Myriam Aït-Aoudia

Professeur
Science politique.

Centre Universitaire de Recherches sur l'Action Publique et le Politique - Épistémologie et Sciences Sociales
  • THESE

    L'apprentissage de la compétition pluripartisane en Algérie (1988-1992) : sociologie d'un changement de régime, soutenue en 2008 à Paris 1 sous la direction de Bastien François 

  • Myriam Aït-Aoudia, Atmane Aggoun, Madjid Benchikh, La nouvelle Algérie, Seuil, 2021, 198 p. 

    Myriam Aït-Aoudia, Alia Gana, Vincent Geisser (dir.), Les partis islamistes ont-ils vraiment changé ?: la "modération" au crible des sciences sociales, CNRS éditions, 2020, 293 p. 

    Myriam Aït-Aoudia, L’expérience démocratique en Algérie (1988-1992). Apprentissages politiques et changement de régime, Koukou Éditions, 2016   

    Myriam Aït-Aoudia, L'expérience démocratique en Algérie (1988-1992), Cairn et Presses de Sciences Po, 2016, Académique  

    Plus de vingt ans avant le « printemps arabe », le régime du parti unique s'est subitement effondré en Algérie pour laisser place à un système pluripartisan. Comment cette première expérience démocratique de la région s'est-elle organisée ? Et comment a-t-elle échoué trois ans plus tard ? L'ouvrage reconstitue ce processus, à partir d'un matériau d'une ampleur inégalée : entretiens avec les responsables des principaux partis politiques (FLN, FIS, RCD, FFS), des ministres, des généraux, des fonctionnaires locaux et départementaux ; décryptage de nombreuses archives originales (du FIS et du ministère de l'Intérieur notamment), de la presse et de textes juridiques. Il retrace la mise en place des nouvelles règles du jeu politique, la sélection des acteurs habilités à participer à la compétition électorale, les apprentissages politiques soutenant la construction d'un système partisan pluraliste, les alternances de confiance et de méfiance. Tel un laboratoire du changement démocratique, où s'éprouvèrent toutes les conditions nécessaires à ce passage, l'expérience algérienne n'a résulté ni d'un simple basculement, ni d'une évolution linéaire consécutive à une crise de régime. Mais plutôt d'un processus erratique et imprévisible livrant à chaque étape de nouvelles configurations d'acteurs pris collectivement dans une dynamique que personne ne maîtrisait. Un livre clé pour comprendre la place singulière de l'Algérie ainsi que sa « stabilité » lors des « révolutions arabes ». Une grille d'analyse pour porter un regard plus averti sur les bouleversements actuels du monde arabe

    Myriam Aït-Aoudia, Antoine Roger (dir.), La Logique du désordre. Relire la sociologie de Michel Dobry: relire la sociologie de Michel Dobry, Cairn et Presses de Sciences Po, 2015, Sociétés en mouvement, 360 p.  

    Comment l'ordre politique se délite-t-il ? De quoi sont faites les crises et comment en rendre raison ? Ces questions sont au cœur du maître-ouvrage de Michel Dobry, Sociologie des crises politiques, publié en 1986, qui a inspiré des générations de chercheurs par ses thèses en rupture avec la façon dont les sciences sociales analysaient les phénomènes révolutionnaires et les transitions politiques. Dialogue critique autour des principes d'analyse et des choix épistémologiques qui font l'originalité de cette démarche sociologique, La Logique du désordre discute la façon dont Michel Dobry envisage les acteurs sociaux et leur action ; sa conception de la causalité et de l'historicité des processus politiques ; les conditions sous lesquelles ses concepts et systématisations s'exportent sur des terrains imprévus tels que les relations internationales ; la pertinence de ses propositions pour appréhender les « jeux politiques routiniers ». Autant de questions et d'objections auxquelles Michel Dobry répond dans un texte final qui présente sa perspective relationnelle. Une relecture des thèses de Michel Dobry qui en montre toute l'actualité,et une introduction indispensable à Sociologie des crises politiques

    Myriam Aït-Aoudia, L’expérience démocratique en Algérie (1988-1992). Apprentissages politiques et changement de régime: apprentissages politiques et changement de régime, SciencesPo, les presses, 2015, Domaine Monde et sociétés, 346 p.  

