Brahim Kas, L'Arabie saoudite entre défis intérieurs et géopolitiques : vision 2030 comme projet du siècle et la géopolitique du sport comme outil de soft power, thèse soutenue en 2023 à Université Paris Cité sous la direction de Derek El Zein, membres du jury : Christophe Boutin (Rapp.), Najah Al-Otaibi et Frédéric Rouvillois
La thèse a l'ambition de fournir des clés de compréhension des enjeux et défis auxquels l'Arabie saoudite est confrontée, en apportant des éclairages nouveaux en se demandant en quoi l'Arabie saoudite est une puissance régionale capable de peser sur le destin du Proche-Orient et dans quelle mesure elle répond aux critères de la puissance. Mohammed Ben Salman, prince héritier, né en 1985, monogame hostile à la polygamie et père de quatre enfants, succédera un jour ou l'autre à son père âgé. Avec une modification des règles de succession, l'Arabie saoudite a renforcé ses institutions en devenant plus efficace et plus indépendante vis-à-vis des influences internes et externes. La centralisation du pouvoir a permis de restructurer le pays, marginaliser le pouvoir religieux, mener une lutte anti-corruption, et faire émerger une nouvelle nation saoudienne, dont les deux tiers de la population ont moins de trente ans. L'immobilisme des acteurs bloquait le système, et une réforme radicale autour d'une nouvelle rationalité économique était fortement nécessaire. Les Saoudiens écrivent une nouvelle page de leur histoire dans tous les domaines et préparent un nouveau contrat social tout en préservant les traditions et les mœurs. La jeunesse et les femmes attendent des retombées concrètes, notamment en termes de créations d'emplois et d'émancipation, qu'elles ont en grande partie obtenues. D'aucuns pensent que les transformations engagées dans le pays sont comparables à celles de l'ère Meiji au Japon. Le projet Vision 2030 vise à faire du Royaume un centre politique, économique et culturel de premier plan international. Sa stratégie repose sur des investissements massifs pour tourner la page du pétrole et ouvrir une économie nouvelle adossée aux nouvelles technologies. La promotion du tourisme balnéaire au bord de la mer Rouge, sans délaisser le tourisme religieux, des loisirs et la mise en valeur du patrimoine historique, y compris antéislamique avec le site archéologique d'Al-Ula, la « Pétra saoudienne », traduisent ces ambitions. Bien que Vision 2030 ait suscité de nombreuses réactions de scepticisme, le Royaume repart à l'offensive en 2019 pour créer une nouvelle dynamique. Riyad, qui détient le premier fonds souverain de la planète, crée une industrie de défense, ambitionne de classer cinq de ses universités dans les cinquante première universités mondiales, et de passer de la 19ème économie mondiale au Top 10. Elle déploie depuis quelques années une stratégie de surexposition médiatique, dans laquelle le sport tient une place tout à fait particulière. A l'instar du Qatar, le Royaume souhaite devenir une capitale mondiale du sport, en accélérant la construction de méga-infrastructures et le développement d'un championnat professionnel de football. Le pays a déjà accueilli de grands événements internationaux comme le Paris-Dakar, la Super Coupe d'Espagne de football ou le tournoi international de golf féminin. En investissant sur le sport, l'Arabie façonne son image de puissance moderne dans une région longtemps caractérisée par son conservatisme. Si la politique étrangère saoudienne faisait preuve de prudence, elle est aujourd'hui dynamique sur tous les continents. Riyad crée des liens d'amitié jusque-là inédits, quitte à s'affranchir de la tutelle américaine. La Chine est devenue un partenaire économique privilégié, mais aussi politique. Parmi ses nouveaux alliés, l'Arabie compte aussi la Russie et Israël, même si une normalisation diplomatique avec Tel Aviv apparaît encore exclue. L'Arabie regarde aussi de plus en plus vers l'Asie et la Corne de l'Afrique. L'ouverture vers ces nouveaux pays sert aussi de levier d'influence vis-à-vis des partenaires occidentaux traditionnels. Si ceux-ci venaient à faire défection, Riyad aurait d'autres horizons en pratiquant une concurrence des influences. Dans l'ensemble, la transformation en cours en Arabie saoudite est un processus complexe, multidimensionnel et en constante évolution.
