Véronique Demars-Sion

Professeur
Histoire du droit et des institutions.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Histoire Judiciaire
  • THESE

    Á la recherche d'un père : action en recherche de paternité et action de la femme séduite dans l'ancien droit français à travers la pratique du Nord, soutenue en 1986 à Lille 2 sous la direction de Michel Humbert

  • Véronique Demars-Sion, Sabrina Michel, Veronique Demars, Le parlement de Flandre à travers ses archives, 20091e éd., 2024 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, Bruno Dubois, Farid Lekeal, Veronique Demars, Histoire, justice et travail , 2005e éd., 2023  

    Implanté au centre d'un bassin industriel transfrontalier de premier ordre, le nord de la France est l'héritier d'une longue tradition manufacturière et minière. Terre de travail et d'échanges dont l'évocation est encore souvent associée à des évènements dramatiques de l'histoire ouvrière (fusillade de Fourmies de 1891, catastrophe de Courrières de 1906...), cette région a longtemps compté parmi les principaux ensembles industriels de France. C'est pourquoi le Centre d'Histoire Judiciaire a pris l'initiative d'organiser à Lille et Roubaix des journées autour du thème Histoire, Justice et Travail....

    Véronique Demars-Sion, Veronique Demars, Hélène Duffuler-Vialle, Regards croisés sur la prostitution et la prostituée aux XIXe et XXe siècles, 2013e éd., 2020 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, Hervé Leuwers, Michel Sabrina (dir.), Les parlementaires, acteurs de la ville provinciale, XVIIe-XVIIIe siècles, 2013e éd., Presses Universitaires de Rennes, 2020, Histoire, 309 p.  

    Des parlementaires des XVIIe et XVIIe siècles, l'historiographie retient avant tout l'image de magistrats souverains, jaloux de leurs prérogatives judiciaires, de leur prestige et dont l'histoire est d'abord faite de complexes relations avec la monarchie. En les plaçant au coeur de l'analyse comme acteurs de la vie locale et provinciale, cet ouvrage propose un déplacement du regard de l'institution vers les hommes qui l'incarnent et la font vivre. Sortis de leur face à face avec la monarchie, les parlementaires, entendus tant comme groupe que comme ensemble d'individualités, se révèlent des interlocuteurs incontournables des municipalités, des intendants, des gouverneurs et des Etats provinciaux mais aussi des agents actifs d'une identité provinciale. Cette démarche invite à considérer la ville et la province comme lieux d'exercice de la fonction mais aussi comme lieux de vie de cette élite dont il s'agit dès lors de mesurer le poids politique, social et économique.

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, Hervé Leuwers, Sabrina Michel (dir.), Les parlementaires, acteurs de la vie provinciale, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019  

    Des parlementaires des XVIIe et XVIIIe siècles, l’historiographie retient avant tout l’image de magistrats souverains, jaloux de leurs prérogatives judiciaires, de leur prestige et dont l’histoire publique est d’abord faite de complexes relations avec la monarchie. En les plaçant au cœur de l’analyse comme acteurs de la vie locale et provinciale, les auteurs de ce livre, historiens du droit et historiens modernistes, proposent un déplacement du regard de l’institution vers les hommes qui l’incarnent et la font vivre. Sortis de leur face à face avec la Monarchie, les parlementaires, entendus tant comme groupe que comme ensemble d’individualités, se révèlent des interlocuteurs incontournables des municipalités, des intendants, des gouverneurs ou des États provinciaux mais aussi des agents actifs d’une identité provinciale. Cette démarche invite à considérer la ville et la province comme lieux d’exercice de la fonction mais aussi comme lieux de vie de cette élite dont il s’agit dès lors de mesurer le poids politique, social et économique. Isolément, aucune de ces perspectives n’était inexplorée, cependant l’évolution de la recherche montre l’intérêt de rouvrir le dossier en reformulant les interrogations mais aussi en croisant ces diverses perspectives

    Véronique Demars-Sion, Renée Martinage (dir.), Diplomates et diplomatie: actes des Journées internationales tenues à Péronne du 22 au 23 mai 2009, Centre d'histoire judiciaire, 2013, 170 p.   