    Plus de vingt ans avant le « printemps arabe », le régime du parti unique s'est subitement effondré en Algérie pour laisser place à un système pluripartisan. Comment cette première expérience démocratique de la région s'est-elle organisée ? Et comment a-t-elle échoué trois ans plus tard ? L'ouvrage reconstitue ce processus, à partir d'un matériau d'une ampleur inégalée : entretiens avec les responsables des principaux partis politiques (FLN, FIS, RCD, FFS), des ministres, des généraux, des fonctionnaires locaux et départementaux ; décryptage de nombreuses archives originales (du FIS et du ministère de l'Intérieur notamment), de la presse et de textes juridiques. Il retrace la mise en place des nouvelles règles du jeu politique, la sélection des acteurs habilités à participer à la compétition électorale, les apprentissages politiques soutenant la construction d'un système partisan pluraliste, les alternances de confiance et de méfiance. Tel un laboratoire du changement démocratique, où s'éprouvèrent toutes les conditions nécessaires à ce passage, l'expérience algérienne n'a résulté ni d'un simple basculement, ni d'une évolution linéaire consécutive à une crise de régime. Mais plutôt d'un processus erratique et imprévisible livrant à chaque étape de nouvelles configurations d'acteurs pris collectivement dans une dynamique que personne ne maîtrisait. Un livre clé pour comprendre la place singulière de l'Algérie ainsi que sa « stabilité » lors des « révolutions arabes ». Une grille d'analyse pour porter un regard plus averti sur les bouleversements actuels du monde arabe.

    Myriam Aït-Aoudia, Rachel Vanneuville (dir.), Les enjeux contemporains de la formation juridique: dossier, L.G.D.J. et Lextenso, 2013, 258 p. 

  • Myriam Aït-Aoudia, « Pluralisme limité ou démocratie militante ? Leçons du cas algérien », in Pascal Bonnard, Dorota Dakowska, Boris Gobille (dir.), Faire, défaire la démocratie. De Moscou, Bogota et Téhéran au Conseil de l’Europe, Karthala, 2021, pp. 271-295 

    Myriam Aït-Aoudia, « Pluralisme limité ou démocratie militante ? Leçons du cas algérien », in Karthala, coll. Questions transnationales (dir.), Pascal Bonnard, Dorota Dakowska, Boris Gobille (dir.), Faire, défaire la démocratie. De Moscou, Bogota et Téhéran au Conseil de l’Europe, 2021, pp. 271-295 

    Myriam Aït-Aoudia, « Dépolitisation de l’armée et fin du régime de parti unique en Algérie. Retour sur un impensé », in Presses Universitaires de Rennes (dir.), Les armées dans les révolutions arabes. Positions et rôles. Perspectives théoriques et études de cas, 2016, pp. 33-46 

    Myriam Aït-Aoudia, Antoine Roger, « Introduction. Portrait du théoricien en sismographe : une sociologie des variations politiques », in Myriam Aït-Aoudia, Antoine Roger (dir.) (dir.), La logique du désordre : Relire la sociologie de Michel Dobry, Presses de Sciences Po, 2015, pp. 13-36 

    Myriam Aït-Aoudia, « Dépolitisation de l'armée et fin du régime de parti unique en Algérie. Retour sur un impensé », in Saïd Haddad (dir.) (dir.), Les armées dans les révolutions arabes. Positions et rôles. Perspectives théoriques et études de cas, Presses universitaires de Rennes, 2015, pp. 33-46   

    Myriam Aït-Aoudia, « Les enjeux de la participation du FIS à la première élection pluripartisane en Algérie (mars-juin 1990) », in Samir Amghar (dir) (dir.), Les islamistes au défi du pouvoir. Évolutions d'une idéologie, Michalon Éd., 2012, pp. 35-57 

  • Myriam Aït-Aoudia, Belkacem Benzenine, « From inclusion-radicalization to moderation under institutional constraints: a synchronic and diachronic approach of Algerian Islamist parties (1989–2019) », Middle East Law and Governance , 2023, n°4, pp. 494-519 

    Myriam Aït-Aoudia, « Gestion de crise et légalité constitutionnelle : le pouvoir face au Hirak », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2021, n°176, pp. 67-79 

    Myriam Aït-Aoudia, « Gestion de crise et légalité constitutionnelle : le pouvoir face au Hirak », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2021, n°176, pp. 67-79 

