Sophie Béroud

Professeur
Science politique.
UFR d’Anthropologie, de Sociologie et de Science politique

Triangle : Action, Discours, Pensée Politique et Économique
  • THESE

    La politique des particularismes : revendications autonomistes et créations identitaires dans l'Espagne des communautés autonomes sans "nationalité historique", soutenue en 2003 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guy Hermet 

  • Sophie Béroud, Paul Bouffartigue, Henri Eckert, Denis Merklen, En quête des classes populaires : un essai politique, La Dispute et Cairn, 2024, 214 p.  

    Les classes populaires n'apparaissent que par éclipses dans les discours politiques et médiatiques. Il est difficile cependant d'ignorer leur poids électoral ou de rester sourd à leurs révoltes. qu'elles viennent gonfler les rangs des cortèges syndicaux ou enflammer les banlieues. Quant aux sociologues. sont-ils toujours suffisamment attentifs aux formes de la conflictualité sociale au travers desquelles elles se mobilisent et se construisent ? Prendre acte de l'effacement de la « classe ouvrière » d'hier dans le paysage social et politique doit-il conduire à négliger les formes contemporaines des luttes de classes ? Ce livre, qui s'inscrit dans les efforts de réinvention d'un horizon d'émancipation sociale, réunit les expériences de quatre sociologues pour mettre à l'épreuve la catégorie « classes populaires ». Il revient sur la manière dont s'est construite puis défaite l'hégémonie ouvrière sur ces classes, s'interroge sur les clivages qui les travaillent et sur ce que nous disent les « banlieues » du populaire contemporain. Face à un ordre social de plus en plus injuste et à un pouvoir de plus en plus autoritaire, quelles sont les potentialités de résistance et de transformation sociale portées par les catégories qui en souffrent le plus ? Les forces d'alternative ne doivent-elles pas à nouveau relever le défi majeur d'organiser leur représentation et leur action politiques ?

    Sophie Béroud, Anne Dufresne, Corinne Gobin, Marc Zune (dir.), Sur le terrain avec les Gilets jaunes : approche interdisciplinaire du mouvement en France et en Belgique, Presses universitaires de Lyon et OpenEdition, 2022, Actions collectives, 294 p.  

    Fin 2018, la France connaît un soulèvement populaire sans précédent, motivé dans un premier temps par le refus de l'augmentation du prix des carburants automobiles. Pour se reconnaître, les individus concernés endossent un gilet de haute visibilité, le fameux « gilet jaune ». Rapidement, la mobilisation s'étend à la Belgique, principalement à Bruxelles et à la Wallonie. Ce mouvement, ou plutôt ces mouvements, en renouvelant les modalités de la mobilisation, rebattent les cartes de l'analyse. Leur caractère spontané, apartisan sans être apolitique, interroge les rapports qui se nouent entre Gilets jaunes et syndicats d'une part, entre Gilets jaunes et institutions d'autre part. Force est ainsi de constater qu'à des aspirations démocratiques de plus en plus affirmées répondent une répression policière et des sanctions judiciaires inégalées. La confrontation entre terrain belge et terrain français, les enquêtes et les observations sociologiques, les entretiens individuels ou collectifs, les portraits d'individus mobilisés et les photographies de terrain sont autant d'outils utilisés dans cet ouvrage pour tenter de redonner une parole longtemps confisquée aux principaux acteurs de cette mobilisation : les Gilets jaunes eux-mêmes

    Sophie Béroud, Martin Thibault, En luttes ! Les possibles d'un syndicalisme de contestation: les possibles d'un syndicalisme de contestation, Raisons d'agir éditions, 2021, Raisons d'agir, 212 p. 

    Sophie Béroud, Paul Bouffartigue, Andreia Galvao, Armando jr. Boito (dir.), Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale (V1, L'Harmattan, 2020, Logiques sociales, 229 p. 

    Sophie Béroud, Armando jr. Boito, Paul Bouffartigue, Andréia Galvão (dir.), Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale, L'Harmattan, 2020, Logiques sociales, 217 p. 