    Véronique Demars-Sion, Christian Pfister, Renée Martinage (dir.), 'Droit et environnement: actes des Journées internationales tenues à Boulogne-sur-mer du 25 au 28 mai 2006, Centre d'histoire judiciaire, 2009, 80 p. 

    Véronique Demars-Sion, Sabrina Michel (dir.), Le parlement de Flandre à travers ses archives, Revue du Nord, 2009, 675 p. 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy (dir.), Les recueils d'arrêts et dictionnaires de jurisprudence: XVIe - XVIIIe siècles, Ed. la Mémoire du droit, 2005, Collection bibliographie, 468 p. 

    Véronique Demars-Sion, Renée Martinage (dir.), Églises et justices: actes des Journées internationales [annuelles de la] Société d'histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons tenues à Saint-Riquier du 29 mai au 1er juin 2003, Centre d'histoire judiciaire, 2005, 217 p. 

    Véronique Demars-Sion, Sarah Castelain, Aurélie Lebel-Cliqueteux, Serge Dauchy (dir.), Petit guide à l'usage des personnes intéressées par les archives du parlement de Flandre, Centre d'histoire judiciaire et Archives départementales du Nord, 2004, 54 p. 

    Véronique Demars-Sion, Jean-Paul Barrière (dir.), La femme dans la cité, Centre d'histoire judiciaire, 2003, 163 p.   

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy (dir.), L'art et le droit: grands et petits discours prononcés le 16 novembre 2001 à l'occasion de l'éméritat de Jean-Pierre Royer, Centre d'histoire judiciaire, 2003, 88 p. 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy (dir.), Les recueils d'arrêts et dictionnaires de jurisprudence XVIe - XVIIIe siècles, GIP Mission de recherche droit et justice, 2002, 352 p. 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy (dir.), Juges et criminels: études en hommage à Renée Martinage, ESTER, 2001, L'Espace juridique ( Histoire judiciaire ), 648 p. 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy (dir.), La justice dans le Nord, Centre d'Histoire judiciaire, 2001, 95 p. 

    Véronique Demars-Sion, Femmes séduites et abandonnées au 18e siècle: l'exemple du Cambrésis, ESTER, Études scientifiques et techniques pour l'enseignement et la recherche, 1991, L'Espace juridique, 479 p.   

    Véronique Demars-Sion, La Contribution de Louis Boullenois à la théorie des statuts á travers la sixième question des démissions de biens: 1727, sn, 1976 

  • Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, « Foreign Law as ratio decidendi. The 'French' Parlement of Flanders in the late 17th and early 18th centuries », in Serge Dauchy, W. Hamilton Bryson, Matthew C. Mirow (dir.), Ratio decidendi. Guiding Principles of Judicial Decisions, Duncker & Humblot, 2010     

    Véronique Demars-Sion, « Revue du Nord »: Journées Internationales de Dordrecht 16-19 mai 1996, Revue du Nord, 1997, tome LXXIX, nr 319., Société d'histoire du droit et des institutions des pays flamands, picards et wallons, Revue du Nord, 1997, pp. - 

    Véronique Demars-Sion, « La revue du Nord »: la position des provinces du Nord (XVIe-XVIIIe), Extr. de : "La revue du Nord", tome LXV, nIJ 258, juillet-septembre 1983, Illégitimité et abandon d'enfant,, 1983, pp. - 

  • Véronique Demars-Sion, Veronique Demars, Sabrina Michel, « Dossier : Le conseil souverain de Tournai : un conseil parmi d’autres ? Étude des édits de création des conseils créés par Louis XIV », Revue du Nord, 2020, n°2015 

    Véronique Demars-Sion, « Une illustration du déclin des particularismes locaux dans le ressort du parlement de Flandre: l’histoire de la famille Saudemont », Revue du Nord , 2016, n° ° 414, pp. 71-94    

