• THESE

    Un temps qui compte. Une sociologie ethnographique du travail « en 12 heures » à l’hôpital public, soutenue en 2016 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Dominique Méda, membres du jury : Paul Bouffartigue (Rapp.), Jérôme Pélisse (Rapp.), Nicky Le Feuvre et Frédéric Pierru   

  • Fanny Vincent, Pierre-André Juven, Frédéric Pierru, Pierre-André Juven, La casse du siècle : à propos des réformes de l'hôpital public, Raison d'agir éditions, 2019, Raisons d'agir, 185 p.  

    Des couloirs transformés en hébergements de fortune, des personnels de santé au bord de la crise de nerfs, des mobilisations récurrentes, l'hôpital public est mis à rude épreuve. Ce livre propose une analyse des politiques hospitalières successives qui ont abouti à la crise actuelle. Une véritable casse de ce service public est engagée par des réformateurs adeptes de l'acculturation de l'univers médical à des logiques managériales qui contredisent son bon fonctionnement. À l'encontre de toute évidence, les défenseurs d'une réorganisation du travail continuent de promouvoir à la fois des indicateurs de rentabilité ineptes et une vision techniciste de la médecine qui prétend substituer l'innovation aux relations humaines. Alors que la montée de la précarité et des souffrances sociales née de décennies de politiques néolibérales conduit une part croissante de la population à trouver refuge dans des services hospitaliers sous tension, l'hôpital se trouve devoir résister aussi bien aux manquements de la médecine de ville qu'à la concurrence de cliniques privées largement dispensées des obligations de service public. À l'heure où les mobilisations pour le défendre s'intensifient, un débat s'impose sur les missions de l'hôpital et les moyens qui lui sont accordés.

  • Fanny Vincent, Marie David, Ludivine Balland, Romain Pudal, Jérémy Sinigaglia, « Cuisiner et servir : le maintien d’un service public dans les cuisines du Crous », in Pudal, Romain, Sinigaglia, Jérémy (dir.), Le nouvel esprit du service public, Editions du Croquant, 2024, pp. 215-226   

    Fanny Vincent, Pierre-André Juven, « Hôpital », in Fassin, Didier (dir.), La société qui vient, Éditions du Seuil, 2022, pp. 541-557   

    Fanny Vincent, Tessa Tcham, « Le syndicalisme du public en quête de légitimité ? Définir le conflit dans le droit : l’exemple de la santé au travail », in Matus, Murielle, Vivès, Claire (dir.), Le travail en luttes: résistances, conflictualités et actions collectives, Octarès Editions, 2022 

    Fanny Vincent, Julie Gervais, Claire Lemercier, Willy Pelletier, Hugo Bertillot, « Autopsie des dépeçages », in Gervais, Julie, Lemercier, Claire, Pelletier, Willy (dir.), La valeur du service public, La Découverte, 2021, pp. 70-133 

    Fanny Vincent, Philippe Abecassis, Nathalie Coutinet, Pierre-André Juven, « La santé, un business ? », Manuel indocile de sciences sociales, La Découverte, 2019, pp. 142-150 

    Fanny Vincent, « A Multi-level Approach to Legal Intermediation: The Case of the 12-Hour Work Derogation in French Public Hospitals », in Austin Sarat (dir.), Legal Intermediation. A Processual Approach to Law and Economic Activity, Emerald Publishing Limited, 2019, pp. 69-99 

    Fanny Vincent, « Le 12 heures à l’hôpital public, compromis de travail ? », in Bernard, Sophie, Méda, Dominique, Tallard, Michèle (dir.), Outiller les parcours professionnels : quand les dispositifs publics se mettent en action, P.I.E-Peter Lang S.A., Éditions Scientifiques Internationales, 2016, pp. 205-218 

    Fanny Vincent, « Se réapproprier un temps de travail abîmé ? « Les 12 heures » à l’hôpital public », in Octarès éditions (dir.), Aux marges du travail, 2016, pp. 123-133 

  • Fanny Vincent, Ludivine Balland, Marie David, « Au service du public. Le  bon travail  ouvrier dans la restauration du CROUS », Nouvelle Revue du travail, Nouvelle revue du travail, 2023, n°23 