    Sophie Béroud, Baptiste Giraud, Karel Yon, Sociologie politique du syndicalisme: Introduction à l'analyse sociologique des syndicats, Armand Colin et Numilog, 2020, U ( Sociologie ), 223 p.  

    La 4e de couverture indique : "Comment expliquer le morcellement du syndicalisme français ? Pourquoi si peu de salariés adhèrent aux syndicats ? Tous les syndicalistes sont-ils des professionnels du dialogue social coupés de leur base ? Pour répondre à ces questions classiques dans les controverses politico-médiatiques, ce manuel propose une synthèse des travaux récents conduits dans les champs de la sociologie et de la science politique autour de l’analyse des organisations syndicales, de leurs adhérents et de leurs pratiques. Il fait le pari que les outils de la sociologie politique permettent une analyse plus fine du phénomène syndical. En abordant des questions telles que les dynamiques de l’engagement militant, les ambivalences du processus d’institutionnalisation ou bien encore les modalités du travail de représentation, cet ouvrage développe des questions qui intéresseront tous les étudiants en sociologie et science politique mais aussi toutes celles et ceux désireux de dépasser les schématismes et de comprendre les spécificités du syndicalisme en France."

    Sophie Béroud, Jérôme Pélisse, Michel Pigenet, Elyane Bressol (dir.), La CGT (1975-1995), un syndicalisme à l'épreuve des crises: un syndicalisme à l'épreuve des crises, éditions Arbre bleu, 2019, Le corps social, 536 p.   

    Sophie Béroud, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon (dir.), Les jeunes, le travail et l'engagement, IRES, 2019, 125 p. 

    Sophie Béroud, Collectif Grande Côte, François Alfandari, Laure Fleury, Camille Masclet, Vincent Porhel, Lucia Valdivia (dir.), Lyon en luttes dans les années 68 , Presses Universitaires de Lyon, 2018, 381 p. 

    Sophie Béroud, * Sombrero, Olivier Fillieule, Camille Masclet, Isabelle Sommier (dir.), Changer le monde, changer sa vie : enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, 1120 p. 

    Sophie Béroud, Kevin Guillas-Cavan, Catherine Vincent (dir.), Comités d'entreprise: quelle postérité ?, IRES, 2018, 183 p. 

    Sophie Béroud, Michel Lallement, Frédéric Rey, Relations sociales du travail, SCÉRÉN-CNDP, 2014, 79 p. 

    Sophie Béroud, Nathalie Dompnier (dir.), Participation dans le monde du travail, De Boeck, 2013, 234 p. 

    Sophie Béroud, Boris Gobille, Abdellali Hajjat, Michelle Zancarini-Fournel (dir.), Engagements, rébellions et genre dans les quartiers populaires en Europe (1968-2005), Éditions des archives contemporaines, 2011, 212 p. 

    Sophie Béroud (dir.), La loi du 20 août 2008 et ses implications sur les pratiques syndicales en entreprise ; sociologie des appropriations pratiques d'un nouveau dispositif juridique: Rapport de recherche,, 2011, 334 p. 

    Sophie Béroud, Nathalie Dompnier, David Garibay (dir.), L'année sociale 2011, Syllepse, 2011, 189 p. 

    Sophie Béroud, Paul Bouffartigue (dir.), Quand le travail se précarise, quelles résistances collectives ?, La Dispute, 2009, 355 p.   

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Baptiste Giraud, Jérôme Pélisse, La lutte continue ? Les conflits du travail dans la France contemporaine: Les conflits du travail dans la France contemporaine, Éditions du Croquant et Impr. Laballery, 2008, Savoir-agir, 159 p.  

    La réalité des conflits du travail demeure largement méconnue. En mesurant les formes de conflictualité avec arrêt de travail et sans arrêt de travail (refus d'heures supplémentaires, manifestations, pétitions notamment), l'analyse permet de restituer la diversité et l'évolution des pratiques contestataires utilisées au quotidien dans les entreprises. Elle montre également comment s'articulent ces conflits collectifs et les formes individuelles de conflictualité, qu'elles prennent la forme de l'absentéisme ou du recours aux prudh'hommes, ou soient attestées par les sanctions prises à l'encontre des salariés par leurs directions.

