Daniel Bourmaud

Professeur
Science politique.
Faculté de droit et science politique
Institut de recherche Montesquieu
Centre Montesquieu de Recherches Politiques
  • THESE

    Le système politique du Kenya : centre et périphérie, soutenue en 1985 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean-François Médard

  • Daniel Bourmaud, Philippe Claret (dir.), Maurice Duverger: l’héritage résistant d’un mal-aimé, Éditions Classiques Garnier Numérique, 2021, Classiques Garnier en ligne ( Rencontres ) ( Science politique ), 556 p. 

    Daniel Bourmaud, Nicolas Monceau (dir.), Rising powers, institutions and elites: Brazil, China, Russia, Turkey, Presses universitaires de Bordeaux, 2018, Science politique, 202 p. 

    Daniel Bourmaud (dir.), Libéralismes d'hier, libéralismes d'aujourd'hui, Presses universitaires de Bordeaux, 2015, Sciences politiques, 214 p. 

    Daniel Bourmaud, Marcel Morabito, Histoire constitutionnelle et politique de la France: 1789-1958, 5e éd., Montchrestien, 1998, Domat droit public, 495 p.   

    Daniel Bourmaud, La politique en Afrique, Montchrestien, 1997, Clefs ( Politique ), 160 p.   

    Daniel Bourmaud, Marcel Morabito, Histoire constitutionnelle et politique de la France, 1789-1958: 1789-1958, 2e éd., Montchrestien, 1996, Domat droit public, 457 p.     

    Daniel Bourmaud, Marcel Morabito, Histoire constitutionnelle et politique de la France: 1789-1958, 3e éd., Montchrestien, 1993, Domat droit public, 457 p.   

    Daniel Bourmaud, Marcel Morabito, Histoire constitutionnelle et politique de la France: 1789-1958, Montchrestien, 1991, Domat droit public   

    Daniel Bourmaud, Patrick Quantin (dir.), Les chemins de la démocratie, Karthala, 1991, 104 p. 

    Daniel Bourmaud, Histoire politique du Kenya: État et pouvoir local, Éditions Karthala et CREDU, 1988, Travaux et documents du CREPAO, 326 p.   

  • Daniel Bourmaud, « Le pouvoir au risque du sexe », 1995, pp. 145-152    

    Bourmaud Daniel. Le pouvoir au risque du sexe. In: Politique africaine, n°59, 1995. Le Bénin. pp. 145-152.

    Daniel Bourmaud, « Les élections au Kenya : victoire ou répit ? », 1993, pp. 141-146    

    Bourmaud Daniel. Les élections au Kenya : victoire ou répit ?. In: Politique africaine, n°49, 1993. L'Europe et l'Afrique : le maillon manquant. pp. 141-146.

    Daniel Bourmaud, « Kenya : démocratie et indépendance », 1992, pp. 135-140    

    Bourmaud Daniel. Kenya : démocratie et indépendance. In: Politique africaine, n°47, 1992. Le Mali : la transition. pp. 135-140.

    Daniel Bourmaud, Patrick Quantin, « Avant-propos », 1991, pp. 3-4    

    Bourmaud Daniel,Quantin Patrick. Avant-propos. In: Politique africaine, n°43, 1991. Les chemins de la démocratie. pp. 3-4.

    Daniel Bourmaud, Dominique Darbon, « La politique du pain : les mots et les choses (Kenya et Zimbabwe) », 1990, pp. 32-44    

    La politique alimentaire n’est pas cet ensemble de décisions techniques et objectivement rationnelles qu’on veut bien présenter parfois. Touchant aux fondements mêmes de l’autorité et de l’État, elle n’est qu’un enjeu contrôlé et modelé par les dirigeants politiques autour duquel s’affrontent tous les groupes sociaux aspirant au pouvoir.

    Daniel Bourmaud, « Kenya : Le retour des vieux démons », 1990, pp. 133-137    

    Bourmaud Daniel. Kenya : Le retour des vieux démons. In: Politique africaine, n°38, 1990. Le Niger : Chroniques d'un État. pp. 133-137.

    Daniel Bourmaud, « Les élections au Kenya : tous derrière et Moi devant », 1988, pp. 85-87    

    Bourmaud Daniel. Les élections au Kenya : tous derrière et Moi devant. In: Politique africaine, n°31, 1988. Le Congo, banlieue de Brazzaville. pp. 85-87.

    Daniel Bourmaud, « Élections et autoritarisme. La crise de la régulation politique au Kenya », 1985, pp. 206-235    

    Ni démocratique, ni dictatorial, le système politique kenyan appartient à la catégorie des régimes autoritaires. Le pluralisme dans la compétition électorale est limité par l'existence d'un parti unique, d'une administration très centralisée et d'une idéologie officielle évacuant tout débat. L'élection ne permet donc pas l'alternance mais assure la légitimité et la reproduction des élites en ravivant les clivages liés aux organisations sociales précoloniales. Fonctionnel dans une société essentiellement rurale, ce mécanisme s'avère beaucoup moins adapté à un milieu urbain en forte expansion comme en témoignent les élections de 1983 marquées par une baisse générale de la participation, particulièrement accentuée dans les villes (Nairobi, Mombasa). Les difficultés du mécanisme électoral à agir comme régulateur politique global risquent dès lors de renforcer les tendances autoritaires du régime.

  • Daniel Bourmaud, Wauthier (Claude) - Quatre présidents et l’Afrique : de Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand. - Paris, Le Seuil, 1995, Paris : Editions Karthala et PERSÉE : CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 163-164    

    Bourmaud Daniel. Wauthier (Claude) - Quatre présidents et l’Afrique : de Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand. - Paris, Le Seuil, 1995. In: Politique africaine, n°68, 1997. Politiques internationales dans la région des Grands Lacs. pp. 163-164.

    Daniel Bourmaud, Guichaoua (André), Goussault (Yves) - Sciences sociales et développement - Paris, Armand Colin, 1993, Paris : Editions Karthala et PERSÉE : CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 171-172    

    Bourmaud Daniel. Guichaoua (André), Goussault (Yves) - Sciences sociales et développement - Paris, Armand Colin, 1993. In: Politique africaine, n°57, 1995. L'Angola dans la guerre. pp. 171-172.

  • Daniel Bourmaud, « Duverger revisité : regards critiques sur l’œuvre scientifique », le 08 juin 2017  

    Organisé par l’Institut de Recherche Montesquieu (Université de Bordeaux), en partenariat avec Le Centre Maurice Hauriou (Université Paris Descartes) et la Maison des Sciences de l’Homme Aquitaine

    Daniel Bourmaud, « Les Départements français d’Amérique (DFA) au seuil du XXIe siècle », le 13 octobre 2016 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Badr Karkbi, Partis religieux et sécularisation , thèse soutenue en 2021 à Bordeaux, membres du jury : Philippe Portier (Rapp.), Enzo Pace (Rapp.), Frédérique Rueda, René Otayek et Asma Nouira  

    Renouant avec le comparatisme, cette thèse ambitionne de repenser l’articulation du religieux et du politique, à travers un objet classique de la science politique : les partis politiques. Les recherches sur les partis islamistes et les partis démocrates-chrétiens européens restent le plus souvent cloisonnées, donnant lieu à des études monolithiques. Afin de favoriser cette approche comparative, nous avons déplacé le curseur en Italie, sismographie de la transformation européenne, où la Démocratie chrétienne a peu attiré l'appétit des politologues, et ce, malgré sa longue domination (1945 – 1990). Partant, une analyse des trajectoires de l'islamisme tunisien et le parti démocrate-chrétien italien comble ce déficit et révèle les limites du nouveau projet islamiste. Cette « tectonique des plaques » est d'autant plus justifiée par la mutation inédite que connaît l'islam politique tunisien post-printemps après le Xe congrès d’Ennahdha. Rompant avec sa radicalité, le parti cherche à se spécialiser dans le domaine politique en amorçant un processus de sécularisation qui tend vers « la démocratie musulmane ». Examiner ce tournant à la lumière du référent démocrate-chrétien, c'est investir deux espaces méditerranéens et réinscrire la sécularisation au cœur de la politique comparée.

    Jihene Mastour, Le principe d'égalité hommes-femmes en République Tunisienne de Bourguiba à Ben Ali, thèse soutenue en 2019 à Bordeaux sous la direction de Frédérique Rueda, membres du jury : Hamadi Redissi (Rapp.), Wagdi Sabete Ghobrial  

    Les recherches menées dans cette étude se situent dans le cadre de l’analyse du volontarisme étatique dans l’accélération du processus d’égalité entre les femmes et les hommes. Notre postulat de départ est que l'émancipation de la femme en Tunisie émane d'une volonté politique impulsée depuis le haut par le pouvoir tunisien par le biais d’une réforme juridique. Nous défendons l’idée selon laquelle le rapport entre l’État et la question féminine en Tunisie demeure indissociable. La libération des Tunisiennes ayant été portée par le dirigisme étatique dans le cadre d’un régime de type autoritaire, il nous a semblé important de chercher à comprendre et à expliquer les paradoxes de ce projet autoritaire de modernisation ainsi que les dynamiques sociales et les tensions qui en résultent. Notre réflexion s’est constituée autour d’un deuxième axe, à savoir le rapport complexe qu’entretient le régime autoritaire tunisien avec la question féminine. Nous avons ainsi émis l’hypothèse que les raisons de l’engagement du régime dépassent la simple émancipation des femmes ou l’instauration d’une égalité entre les sexes pour s’inscrire dans une logique de contrôle, de répression, et dans un rapport clientéliste. Cette partie constitue une critique du féminisme d’État en Tunisie et de la manière avec laquelle il monopolise la question féminine. Nous en sommes venus à analyser la monopolisation de la cause féminine par le régime tunisien ainsi que les réactions et/ou les mobilisations des femmes et leur opposition à cette politique féministe autoritaire.

