Jean-Philippe Heurtin

Professeur
Science politique.
Sciences Po Strasbourg

Sociétés, Acteurs, Gouvernement en Europe
  • THESE

    L'ordre de l'Assemblée : éléments d'une sociologie de la séance publique à l'Assemblée nationale, soutenue en 1995 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Pierre Favre 

  • Jean-Philippe Heurtin, Anne-Marie Ho Dinh, Le non-recours à la justice,, 2010, 104 p. 

    Jean-Philippe Heurtin, Nicolas Molfessis (dir.), La sociologie du droit de Max Weber, Dalloz, 2006, L'Esprit du droit, 231 p. 

    Jean-Philippe Heurtin (dir.), Fréquentations militantes, Hermes et Lavoisier, 2003, 196 p. 

    Jean-Philippe Heurtin, L'espace public parlementaire: essai sur les raisons du législateur, Presses universitaires de France, 1999, Droit, éthique, société, 281 p.   

    Jean-Philippe Heurtin, Dominique Cardon (dir.), Science, malades et espace public, Hermes Science, 1999, 316 p. 

    Jean-Philippe Heurtin, Bastien François, Brigitte Gaïti (dir.), L'ordre parlementaire, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1992, 208 p. 

    Jean-Philippe Heurtin, Bastien François (dir.), Codification(s), Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1990, 111 p. 

  • Jean-Philippe Heurtin, Dominique Cardon, Présentation, Hermès Science Publications, Paris : Hermès Science Publications et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1999, pp. 9-12    

    Cardon Dominique, Heurtin Jean-Philippe. Présentation. In: Réseaux, volume 17, n°95, 1999. Sciences, malades et espace public. pp. 9-12.

  • Jean-Philippe Heurtin, Yannick Barthe, Damien de Blic, Eric Lagneau, Cyril Lemieux [et alii], « Sociologie pragmatique : mode d'emploi », Politix, 2013, n°3, p. 175 

    Jean-Philippe Heurtin, Danny Trom, « Etudes sociologiques », 2003   

    Jean-Philippe Heurtin, Dominique Cardon, Olivier Martin, Anne-Sylvie Pharabod, Sabine Rozier, « Les formats de la générosité : trois explorations du Téléthon », Réseaux : communication, technologie, société, 1999, n°95, pp. 15-105    

    Organisé depuis 1987 par une association de malades, l'Association française de lutte contre la myopathie (AFM) et une chaîne de télévision, France 2, le Téléthon réunit chaque année pendant trente heures des chercheurs, des malades, des chanteurs et le grand public dans un immense mouvement de solidarité collective qui se concrétise par un ensemble de dons qui s'élevait, lors de l'édition de 1998, à plus de 460 millions de francs. L'argent collecté lors de cette opération est destiné à financer les recherches sur les maladies neuromusculaires, à soutenir les malades et leur famille et à assurer les frais de collecte. La version française du Téléthon, inspirée d'un format créé par la Muscular Distrophy Association américaine, rencontre depuis plus de dix ans un succès toujours grandissant. A l'exception de deux éditions contrariées par des polémiques entre les organisateurs et l'Etat, la progression du chiffre de don enregistré au compteur de l'émission est en augmentation constante. A l'origine, événement simplement télévisuel, le Téléthon s'est aujourd'hui assez profondément enraciné dans la vie locale des communes françaises avec la croissance continue des manifestations de terrains organisés sur tout le territoire par le réseau militant de l'AFM en partenariat avec les différents tissus associatifs locaux ; actions qui sont aujourd'hui à l'origine de plus d'un quart de la collecte.

    Jean-Philippe Heurtin, Dominique Cardon, Anne-Sylvie Pharabod, Sabine Rozier, « Mais qui fait bouger le compteur du Téléthon ? Une construction télévisuelle de la solidarité », 1998, pp. 17-40    

    Résumé. Initié en 1987 par l'Association française de lutte contre les myopathies (AFM) pour recueillir des fonds afin de soutenir la recherche scientifique et l'aide aux malades, le Téléthon constitue un dispositif de solidarisation exemplaire des transformations qui affectent tout à la fois l'espace public télévisuel, le monde de la solidarité associative et les politiques d'orientation et de financement de la recherche scientifique. Consacré au rôle joué par le compteur des promesses de don, cet article propose une analyse des conditions qui président à l'émergence, pendant l'émission, de la communauté solidaire du Téléthon. Il aborde successivement la représentation télévisée, la réception du programme et les actions locales de toute nature qui entourent l'émission. L'évolution du compteur ne peut être imputée, ni aux seules intentions stratégiques des programmateurs, ni à la seule entreprise de représentation statistique de l'argent collecté. C'est par son mouvement même, en traduisant sous forme d'accélérations et de décélérations les différentes transactions (monétaires et humaines) qui lient tous et chacun au courage des malades et aux efforts des chercheurs, que le dispositif de comptage parvient à faire advenir ensemble la valeur monétaire des promesses de don et la solidarité des personnes qui s'unissent les unes aux autres dans la communauté du Téléthon.