    Myriam Aït-Aoudia, Alia Gana, « Les partis islamistes ont-ils vraiment changé ? (Dossier thématique) », L'Année du Maghreb, 2020, n°22   

    Myriam Aït-Aoudia, « Idéologie et religion dans les partis islamistes contemporains », L'Année du Maghreb, 2020, n°22, pp. 223-230  

    Au terme de ce dossier consacré aux partis islamistes contemporains au Maghreb, plusieurs apports méritent d’être relevés. D’abord, l’usage des catégories « modération » et « spécialisation politique » pour qualifier aujourd’hui leur évolution relève davantage du discours politique que d’une réalité empirique univoque. Endossées sans examen, ces catégories produites par les acteurs partisans eux-mêmes voilent la persistance d’engagements religieux originels dans l’activité partisane. Ce dossi...

    Myriam Aït-Aoudia, Alia Gana, « Les partis islamistes ont-ils vraiment changé ? La modération au crible des sciences sociales  », L'Année du Maghreb, 2020, n°22 

    Myriam Aït-Aoudia, Alia Gana, « Les partis islamistes ont-ils vraiment changé ? La modération au crible des sciences sociales », L'Année du Maghreb, 2020, n°22 

    Myriam Aït-Aoudia, « Conditions for new parties’ participation in a founding election in a democratic transition. The Algerian case », Party Politics, 2018, n°4, pp. 434-443 

    Myriam Aït-Aoudia, « Pluralisme et islamisme en Algérie », Moyen-Orient, 2018, n°40, pp. 18-23   

    Myriam Aït-Aoudia, « Conditions for new parties’ participation in a founding election in a democratic transition », Party Politics, 2018, n°4, pp. 434-443 

    Myriam Aït-Aoudia, « Des émeutes à une crise politique : les ressorts de la politisation des mobilisations en Algérie en 1988 », Politix, 2015, n°112, pp. 59-82   

    Myriam Aït-Aoudia, Rachel Vanneuville, Liora Israël, « Les enjeux contemporains de la formation juridique [prés. et coord. du dossier du n° 83 de : Droit et société ] », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2013, n°83, pp. 7-116   

    Myriam Aït-Aoudia, « Le droit dans la concurrence : mobilisations universitaires contre la création de diplômes de droit à Sciences Po Paris », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2013, n°83, pp. 99-116   

    Myriam Aït-Aoudia, Rachel Vanneuville, « Le droit saisi par son enseignement : présentation du dossier », Droit et Société : Revue internationale de théorie du droit et de sociologie juridique, 2013, n°83, pp. 7-16   

    Myriam Aït-Aoudia, « La genèse d'une mobilisation partisane : continuités et politisation du militantisme caritatif et religieux au sein du FIS », Politix, 2013, n°102, pp. 129-146 

    Myriam Aït-Aoudia, « Les dilemmes des nouveaux partis face à la participation à la première élection pluraliste post-autoritaire. Retour sur un impensé à partir du cas algérien », Revue internationale de politique comparée, 2013, n°2, pp. 15-32 

    Myriam Aït-Aoudia, Mounia Bennani-Chraïbi, Jean-Gabriel Contamin, « Indicateurs et vecteurs de la politisation des individus : les vertus heuristiques du croisement des regards », Critique Internationale, 2011, n°50, pp. 9-20 

    Myriam Aït-Aoudia, Alexandre Dézé, « Contribution à une approche sociologique de la genèse partisane. Une analyse du front national, du movimento sociale italiano et du front islamique desalut », Revue Française de Science Politique, 2011, n°4, pp. 631-658   

    Myriam Aït-Aoudia, Mounia Bennani-Chraïbi, Jean-Gabriel Contamin, « Contribution à une histoire sociale de la conception lagroyenne de la politisation », Critique Internationale, 2010, n°48, pp. 207-220 

    Myriam Aït-Aoudia, Carole Bachelot, Lucie Bargel, Hélène Combes, Stéphanie Dechezelles [et alii], « Enquêter dans les partis politiques. Perspectives comparées », Revue internationale de politique comparée, 2010, n°4, pp. 7-14   

    Myriam Aït-Aoudia, Carole Bachelot, Lucie Bargel, Nathalie Ethuin, Catherine Leclercq [et alii], « Enquêter dans les partis politiques. Perspectives comparées », Revue internationale de politique comparée, 2010, n°4, pp. 7-139   