    Fanny Vincent, « Quel travail dans le service public hospitalier ? », Après-demain : journal mensuel de documentation politique, Paris : Fondation Seligmann, 2023, n°65, pp. 21-23 

    Fanny Vincent, « Rationaliser la gestion par le temps. L’autre histoire de l’hôpital public », Sociologie du Travail, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2021, n°2  

    On sait aujourd’hui beaucoup de choses de l’histoire de l’hôpital public. Depuis une quinzaine d’années, de nombreux travaux ont mis en perspective les réformes qui se sont succédé depuis le début du XXe siècle (Juven et al., 2019). Les prémices du « tournant néolibéral » (Jobert, 1994) sont généralement situées dans les années 1980 (Pierru, 2007 ; Domin, 2014) : celles-ci marquent la pénétration grandissante du raisonnement économique dans le secteur de la santé, d’une analyse en termes de c...

    Fanny Vincent, Pierre-André Juven, « De Charybde en Scylla : l'hôpital au gré des crises », Savoir/Agir, Editions du Croquant, 2021, n°56, pp. 11-20 

    Fanny Vincent, « 260 : des soignantes en grève contre la casse de l’hôpital », Panthère Première, Association Panthère Première, 2020, n°620202021, pp. 22-25 

    Fanny Vincent, « L’hôpital public, crise contre crise », L'école émancipée, École émancipée. Tendance de la FSU, 2020, n°84, pp. 8-9   

    Fanny Vincent, Christelle Avril, Nicolas Jounin, Cédric Lomba, Olivier Masclet, « Travail et intersectionnalité dans la pratique sociologique de spécialistes des classes populaires », Mouvements : des idées et des luttes, La découverte, 2019, n°100, pp. 100-110 

    Fanny Vincent, « La règle et la gestion. Contextes et usages de la dérogation des 12 heures de travail à l’hôpital public », Cahier / Comité d'histoire des administrations chargées du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, Comité d'histoire des administrations chargées du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, 2019, n°23, pp. 69-78 

    Fanny Vincent, « Penser sa santé en travaillant en 12 heures », Perspectives Interdisciplinaires sur le Travail et la Santé, Elise Ledoux, 2017, n°1  

    L’effort d’objectivation des liens, des représentations et des perceptions entre santé et travail engagé ces dernières années par la sociologie, mais également, avec une certaine avance sur celle-ci, par d’autres disciplines comme l’ergonomie, la psychologie, l’épidémiologie, l’histoire, etc., a peu conduit à s’interroger sur les liens entre santé physique et psychique. La distinction entre d’un côté des « troubles musculo-squelettiques » (TMS) et de l’autre des « risques psychosociaux » (RPS...

    Fanny Vincent, « Le travail en 12 heures ou la mise en question du travail », Inter bloc, Elsevier Masson, 2016, pp. 47-49   

    Fanny Vincent, « Travailler pour son  temps de repos  ? », ADR Temporalités, 2014  

    À l’hôpital public, de plus en plus de soignantes souhaitent travailler en journées de 12 heures. Voilà une assertion qui questionne aussi bien par son objet (le temps de travail) que par le caractère (choisi) qui lui est assorti. C’est pourtant bien de là que part cet article qui se propose d’interroger ce qui paradoxalement apparaît être un choix. La première des raisons avancées par les soignantes à qui l’on pose la question ne se réfère pas directement au travail : « le 12 heures c’est bi...

    Fanny Vincent, « Travailler pour son temps de repos ? Sens et usages du temps hors travail des soignantes en 12 heures à l’hôpital public », Temporalités : revue de sciences sociales et humaines, Guyancourt : Laboratoire Printemps, 2014, n°20 

  • Fanny Vincent, Bruno Valat (dir.), Les marchés de la santé en France et en Europe au XXe siècle, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2022  

    Partant du constat d’une histoire économique de la santé encore sous-étudiée, cet ouvrage collectif cherche à documenter les relations entre marché et santé en s’inscrivant dans une perspective de temps long et en interrogeant le sens des processus à l’œuvre : faut-il parler de marchandisation ou de démarchandisation du secteur de la santé à l’échelle du XXe siècle ? Ces deux phénomènes s’opposent-ils ou cohabitent-ils ? Quels en sont les déterminants ? Quelle est la nature des relations entr...