    Jean-Philippe Heurtin, « La téléphonie mobile, une communication itinérante ou individuelle ? Premiers éléments d'une analyse des usages en France », 1998, pp. 37-50    

    Nous nous proposons dans cette note de recherche d'examiner deux figures d'usage des mobiles, en France : dans le monde professionnel d'une part, dans celui des résidentiels d'autre part. On cherchera, pour l'essentiel, à construire des hypothèses concernant les usages du téléphone mobile en les rapportant à leurs contextes professionnels et familiaux. Ainsi les formes de diffusion et les figures d'usage que l'on pourra commencer de dessiner apparaîtront sans doute moins déterminées par les spécificité de l'instrument mobile de communication que par les transformations profondes qu'ont connues d'un côté le monde du travail (notamment avec l'introduction de nouvelles formes de management) et, de l'autre, les familles (en particulier avec une complexification des liens familiaux).

    Jean-Philippe Heurtin, Danny Trom, « L'expérience du passé », 1997, pp. 7-16    

    Heurtin Jean-Philippe, Trom Danny. L'expérience du passé. In: Politix, vol. 10, n°39, Troisième trimestre 1997. Se référer au passé, sous la direction de Jean-Philippe Heurtin et Danny Trom. pp. 7-16.

    Jean-Philippe Heurtin, Dominique Pasquier, « Télévision et apprentissages sociaux : les séries pour adolescents », 1997, pp. 811-830    

    Pasquier Dominique,Heurtin Jean-Philippe. Télévision et apprentissages sociaux : les séries pour adolescents. In: Reseaux, volume 1, n°1, 1997. Sociologie de la communication. pp. 811-830.

    Jean-Philippe Heurtin, Dominique Cardon, Cyril Lemieux, « Parler en public », 1995, pp. 5-19    

    Cardon Dominique, Heurtin Jean-Philippe, Lemieux Cyril. Parler en public. In: Politix, vol. 8, n°31, Troisième trimestre 1995. Parler en public (2). Dispositifs contemporains, sous la direction de Dominique Cardon, Jean-Philippe Heurtin et Cyril Lemieux. pp. 5-19.

    Jean-Philippe Heurtin, Dominique Cardon, « Comment se faire entendre ? La prise de parole des auditeurs de RTL », 1995, pp. 145-186    

    Comment se faire entendre ? Les prises de paroles des auditeurs de RTL. Dominique Cardon [145-186] Cet article rend compte d'une enquête menée au standard des «Auditeurs ont la parole» ( RTL) une émission radiophonique où les auditeurs sont invités à exprimer en direct leurs opinions concernant l'actualité du jour. L'analyse factorielle d'un corpus constitué par les conversations préalables des auditeurs avec les standardistes de la station permet de décrire les compétences que doivent manifester les participants pour satisfaire aux critères de recevabilité d'une prise de parole ordinaire dans ce type d'arène. Deux modes d'accès à l'espace public, l'argumentation et l'interpellation, peuvent être dégagés de l'analyse des différents procédures énonciatives par lesquelles les auditeurs honorent la présence d'un public anonyme. Le premier construit le public comme un espace de points de vue ; le second le prend à témoin pour le sensibiliser à une cause qui, directement ou indirectement, concerne le locuteur. Cette double syntaxe des prises de parole renvoie aussi à deux ensembles d'attentes normatives relatives à la forme de l'espace public : les premières appellent une évaluation du caractère pacifié et vraisemblable des opinions, les secondent éprouvent l'authenticité du témoignage et la justesse de la cause qu'il entend défendre.

    Jean-Philippe Heurtin, Annemarie Mol, John Law, Agnès Vincenot, « Régions, réseaux et fluides : l'anémie et la topologie sociale », 1995, pp. 195-218    

    Cet article traite des présupposés topologiques qui encadrent la réalisation de la similitude et de la différence sociales. Il démontre que le social, au lieu d'exister en tant que type spatial unique, s'accomplit de façon recursive et topologiquement hétérogène. S'appuyant sur des recherches portant sur la manière dont des médecins tropicaux abordent l'anémie, il explore trois topologies sociales différentes. En premier lieu, il s'agit de « régions » dans lesquelles sont groupés des objets, chaque groupe étant entouré d'une frontière. Il s'agit, ensuite, de « réseaux » dans lesquels la distance est une fonction de relation entre les éléments, et la différence une question de variété relationnelle. Ces deux conceptions de l'espace sont d'ailleurs souvent mobilisées en théorie sociale. Toutefois, il existe d'autres types d'espace social et l'auteur examine le caractère éventuel d'un troisième, celui de « spatialité fluide ». Ici, les lieux ne sont ni démarqués par des frontières, ni liés par des relations stables ; au contraire, des entités peuvent être semblables ou divergentes selon leur localisation dans l'espace fluide et peuvent, en outre, se transformer sans créer de différence.