    Myriam Aït-Aoudia, Lucie Bargel, Nathalie Ethuin, Elise Massicard, Anne-Sophie Petitfils, « Franchir les seuils des partis : accès au terrain et dynamiques d’enquête », Revue internationale de politique comparée, 2010, n°4, pp. 15-30   

    Myriam Aït-Aoudia, Jean-Philippe Bras, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Aït Aoudia, Jean-Gabriel Contamin [et alii], « Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman – IISMM », 2010  

    Jean-Philippe Bras, professeur à l’Université de Rouen Les transformations du droit dans le monde musulman : la codification La codification nous est apparue comme une bonne entrée pour une analyse des transformations du droit dans le monde musulman. Elle s’impose (quasiment) partout mais semble mettre à mal, ou au moins perturber, les configurations traditionnellement corrélées au droit musulman : droit sharaïque, droit des juges, droit sans loi,... En effet, la codification fait de la loi l...

    Myriam Aït-Aoudia, Jean-Philippe Bras, Mounia Bennani-Chraïbi, Myriam Aït Aoudia, Jean-Gabriel Contamin [et alii], « Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman – IISMM », 2009  

    Jean-Philippe Bras, professeur à l’Université de Rouen Les transformations du droit dans le monde musulman Il s’agissait pour cette première année de séminaire de faire un tour d’horizon des interrogations que suscite le droit islamique dans ses manifestations passées et contemporaines, en identifiant quelques questionnements clés, autour de la configuration des systèmes juridiques, de la dynamique et de la statique du droit, de ses contextes de mise en œuvre. C’était aussi l’occasion d’un pr...

  • Myriam Aït-Aoudia, Benzenine Belkacem, « The Paradox of the Fragmentation of Islamic Political Parties in Algeria », ECPR General Conference, Panel : Pluralization of Islamist Politics in the MENA Region, Hambourg Germany (DE), le 22 août 2018   

    Myriam Aït-Aoudia, « Constitutional law and transformation of frame of party pluralism : an analysis on the basis of the model of « Militant democracy » (K. Loewenstein). The Algerian case (1989-2016) », Annual Meeting on Law and Society Association "Law at the crossroads: le droit à la croisée des chemins", panel - Democratic institutions and constitutionalism, Toronto Canada (CA), le 07 juin 2018   

    Myriam Aït-Aoudia, « Des conceptions divergentes de la démocratie en Algérie (1992-2016). Réflexions à partir du concept de ‘‘Militant democracy’’ (K. Loewenstein) », Colloque « La démocratie à l’épreuve de l’autoritarisme / Democracy and Authoritarianism: Rethinking the Boundary, panel : Les registres de légitimation du pouvoir (2) : Dispositifs d’administration et d’organisation de la démocratie, Lyon, le 16 novembre 2017    

    Organisé sous la coordination scientifique de Pascal Bonnard, UJM, Triangle ; Dorota Dakowska, Lyon 2, IUF, Triangle ; Boris Gobille, ENS de Lyon, Triangle, avec l’appui de Marie Laure Geoffray, Université Sorbonne Nouvelle – IHEAL

    Myriam Aït-Aoudia, « Partis politiques et religions (XXe-XXIe siècles) », le 06 février 2017  

    Organisé par Myriam Aït-Aoudia, Centre Émile Durkheim Sciences Po Bordeaux, Philippe Portier, GSRL - EPHE, Yann Raison du Cleuziou, Centre Émile Durkheim, Université de Bordeaux

    Myriam Aït-Aoudia, « Les paradoxes de la fabrication constitutionnelle en situation de crise politique : urgence, incertitude et conflits d'interprétation (Algérie 1989) », Colloque : Usages du droit et rôle des juristes en contexte de transition politique. Une perspective comparée, Tunis Tunisia (TN), le 20 juin 2014 

    Myriam Aït-Aoudia, « Quelques hypothèses à propos du discours des professeurs de droit sur "la crise du droit" (1945-2000) », Colloque final ANR Elidroit : Quelle place pour le droit dans la formation des élites ? Histoire et actualité d'une question, Ecole normale supérieure Jourdan, Centre Maurice Halbwachs, Paris, le 21 mai 2012 