    Lors de sa création, le conseil souverain de Tournai (futur parlement de Flandre) a été érigé en gardien de particularismes locaux que le roi n’a pas tardé à remettre en cause. L’histoire de la famille Saudemont constitue une vivante illustration du déclin de ces particularismes, à la fois institutionnels et juridiques, et de ses conséquences. La création d’une chancellerie et l’introduction de la vénalité des charges au parlement de Flandre ont d’abord servi les ambitions de cette famille en permettant à François-Antoine-Félix de Saudemont de faire l’acquisition d’un office anoblissant mais la condamnation, sous l’influence française, de la jurisprudence locale favorable aux bâtards a ensuite conduit à l’annulation de son testament en faveur de ses enfants illégitimes et à l’attribution de sa succession à son frère qui l’a rapidement dilapidée mettant ainsi un terme brutal et définitif aux rêves de grandeur de sa parenté.

    Véronique Demars-Sion, « Propos introductif », Revue du Nord , 2016, n° ° 411, pp. 455-459   

    Véronique Demars-Sion, «  Heurts  et malheurs d’un fonds : les tribulations des archives du parlement de Flandre », Revue du Nord , 2015, n° ° 407, pp. 829-858    

    Le fonds du parlement de Flandre constitue l’un des plus beaux fonds des Archives départementales du Nord. Cette cour souveraine de justice, créée par Louis XIV en 1668, a en effet laissé des archives d’une richesse prodigieuse. Lors de la suppression de l’institution par la Révolution, en 1790, ces archives sont restées dans les locaux de l’ancien parlement ; elles ont ensuite été progressivement rapatriées aux Archives départementales entre 1879 et 1958. Les conditions chaotiques de leur transfert, les mauvaises conditions de leur stockage dans les locaux occupés successivement par les Archives et leur séjour dans les caves de la prison de Loos, humides et non sécurisées, pendant la seconde guerre mondiale, expliquent l’état actuel du fonds. Ce fonds – qui contient encore, malgré ses déboires, plusieurs centaines de registres et plus de 30 000 dossiers de procédure – est malheureusement très mal classé et, surtout, n’est doté d’aucun instrument de travail digne de ce nom et on comprend dans ces conditions qu’il ait été si peu exploité jusqu’à ce jour. Il faut souhaiter que des initiatives comme celle du Centre d’Histoire Judiciaire (UMR 8025 CHRS-Lille2), qui a entrepris de constituer une base de données à partir des dossiers de procédure, contribuent à favoriser dans l’avenir les travaux de chercheurs de plus en plus nombreux.

    Véronique Demars-Sion, Hélène Duffuler-Vialle, « Regards croisés sur la prostitution et la prostituée aux XIXe et XXe siècles », Les Episodiques, 2013, p. 499 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, « A propos d'un 'recueil d'arrêts' inédit : la Jurisprudence du parlement de Flandre de Georges de Ghewiet », Tijdschrift voor Rechtsgeschiedenis / Revue d'histoire du droit / Legal History Review, 2009, pp. 157-189   

    Véronique Demars-Sion, « Une expérience d'arbitrage forcé : les tribunaux de famille révolutionnaires », Revue historique de droit français et étranger, 2005, n°3, pp. 385-420   

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, « La non-motivation des décisions judiciaires dans l'ancien droit : principe ou usage ? », Revue historique de droit français et étranger, 2004, n°2, pp. 171-188   

  • Véronique Demars-Sion, Bruno Dubois, Serge Dauchy, Farid Lekeal, Veronique Demars, « Du juge de paix au commissaire de police. Problématique autour du contentieux professionnel pendant la période intermédiaire », le 25 décembre 2023 

    Véronique Demars-Sion, Serge Dauchy, « Argumentation et motivation dans les recueils d'arrêts des cours souveraines de France. L'exemple du parlement de Flandre (fin XVIIe - début XVIIIe siècle) », Juristische Argumentation - Argumente der Juristen, Wetzlar Germany (DE), le 01 janvier 2006   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Hélène Vialle, L'évolution de la réglementation de la prostitution durant l'entre-deux guerres : l'exemple du Nord de la France, thèse soutenue en 2015 à Lille 2    