    Jean-Philippe Heurtin, « Architectures morales de l'Assemblée nationale », 1994, pp. 109-140    

    Architectures morales de l'Assemblée nationale. Jean-Philippe Heurtin. [109-140] L'hypothèse sur laquelle repose cet article est que le dispositif architectural des salles d'assemblées parlementaires, loin de n'être qu'un ensemble d'agencements arbitraires, investis de différentes représentations symboliques de l'activité parlementaire légitime, est un véritable système de consolidation réciproque d'ordres possibles de l'activité des députés. Il est possible dans cette optique d'extraire des différentes solutions architecturales des salles d'assemblée depuis 1789, des grammaires différentes dont chacune fixe des formes légitimes et antagonistes d'activités parlementaires. Cet article se propose ainsi d'analyser ces diverses grammaires du lien parlementaire adossées aux agencements architecturaux, constitutives d'autant d'ordres parlementaires légitimes permettant l'identification pour les députés des modes d'action ajustés à l'Assemblée.

    Jean-Philippe Heurtin, Annie Collovald, Frédéric Sawicki, « A propos des élections municipales. La définition d'une élection. », 1989, pp. 139-150    

    Collovald Annie, Sawicki Frédéric, Heurtin Jean-Philippe. A propos des élections municipales. La définition d'"une" élection.. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 139-150.

    Jean-Philippe Heurtin, Sylvain Bourmeau, Dominique Cardon, « La gloire, c'est la galère », 1988, pp. 55-71    

    Bourmeau Sylvain, Cardon Dominique, Heurtin Jean-Philippe. "La gloire, c'est la galère". In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 55-71.

    Jean-Philippe Heurtin, Martin (Hervé), Le métier de prédicateur en France septentrionale à la fin du Moyen Age (1350-1520), Paris, Cerf, 1988, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1990, pp. 98-100    

    Heurtin Jean-Philippe. Martin (Hervé), Le métier de prédicateur en France septentrionale à la fin du Moyen Age (1350-1520), Paris, Cerf, 1988. In: Politix, vol. 3, n°9, Premier trimestre 1990. En Vert et contre tout ? L'écologie en politique. pp. 98-100.

    Jean-Philippe Heurtin, Mayer (Nonna), Perrineau (Pascal), Le Front National à découvert, Presses de la FNSP, 1989, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 89-90    

    Heurtin Jean-Philippe. Mayer (Nonna), Perrineau (Pascal), Le Front National à découvert, Presses de la FNSP, 1989. In: Politix, vol. 2, n°5, Hiver 1989. Domaines d'élection, sous la direction de Bastien François, Florence Haegel et Jean-Baptiste Legavre. pp. 89-90.

    Jean-Philippe Heurtin, Jean-Baptiste Legavre, Tristan (A.), Au Front, Paris, Gallimard, 1987, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 88-89    

    Heurtin Jean-Philippe, Legavre Jean-Baptiste. Tristan (A.), Au Front, Paris, Gallimard, 1987. In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 88-89.

  • Jean-Philippe Heurtin, Sylvain Bourmeau, La carrière déviante du professeur Becker. Entretien avec Howard Becker, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 155-166    

    Bourmeau Sylvain, Heurtin Jean-Philippe. La carrière déviante du professeur Becker. Entretien avec Howard Becker. In: Politix, vol. 10, n°37, Premier trimestre 1997. Télévision et politique, sous la direction de Dominique Cardon et Jean-Baptiste Legavre. pp. 155-166.

    Jean-Philippe Heurtin, Albert O. Hirschman, Dominique Cardon, Cyril Lemieux, Vertus et limites de la prise de parole en public Entretien avec Albert Hirschman, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1995, pp. 20-29    

    Hirschman Albert, Cardon Dominique, Heurtin Jean-Philippe, Lemieux Cyril. Vertus et limites de la prise de parole en public Entretien avec Albert Hirschman. In: Politix, vol. 8, n°31, Troisième trimestre 1995. Parler en public (2). Dispositifs contemporains, sous la direction de Dominique Cardon, Jean-Philippe Heurtin et Cyril Lemieux. pp. 20-29.

    Jean-Philippe Heurtin, Pierre Mazeaud, Raymond Forni, Georges Hage, Claude Bartolone [et alii], Au perchoir. Présider la séance à l'Assemblée nationale (entretiens), Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1992, pp. 54-62    

    Mazeaud Pierre, Forni Raymond, Hage Georges, Bartolone Claude, Courty Guillaume, Heurtin Jean-Philippe. Au perchoir. Présider la séance à l'Assemblée nationale (entretiens). In: Politix, vol. 5, n°20, Quatrième trimestre 1992. L'ordre parlementaire, sous la direction de Bastien François, Brigitte Gaïti et Jean-Philippe Heurtin. pp. 54-62.

    Jean-Philippe Heurtin, Pierre Grémion, Frédéric Sawicki, Autour du Périphérique, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 21-24    

    Grémion Pierre, Heurtin Jean-Philippe, Sawicki Frédéric. Autour du Périphérique. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 21-24.

