Marion Paoletti

Maître de conférences HDR
Science politique.
Faculté de droit et science politique

Centre Émile Durkheim : Science Politique et Sociologie Comparatives
  • THESE

    Analyse de la démocratie locale à travers la génèse institutionnelle du référendum, soutenue en 1996 à Bordeaux 4 sous la direction de Hubert-Gérald Hubrecht et Yves Poirmeur 

  • Marion Paoletti, Clément Arambourou, Emmanuel Négrier, Vincent Simoulin (dir.), Politiques de la fusion. Organisations, services, territoires: organisations, services, territoires, 34e éd., LGDJ, Lextenso éditions, 2021, Droit et Société ( Recherches et travaux ), 257 p.   

    Marion Paoletti, Catherine Achin, Alban Jacquemart, Sandrine Lévêque (dir.), Présidentielle 2017, Éditions La Découverte, 2018, 260 p. 

    Marion Paoletti, Nicole Mosconi, Yves Raibaud (dir.), Le genre, la ville, Editions La Découverte, 2015, 249 p.  

    Entretien avec Estrella une migrante à Buenos Aires

    Marion Paoletti, Margaret Maruani, Sandrine Lévêque, Lucie Bargel, Catherine Achin (dir.), Présidentielles 2012, Ecole des hautes études en sciences sociales, 2013 

    Marion Paoletti, Thomas Amossé, Sophie Ponthieux, Nicole Mosconi (dir.), Les individus font-ils bon ménage?, La Découverte, 2011, 270 p. 

    Marion Paoletti, L'idéal démocratique face à ses tentations oligarchiques: de la démocratie locale à la parité, 2010, 230 p. 

    Marion Paoletti, Décentraliser d'accord, démocratiser d'abord: le gouvernement local en question, La Découverte, 2007, Sur le vif, 152 p. 

    Marion Paoletti, Cahiers de campagne, Le Bord de l'eau et Impr. Dumas-Titoulet, 2003, Hors format, 201 p.   

    Marion Paoletti, La démocratie locale et le référendum: analyse de la démocratie à travers la genèse institutionnelle du référendum, l'Harmattan, 1997, Collection Logiques politiques, 235 p.   

  • Marion Paoletti, Guillaume Petit, Camille Bedock, Rémi Lefebvre, « Faire face à la contestation de la représentation politique : le rapport des élu.e.s à la démocratie », Politique et Sociétés, 2022, n°2   

    Marion Paoletti, Olivier Cousin, Julie Landour, Pauline Delage, Sabine Fortino, « #MeToo, #Travail ? », 2019  

    Un étonnement est à l’origine de cette discussion croisée. #MeToo, et ses différentes déclinaisons, semblent mettre en scène les asymétries des rapports sociaux entre les femmes et les hommes principalement dans le cadre du travail. Et pourtant ce dernier n’est que partiellement interrogé, ses modes d’organisation, ses logiques internes de fonctionnement, voire ses finalités, constituent une toile de fond mais pas nécessairement le cœur des débats. Ce mouvement interroge moins le travail qu’i...

    Marion Paoletti, Catherine Achin, Alban Jacquemart, Sandrine Lévêque, « Présidentielle 2017 : des femmes, des hommes et des votes », Travail, genre et sociétés , 2018, n° ° 40, pp. 23-25     

    Marion Paoletti, « L’invention d’un nouveau référendum pour  résoudre la crise  à Notre-Dame-des-Landes », Revue française de droit constitutionnel , 2017, n° ° 109, pp. 173-196   

    Marion Paoletti, Clément Arambourou, Magali Della Sudda, Fanny Bugnon, Victor Marneur [et alii], « When male heterosexual leaders politicize gender and sexual issues: The logic of representation in the 2014 Bordeaux municipal election campaign », French Politics, 2016, n°1, pp. 83-100   

    Marion Paoletti, Clément Arambourou, Fanny Bugnon, « Les questions sexuelles comme enjeu électoral municipal à Bordeaux », Métropolitiques, 2015, pp. 1-7   

    Marion Paoletti, « Quotas en tout genre ? », Travail, genre et sociétés , 2015, n° ° 34, pp. 151-155   

    Marion Paoletti, « Introduction. La démocratie participative a-t-elle un sexe ? », Participations , 2015, n° ° 12, pp. 5-29    

    Penser la participation au prisme du genre suppose tout à la fois d’examiner les présupposés théoriques et pragmatiques associant femmes et participation et d’interroger la portée de leur présence effective dans les dispositifs participatifs et l’impact sur la démocratie participative de sa relative féminisation. La participation des femmes, devenue ordinaire et banale, n’est pourtant pas pleinement évidente, que ce soit dans des dispositifs participatifs mixtes ou non mixtes. Ce statut n’est pas sans produire une certaine minoration de leurs prises de parole, qui ne dépend pas seulement des rapports sociaux de sexe, mais aussi d’autres rapports de pouvoir. Les femmes sont toujours sommées de résoudre un dilemme entre spécificité supposée et universalisme, dilemme que les hommes ont le privilège de pouvoir ignorer. Les stratégies, conscientes ou non, déployées pour faire face à ce dilemme passent par des formes d’entre-soi, selon une double logique du regroupement et du retrait, avec notamment la constitution de « contre-publics subalternes féministes ». Si cette logique produit des clivages entre militantes et non-militantes, elle apparaît aussi comme une condition favorisant la participation paritaire.

    Marion Paoletti, Nicole Mosconi, Yves Raibaud, « Le genre, la ville », Travail, genre et sociétés , 2015, n° ° 33, pp. 23-28     

    Marion Paoletti, Nicole Mosconi, Yves Raibaud, « Introduction. Le genre, la ville », Travail, genre et sociétés, 2015, n°33, pp. 23-27 

    Marion Paoletti, Christine Bard, « La France, féministe ou antiféministe ? », Travail, genre et sociétés, 2014, n°32, pp. 141-144 

    Marion Paoletti, « Porte-parole dans la campagne présidentielle : incarner son genre avec classe », 2013  

    Si la campagne présidentielle française de 2012 a constitué en partie un retour à la normâle dans le sens où deux hommes se sont affrontés au second tour, elle s’est signalée par la présence de femmes dans les fonctions de porte-parole, conférant une visibilité inédite au rôle et justifiant de s’y intéresser de près alors que la science politique s’est peu penchée sur ces rôles secondaires dans les campagnes électorales : directeur de campagne, directeur de la communication, porte-parole. Le ...

    Marion Paoletti, Margaret Maruani, Sandrine Levêque, Lucie Bargel, Catherine Achin, « La campagne présidentielle française de 2012 », Genre, sexualité & société, 2013, n°2    

    L’élection présidentielle au suffrage universel direct, matrice de la Vème République depuis 1965, en créant un « patriarcat institutionnel » (Sineau, 2008), ne semble a priori guère favorable aux femmes et à leurs causes. Or, les sept campagnes présidentielles qui se sont déroulées depuis cette date se sont révélées, paradoxalement, plutôt propices à la politisation des questions de genre et de sexualité. En 2007, lors de la précédente élection, la présence de Ségolène Royal au second tour f...