    Roman Volkov, La Russie de Vladimir Poutine : sociologie politique d'un Etat néopatrimonial, thèse soutenue en 2017 à Bordeaux, membres du jury : Jean-Robert Raviot (Rapp.), Christophe Roux (Rapp.), Olga Belova, Caroline Dufy et Dominique Colas  

    Quel est le modèle politique de la Russie de Vladimir Poutine ? Ce travail de thèse propose une analyse compréhensive du cas russe grâce au concept de néopatrimonialisme. En s’inspirant de la sociologie politique des élites, de la sociologie historique de l’Etat et de l’économie politique nous proposons de reconstruire les logiques d’actions des acteurs dans le cadre d’un système d’interaction dont l’Etat néopatrimonial est un idéaltype. Celui-ci tient à deux dimensions essentielles qui légitiment sa domination : l’autocratie institutionnalisée renvoie aux rouages politiques, tandis que le capitalisme de connivence illustre le rôle de l’entreprise néopatrimoniale et des réseaux politico-économiques dans la redistribution des ressources. Malgré sa stabilité, ce modèle produit des effets émergeants dont la « dépolitisation institutionnelle » qui rend impossible l’institutionnalisation du pluralisme politique tandis que la confusion des sphères politique et économique participe à l’émergence d’une classe dirigeante qui verrouille les espaces de renouvellement élitaire.

    Luigi Gatti, Idéologie et déconstruction de l'Etat , thèse soutenue en 2017 à Bordeaux, membres du jury : Michel Hastings (Rapp.), Hubert Peres (Rapp.), Tanasije Marinković et Philippe Claret  

    La littérature scientifique associe communément l’idéologie à la construction d’un groupe, d’une société, d’un régime. Ici, il s’agit d’expliquer comment une idéologie, projetant de bâtir une Yougoslavie communiste et indépendante, cause la chute du régime et la dislocation de la fédération yougoslave. Un examen minutieux de la doctrine ainsi que de la pratique politique issues de l’idéologie yougoslaviste met en exergue les contradictions à l’origine de l’échec yougoslave. Reconsidérer l’autonomie des acteurs politiques et de leurs idées offre de rendre pleinement intelligible l’impasse du modèle yougoslave.

    Rose Fazli Estabragh, L'Etat Taliban en Afghanistan 1996-2001, thèse soutenue en 2016 à Bordeaux, membres du jury : Thomas Lindemann (Rapp.), Sébastien-Yves Laurent et Hubert Peres  

    Cette thèse est destinée à appréhender le phénomène Taliban d'un autre point de vue, c'est-à-dire en tantqu'État, durant la période 1996-2001. À cet égard, nous avons utilisé la théorie d'Alain Touraine relative auxmouvements sociaux, distinguant trois grands principes caractérisant un mouvement social : l'identité, l'oppositionet la totalité, ces trois éléments étant interdépendants. Le premier chapitre de cette thèse est destiné à analysercomment les Talibans, en tant que sujet historique, ont été créés dans un contexte de guerre et d'opposition. Sontainsi successivement abordés la guerre avec l'Union soviétique, les Moudjahidins, les guerres civiles, les oppositionsrégionales et le clivage essentiel entre sunnites et chiites. Ensuite, il a été tenté de clarifier la façon dont le caractèretotalitaire de l'identité de l'Etat Taliban est renforcé par ses deux dimensions organisationnelles : l'islamisme et lepachtounisme, ce qui a conduit à confronter le régime des Talibans à la définition du modèle classique de régimetotalitaire concernant les institutions et la domination. La dernière partie aborde la question de la chute de l'EtatTaliban. La contradiction entre l'universalisme idéologique et l'existence des Talibans en tant qu'Etat a conduit àl'isolement sur la scène internationale. Les Talibans échouent par ailleurs à établir une domination intégrale enAfghanistan et se trouvent confrontés à une crise de légitimité interne ouvrant la voie à leur chute. En conclusion, ilest souligné la façon dont les Talibans ont mis en place une centralisation politique, en dépit de la profondeur desclivages tribaux et idéologiques. Pour atteindre leurs buts, ils se sont concentrés principalement sur trois éléments :l'islam fondamentaliste, la conscience nationale et tribale et l'honneur du guerrier. Finalement par le moyen de lathéorie de George Bataille, l'auteur de la présente thèse tente de préciser que les Talibans ont échoué à établir leuremprise totalitaire dans le climat hétérogène de la société afghane, malgré leurs efforts pour imposer les troiséléments d'homogénéisation susmentionnés.

    Alfred Ramadji, L'opposition partisane dans le systeme politique tchadien 1993 – 2011, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux, membres du jury : Michel Hastings (Rapp.), Hubert Peres (Rapp.), Slobodan Milacic et René Otayek  

    La recherche menée dans cette thèse se situe dans le cadre global de l’étude des partis politiques au Tchad. Mais, au-delà de l’expérience partisane, notre propos met en évidence la nature même de l’antagonisme partisan. Nous défendons l’idée que l’opposition mobilise et gère mal ses ressources politiques. D’une part, l’offre politique qu’elle propose est idéologiquement faible, peu claire et moins contrastée et, d’autre part, elle développe une stratégie inefficace et incohérente de gestion de ses ressources politiques. Un autre axe majeur de notre réflexion dans cette thèse, défend l’idée que les limites internes ne sauraient suffire à justifier l’impuissance et l’inefficacité de l’opposition. Le parti au pouvoir oeuvre, lui aussi, à affaiblir l’opposition pour ainsi conforter son hégémonie. En effet, dans la compétition politique avec le MPS, l’opposition subit une sorte d’échange inéquitable. De fait, le parti au pouvoir bénéficie d’un avantage comparatif dû à sa position, notamment dans la mainmise sur tout l’appareil d’État, et dans le contrôle absolu qu’il exerce sur les institutions de la République.

    Mustapha Arihir, Les relations extérieures franco-algériennes à l’épreuve de la reconnaissance des torts infligés, de 1962 à nos jours : étude du rôle de la reconnaissance dans le processus de la coopération et de la réconciliation, thèse soutenue en 2014 à Bordeaux en co-direction avec Thomas Lindemann, membres du jury : Klaus-Gerd Giesen (Rapp.), Valérie-Barbara Rosoux (Rapp.), Mathias Delori  

    Les raisons qui incitent les anciens belligérants à se réconcilier et à coopérer intéressent autant les praticiens que les théoriciens, elles sont cependant un sujet de débats controversés.Les études, peu nombreuses, menées sur les relations franco-algériennes, bien qu’elles soulignent l’importance de l’élément du passé dans l’évolution de ces relations depuis l’indépendance, elles n’identifient pas néanmoins son rôle en confrontation avec d’autres facteurs, car elles visent à atteindre d’autres objectifs.Cette présente thèse se veut alors une étude constructiviste du rôle du passé dans le processus de coopération et de réconciliation. Une approche globalisante qui n’exclue pas le rôle des facteurs objectifs ou personnels de l’éclosion du processus de coopération et de réconciliation, mais elle tend à les lier à une représentation de soi et à l’identification de l’autrui. Ces deux derniers éléments sont importants dans la définition de la relation à autrui et dans l’expression des relations belliqueuses ou coopératives. La reconnaissance est un moyen par lequel des rapports conflictuels peuvent se transformer en rapports plus coopératifs.Notre étude des relations extérieures franco-algériennes, montre que l’interaction antérieure de l’Algérie avec la France a généré une quête de reconnaissance. La représentation du passé inclue l’image d’une mémoire victimaire (torts infligés) et/ou d’une mémoire de vainqueur (gloires). En langage constructiviste, ceci indique une reconnaissance ou un déni de reconnaissance.Le déni de reconnaissance a incité l’Algérie à chercher un rapport d’égalité. Le succès de sa révolution d’indépendance lui a octroyé une identité de rôle (porte parole de Tiers-Monde). Ces deux éléments (la quête de l’égalité mais aussi l’affirmation de son identité de rôle) ont influencé le processus de coopération et de réconciliations entre la France et l’Algérie, notamment à l’ère de Boumediene (1965-1978). Bien que le rapprochement avec la France depuis l’arrivée d’Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999 a rendu la coopération inéluctable, néanmoins le processus de réconciliation a connu plusieurs reports, en raison de nombreux dénis de reconnaissance, tel que le vote d’une loi le 23 février 2005, au niveau de l’Assemblée française, qui insiste sur un certain « rôle positif » de la colonisation, suivi par d’autres dénis, lors de la présidence de Nicolas Sarkozy. Alors qu’à l’arrivée de l’élu socialiste sur la tête de l’Etat français, les choses ont changé progressivement vers l’établissement d’une réconciliation et de relations solides et durables. En concédant sur le plan de la mémoire, en reconnaissant les souffrances, les injustices et les torts, François Hollande veut donner aux relations franco-algériennes une nouvelle tournure, l’apaisement et la réconciliation

    Rudy Bessard, Pouvoir personnel et ressources politiques : Gaston Flosse en Polynesie francaise., thèse soutenue en 2013 à Pau  

    L’entrepreneur politique tend à dominer un espace sociopolitique par le jeu stratégique d’une matrice de ressources politiques. Ainsi, le leadership du notable Gaston Flosse, dans la collectivité d’outre-mer de Polynésie française, présente les facettes d’un pouvoir personnel en République. Ce type de domination de l’espace polynésien est mis en évidence par la plasticité d’un leadership politique autoritaire, fondé sur de multiples ressources matérielles et symboliques. L’étude de ce leadership politique interroge l’exercice de la démocratie représentative à Tahiti et dans la Vème République.

