus communautaire contre l'intégration intercommunale: séquences et dynamiques d'institutionalisation de la Communauté urbaine de Lille (1964-2003), Atelier national de reproduction des thèses, Université de Lille III, 2007, Lille-thèses 

    Fabien Desage, Frédéric Sawicki, La bataille des corons : le contrôle du logement minier, enjeu politique majeur de l'après-charbon dans l'ancien bassin du Nord-Pas-de-Calais, Université de Lille 2, Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales, 1999, 224 p. 

  • Fabien Desage, Christelle Morel Journel, Valérie Sala Pala, « Le peuplement : couvrez ce dessein que nous ne saurions voir ? », in Desage, Fabien, Morel Journel, Christelle, Sala Pala, Valérie (dir.), Le peuplement comme politiques, Presses universitaires de Rennes, 2014, pp. 17-34 

    Fabien Desage, Christelle Morel Journel, Valérie Sala Pala, « Présentation », ENS Editions, 2013    

    1. Le peuplement comme analyseur des politiques urbaines : contexte et positionnement du dossier « Peupler la ville » : le choix de l’infinitif pourrait surprendre le lecteur puisqu’il suppose – et impose – un sujet actif. Il dénaturalise ainsi ce qui est rarement interrogé comme une intention dans nos démocraties, et semble renvoyer à des périodes révolues où il s’agissait d’occuper des espaces présumés « vides » et/ou de les coloniser. Cet infinitif épouse pourtant l’ambition première de ce...

  • Fabien Desage, Emilie Biland, « France / Québec : (se) comparer », Politix, De Boeck, 2017, n°120, p. 228 

    Fabien Desage, Emilie Biland, « Vers un enracinement cosmopolite. Sciences et pratiques de la comparaison internationale », Politix, De Boeck Supérieur, 2017, n°120, pp. 7-35 

    Fabien Desage, Emmanuel Bellanger, Jean Rivière, Patrick Lehingue, « 30 ans après Enjeux municipaux. », Métropolitiques, Métropolitiques, 2014   

    Fabien Desage, Emmanuel Bellanger, Jean Rivière, « Les scrutins municipaux sous le regard des sciences sociales », Métropolitiques, Métropolitiques, 2014   

    Fabien Desage, David Guéranger, « La démocratie locale, ils n’en ont pas voulu », Mouvements : des idées et des luttes, La découverte, 2014, n°77  

    Fabien Desage, Christelle Morel Journel, Valérie Sala Pala, « Peupler la ville : les politiques de gentrification et bien d’autres choses encore… [coord. du dossier du n°13 de : Métropoles] », Métropoles, ENTPE ; ENS éditions, 2013, p. -  

    Fabien Desage, David Guéranger, « De quoi l'intercommunalité est-elle le nom ? »: Retour sur une révolution conservatrice, Pouvoirs Locaux : les cahiers de la décentralisation / Institut de la décentralisation, Institut de la décentralisation, 2011, n°90, pp. 15-20   

    Fabien Desage, David Guéranger, « La démocratisation de l'intercommunalité n'aura pas lieu », Savoir/Agir, Editions du Croquant [2003-...., 2010, n°11, pp. 19-27 

    Fabien Desage, « I. Le consensus communautaire contre l'intégration intercommunale. Séquences et dynamiques d'institutionnalisation de la communauté urbaine de Lille (1964-2003) », CNRS Editions, Paris : CNRS Editions et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2007, pp. 623-634  

    Desage Fabien. I. Le « consensus » communautaire contre l'intégration intercommunale. Séquences et dynamiques d'institutionnalisation de la communauté urbaine de Lille (1964-2003). In: Annuaire des collectivités locales. Tome 27, 2007. Les collectivités territoriales et l'énergie. pp. 623-634.

    Fabien Desage, Lassave P., Les sociologues et la recherche urbaine dans la France contemporaine, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2003, pp. 208-211  

    Desage Fabien. Lassave P., Les sociologues et la recherche urbaine dans la France contemporaine. In: Politix, vol. 16, n°63, Troisième trimestre 2003. Fréquentations militantes, sous la direction de Jean-Philippe Heurtin. pp. 208-211.