Eva-Mattea Bezy, La restitution des oeuvres d'art. : Influence du droit international en France et en Italie., thèse soutenue en 2021 à Toulon sous la direction de Odile de David Beauregard-Berthier, membres du jury : Marie Cornu (Rapp.), Jean-Jacques Pardini
La restitution des œuvres d’art est plus que jamais d’actualité. En effet, bien que le droit international se soit emparé de cette question après la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1954, le trafic culturel en temps de guerre comme en temps de paix perdure et engendre de nombreuses demandes de restitutions culturelles incluant notamment la France et l’Italie.À cet éparpillement artistique illicite, s’ajoutent depuis les années 2000 des revendications éthiques concernant des biens culturels pris avant l’interdiction du pillage. Déplacées « légalement » grâce à la coutume des prises de guerre, des œuvres d’art ont alors pu être emportées par les anciennes puissances occidentales pour enrichir en grande partie leurs musées. Les pays précédemment dominés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine qui ont subi ce « dépeçage », ont aujourd’hui la volonté de recouvrer ce patrimoine. La problématique des trophées de guerre interpelle et met en lumière des enjeux identitaires, moraux, politiques, économiques et culturels. Les États européens, et en particulier la France, s’interrogent de plus en plus sur ces pratiques de guerre passées et concourent à la mise en place d’une nouvelle « éthique relationnelle ». Cette démarche se traduit par l’acceptation de certains retours culturels vers leur territoire d’origine.La restitution des œuvres d’art est au cœur d’intérêts contraires. Elle amène à s’interroger tout d’abord sur les mécanismes de restitution prévus en cas de situation illégale mais également sur les limites de ces derniers. Une telle réflexion conduit ensuite à une autre question essentielle. L’ensemble de ces limites peuvent-elles et doivent-elles être dépassées pour parvenir à une généralisation des restitutions ? Cette proposition obligerait alors à une systématisation des remises culturelles, même éthiques. Difficilement envisageable, cette thèse propose donc le concept novateur de restitutions « légitimes » qui serait un compromis sur lequel les États pourraient s’entendre.
Stanislas Andre, L'harmonisation de la représentation d'intêret au Parlement, thèse soutenue en 2017 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Bernard Asso, membres du jury : Jean-Claude Acquaviva (Rapp.), Xavier Latour
Pendant longtemps, malgré les enjeux, ni l'Assemblée Nationale ni le Sénat ne réglementaient l'exercice de la représentation d'intérêts en leur sein. Cette absence de réglementation ne signifiait pas pour autant que le lobbying s’exerçait en dehors de tout cadre juridique. L'article 27 de la Constitution dispose que « tout mandat impératif est nul » tandis que le nouveau Code pénal sanctionne les atteintes à la probité. Parallèlement, des sociétés de relations publiques en quête d'une meilleure image ont décidé de rédiger leurs propres chartes déontologiques. Depuis, la situation a évolué. Désormais, l'Assemblée Nationale et le Sénat réglementent les activités de lobbying. Si ces réglementations ont le mérite d'exister, elles demeurent toutefois insuffisantes. En effet, les dispositifs en vigueur n'ont pas permis d'atteindre les objectifs escomptés. Dès lors, une évolution et une harmonisation de la réglementation semblent indispensables. L’objet de ma thèse serait l’élaboration d’un dispositif commun et d’un nouveau registre qui aurait un caractère obligatoire et présenterait une typologie plus détaillée des représentants d'intérêts aux deux chambres du Parlement, aux collectivités territoriales, aux administrations publiques, et aux ministères, où les possibilités d'influence demeurent importantes.