    Alain Patrick Patou Ngye, Domination personnelle et élite politique au Gabon (1968-2009), thèse soutenue en 2013 à Bordeaux 4 sous la direction de Slobodan Milacic, membres du jury : Hubert Peres (Rapp.), Patrick Quantin (Rapp.)  

    La présente thèse éclaire l’intelligibilité du régime politique gabonais sous Omar BONGO (1968-2009). Plus précisément, elle relève que la domination personnelle et l’analyse élitiste sont deux approches complémentaires dans la compréhension du politique au Gabon et partant, en Afrique subsaharienne. Elle montre à cet effet qu’Omar BONGO n’a pas pu compter que sur lui-même pour se maintenir au pouvoir pendant près d’un demi-siècle. Il a dû également s’appuyer sur un groupe d’acteurs, appelé élite politique, dont l’organisation et le fonctionnement étaient néanmoins empreints de son pouvoir personnel. En effet, l’accès à cette élite était régi par le clientélisme et le népotisme, deux rapports d’échange qu’Omar BONGO avait érigés en principe de gestion du personnel supérieur de l’État. Le premier lui permettait de se constituer une clientèle capable d’œuvrer par délégation ou de façon autonome à sa longévité politique. De ce fait, les acteurs qui composaient cette clientèle étaient dotés chacun d’un capital de ressources variées qu’ils activaient et faisaient fructifier de façon à l’aider à conserver son sceptre. La valorisation de ce capital auprès d’Omar BONGO les conduisait d’ailleurs à se livrer une lutte acharnée dans laquelle la fin justifiait les moyens. Quant au népotisme, il amena à Omar BONGO de faire des membres de sa famille officielle et ceux de sa famille officieuse ses proches collaborateurs dans le gouvernement, l’administration présidentielle et le Parti démocratique gabonais (PDG). Politique de l’affection, il lui permettait ainsi d’avoir une emprise plus importante sur l’élite politique et sur l’appareil d’État car, en faisant de son pouvoir une affaire de famille, Omar BONGO savait pouvoir compter sur des acteurs dont la loyauté et la détermination seraient également un atout pour sa longévité politique.

    Adama Diedhiou, LE CHEF DE L'ETAT DANS LE RÉGIME POLITIQUE ALGÉRIEN DEPUIS LE 27 AVRIL 1999 JUSQU'AU 2 AVRIL 2019., thèse en cours depuis 2011  

    Notre recherche propose une analyse de la place et du rôle du Chef de l’Etat dans le régime politique algérien, depuis le 27 avril 1999 jusqu’au 2 avril 2019. Dans cette temporalité, la présidence de la République algérienne été assurée par Abdelaziz Bouteflika. Nous considérons la présidence d’Abdelaziz Bouteflika comme un moment de basculement inédit dans la nature du régime politique algérien. Au bout de 20 années d’exercice de la fonction présidentielle, Abdelaziz Bouteflika est parvenu à faire de l’institution présidentielle, le pivot principal du régime politique algérien. Aussi nous défendons la thèse selon laquelle l’exercice et l’incarnation de la fonction présidentielle sous Abdelaziz Bouteflika constitue une entreprise politique dont l’ambition réelle est de faire de l’institution présidentielle le centre unique et exclusif de la décision publique et politique au sein du régime politique algérien. L’entreprise de domination d’Abdelaziz Bouteflika s’appuie essentiellement sur trois leviers. La loi fondamentale est le premier instrument qui sera mis au service de l’entreprise de domination d’Abdelaziz Bouteflika. Les ressources notamment financières que confère la position de chef de l’Etat, constituent le second levier de l’entreprise de domination d’Abdelaziz Bouteflika. La crise multidimensionnelle de la décennie noire (1992-2002) est le troisième outil qui sera mis au service de l’entreprise de domination d’Abdelaziz Bouteflika

    Hassan Zouaoui, Changement institutionnel et transition politique , thèse soutenue en 2009 à Paris 1  

    Notre thèse étudie l’expérience marocaine de démocratisation. Celle-ci est marquée par un mariage arrangé entre démocratie libérale et héritage islamique de pouvoir. Ainsi, on voit que la constitution marocaine de 1996 a maintenu la prévalence de cet héritage en préservant la place centrale occupée par le roi en tant que commandeur des croyants. Il en découle la marginalisation du rôle institutionnel joué par le gouvernement et le parlement en considérant la prévalence des valeurs islamiques de commandement. On souligne que la démocratisation sous les deux rois (Hassan II et Mohamed VI) semble osciller entre changement et continuité. C’est ainsi que notre travail cherche à fournir une interprétation de la démocratie marocaine.

    Frédérique Channac-Nadal, Vers une gouvernance globale des migrations ? , thèse soutenue en 2009 à Bordeaux 4  

    Les organisations internationales multilatérales pour les migrations ont eu à affronter des périodes de crise, internes et externes, et à adapter autant leurs mandats que leurs activités pour faire face à ces changements d'environnement. Depuis sa genèse, le système international de coopération a connu trois périodes de mutation. Ce travail aborde la question des changements - à l'intérieur de chaque sous-système organisationnel ; à l'intérieur du système ; et du système dans son ensemble -, et donc, plus globalement ses capacités d'adaptation. Nous nous intéressons ainsi à la problématique de l'apprentissage au sein des organisations, à leur capacité à apprendre pour se réformer. Une autre façon d'aborder la question de l'apprentissage organisationnel consiste également à se pencher sur l'utilisation de l'apprentissage pour promouvoir le changement dans le système ou le changement de système. Le développement d'une diplomatie multi-niveaux et les programmes d'apprentissage ou de renforcement des capacités des Etats deviennent dans ce cadre des instruments servant des stratégies de transfert de modèles de coopération en matière de flux migratoires. Les évolutions systémiques entre les niveaux de prise de décision sont explicités : d'abord en revenant sur la genèse des institutions internationales contemporaines et aux raisons de la fragmentation de la coopération pour les migrations ; puis en analysant les liens entre l'apparition des processus consultatifs régionaux informels, s'appuyant sur les organisations internationales pour promouvoir une réthorique de la gouvernance, technicisée et dépolitisée ; et enfin, en expliquant de quelle façon ce mouvement de régionalisation informelle influence l'orientation des débats actuels sur la réforme du système intergouvernemental en promouvant le concept de gouvernance globale pour les migrations et le développement.

    Nathalie Mrgudovic, La France dans le Pacifique Sud , thèse soutenue en 2006 à Bordeaux 4  

    Les relations entre la France et les États du Pacifique Sud ont connu de grandes mutations au cours des quatre dernières décennies (1966-2006). Dans une première partie, les deux fondements principaux de la présence française dans la région que sont le territoire et la stratégie sont envisagés comme des vecteurs de puissance de la France. Ils sont ensuite envisagés comme les fondements de la contestation régionale à la politique française en Océanie. Les États du Pacifique Sud ont en effet contesté le développement des activités nucléaires en Polynésie française en opposant un intérêt direct de sécurité régionale. Ils ont en outre manifesté leur sourtien au mouvement indépendentiste en Nouvelle-Calédonie, défendant ainsi un idéal commun d'émancipation de leur passé colonial. Finalement, les raisons du rapprochement qui s'est opéré entre la France et la région révèlent des intérêts diverts mais convergents qui illustrent la complexité de la notion de politique extérieure.

    Jean-Baptiste Pierron, La Police en transition , thèse soutenue en 2005 à Paris INALCO  

    La police est une institution qui a été très peu étudiée par la science politique africaniste. A travers une démarche comparative, cette recherche s'appuie sur le concept d'idéal mixte, mis à jour par Samuel Eisenstadt et Jean-François Médard et qui renvoie à la forme la plus couramment rencontrée pour décrire la place de la police au sein d'un système politique. Pour cela, il est nécessaire de partir de l'Etat colonial et post colonial caractérisé par un fonctionnement néo-patrimonial, c'est-à-dire une personnalisation du pouvoir et un usage privé des fonctions publiques. Pour se perpétuer, l'Etat utilise, de manière plus ou moins forte, la coercition à partir d'une division du travail. Les deux missions principales que sont le renseignement et l'ordre public sont certes confiées à la police, mais chacune d'elle fait l'objet d'un dédoublement au profit de l'armée (ordre public) et des agences présidentielles (le renseignement). La police ne retrouve sa primauté qu'en matière judiciaire, préoccupation secondaire pour l'Etat post-colonial. Ce modèle idéal mixte connait des exceptions : par exemple, la Côte d'Ivoire d'Houphouet Boigny caractérisée par une faible armée nationale, mais compensée par des accords de défense (qui incorporent souvent les conflits internes) avec la France. Cette présentation est essentielle pour comprendre l'objet de notre recherche qui se concentre sur les effets des contradictions néo patrimoniales ou sur la rupture du compromis post-colonial. Les contradictions découlent de la réduction des ressources de l'Etat à partir des années 80 qui enrayent les mécanismes de redistribution et contraint les pouvoirs en place à libéraliser l'espace public.

