Laurent Aboucaya

Maître de conférences
Histoire du droit et des institutions.
Faculté des Sciences Juridiques, Politiques et Sociales

Centre d'Histoire Judiciaire
  • THESE

    Jean-Jacques Burlamaqui et Emer de Vattel : les coryphées suisses du droit naturel et des gens, XVIIIe siècle, soutenue en 1989 à Toulouse 1 sous la direction de Germain Sicard 

  • Laurent Aboucaya, Germain Sicard, Jean-Jacques Burlamaqui et Emer de Vattel: les coryphées suisses du droit naturel et des gens, XVIIIe siècle,, 1989, 395 p.  

    NOTRE DESSEIN, EN ENTREPRENANT CE TRAVAIL, N'ETAIT PAS DE NOUS CANTONNER DANS LA METAPHYSIQUE POLITIQUE DU XVIIIE SIECLE, MAIS DE SUIVRE LA MARCHE D'UNE REFLEXION POLITIQUE, EN LAQUELLE SE CONJUGUENT DROIT PUBLIC INTERNE ET DROIT INTERNATIONAL PUBLIC. ADEPTES DE LA THESE DES DROITS NATURELS, LES JURISCONSULTES SUISSES BURLAMAQUI ET VATTEL, ESTIMENT QU'IL EXISTE UNE ORGANISATION LOGIQUE DES SOCIETES HUMAINES, AU SEIN DE LAQUELLE LOI ET LIBERTE CONSTITUENT DES PROMESSES DE BONHEUR. ILS N'ENTENDENT TOUTEFOIS PAS REJETER LES DEFINITIONS TRADITIONNELLES DE LA LOI DE NATURE MAIS ENSEIGNENT QUE PAR LA MEDIATION DU LEGISLATEUR, LES LOIS CIVILES TRAVAILLENT A LA RENATURATION DE L'HOMME. DANS CETTE PERSPECTIVE, LE DROIT NATUREL NE POUVAIT ETRE QUE LE MOTEUR TECHNIQUE DE PENETRATION DES IDEES NOUVELLES DEBORDANT LE CADRE DU DROIT PUBLIC INTERNE, LES JURISCONSULTES SUISSES ONT TENTE DE NOUS FAIRE DECOUVRIR LE SOUBASSEMENT MORAL DE LA DOCTRINE DU DROIT NATUREL APPLIQUEE AUX RELATIONS INTERNATIONALES, TOUT EN TRAITANT LE DROIT DES GENS SEPAREMENT COMME UN DROIT PROPRE AUX NATIONS.

PublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Luca Cortinovis, La figure de l'homme providentiel dans l'Italie de la Renaissance, symbole d'un contexte sociopolitique marqué par les ambitions intra et extra-péninsulaires, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Louis De carbonnieres   

    La Renaissance italienne fut le point de départ - ou l'aboutissement pour certains - du renouveau d'un ensemble de principes, de valeurs et de conceptions hérités de l'Antiquité. Ces idées furent laissées de côté par l'Europe, de manière générale, en même temps que s'amorça la décadence de la romanitas et débuta l'avènement du christianisme. Durant cette période de fortes mutations économiques, culturelles et politiques, initiées en particulier par le développement en Italie d'une bourgeoisie puissante, on vit de nombreux penseurs, hommes de lettres ou de gouvernement qui, souhaitant sortir le continent de l'obscurité dans laquelle il était plongé, s'inscrivirent derrière l'idée qu'il fallait puiser au sein des classiques de l'Antiquité pour s'éclairer et permettre un rehaussement de la société ; considérant en effet que les vies héroïques des Anciens, leurs réflexions et leurs accomplissements se devaient d'être imités. L'Italie fut au cœur de ce « retour aux sources » puisque nombre des royaumes, principautés et républiques qui la composaient profitèrent de cet accroissement de richesses pour rivaliser les uns contre les autres dans les domaines scientifiques et artistiques, contribuant, ce faisant, à cet essor intellectuel et culturel qui finira par inonder toute l'Europe. Cependant, l'instabilité chronique des jeux de pouvoir italiens et la profusion de richesses – aussi bien matérielles qu'intellectuelles – de la péninsule provoquèrent l'ambition d'hommes et de puissances prêts à risquer énormément pour la dominer, alimentant inexorablement les crises secouant la région. C'est pour cela que dans la pure tradition antique de l'homme du moment, du sauveur, les différents potentats cherchèrent à trouver la personnalité qui, à la manière d'un César ou d'un Cincinnatus, leur permettrait de se hisser au-dessus de la mêlée. L'objet de l'étude est donc de s'intéresser à la figure particulière qu'est celle de l'homme providentiel, dans une époque marquée par une crise sociopolitique pratiquement ininterrompue. Il apparaît nécessaire de comprendre les raisons profondes qui ont permis l'émergence de cette quête de l'« homme du siècle » partagée par les différents acteurs du jeu politique italien des XIVème, XVème et XVIème siècles. Délimiter les caractéristiques inhérentes aux différents régimes et institutions qui ont permis l'émergence de ces hommes ayant suscité – de manière plus ou moins longue - les fols espoirs de leurs contemporains, appréhender leurs aspirations, leurs grands projets et analyser les conséquences réelles de leurs actions sur la société italienne de la Renaissance sont des axes d'études indispensables pour comprendre le mythe politique qu'est celui de l'homme providentiel. Figures de grandeur, symboles d'espérance pour les hommes qui les suivaient, admirés comme décriés par les chroniqueurs du Rinascimento, ces « hommes supérieurs » se sont tout de même heurtés à un plafond inaccessible : unifier l'Italie, ce qu'exhorta notamment Machiavel du plus profond de son âme dans le chapitre final du Prince. Chimère au vu du contexte géopolitique pour certains, manque de fortuna pour d'autres, il n'en resta pas moins qu'aux yeux des leurs, des personnages tels que César Borgia, Cola di Rienzo ou encore Bartolomeo Colleoni se devaient, in fine, d'être plus que les hommes d'une principauté ; en cela, il est impératif de démêler les raisons historiques, politiques et sociologiques ayant abouti à cet échec constant.