    Jean-Philippe Heurtin, Michel Dobry, Sylvain Bourmeau, La fragilité d'un mouvement auto-limité. Un entretien avec Michel Dobry, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 35-40    

    Dobry Michel, Bourmeau Sylvain, Heurtin Jean-Philippe. La fragilité d'un mouvement auto-limité. Un entretien avec Michel Dobry. In: Politix, vol. 1, n°1, Hiver 1988. Mobilisations étudiantes, automne 1986. pp. 35-40.

  • Jean-Philippe Heurtin, « Max Weber et les formes de la loyauté politique », le 07 juin 2018  

    Organisé par le FoLo, groupe de projet sur les Formes de la loyauté et de la fidélité politiques de l’Association française de science politique en partenariat avec le laboratoire SAGE de l’Université de Strasbourg

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Éric Jego, Les « petits maires » entre impuissance politique et pouvoir symbolique, thèse soutenue en 2022 à Strasbourg, membres du jury : Christian Le Bart (Rapp.), Rémi Lefebvre (Rapp.), Virginie Anquetin et Philippe Juhem    

    Ce travail de thèse s’inscrit dans une perspective très « compréhensive » mêlant sociologie interactionniste, sociologie de l'expérience, sociologie des émotions, de réinterroger la conception du rôle et du « métier de maire » de ces « généralistes de tout » tel que les titulaires de ce mandat aiment à se présenter, voire à s'auto-étiqueter. Nous avons choisi de travailler sur les représentations et les perceptions que les maires ont de la quotidienneté de leurs activités, de la gestion des besoins, des attentes, voire des exigences perçues de leurs concitoyens, et donc la façon dont ils incarnent cette « proximité » qui est tout à la fois, une compétence, un idéal vers lequel tendre, etc. Ce sont bien les dimensions symbolique, sensible, performative et figurative de l'activité mayorale qui se trouveront au cœur de cette recherche. Car, nous aurons comme leitmotiv d'essayer d'analyser la façon dont les édiles produisent la représentation d'un mandat local sous tension symbolique.

    Thibaud Marczak, Les députés socialistes face à de Gaulle : analyse d'une décision critique (13 mai – 1er juin 1958), thèse soutenue en 2022 à Paris EHESS en co-direction avec Ivan Ermakoff, membres du jury : Quentin Deluermoz (Rapp.), Laurent Jeanpierre (Rapp.), Brigitte Gaïti, Nicolas Rousselier, Johanna Siméant-Germanos et Philippe Urfalino  

    Ce travail de thèse analyse le vote d’investiture du général de Gaulle à Paris le 1er juin 1958 comme un cas empirique de « décision critique ». Il se donne pour tâche d’expliciter les processus décisionnels à l’origine des prises de position des députés socialistes. La classe des « décisions critiques » délimite un ensemble de décisions caractérisées par : 1) des risques personnels ; 2) des risques pour autrui ; et 3) un verrouillage des possibles dans l’avenir. Cette enquête évalue dans un premier temps la pertinence d’une série d’hypothèses explicatives centrées sur la culture politique héritée, les menaces et les engagements, et les interactions entre groupes parlementaires. Face à la portée explicative de chacune d’elle – c’est-à-dire à leurs apports et à leurs limites – il apparaît nécessaire de fournir une explication qui intègre ces trois types de causes mais ne s’y réduit pas. Les interactions internes au groupe, dans la mesure où elles conditionnent les effets de la culture politique, des menaces et des engagements, et des interactions intergroupes, constituent la pierre angulaire des processus décisionnels à l’oeuvre dans le groupe parlementaire socialiste. Ces derniers sont marqués par l’émergence progressive d’un clivage cognitif parmi les membres du groupe, à l’origine de leur division le 1er juin.

    Philippe Urfalino, Le talent comme idéologie réalisée. Des discours publics aux dispositifs de sélection, thèse soutenue en 2012 à Strasbourg en co-direction avec Vincent Dubois 

    Sevdelina Queritet, Nucléaire, OGM, mondialisation , thèse soutenue en 2010 à Nice  

    Dans cette tentative d’observation et d'explication des phénomènes de participation collective, nous soutenons que ce qui motive davantage l’engagement des personnes ce sont des émotions imbriquées avec certains schèmes occupant une place primordiale dans le système de croyances de l’individu. La présente étude examine, à travers l’exemple des trois mouvements antinucléaire, anti-OGM et altermondialiste, les facteurs qui importent dans l'économie de l'engagement, s'appuyant sur l'ensemble des outils théoriques disponibles jugés pertinents pour cette étude et qui permettraient de comprendre au mieux chaque aspect de la mobilisation, afin de dégager les facteurs déterminants pour la durée de l’engagement militant et du succès d’un mouvement social. Nous percevons l’engagement comme un processus en trois grandes étapes : début, dynamique et perspectives d’évolution qui peuvent se résumer en un désengagement ou en une continuité. Lors de ces étapes les individus agissent sous l’influence de facteurs idéationnels, culturels, ils doivent concevoir et élaborer des stratégies et évaluer l’impact de leurs actions sur le fond d’un contexte spécifique, ils interagissent dans un environnement qui peut leur être favorable ou non. Les éléments structurels tout comme les éléments culturels sont d’une grande importance dans la prise de décision ; les deux jouent pour le choix des individus de s’engager, de continuer de militer, ou de mettre fin à leur participation. Nous essayons de mettre davantage l’accent sur les éléments culturels (les émotions en particulier), car nous considérons que leurs rôle et importance demeurent toujours insuffisamment pris en compte dans l’étude des mouvements sociaux.