    Marion Paoletti, « La virilité mise a mâle », Travail, genre et sociétés , 2013, n° ° 29, pp. 149-152   

    Marion Paoletti, « Le care : projet égalitaire ou cache-misère ? », Travail, genre et sociétés , 2011, n° ° 26, pp. 173-177   

    Marion Paoletti, « Marie-Jo Zimmermann, le devoir de déranger », Travail, genre et sociétés , 2011, n° ° 25, pp. 5-18   

    Marion Paoletti, « Spéculations sur les performances économiques des femmes », Travail, genre et sociétés , 2010, n° ° 23, pp. 167-170   

    Marion Paoletti, « Les grillons du foyer municipal, les femmes au foyer en politique », Travail, genre et sociétés , 2008, n° º 19, pp. 111-130    

    RésuméLa présence des femmes au foyer en politique en tant qu’élues constitue à certains égards une surprise tant l’engagement politique des femmes s’analyse traditionnellement comme encastré dans l’exercice d’une activité professionnelle. La « disponibilité » que recherchent les têtes de liste chez leurs colistières explique en partie la présence affirmée de ces femmes dans la politique municipale, prioritairement en milieu rural. Loin des images véhiculées récemment par les médias des « nouvelles et modernes femmes au foyer », la présence des femmes au foyer en politique peut globalement s’interpréter comme une dimension conservatrice de l’ordre politique, que n’est pas venue perturber la mise en œuvre de la parité en politique depuis 2001.

    Marion Paoletti, « La parité dés-enchantée », Travail, genre et sociétés , 2007, n° º 18, pp. 153-156   

    Marion Paoletti, « L'usage stratégique du genre en campagne électorale : Éléments d'observation participante », Travail, genre et sociétés , 2004, n° ° 11, pp. 123-141    

    RésuméLa position particulière de candidate (aux élections législatives de 2002, pour le Parti socialiste, face à Alain Juppé dans la seconde circonscription de Gironde) incite à appréhender le genre comme une ressource politique, en dépit de l’effacement du thème paritaire après le 21 avril 2002. Cette observation particulière, alliée à la volonté de repérer pratiquement l’utilitarisme dans l’univers militant, si elle conduit à une présentation excessivement intentionnaliste du genre, permet de mieux cerner les contraintes qui pèsent sur cette identité stratégique particulière. Comme ressource individuelle, les mises en avant de l’identité féminine doivent se faire dans les limites du code admis et néanmoins variable chez chacun. Cette mise en avant fait l’objet d’attentes contradictoires de la part des militants, à l’intérieur du parti et vers l’extérieur, vers les électeurs. Si c’est une ressource injouable individuellement, elle est, dans le contexte paritaire, davantage mobilisable collectivement même si cette possibilité est jusqu’à présent largement tributaire du degré de politisation des élections.

    Marion Paoletti, Catherine Achin, « Le salto du stigmate. Genre et construction des listes aux municipales de 2001 », 2002, pp. 33-54    

    Le « salto » du stigmate. Genre et construction des listes aux municipales de 2001 Catherine Achin, Marion Paoletti L'analyse des conditions de construction des listes pour les élections municipales de 2001 dans deux départements français montre que les têtes de liste ont puissamment investi la contrainte paritaire en valorisant les qualités « féminines » en politique : « concrétude », appartenance à la « société civile », gestion domestique et moindre ambition... Dans un contexte de « crise » de la représentation politique et de mise en avant par contraste de la nécessaire proximité des élus, les stéréotypes de genre ont ainsi été particulièrement activés. La force de ces discours a eu des effets pratiques sur les critères de sélection des candidates, sur leur ordonnancement en positions éligibles/non éligibles, et sur la composition des conseils municipaux : plus jeunes, moins encartées, davantage sans profession, les femmes ont été mises en valeur durant la campagne pour leur extériorité au politique, cette plus-value affichée se transformant en handicap lors de la composition des conseils municipaux, où elles sont cantonnées à des positions dominées.

    Marion Paoletti, « Le référendum local en France. Variations pratiques autour du droit », 1996, pp. 883-913    

    Réputée prendre acte d'un usage local, la loi de 1992, en codifiant les référendums communaux, rend publique et officielle une procédure exceptionnelle et insolite. On est donc particulièrement en position sur cet objet d'évaluer les rapports qu'entretiennent le droit et les pratiques locales dans une double direction, en mesurant d'une part l'effet de la pratique sur la négociation du droit et d'autre part l'effet de la codification sur la pratique ultérieure. Si la codification est plus un processus d'encadrement que d'autorisation, elle n'est pas étrangère à une certaine banalisation des référendums communaux dans le paysage local, même s'il reste délicat d'établir la part respective qui revient dans cette évolution à la loi elle-même et aux conditions de la genèse de la loi.

    Marion Paoletti, Papadopoulos Y., Démocratie directe, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2001, pp. 188-194    

    Paoletti Marion. Papadopoulos Y., Démocratie directe. In: Politix, vol. 14, n°55, Troisième trimestre 2001. Analyses politiques allemandes, sous la direction de Fabien Jobard et Pascale Laborier. pp. 188-194.

  • Marion Paoletti, « Genre et Justice : perspectives croisées », le 06 septembre 2023  

    Journées d’étude organisées par l'Université de Bordeaux sous la direction de Maureen Bal, Doctorante en science politique, IRM - Ophélie Colomb, Docteure en histoire du droit, IRM - Raphaël Demias-Morisset, Doctorant en science politique, IRM et Rym Fassi-Fihri, Docteure en droit public, CERCCLE

    Marion Paoletti, « Localiser l’épreuve démocratique », le 14 novembre 2019  

    Colloque international du GIS Démocratie et Participation

    Marion Paoletti, « La révocation populaire des élu-e-s », le 16 octobre 2019  

    Organisé par la Mission de recherche Droit et Justice, la région Nouvelle-Aquitaine, le CERCCLE EA 7436 de l’Université de Bordeaux, le CURAPP-ESS UMR 7319 de l’Université de Picardie Jules Verne et le CNRS

    Marion Paoletti, « Les élu·e·s aiment-ils la démocratie ? », le 15 novembre 2018 

    Marion Paoletti, « La fin du cumul des mandats en France ? », le 09 février 2018  

    Journée d'études du Laboratoire Biens, Normes, Contrats

    Marion Paoletti, « Cinquièmes journées doctorales sur la participation du public et la démocratie participative », le 12 janvier 2018  

    Organisé par le GIS Participation du public, décision, démocratie participative. Ces journées vont permettre à l'ensemble des doctorants de se rencontrer, d'exposer leurs travaux, de confronter leurs hypothèses, leurs méthodes et leurs résultats