    Sophie Béroud, Josette Lefèvre (dir.), Mondialisation(s), ENS Éditions, 2003, 204 p. 

    Sophie Béroud, Etienne Adam, Mateo Alaluf, Médias, illusions et spéculations, Les amis de politique, 2003, 130 p. 

    Sophie Béroud, Tania Régin (dir.), Le roman social : littérature, histoire et mouvement ouvrier, Ed. de l'Atelier, 2002, 287 p. 

    Sophie Béroud, René Mouriaux (dir.), L'année sociale 2002, Syllepse, 2002, 204 p. 

    Sophie Béroud, René Mouriaux, Christian Larose, Maurad Rahbi, Cellatex: quand l'acide a coulé, V.O. éd et Éd. Syllepse, 2001, Collection Le présent avenir, 173 p.   

    Sophie Béroud, Pierre Ansart, Patrick Cingolani, Question sociale et action collective: actes du colloque de la Société P.-J. Proudhon, Paris, 4 décembre 1999, Société P.-J. Proudhon, 2000, Cahiers de la Société P.-J. Proudhon, 89 p.   

    Sophie Béroud, René Mouriaux, Michel Vakaloulis, Le mouvement social en France: essai de sociologie politique, La Dispute et Snédit, 1998, 222 p.   

    Sophie Béroud, René Mouriaux, Quatre années d'activité syndicale, 1995-1998, CEVIPOF, 1998, Document de travail, 35 p. 

    Sophie Béroud, Jean Weydert, Le devenir de l'Europe, les Éd. de l'Atelier, 1997, Enjeux de société, 223 p.   

    Sophie Béroud, René Mouriaux (dir.), Le souffle de décembre, Éd. Syllepse, 1997, Collection Le Présent avenir, 201 p.   

    Sophie Béroud, René Mouriaux, Cinquante ans de luttes sociales en France, CEVIPOF, 1997, Document de travail 

    Sophie Béroud, René Mouriaux, Etudier novembre-décembre 1995: chronologie, bibliographie, sondages, CEVIPOF, 1996, Document de travail 

    Sophie Béroud, Cégolène Frisque, Trente entretiens auprès d'adhérents de Force ouvrière en 1995, CEVIPOF, 1995, Document de travail, 284 p. 

    Sophie Béroud, Actions tactiques et stratégiques dans un contexte de transition: l'exemple de la légalisation du Parti communiste espagnol, 1994 

    Sophie Béroud, Bérengère Massignon, Trois approches des mouvements sociaux: Karl Marx, Hippolyte Taine, Gustave Le Bon, CEVIPOF, 1994 

    Sophie Béroud, Représentations individuelles au sein d'un système corporatif en crise: l'exemple des dockers de Fos, s.n, 1992 

  • Sophie Béroud, « Des syndicalistes parmi les Gilets jaunes : un espace de réenchantement de l'action syndicale ? », in Ravelli, Quentin, Siméant-Germanos, Johanna, Bonnet, Loïc, Liochon, Pauline (dir.), Les Gilets jaunes : une révolte inclassable, Rue d'Ulm, 2024, pp. 47-58 

    Sophie Béroud, David Sanson, « Le compromis salarial à l'épreuve du capitalisme financier », in Giraud, Baptiste, Signoretto, Camille (dir.), Un compromis salarial en crise : que reste-t-il à négocier dans les entreprises ?, Editions du Croquant, 2023, pp. 251-292   

    Sophie Béroud, « Une "gilet-jaunisation" des syndicats ? Entre rejets, rencontres et influences », in Yon, Karel (dir.), Le syndicalisme est politique : questions stratégiques pour un renouveau syndical, La Dispute, 2023, pp. 75-97 

    Sophie Béroud, « Évolutions du champ syndical », in Drevon, Jean-Michel (dir.), Le syndicalisme au défi du 21e siècle, Syllepse, 2022, pp. 139-146 