    Myriam Aït-Aoudia, Antoine Roger, « Pourquoi relire "Sociologie des crises politiques" ? », Colloque Relire "Sociologie des crises politiques", Pessac, le 20 janvier 2011 

    Myriam Aït-Aoudia, « Penser la genèse du pluralisme politique », 2e Congrès des Études africaines en France "Recherches et débats : réinventer l'Afrique ? atelier : À la croisée des pluralismes", Pessac, le 06 septembre 2010 

    Myriam Aït-Aoudia, Rachel Vanneuville, « The competition between universities and elite schools over law training : towards a redefinition of French higher legal education ? », International Working Group for Comparative Studies of Legal Professions (WGCSLP) European Conference, Gif-sur-Yvette, le 08 juillet 2010 

    Myriam Aït-Aoudia, Daniel Cefai, « Politisation et publicisation : autour de l'ouvrage de Joseph Gusfield, La culture des problèmes publics. L'alcool au volant : la production d'un ordre symbolique, Paris, Economica, 2009 », Séminaire : Politisations comparées : sociétés musulmanes et ailleurs, Paris, le 14 juin 2010 

    Myriam Aït-Aoudia, Rachel Vanneuville, « What is a 'Good Jurist'? Contemporary Debates on French Legal Education », Annual Meeting on Law and Society Association "After critique: What is Left of the Law & Society Paradigm?", Chicago United States (US), le 27 mai 2010 

    Myriam Aït-Aoudia, « Les enjeux politiques et académiques de la formation juridique des élites en France », Colloque international, "La formation des élites. Les enjeux de l'ouverture et de la mondialisation", Paris, le 17 septembre 2009 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Aude Lebrun, La légitimité des concernés , thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Myriam AÏt aoudia et Pierre-Yves Baudot  

    Cette thèse de science politique analyse les évolutions des relations entre les associations, les mouvements sociaux et les pouvoirs publics dans l'élaboration des politiques publiques du handicap depuis la loi du 11 février 2005. Elle part de l'hypothèse selon laquelle les rôles et les pratiques ont été redéfinis dans les processus de décision politique par la volonté croissante de faire participer des « personnes concernées ». Cette expression, lorsqu'elle est utilisée par les pouvoirs publics, désigne une nouvelle catégorie de consultation. Des matériaux ont été récoltés sur trois terrains différents : un premier auprès de collectifs se réclamant de l'antivalidisme, un second composé d'associations de plaidoyer (gestionnaires et non-gestionnaires d'établissements) et un dernier réalisé auprès d'acteurs politico-administratifs : au sein des secrétariats d'Etat et du comité interministériel au handicap. Ces terrains d'enquête ont été étudiés par le biais d'entretiens biographiques, d'observations, d'archives et de données récoltées sur Twitter. L'analyse de ces données mettra en perspective l'évolution des carrières, des relations et des répertoires d'action des groupes et des participants de l'espace de la cause du handicap depuis près de 20 ans. Ce travail permettra de saisir les différentes utilisations de l'expression « personnes concernées », en fonction des espaces dans lesquels elle est formulée. Être reconnu comme concerné confère une légitimité pour participer aux processus de consultation des pouvoirs publics dans le secteur du handicap. Ainsi, la légitimité des familles et des professionnels du secteur à exercer des missions de représentation est parfois remise en cause par des militants, au prétexte qu'ils ne sont pas considérés comme concernés. De même, la participation de personnes handicapées est parfois questionnée, cette fois non pour leur rapport au concernement, mais leurs capacités personnelles à représenter un groupe et les moyens matériels et humains mis à leur disposition. La valorisation de ce nouveau critère de légitimité, le concernement, suit les orientations politiques promues depuis la loi 2005 : « l'inclusion », « l'autonomie » et la plus grande participation des personnes concernées. Son usage créé alors des controverses analysées dans le cadre de ce travail doctoral : d'abord, comment sont définies les frontières de la catégorie « personnes concernées » dans ces démarches consultatives ? Ensuite, comment font les acteurs pour garder une place dans l'espace et prouver leur appartenance à cette catégorie ? Et enfin, quels moyens sont effectivement donnés aux personnes handicapées pour qu'elles puissent participer aux processus consultatifs ?