    Marion Paoletti, « Temporalité(s) politique(s) », le 30 novembre 2017  

    Organisé par JB. Devaux, doctorant de science politique, Triangle, G. Marrel, Maître de conférences de science politique, UAPV-LBNC-CHERPA, R. Payre, PR de science politique, Sciences Po Lyon - Triangle

    Marion Paoletti, « Démocratie locale, décentralisation et gouvernance multi-niveaux », le 03 juillet 2017  

    Organisée par Sciences Po Rennes, avec le labo Arènes/CRAPE (UMR6051), l’Institut de la Gouvernance territoriale et décentralisation et la revue Pouvoirs locaux, l’Assoc° Française de Science Politique et l’Assoc° Internationale de Science Politique

    Marion Paoletti, Magali Della Sudda, Frédéric Neyrat, Fanny Bugnon, Clément Arambourou [et alii], « Le genre à la bordelaise : genre, sexualité et égalité femmes/hommes dans la campagne municipale bordelaise de mars 2014 », Congrès des études de genre, Lyon, le 03 septembre 2014 

    Marion Paoletti, « Le tournant délibératif. Bilan, critiques, perspectives », le 16 juin 2011  

    Colloque organisé par le CEE, le CESPRA, le CESSP, le CRESPPA, le LabTop, Sophiapol, avec le soutien du GIS Participation et de l'AFSP.

  • Marion Paoletti, Marion Paoletti 

    Marion Paoletti, L’abaissement du droit de vote à 16 ans: un moyen d'intéresser la jeunesse à la vie politique? 

    Marion Paoletti, L’âge de voter. Dépasser le droit de vote à 18 ans ? – AV-DDV18 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Marina Bousquet, Intervenir militairement au nom des femmes , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Adrien Schu  

    Partant du principe que l'articulation entre études de genre et études de sécurité est nécessaire à la compréhension des conflits, cette recherche a pour objectif d'étudier le rapport à "la cause des femmes" dans le cadre des interventions militaires menées par les puissances occidentales depuis 2001, tout en identifiant dans quelles meures cette évocation et ses modalités façonnent l'entrée dans les conflits. En effet, penser la manière dont la cause des femmes a pu être politisée lors de ces interventions permet de comprendre les mécanismes de légitimation de celles-ci. S'appuyant sur les études sur le sujet menées pour le contexte américain, fondée sur la collecte de données inédites pour le cas français, la perspective comparative cherche à identifier les mécanismes d'utilisation de la rhétorique des droits des femmes dans les différents terrains d'intervention et ses conséquences.

    Francilien Bien Aime, Une politique de décentralisation empêchée en Haïti : analyse des résistances et conflits entre l'État et les collectivités locales, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux, membres du jury : Bénédique Paul (Rapp.), Thomas Frinault (Rapp.), Éric Dubesset et Christine Chivallon  

    Cette thèse propose d’étudier la décentralisation en Haïti, formellement inscrite comme modèle de gouvernance dans la Constitution post duvaliérienne de 1987. Cependant, au regard de la réalité observée au cours de cette thèse et compte tenu de l’analyse réalisée à partir des sources écrites diverses et d’un matériau d’enquête composé d’entretiens semi-directifs, la décentralisation n’est pas mise en œuvre en Haïti. De ce fait, cette recherche doctorale s’intéresse particulièrement à la problématique d’appropriation et du blocage du modèle de décentralisation en Haïti. En d’autres termes, l’intérêt est d’étudier la non-mise en œuvre de la décentralisation elle-même. Pour ce faire, ce travail de recherche met en perspective les rapports mitigés, tant verticaux qu’horizontaux, entre l’État haïtien et les collectivités locales, entre celles-ci et les autres acteurs concernés et intervenant dans le processus de décentralisation. Pour mieux appréhender l’inopérationnalisation de la décentralisation, ce travail cherche à analyser les fondements, à l’aune de l’histoire de l’État haïtien en mettant en perspective, des considérations contemporaines, les raisons du blocage de ce chantier. Pour cela, nous proposons de répondre à trois questions principales. Tout d’abord, qu’est-ce qui explique l’empêchement ou le blocage de la décentralisation en Haïti, malgré les affirmations décentralisatrices de la Constitution de 1987 ? Ensuite, cet empêchement est-il dû à des raisons financières, économiques, politiques, culturelles, historiques ou toutes en ensemble ? Finalement, dans un rapport socio-politique, pouvons-nous imputer le blocage de la décentralisation aux acteurs locaux et nationaux haïtiens uniquement ou, faut-il, au contraire, analyser cette problématique tout en tenant compte des responsabilités des acteurs internationaux intervenant en Haïti dans l’échec de ce processus ? Pour répondre à ces questions, nous défendons deux hypothèses principales. D’une part, l’accaparement des ressources et la concentration de pouvoir par l’État haïtien aux dépens des collectivités locales dans le cadre de la décentralisation, sont dus à une longue tradition historique. D’autre part, le blocage de la décentralisation dérive de la captation et domination Thèse de doctorat en Science politique * Francilien BIEN AIME * 2022 3 historiques de l’État et l’exclusion des masses paysannes et urbaines par les élites dominantes, créant ainsi des conflits entre les acteurs de tous les niveaux du système décentralisé haïtien. En conclusion, nous montrons qu’au-delà des considérations politiques économiques, financières et culturelles, la structuration historique de l’État haïtien et les comportements des élites dominantes ont toujours été défavorables au partage de pouvoir et de la richesse avec des entités décentralisées qui leurs sont concurrentes, autonomes et ou indépendantes, raisons pour lesquelles l’État semble être contre la décentralisation.

    Colette Beaurain, GOUVERNANCE DES DEMANDEURS D'ASILE LGBTIQ+ ET PARCOURS DE MIGRATION AU TITRE DE LA SEXUALITE ET/OU DE L'IDENTITE DE GENRE, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Viviane Albenga  

    La thèse étudie les différentes institutions et associations qui sont impliquées dans le parcours des demandes d'asile des LGBTIQ+ ainsi que la politique de l'UE à leur égard.La thèse recueille et analyse les récits de vie des DA LGBTIQ+ compte tenu de leur évolution dans le cadre de la préparation au grand oral avec l'OFpra et à à l'audience en CNDA. S'iels obtiennent le statut de réfugié, nous suivrons leur parcours d'intégration dans la société française et, notamment la communauté LGBTIQ+, si possible.

    Alexandra Struk Kachani, La construction des politiques de l'autisme : concurrence des acteurs et arbitrage de l'Etat, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux sous la direction de Robert Lafore, membres du jury : Pierre-Yves Baudot (Rapp.), Ghislain Magerotte (Rapp.), Thierry Berthet et Brigitte Chamak  

    Cette thèse interroge les processus de construction de la réalité́ à l’oeuvre lors de l’émergence duproblème politique de l’autisme. Un mécanisme largement bottom-up s’est imposé, sousl’impulsion déterminante de « coalitions de causes » (notamment celle des associations deparents) qui ont opéré un véritable travail de capacitation et d’expertisation pour s’approprier destravaux de recherche, contester la légitimité du pouvoir médical, revendiquer des droits auprès despouvoirs publics en utilisant différentes armes, médiatiques, et judiciaires principalement.Expliquer pourquoi l’autisme est devenu un problème politique au milieu des années 1990 jusqu’àêtre reconnu « grande cause nationale » en 2012 suppose d’analyser, sur un temps long, lesprocessus qui changent le statut de l’autisme (d’un problème familial d’abord, social ensuite,politique enfin) et en définissent les traitements publics possibles.