Philippe Tosi, La notion française de trésor national, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Jean-Claude Ricci, membres du jury : Stéphane Duroy (Rapp.), Jean-Marie Pontier et Édmond Honorat
Notre sujet de thèse a pour objectif d'éclairer le sens de la notion française de trésor national, catégorie spécifique de biens culturels qui échappent aux principes de la libre circulation des marchandises au sein de l'Union européenne
Chanit Suntapun, L'application du droit administratif français dans le droit administratif thaïlandais, thèse soutenue en 2015 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Alain Boyer (Rapp.), Jean-Claude Ricci
Le droit administratif français est l’un des modèles principaux du droit administratif dans le monde. En Thaïlande, l’influence du droit administratif français dans le système juridique s’est notamment exprimée à partir la réforme du pays par le roi Chulalongkorn, Rama V, qui régna de 1868 à 1910, ainsi que lors de la Révolution de 1932. Le gouvernement de cette époque avait rétabli le concept juridique français. L’organisation administrative thaïlandaise est inspirée de celle de la France à plusieurs niveaux : l’administration centrale, l’administration déconcentrée, les collectivités territoriales et les établissements publics. En matière d’organisation de la justice administrative, il s’est inspiré des modèles français. La Constitution de 1997 a prévu l’établissement des juridictions administratives dans le système dualiste de juridiction. Par contre, le droit administratif des deux pays est, aujourd’hui, assez différent. Même si le droit administratif thaïlandais est très influencé par celui de la France, le premier a été transmué afin qu’il soit convenable dans son propre contexte, et le second a beaucoup changé et évolué. Donc, le mimétisme juridique thaïlandais ne doit pas être une imitation des lois et de la jurisprudence appliquée en France dans son intégralité à cause des disparités politiques, sociales et culturelles. De toute façon, la Thaïlande préfère encore choisir le droit administratif français comme « modèle type » pour améliorer son système administratif et juridique, par rapport aux autres systèmes juridiques dans le monde
Zeina el- Tibi, La condition de la femme dans l'Islam entre le texte et la pratique, thèse soutenue en 2015 à Caen sous la direction de Christophe Boutin
Parmi les facteurs d’incompréhension dont souffre l’Islam, la condition de la femme occupe une place importante. Cette question est une source inépuisable de polémiques. Ce sont surtout des dérives conservatrices ou extrémistes qui ont abouti à ce que la femme musulmane soit placée au centre d’un débat où l’Islam se retrouve sur le banc des accusés. C’est assez paradoxal dans la mesure où cette religion a marqué un authentique progrès dans la situation de la femme. Il est donc essentiel de rappeler que les textes fondamentaux, à commencer par le Coran, sont clairs à ce sujet. Leur analyse permet de découvrir que l’Islam n’est en rien hostile à la condition féminine. Mais, il est tout aussi indéniable qu’un fossé sépare l’enseignement de l’Islam et la pratique, les coutumes qui se sont constituées souvent à l’encontre des textes sacrés. L’enjeu actuel du monde islamique est l’opposition entre un conservatisme figé (tâqlid) et un réformisme dynamique, c’est-à-dire l’effort d’adaptation (ijtihâd). Cette opposition est particulièrement tranchée pour ce qui concerne la condition de la femme. Cela d’autant plus que des idéologies extrémistes sont venues s’ajouter au conservatisme routinier alors que les réformistes font de la question de la femme une priorité. L’objet de cette thèse est de confronter les dérives conservatrices ou extrémistes aux textes fondamentaux de l’Islam pour démontrer que la problématique n’est pas une fausse opposition entre cette religion et une certaine conception occidentale, mais le retour réformiste à la lecture exacte des textes pour continuer l’effort d’adaptation, l’ijtihâd qui est le principe de mouvement dans la structure de l’Islam.
Cherry Kwon, La protection du patrimoine culturel : une comparaison entre la France et la Corée, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Charles-André Dubreuil (Rapp.)