    Sophie Béroud, « Un "syndicalisme d'intérêt général" ? Généalogie d'une catégorie singulière dans le discours de la CGT et de la CFDT », in Gaboriaux, Chloé, Kaluszynski, Martine (dir.), Au nom de l'intérêt général, Peter Lang, 2022, pp. 159-176 

    Sophie Béroud, « Si loin, si proches...: syndicats et syndicalistes français face aux Gilets jaunes », in Béroud, Sophie, Dufresne, Anne, Gobin, Corinne, Zune, Marc (dir.), Sur le terrain avec les Gilets jaunes : approche interdisciplinaire du mouvement en France et en Belgique, Presses universitaires de Lyon, 2022, pp. 107-122   

    Sophie Béroud, « Luttes sociales », in Burlaud, Antony, Popelard, Allan, Rzepski,Grégory (dir.), Le nouveau monde : tableau de la France néolibérale, Editions Amsterdam, 2021, pp. 679-690   

    Sophie Béroud, « De quoi la réforme de la représentativité syndicale a-t-elle été le nom ? », in Groux, Guy, Robert, Richard, Foucault, Martial (dir.), Le social et le politique, CNRS Éditions, 2020, pp. 129-139   

    Sophie Béroud, Andreia Galvao, « Dynamiques des syndicalismes : entre institutionnalisation et recomposition », in Béroud, Sophie, Boito, Armando, Bouffartigue, Paul, Galvao, Andreia (dir.), Le Brésil et la France dans la mondialisation néo-libérale. 2, Mobilisations du monde du travail, L'Harmattan, 2020, pp. 13-51 

    Sophie Béroud, « La CGT dans le salariat : repères historiques sur la sociologie des adhérents », in Dreyfus, Michel, Pigenet, Michel (dir.), La CGT en question(s), Regards croisés sur 125 années d'un syndicalisme de transformation sociale, Editions universitaires de Dijon, 2019, pp. 59-74 

    Sophie Béroud, « Les syndicats, c'est fini ? », in Fondation Copernic (dir.), Manuel indocile de sciences sociales, La Découverte, 2019, pp. 507-514   

    Sophie Béroud, « La CGT face aux ruptures de la première moitié des années 1990 », in Béroud, Sophie, Bressol, Élyane, Pélisse, Jérôme, Pigenet, Michel (dir.), La CGT (1975-1995), un syndicalisme à l'épreuve des crises, Arbre bleu éditions, 2019, pp. 491-501 

    Sophie Béroud, Jean-Marie Pernot, « Trade union expertise in public policy », in Halpern, Charlotte, Hassenteufel, Patrick, Zittoun, Philippe (dir.), Policy analysis in France, Policy Press, 2018, pp. 261-275 

    Sophie Béroud, François Alfandari, « La CGT et la CFDT dans l'après-1968 à Lyon : dynamiques et recompositions », in Mathieu, Lilian, Collectif de la Grande Côte (dir.), Lyon en luttes dans les années 68 : lieux et trajectoires de la contestation, Presses universitaires de Lyon, 2018, pp. 157-191 

    Sophie Béroud, David Garibay, « El movimiento Nuit Debout y las manifestacionescontra la Ley de Reforma del Trabajo en Francia en 2016 : convergencias en la movilizacióncolectiva y en los usos del espacio público », in Ibarra Güell, Pedro, Martí i Puig, Salvador, Cortina-Oriol, Merçè, Sribman Mittelman, Ariel (dir.), Nuevos movimientos sociales, de la calle a los ayuntamientos, Icaria, 2018, pp. 157-164 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Le syndicalisme à l'épreuve des urnes : éléments pour une sociologie politique de la "démocratie sociale" », in Le Digol, Christophe, Hollard, Virginie, Voilliot, Christophe, Barat, Raphaël (dir.), Histoires d'élections, CNRS Éditions, 2018, pp. 347-362 