    Victor Marneur, Rapports sociaux de sexe et pouvoir municipal dans les espaces ruraux : le cas des ₀ petites ε communes de Gironde au tournant des réformes paritaires, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux en co-direction avec Magali Della Sudda, membres du jury : Christian Le Bart (Rapp.), Delphine Dulong (Rapp.), Nicolas Renahy  

    La parité s’est enrichie d’une consolidation en 2013, avec l’abaissement du seuil pour son application aux communes de plus de 1000 habitants. L’étude de la sélection et des carrières des élu-e-s ruraux-ales des années 1970 à 2015, à partir du cas girondin, permet de saisir la manière dont l’espace des activités politiques est investi par les hommes et par les femmes et le rôle qu’y joue la nouvelle contrainte paritaire. À l’aide d’une méthodologie reposant à la fois sur des techniques qualitatives et quantitatives, cette thèse s’efforce de relier les transformations constatées dans la sélection du personnel politique des « petites » communes aux mutations des mondes ruraux contemporains. Elle se veut tout autant une contribution à la sociologie politique des espaces ruraux qu’à la sociologie du genre en politique.

    Clément Arambourou, Les masculinités du métier politique : contribution à l'étude des logiques de production du genre en politique au temps de la parité, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux, membres du jury : Antoine Roger, Catherine Achin, Christian Le Bart et Margaret Maruani  

    Ce travail de thèse sur les masculinités du métier politique au temps de la paritéentend répondre à la question de la convertibilité des propriétés masculines en capitalpolitique, question d'autant plus intéressante à poser que ces masculinités sontproduites dans un contexte marqué par les critiques des manières masculinesd'endosser les rôles de représentant. Ces masculinités sont diverses. Leursproductions et leurs usages dépendent des propriétés sociales, politiques et sexuellesde ceux qui les incarnent. Surtout, ces identités masculines peuvent faire l'objet d'uneadaptation aux critères de légitimité liés à l'émergence d'un second individualisme –pourtant symboliquement associé au féminin. Elles contribuent alors à la légitimationdu personnel politique en général et des établis du champ politique en particulier. Danssa variante conservatrice-progressiste, le registre de la masculinité participe encore àla légitimation des ordres politique, social et sexuel dans leur ensemble ; il s'agit donclà d'une masculinité hégémonique au sens fort du terme.

    Joëlle Sylvie Palmieri, Genre et société numérique colonialitaire , thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 en co-direction avec Michel Cahen  

    Partant de la volonté de nous libérer de définitions techniques, technicistes ou produites dans la sociologiede l’appropriation sociale des usages des TIC afin de qualifier les usages de l’Internet par des organisations defemmes ou féministes en Afrique, nous avons privilégié dans cette thèse les travaux théoriques portant sur lepatriarcat et sur la colonialité du pouvoir (ensemble des relations sociales caractérisées par la subalternité –hiérarchisation entre dominants et dominés – produite par l’expansion du capitalisme). Ce parti pris nous apermis de poser un cadre d’analyse opératoire ne plaquant pas des analyses théoriques occidentales, sudaméricainesou asiatiques sur l’Afrique. Il a facilité la façon dont nous avons problématisé la relation entredomination masculine et domination liée à la colonialité de pouvoir, que nous avons nommée colonialitaire,dans un contexte de mondialisation et d’hypermodernité. Les manifestations différenciées de cette relation enAfrique du Sud et au Sénégal nous ont aidé à circonscrire le terrain et le contexte à partir desquels lesorganisations de femmes et féministes locales utilisent ou non l’Internet. La confrontation de leursreprésentations avec le cadre conceptuel est devenue informative et s’est avérée indispensable afin de qualifier lapolitisation de leurs usages. Il nous est ainsi apparu que l’Internet cristallise parmi les technologies del’information et de la communication un moyen par lequel la « société de l’information » est le produit comme laproduction d’une mondialisation hypermoderne où la colonialité du pouvoir et le patriarcat, en tant quesystèmes, s’exercent conjointement. Cette conjonction s’exprime par les biais théorique autant qu’empirique.Notamment nous avons observé que l’épistémologie utilisée dans ce cadre renoue avec des constructionstraditionnalistes, nationalistes, paternalistes et masculinistes des savoirs en écho à ce que permet cet outil :l’accélération de l’appropriation du corps des femmes, la surenchère rhétorique et politique des dominants,l’institutionnalisation des concepts, l’occidentalisation des pensées, les privatisations en tous secteurs, lesconcurrences croisées de l’Occident, l’Extrême et le Moyen-Orient sur les terrains tant économique, politiqueque socioculturel, religieux. Il est alors apparu que les inégalités de genre s’aggravent en même temps que lesidentités sexuelles à tous les niveaux (État, institutions, population) deviennent souterraines et que les rapportsdifférenciés de « race » et de classe se creusent. Fort de ce constat, nos analyses nous ont mené à réaliser que lesfemmes de « la base » se retrouvent en situation d’accentuer la prise en charge immédiate de la gestion del’urgence (augmentation de la pauvreté, des violences, diminution de l’accès aux ressources, à la santé, àl’éducation…), parfois d’accepter leur subalternité tout en la négociant auprès des dominants. Aussi, peu à peu,

    Joëlle Sylvie Palmieri, Genre et société numérique colonialitaire, thèse soutenue en 2011 en co-direction avec Michel Cahen, membres du jury : Annie Chéneau-Loquay (Rapp.), Olivier Sagna (Rapp.), Dominique Payette    