Le patrimoine culturel est par sa nature une exposition de l'identité nationale ainsi qu'un symbole de la souveraineté. L'étude comparée sur cela offre donc la possibilité à des implications au-delà d'une comparaison des institutions concernées. Le système du patrimoine culturel de la France issu de la Révolution est en effet réputé à l'heure actuelle comme étant le plus développé au monde. La Corée, de l'autre côté du globe, ne cesse de poursuivre les mesures de réforme, notamment depuis l'entrée en vigueur de la loi relative à la protection des biens culturels en 1962. L'accent dans le présent travail a été mis sur le patrimoine et la terre, car le lien particulier entre ceux-ci est considéré comme un terrain fertile pour la comparaison. Compte tenu de la prédilection traditionnelle des français sur le terrain, l'analyse du patrimoine immobilier alimenterait de nouvelles perspectives pour la Corée. Il est à noter que si ledit patrimoine est celui « protégé », le patrimoine exclu de la protection, dit patrimoine non protégé, entre dans le champ de cette étude. Certes, la présence du régalien est dominante en la matière par rapport à d'autres domaines culturels. Pour autant, en France a entamé une politique de décentralisation culturelle en 1982 et 1983 ; ce mouvement s'accélérant dans les années 2000. A l'opposé, la politique patrimoniale coréenne se trouve encore dans les mains de l'Etat. Les personnes privées comme les fondations et associations ont adhéré à la démarche du patrimoine culturel et les activités de mécénat et de partenariat public-privé ne sont plus inconnues en la matière. Somme toute, la protection du patrimoine va reposer, en premier lieu sur la conciliation de l'intérêt public et des intérêts privés, en deuxième lieu sur celle de l'intérêt national et de l'intérêt local et, en troisième lieu, sur celle de l'intérêt des générations passées, présentes et futures.
Nabil El Khoury, Convergences et rivalités des diplomaties française et américaine à l’épreuve des crises libanaises de 1958 à 2008, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Charles Saint-Prot, membres du jury : Christophe Boutin (Rapp.), Jean-Yves de Cara
Le Liban est l’une des nations où la construction de l’Etat s’est révélée inachevée dans la seconde moitié du 20ème siècle. Cet Etat était donc incapable de régler les crises politiques internes et de limiter l’impact des conflits régionaux et internationaux dont il a été victime. L’aggravation des crises au Liban, leur transformation en conflits armés, à partir de 1958, ont constitué des menaces pour la paix et la sécurité internationale. Les grandes puissances et l’O.N.U. n’ont pu dénouer les crises libanaises. Néanmoins, la communauté internationale ne s’est jamais désengagée à l’égard du Liban. Deux puissances occidentales, ayant des influences indéniables au Liban, se sont trouvées constamment face au problème libanais, après la Seconde guerre mondiale : la France et les Etats-Unis. Cette thèse examine les diplomaties française et américaine à l’épreuve des crises libanaises depuis 1958 jusqu’à 2008, leurs convergences et surtout leurs divergences. Il s’agit de comparer et expliquer leurs attitudes, leurs initiatives, leurs motivations, leurs intentions et leurs buts à court, à moyen et à long terme. L’objectif est de montrer dans quelle mesure l’enjeu libanais a fait l’objet d’un différend entre Paris et Washington, constituant une source d’affrontement et de rivalité entre eux, et d’examiner comment leurs politiques ont influé – ou non – sur les crises récurrentes au Liban. On peut constater que la France et les Etats-Unis n’ont pu empêcher la transformation de la crise en conflit armé, et ont échoué pour éviter la décomposition de l’Etat libanais face à l’enjeu arabo-palestinien qui a pesé entre 1958 et 1982. De même, les deux pays ont été impuissants, depuis 1982, pour rétablir la souveraineté de l’Etat et restaurer son effectivité face à l’enjeu syro-iranien. A vrai dire, les Etats-Unis ont toujours refusé de déployer les efforts nécessaires pour régler les causes du problème libanais. La France avait l’intention de le faire, mais elle était incapable en raison de l’inaction volontaire des Etats-Unis sur la question palestinienne. La divergence franco-américaine vis-à-vis du conflit israélo-arabe, depuis 1967, n’a pas permis de formuler une coopération franco-américaine concrète et constructive qui puisse contribuer à mettre fin à la guerre libanaise et trouver une solution définitive au problème libanais interne qui est resté lié aux évolutions géopolitiques dans la région. Cette constatation permet de comprendre la situation actuelle qui est inquiétante pour l’avenir du Liban et démontre la limite du rôle des puissances.