    Marie-Émmanuelle Pommerolle, À quoi servent les droits de l'homme ? , thèse soutenue en 2005 à Bordeaux 4  

    A partir d'une étude comparée d'organisations non-gouvernementales de défense des droits de l'Homme au Kenya et au Cameroun, notre travail montre que les droits de l'Homme, en tant que discours de revendication et de protestation, ne sont pas universellement efficaces. Les usages, par des groupes non étatiques, de ces principes reconnus par tous sont redevables des conditions de déploiement d'une action collective dans des contextes de récente libéralisation. L'émergence et les tentatives de pérennisation de ces nouveaux groupes politiques mettent en évidence les tensions entre contraintes historiques et marges d'invention encadrant tout type d'action collective. Alors que la forme inédite ou mimétique des organisations traduit les possibilités d'innovation face aux contraintes de l'environnement politique, le vivier de militants susceptibles d'user des droits de l'homme comme discours de revendication apparaît dépendant de l'histoire des oppositions dans ces pays. De plus, bien que la relative flexibilité des répertoires d'action concourt à sa diffusion à partir de supports divers, la disponibilité de discours et de symboles partagés et construits historiquement demeure déterminante pour énoncer les droits de l'Homme et asseoir leur légitimité. Enfin, si la participation des organisations de défense des droits de l'Homme à l'action publique se transforme au gré de leurs interactions avec les autorités, elle est tributaire des modes historiques de ces relations, et son efficacité est contrainte par les limites internes aux discours des droits de l'Homme et aux réformes menées en leur nom. Finalement, à la question de départ : "à quoi servent les droits de l'Homme?", ce travail répond qu'en tant qu'objet d'étude, les usages des droits de l'Homme permettent d'explorer les cultures du politique et certains mécanismes institutionnels des régimes étudiés ; il démontre, qu'en tant qu'objet de revendication et de protestation, les droits de l'Homme ne sont pas en eux-mêmes un vecteur puissant et suffisant du changement politique.

    Sonia-Roselène Fontaine, Les régimes politiques des transitions , thèse soutenue en 2003 à Paris 1 en co-direction avec Hélène Ruiz Fabri  

    La confrontation de l'Afrique du Sud et du Chili, en pleine transformation d'un régime autoritaire en système démocratique, constitue la genèse de l'étude. L 'hypothèse était : la période de mutation de l'autoritarisme vers la démocratie constitue-t-elle un régime politique ? La comparaison permet d'établir deux tendances : la construction légale des transitions ; sa légitimation. Exécutif et législatif sont rénovés sur la base des systèmes traditionnels chilien et sud-africain, respectivement présidentiel et parlementaire ; les structures administratives et économiques sont réorganisées pour une démocratisation des régimes précédents ; l'indépendance et l'impartialité des magistrats sont assurées par leur statut, leur mode de recrutement. Principes démocratiques et autoritaires se concurrencent. La légitimation des régimes de transition s'accomplit par le vote et par la justice. Leur justification résulte d'une soumission volontaire des Chiliens et des Sud-africains aux nouvelles normes électorales. Des politiques de décentralisation et de déconcentration imposeront, à tous les niveaux de l'Etat, les transformations. La justice est l'autre symbole légitimant la construction transitionnelle. Elle émerge dans le domaine des violations des droits de l'homme. Mais pour achever la construction et garantir la continuité de l'Etat, un accord amnistie les auteurs de ces transgressions : la compétence des tribunaux ordinaires est, ainsi, écartée. Une autre solution est négociée : les Commissions Vérité et Réconciliation. Organes indépendants, elles enquêtent, établissent la vérité sur les régimes autoritaires, reconnaissent et réparent les victimes, enfin rapportent officiellement leurs travaux. Deux séries de critères définis relatifs à la forme de l'Etat (rigides) et à l'adaptation de la forme étatique au contexte national (souples) démontrent l'existence d'un régime politique de transition et de variantes.

    Eustache Mandjouhou Yolla, Neo-patrimonialisme, pouvoir personnel et politique étrangère au Gabon, thèse soutenue en 2002 à Bordeaux 4  

    Livreville est devenue un centre diplomatique important en Afrique. A cause de sa longevité au pouvoir et de ses interventions en faveur de la paix dans diverses médiations Omar Bongo est devenu le sage de l'Afrique, l' héritier de Félix Houphoue͏̈t-Boigny. En retenant le modèle institutionnel et après un détour par l'histoire, il apparaît que l'institution présidentielle est centrale dans la prise de décision et la conduite de la politique étrangère au Gabon. L'utilisation abondante de la diplomatie parallèle au détriment du ministère des Affaires etrangères est une preuve supplémentaire de la prééminence de ce dernier sur les autres acteurs institutionnels. . .

    David Recondo, État et coutumes électorales dans l'Oaxaca (Mexique) , thèse soutenue en 2002 à Bordeaux 4  

    Étude sur la genèse et la mise en oeuvre d'une politique de reconnaissance des coutumes indiennes dans l'état de Oaxaca, au Mexique. L'analyse porte sur les deux pôles de la politique locale : le centre (gouvernement, législateurs, partis politiques, etc. . ) et la périphérie (autorités municipales et communautaires, organisations indiennes etc. ). Dans un premier temps nous étudions ce qui a pu amener le pouvoir central à légaliser des modes coutumiers de désignation des autorités municipales qu'il a utilisés, pendant des decennies, pour assurer un monopole électoral du parti dominant le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel). Nous montrons que l'officialisation des coutumes électorales et l'interdiction faite aux partis politiques d'intervenir dans les élections locales des municipalités dites "d'us et coutumes", renvoie à une stratégie de contrôle du changement politique. . .

    Jean-François Obiang, Les Rapports de dépendance réciproque entre la France et le Gabon, 1967-1990 , thèse soutenue en 2001 à Paris 1 

    Eric Bertin Mbok, Jimmy Carter et l'Afrique noire, de la Maison Blanche au centre Carter , thèse soutenue en 2000 à Bordeaux 4  

    Il s'agit dans cette these de proceder a une refutation de la these de la marginalisation de l'afrique noire dans le systeme international contemporain. Le choix methodologique effectue pour mener a bien cet exercice a ete celui de se servir de la trajectoire personelle de monsieur jimmy carter en tant qu'acteur implique en afrique noire. Ce choix peut se justifier de plusieurs manieres : tout d'abord eu egard au paradigme constructiviste et aux reticences quant a une possibilite de theorisation et de modelisation efficace dans l'etude des relations internationales qu'il implique, ce choix, eminement empirique peut permettre de tirer des lecons a la portee non negligeble, dans le cas precis de l'afrique noire. Ensuite les postures d'acteur gouvernemental puis non gouvernemental successives de mr carter ont revele des differentiels d'intensite dans son engagement africain, ceci au cours d'une periode qui va de l'epoque de la coexistence de 2 superpuissances (usa et urss) a l'actuelle periode post-bipolaire. A l'aune de ces considerations, on peut penser que le parcours, l'evolution politique de monsieur carter, dans le domaine specifique de son engagement en matiere de politique africaine est largement emblematique de la place de l'afrique noire dans le systeme international. Cette evolution peut sembler accrediter, a premiere vue, la these de la marginalisation alors qu'en fait, par ses caracteristiques, elle symbolise des modalites d'interactions avec le systeme international qui depassent la dichotomie declassement /marginalisation d'un cote, valorisation strategique et insertion positive dans la division intenationale du travail, de l'autre.

    Rômulo Oliveira Chaia, La réforme de l'État , thèse soutenue en 1999 à Bordeaux 4  

    Cette thèse porte sur la transition politique bresilienne, c'est-a-dire le passage d'un pouvoir autoritaire a un gouvernement civil et democratique (1974-1985). Elle prend en consideration les interets et les ideologies des investisseurs prives nationaux, lies a ceux etrangers qui, selon l'evangile de la privatisation, donnent priorite a la liberalisation du marche bresilien. Cela veut dire que nous ne nous arretons pas a un gouvernement en particulier. Mais a tous ceux pour qui le travail l'exige, en les replacant dans leur contexte. En d'autres termes, il s'agit d'une etude du bresil contemporain ou l'etat a cesse de financer les investissements publics, et ouvert le marche. Cela correspond a un besoin de modernisation des structures du pays, pour le rendre capable d'accueillir les investissements internationaux et entrer dans le nouvel ordre mondial, a l'epoque de la troisieme revolution industrielle. Mais nous nous interessons aussi a la phase la plus obscure que le pays ait connu au cours de son histoire, a savoir l'autoritarisme militaire. Nous etudions la mobilisation des elites politiques et financieres a l'interieur de la machine d'etat, y compris de la federation, surtout a partir des annees 30. Elles sont considerees comme etant les principaux acteurs de la societe dans le processus d'ouverture du pays a la liberalisation commerciale. Le referentiel theorique retenu dans cette these s'accorde a l'idee d'une proposition d'une reforme de l'etat et du role joue par les elites locales dans ce processus. Les elements d'explication autour de cette question sont lies aux aspects politiques, institutionnels et economiques du pays. On prend en consideration la participation et l'influence des elites dans le processus de decision strategique de l'etat et la liberalisation de son marche interieur, en cernant les elements qui font vivre a ce pays les difficultes actuelles, et qui sont liees a son anachronisme structurel.