    Partant de la volonté de nous libérer de définitions techniques, technicistes ou produites dans la sociologiede l’appropriation sociale des usages des TIC afin de qualifier les usages de l’Internet par des organisations defemmes ou féministes en Afrique, nous avons privilégié dans cette thèse les travaux théoriques portant sur lepatriarcat et sur la colonialité du pouvoir (ensemble des relations sociales caractérisées par la subalternité –hiérarchisation entre dominants et dominés – produite par l’expansion du capitalisme). Ce parti pris nous apermis de poser un cadre d’analyse opératoire ne plaquant pas des analyses théoriques occidentales, sudaméricainesou asiatiques sur l’Afrique. Il a facilité la façon dont nous avons problématisé la relation entredomination masculine et domination liée à la colonialité de pouvoir, que nous avons nommée colonialitaire,dans un contexte de mondialisation et d’hypermodernité. Les manifestations différenciées de cette relation enAfrique du Sud et au Sénégal nous ont aidé à circonscrire le terrain et le contexte à partir desquels lesorganisations de femmes et féministes locales utilisent ou non l’Internet. La confrontation de leursreprésentations avec le cadre conceptuel est devenue informative et s’est avérée indispensable afin de qualifier lapolitisation de leurs usages. Il nous est ainsi apparu que l’Internet cristallise parmi les technologies del’information et de la communication un moyen par lequel la « société de l’information » est le produit comme laproduction d’une mondialisation hypermoderne où la colonialité du pouvoir et le patriarcat, en tant quesystèmes, s’exercent conjointement. Cette conjonction s’exprime par les biais théorique autant qu’empirique.Notamment nous avons observé que l’épistémologie utilisée dans ce cadre renoue avec des constructionstraditionnalistes, nationalistes, paternalistes et masculinistes des savoirs en écho à ce que permet cet outil :l’accélération de l’appropriation du corps des femmes, la surenchère rhétorique et politique des dominants,l’institutionnalisation des concepts, l’occidentalisation des pensées, les privatisations en tous secteurs, lesconcurrences croisées de l’Occident, l’Extrême et le Moyen-Orient sur les terrains tant économique, politiqueque socioculturel, religieux. Il est alors apparu que les inégalités de genre s’aggravent en même temps que lesidentités sexuelles à tous les niveaux (État, institutions, population) deviennent souterraines et que les rapportsdifférenciés de « race » et de classe se creusent. Fort de ce constat, nos analyses nous ont mené à réaliser que lesfemmes de « la base » se retrouvent en situation d’accentuer la prise en charge immédiate de la gestion del’urgence (augmentation de la pauvreté, des violences, diminution de l’accès aux ressources, à la santé, àl’éducation…), parfois d’accepter leur subalternité tout en la négociant auprès des dominants. Aussi, peu à peu,

    Clémence Labrouche, La condition élective régionale et la parité , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de Claude Sorbets  

    L'étude considère le processus d'application de la parité au prisme des rapports sociaux de genre et à l'aune de l'actualisation des rôles des conseille-e-s régionaux/ales. Avant la parité, la Région se caractérise par son respect des principes d'équilibre et ses règles stables en terme d'entrée. En 2004, en Aquitaine comme en Poitou-Charentes, on assiste à un changement dans les logiques sociales et politiques de recrutement avec une éligibilité partisano-sexuée. Moins qu'un problème de sous représentation des femmes, c'est un usage stratégique de la parité qui peut être observé. Les leaderships se renforcent au détriment des sortantes et au profit de candidates "société civile". En phase de séduction de l'électorat, la proximité devient un impératif commun aux candidat-e-s. En vue de l'installation dans les rôles, on assiste cependant - en interne - à une mise en concurrence de ces registres de proximité (tour à tour proximités domestique et civique) de la part des candidates "société civile", des leaders et suiveurs. Après l'élection, et malgré le changement mécanique des assemblées, l'attribution des responsabilités conduit à un rétablissement de l'ordre des sexes. La promotion des candidates "société civile" s'inscrit quasi exclusivement dans le cadre d'une reconfiguration des leaderships régionaux. Dès lors la routinisation des rôles correspond d'un point de vue interactionniste à une pragmatique de l'action dans une logique de renforcement ou d'affaiblissement de l'Autre. Finalement, l'installation dans le rôle tient d'une part à leur capacité à se placer sous la protection d'un leader et d'autre part à leur capacité à faire des "arrangements secondaires".

  • Sarah Perrin, Les mondes cachés de la drogue. L'invisibilité des femmes insérées socialement, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux sous la direction de Emmanuel Langlois et Karine Bertrand, membres du jury : Michel Kokoreff (Rapp.), Laurence Simmat-Durand (Rapp.), Jean-Michel Delile  

    Les recherches scientifiques se sont essentiellement focalisées sur des usagers et vendeurs de drogues masculins et précaires. Les structures sociosanitaires dédiées aux consommateurs de substances psychoactives en France comme au Canada prennent en charge une majorité d’hommes en situation de grande marginalité. Les policiers qui répriment les ventes, possessions et usages sont concentrés sur une population masculine, racisée et précaire qui vit dans des zones urbaines ségréguées. Malgré la féminisation des consommations de drogues en cours depuis les années 1990 et en dépit du fait qu’une grande partie des usagers travaillent, étudient et aient un logement fixe, les femmes insérées socialement sont doublement invisibles dans les mondes de la drogue, du fait de leur genre et de leur statut social. Cette thèse analyse la manière dont des femmes insérées socialement agissent dans des mondes de la drogue (incluant les usages et reventes, les structures sociosanitaires, les dispositifs répressifs et les politiques publiques) formatés par et pour des hommes, à Bordeaux et à Montréal. L’objectif est de comprendre de manière intersectionnelle, interactionnelle et relationnelle l’influence du genre et de l’insertion sociale sur les trajectoires d’usagères-revendeuses, la comparaison franco-québécoise permettant de proposer des hypothèses explicatives et d’éviter les écueils universalistes et particularistes. Les résultats présentés se basent sur 108 entretiens réalisés avec des usagères-revendeuses et usagers-revendeurs insérés socialement ayant entre 20 et 35 ans, des professionnels sociosanitaires, des policiers et des acteurs et experts des politiques publiques liées aux drogues. La première partie de cette thèse porte sur les trajectoires des femmes insérées socialement dans le milieu des usages et reventes de drogues. Le genre comme l’insertion sociale produisent des vulnérabilités spécifiques, elles-mêmes génératrices de capacités d’agir et de résistances. Les femmes sont décrédibilisées et sexualisées, fréquemment victimes de tentatives d’escroquerie et de harcèlement sexuel, mais elles peuvent retourner le stigmate dont elles font l’objet pour en retirer des avantages et de l’empowerment. Les usagers insérés courent sans cesse le risque de voir leurs pratiques déviantes nuire à leurs études, leurs emplois ou leurs relations avec leurs familles, mais cette double vie les incite aussi à gérer leurs consommations et leur procure un sentiment de liberté et d’épanouissement. La deuxième partie aborde les liens entre genre, insertion sociale et prise en charge sociosanitaire des consommations de drogues. En décrivant la manière dont l’usage de drogues est devenu un problème de santé publique via l’épidémie du VIH, cette partie analyse le ciblage genré et social des structures de réduction des risques et des méfaits à Bordeaux et Montréal et les raisons qui poussent les usagères et usagers insérés socialement à ne pas consulter. La troisième partie s’intéresse à la répression des drogues, et à l’exclusion des femmes blanches et insérées dans la définition du problème de sécurité publique des drogues. Cette dernière partie met en lien les facteurs individuels et structurels qui orientent les activités policière et judiciaire, et la manière dont les usagères-revendeuses et usagers-revendeurs se réapproprient stratégiquement les critères des profilages pour limiter les risques répressifs, notamment à travers des performances de genre. In fine, cette thèse permet de conclure que même au sein de mondes sociaux déviants, les normes de genre sont ébranlées, remises en question et instrumentalisées.