  • Fabien Desage, David Guéranger, Mathilde Gralepois, François Benchendikh, Romain Lajarge, Solidarité intercommunale: Partager richesse et pauvreté ?, 2011, 242 p. 

    Fabien Desage, François Benchendikh, Mathilde Gralepois, David Guéranger, Solidarité intercommunale. Partager richesse et pauvreté ?: Note de synthèse, 2011   

  • Fabien Desage, David Guéranger, La fonction DGS d'une communauté est clairement politisée. Entretien avec F.Desage et D.Guéranger, 2012, 2 p. 

    Fabien Desage, David Guéranger, La politique confisquée: Séminaire, Toulouse, 17/02/2012, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, Présentation de l'ouvrage La politique confisquée': Séminaire au Congrès de la section régionale Nord-Pas-de-Calais de l'Association des Administrateurs Territoriaux de France, Boulogne-sur-Mer, 15/09/2012, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, Présentation de l'ouvrage La politique confisquée: Séminaire du CERAPS, Lille, 05/05/2012, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, La politique confisquée dans les espaces ruraux, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, Présentation de l'ouvrage La politique confisquée: Séminaire CURAPP, Amiens, 20/01/2012, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, Présentation de l'ouvrage La politique confisquée: Séminaire ERMES, Nice, 03/02/2012, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, Présentation de l'ouvrage La politique confisquée: Séminaire - Congrès annuel de l'Association des Administrateurs Territoriaux de France, Rennes, 22/06/2012, 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, A propos de la confiscation politique, 2011 

    Fabien Desage, Thomas Alam, Jérémie Nollet, La gestion territorialisée des crises et risques sanitaires, 2008 

  • Fabien Desage, « Politiques du logement : l’alerte des sciences sociales », le 16 mai 2024  

    Journée d'études organisée par le CRESPPA-CSU, CNRS

    Fabien Desage, « Discrétions partisanes », le 23 septembre 2021  

    Organisé par le Clersé (UMR8019 / Univ. de Lille, CNRS), le CERAPS (UMR8026 / Univ. de Lille, CNRS, Sciences Po Lille), le CESSP (UMR8209 / Univ. Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS, EHESS)

    Fabien Desage, « Transferts, exports-imports, circulations. Quels paradigmes pour la science politique ? », le 19 décembre 2019  

    Organisé par Cécile Leconte, MCF en science politique HDR à Sciences Po Lille, CERAPS et Guillaume Courty, Pr. de science politique à l'Université de Lille, CERAPS, en partenariat avec le CERAPS et l'Université de Lille

    Fabien Desage, « Les Gilets jaunes. Enigmes et premières pistes d’analyse », le 14 février 2019  

    Conférence-débat organisée par le CERAPS (UMR 8026), en partenariat avec Médiapart et Médiacités.

    Fabien Desage, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Fabien Desage, Patrick Gilbert, Clement Riviere, « Métropolitiques : une revue à la croisée des mondes savants, professionnels et politiques est-elle possible ? », Congrès de l'Association française de sociologie (AFS), Amiens, le 03 juillet 2017 

    Fabien Desage, David Guéranger, « Intermunicipal cooperation in France : toward au new local elitism ? », Congrès de l'Association Internationale de Science politique (IPSA), RC05 "Comparative studies on local governments and politics, Madrid Spain (ES), le 08 juillet 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, « Les réformes de l'organisation territoriale en France et au Québec : tout changer pour que rien ne change ? », Séminaire du CERIUM : La question urbaine dans la France contemporaine. Gouvernement des territoires et des populations, Montréal, le 18 octobre 2012 

    Fabien Desage, David Guéranger, « La politique confisquée et les espaces ruraux  », CAESER, Dijon, le 07 décembre 2011 

  • Fabien Desage, Politiques du logement : l’alerte des sciences sociales 

    Fabien Desage, Mobilités et ségrégation sociale 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Henri Brianchon, La consommation foncière dans l'agglomération lilloise , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Nicolas Bue  