    Moussa Diaw, La politique étrangère de la mauritanie - 1960-1996-, thèse soutenue en 1997 à Rennes 1  

    La mauritanie a fondé sa politique étrangère sur le principe de trait d'union entre l'Afrique du nord et l'Afrique noire. Cette vocation prend en considération l'héritage colonial réunissant sur un même territoire deux communautés culturellement différentes : arabo-berbere et négro-africains. L'insertion de ce jeune état dans les relations internationales ne se fera pas sans peine en raison des revendications territoriales de ses voisins et du jeu des grandes puissances en période de bipolarisation. Ces contraintes inciteront la France a renforcer sa protection au travers des accords de coopération dans le cadre du pacte colonial et de la préservation de son "pre-carre". Cependant, les mutations au sein de l'état en formation ainsi que les ambiguités et les contradictions de la politique africaine de la France entrainent le glissement de ce pays du "champ" vers le monde arabe. Ce fait se traduit par la remise en cause des symboles des relations néo-coloniales, basées sur la zone franc et la langue française. Si ce nouveau tropisme apparait comme une alternative correspondant à la logique de l'intégration à la "nation arabe", il engendre en revanche des tensions tant idéologiques que culturelles. Ainsi, les luttes pour le contrôle de l'état néo-patrimonial, tout comme les mécanismes décisionnels découlant des rapports de forces dans lesquels interviennent les solidarités tribale ou régionales, favorisent considérablement l'instabilité des relations avec "le dehors". Il en résulte, au gré des événements, une oscillation de la politique étrangère entre la puissance tutélaire, et l'hégemonie proche- orientale. Cette situation paradoxale illustré, a bien des égards, les difficultés des états a faibles ressources a peser sur la scène régionale et internationale. Elle met égallement en évidence l'imbrication entre politique intérieure et politique extérieure. En effet, la complexité de la politique étrangère mauritanienne réléve en grande partie de cette double appartenance arabe et africaine qu'elle a du mal a équilibrer sous l'effet de pressions diverses. Le comportement variable des acteurs face aux réalités politiques et économiques mondiales accentue par ailleurs ce phénoméne, malgré les efforts de relance diplomatique déployés depuis l'amorce du processus de libéralisation politique.

    François Grignon, Le politicien entrepreneur en son terroir , thèse soutenue en 1997 à Bordeaux 4  

    Cette these etudie la carriere politique de paul ngei, politicien kenyan, entre 1945 et 1990. En reprenant le paradigme du politicien entrepreneur et de la gestion des ressources politiques, elle montre qu'il est necessaire de saisir les interactions entre trois arenes pour analyser la competition politique au kenya : les terroirs, les districts et l'arene nationale. Dans la premiere partie, l'analyse se porte sur la naissance d'une entreprise politique (1945-1961), issue de l'opportunite historique d'un leader et de la fractures sociale qui s'est developpee dans un terroir au lendemain de la seconde guerre mondiale. La deuxieme partie est centree sur les annees de croissance de l'entreprise politique de paul ngei (1961-1969) au cours desquelles celui-ci deploie ses premieres strategies de conquete du pouvoir et apprend, a ses depens, les contraintes normatives posees des le lendemain de l'independance pour encadrer les strategies de legitimation et la gestion des ressources politiques. La troisieme partie est consacrees aux deux ages de la maturite de cette entreprise politique (1969-1990). Le premier, celui de l'epanouissement, voit l'homme politique kamba gerer efficacement ses ressources locales et nationales pour se faire coopter aux plus hauts sommets de l'etat (1969-1978). Le second, celui du declin, illustre a la fois le changement des regles normatives de la competition pour le pouvoir au kenya et celui du rapport de representation entre l'homme politique et un terroir, transforme par des mutations socio-economiques rapides. Au cours de cette etude, trois ressources politiques sont analysees en detail : les reseaux de mobilisation electorale que sont les associations de clans et les groupes de femmes et la pratique du serment, le "kithitu".

  • Adrien Schu, De la guerre à la paix : une explication clausewitzienne de la cessation du recours à la violence, thèse soutenue en 2015 à Bordeaux sous la direction de Dario Battistella, membres du jury : Thomas Lindemann (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre (Rapp.), Frédéric Charillon et Benoît Durieux  

    Ce travail de thèse a pour ambition de proposer une nouvelle explication dubasculement de la guerre à la paix. Nous débutons notre recherche en nous intéressant, dans unepremière partie, à la définition de la guerre et de la fin de la guerre. Nous défendons alors l’idéeselon laquelle la guerre, conçue comme l’une des phases alternatives des relations bilatérales entregroupes sociaux, prend fin dès lors qu’au moins l’un des deux belligérants aux prises cesse derecourir à la violence. Nous établissons ensuite une typologie des différentes modalités de la fin dela guerre : nous posons qu’un belligérant arrête d’employer la violence soit parce qu’il n’en est plusphysiquement capable (nous parlons d’incapacité physique), soit parce qu’il en a pris la décision(nous parlons de renoncement politique). Nous soutenons l’hypothèse selon laquelle seul lerenoncement politique conduit à la continuation des relations entre groupes sociaux et donc à lapaix.Dans une seconde partie, nous nous réapproprions l’opposition introduite par Clausewitz entre laguerre absolue et les guerres réelles afin de mettre au jour notre propre explication du renoncementpolitique. La notion de guerre absolue nous permet de démontrer que le renoncement politiquen’est possible qu’à condition que l’Etat valorise davantage un intérêt autre que celui à l’origine deson recours à la violence. Nous proposons finalement qu’un Etat prend la décision de renoncer àla violence quand il ne pense plus pouvoir réaliser l’objectif politique qu’il poursuit violemmentsans nuire de façon inacceptable à un intérêt qu’il juge plus important.

    Amjad Shihab, Le projet d’un Etat palestinien, thèse soutenue en 2012 à Bordeaux 4 sous la direction de Slobodan Milacic, membres du jury : Paul Alliès (Rapp.), Rita Moucannas-Mazen (Rapp.)  

    Cette thèse est consacrée à l'étude du projet de création d’un Etat palestinien. Elle pose la question de la possibilité de la naissance d’un tel Etat, conformément aux critères juridiques et politiques de l'Etat. Analysées les causes de l’échec des tentatives précédentes. Nous avons constaté que depuis la défaite des armées arabes en 1967, et à ce jour, la direction palestinienne n’avait pas une stratégie claire, aggravé par les divisions internes, ainsi que par la volonté manifeste de l'occupant israélien de rendre plus difficile une telle création.Notre recherche vise à montrer que si l'Etat palestinien peut être créé en droit, sa viabilité reste subordonnée à la bonne volonté d'Israël, quand bien même il bénéficierait de soutiens diplomatiques sincères de l’ensemble des acteurs internationaux. Ainsi, les Palestiniens se voient proposer, après les accords d'Oslo, plus qu'une autonomie et moins qu'un Etat,(Etat client), car dépourvu de toute forme de souveraineté. La « communauté internationale » n'a manifestement pas fait assez de pressions pour contraindre Israël à geler la colonisation, et ce malgré ses promesses de créer un Etat palestinien viable et indépendant, selon les présidents américains successifs.Ce travail aboutit à la conclusion que le projet d'un Etat palestinien est devenu un projet irréaliste dans le contexte politico-juridique actuel.

  • Kevin Alleno, « La Françafrique » : naissance, usages et réceptions d'un mythe, thèse soutenue en 2021 à Rennes 1 sous la direction de Bernard Bruneteau, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Frédéric Lambert et Sabine Jansen  

    Cette thèse d’histoire sociale des idées politiques analyse la naissance, les usages et les réceptions du concept de « Françafrique ». Forgé par l’ancien président de l’association Survie, François-Xavier Verschave, qui reprenait une formule de F. Houphouët-Boigny, il constitue un instrument puissant du soft power de cette association. Ce concept s’est largement diffusé au sein de la société au point de constituer une grille de lecture des relations franco-africaines pour les médias et de se diffuser largement au sein de la culture populaire. Avec ce succès, on peut même parler de mythe au sens où ce concept apparaît au moment même où émergent de profondes mutations dans les relations franco-africaines. Si bien qu’il existe bien un décalage entre la représentation véhiculée par le concept de « Françafrique » et la réalité de la politique africaine de la France aujourd’hui. Sans que cela ne signifie que ces rapports soient guéris totalement des maux dénoncés par les militants associatifs, journalistes et politiques qui mobilisent ce concept. Cette thèse étudie ainsi dans un premier temps les matériaux historiques à partir desquels a été bâti le concept de « Françafrique » qui reformule, en fait, l’imaginaire colonial. Il s’agit ensuite d’analyser comment le concept de « Françafrique » s’est diffusé au sein du débat public français et est devenu un mythe. Et enfin, dans la dernière partie, nous étudions les conséquences de ce mythe sur la politique africaine de la France. Nous analysons comment le concept de « Françafrique », qui constitue un stigmate fort, a modifié un pan de la politique étrangère de la France.

