• THESE

    La décolonisation des clubs kényans : Sociabilité exclusive et constitution morale des élites africaines dans le Kenya contemporain, soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Johanna Siméant-Germanos, membres du jury : Michel Offerlé (Rapp.), John Lonsdale (Rapp.), Frederick Cooper et Jean-François Bayart   

  • Dominique Connan, Faire partie du club: élites et pouvoir au Kenya, CNRS éditions et Impr. Nouvelle Imprimerie Laballery, 2024, Logiques du désordre, 315 p.    

    Apparus dans l’Angleterre du XVIIIe siècle, les gentlemen’s clubs ont essaimé au sein de l’empire colonial britannique comme des lieux permettant d’entretenir, autour de pratiques partagées, un entre-soi fondé sur la distinction raciale. Au Kenya, où ils étaient au centre de la vie sociale des colons, ils ont survécu à l’indépendance ; mieux encore, ils sont demeurés au cœur de la sociabilité des élites. Grands patrons, managers, avocats, hommes politiques africains, médecins et hommes d’affaires issus de la communauté indienne, descendants de colons et expatriés européens se retrouvent désormais au sein des clubs houses et sur les parcours de golf, a fortiori depuis que le président Mwai Kibaki a entrepris d’en faire un sport national. La trajectoire et les pratiques distinctives de ces lieux fermés, les concurrences qui les opposent et donnent à chacun une identité et une place singulières, permettent d’observer de près les transformations des classes dirigeantes kényanes au fil des XXe et XXIe siècles. Cette enquête, menée durant trois ans dans les clubs de Nairobi et des villes de province, offre enfin une plongée dans le monde des élites des pays émergents, qui aujourd’hui entendent se distinguer du reste de la société pour mieux revendiquer leur appartenance à une bourgeoisie mondialisée.

  • Dominique Connan, Johanna Siméant-Germanos, « John Lonsdale, le nationalisme, l'ethnicité et l'économie morale : parcours d'un pionnier de l'histoire africaine », Genèses. Sciences sociales et histoire, Belin, 2011, n°2 

  • Dominique Connan, « Le Sahara occidental », le 27 mai 2019  

    Organisé par le CURAPP, Université de Picardie Jules Verne sous la direction scientifique de Marjorie Beulay

ActualitésPublicationsENCADREMENT DOCTORAL
  • Coralie Douat, Les transformations des formes d'engagements politiques dans les squats en France, 1972-2022., thèse en cours depuis 2021  

    A travers un travail d'archives (administratives, policières, privées) et une approche ethnographique (entretiens et observations), cette thèse souhaite contribuer à la compréhension des transformations des formes d'engagement en France, depuis les années 1970. Le cas des squats permet d'étudier les intersections de différents espaces sociaux.

    Héloïse Grard, Biométrie et identité dans les pays du Sud , thèse en cours depuis 2020 en co-direction avec Marielle Debos  

    Cette thèse vise à comprendre l'intérêt croissant pour l'identité légale dans les politiques de développement à partir des années 2010. A la suite de l'adoption des Objectifs du Développement Durable (ODD) de l'ONU, qui font de l'identité légale des individus sur la planète un des objectifs du développement, un programme a été créé par la Banque Mondiale, en collaboration avec d'autres partenaires privés et publics : le programme « Identification for Development » (ID4D). Cette recherche vise à saisir les conditions de la mise à l'agenda des papiers d'identité comme un objectif central du développement, à l'intersection des acteurs publics et privés, internationaux et locaux, du Nord et du Sud. La thèse cherche dès lors à comprendre la biométrisation et la numérisation des identités dans les pays du Sud à partir d'une étude de cas emblématique de ce tournant : la mise en place d'un numéro unique d'identification, le Huduma Namba, au Kenya, assigné à tous les citoyens et résidents du pays.

    Mathilde Beaufils, La raison d'Etat en débat. Contribution à une sociologie de la polémique sur le rôle de la France au Rwanda, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Sandrine Lefranc  

    A venir

    Nermina Trbonja, « Sois un homme, mon frère. Une analyse genre des parcours et discours des combattants d'origines bosnienne en Ukraine, en Irak et en Syrie »., thèse en cours depuis 2016 en co-direction avec Emmanuel Wallon  

    L'implication d'individus originaires de Bosnie-Herzégovine dans des zones de guerre à l'extérieur suscite depuis quelques années une attention notable dans le pays comme dans le reste du monde. La participation d'un nombre important et croissant (Neuman 2015) de citoyens bosniens, très majoritairement de sexe masculin, dans des organisations militaires ou des milices paramilitaires étrangères, ainsi que leur présence active lors de combats menés sur des champs de bataille éloignés des Balkans n'ont cependant pas encore fait en tant que tels l'objet de travaux de sociologie politique. À travers l'étude des itinéraires individuels relayés par des modes collectifs d'affirmation identitaire, mais aussi des représentations qui tendent à construire un modèle de virilité guerrière, la thèse posera un regard analytique sur les combattants incorporés dans différents groupes à l'étranger : ceux qui sont impliqués dans le conflit en Syrie, pour ou contre le régime baassiste, en Irak, pour ou contre Daech; ceux qui se sont joints à la guerre en Ukraine aux côtés des milices pro-russes ou aux côtés de l'armée nationale ukrainienne ; enfin ceux qui ont rejoint des entreprises militaires et de sécurité privée (EMSP) et prennent part aux hostilités, notamment en Irak.

  • Zineb Belmaati Cherkaoui, Les enjeux géopolitiques du sport en Méditerranée : une analyse historique des Jeux méditerranéens (1947-2001), thèse soutenue en 2022 à Paris 10 sous la direction de Olivier Le Noé et Pascal Charitas, membres du jury : Daphné Bolz (Rapp.), Patrick Clastres (Rapp.), Marion Fontaine et David-Claude Kemo-Keimbou    

    Cette thèse vise à étudier une phase de l’histoire olympique : la genèse et l’organisation des Jeux méditerranéens au cours de la deuxième moitié du XXème siècle. Il s’agit de montrer que la fabrication de cet événement sportif régional se situe au centre d’un réseau de coopération qui influe sur la nature de cette œuvre (Becker, 2006). En effet, ces Jeux régionaux du Comité international olympique (CIO) sont le résultat de négociations entre des représentants de pays, traversés par des rivalités et des rapports de force qui animent le monde méditerranéen (Braudel, 1946). En 1961, ces acteurs créent le Comité international des Jeux méditerranéens (CIJM), une institution qui contribue à favoriser le processus de décision consensuel et à réduire les risques de conflits entre les mondes coopérants pour garantir la pérennité de cette manifestation sportive. D’une part, notre recherche a pour finalité d’examiner la manière dont des dirigeants sportifs des pays méditerranéens sont contraints de s’entendre sur un terrain en lien avec l’organisation d’un événement sportif. D’autre part, elle analyse les effets des questions géopolitiques sur la tenue des Jeux méditerranéens (1947-2001). Ils deviennent ainsi le prisme analyseur de la diplomatie sportive réfractant les rivalités et les coopérations régissant les relations régionales. Notre travail est adossé à un dépouillement des archives du Centre d’études olympiques (CEO) de Lausanne, du CIJM à Athènes, des archives de la ville de Barcelone, des archives nationales françaises et des articles de presse couvrant le déroulement des Jeux méditerranéens (Alexandrie, Barcelone, Rabat, Paris). Auxquels s’ajoutent la réalisation d’entretiens semi-directifs avec quelques dirigeants sportifs.