    À partir d'une étude sociohistorique et sociopolitique des agglomérations lilloise et amiénoise, ce projet de thèse propose d'étudier les causes et les effets proprement politiques de l'étalement urbain, qui n'a cessé de progresser ces dernières décennies en dépit des injonctions à la maîtrise de l'espace et du foncier. Cette recherche sera structurée autour de trois dimensions. La première analysera la construction de l'étalement urbain comme « problème public ». Nous nous intéresserons à l'évolution du cadrage et des solutions apportées à ce problème, à sa réception et à sa construction à l'échelle locale, à sa mobilisation dans la définition des politiques intercommunales d'aménagement urbain, et aux critiques dont il a fait l'objet. La deuxième étudiera la « mise en politiques publiques » de la périurbanisation. Nous proposons de réaliser une histoire croisée des politiques intercommunales d'aménagement du territoire et de l'urbanisation des communes périurbaines de ces agglomérations depuis les années 1960. Nous espérons ainsi comprendre les logiques politiques, institutionnelles et administratives qui ont sous-tendu l'urbanisation de ces communes, en étant particulièrement attentif à la cohabitation – et aux éventuelles contradictions – entre les orientations nationales, intercommunales et communales. La troisième dimension cherchera à déterminer comment s'imbriquent évolution des profils sociodémographiques des habitants et des élus périurbains, et urbanisation (ou non) de leur commune.

    Antoine Mazot, La politique au camping. Analyse comparée des rapports au politique des classes populaires en France et au Québec., thèse soutenue en 2020 à Université de Lille 20182021 en co-direction avec Alexis Spire    

    Des deux bords de l’Atlantique, d’importantes recompositions des scènes partisanes et des résultats électoraux inopinés agitent les analyses politiques, médiatiques et pour partie universitaires. Ces phénomènes sont parfois interprétés au travers du prisme de la « montée des populismes ». Certains travaux pointent du doigt le « peuple » et sa propension à se laisser séduire, voire berner, par des leaders « populistes ». L’explication, souvent sur la base d’enquêtes de sondage, serait à trouver dans le vote, pêlemêle, des « perdants de la mondialisation », des classes populaires ou encore du monde ordinaire des zones rurales. Le constat d’un champ politique apparemment chamboulé par les franges dominées du monde social s’accompagne du paradoxe de pauvres votant contre leurs intérêts supposés. En France, ces questionnements s’inscrivent en partie dans des débats autour du vote des classes populaires dans un contexte d’effacement du clivage gauche-droite comme référent politique. Au contraire, au Québec, la scène partisane est présentée comme de plus en plus polarisée autour de ce clivage en raison du moindre attrait de la cause souverainiste tandis que la notion de classes populaires n’est pas aussi centralement mobilisée par les analyses politiques. En comparant ces deux cas distincts, ce travail de recherche vise à éclairer sous un jour qualitatif les rapports à la politique et au politique des classes populaires en France et au Québec. Sur la base d’une enquête ethnographique dans deux campings populaires dans le Pas-de-Calais et dans la partie sud de la région de Québec, ce travail étudie par le bas et dans une perspective comparée les représentations et les attitudes politiques de campeuses et de campeurs saisonniers dans des contextes de loisirs. Je mobilise comme données d’enquête une campagne d’une cinquantaine d’entretiens, des observations ethnographiques réalisées pendant deux saisons estivales dans ces deux campings et dans d’autres espaces de loisirs. En analysant les représentations ordinaires des sphères partisanes et les sens sociaux du vote auprès des enquêté-e-s rencontré-e-s, ce travail souligne une même distance soupçonneuse vis-à-vis du champ politique auprès de groupes sociaux aux propriétés sociales comparables. Le vote y apparait comme une information politique équivoque et parfois difficilement interprétable. A rebours des seuls schèmes savants de compréhension du jeu politique, ce travail souligne la mobilisation parmi les classes populaires françaises et québécoises d’outils profanes comparables, les indices et les rumeurs, qui observés in situ illustrent la pluralité des modes d’appréhension de la politique. Pour partie faiblement connectées aux enjeux du champ politique, souvent en écho à des expériences personnelles, les attitudes politiques des classes populaires nécessitent d’être étudiées dans une perspective plus large. Ces rapports au politique se comprennent davantage en réinscrivant ces représentations politiques et du monde social dans les relations qu’entretiennent ces enquêté-e-s à l’État et dans les frontières identitaires et de classe qu’ils et elles mobilisent pour se situer socialement. Cette recherche souligne ainsi les divergences et les effets de trajectoires sociales et de lieu dans les visions du monde que mobilisent les classes populaires dans ces deux espaces nationaux. Ma contribution vise donc à éclairer sous un autre jour les recompositions des scènes partisanes en France et au Québec en abordant la question au travers des rapports ordinaires à la politique des classes populaires. Elle esquisse une sociologie politique des classes populaires au Québec et prend position dans les débats portant sur la droitisation des classes populaires et sur la « montée des populismes » en France et au Québec en proposant une contribution méthodologique à l’ethnographie du politique.