    Cette étude en histoire du droit présente les spécificités de la régulation de la prostitution pendant l'entre-deux guerres. Elle s'appuye sur l'analyse des sources juridiques et judiciaires extraites de nombreux fonds d'Archives, et s'enrichit d'une approche interdisciplinaire. La thèse étudie les débats nationaux et internationaux, les lois et projets de lois, polarisés autour de l'abolitionnisme et du réglementarisme, tout en notant au sein de ces deux discours une nette tendance au prohibitionnisme. Elle présente également une approche concrète de la mise en œuvre de cette régulation, avec l'exemple du Nord et du Pas-de-Calais, départements dont la situation géographique et les bouleversements subis pendant la première guerre mondiale constituent un étalon de mesure de cette période. L'étude observe les glissements du contrôle policier vers le contrôle médical, où le policier devient l'auxiliaire du médecin. Parallèlement, le glissement de compétence se fait de l'autorité règlementaire locale vers l'autorité règlementaire centrale. Le prisme du genre permet d'étudier la cristallisation de la place de chacun des sexes au sein du commerce prostitutionnel forcé par l'autorité publique que ce soit au niveau juridique ou judiciaire. Au sein de cette période où le réglementarisme tente une ultime tentative de survie, alors qu'il était tenu pour moribond à la fin du XIXe siècle, l'enjeu du contrôle dépasse largement le cadre de la prostitution pour viser la sexualité en général, avec comme levier la peur celle du péril vénérien et celle de la traite de la traite des femmes.

    Sébastien Dhalluin, L'application de la législation royale dans les territoires nouvellement conquis : l'exemple de la jurisprudence criminelle du Parlement de Flandre (1668-1720), thèse soutenue en 2015 à Lille 2    

    En 1668, après avoir conquis une partie des territoires des Pays-Bas espagnols, Louis XIV établit à Tournai un conseil souverain chargé d’administrer la justice à ses nouveaux sujets. Cette cour est érigée en parlement en 1686 et son ressort évolue au fil des guerres menées par le Roi Soleil.Malgré les promesses du maintien des particularismes locaux formulées dans les actes de capitulation des villes, le monarque tente insidieusement de rapprocher la pratique judiciaire du ressort du parlement de Flandre de celle du reste du royaume. Sont ainsi envoyés à la cour l’ordonnance criminelle de 1670 qui modifie les règles de la procédure pénale et de nombreux textes de droit dictant les politiques répressives à appliquer.L’objet de cette étude est de mesurer l’impact de l’enregistrement de la législation royale sur la jurisprudence criminelle de la cour entre 1668 et 1720. Les magistrats, tiraillés entre la tradition des Pays-Bas et la modernité française, ont-ils respecté la volonté du roi ou lui ont-ils, au contraire, résisté ? L’expression de la conscience du juge, la survivance des anciens usages et les intérêts avant tout financiers des parlementaires sont autant d’obstacles au projet d’acculturation entrepris par Louis XIV.

    Aurélie Lebel-Cliqueteux, Le consentement des époux à la séparation , thèse soutenue en 2003 à Lille 2  

    Le régime juridique de la séparation de corps a été organisé par le droit canonique classique, qui l'assimile à une sanction. Les juridictions ecclésiastiques, titulaires d'un monopole en la matière au Moyen Age, sont toutefois parvenues à l'adapter aux besoins particuliers des individus, de manière plus ou moins libérale selon leur Etat d'appartenance : c'est ainsi que dans les Pays-Bas méridionaux, l'officialité de Cambrai permet progressivement aux époux d'obtenir le " divortium quoad thorum " non seulement pour incompatibilité d'humeur, mais également moyennant l'expression de leur consentement. Les juridictions séculières, qui se sont ensuite emparées de la connaissance quasi exclusive de la question, rompent avec ces pratiques et restreignent les posibilités d'obtention de la séparation aux cas les plus graves, tout en prohibant le recours au consentement. Ces solutions n'ont cependant gagné l'officialité de Cambrai, devenue française, que dans les dernières années de l'Ancien Régime, la conduisant à supprimer un mode d'obtention de rupture qui perdurait depuis de nombreux siècles.