  • Hamza Esmili, La fidélité et son reste : adoration et réflexivité en Islam contemporain, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Patrick Michel et Bruno Karsenti, membres du jury : Sonia Dayan-Herzbrun (Rapp.), Stefania Pandolfo (Rapp.), Alain Bertho et Souleymane Bachir Diagne  

    À l’entrelacs de la sociologie urbaine, de la sociologie de la connaissance et de l’anthropologie historique des conduites de soi, la thèse interroge la nature de la réaffiliation religieuse parmi l’immigration postcoloniale et ouvrière en France. Un premier moment de l’étude est ainsi fondé par l’ethnographie longue de la cité des Bosquets à Clichy-sous-Bois et de la mosquée en son sein. Par les entretiens répétés avec les ouvriers immigrés et leurs enfants, la consultation des archives du lieu de culte et l’observation quotidienne des interactions entre les fidèles et au-delà, il s’agit de démontrer que le procès sociohistorique de la réaffiliation religieuse est insécablement socio-théologique : l’alliance intergénérationnelle pour la constitution d’un ordre respectable en situation de marginalité urbaine est ainsi immédiatement redoublée par l’invitation réflexive à la piété individuelle. Si la réaffiliation religieuse ne rompt ainsi guère avec le procès d’individualisation moderne, l’autonomisation à l’égard des modes historiques de la tradition discursive islamique – en particulier, la jurisprudence du fiqh – a alors pour corollaire l’investissement redoublé de l’adoration rituelle et subjective parmi les immigrés et leurs enfants. Une telle réélaboration de l’acte religieux, que l’on nomme la fidélité, est étudiée par le biais de la formulation pratique que lui donne la prédication spiritualiste et ascétique des Frères de l’Effort. À travers le récit de la fréquentation régulière de leurs retraites prédicatives, la thèse affirme ainsi que les prédicateurs issus de la cité constituent tant l’idéalisation réflexive de la réaffiliation religieuse parmi le collectif des immigrés et de leurs enfants qu’une polarité authentiquement utopique en son sein. Mais la fidélité est également interrogée depuis son reste relatif, que l’on identifie au phénomène des émigrations religieuses vers la Syrie révolutionnaire. Par l’enquête à la frontière turco-syrienne en en Iraq, il s’est ainsi agi d’appréhender la projection dans la séquence historique des révolutions arabes de deux régimes concurrents du théologico-politique, soit l'utopie d’une présentification hic et nunc de la « voie de Dieu » – char’ Allah – et la restauration gouvernementale lors de l’émergence de l’État islamique. Enfin, si l’on affirme que l’immigration postcoloniale et ouvrière renouvelle par une singulière voie la tradition discursive islamique, il est simultanément interrogé les conditions de l’accueil d’une telle forme de vie au sein de la société globale.

    Sabrina Ferstler, Exister dans l'espace humanitaire : Médecins du monde, des impératifs de conformation aux évolutions identitaires (1980-2015), thèse soutenue en 2019 à Strasbourg sous la direction de Hélène Michel, membres du jury : Matthieu Hély (Rapp.), Pascal Dauvin (Rapp.), Mélanie Albaret    

    Le point de départ de cette thèse découle d’une demande exprimée par l’ONG Médecins du monde, partenaire impliqué dans le cadre d’un dispositif CIFRE. L’ONG souhaitait, à partir d’un travail sur ses pratiques humanitaires, améliorer sa reconnaissance au niveau national et international, ainsi que travailler sur son identité distinctive. Le travail mené dans le cadre de cette recherche a finalement interrogé les conditions d’existence d’une ONG dans l’espace humanitaire, lui permettant notamment de compter, à la période contemporaine, parmi les principales ONG humanitaires françaises. Nous pouvons y lire le résultat d’une conformation successive aux exigences extérieures (concurrence, bailleurs de fonds) d’une organisation de médecins bénévoles qui se distinguait originellement par le « refus d’être des professionnels de la misère ». Cette adaptation a des conséquences sur les modes de présentation, les modes d’organisation, le recrutement et les orientations de l’association, reposant sur certaines tensions et contradictions. Elles seront explorées à partir de différents outils (étude de discours, sociographie des acteurs, observations de mobilisations, etc.) afin de montrer comment l’identité de l’organisation se (re)crée et s’adapte vers la managérialisation ambivalente mais inéluctable des pratiques et des représentations de celles et ceux qui font exister MDM.