    Jin Meng, Contributions de la Chine et de la Francophonie dans la consolidation de la paix en Afrique Francophone : les cas du Mali, de la Côte d'Ivoire et du Sénégal, thèse soutenue en 2016 à Lyon sous la direction de Brigitte Vassort-Rousset, membres du jury : Antoine Kernen (Rapp.), Lukas K. Sosoe et Maurice Portiche    

    Paix et sécurité en Afrique conditionnent la durabilité de la coopération sino-africaine et préoccupent les pays membres de la Francophonie. La récurrence des conflits freinant le décollage des pays africains engage les acteurs internationaux de différentes natures, États-nations comme organisations internationales. Chine et Francophonie contribuent de manière différente au processus de paix en Afrique francophone. Malgré les écarts existant entre leurs visions et entre leurs approches, des complémentarités sont explorées dans la consolidation de la paix, dont la multi-dimensionnalité exige l’implication d’acteurs divers. La consolidation de la paix représente également un prisme pertinent pour observer l’évolution de la diplomatie chinoise et les particularités de la Francophonie comme organisation transnationale. Mettre l’une sous le regard de l’autre nous permet de mieux examiner les singularités et les similitudes de leurs perceptions et leurs mécanismes d’action. De quelles manières Chine et Francophonie s’impliquent-elles dans la consolidation de la paix ? Comment abordent-elles les notions de paix et de conflits dans leurs réflexions ? Comment les Africains perçoivent-ils leurs approches respectives ? Ces interrogations conduisent à exploiter les pensées chinoises et les courants théoriques occidentaux, sans oublier les réalités et les attentes africaines révélées par les entretiens de terrain.

    Madina Bello, Médiation et résolution des conflits armés : le cas du conflit ivoirien (1999 - 2007), thèse soutenue en 2015 à Montpellier sous la direction de Hubert Peres, membres du jury : Marc Smyrl (Rapp.), Christophe Roux (Rapp.)  

    La Côte d’Ivoire, pays d’Afrique de l’Ouest prospère et stable depuis le début de l’indépendance de 1960, bascule dans une longue et douloureuse guerre, le 24 décembre 1999, à la suite d’une mutinerie de soldats. S’en suit alors un intense ballet diplomatique visant à rétablir la paix et la Côte d’Ivoire assiste alors à plusieurs tentatives de médiation internationale. Cette recherche vise à comprendre la notion de succès en médiation en proposant de modéliser le conflit ivoirien à partir d’un modèle de la théorie des jeux, celui du dilemme du prisonnier.

    Mohammad Réza Vijéh, Le rôle des juridictions constitutionnelles dans la construction d'un état de droit , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 4 sous la direction de Ferdinand Mélin-Soucramanien  

    Aujourd'hui, l'Etat de droit apparaît comme une exigence fondamentale de la société iranienne. Parmi les institutions iraniennes, le Conseil gardien joue un rôle essentiel pour la concrétisation de l'Etat de droit. L'analyse révèle l'existence de signes, assez rares encore dans sa jurisprudence, représentatifs d'une tendance vers cette voie. En l'occurrence, une étude comparative avec le Conseil constitutionnel présente les convergences et divergences jurisprudentielles. D'une part, pour certaines des exigences de l'Etat de droit, comme la séparation des pouvoirs et la sécurité juridique, bien que des lacunes majeures soient visibles, il existe, pour le Conseil gardien des possibilités pour élargir les garanties jurisprudentielles. D'autre part, s'agissant cette fois de la protection efficace des droits fondamentaux, des divergences sérieuses se font jour. Cette recherche essaie de présenter les hypothèses dans lesquelles le Conseil gardien ou l'Assemblée de discernement du régime pourraient améliorer le niveau des garanties des exigences de l'Etat de droit. L'étude propose unenouvelle lecture des normes constitutionnelles et islamiques pour effectuer un rapprochement des deux ordres et le modèle français enrichit évidemment cette nouvelle approche.

    Elisabeth Shérif, Élections et participation politique au Niger , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 4 sous la direction de Patrick Quantin  

    Cette thèse s'inscrit dans la thématique de la participation politique, qui continue d'être au coeur de la problématique du fonctionnement aussi bien des démocraties consolidées que celles qui sont en voie de consolidation. Portant spécifiquement sur les élections et la participation politique au Niger, en s'appuyant sur le cas de la ville de Maradi, elle dresse le bilan de la pratique des activités acquises à la faveur de l'ouverture de l'espace public et évalue leur impact sur les relations de pouvoirs, la circulation des élites et l'intégration des populations au mécanisme de prise de décisions. Elle reconstitue le déroulement des compétitions électorales, présente leurs résultats à la lumière des modèles déterministes et stratégiques, examine l'évolution des forces politiques au sein de la communauté urbaine de Maradi, leurs interactions avec le niveau national, les logiques véhiculées par les groupes influents ainsi que leur emprise sur le jeu politique, tout en rendant compte, à partir des entretiens, discussions et l'exploitation des questionnaires administrés, des représentations que les habitants de Maradi se font du vote, de la participation politique et du processus de démocratisation d'une manière générale.

    Mélanie Cathelin, Le rôle international d'un État , thèse soutenue en 2008 à Bordeaux 4 sous la direction de Daniel Compagnon  

    Les transformations de l'environnement international engendrées par la fin de la "guerre froide" ont de profondes répercussions sur la politique canadienne de maintien de la paix. En croisant les apports du constructivisme sociologique en relations internationales et ceux de l'analyse néo-institutionnaliste des politiques publiques, ce travail se propose d'identifier les possibilités de changement et de redéfinition des rôles dévolus aux acteurs étatiques dans la mise en oeuvre de leurs politiques étrangères. Le maintien de la paix est une pratique historiquement constitutive de l'identité politique canadienne, ce qui s'est traduit par l'instititionnalisation d'un certain rôle du Canada sur la scène internationale. La pratique canadienne du maintien de la paix s'est trouvée singulièrement affectée par les expériences des militaires et des diplomates sur les terrains africains, particulièrement dans l'Afrique des Grands Lacs. Les apprentissages tirés de ces expériences ont contribué à redéfinir le rôle du Canada dans le maintien de la paix, tout en ouvrant de nouveaux espaces pour les décideurs sur la scène internationale. Les formes prises par la politique canadienne du maintien de la paix au début des années 2000, caractérisées tout à la fois par une plus grande sélectivité et par la recherche de niches de spécialisation, nous renseignenet sur les modalités de reconfiguration des rôles des acteurs étatiques sur la scène internationale. La mobilisation du concept de rôle autorique ainsi à rendre compte de l'imbrication étroite existant entre les structures institutionnelles d'un espace particulier et les stratégies mises en oeuvre par les acteurs au sein de cet espace.

    Lucien Fidèle Toulou, Des usages du multipartisme , thèse soutenue en 2005 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-François Médard  

    Comment se comportent les élites face au multipartisme ? Le maintien au pouvoir des dirigeants des anciens régimes autoritaires n'est-il que l'expression de l'échec des sociétés africaines à s'ouvrir à la démocratie ? Ce travail tente d'y répondre à partir d'une étude des logiques de reproduction des élites au Cameroun et au Kenya, deux cas exemplaires de transitions post-autoritaires hybrides dans lesquelles la mise en place de régimes électoraux multipartites n'a pas mis fin à l'emprise de l'ancien parti unique sur la vie politique. Mieux qu'une simple modalité de survie, la reproduction des élites se présente, ici et là, comme la création continuée d'un mode de domination fondée notamment sur l'instrumentalisation des clivages ethniques et l'échange inégal dans la redistribution des ressources de l'Etat ; c'est l'un des usages, une des manières par lesquelles les élites s'adaptent au multipartisme. Si la revendication anti-autoritaire a mis en crise les régimes politiques camerounais et kenyan, le retour au multipartisme leur a en revanche permis de réinventer le parti unique par d'autres moyens. Un tel mode d'appropriation de la rhétorique démocratique est porteur de pluralité et de créativité cependant qu'il souligne la nature ambigüe des changements en cours depuis le début des années 1990. Entre la tentation d'un retour au monopole politique que manifeste la transformation de l'ancien parti unique en parti dominant et les effets émergents d'une lbéralisation ayant des bienfaits déguisés et des conséquences inattendues, l'un des défis majeurs des régimes hybrides, dans les deux pays comme ailleurs, est celui de l'habituation à la réalité du pluralisme.