    Sophie Béroud, « Confédération syndicale », in Michel, Hélène, Lévêque, Sandrine, Contamin, Jean-Gabriel (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Éditions du Croquant, 2018, pp. 109-113 

    Sophie Béroud, « Représentativité syndicale et patronale », in Michel, Hélène, Lévêque, Sandrine, Contamin, Jean-Gabriel (dir.), Rencontres avec Michel Offerlé, Éditions du Croquant, 2018, pp. 389-393 

    Sophie Béroud, Vincent Porhel, « Redécouvrir la centralité ouvrière : les sites industriels à Lyon », in Mathieu, Lilian, Collectif de la Grande Côte (dir.), Lyon en luttes dans les années 68 : lieux et trajectoires de la contestation, Presses universitaires de Lyon, 2018, pp. 195-218 

    Sophie Béroud, Florence Johsua, « Se politiser par le travail », in Sombrero (collectif), Fillieule, Olivier, Béroud, Sophie, Masclet, Camille, Sommier, Isabelle (dir.), Changer le monde, changer sa vie. Enquête sur les militantes et les militants des années 1968 en France, Actes Sud, 2018, pp. 163-191   

    Sophie Béroud, Anne-France Taiclet, « Le temps d’une transgression des frontières politiques et syndicales : structuration et marginalisation de réseaux d’anciens syndicalistes au service de la campagne de F. Hollande », in Courty, Guillaume, Gervais, Julie (dir.), Le lobbying électoral : groupes en campagne présidentielle (2012), Presses universitaires du Septentrion, 2016, pp. 127-153 

    Sophie Béroud, « Sur la pertinence heuristique du concept de champ syndical », in Quijoux, Maxime (dir.), Bourdieu et le travail, Presses universitaires de Rennes, 2015, pp. 323-340 

    Sophie Béroud, « Luttes du travail et mouvements sociaux : dépasser l’altérité », in Bouffartigue, Paul (dir.), Le retour des classes sociales : inégalités, dominations, conflits, la Dispute, 2015, pp. 221-236 

    Sophie Béroud, « Entrées : Association ; Syndicats », in Bihr, Alain, Pfefferkorn, Roland (dir.), Dictionnaire des inégalités, A. Colin, 2014, pp. 40-41391-392 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « La démocratie sociale saisie par les pratiques : l'application des nouvelles règles de représentativité dans les entreprises », in Narritsens, André, Pigenet, Michel (dir.), Pratiques syndicales du droit : France XXe-XXIe siècles, Presses universitaires de Rennes, 2014, pp. 191-204 

    Sophie Béroud, « L'influence contrariée des 'privés d'emploi' dans la CGT », in Didier Chabanet ; Jean Faniel (dir.), Les mobilisations de chômeurs en France : problématiques d'alliances et alliances problématiques, l'Harmattan, 2013, pp. 153-176   

    Sophie Béroud, David Garibay, « Syndicats et associations face à la pauvreté laborieuse », in Kerschen, Nicole ; Legrand, Monique ; Messu, Michel ; (dir.), La Symphonie discordante de l'Europe sociale, Éd. de l'Aube, 2013, pp. 198-213 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Représentativité : les syndicats à l'heure de la "démocratie sociale" », in Mezzi, Dominique (dir.), Nouveau siècle, nouveau syndicalisme, Syllepse, 2013, pp. 143-156 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Institutionnalisation et bureaucratisation du syndicalisme : pour une lecture dialectique », in Mezzi, Dominique (dir.), Nouveau siècle, nouveau syndicalisme, Syllepse, 2013, pp. 35-51 

    Sophie Béroud, « The organization of the unemployed in Spain : local and fragmented dynamics », in Chabanet, Didier ; Faniel, Jean (dir.), The mobilization of the unemployed in Europe : from acquiescence to protest ?, Palgrave Macmillan, 2012, pp. 155-174 