    Fanny Vincent, Le genre du mal-être au travail, R. Bercot (Ed.), Association pour le développement de la sociologie du travail, 2016  

    Comment prendre en compte le genre dans l’étude du mal-être au travail ? C’est à cette question qu’entend répondre l’ouvrage collectif coordonné par Régine Bercot. Les liens entre genre, santé et travail ont jusqu’à présent été peu étudiés. R. Bercot en prend pour preuve la difficulté, lors de l’organisation du séminaire, de trouver des chercheurs articulant ces trois notions dans leurs travaux. Si la littérature existante permet de penser l’imbrication entre santé et travail, la dimension du...

  • Fanny Vincent, Pierre-André Juven, Laura Barbier, Sociologie des controverses autour des prix des médicaments, 2022 

    Fanny Vincent, Monika Steffen, Public Participation, Inequality and Minorities in the French healthcare system, 2017 

  • Fanny Vincent, Marie David, Ludivine Balland, « Les frontières internes du populaire : enquête dans les cuisines des CROUS », Journées internationales de sociologie du travail, Lausanne Switzerland (CH), le 10 novembre 2021 

    Fanny Vincent, Marie David, Ludivine Balland, « Le travail ouvrier dans les restaurants universitaires : une activité de changements et d’adaptation », Neuvième congrès de l’Association française de sociologie, Lille, le 06 juillet 2021 

    Fanny Vincent, Marie David, Ludivine Balland, « Collectifs de travail et "bonne entente" dans la restauration universitaire du CROUS », "Bonne ambiance" et collectifs de travail, Nantes, le 15 mars 2021 

    Fanny Vincent, « La règle et la gestion. Contextes et usages de la dérogation des 12 heures de travail à l’hôpital public », La dérogation, le droit et le travail (XIXe-XXIe siècle), Paris, le 21 septembre 2018     

    Fanny Vincent, « Le travail soignant et son temps : genèse et usages du travail « en 12 heures » à l’hôpital public », Séminaire IRISSO, Paris, le 01 mai 2015 

    Fanny Vincent, « Travailler « en 12 heures » à l’hôpital public : phénomène aux marges du cadre normatif de travail ou nouvelle norme d’organisation du temps de travail ? », Trajectoires professionnelles et dispositifs publics en action, Paris, le 01 juillet 2014 

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Jérémy Rollin, Un corps en mouvement : déplacements sociaux et professionnalisation de la kinésithérapie, thèse soutenue en 2022 à Lyon École normale supérieure sous la direction de François Buton, membres du jury : Florent Champy (Rapp.), Anne Paillet (Rapp.), Marina Honta et Manuel Schotté  

    Cette thèse porte sur la professionnalisation de la kinésithérapie. Celle-ci est envisagée comme un processus combinant une modification du contenu du travail réalisé par les acteurs, des arbitrages au niveau des politiques publiques sectorielles mais aussi une somme de changements dans les dispositions sociales des acteurs. Alors que les kinésithérapeutes sont historiquement des auxiliaires médicaux, ils présentent des caractéristiques genrées et sociales qui les rapprochent des médecins. Alors qu’ils sont officiellement des exécutants de thérapeutiques, leur mode d’exercice majoritairement libéral, à l’écart des médecins, les confronte à une irréductible incertitude dans leur travail. Alors qu’ils disposent, en France, de protections administratives qui ferment le marché du travail, ils sont soumis à des flux migratoires importants dus à la libéralisation de la circulation des personnes et de la reconnaissance des diplômes à l’échelle européenne. Ces tensions interrogent le changement au sein des groupes professionnels. Dans un espace de la santé dominé par l’idéal-type de la profession médicale, est-il possible pour les métiers dominés de devenir des professions ? Alliant sociologie des professions, sociologie de l’action publique et sociologie de l’éducation, cette thèse propose une enquête indigène multi-située (tutelles, acteurs intermédiaires et acteurs de terrain). Elle montre, à travers le cas des kinésithérapeutes, comment l’établissement d’une profession passe par la sélection d’acteurs dotés de capitaux culturels légitimes, par l’appropriation d’un travail à fortes nuances prudentielles et par la négociation de protections institutionnelles, parfois incertaines dans un cadre cognitif contemporain faisant la part belle à la fois aux quantifications et rationalisations dans le secteur sanitaire et à un libre échangisme quant aux travailleurs européens.