  • Pierre Camus, La formation des élus locaux en France (1880-2020) : les conditions d'une institutionnalisation instable, thèse soutenue en 2021 à Nantes sous la direction de Rémy Le Saout, membres du jury : Didier Demazière (Rapp.), Antoine Vion, Anne Mévellec et Sébastien Ségas  

    La formation des élus est un droit paradoxal. Son importance démocratique pour faciliter l’accès et l’exercice des mandats fait aujourd’hui consensus. Pourtant son usage reste très minoritaire chez les élus en fonction. Pour comprendre ce désajustement entre rhétorique et pratique, une étude de son institutionnalisation est nécessaire. En revenant à la fois sur les conditions qui permettent sa genèse et sa reconnaissance législative, sa régulation par l’État ainsi que les usages des élus locaux, l’objectif sera de montrer que la formation des élus reste une pratique marginale dans les parcours électif moins par le désintérêt des élus locaux que par l’instabilité qui la caractérise. Malgré qu’elle soit un droit attaché à l’exercice des mandats, la formation des élus locaux est une institution instable dont la forme varie suivant les périodes.

    Joëlle Kabile, Masculinités martiniquaises : Une approche relationnelle, thèse soutenue en 2021 à Antilles sous la direction de Justin Daniel et Stéphanie Mulot, membres du jury : Francis Dupuis-Déri (Rapp.), Diane Lamoureux, Sylvain Ferez et Ary Gordien  

    Cette recherche doctorale qualitative (ANRS/CNRS/LC2S umr 8053) a pour but de mettre à jour les mécanismes de socialisation à l’œuvre dans la construction des masculinités dans les sociétés antillaises et plus spécifiquement en Martinique, ancienne colonie française et collectivité d’outre-mer. Ainsi, elle tente de démontrer qu’au centre des masculinités martiniquaises, se situe une conception singulière de la responsabilité, essentiellement centrée sur soi, et peu ouverte sur les autres. Cette conception de la responsabilité s’articule à une difficulté à saisir et exprimer l’intime, notamment dans des espaces relationnels cadenassés par ce que nous proposons d’appeler « l’ordre public des apparences masculines ». Cette situation produit alors des masculinités sous tension.Une telle tension se traduit par une lutte pour la reconnaissance, au sein de « hiérarchies de crédibilité masculine », au moyen de stratégies de valorisation de soi, de refus de la dévalorisation et du mépris, et de distinction constante avec les autres. Elle se traduit aussi par le recours à la violence contre soi ou contre les autres. Cependant, une fois obtenue, la reconnaissance de sa propre valeur (par soi -même, par les autres) facilite alors la relation à l’autre. Ces mécanismes se vérifient dans le champ de la sexualité, mais celui-ci se distingue également par des conceptions sexuées de la liberté impliquant une diversité des étiquettes relationnelles, propices à la prise de risques sexuels, et une réification de l’autre et de soi, finalement coûteuses pour tous. La quête d’une vulnérabilité qui pourrait s’exprimer, néanmoins, affleure constamment, faisant véritablement des relations à soi et à l’autre le cœur des masculinités rencontrées.

    Jonathan Bocquet, Les tendances oligarchiques d'un champ politique local à l'épreuve de l'impératif participatif : le cas du Grand Lyon, thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Nathalie Dompnier, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Guillaume Gourgues    

    Sur la base d’observations et d’entretiens, l’auteur vise à comprendre, à partir d’une étude comparée des partis politiques sur l’agglomération lyonnaise, les logiques d’émergence, de promotion et de réalisation de la démocratie participative ainsi que ses effets sur les acteurs du champ politique. Cette monographie du système partisan lyonnais, se concentre essentiellement sur le Parti socialiste (PS), l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP, devenu LR pour Les Républicains) et Europe Ecologie Les Verts (EELV).L’enquête a pour objectif d’articuler les stratégies individuelles d’acteurs, les cultures partisanes et les mécanismes d’interdépendance du champ. Elle traite de l’organisation partisane en croisant ces trois niveaux : les acteurs qui la composent (et leurs stratégies), les valeurs qui les modèlent et la configuration sociopolitique dans laquelle ils évoluent. Enfin, l’étude porte sur la mise en œuvre dans l’action publique de l’ambition participative par les acteurs précités.La thèse est divisée en trois parties. La première est consacrée à l’ensemble des facteurs structurels, culturels et conjoncturels qui façonnent le champ politique et le comportement des acteurs qui y prennent part. Elle s’intéresse aux mécanismes de l’oligarchie partisane mais aussi au poids des cultures partisanes et des valeurs dans le rapport qu’entretiennent les partis à la question démocratique. Elle permet un retour sur les conditions de réception et de production de l’impératif participatif par les acteurs politiques notamment face aux irruptions mouvementistes. Un chapitre est dédié à l’analyse des enjeux circonstanciés liés à l’avènement de la métropole sur le territoire de l’enquête. La seconde partie se focalise sur le renouvellement des pratiques partisanes et ses effets à l’échelle locale en observant le fonctionnement interne des partis, l’avènement des primaires et l’évolution de l’activité et de la fonction militante en leur sein. Enfin la troisième partie se consacre à la mise en œuvre de l’impératif participatif dans les politiques publiques locales et à la diffusion de cet impératif dans les collectivités. L’auteur tente d’expliquer les facteurs explicatifs de promotion ou de résistance par les élus de la raison participative dans l’action publique locale.L'horizon scientifique de cette monographie est une réflexion plus large sur les systèmes partisans et l’évolution de la démocratie locale entre représentation et participation. En étudiant la manière dont les acteurs de la représentation s’approprient le discours et les démarches participatives ou leur résistent, ce travail met en lumière la faculté de réappropriation par le champ politique des entreprises de subversion du champ. Il donne à voir les mécanismes par lesquels les tendances oligarchiques se perpétuent ainsi que les ressources mobilisées dans la compétition politique

    Ségolène Charles, L’élu, le citoyen et le praticien , thèse soutenue en 2020 à Paris HESAM sous la direction de Jodelle Zetlaoui et Loïc Blondiaux  

    Dans un contexte national de transfert des compétences à l’échelon intercommunal, de diminution de leurs ressources et d'affaiblissement de leurs prérogatives réglementaires, les élus locaux de petites villes et leurs services techniques sont confrontés à des enjeux qui dépassent bien souvent leurs compétences et les moyens dont ils disposent. Or, la mise en œuvre d'un projet urbain participatif suppose d’opérer un changement de paradigme vis-à-vis des cultures politiques et professionnelles dont ils ont hérité. Elle rend manifestement nécessaire de repenser leurs rôles et leurs modalités d'intervention.À partir de l'expérience d’une agence d’architecture et d’urbanisme, cette thèse analyse la place et les modalités d'action de l’élu comme « Maître d’Ouvrage occasionnel » dans le cadre de projets urbains organisés avec des ambitions participatives importantes et inhabituelles pour la collectivité. Basée sur trois études de cas, elle décrit et interprète les difficultés conjointement rencontrées par la petite ville et la structure qui l'accompagne. En s’appuyant sur une démarche de « participation observante » et sur la Théorie de la Régulation Sociale, cette recherche examine les conflits et négociations au sein du système d’acteurs du projet urbain dans lequel gravite l’élu local.

