Marine de Lassalle

Professeur
Science politique.
Sciences Po Strasbourg

Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe

Responsabilités administratives et scientifiques :

  • THESE

    L'impuissance publique : la politique de la lecture publique en France (1945-1993), soutenue en 1996 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie 

  • Marine de Lassalle, Faire parler d'Europe: voies et formats des rapports institués au politique, Presses universitaires de Rennes, 2022, Res Publica, 387 p. 

    Marine de Lassalle, Justine Iger, Préserver l’agriculture dans le périurbain francilien: étude des stratégies d’une association porteuse de programme agri-urbain en Île-de-France, Institut d'études politiques (IEP), 2017   

    Marine de Lassalle, Didier Georgakakis (dir.), The political uses of European governance: studying an EU White paper, B. Budrich, 2012, 193 p. 

    Marine de Lassalle, Marine de Lassalle, Nicolas Hubé, Nicolas Hubé, Daniel Gaxie, Daniel Gaxie, Jay Rowell, Jay Rowell (dir.), L'Europe des Européens: Enquête comparative sur les perceptions de l'Europe, Economica, 2010, Etudes politiques, 295 p.    

    Les citoyens européens sont-ils devenus plus critiques vis-à-vis de la construction européenne ? Les résultats de divers référendums, notamment sur le Traité constitutionnel européen en France et aux Pays-Bas en 2005, semblent le prouver. Mais tout indique que les citoyens sont peu intéressés par l'Europe et peu informés à son sujet. Comment les citoyens "ordinaires" perçoivent-ils l'Europe ? Quels sont leurs véritables motifs de crainte ou d'espoir ? En dépit de nombreux sondages, on sait peu de choses de ce que pensent vraiment les Européens. Peut-on se satisfaire de recenser des réponses sommaires à des questions fermées comme on le fait couramment ? Ce livre présente les principaux résultats d'un programme de recherche international sur les conceptions ordinaires de l'Europe. Plus de six cents personnes de milieux divers ont été interrogés de manière approfondie en Allemagne, France, Italie et Pologne. [4ème de couv.]

    Marine de Lassalle, Cathy Perret, Jean-Jacques Paul, Daniel Martinelli, Dominique Maillard, L'Insertion des docteurs: de la compétence universitaire à la qualification professionnelle, Céreq, 1999, Documents ( Série Synthèse ), 130 p. 

  • Marine de Lassalle, Philippe Aldrin, « Ce que faire parler de politique veut dire »: Remarques sur la relation d'entretien et le parler politique à partir d'une enquête sur le rapport ordinaire à l'Europe, in François Buton, Patrick Lehingue, Nicolas Mariot, Sabine Rozier (dir.), L’ordinaire du politique. Enquête sur les rapports profanes au politique, Presses Universitaires du Septentrion, 2016, pp. 299-321     

    Marine de Lassalle, Philippe Aldrin, « Façons de parler d'Europe », in Economica (dir.), L'Europe des Européens, Economica, 2010, pp. 149-174   

  • Marine de Lassalle, Didier Georgakakis, « Genèse et structure d'un capital institutionnel européen », Actes de la Recherche en Sciences Sociales, 2007, n°1, p. 38 

  • Marine de Lassalle, « Actualité des études européennes », le 23 novembre 2023  

    Colloque organisé par le laboratoire SAGE, UNISTRA sous la direction de Marie Acabo - SAGE, Strasbourg et Maxime Behar - SAGE, Strasbourg

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Pierre Alayrac, Une noblesse d’Europe : socio-histoire de l'autorité des économistes de la Commission européenne (1958 — 2019), thèse soutenue en 2022 à Paris EHESS en co-direction avec Sylvain Laurens, membres du jury : Philippe Bezes (Rapp.), Fabien Éloire (Rapp.), Jeanne Lazarus, Elizabeth Popp Berman et Laurent Warlouzet  