    Faouzi Elmestari, La non-émergence économique de l'Algérie (2000-2023). Les blocages de l'accumulation capitaliste sous l'angle des rapports entre élites économiques et élites politiques., thèse en cours depuis 2018 en co-direction avec Antoine Roger  

    Dans le cadre de notre recherche, nous voulons expliciter les facteurs socio-politiques qui ont empêché l'émergence économique de l'Algérie et ce, malgré les plans de développement adoptés par l'Etat au cours des deux dernières décennies (2000-2018). Plus précisément, notre étude veut démontrer que les diverses politiques publiques menées en vue de la transition vers une économie productive sont restées inefficaces parce que, dans le même temps, le pouvoir politique, dans une logique de conservation propre, a bloqué l'essor de la classe des capitalistes industriels qui apparait historiquement comme la condition sine qua non de l'émergence économique. Si les théories de l'économie politique sont utiles pour comprendre certains aspects de l'émergence ou de la non-émergence dans les pays du Sud, cette recherche veut défendre l'idée que les déterminants essentiels d'un tel processus se situent dans le champ sociopolitique, au niveau des rapports de collaboration ou de conflit entre le pouvoir politique et les classes possédantes. En Algérie, la logique de confrontation-segmentation des élites politiques et des élites économiques est à l'origine des blocages économiques observés, à l'opposé de ce qui s'est passé dans les pays émergents où une relation de coopération-intégration a constitué le socle d'une expansion économique rapide. Pour être tout-à-fait fidèle à la complexité de la situation algérienne, il existe en réalité une dynamique d'émergence par le bas de la société, manifeste dans les secteurs productifs de l'économie et tendant à moderniser les structures économiques, mais le pouvoir politique et les institutions publiques font structurellement obstacle à ce processus socio-économique. Puisque le rapport Etat-entrepreneurs constitue l'angle de recherche pour expliquer la non-émergence de l'Algérie, nous prévoyons de recueillir des matériaux empiriques permettant de saisir les oppositions d'intérêt, les tensions et les conflits entre les élites politiques et les élites économiques ainsi que leurs effets sur la sphère économique. Pour mener nos investigations empiriques, nous nous appuierons donc pour l'essentiel sur une méthodologie qualitative mixte constituée de trois techniques d'enquête différentes : une série d'entretiens semi-directifs avec des grands chefs d'entreprises et des dirigeants de PME algériens, la monographie d'une fédération de chefs d'entreprises et l'étude d'archives d'un organisme public chargé d'étudier les dossiers d'investissement des entreprises. Ainsi, nos études empiriques nous permettront de montrer si l'Etat constitue effectivement un facteur important de blocage de l'essor du privé et du développement économique et le cas échéant d'analyser précisément ces entraves administratives.

  • Moncef Bahar, Les politiques de pardon adoptées dans le cadre de la lutte contre le terrorisme en Algérie : entre exigences morales et contraintes politiques., thèse soutenue en 2021 à Bordeaux sous la direction de Laetitia Bucaille et Dominique Darbon, membres du jury : Valérie-Barbara Rosoux (Rapp.), Sid-Ahmed Souiah (Rapp.)  

    Les politiques de pardon constituent aujourd’hui une constante dans le cadre du solde d’une situation post-conflit interne. Les Etats recourent à des arbitrages entre l’objectif de consolider la paix et l’impératif de rendre justice, de manière à préserver un équilibre fragile dans les sociétés concernées. L’Algérie a fait face à partir des années 1990 à une menace terroriste d’obédience islamiste, sans précédent dans l’histoire contemporaine. L’Etat a pris en 1999 puis en 2005, deux lois de pardon pour juguler cette menace et les résultats obtenus sont différemment appréciés par les acteurs concernés.

    Sultan Al-Dosari, Le Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG) : face aux mutations internes et externes, thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Bastien François, membres du jury : Éric Agrikoliansky (Rapp.), Daniel Mouchard (Rapp.)  

    Le Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG) face aux mutations internes et externes est le titre de notre recherche qui examine l'évolution des rapports entre États membres et les conséquences de leur développement sur le renforcement des institutions dans la perspective d'assurer une stabilité politique, sociale, économique et sécuritaire aux populations de cet ensemble géographique du Moyen Orient. Son objectif principal est de traiter des circonstances de sa création, des projets réalisés et des difficultés rencontrées. Il s'agit d'une vision globale, d'une approche à la fois juridique, politique et économique, d'une étude comparative avec d'autres organisations régionales. Nous examinons également la capacité des forces défensives du CSG censées absorber les attaques extérieures. Nous abordons les questions qui agitent cet ensemble plutôt homogène composé de six régimes monarchiques qui n'est pas parvenu à avoir une vision collective pour régler les contentieux qui le fragilisent et risquent de le faire disparaître.