    Sophie Béroud, « Nouveaux usages et modalités des grèves », in Pigenet, Michel ; Tartakowsky, Danielle; (dir.), Histoire des mouvements sociaux en France de 1814 à nos jours, la Découverte, 2012, pp. 652-660 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Trois enjeux syndicaux au prisme du mouvement social de l'automne 2010 », in Béroud, Sophie ; Dompnier, Nathalie ; Garibay, David ; (dir.), L'année sociale 2011, Syllepse, 2011, pp. 109-126 

    Sophie Béroud, Emmanuel Porte, « Quand la pauvreté concerne le monde du travail », in Chabanet, Didier ; Dufour, Pascale ; Royall, Frédéric (dir.), Les mobilisations sociales à l'heure du précariat, Presses de l'Ecole des hautes études en santé publique, 2011, pp. 81-98 

    Sophie Béroud, « Jeunes et précaires dans l'action syndicale : modalités d'engagement et processus d'apprentissage », in Béroud, Sophie ; Gobille, Boris ; Hajjat, Abdellali; Zancarini-Fournel, Michelle (dir.), Engagements, rebellions et genre dans les quartiers populaires en Europe (1968-2005), Editions des archives contemporaines, 2011, pp. 139-150 

    Sophie Béroud, David Garibay, Thomas Brugnot, Romain Vila, « Les syndicats face à la pauvreté laborieuse, entre intégration dans des réseaux d'action publique et campagnes de sensibilisation : une approche comparée Belgique / Royaume-Uni [Rapport de recherche] », Le rapport est également accessible en ligne : [ http://www.onpes.gouv.fr/Les-Travaux-2009-2010.html ], Bilan de 10 ans d'observation de la pauvreté et de l'exclusion sociale à l'heure de la crise : rapport 2009-2010 [Les travaux de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale], La Documentation française, 2010, pp. 365-383   

    Sophie Béroud, « Violence et radicalité dans les conflits du travail : quelques pistes d'analyses », in Ndiaye, Abou ; Ferrand-Bechmann, Dan (dir.), Violences et société : regards sociologiques, Desclée de Brouwer, 2010, pp. 147-165   

    Sophie Béroud, « La décennie des 'victoires défaites' (1995-2007) ou les effets du découplage entre mobilisations sociales et dynamiques syndicales », in Geay, Bertrand;Willemez, Laurent; (dir.), Pour une gauche de gauche, Éd. du Croquant, 2008, pp. 19-34 

    Sophie Béroud, Thomas Brugnot, Gwenola Le Naour, Emmanuel Porte, « L'action syndicale face à la pauvreté laborieuse, analyse des représentations et des dispositifs d'action sociale dans l'entreprise [Rapport de recherche] », Les travaux de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale : rapport 2007-2008, La Documentation française, 2008, pp. 195-249   

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Baptiste Giraud, Jérôme Pélisse, Guillaume Desage [et alii], « Une nouvelle donne ? Regain et transformation des conflits du travail », in Amossé, Thomas; Bloch-London, Catherine; Wolff, Loup (dir.), Les relations sociales en entreprise : un portrait à partir des enquêtes : "Relations professionnelles et négociations d'entreprise" [REPONSE 1992-1993, 1998-1999 et 2004-2005], Éditions La Découverte, 2008, pp. 223-255 

    Sophie Béroud, « Association ou syndicat ? Le syndicalisme des retraités face au principe associatif », in Tartakowsky, Danielle;Tétard, Françoise; (dir.), Syndicats et associations : concurrence ou complémentarité, Presses universitaires de Rennes, 2006, pp. 293-303 

    Sophie Béroud, « Les cheminots français dans le train européen de la libéralisation : la négociation de la licence européenne de conducteurs de train », in Michel, Hélène; (dir.), Lobbyistes et lobbying de l'Union européenne : trajectoires, formations et pratiques des représentants d'intérêts, Presses universitaires de Strasbourg, 2006, pp. 225-248 

    Sophie Béroud, « La rébellion salariale », in Crettiez, Xavier; Sommier, Isabelle (dir.), La France rebelle ?, Éd. Michalon, 2006, pp. 249-305 

    Sophie Béroud, « La rébellion du précariat », in Crettiez, Xavier; Sommier, Isabelle (dir.), La France rebelle ?, Éd. Michalon, 2006, pp. 307-322 