  • Cindy-Sarah Dumortier, Le célibat ecclésiastique offensé au sein du clergé paroissial de la France septentrionale (XVIè début XIXè siècle), thèse soutenue en 2015 à Lille 3 sous la direction de René Grevet, membres du jury : Scarlett Beauvalet-Boutouyrie (Rapp.), Stefano Simiz (Rapp.), Gilles Deregnaucourt et Anne Bonzon    

    Dans la problématique, désormais classique, s’efforçant de comprendre la situation religieuse de la France à l’époque moderne, la question des mentalités du personnel ecclésiastique apparaît comme essentielle. En effet, les membres du clergé paroissial soudent la relation des fidèles avec l’Église et Dieu et sont astreints à respecter un idéal de perfection. Néanmoins, de nombreux hommes de Dieu sont avant tout des hommes et n’hésitent pas alors à renier leurs vœux de chasteté et de célibat, à prendre compagne et à se comporter comme de simples laïcs. Ces comportements jugés scandaleux, par les autorités ecclésiastiques, reflètent combien la réalité s’éloigne de la législation synodale, mais aussi de l’attente des paroissiens ; il est donc essentiel de déchiffrer ces actes par rapport à l’attitude définie par les autorités religieuses mais aussi d’établir des comparaisons afin de rendre compte des diverses entorses à la chasteté commises.Observer le clergé sous l’angle de sa conformité aux normes morales et judiciaires de son époque, considérer les ecclésiastiques avant tout comme des humains, des hommes capables de pulsions et de sentiments envers des êtres de chair dans une perspective à la fois diachronique et comparative, tel est l’objet de cette thèse.

    Pascal Hepner, La justice criminelle en Artois de Charles Quint à la Révolution (1526-1790) : institution, politique et société autour des "bonnes villes" de la province, thèse soutenue en 2011 à Artois sous la direction de Gilles Deregnaucourt, membres du jury : Olivier Chaline (Rapp.), Benoît Garnot (Rapp.), Alain Joblin et Hervé Leuwers  

    La justice criminelle en Artois (1526-1790) est un sujet à la fois d’histoire locale et internationale en raison de l’oscillation de ce comté entre les Habsbourg et les Bourbons. L’étude de ce sujet incite à observer l’impact du fond coutumier, conservé jusqu’à la Révolution, et les interventions du pouvoir central par l’établissement de nombreuses lois au long des trois siècles. Ces dispositions législatives, impériales et royales, viennent se superposer sans s’imposer complètement aux acteurs des différents tribunaux. Elles sont davantage le signe de relations politiques à volontés centralisatrices qui se heurtent à une réalité culturelle locale.Les juridictions locales prennent ces interventions comme des occasions d’affirmer leur autonomie, leur forte émancipation, et rappeler l’étendue de leurs prérogatives judiciaires. C’est surtout le cas des échevins. En Artois, ils ont haute, moyenne et basse justice. Pourtant, ils ne sont qu’un échelon des justices réputées inférieures.Les échevins, cœur de ce travail, ont des rapports parfois compliqués avec les juridictions supérieures. Ils prouvent leur puissance en résistant aux prétentions épisodiques des justices royales.Avec leurs partenaires des autres villes, ils mettent en place des zones d’influence et un maillage judiciaire qui a pour but de repérer les criminels et de les livrer à leurs juges naturels. Pour cela, les correspondances, mais aussi un personnel varié, œuvrent à la traque des délinquants et criminels afin de maintenir la concorde social.Dès lors, les justices échevinales disposent de tout un arsenal de peines qu’ils pondèrent en fonction de leur éducation, de leur culture et des préoccupations du temps, afin de préserver et contrôler les populations urbaines des « bonnes villes » d’Artois sous l’Ancien Régime. En fonction des circonstances des crimes et délits, la justice des échevins fait preuve de discernement dans l’application de ce qui est qualifié d’arbitraire des peines.