    Cette thèse prend pour objet la dynamique d’institutionnalisation de l’administration de la CEE/UE sous l’angle des groupes de professionnels et savoirs de gouvernement qu’elle a attirés à elle. Elle se focalise sur l’autorité des économistes de la Commission européenne dans la fabrique de l’action publique communautaire depuis 1958. L’enquête menée reconstitue la trajectoire de ces acteurs dans le champ du pouvoir, notamment dans les champs académiques et bureaucratiques. Elle tient ensemble l’évolution de la sociologie des économistes recrutés, des façons dont ils ont été mis au travail et produit des effets sur l’exécutif européen et l’élaboration de politiques économiques. Ce travail objective ainsi la tortueuse stabilisation de ce groupe comme noblesse d’Europe aux rôles multiples, et ses conditions de possibilité. Il est le produit d’une enquête multi-méthodes : si elle s’appuie principalement sur des archives de l’administration communautaire ou d’anciens hauts fonctionnaires, elle repose également sur une centaine d’entretiens avec des personnels en poste ou retraités, six mois d’observation participante au sein de la Commission européenne, et l’exploitation d’une base de données sur 7526 agents de la Commission, issue d’une enquête collective. À partir du cas particulier des économistes de la CEE, cette recherche pose la question fondamentale de ce qu’est un économiste d’institution, au croisement de la figure du bureaucrate interchangeable wéberien et de celle presque inverse de l’expert au savoir spécifique et courtisé.

  • Liyan Jing, L'institutionnalisation de la politique culturelle extérieure en Chine et en France : les rôles de l'Institut Confucius et de l'Alliance Française, thèse soutenue en 2019 à Strasbourg sous la direction de Romuald Normand, membres du jury : Gilles Guiheux (Rapp.), Florence Padovani (Rapp.), Emmanuel Droit et Siyan Jin    

    Cette thèse cherche à expliquer une politique : comment l’État chinois et l’État français mobilisent des institutions pour développer leur action publique culturelle extérieure dans un contexte de mondialisation. Portant sur une comparaison entre la Chine et la France, elle examine l’institutionnalisation des politiques culturelles chinoises et françaises selon un cadre analytique croisant trois approches théoriques (le néo-institutionnalisme historique, la sociologie de l’action publique et l’analyse du transfert de politique publique). Partant d’abord d’un regard socio-historique et néo-institutionnaliste, elle montre comment ont émergé des institutions et des modes d’intervention spécifique dans les deux pays à travers les siècles. Elle situe ensuite la dynamique des institutions culturelles (chinoises comme françaises) dans le contexte des transformations contemporaines de l’État et de l’action publique. Pour cela, elle analyse le rapport de l’État à la culture et à ces institutions, en mobilisant les catégories d’analyse d’une sociologie de l’État en recomposition. Après avoir montré comment les institutions culturelles s’ancrent à la fois dans une tradition historique et une dépendance au sentier, la thèse montre que les changements des modes d’intervention culturelle de l’État à l’échelle nationale impact aussi sur les modalités d’exportation de sa politique culturelle à l’échelle internationale. La théorie du transfert de politique publique permet alors de comprendre, en traitant les institutions culturelles comme des vecteurs de ce transfert institutionnel, la diffusion internationale des politiques culturelles via le rôle de l’Institut Confucius et de l’Alliance Française. La thèse démontre ainsi que les développements d’une politique culturelle extérieure doit être saisi comme un processus dynamique de co-construction entre l’État et ses institutions, à travers l’interaction d’une pluralité d’acteurs, soumis toutefois à une forme de gouvernement centralisé dans les deux pays. Cependant, les mécanismes de régulation de la politique culturelle, malgré des similitudes, diffèrent, non seulement en termes de trajectoires historiques, mais aussi de visions irréductibles de la politique culturelle, comme de stratégies d’internationalisation différente dans un contexte de mondialisation.