    Aymeric Mongy, L'autisme, un handicap contre la protection sociale : les usages réformateurs d'un problème-outil, thèse soutenue en 2021 à Université de Lille 20182021 sous la direction de Anne-Cécile Douillet, membres du jury : Philippe Bezes (Rapp.), Pierre-Yves Baudot (Rapp.), Aude Lejeune et Emmanuel Henry    

    Depuis plus de quarante ans, la littérature en science politique s’intéresse aux processus de bureaucratisation conduisant à mobiliser dans la fabrique de l’action publique des savoirs et techniques issus du New Public Management (NPM) (Bezes et al., 2011), jusqu’à parfois dresser le constat englobant d’une « bureaucratisation néolibérale » du monde (Hibou, 2013). Ces conceptions mécanistes du transfert de techniques de gouvernement entre secteur public et privé renseignent finalement peu les conditions de leur encastrement social, c’est-à-dire les opérations politiques, symboliques et techniques par lesquelles des groupes sociaux légitiment le recours au NPM ; l’action de sa base sociale en somme. A partir d’une analyse du cas de la construction du problème de l’autisme en France, la présente thèse entend porter sur ce point un éclairage en mettant au jour la manière dont les mobilisations des mouvements associatifs parentaux de l’autisme ont contribué à motiver l’emploi par l’État de techniques et de formats organisationnels issus du management de la santé, renforçant par-là les capacités administratives de contrôle sur l’organisation et les contenus de l’offre de soins psychiatrique et médicosociale. En effet, à partir des années 2010 les « stratégies scandaleuses » (Offerlé, 1998) des organisations parentales conduisent à publiquement mettre à l’index l’archaïsme de modèles de prise en charge ségrégués car trop peu tournés vers l’école, inefficace car trop peu informés des avancées des neurosciences. Mêlant droit à l’inclusion sociale des personnes et accès aux soins dans le secteur libéral, les revendications de ces groupes d’intérêts font se croiser la « trajectoire de réformes » (Bezes, Palier, 2018) de l’autisme et celle d’un autre problème : celui du mode de gouvernement des secteurs du handicap et de la santé mentale. Ce deuxième enjeu est marqué par un retour en force de l’État qui, depuis le début des années 1990, recourt de plus en plus à différentes technologies – agences, appels d’offre, contrats, plateformes, recommandations de bonnes pratiques, forfaits, etc. – en vue de construire un « système » intégré de santé. Leur emploi est tendu vers l’accroissement du rendement des structures de soins sanitaires et des établissements médicosociaux, invités à se spécialiser dans des prises en charge « lourdes » et « complexes » pour renvoyer une partie de leurs publics vers le droit commun. Qu’on l’appelle « virage ambulatoire » ou « tournant inclusif », ce transfert des activités de prise en charge vers le « milieu ordinaire » – rarement sinon jamais interrogé en tant que foyer d’oppression ou facteur d’inégalités – compte pour beaucoup dans la sollicitation de la médecine libérale, censée absorber les demandes de prestations dont sont ainsi déchargées les milieux spécialisés. Sur la base de matériaux divers – sources écrites, entretiens observations et enquête ethnographique conduite en particulier dans le département du Pas-de-Calais – notre recherche montre comment, en cherchant à conformer le processus de production des soins à leurs conceptions des « bonnes pratiques », ces associations ont nourri ce programme. Elle rend également compte de comment la rationalisation logistique des soins induit un délitement des « propriétés sociales » (Castel, 1999) distribuées par les secteurs qu’elle travaille, ce au détriment de leurs publics socialement les plus précaires.