    Ségolène Charles, L'élu, le citoyen et le praticien, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Jodelle Zetlaoui et Loïc Blondiaux, membres du jury : Antoine Brès (Rapp.), Christophe Demazière et Maïwenn Prigent    

    Dans un contexte national de transfert des compétences à l’échelon intercommunal, de diminution de leurs ressources et d'affaiblissement de leurs prérogatives réglementaires, les élus locaux de petites villes et leurs services techniques sont confrontés à des enjeux qui dépassent bien souvent leurs compétences et les moyens dont ils disposent. Or, la mise en œuvre d'un projet urbain participatif suppose d’opérer un changement de paradigme vis-à-vis des cultures politiques et professionnelles dont ils ont hérité. Elle rend manifestement nécessaire de repenser leurs rôles et leurs modalités d'intervention.À partir de l'expérience d’une agence d’architecture et d’urbanisme, cette thèse analyse la place et les modalités d'action de l’élu comme « Maître d’Ouvrage occasionnel » dans le cadre de projets urbains organisés avec des ambitions participatives importantes et inhabituelles pour la collectivité. Basée sur trois études de cas, elle décrit et interprète les difficultés conjointement rencontrées par la petite ville et la structure qui l'accompagne. En s’appuyant sur une démarche de « participation observante » et sur la Théorie de la Régulation Sociale, cette recherche examine les conflits et négociations au sein du système d’acteurs du projet urbain dans lequel gravite l’élu local.

    Evangelina San Martin, La dimension spatiale de la violence conjugale, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux 3 sous la direction de Yves Raibaud, membres du jury : Sophie Louargant (Rapp.), Marylène Lieber  

    En adoptant un regard « méso » centré sur les rapports sociaux au sein des espaces publics, la géographie du genre montre que les actes sexistes qui y ont lieu à l’encontre des femmes fonctionnent comme une régulation spatiale. Tout en s’inscrivant dans ce courant de la géographie, cette thèse adopte un regard « micro » centré sur les rapports conjugaux. Elle s’intéresse aux effets de pouvoir provoqués par la violence conjugale sur les manières d’habiter les espaces par les partenaires féminines. En prenant appui sur l’épistémologie du « standpoint » et sur une démarche ethnographique, nous avons construit un dispositif de recherche. Celui-ci a permis la constitution d’un matériau composé par des observations participantes effectuées au sein d’une association spécialisée dans l’accueil et l’accompagnement de femmes victimes de violence, des entretiens semi-directifs, des groupes de parole, des ateliers de cartographie auprès de femmes ayant vécu la violence conjugale et des entretiens auprès de professionnel·les. L’analyse de ce matériau nous montre que la violence conjugale circule et inscrit, dans l’ensemble des espaces, la logique de la domesticité selon laquelle les partenaires féminines seraient assignées à la sphère domestique et cantonnées à un rôle traditionnel. De plus, cette violence réduit les lieux susceptibles d’être fréquentés, ce qui diminue les possibilités de s’engager dans le jeu social et, en conséquence, participe d’une perte des habiletés spatiales et d’une déprise spatiale des partenaires féminines. Il se produit ainsi un appauvrissement de la mixité au bénéfice de la masculinisation des espaces privés et publics et d’une féminisation des espaces domestiques. Au-delà des politiques publiques existantes en matière de lutte contre la violence conjugale et de l’accompagnement social effectué pour soutenir la reprise spatiale des femmes après la séparation, cette thèse interroge la manière dont l’aménagement des espaces peut contribuer à prévenir et à lutter contre ce phénomène. Elle souligne la pertinence de tisser des continuités spatiales entre la sphère privée et la sphère publique, et de minimiser les ruptures afin de favoriser la coprésence et l’interconnaissance entre les habitant·es et prévenir l’isolement social. Par ailleurs, la planification des espaces partagés à l’échelle du voisinage vient en appui d’une diversification des espaces fréquentés et d’un investissement des modalités de gouvernance collective à l’échelle proche du domicile. L’articulation de ces aspects participe d’une déspécialisation des rôles de genre et encourage une citoyenneté spatiale, condition nécessaire pour prévenir les violences faites aux femmes en général, et conjugales en particulier.

    Ingrid Orphise Litchangou Babambou, Comment devenir femme politique au Gabon : socialisation, conquête et conservation du pouvoir, thèse soutenue en 2018 à Paris 8 sous la direction de Claude Dargent, membres du jury : Joseph Tonda (Rapp.), Jane Freedman  

    La production scientifique sur les rapports des femmes à la politique est aussi importante que variée, comme en attestent les nombreuses recherches menées dans les différents champs disciplinaires qui se sont saisis de cette thématique (histoire, science politique, sociologie, psychanalyse….). Il n’existe cependant que très peu d’écrits sur lareprésentation politique des femmes africaines en ce qu’elles ont peut-être de spécifique dans leur capacité d’agir dans ce domaine. L’intérêt de cette recherche est donc de contribuer à l’avancement des connaissances en sociologie politique–s’agissant des femmes en général, des Africaines et notamment des Gabonaises en particulier–. À cet effet, cette thèse se propose d’explorer les mécanismes par lesquels les femmes accèdent aux fonctions électives dans un pays marqué par des pratiques et logiques socio-culturelles limitant leur accès aux sphères de décision. La construction socio culturelle du rapport au pouvoir des élues a été interrogée. Les capitaux personnels et professionnels, la culture sociale et politique, ont été tour à tour examinés afin de ressortir les éléments de l’identité de femme au Gabon et leur articulation avec les exigences de leur métier. L’analyse de genre, a permis de rendre compte de la dimension genrée des rapports sociaux de sexe, des phénomènes politiques, et des pratiques en œuvre non seulement dans les sociétés moderne et traditionnelle, mais aussi dans les institutions, tours à tours lieux de construction et d’expression des rapports de genre.

    Maud Navarre, Des carrières politiques sous contraintes de genre : le cas des élues en Bourgogne, thèse soutenue en 2013 à Dijon sous la direction de Jean-Pierre Sylvestre et Georges Ubbiali, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Nicky Le Feuvre, Roland Pfefferkorn et André Robert  

    Cette recherche a pour objectif d’analyser l’évolution des rapports de genre au cours de l’exercice des mandats électifs. Il s’agit d’appréhender l’action socialisante des fonctions d’élu à travers la notion de carrière politique genrée. Dans un premier temps, nous présentons les injonctions reposant sur les femmes et les hommes qui candidatent à différentes élections locales. Pendant cette période d’initiation aux rôles politiques, les femmes incarnent le renouvellement tandis que les hommes symbolisent l’expérience. Ces représentations et pratiques genrées varient néanmoins suivant les configurations électorales. La deuxième partie s’intéresse aux processus de sélection des élus selon le genre et à leurs conséquences quant à l’investissement dans les responsabilités électives. Enfin, dans la troisième partie, nous montrons que, pour faire carrière, les femmes doivent concilier habilement les pratiques perçues comme masculines et féminines en politique.