  • Anaïs Le bouffant, Les politiques éducatives et le pouvoir du chiffre : les évaluateurs nationaux des résultats du système éducatif à l'épreuve de PISALa Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance du ministère de l'Education nationale et l'émergence d'une évaluation internationale des résultats des élèves, le Programme International pour le suivi des acquis des élèves (1995 – 2017), thèse soutenue en 2022 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Éric Agrikoliansky, membres du jury : Dorota Dakowska (Rapp.), Emmanuel Henry et Etienne Penissat  

    En 2000 est lancée l’évaluation PISA sous l’égide de l’OCDE, à laquelle participe la France. La DEPP, direction des évaluations statistiques interne au ministère de l’Education nationale, à l’institutionnalisation récente, est chargée d’en suivre la mise en œuvre pour la France et de garantir la validité des résultats pour aider au pilotage de la politique éducative nationale. Dans un contexte où l’évaluation des résultats de l’action éducative est encore peu instituée, l’irruption de PISA dans le panel des évaluations à disposition des décideurs publics remet en question le rôle de producteur de données pour l’action que la DEPP s’est tout juste vue confier. A la fois interlocutrice privilégiée de l’OCDE pour PISA mais sans réel pouvoir d’agir en profondeur sur les choix de méthode et d’objectifs faits par l’organisation internationale, en charge d’évaluations nationales encore peu utilisée pour piloter l’action publique, la DEPP va devoir repenser les caractéristiques de son expertise pour s’assurer que ses évaluations et ses analyses sont bien employées à cette fin, complétées par les données internationales de PISA et non l’inverse. Afin d’observer le repositionnement des experts de l’évaluation statistique en éducation au moment de la construction de PISA et jusqu’à la publication relative à son cycle 2016,cette thèse s’intéresse à la construction de l’identité d’expert en évaluation des résultats de l’action éducative de la DEPP et de l’OCDE avec PISA. Elle cherche ensuite à mettre en lumière les stratégies de légitimation de ses travaux d’évaluation menées par les agents de la DEPP, entre critique méthodologique de PISA et intérêt philosophique et technique de l’objet. Enfin, elle observe la stratégie à l’épreuve de l’usage, en regardant la façon dont les résultats PISA et les évaluations de la DEPP sont employées dans le cadre du contrôle de l’action du gouvernement et lors des deux grandes réformes de la période, l’instauration du socle commun de compétences en 2005 et la refondation de l’école pour lutter contre les inégalités scolaires en 2013

    Julie Patarin-Jossec, Le vol habité dans l’économie symbolique de la construction européenne, thèse soutenue en 2018 à Bordeaux sous la direction de Pascal Ragouet, membres du jury : Frédéric Lebaron (Rapp.), Antoine Roger, Irène Bellier, Carole Sigman et Loïc Wacquant  