  • Janoé Vulbeau, Roubaix : la construction d'une ville face aux Algériens. Politiques urbaines et racialisation (1950-1990), thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Thibault Tellier présidée par Isabelle Backouche, membres du jury : Emmanuel Bellanger (Rapp.), Valérie Sala Pala (Rapp.), Angéline Escafré-Dublet et Loïc Vadelorge    

    Cette thèse vise à investiguer de manière croisée la question du peuplement des Algériens, la stigmatisation spatiale et raciale et les politiques urbaines menées à Roubaix entre 1950 et 1990. À l’aide du concept de la racialisation institutionnelle, nous cherchons à comprendre comment la conception spatiale de cette population a été posée comme un problème et la manière dont ces politiques ont tenté de contraindre et limiter leur présence dans le ville.Cette enquête nous a permis de saisir et d’analyser trois grandes temporalités, qui font l’objet des différentes parties de ce travail. Les deux premières parties qui s’intéressent à la politique de rénovation urbaine, puis de résorption de l’habitat insalubre, des années 1960 aux années 1970, montrent comment, en dépit de logiques différentes au cours du temps, elles ont conduit au renforcement de la stigmatisation des Algériens et à l’accroissement de leur ségrégation. La troisième partie, qui porte sur les années 1980, analyse la manière dont la dimension raciale est de plus en plus euphémisée au sein de ces politiques, ciblant alors uniquement de manière discrète la population algérienne.À travers l’étude de ces trois temporalités, cette thèse interroge la production institutionnelle des différences raciales et ses effets sur le peuplement urbain.

    Antoine Lévêque, Desservir la banlieue : Métropolisation et relégation des quartiers d'habitat social dans l'agglomération lyonnaise (1959-2019), thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Renaud Payre et Anne-France Taiclet présidée par Jean-Yves Dormagen, membres du jury : Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Hélène Reigner (Rapp.), Sylvie Tissot      

    À partir du cas de la desserte en transport en commun de la commune de Vaulx-en-Velin dans l’agglomération lyonnaise, cette thèse interroge les évolutions du traitement des classes populaires dans l’action publique urbaine. Depuis l’établissement d’une zone à urbaniser en priorité dans les années 1960, jusqu’à aujourd’hui, la mise en politique contrariée de la desserte des grands quartiers d’habitat social de la commune nous renseigne sur l’évolution de la représentation des classes populaires dans l’action publique. Elle éclaire les processus par lesquels une distribution moins avantageuse de la ressource publique s’exerce à leur endroit malgré l'intégration progressive du personnel municipal des communes de banlieue aux structures du gouvernement métropolitain.

    Christophe Parnet, Du modernisateur au notable , thèse soutenue en 2021 à Lyon sous la direction de Gilles Pollet  

    Cette recherche interroge le processus contemporain de construction institutionnelle des métropoles en France, à travers la comparaison des cas de Lyon et d’Aix-Marseille-Provence. Elle analyse ces créations institutionnelles dans une perspective historique, depuis la politique des métropoles d’équilibre dans les années 1960 jusqu’à l’entrée en vigueur des deux métropoles (2015-2016). D’un projet porté par l’Etat modernisateur, la question métropolitaine est appropriée localement à mesure que les élus locaux gagnent en autonomie durant cette période. L’analyse de la séquence réformatrice des années 2010 renseigne à la fois sur les configurations territoriales singulières forgées historiquement, en même temps qu’elle fournit de nouvelles ressources politiques permettant d’en modifier les équilibres. Adoptant un regard multi-situé de la réforme métropolitaine, cette recherche renseigne sur l’exercice du pouvoir urbain et ses hiérarchies, en soulignant l’importance des ressources politiques conférées par la multipositionnalité, caractéristique de trajectoires politiques notabiliaires. En ce sens, la métropolisation comme processus politique concourt à renforcer les hiérarchies au sein du pouvoir local.