  • Alix Le Moign, Système de guerre et isomorphisme : une perspective inter-organisationnelle de l'incertitude dans le conflit civil en Algérie (1992-1999), thèse soutenue en 2023 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Luis Martinez et Christian Olsson, membres du jury : Romain Malejacq et Christophe Wasinski  

    Cette thèse part d'un élément observé dans le conflit civil en Algérie durant la décennie 1990, l'< incertitude >, entendue comme la difficulté à distinguer les différents acteurs armés entre eux. Cette incertitude est considérée comme une ressource politique de la guerre et plus particulièrement comme le mode de fonctionnement d'un «système de guerre >, Théoriquement, il est proposé un approfondissement conceptuel. Le système de guerre est développé non plus seulement comme un outil d'économie politique de la guerre, littérature à laquelle il est emprunté, mais en s'intéressant à ses dimensions structurelles et opérationnelles. La thèse enrichit également le concept disomorphisme, étroitement associé au système ici, en en identifiant la capacité non plus seulement à faire « apparaitre» les organisations, comme c'est le cas dans la théorie initiale, mais également à les « diluer > entre elles, à les rendre moins identifiables. Analytiquement, cette thèse identifie une série de processus de production d'incertitude et propose des clés d'intelligibilité pour l'appréhension des conflits armés contemporains. Le cadrage systémique permet d'éviter une focalisation artificielle sur l'organisation armée considérée isolément de son environnement. Cela ne signifie pas que le rôle des acteurs individuels est minoré mais plutôt qu'il se voit replacé dans un ensemble inter-organisationnel ayant sa propre autonomie dans la guerre. L'argument systémique enjoint enfin à dépasser une vision binaire des conflits comme l'affrontement de deux « camps opposés» et à considérer plus finement les phénomènes d'interactions et les nombreuses porosités qui les structurent entre eux.

    Claire Dupuy, Appréhender le changement dans les partis islamistes en situation autoritaire : évolutions organisationnelles, militantes et idéologiques du Mouvement de la Société pour la Paix en Algérie (1990-2021), thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Mohamed Tozy et Stéphanie Dechézelles, membres du jury : Julien Fretel (Rapp.), Houari Touati et Franck Frégosi    

    À la croisée des travaux sur les partis politiques et la sociologie du militantisme, cette thèse explore les changements organisationnels, militants et idéologiques du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), principal parti islamiste algérien, de sa fondation en 1990 jusqu’à 2021. À partir d’une approche longitudinale et processuelle, ce travail met au jour les dynamiques de managérialisation, de professionnalisation et de spécialisation instiguées par les cadres partisans depuis le milieu des années 2000. Loin de fixer une séparation stricte entre activités politiques et religieuses, il s’agit davantage d’une démarche d’externalisation de certains domaines autrefois pris en charge par le parti, vers de nouvelles organisations spécialement créées. En rétrécissant la focale, cette thèse s’intéresse également aux mutations du militantisme au sein du MSP. Une approche générationnelle des trajectoires militantes fait ressortir l’évolution des instances et des modalités de socialisation partisane, ainsi que des conceptions de l'engagement. Si l'arrivée de nouveaux profils militants prônant une approche davantage politisée de l'engagement partisan s'inscrit dans la lignée des transformations mises en œuvre dans l'organisation, faire de la politique reste pour nombre d'entre eux le continuum et la mise en pratique d'un engagement religieux. Ainsi, à rebours des travaux sur le post-islamisme, cette thèse réfute le processus de désidéologisation ou de sécularisation des partis islamistes en démontrant qu’il s’agit davantage d’un processus de déplacement du religieux vers les marges de l’organisation par une reconfiguration de son milieu partisan

    Hafida Ali Ahmed Benkaid, De l’émeute au hirak en Algérie , thèse soutenue en 2021 à Paris 8 sous la direction de Michel Kokoreff  

    Depuis le début des années 2000, l’Algérie vit au rythme de barrages routiers, de blocages et fermetures d’édifices publics, mais surtout d’émeutes quasi quotidiennes. Ces actions collectives violentes peuvent s’exprimer à tout moment, provoquant un désordre social. Certes, le phénomène émeutier n’est pas nouveau dans la société algérienne, mais sa récurrence et sa persistance depuis une vingtaine d’années, sans qu’il ne constitue dans la plupart des cas un évènement national, suscite tout l’intérêt .