  • Soizic Brohan, « La femme politique paradoxale ». Étude comparative sur la représentation des femmes dans les assemblées politiques en Guadeloupe et en Jamaïque depuis 1944. : Étude comparative sur la représentation des femmes dans les assemblées politiques en Guadeloupe et en Jamaïque depuis 1944, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Christine Chivallon et Catherine Achin, membres du jury : Jessica Byron (Rapp.), Stéphanie Guyon  

    Les sociétés caribéennes de legs plantationnaire sont souvent associées à des sociétés « matrifocales » à tendance matriarcale où les femmes seraient détentrices d’un potentat féminin et les hommes dépossédés de leur autorité « naturelle ». Les femmes sont certes dotées d'une autorité féminine mais la « matrifocalité » ne nie pas des rapports de pouvoir inégaux entre les hommes et les femmes. Le champ politique en constitue un terrain d'expression privilégié. Le décalage paradoxal entre le pouvoir prêté aux femmes et leur position dans le système politique sert de point de départ à ce travail de thèse qui cherche à étudier les relations entre ordre social et représentation politique du point de vue du genre. Il analyse l'évolution de la représentation des femmes dans les assemblées politiques centrales en Guadeloupe (Conseil départemental et Conseil régional) et en Jamaïque (Chambre des représentants et Sénat) depuis 1944 au prisme des renégociations permanentes entre les contraintes structurelles des deux contextes politiques étudiés et les contraintes symboliques intériorisées par leurs acteur.rices.s porteur.se.s d'une histoire sociale particulière, ainsi que les modalités de professionnalisation politique des représentantes recouvrant une hétérogénéité de trajectoires personnelles, professionnelles et politiques. La méthode de recherche adoptée mobilise des sources archivistiques par le recueil de données de type statistique et monographique, donnant lieu à la réalisation d'une base de données sur les femmes siégeant dans les assemblées politiques et d'une typologie de leurs trajectoires, ainsi que la réalisation d’une série d'entretiens semi-directifs biographiques auprès de certaines d’entre elles afin d'approfondir l'analyse de leurs trajectoires. La perspective comparatiste entre la Guadeloupe et la Jamaïque souligne les spécificités de leurs systèmes de représentation politique en dépit de leurs similitudes socioculturelles.

    Tahereh Khazaei, De l’individualité familiale à l’identification composite : La compréhension de l'expérience de genre des migrant.e.s iranien.ne.s en France, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Éric Macé, membres du jury : Marie Ladier-Fouladi (Rapp.), Geneviève Zoïa (Rapp.), François Dubet et François de Singly  

    Cette thèse propose une analyse sociologique compréhensive du travail d’individuation et d’identification de genre des migrant.e.s iranien.ne.s en France et s’inscrit dans la question sociologique plus générale des formes d’adaptation des acteurs à un nouvel environnement social, moral et normatif. C’est particulièrement le cas entre la France et l’Iran en raison des contrastes concernant les identités et les rôles de genre et la sexualité. La thèse a pour objectif de répondre à deux questions. Comment ces personnes migrantes font-elles pour adapter leur travail d’identification de genre forgée en Iran aux nouvelles normes et aux nouveaux attendus propres à une société française, non plus imaginée depuis l’Iran, mais éprouvée socialement ? Symétriquement, quels sont ces attendus et ces normes de genre propres à la société française que doivent découvrir, comprendre et prendre en compte (d’une manière ou d’une autre) ces hommes et ces femmes venus d’Iran ? L’idée qui guide la recherche est que l’appareillage théorique classique (acculturation, intégration, socialisation) ne permet sans doute pas de rendre compte de la dimension composite d’une adaptation au nouvel environnement qui combine à la fois l’adoption de nouvelles normes et pratiques, la conservation de ce qui n’est pas flexible dans l’habitus et/ou les convictions religieuses et la syncrétisation d’une néo-ethnicité irano-française. L’enquête a été réalisée par entretiens et observation au sein des espaces domestiques auprès d’hommes et de femmes ayant été totalement socialisés au sein de la société postrévolutionnaire iranienne et qui, devenus migrants en France, doivent comprendre (en une « ethnologie inversée ») et s’adapter aux normes françaises de féminité par le vêtement, aux interactions entre les hommes et les femmes, et à une sexualité dissociée de la conjugalité, le tout dans un contexte fortement contraint par les stéréotypes négatifs envers les migrants du Sud et les musulmans. Ce travail d’individuation peut se résumer au final par l’articulation sous tension entre deux principales dimensions de leur expérience : une « individualité familiale » issue de leur socialisation en Iran et qui est partie-prenante d’une « identification composite » faite d’un travail continu et réflexif d’ajustement social et subjectif.

    Nicolas Ferran, La démocratie de proximité dans les exécutifs municipaux montpelliérains (1977-2011) : (Re)configurations clientélaires d'une offre municipale, thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Jean-Yves Dormagen et Quim Brugué, membres du jury : Gilles Pinson (Rapp.), Joan Subirats Humet (Rapp.), Jaume Magre Ferran et Guillaume Marrel  

    La question posée par cette thèse est de savoir dans quelle mesure les adjoints en charge de la démocratie de proximité peuvent être considérés comme des acteurs engagés dans un travail de notabilisation politique faisant de leur délégation des espaces de recrutement et de mobilisation de soutiens. En posant cette interrogation, nous souhaitons questionner les rôles de ces adjoints et les usages qu'ils font de leur délégation en lien avec les pratiques clientélaires de l'activité politique. C'est le projet de cette thèse qui vise à éclairer la transformation de l'économie des délégations dédiées à la démocratie de proximité, de leur fondement symbolique et matériel et de leurs usages en relation avec la transformation des configurations politico-administratives dans lesquelles évoluent les adjoints. Nous montrerons ainsi qu'un enjeu central de la prise de rôle des adjoints en charge de la démocratie de proximité réside dans leur capacité à mobiliser les ressources de leur délégation en biens de fidélisation politique, de satisfaction matérielle transmise sur la base d'échanges personnalisés. Aussi, loin des objectifs normatifs affichés par les promoteurs de la participation citoyenne, cette offre municipale fait l'objet d'usages clientélaires. De ce point du vue, la réactivation de l'offre participative observée dans le gouvernement municipal d'Hélène Mandroux traduit une tentative de reconfiguration des échanges clientélaires institutionnalisés depuis plus de trente ans et portés par des coalitions d'acteurs dans lesquelles adjoints et représentants associatifs partagent des intérêts autrement plus déterminants que des principes moraux ou idéologiques.