    Christophe Parnet, Du modernisateur au notable, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Gilles Pollet présidée par Renaud Payre, membres du jury : Hélène Reigner (Rapp.), Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Patrick Le Lidec    

    Cette recherche interroge le processus contemporain de construction institutionnelle des métropoles en France, à travers la comparaison des cas de Lyon et d’Aix-Marseille-Provence. Elle analyse ces créations institutionnelles dans une perspective historique, depuis la politique des métropoles d’équilibre dans les années 1960 jusqu’à l’entrée en vigueur des deux métropoles (2015-2016). D’un projet porté par l’Etat modernisateur, la question métropolitaine est appropriée localement à mesure que les élus locaux gagnent en autonomie durant cette période. L’analyse de la séquence réformatrice des années 2010 renseigne à la fois sur les configurations territoriales singulières forgées historiquement, en même temps qu’elle fournit de nouvelles ressources politiques permettant d’en modifier les équilibres. Adoptant un regard multi-situé de la réforme métropolitaine, cette recherche renseigne sur l’exercice du pouvoir urbain et ses hiérarchies, en soulignant l’importance des ressources politiques conférées par la multipositionnalité, caractéristique de trajectoires politiques notabiliaires. En ce sens, la métropolisation comme processus politique concourt à renforcer les hiérarchies au sein du pouvoir local.

    Camille Foubert, Traiter la différence : le tri des patient.es par les personnels hospitaliers en France et au Québec, thèse soutenue en 2020 à Paris EHESS sous la direction de Alexis Spire présidée par Bénédicte Zimmermann, membres du jury : Laurence Kotobi (Rapp.), Anne Paillet (Rapp.), Sylvie Fainzang  

    Le milieu hospitalier est le lieu d’un apparent paradoxe où les professionnel•les affirment qu’on « soigne tout le monde pareil », mais que « chaque patient•e est différent•e ». L’adaptation et la modulation des discours et des pratiques de soins y sont à la fois revendiquées comme un impératif à la réalisation du travail (para)médical et niées comme productrices de différenciations. À partir de ce constat empirique, je me suis intéressée aux usages sociaux par les professionnel•les de santé des caractéristiques sociales de leurs patient•es. Ce travail consiste en une comparaison située basée sur une enquête de terrain par observations et par entretiens. Celle-ci a été menée pendant environ un an au sein de plusieurs services de maladies chroniques du métabolisme (obésité, diabète, médecine interne) dans trois centres hospitalo-universitaires, situés pour deux d’entre eux à Paris et en région parisienne et pour le dernier à Montréal. Il ne s’agit pas de traiter de manière symétrique les « deux côtés ». Le choix d’une observation microsociologique a été au contraire délibérément effectué dans le but de dénaturaliser le cadre « national » et d’en questionner la prééminence. Malgré l’existence de certaines différences (présence différentielle de la religion majoritaire, bilinguisme français-anglais très répandu au Québec…), la prise en compte et les pratiques autour des besoins ou demandes des patient•es y sont largement similaires. L’analyse de la prise en compte des caractéristiques sociales des patient•es par les professionnel•les semble dans les deux contextes répondre d’abord aux mêmes enjeux : celui d’organiser et de permettre le travail dans un contexte où celui-ci est relationnel et sur l’humain. Au croisement de plusieurs champs (la sociologie du travail, la sociologie de l’État et la sociologie des rapports sociaux et des inégalités) et à partir d’une analyse au niveau de la relation et les interactions entre professionnel•les de santé et patient•es à l’hôpital public, cette thèse explore la chaîne ou la somme des petites décisions, réalisées de façon routinière et permanente, par les professionnel•les hospitalier•es, de classement, de priorisation ou de négligence. Celles-ci constituent le phénomène du tri des patient•es à l’hôpital. Elles sont prises dans la tension permanente entre personnalisation du soin et différenciation sociale des traitements. Elles fondent également la production localisée de la « différence », de classe, de race et de sexe, dans la configuration étudiée qu’est la prise en charge à l’hôpital public.