    Piero Simeone Colla, L'héritage impensable. Conscience historique et technologies de l'identité dans la réforme éducative en Suède (1946-1980)., thèse soutenue en 2017 à Paris EHESS sous la direction de Patrick Michel, membres du jury : Donald Broady, Patrick Garcia, Loredana Sciolla et Christian Topalov  

    Les réformes qui affectent le système d’enseignement suédois de 1945 à 1980 ont abouti à unifier ses structures et son discours au nom de l’égalité et de l’utilité collective. Le réductionnisme instrumental propre à d’autres champs de la construction de l’État-providence investit alors la sphère de l’accès au savoir : légitimation des méthodes par la science, explication des objectifs, rationalisation des outils de programmation et de formation des agents... Le ralliement de l’école à un « modèle » suédois d’hygiène sociale est ici examiné à travers son impact sur les cadres sociaux de la mémoire culturelle. L’accent est mis sur la manière dont la codification du relativisme et la formalisation d’une approche non biaisée des sujets d’enseignement affectent l’autorité du canon pédagogique, en précipitant sa crise. À cette fin, l’évolution du cadre codifié de l’enseignement de l’histoire, l’évolution vers un programme interdisciplinaire pour les humanités et la structure des manuels scolaires d’histoire, font l’objet d’un suivi systématique.La seconde partie de l’étude est consacrée à la manière dont la subordination de la relation éducative à l’intérêt social qu’elle est censée servir se construit, paradoxalement, en tant que régime de vérité. Au nom de son statut émancipateur, l’institution scolaire est appelée à investir le terrain de la formation du sentiment individuel de responsabilité – de la vie de couple à l’éducation correcte des enfants. L’injonction de conformité et de discipline que cet enseignement véhicule, oriente la relation maître/élève vers un tiers symbolique immanent : l’actualisation de valeurs « suédoises », ou prétendues telles. Les enjeux imaginaires de l’introduction de méthodes participatives à l’école et de l’accueil des enfants d’immigrés, entre 1970 et 1980, et l’émergence ultérieure de deux impératifs sociaux – le « devoir » des adultes d’influencer les enfants, et le devoir social de « former » les parents – sont examinés dans cette optique.

  • Virginie Grandhomme, L'action pour répertoire : socialisation militante et processus de politisation par l'expérimentation en milieu contestataire, thèse soutenue en 2017 à Nantes sous la direction de Sylvain Maresca, membres du jury : Olivier Fillieule (Rapp.), Sandrine Nicourd  

    À partir d’une enquête par observations participantes et entretiens, conduite dans une double perspective ethnographique et comparative auprès de quatre organisations politiques non conventionnelles, cette recherche interroge les processus de recrutement, de formation et de politisation des publics militants dans le cadre contestataire. L’étude détaillée du travail militant montre que le choix des modes d’action répond autant à la recherche de résultats politiques qu’à des considérations internes de stabilisation des engagements individuels et des groupes militants. L’analyse du travail de cadrage mis en œuvre dans les collectifs de lutte dévoile alors un mécanisme de sensibilisation à l’action collective et de politisation en actes adapté aux dispositions et indispositions à l’engagement de publics militants caractérisés par leur défiance au regard du principe de délégation. Le cadre contestataire se révèle ainsi être le plus à même de leur fournir les incitations et rétributions, individuelles et collectives, nécessaires pour conforter leur engagement. Démontrant que les organisations contestataires sont des entreprises politiques « comme les autres » et qu’elles doivent leurs spécificités aux caractéristiques sociales des « dominants/dominés » qui composent l’essentiel de leur public militant, cette thèse contribue à une analyse des processus d’engagement (carrière) et de politisation qui transforment les intentions militantes individuelles en perspectives politiques collectives.

    Benjamin Morel, Le Sénat et sa légitimité. L'institution interprète d'un rôle constitutionnel, thèse soutenue en 2016 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Benoit Bastard et Martine Kaluszynski, membres du jury : Marie-Anne Cohendet (Rapp.), Jacques Chevallier, Olivier Rozenberg et Carlos Miguel Pimentel  

    En s’appuyant sur les ressources de la science politique et du droit public, cette thèse se donne pour objectif de comprendre le rôle de la seconde chambre française. À dessein, elle tend à considérer combien ce dernier est fonction de sa légitimité. Ce travail ne se donnera donc pas pour but de répondre à la question de la légitimité du Sénat, mais de comprendre comment l’appréciation de cette dernière par l’institution le conduit à interpréter les normes qui lui sont applicables. Le jugement subjectif que l’institution sénatoriale porte sur sa légitimité doit ainsi être envisagé comme une variable explicative des divergences entre le droit et son application. S’appuyant sur une approche institutionnaliste, ce travail analysera la légitimité comme contrainte et comme liberté de définition du rôle et d’interprétation des normes. Contrainte, l’institution l’est, car elle oblige le Sénat à se conformer à ce qu’elle juge être l’interprétation légitime de son rôle. Libre, le Sénat le demeure, car il reste juge et arbitre de ces contraintes à condition de savoir emprunter les chemins balisés par le droit. Dès lors, il convient de repenser la légitimité institutionnelle comme structure de contrainte de la décision permettant d’expliquer l’interprétation de la norme et l’équilibre du système politique.