Tiffanie Tabeau, Le droit administratif et l'exploitation des oeuvres cinématographiques, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Hervé Isar, membres du jury : Serge Regourd (Rapp.), Jean-Marie Pontier et Jean-François Théry
L'étude de l'exploitation des oeuvres cinématographiques sous le prisme du droit administratif révèle un pan peu connu du droit du cinéma. Loin des idées reçues, la recherche démontre combien le droit administratif a d'abord été un instrument visant à préserver et à promouvoir les salles de cinéma et combien il reste aujourd'hui un moyen puissant de promotion de la diffusion des oeuvres cinématographiques. Par ailleurs, à l'heure où les modes numériques de diffusion du cinéma vont profondément bouleverser l'industrie cinématographique, la thèse confirme qu'il ne fait aucun doute que le cadre juridique de son développement va nécessairement être fragilisé. De nouveaux défis vont devoir être relevés par le droit, car la salle, comme support principal de l'oeuvre, est désormais confrontée à la numérisation des équipements, l'émergence du hors-film, ou l'obsolescence programmée de l'actuelle chronologie des médias. Tout ceci impliquera donc une adaptation, voire une mutation, du droit administratif s'il souhaite conserver une place centrale dans la régulation de l'exploitation des oeuvres cinématographiques. L'intention principale de cette thèse est donc de révéler et de comprendre la persistante nécessité d'un encadrement par le droit administratif de la diffusion des oeuvres cinématographiques. Pour ce faire, avant de démontrer combien le droit administratif constitue encore aujourd'hui un moyen légitime d'organisation et de soutien de la projection-diffusion des oeuvres, il sera révélé que ce droit « dérogatoire », bien que contraignant, s'est très vite avéré indispensable à l'existence même de spectacles de cinéma et au maintien d'une industrie cinématographique française.
Yodpol Thepsitthar, La participation du public à la vie locale en Thaïlande, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Jacques Bourdon, membres du jury : Kriengkrai Charoenthanavat
La décentralisation est une base du pays démocratique parce que l'État centralisé ne peut pas répondre les besoins de la population tout seul. Il doit décentraliser les pouvoirs et les missions à l'autorité locale. Cela ne signifie pas que les collectivités territoriales vont répondre les vrais besoins de la population. La participation est une voie de déclarer le vrai besoin. En plus, la participation est également une façon de communiquer entre les habitants et les représentants locaux. En Thaïlande, l'histoire de la décentralisation a commencé à l'époque du Roi Rama V pour le but d'annulation le pouvoir de prince de chaque quartier et pour créer l'État-nation. Après avoir eu la Constitution de 1997, elle dispose le rôle des habitants dans le quartier pour négocier avec les autorités locales. En réalité, le nombre de la participation au niveau local en Thaïlande est faible à cause de la tradition et le mode de vie des thaïlandais. Dans cette étude, elle veut présenter le méthode de la participation et les obstacles de la participation au niveau local en Thaïlande.
Kwan-Seon Jung, Etude comparative du droit de la gestion des risques alimentaires en France et en Corée, thèse soutenue en 2014 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Maryse Deguergue (Rapp.), Jacques Bourdon
Les préoccupations de sécurité alimentaire prennent aujourd'hui une place importante, tant à l'échelon national qu'à l'échelon international. Ce phénomène de préoccupation grandissante à l'égard des aspects sécurité de l'alimentation s'est encore davantage renforcé sous l'impulsion des crises alimentaires successives et de l'expansion des risques non avérés. De nos jours, la gestion du risque : anticiper le risque, le prévenir, gérer la crise ou réparer ses conséquences incombe donc à l'autorité publique. Dans ce cadre, le principe de précaution fournit un mécanisme permettant de déterminer des mesures de gestion des risques ou d'autres actions en vue d'assurer le niveau élevé de protection de la santé. Nous considérons le principe de précaution et son contrôle à l'aune de jurisprudences françaises pour aider à mieux comprendre ce principe et à l'introduire activement en Corée. Par ailleurs, nous soulevons des problèmes et suggérons des possibilités d'amélioration afin de mettre en oeuvre une gestion efficace du risque alimentaire à travers une étude comparative sur le système et la législation alimentaires entre la France et la Corée.