    Einas Ahmed, L'élite du pouvoir au Soudan , thèse soutenue en 2004 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-François Médard 

    Anne-Sophie Claeys, La France et "la politique africaine de l'Europe" 1957-2002, thèse soutenue en 2004 à Bordeaux 4 sous la direction de Daniel C. Bach  

    La "politique africaine de l'Europe" a ceci de particulier qu'elle n'existe pas. Parce qu'elle a imposé plus que négocié l'inclusion de ses colonies dans le projet de marché commun européen en 1957, la France est à l'origine de l'instauration d'un lien institutionnel et juridique particulier entre une Europe en construction et une Afrique dont la France espérait alors ralentir l'émancipation. Si l'Europe a bien développé une politique de coopération avec l'Afrique subsaharienne, générant des instruments, un financement et une administration dédiés à cette coopération, elle n'a jamais pour autant affiché l'existence d'une politique spécifiquement africaine, certains Etats membres et la Communauté elle-même refusant un possible amalgame avec la politique africaine de la France. L'expression "politique africaine" permet de rendre compte d'une réalité : la coopération euro-africaine dépasse le simple cadre d'une politique d'aide au développement, elle est constitutive du rapport que l'Union européenne entretient avec le monde et ne peut être pensée indépendamment ni d'une politique étrangère commune en construction ni des politiques étrangères des Etats membres.

    Céline Thiriot, Démocratisation et démilitarisation du pouvoir , thèse soutenue en 1999 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-François Médard  

    La democratisation dans les regimes issus de coup d'etat militaire pose le probleme de la place et du role de l'armee dans le processus de transition de regime. L'etude comparative de cinq pays d'afrique noire permet de mieux cerner les facteurs qui entrent en ligne de compte pour expliquer les positions diverses des militaires et les issues toutes aussi diverses de la democratisation dans ces pays. Dans le regime issu d'un coup d'etat militaire, tel qu'il se presente a la veille de la transition, regime autoritaire de coalition militaro-civile, la base militaire etait variable, en fonction des facteurs de mobilisation ou de controle qui etaient utilises. La crise etait en germe dans la construction et le developpement meme de ces regimes, a cause des dissensions entre militaires restes dans l'institution (militaires-professionnels) et militaires assumant des fonctions politiques (militaires-politiques). La crise se materialise avec la transition democratique, reclamee par une opposition interne comme externe au regime, ou concedee par avance, dans une logique d'autolegitimation. Les diverses etapes de la liberalisation et ensuite de la transition proprement dite montrent la aussi la variete des roles et positions de l'armee en tant qu'institution mais aussi de certaines personnalites militaires. L'armee a controle la transition comme au burkina faso et au ghana, elle l'a arrachee et a participe a sa gestion comme au mali, elle l'a concedee ou laissee echapper, comme au congo et au togo, pour mieux la remettre sous tutelle militaire ensuite. Apres la periode officielle de transition, l'etat post-militaire presente des situations variees, ou l'armee est parvenue plus ou moins ouvertement a conserver une influence, forte de sa capacite d'intervention. Les conditions de ce que doit etre la consolidation democratique, etape idealement suivant la transition, sont importantes, et plus encore celles de la neutralisation politique de l'institution militaire.

    Mamoudou Gazibo, La problèmatique de la consolidation démocratique , thèse soutenue en 1998 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean-François Médard  

    Les tentatives de construction democratique sont considerees dans des perspectives extremes, tantot comme les reflets d'un mouvement historique universel d'uniformisation des institutions et des pratiques politiques, tantot a l'inverse, comme des aventures destinees a se briser en l'absence de "conditions prealables". Ce travail defend une these de la contingence, de la complexite et de l'ambiguite, en montrant qu'en matiere de promotion de la democratie, il n'y a pas plus de necessite historique que de fatalite. L'analyse des trajectoires contrastees du benin et du niger fait ressortir que si les contraintes objectives d'ordre economique, social ou politique sont des variables donnees, qui influent sur la democratisation, la trajectoire du processus est surtout affaire d'interactions au cours desquelles les strategies des divers acteurs en matiere de construction juridique et institutionnelle, de management socioeconomique, de gestion politique, d'arbitrage des conflits, de presentation et de representation du pouvoir democratique, restent les variables discriminantes.

  • Théophile Nésiba Funga, Construction dynastique par les élections : cas de présidentielles de 2006 et de 2011 en République Démocratique du Congo, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Rémy Bazenguissa et François Palama Bongo Nzinga, membres du jury : Camille Kuyu Mwissa (Rapp.), Basile Toronzoni Ngama-Nzo Mbio (Rapp.), Joseph Tonda, Aïcha Pemboura et Clemens Zobel  

    Le thème des élections en Afrique est souvent abordé sous l'angle des violences. De ce fait, la plupart des études en restent à une approche normative où les élections sont perçues seulement à l'aune de la paix et la violence en représente une version pervertie. Or, ce projet comporte deux originalités. D'une part, sa vocation typologique et comparative dans la mesure où elle permet de reconstruire une configuration précise, la dynastie, produite par les élections en Afrique. Ce travail ouvre ainsi une nouvelle perspective en attirant l'attention sur l'ordre de la parenté dans la reconstruction du politique. D'autre part, alors que les études articulent souvent leur approche sur le présent, ce travail propose d'éclairer ce régime du temps par le passé en reconstruisant les intrigues historiques permettant de comprendre les dynamiques dynastiques. Transposée sur notre terrain de recherche, grâce à l’approche quantitative, la question de la néo-patrimonialisation du pouvoir en RDC par le dispositif des élections, a permis de valider la réalité redoutée : l’existence des dynasties constituées et bien d’autres en constitution. Bien plus, la reproduction systémique de ces dynasties ne dépend pas de la volonté des acteurs, bien que ceux-ci, par leurs actions y contribuent, mais surtout c’est le fait que c’est le principe de l’articulation entre d’une part les dynamiques internes de la classe politique depuis 1960 et d’autre part les dynamiques mondiales de la « communauté internationale, qui s’impose comme seul mode de légitimité politique. Ainsi vidé de sa substance comme le démontrent les résultats des deux cycles électoraux de 2006 et de 2011 analysés, le vote issu des élections dites multipartites et qui impose au cœur des dispositifs du pouvoir en RDC les héritiers biologiques, est perçu bien plus comme une mutation de néo patrimonialisme qu’un simple processus du concept.

    Benjamin Fargeaud, La doctrine constitutionnelle sous la IVe République : Naissance d'une nouvelle génération de constitutionnalistes, thèse soutenue en 2018 à Paris 2 sous la direction de Olivier Beaud, membres du jury : Cécile Guérin-Bargues (Rapp.), Renaud Baumert (Rapp.), Jean-Marie Denquin et Philippe Lauvaux  

    En 1945, la période de la Libération devait également être un moment de rénovation pour le droit constitutionnel. Au moment même où la France se dotait d’une nouvelle Constitution, une nouvelle génération de constitutionnalistes accède au devant de la scène. A la génération des « disciples », qui elle-même avait succédé à la génération des fondateurs, succède celle que Marcel Prélot avait baptisée la « troisième génération de constitutionnalistes » et qui devait être la génération des « novateurs ». La rénovation du droit constitutionnel s’avéra toutefois un programme difficile à mettre en œuvre. La IVe République, malgré l’adoption d’une Constitution nouvelle, est rapidement revenue aux pratiques et usages de la IIIe République antérieure, décevant ainsi les espoirs de la doctrine constitutionnelle et les tentatives de façonner un droit constitutionnel propre au nouveau régime. Constatant l’échec du droit constitutionnel à encadrer la vie parlementaire, les constitutionnalistes ont alors délaissé le terrain de la technique constitutionnelle et se sont tournés vers la science politique afin de refonder leur discipline. Si cette voie politiste a permis à la « jeune école de droit public » d’aborder des champs de recherches nouveaux, tels que les partis politiques ou l’histoire des idées politiques, elle l’a toutefois détournée du terrain de la technique constitutionnelle sur lequel allait finalement se jouer la révision constitutionnelle de 1958, qui a consacré la Constitution de la Ve République.

    Papa Loum, La politique de décentralisation et les nouvelles stratégies de développement : le cas du Sénégal., thèse soutenue en 2013 à Montpellier 1 sous la direction de Hubert Peres, membres du jury : Christophe Roux (Rapp.), Michel Hastings (Rapp.), Marc Smyrl  

    La décentralisation dans sa globalité est une réalité au Sénégal depuis une vingtaine d'années. Cependant il existe très peu d'études sur ce processus, pays où pourtant, on note une riche production en sciences sociales. Et depuis, l'arrivée au pouvoir d'élus locaux a profondément changé les rapports des acteurs entre eux et vis-à-vis de l'Etat central. De nouvelles tensions sont apparues, se cristallisent autour des ressources financières et budgétaires, et du transfert des compétences. Ainsi la définition par les législateurs et par l'Etat des compétences et des prérogatives des collectivités locales, a donné lieu à beaucoup d'atermoiements et d'imprécisions, particulièrement dans le domaine fiscal, de l'aménagement du territoire et de gestion du foncier. Pourtant ces formes de régulations parfois ambigües, parfois innovantes, sont importantes à cerner pour concrétiser les objectifs de la décentralisation : le développement. Dire qu'il reste beaucoup à faire pour consolider la progression d'une autonomie concrète des collectivités locales et d'une stratégie de développement au Sénégal, relève dans l'état des réformes, de l'euphémisme. Pour autant, l'enjeu actuel des programmes de décentralisation ne se limite pas à ses seuls aspects ; l'autonomisation institutionnelle des instances locales nécessite également de rester attentifs à la question du développement local et durable. S'agit-il d'un mythe supplémentaire ? On sait en effet que la marche vers cette autre alternative risque de prendre encore beaucoup de temps.