    Pierre Haroche, Théorie réaliste de l’intégration européenne : les conditions de la transformation d'un système international en système interne, thèse soutenue en 2013 à Paris 1 sous la direction de Bastien François et Didier Georgakakis, membres du jury : Kiran Klaus Patel (Rapp.), Dario Battistella  

    Cette thèse propose un modèle théorique capable de rendre compte du passage d'un système international à un système interne. Elle s'appuie sur des études empiriques empruntées à l'histoire de l'intégration européenne. Son modèle est fondé sur deux facteurs principaux : la balance entre offensive et défensive et le degré d'interdépendance entre acteurs. Lorsque l'offensive a l'avantage, les acteurs sont incités à résoudre leurs problèmes d'interdépendance via l'usage de la violence, qui s'avère efficace. Ce n'es que lorsque la défense a l'avantage que l'interdépendance peut conduire à l'intégration. Cependant, cette condition n'est pas suffisante. Lorsque l'interdépendance est faible, les acteurs cherchent à la limiter en vue de préserver leur indépendance. Ce n'est que lorsque la défense a l'avantage et que l'interdépendance est prépondérante et incontournable que l'intégration peut être une solution viable. Ce modèle est utilisé pour expliquer le passage d'une stratégie traditionnelle d'indépendance à une politique de délégation à des institutions supranationales, à travers trois catégories d'acteurs: les gouvernements, les parlementaires et le juges. L'intégration gouvernementale est étudiée à travers les origines de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (1951) et l'échec de la Communauté européenne de défense (1954). L'intégration parlementaire est étudiée à travers les premiers renforcements du Parlement européen en matière budgétaire (1970) et législative (1986). Enfin, l'intégration juridique est étudiée à travers l'évolution des juridictions allemandes et françaises quant à la reconnaissance de la primauté du droit communautaire.

  • Aleksandr Lutsenko, (In)soumissions en direct. Enquête sur la production d’une autorité "absolue" du chef de l’Etat dans la Russie contemporaine (1990-2018), thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Cyril Lemieux, membres du jury : Françoise Daucé, Florence Delmotte, Gilles Favarel-Garrigues et Louis Quéré  

    Comment se constitue un pouvoir politique réputé "absolu" là où dans la séquence historique immédiatement antérieure le chef de l’Etat ne jouissait pas d’une position prééminente ? Norbert Elias avait placé cette énigme au cœur de ses réflexions dans La société de cour. L’ambition de cette thèse est de la reprendre à partir d’un tout autre contexte socio-historique et sur une temporalité plus courte : en s’inspirant de la démarche éliasienne mais aussi de la sociologie pragmatique et de certains apports de l’ethnométhodologie, il s’agit de comprendre, d’une manière sociologique, comment, en l’espace d’à peine deux décennies, un rapport de domination politique particulièrement marqué a pu s’instaurer en Russie entre le chef de l’Etat et les magnats de l’économie. Pour répondre à cette question, la thèse se centre sur une forme particulière de cérémonial où la déférence à l’égard du chef de l’Etat peut être observée publiquement - les interviews télévisées avec des membres des élites économiques - et développe trois arguments. Fondé sur l’analyse d’un corpus d’émissions diffusées sur la chaîne de télévision publique Rossiya 24 et sur celle, « indépendante », Dozhd, aussi bien que sur les entretiens « exégétiques » avec les intervieweurs de deux chaînes, l’enquête démontre que la domination du chef de l’Etat repose pour une part essentielle sur la croyance collective, partagée au sein des élites, en un ensemble de règles – le pacte – qui prescrivent de quelle façon il convient de traiter la personne du Président dans l’espace public. La thèse montre ensuite la place centrale qu’occupent les médias dans la reproduction de l’ordre politique aujourd’hui en Russie. Ceux-ci se présentent comme le théâtre où se constitue la croyance des élites dans le pouvoir « absolu » du président. Afin de le montrer la thèse étudie, à l’aide d’entretiens réalisés avec les journalistes et les responsables des deux chaînes de télévision concernées, le dispositif matériel et organisationnel de ces chaînes. Finalement, à travers l’analyse d’un corpus de données de presse et de documents audiovisuels, la thèse montre que l’effort de soumission au chef de l’Etat, que les membres des élites économiques russes manifestent de plus en plus nettement dans certaines situations publiques à partir des années 2010 s’explique par la transformation de la sensibilité et de l’habitus psychique propre au groupe social des oligarques – transformation elle-même liée à l’évolution de la « balance des pouvoirs » au sein des élites au cours de la décennie 2000.