Jean-Henri Bergé, Du candidat à l'élu, analyse transversale des contraintes, directes et indirectes, qui rythment une campagne électorale, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Philippe Blachèr (Rapp.), Jacques Bourdon, Alain Milon et Alain Rochebonne
Quels sont les éléments qui ont une influence sur le vote ?En tentant de répondre à cette question fondamentale en démocratie, les travaux de recherche ont mis au jour les différents paramètres à prendre en compte lors d'une campagne électorale. Aussi, quand un candidat ne propose que des avantages individuels pour les électeurs, le débat ne s'élève pas au-dessus des satisfactions personnelles de chaque électeur. Promesses, distribution de prébendes et autorisations dérogatoires au droit commun ne constituent alors qu'un catalogue de propositions diverses. Les systèmes de valeurs, les principes, les opinions, l'appartenance et les familles politiques s'effacent devant la personnalité du candidat, et les avantages attendus par chaque électeur.
Abbas Karkhi, Le contrôle juridictionnel administratif en droit iranien, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Odile de David Beauregard-Berthier (Rapp.), Jean-Claude Ricci
Le contrôle juridictionnel comprend une large signification. Ce type de contrôle applique à toutes les personnes. Il s'agit les personnes physiques et les personnes morales. Mais, il y a une sorte de contrôle exercé sur l'Etat par une Cour spéciale. Cette Cour bénéficie d'une procédure et des lois spéciales. Dans cette étude nous vérifions l'existence ou l'absence de cette sorte de contrôle en droit iranien. Par conséquent, d'abord nous expliquons la signification des termes techniques dans la langue persane. La Constitution iranien de 1980 révisée en 1989 est la source principale à expliquer et prendre des exemples pour chaque définition. En réalité et dans le système juridictionnel de l'Iran, il existe la Cour de Justice Administrative qui possède la compétence de contrôler judiciaire des actions et des décisions de l'Etat. Cette Cour et ses compétences sont confrontées avec divers exceptions. Nous examinons la loi et la procédure de la CJA en tant que la seule organisation juridique administrative. Nous analysons également les administrations et les organisations gouvernementales qui fonctionnent sous la surveillance de la CJA.
Iraj Hosseini Sadrabadi, L'influence du modèle français de contrôle de la légalité des actes administratifs : le cas de l'Iran, thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Alain Boyer (Rapp.), Jean-Louis Mestre
S'inspirant du modèle français, le législateur iranien a créé en 1960 une nouvelle institution : le Conseil d'État iranien. Mais la loi n'a jamais été appliquée. La Cour de Justice Administrative (CJA) actuelle a été créé par l'article 173 de la Constitution de 1979, pour exercer le contrôle judiciaire sur les organismes et les agents de l'autorité publique, sous l'autorité du pouvoir judiciaire. La CJA est compétente pour les recours en excès de pouvoir contre les actes administratifs et contre les fonctionnaires publics. Le contentieux de la légalité des actes administratifs en droit iranien distingue les recours objectifs envisagés à l'article 19 de la loi de 2006 relative à la CJA et les recours subjectifs prévus à l'article 13 de cette loi. L'Assemblée générale de la CJA est compétente pour les recours objectifs et les Chambre de cette Cour pour les recours subjectifs. Ce qui caractérise la CJA, c'est qu'elle soit principalement le juge de première et de dernière instance. En matière de décisions définitives des juridictions spécialisées, elle agit en tant que juge de cassation. Elle est le juge du droit commun des litiges administratifs car dans le système iranien, il n'existe ni des tribunaux administratifs ni des cours administratives d'appel.