    Hafida Ali Ahmed Benkaid, De l'émeute au hirak en Algérie, thèse soutenue en 2021 sous la direction de Michel Kokoreff, membres du jury : Assia Boutaleb (Rapp.)   

    Valeria Filomena Alfieri, Militants et combattants au Burundi : sociogenèse d'une mobilisation partisane (1962-2012), thèse soutenue en 2019 à Paris 1 sous la direction de Richard Banégas et Maria Cristina Ercolessi, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Christine Deslaurier et Sandrine Perrot  

    En Afrique sub-saharienne, la récurrence de violences et de crises ethniques a fini par dévaloriser l’intérêt d’une étude approfondie des partis politiques, qui sont souvent réduits à l’expression d’identités communautaires ou à un instrument des élites pour la prédation de l’État. Ce travail souhaite remettre à l’honneur l’étude des formations partisanes, et analyse l’articulation entre mobilisation partisane, mobilisation armée et revendications ethniques au Burundi. Il montre que l’ethnicité et la violence ne sont pas des caractéristiques intrinsèques des réalités socio-politiques burundaises, mais font partie du processus de formation du pluralisme. En adoptant une approche antagoniste du politique, qui remet en question les théories libérales, cette thèse analyse la formation du multipartisme comme un processus conflictuel de différenciation politique dont l’ethnicité représente une forme d’expression qui est contingente. Par conséquent, en fonction des configurations du pouvoir politique, nous mettons en lumière les processus d’ethnicisation et de désethnicisation de la vie politique, et nous pouvons ainsi dévoiler les véritables dynamiques de mobilisation partisane qui se cachent derrière l’appel ethnique. Ce faisant, nous montrons que non seulement tout processus social peut devenir politique, mais l’inverse peut se produire : le politique peut structurer le social. L’approche agonistique nous permet également de comprendre la guerre civile de 1993 comme la conséquence de la radicalisation de la confrontation partisane. Nous pouvons ainsi décloisonner l’étude des mouvements partisans et armés et intégrer la violence dans l’analyse des modalités d’action partisane.

  • Anthony Pregnolato, Rébellions urbaines et mobilisations contre les violences policières dans la région parisienne (2005-2018), thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Pascale Laborier et Abdellali Hajjat, membres du jury : Vanessa Codaccioni (Rapp.), Fabien Jobard (Rapp.), Andrea Rea    

    Ce travail étudie un espace des mobilisations contre les violences policières constitué de familles de victimes, de militant·es et de collectifs qui prennent pour objet de lutte – exclusive ou non – les violences policières à travers une diversité de modes d’action. Il articule une sociologie de l’action collective, de la police, de la justice, de la domination et des discriminations raciales, et repose sur une enquête par observations ethnographiques, entretiens et travail d’archives. En interrogeant le passage de « l’émeute » à l’action non-violente, la thèse montre comment l’expérience des violences policières et des rébellions urbaines constitue des instances de politisation. Elle interroge l’usage du droit par les familles de victimes et les processus de (dé)légitimation de l’usage de la force publique. En mettant en lumière l’improbabilité de la reconnaissance publique et institutionnelle des violences policières, l’enquête montre que même lorsque la condamnation advient, le fait d’assurer la fonction policière atténue la sanction pénale. Elle analyse aussi comment l’expérience de ces procédures judiciaires participe à la politisation et à l’engagement en tant que et au nom des familles de victimes qui contribuent, avec des miliant·es, à la construction d’une cause. Essentiellement inscrite dans l’histoire des luttes de l’immigration post-coloniale et des quartiers populaires, la cause contre les violences policières se généralise au sein des anarchistes, de la gauche radicale et d’une partie de la gauche durant la décennie 2010. L’étude des alliances et conflits a permis de mettre en évidence les luttes de (re)définition de la cause, de son « autonomie » et de sa représentation politique, à l’intersection des catégories de classe, de race et de territoire.