    Maria Eugenia Funes, La espiritualización de lo cotidiano. Estilos de vida, experiencias espaciales y sectores medios en la periferia de Buenos Aires, thèse soutenue en 2018 à Universidad de Buenos Aires sous la direction de Patrick Michel et Verónica Giménez Béliveau, membres du jury : Mercedes Saizar, Johanna Siméant-Germanos et Nicolas Viotti  

    Cette thèse cherchera à comprendre la diffusion de la spiritualité contemporaine dans le cadre d'une série de transformations dans la vie quotidienne d'une partie des secteurs moyens argentins. L'un de ses objectifs sera la compréhension du phénomène de la spiritualité Nouvel-âge. dans les secteurs moyens argentins en tant que composant d'un mode de vie. L'un de ses objectifs sera la compréhension du phénomène de la spiritualité Nouvel-âge. Cela impliquera l'analyse des différentes façons dont les cosmovisions et les pratiques spirituelles s’articulent avec d'autres dimensions de la vie quotidienne, tels que l'éducation, la santé, le lieu de résidence et de la vie économique. Ce problème fait partie de l’augmentation de la visibilité de diverses expressions de religiosité dans les sphères publiques au cours des dernières décennies.À un niveau plus concret, la thèse cherchera à montrer l'influence des réseaux de sociabilité et des espaces de socialisationspirituelle dans la diffusion d'une cosmovision et de certaines orientations de valeur qui affectent les formes prises par les différentes pratiques de la vie quotidienne. Dans un niveau encore plus empirique, cette thèse cherchera à contribuer à la compréhension des processus d'influence mutuelle entre la religiosité, comprise comme un phénomène culturel, et les configurations de l'espace. Pour ce faire, on analysera le cas des acteurs participant à des processus de mobilité résidentielle vers une zone de la partie nord de la périphérie de Buenos Aires a partir des années 1990 en lien avec des espaces et des pratiques spirituelles. Les donnes qui sont analysés ici ont été construites à partir d'une stratégie d'enquête qualitative fondée, principalement, sur une recherche ethnographique.

    Félix Blanc, L’organisation des pouvoirs de guerre et de paix aux origines du gouvernement représentatif , thèse soutenue en 2014 à Paris EHESS sous la direction de Bernard Manin  

    Nos démocraties représentatives se sont formées pour l’essentiel autour des principes de consentement des citoyens et de séparation des pouvoirs, dont on situe communément l'apparition à l'horizon des républiques modernes. Mais ces principes ont été formulés au cours d'une lente élaboration institutionnelle qui a abouti parfois à en dénaturer la radicalité originaire. Le poids qu’il convenait de leur donner dans l’organisation des pouvoirs de guerre et de paix, par exemple, suscita un débat majeur entre les fondateurs du gouvernement représentatif en Angleterre, en France et aux États-Unis, mais aussi entre ceux qui en furent les premiers théoriciens – notamment Locke, Montesquieu et Rousseau. Pour en sortir, certains d’entre eux proposèrent de réunir entre les mêmes mains toutes les charges diplomatiques et militaires. Ne relèvent-elles pas en effet de ces fonctions de gouvernement traditionnellement dévolues au « petit nombre », dont firent l’éloge en leurs temps Machiavel et Weber ? Cette enquête montre les limites de ces propositions et raconte comment certains révolutionnaires américains et français s’ingénièrent à bâtir un système de concours des pouvoirs pour les dépasser. Avec ce système, ils entendaient préserver la modération des gouvernements et limiter la concentration du pouvoir en dissipant tout risque de confusion entre les autorités civiles et militaires Ils cherchaient également à favoriser l’unité extérieure de la souveraineté sans empêcher son exercice par différentes branches de gouvernement. Enfin, ils s'efforçaient d'optimiser le nombre des citoyens participant aux décisions collectives susceptibles de fragiliser la paix ou d’en établir les fondements.

    Enrique Klaus, De la morale au politique : médias, public et scandalisation en Egypte, thèse soutenue en 2012 à Grenoble sous la direction de Jean-Noël Ferrié, membres du jury : Louis Quéré (Rapp.), Dina El Khawaga (Rapp.), Baudouin Dupret et Virginie Tournay    

    Cette thèse s'inscrit dans le giron des études en ethnométhodologie et porte sur les scandales, en tant que phénomènes sociaux à part entière, et sur leur relation à la politique. Á travers l'analyse détaillée de deux cas de scandale survenus en Égypte en 2005 et 2006, la démarche consiste à observer en contexte et en action les mécanismes de constitution spécifiques aux scandales dans l'espace public égyptien de la fin du règne de Hosni Moubarak. Il s'agit de décrire et d'analyser la manière dont un phénomène public tel qu'un scandale se produit et, ce faisant, de voir comment celui-ci peut revêtir ou non une pertinence politique, quels que soient les « faits » dénoncés au cours de son déroulement. Cette thèse est donc consacrée à une double clarification. D'une part, à partir de l'examen des pratiques méthodiques qui en sont constitutives, elle vise à jeter un peu de clarté sur la « nature » des scandales. D'autre part, en comparant un cas acquérant une coloration politique au cours de son déploiement avec un cas qui en est totalement dénué, il s'agit de sortir du « tout politique » et de voir comment la politisation peut survenir de manière contingente. Cette clarification vise en somme à bien délimiter, à partir du scandale, le domaine de compétence de la science politique quant aux phénomènes donnant « matière » à l'espace public en Égypte.