Alice Denolle, L'accès à la propriété des biens archéologiques. Etude de droit comparé, France, Etats-Unis, thèse soutenue en 2013 à Paris 11 sous la direction de Marie Cornu, membres du jury : Marc-André Renold (Rapp.), Jérôme Fromageau et Vincent Négri
La France et les États-Unis ont reconnu l’importance de préserver les biens archéologiques situés sur leurs territoires en leur offrant une protection légale contre toute détérioration ou destruction, en vue de leur jouissance par les générations présentes et de leur transmission pour les générations futures. Cette importance fait écho à l’existence d’un intérêtpublic pour la préservation du patrimoine archéologique. Clé de voûte des législations protectrices, l’intérêt public prend sa source dans différentes valeurs qui sont assignées aux biens archéologiques: les valeurs cognitive, identitaire, esthétique et économique. Les législations protectrices des deux pays se sont développées autour de la promotion de lavaleur cognitive, et également, en ce qui concerne les États-Unis surtout, autour de la promotion de la valeur identitaire.Si les États-Unis et la France reconnaissent l’intérêt public qui s’attache à la préservation des ressources archéologiques, leurs droits n’ont pas pour autant tiré toutes les conséquences de la spécificité de ces ressources. En effet, le système de propriété sur lequel sont assises les législations protectrices est fortement emprunt du droit commun, qui ne laisse guère de place au statut spécial des ressources archéologiques qu’il envisage comme de simples biens. Cette assise se révèle être une source de tensions pour la protection des vestiges car elle soulève l’affrontement de deux intérêts antagonistes : celui de l’intérêt public, porté par l’objectif de préservation, et l’intérêt privé, exprimé à travers le droit de propriété. Ces tensions ne se manifestant qu’eu égard aux biens qui entrent dans le champ d'application des législations protectrices, la question de la définition légale des biens archéologiques s’avère être une question de prime importance. Son étude révèle qu’il n’existe aucun statut uniforme du bien archéologique dans les deux pays. Néanmoins, toutes leslégislations protectrices reconnaissent la spécificité des ressources qu’elles protègent, en développant des mécanismes protecteurs spécifiques. Les deux systèmes juridiques tendent à favoriser la mise en œuvre de mécanismes d’appropriation publique des biens archéologiques, la puissance publique étant perçue comme le propriétaire le plus apte à assurer l’intérêt public. Ces mécanismes se heurtent à la force de résistance opposée par la propriété privée. Toutefois, la propriété privée des ressources archéologiques n’est pas nécessairement synonyme d’absence de protection.Aucune propriété spéciale n’a ainsi été mise en oeuvre. Les conflits soulevés entre préservation et propriété des biens archéologiques dans les systèmes protecteurs actuels pourraient dès lors être résolus en tirant les conséquences de la spécificité des biens archéologiques. Il ne serait pas nécessaire de remettre en cause le système même de propriétéde ces biens. En tant que bien spécial, devrait lui être assignée une propriété spéciale.
Darunsiri Panoi, L'ajustement du rôle du gouverneur provincial thaïlandais à la méthode de la gestion d'intégration (MGI), thèse soutenue en 2012 à AixMarseille sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Alain Boyer (Rapp.), Jacques Bourdon
La Thaïlande est un État unitaire et depuis 1892 son administration déconcentrée est assurée par la présence de gouverneurs provinciaux. Or, malgré de nombreuses attributions législatives, l'exercice des fonctions du chef de la province se heurte à plusieurs obstacles dans la pratique. A titre d'exemple, l'unité de commandement du gouverneur provincial était souvent contestée, les pouvoirs qui lui ont été délégués par les autorités centrales étaient inappropriés tant à sa fonction qu'à ses responsabilités. Ceci était une source de lenteur de l'administration provinciale dans son ensemble. Puis, comme la province ne pouvait pas bénéficier directement du budget provenant de l'État car la demande de budget provincial était effectuée au nom de la Direction, les projets réalisés sur place ne convenaient donc pas aux besoins des habitants locaux. Enfin, l'absence de coopération entre les fonctionnaires des différents organes dans la province contribuait alors aux chevauchements des travaux de ces organes et causait par la suite une perte de temps et d'argent pour l'État. Ainsi, lors de la réforme en 2001, le gouvernement de l'époque a introduit au niveau provincial le concept du gouverneur « CEO » et la méthode de la gestion d'intégration (MGI). Le chef de la province endosse alors le rôle du Chief Executive Officer (CEO), de ce fait ses pouvoirs ont été renforcés afin qu'il puisse prendre une décision rapide et efficace en réponse aux problèmes survenus dans sa province à l'instar des CEO dans leurs entreprises. Quant à la province, elle applique la MGI qui est une nouvelle façon de travailler visant à rendre de meilleurs services rendus à la population.