    Régis par une rhétorique opposant « science » et « politique », les programmes de stations spatiales civiles sont présentés comme projets diplomatiques censés adoucir des tensions géopolitiques, justifiés par les possibilités d’expérimentation en condition de micropesanteur qu’ils octroient à la communauté scientifique et industrielle internationale. Précédée par des collaborations officieuses entre laboratoires européens et soviétiques, l’Europe de l’Ouest entre dans l’exploration spatiale habitée en 1982. Depuis, l’entraînement et le transport des astronautes de l’Agence spatiale européenne (ESA) se partagent entre les États-Unis (NASA) et la Russie (Roscosmos), dont les programmes nationaux pourvoient leur gouvernement en autonomie de lancement et de transport spatial. Au fil des décennies, alors que les agences spatiales détenant un programme habité (à l’exception de la Chine) se rejoignent dans un projet commun à partir de la fin des années 1990 (l’International Space Station), et alors que la Russie devient détentrice d’un monopole d’accès à l’espace à partir de 2011, les mécanismes symboliques et politiques structurant le programme spatial habité européen évoluent en conséquence. L’entraînement des astronautes en Russie, relatif à ce monopole des lancements habités, entraine la reproduction de traditions et rituels qui, hérités du spatial soviétique, en viennent à constituer l’armature symbolique et axiologique d’un corps d’astronautes en charge de représenter « l’unité dans la diversité » propre à l’Europe. Nourrissant des relations plus ou moins institutionnalisées avec d’anciennes républiques socialistes du fait de son autonomie (de plus en plus relative) vis-à-vis de l’Union Européenne, l’ESA devient progressivement une plateforme via laquelle le procès de restructuration des États d’Europe de l’Est entamé à la fin des années 1980 peut être analysé à l’aune des réseaux industriels, des interdépendances techniques et des échanges scientifiques qui y transitent. Afin de saisir ces relations d’interdépendances, une approche par la théorie des champs semble pertinente à deux points de vue. Tout d’abord, s’intéresser à la genèse et à l’organisation du programme spatial habité européen suppose de considérer ce dernier comme le résultat d’une trajectoire institutionnelle empruntant à différents champs : autorité cognitive de la science moderne, rôle de la production industrielle dans la construction étatique, et rapport à la territorialisation dans l’exercice d’un pouvoir politique national contribuent à la morphologie actuelle des affaires spatiales en Europe. Ensuite, une analyse bourdieusienne permet de circonscrire les vols habités comme un espace social structuré, où se convertissent, se maintiennent et se confrontent des capitaux portés par des acteurs de champs de production autonomes. L’économie des relations entre science, industrie et État, esquissée au gré de ce pari théorique, permet d’envisager certaines des conditions sociales par lesquelles les manières de « faire État » en Europe occidentale et le développement de la bureaucratie ont pu être nourris par des développements scientifiques et techniques profondément ancrés dans le temps comme dans l’espace. Mettant particulièrement en lumière la formation des habitus des astronautes de l’ESA, l’esquisse d’une théorie d’un « champ de médiation » est appréhendée, de manière à saisir les conditions de ces relations structurelles entre champs scientifique, industriel et bureaucratique dans le cas d’un secteur spatial en mutation.

  • Marylou Hamm, Les conditions de l'Europe : sociologie de l'assistance technique européenne dans la crise grecque (2011-2015), thèse soutenue en 2022 à Strasbourg sous la direction de Jay Rowell et François Foret, membres du jury : Amandine Crespy (Rapp.), Frédéric Mérand (Rapp.), Benjamin Lemoine    

    En 2010, le premier Memorandum of Understanding (MoU) est signé entre le gouvernement grec et la « troïka », un organe ad hoc chargé de gérer la crise économique en Grèce pour le compte des États membres de l’Union européenne. Un an plus tard, la « task force pour la Grèce » est créée à la Commission pour aider à la mise en œuvre des réformes demandées dans ce cadre. Notre thèse se penche sur ce service d’assistance technique mis sur pieds au cœur de la crise. L’enquête part d’un écart énigmatique entre deux observations. D’un côté, on associe couramment la gestion de la crise grecque au tableau d’une Europe désunie, technocratique et austéritaire ; de l’autre, les personnels européens ne laissent de dénoncer les débordements et les limites de cette gestion. Ce hiatus cristallise toute la complexité de la gestion européenne de la crise grecque, de son plus haut niveau de politisation jusqu’à l’ordinaire du travail normatif de ses responsables. Nous montrons que les membres de l’assistance technique ont été amenés à composer avec les termes équivoques, sinon contradictoires, d’un mandat marqué par l’exceptionnalité de la configuration politique globale. Comment agir conformément aux règles juridico-morales qui gouvernent l’Union européenne dans une situation réputée y attenter du tout au tout ? Combinant entretiens, observations, documents officiels et internes ainsi qu’un corpus de presse, cette thèse interroge la morale professionnelle des personnels européens dans le pli des épreuves qu’emporte une intervention « à distance ». À partir des expériences ordinaires des acteurs membres de ce service apparemment éloignées de la « grande politique », nous entendons saisir plus justement les manières dont les coopérations européennes et ses projets modernisateurs s’envisagent, se tissent et s’éprouvent.