    Manon Pesle, La petite fabrique de l'action éducative : ethnographie métropolitaine, thèse soutenue en 2016 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Alain Faure présidée par Dominique Glasman, membres du jury : Éric Verdier (Rapp.), Patricia Loncle-Moriceau (Rapp.), Claire Dupuy      

    L'action éducative de la communauté d'agglomération Grenoble Alpes métropole se développe dans les quartiers défavorisés de l'agglomération, auprès des enfants et de leurs parents. La thèse analyse la fabrique quotidienne de cette politique publique, en questionnant les cadres cognitifs à l’œuvre, par l'observation des acteurs qui élaborent l'action. De prime abord, les pratiques observées donnent à voir une prépondérance de procédures de fonctionnement et d'outils et une absence de construction d'un sens politique. À partir d'une immersion au sein de l'institution métropolitaine et d'une méthodologie inductive, Manon Pesle décrypte la construction d'une vision du monde gestionnaire, celle que chaque acteur soutient pour faire fonctionner l'institution et ses instruments d'action publique dans un objectif d'efficacité. Les acteurs visent à rendre l'action réactive, rationnelle et performante. L'analyse révèle que ces principes d'action constituent une vision du monde portée et encadrée par l'institution métropolitaine, où deux matrices cognitives se développent : l'une individuelle et l'autre techniciste. Ces matrices irriguent l'institution, mais aussi les relations éducatives qui se développent avec les parents et les enfants. L'individu, qu'il soit agent métropolitain ou parent d'un enfant en difficulté d'un quartier défavorisé, est conduit à se responsabiliser face à son quotidien et à sa situation. La matrice techniciste s'ancre dans une idée de la modernité et du progrès, elle prône la croyance en l'outil dans l'efficacité et la performance. Pour autant, cette vision du monde, portée par les instruments d'action publique, n'est pas formulée et travaillée comme telle par les acteurs, fonctionnaires et élus qui, pris dans les contraintes inter-institutionnelles et politiques, l'entretiennent. Le pouvoir politique métropolitain polycentré et son leadership fondé sur la fonction de médiation ne parviennent pas à requalifier les enjeux techniques en enjeux politiques. La thèse donne à voir une politique éducative métropolitaine à qui il manque, non pas une mise en récit et en scène, mais un régime de vérité général qui soit maîtrisé par les acteurs de la métropole.

    Clément Barbier, Les métamorphoses du traitement spatial de la question sociale : approche croisée de deux grands projets de renouvellement urbain dans les agglomérations de Lille et de Hambourg, thèse soutenue en 2015 à Paris 8 sous la direction de Yves Sintomer et Dieter Läpple présidée par Sylvie Tissot, membres du jury : Carsten Keller (Rapp.), Suzanne Frank  

    Inscrite dans une démarche constructiviste, cette recherche socio-historique porte sur la genèse des projets de l'Union, aux confins des communes de Roubaix, Tourcoing et Wattrelos et de l'Internationale Bauaustellung (IBA) Hamburg, sur l'île de Wilhelmsburg. Pour ce faire, elle recourt à des matériaux ethnographiques (observation de réunions, entretiens approfondis) et aux archives des différentes instances publiques engagées dans les projets étudiés de 1990 à 2014. Cette étude porte d'une part sur les réseaux de réformateurs contribuant à la construction des catégories de «  quartier défavorisé  » (benachteiligter Stadtteil) et d'«  attractivité métropolitaine  » (internationale Ausstrahlung). Prenant en compte le contexte économique des agglomérations de Lille et Hambourg et les circulations transnationales et infranationales qui ont contribué à nourrir ce processus de catégorisation, ce travail met au jour que la spatialisation des problèmes sociaux et son articulation à la catégorie d'«  attractivité métropolitaine  », participent d'une même dynamique d'occultation progressive de la question sociale. Cette démonstration illustre d'autre part les mécanismes de production du consensus mis en place une fois ces alternatives politiques écartées. En refaçonnant le concept de «  mythe d'action publique  », ce travail dégage quatre systèmes de justifications de l'étude en situation de l'instrumentation de l'IBA et de l'Union et des arènes de négociations qu'ils instaurent  : attractivité, excellence, bonne gouvernance et justice spatiale. Ils constituent un outil d'analyse privilégié pour l'étude des contradictions sous-jacentes à ces deux grands projets de renouvellement urbain.