Jean-Louis Gautier, Hospitalisation psychiatrique sous contrainte et droits fondamentaux, thèse soutenue en 2011 à AixMarseille 3 sous la direction de Jean-Marie Pontier, membres du jury : Jean-Luc Pissaloux (Rapp.)
Malgré les reproches qui lui ont souvent été adressés, les nombreuses tentatives de réforme qui ont émaillé son histoire, la vieille loi sur les aliénés n’a pas empêché une évolution remarquable des soins vers plus de liberté, notamment par le biais de la sectorisation. L’inadaptation de la loi monarchiste a justifié l’intervention du législateur en 1990, mais elle était toute relative car la loi n°90-527 n’a fait que reprendre, certes en les rénovant, les moyens de contraindre aux soins fondés sur les exigences de l’ordre public. Or, l’application de la loi nouvelle, destinée à l’amélioration des droits et de la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux, a eu un résultat paradoxal : une extension et un renforcement de la contrainte psychiatrique, qui ont fait ressurgir les critiques du dualisme juridictionnel auquel est soumis le contentieux de l’hospitalisation psychiatrique. Le Tribunal des conflits n’a jamais cessé de réaffirmer le principe de séparation des autorités administratives et judiciaires, écartant l’idée d’une unification du contentieux de l’hospitalisation sans consentement au profit du juge judiciaire. Mais par une décision du 17 février 1997, le Haut tribunal a opéré une rationalisation des compétences contentieuses qui a permis au dispositif juridictionnel de révéler son efficacité : l’administration, aujourd’hui, est contrainte de veiller au respect des procédures d’hospitalisation, la certitude d’une sanction lui est acquise en cas de manquement (Première partie). Toutefois le haut niveau de garantie des droits de la personne hospitalisée sans consentement est menacé. Depuis 1997, une réforme de la loi est annoncée comme imminente. Les propositions avancées par de nombreux rapports et études, qu’elles soient d’inspiration sanitaire ou sécuritaire, suscitaient des inquiétudes. Les dispositions relatives à la déclaration d’irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental dans la loi n°2008-174 ne pouvaient que les entretenir, préfigurant une aggravation de la situation des personnes contraintes à des soins psychiatriques. Le projet de loi déposé sur le bureau de la Présidence de l’Assemblée nationale le 5 mai 2010 en apporte la confirmation. Le texte en instance devant les institutions parlementaires révèle une finalité sanitaire, mais le droit individuel à la protection de la santé parviendrait à justifier une contrainte que les motifs d’ordre public ne pourraient fonder ; l’obligation de soins psychiatriques ne serait plus uniquement fondée sur les manifestations extérieures de la maladie du point de vue de la vie civile. En outre, si les exigences récemment dégagées par le Conseil constitutionnel à l’occasion d’une question prioritaire de constitutionnalité portant sur le maintien de la personne en hospitalisation contrainte constituent une amélioration, la présence accrue du juge judiciaire dans les procédures n’apporterait aucun supplément de garantie dès lors que les dispositions nouvelles opèreraient une profonde transformation de la fonction du juge des libertés en la matière, notamment en l’associant à la décision d’obligation de soins. Contre toute attente, l’objet sanitaire de la mesure, lorsqu’il devient une fin en soi et n’est plus subordonné à l’ordre public, se révèle liberticide (Deuxième partie)