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  • THESE

    La copropriété dégradée, le relogement et après ? Professionnels et habitants dans une opération rénovation urbaine, soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Laurent Willemez et Sandrine Nicourd présidée par Jacques de Maillard, membres du jury : Agnès Deboulet (Rapp.), Delphine Serre (Rapp.), Jacques de Maillard et Sylvie Tissot     

  • Rémi Habouzit, Rémi Habouzit, Démolir les copropriétés dégradées: sociologie d'un programme de rénovation urbaine, Presses universitaires de Rennes, 2024, Collection Le sens social, 300 p.   

    Quelles sont les conséquences de la transformation des quartiers populaires à l'origine de la rénovation urbaine sur les pratiques des professionnels (ville, bailleurs, associations) et sur les trajectoires des habitants passant d'une copropriété dégradée vers le parc social (anciens propriétaires occupants et locataires du parc privé) ? Pour répondre, les données mobilisées ici s'appuient sur la réalisation d'une enquête ethnographique, monographique et qualitative réalisée par entretiens et par observations auprès des professionnels et des habitants dans le cadre du programme de rénovation urbaine de Clichy-sous-Bois/Montfermeil en Ile-de-France. Sont alors pensés : les modalités de la construction des copropriétés peuplées par des habitants issus des catégories populaires et immigrés ; les pratiques des professionnels qui font des interactions avec les habitants un moyen d'encadrer leurs manières d'habiter ; les effets du relogement pour les habitants (anciens propriétaires et locataires) et sur les hiérarchies internes à ce groupe social. Dans le contexte où l'intervention sur les copropriétés dégradées est désormais au cœur du Nouveau Programme de renouvellement urbain, une approche centrée sur la genèse des programmes, sur la pratique des acteurs de terrain et sur les expériences habitantes est riche d'enseignements.

    Rémi Habouzit, Rémi Habouzit, Laurent Willemez, Sandrine Nicourd, Jacques de Maillard [et alii], La copropriété dégradée, le relogement et après ? Professionnels et habitants dans une opération rénovation urbaine, 2017, 550 p.  

    Depuis 2003, plus de 400 quartiers populaires classés en Zones Urbaines Sensibles (ZUS) et 4 millions d’habitants sont devenus les destinataires d’un Programme de Rénovation Urbaine (PRU) instauré par la « loi Borloo » d’orientation et de programmation pour la ville. Dans un objectif de transformation des quartiers et de mixité sociale, ces programmes entraînent des opérations de démolition/reconstruction de logements, la réhabilitation du parc existant et la redéfinition des espaces urbains collectifs (voirie, espaces verts, etc.).Les communes de Clichy-sous-Bois et de Montfermeil en Seine-Saint-Denis font l’objet d’un de ces PRU. Tout en étant le plus important de France (en termes de budget et de logements détruits), il a aussi la particularité d’entraîner la démolition d’immeubles en copropriétés privées dégradées : les Bosquets à Montfermeil et la Forestière à Clichy-sous-Bois. À leur place, toutes les nouvelles constructions et les relogements se font dans le parc social. L’ensemble des habitants relogés passe donc du statut de propriétaires occupants ou locataires du parc privé à celui de locataires du parc social. Outre ce changement de statut résidentiel, cette situation s’accompagne de la mise en interactions régulières de ces « délogés » aux professionnels (de la ville, associatifs et des bailleurs) qui interviennent sur ce quartier, dans ces immeubles dans le cadre d’accompagnement pré et post relogement.Basée sur une enquête conduite par entretiens, observations et archives, cette thèse vise autant à saisir la genèse de cette politique, que les effets de la volonté de transformation des quartiers, par la généralisation du parc social, sur les pratiques professionnelles et les trajectoires des habitants relogés.Dans cette optique, les archives et les entretiens donnent à comprendre que la dégradation des anciennes copropriétés s’explique en priorité par leurs conditions de commercialisation, de production et de gestion. Or, toutes les mesures d’actions publiques, jusqu'à la signature du programme de rénovation urbaine, présentent systématiquement les habitants et leurs caractéristiques (populaires et immigrées) comme les principaux responsables de cette dégradation.L’ethnographie des pratiques professionnelles illustre ensuite comment dans les résidences neuves, ces acteurs se servent des interactions avec les habitants pour encadrer leurs manières d’habiter. Ce travail se faisant dans l’idée d’éviter une nouvelle dégradation des bâtiments.Enfin, les entretiens auprès des habitants (réalisés avant et après relogement) dévoilent comment le relogement et la rencontre avec les professionnels les déstabilisent dans leurs ancrages individuels et ébranlent le sens des hiérarchies internes à ce groupe social. Alors que les anciens propriétaires constituaient dans la copropriété la frange supérieure de ce groupe, ils sont aujourd’hui ceux qui se sentent le plus déclassés. À l’inverse, les locataires qui dans la copropriété occupaient les positions les plus dominées sont aujourd’hui les plus réhabilités.Au-delà des résultats empiriques, ces pistes analytiques situent les enjeux de la thèse à plusieurs échelles. D’abord, c’est dans une perspective constructiviste que ce travail illustre comment ces copropriétés et leurs occupants ont été construits comme un problème et une catégorie d’action publique. Ensuite, c’est en partant de la pratique des professionnels que cette thèse dévoile comment dans l’espace de la politique de la ville se maintiennent des formes d’encadrement et de domination à l’égard de certains publics cibles (ici issus des catégories populaires et immigrées). Enfin, cette thèse s’inscrit dans une sociologie des classes populaires autant attentives à leurs différences internes qu’aux modalités de réception variée d’une mesure d’action publique.

  • Rémi Habouzit, Rémi Habouzit, « Placement, déplacement, re-placement : propriétaires et locataires dans une opération de rénovation urbaine à Clichy-sous-Bois et Montfermeil », Université Lille 1 Sciences et Technologies, 2021    

    Depuis 2003 en France, le programme national de rénovation urbaine entraine la transformation de plus de 400 quartiers populaires par le biais d’opérations de démolition, résidentialisation et reconstruction de logements. En Île-de-France, les communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil ont signé en 2004 le plus important Programme de Rénovation Urbaine (PRU) de France en termes de budget de fonctionnement (700 millions d’euros) et de nombre de logements démolis (1624). Ce programme inclut la...

    Rémi Habouzit, Rémi Habouzit, « Positions résidentielles, positions professionnelles et division sexuée des rôles : analyse des différences internes aux habitant-e-s dans un quartier populaire en rénovation urbaine », Association internationales des sociologues de langue française (AISLF), 2019    

    Quand, dans les grands ensembles et les quartiers populaires, les conditions de logement semblent en apparence similaires, le statut résidentiel et les caractéristiques du logement constituent pourtant un vecteur de classement ou du moins de différenciation entre les individus (Chamboredon & Lemaire, 1970). Comme la position professionnelle, la taille du logement, son emplacement et son statut d’occupation sont des marqueurs sociaux et des éléments constitutifs de la position sociale d’une pe...

    Rémi Habouzit, Julie Minoc, Rémi Habouzit, Ruggero Iori, Romain Juston, « L’horizon vertical de la recherche. La socialisation de laboratoire d’apprentis chercheurs en sciences sociales », Socio-logos, Association Française de Sociologie, 2015, n°10 

  • Rémi Habouzit, Mobilité résidentielle et classements sociaux