    Thierry Dominici, La contestation régionale dans la République française , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de Daniel-Louis Seiler  

    L’idée qu’il existe une question Corse dans l’ensemble national français ne remonte pas au dernier quart de siècle qui vient de s’écouler. Plus culturels que politiques, les mouvements nationalistes apparaissent clairement dans le paysage politique insulaire dès l’entre-deux-guerres. A l’image des autres mouvements régionaux existant sur le territoire français, le nationalisme corse s’échafaude idéologiquement avec la mise en place de l’homogénéisation économique et administrative de l’Etat-nation. Afin d’élaborer un nationalisme politique fort, chaque parti nationaliste utilisera à chaque période spécifique certains de ces vecteurs identitaires. Néanmoins, dès 1976, avec l’apparition d’une violence identitaire organisée sous l’égide d’une entité politico-militaire (le FLNC), force est de constater que la dimension nationaliste insulaire a considérablement évolué passant d’un phénomène ethno-culturel à un conflit de société mettant en scène l’Etat et la périphérie. Dès cette période, la contestation corse va instrumentaliser des vecteurs identitaires forts (nation Corse, histoire commune, langue, territoire et culture commune) afin d’échafauder des stratégies partisanes entraînant deux modèles de revendications : un nationalisme de « résistance » (civil ou violent) et un nationalisme d’opposition le plus souvent tourné sur l’élection. L’ambition de ce travail est de rendre compte des changements organisationnels et politiques qu’a entraînés directement ou indirectement cette violence terroriste au cœur du sous-système des organisations nationalistes. Mais également de montrer d’une manière globale comment ces différents mouvements (de résistance et d’opposition) ont tenté de s’imposer politiquement dans le paysage politique insulaire, pour atteindre aujourd’hui en 2010 plus de 35% de l’électorat insulaire. La première partie de cette recherche consiste à étudier la singularité corse en profondeur et d’en extraire les différents marqueurs identitaires propices à la création d’un nationalisme politique. La seconde partie de ce travail est de montrer comment ces différents marqueurs, à des périodes données, sont « bricolés » par les mouvances nationalistes. Ce travail est une sorte de quête d’authenticité permettant aux deux formes de nationalisme de produire une nouvelle élite politique. Celle-ci est constituée d’acteurs qui se trouvent à la marge du système établit par les familles claniques depuis la Troisième république. Cette partie est une étude comparée du phénomène allant de 1897 à 2010. Enfin, la troisième partie de ce travail de recherche propose d’aborder la question des tendances nationalistes dans le paysage politique insulaire. Il s’agit de répondre à trois questions : Quels sont les partis nationalistes qui ont un véritable impact sur le système partisan ? Quelle est la réalité de la participation de ces mouvances ? et enfin quel est l’impact de ces forces politiques sur la société insulaire ? En d’autres termes peut-on parler d’une massification sociale et politique pour certains de ces groupes.

    Sory Baldé, La convergence des modèles constitutionnels , thèse soutenue en 2009 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean de Gaudusson  

    L'objectif de la présente étude est de faire la démonstration d'une convergence de modèles constitutionnels en Afrique subsaharienne, convergence dont la réalité passe par la démonstration d'un commerce juridique d'institutions constitutionnelles en Afrique subsaharienne. Ce commerce juridique obéit à deux dynamiques. Une première dynamique qui concerne le transfert d'institutions inédites du commerce constitutionnel vers des Etats demandeurs de ces institutions, dans un contexte bien donné. Ces institutions qualifiées d'inédites seront la Conférence nationale et la Commission électorale nationale, qualifiées pour la première d'institution de création d'un nouvel ordre constitutionnel, et pour la seconde, d'institution de sortie de crise. Une deuxième dynamique qui concerne le transfert d'institutions en complément des premières, institutions qui ne sont plus inédites mais réappropriées, et qui sont souvent indispensables à la survie des premières. Ces institutions réappropriées seront l'Ombudsmédiateur et le modèle autonome de justice constitutionnelle, institutions de consolidation du nouvel ordre juridique. On gardera à l'esprit que l'objectif de la présente étude est bien de démontrer la convergence des modèles constitutionnels présents en Afrique subsaharienne, grâce à la présence des mêmes institutions, en reprérant le lieu de conception ou de réappropriation de celles-ci, en identifiant les acteurs et les mécanismes de la création, en analysant les méthodes d'implantation de ces institutions dans le pays d'origine, en découvrant le jeu des acteurs (exportateurs comme importateurs) et les mécanismes du commerce institutionnel et en décrivant des mécanismes de réception. Et de voir si finalement on ne peut pas poser la question de l'existence d'un droit constitutionnel commun en Afrique subsaharienne.

    Michel Sogbossi, Chefferie traditionnelle et institutions du pouvoir d'État au Bénin , thèse soutenue en 2001 à Bordeaux 4 sous la direction de Jean de Gaudusson  

    Un essai de réflexion sur la chefferie traditionnelle et institutions du pouvoir d'Etat au Bénin ; la thématique suscite étonnement et curiosité quant à son but et pour cause, parce que non contemporaine, la chefferie traditionnelle est une institution dont on parle si peu intellectuellement dans le pays. Ainsi avons-nous choisi de parcourir dans l'espace et dans le temps tout le territoire national, ce qui nous a permis de mentionner l'existence de chefferies simples c'est le cas de la dynastie de Porto-Novo dans le sud-est du Bénin et de celle de Savè dans le Centre-nord ; de chefferies à Etat, exemple du royaume d'Abomey dans le Zou et de celui du royaume bariba de Nikki dans le nord-est ; puis enfin il y a les groupements sans Etat ni chefferie : ce sont les sociétés lignagères qualifiées d'acéphales. Elles se localisent dans le département de l'Atacora au nord-ouest. . . .

    Deyssi Rodriguez-Torres, Lutte pour la vie et lutte pour la ville , thèse soutenue en 1995 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean-François Médard 

    René Djénoan Bognon, Les pouvoirs publics en Côte d'Ivoire , thèse soutenue en 1992 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean-Louis Seurin  

    L'analyse de l'état dans une société en mutation est d'autant plus délicate qu'il est difficile de connaitre précisément le mode d'acquisition, d'exercice et de transmission du pouvoir, même s'il existe un centre politique. En effet, l'observation de la vie politique et sociale en Côte d'Ivoire, révèle que le fondement du pouvoir ne réside pas uniquement dans les institutions officielles; bien que celles-ci conservent une place prépondérante. Car elles sont traversées par de vastes réseaux souterrains que constituent les réseaux informels (des espèces d'états dans l'état) qui, s'ils ont une forte capacité d'absorption par phagocytose ne sont pas le centre du pouvoir. Institutions étatiques formelles et réseaux informels constituent les deux axes du fonctionnement de l'état ivoirien. Cependant ces derniers ne sont que des parasites sans autonomie, qui ne peuvent croitre qu'à l'ombre des structures étatiques. Les dysfonctionnements des services publics ont leur source dans le malentendu initial. L'état de Côte d'Ivoire n'est en réalité que le produit de l'héritage français. Il ne résulte pas, contrairement à beaucoup d'affirmations, d'un emprunt, ni d'un mimétisme ou du placage d'une formule politique, mais participe de ruptures et de continuités historiques. L'histoire a légué un territoire et un modèle politique: un état. Ce n'est pas un état africain, mais un processus initie en France et retransposé en Afrique. Ce processus ne peut dès lors fonctionner que sur les bases de ses fondements originaires.

    Bamidele Adesegun Ojo, L'organisation du peuple du Sud-Ouest africain (SWAPO) et l'indépendance de la Namibie , thèse soutenue en 1991 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean-François Médard 

    Olusoji Akomolafe, De l'élaboration à l'exécution de la politique sud-africaine des États-Unis , thèse soutenue en 1991 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean-Claude Gautron 

    Jean-Pascal Daloz, Des élites locales au Nigéria, thèse soutenue en 1991 à Bordeaux 1 sous la direction de Jean-François Médard  

    S'appuyant sur un long travail d'enquete effectue dans l'ensemble du nigeria, cette these s'efforce de contribuer a une meilleure comprehension des comportements politiques d'une societe africaine en proposant une analyse volontairement centree sur les acteurs, privilegiant l'echelon local (generalement fort neglige) et accordant une place relativement importante a la dimension symbolique dans le cadre de cultures politiques tres complexes ou s'enchevetrent traits. Traditionnels et modernes. Elle offre trois grands eclairages qui se veulent complementaires : un travail d'identification des elites ayant du pouvoir ou pouvant exercer une certaine influence qui se complete d'une etude des ressources politiques operantes et des strategies d'accumulation; une analyse approfondie des representations (au triple sens des perceptions, de la delegation et des mises en scene) ; enfin une etude des relations entre les elites (echanges, competition) et par rapport aux communautes. Elle aboutit a une remise en cause des approches marxisantes et institutionnelles insuffisamment soucieuses des realites observables. Sur le plan theorique, cette these s'emploie notamment a defendre et demontrer l'interet d'une approche polysemique de la notion de representation en science politique.