    Sophie Béroud, « Le syndicalisme construit par la science politique », in Ubbiali, Georges; (dir.), Epistémologie du syndicalisme : construction disciplinaire de l'objet syndical, L'Harmattan, 2005, pp. 13-34   

    Sophie Béroud, « La CGT, entre soutien distancié et refondation de l'activité internationale », in Mayer, Nonna; Agrikoliansky, Eric ; Fillieule, Olivier (dir.), L'altermondialisme en France : la longue histoire d'une nouvelle cause, Flammarion, 2005, pp. 291-316 

    Sophie Béroud, René Mouriaux, « Continuités et évolutions de la conflictualité sociale », in Denis, Jean-Michel; (dir.), Le conflit en grève ? Tendances et perspectives de la conflictualité contemporaine, La Dispute, 2005, pp. 121-144 

    Sophie Béroud, « Le renouveau des luttes : entre fragmentation et convergences anti-capitalistes », in Bouffartigue, Paul; (dir.), Le retour des classes sociales : inégalités, dominations, conflits, La Dispute, 2004, pp. 231-247   

    Sophie Béroud, « La rébellion syndicale », in Crettiez, Xavier; Sommier, Isabelle; (dir.), La France rebelle, Éd. Michalon, 2002, pp. 149-200 

    Sophie Béroud, Tania Régin, « Le miroir de l'entreprise moderne », in Béroud, Sophie;Régin, Tania; (dir.), Le roman social : littérature, histoire et mouvement ouvrier, Ed. de l'Atelier, 2002, pp. 233-248 

  • Sophie Béroud, « The 2023 Mobilisation against Pension Reform in France: Some Elements of Analysis », Notebooks: the journal for studies on power, 2023, n°1, pp. 85-99 

    Sophie Béroud, Jérôme Pélisse, « La situation paradoxale des syndicats : entre affaiblissement et mobilisations », Les Mondes du travail , 2023, n°30, pp. 19-35   

    Sophie Béroud, Jérôme Pélisse, « Travail, négociations, conflits : quelles recompositions ? [introd. et coord. n° de revue ] », Les Mondes du travail , 2023, n°30   

    Sophie Béroud, Cristina Nizzoli, « Un travail syndical entravé ? Les implications du CSE dans le transport urbain de voyageurs », Chroniques du Travail, 2023, n°13, pp. 75-100   

    Sophie Béroud, Cristina Nizzoli, « Par-delà le clivage privé-public, une représentation syndicale déstabilisée par le passage au CSE », Entreprises et Histoire, 2023, n°113, pp. 107-119   

    Sophie Béroud, « Les mouvements de chômeurs en Espagne (1975-2020) : la prédominance d'un ancrage local », Cahier / Comité d'histoire des administrations chargées du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, 2022, n°26, pp. 139-148   

    Sophie Béroud, Guillaume Gourgues, « Une campagne présidentielle sans le monde du travail ? », Revue de droit du travail, 2022, n°10, pp. 568-575   

    Sophie Béroud, David Hamelin, « Images, travail et syndicalisme [prés. et coord. n° de : Images du travail, travail des images] », Images du travail, travail des images, 2022, n°12   

    Sophie Béroud, Guillaume Gourgues, « La protection des emplois et la crise pandémique en France : sur la non-émergence d'un problème public », Revue de droit du travail, 2021, n°09, pp. 505-511   

    Sophie Béroud, Cristina Nizzoli, Camille Noûs, « Parler du travail en EHPAD pour mettre à distance la maltraitance », Mots: les langages du politique, 2021, n°126, pp. 91-108  

    La crise sanitaire liée au coronavirus et l’obligation de confinement généralisé au printemps 2020 ont projeté sous les feux de l’actualité la situation dramatique dans laquelle se trouvent de nombreux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) en France : manque de personnel et surcharge de travail pour les salariées, rareté des médecins coordinateurs, faiblesse des rémunérations… Or, cette situation faisait l’objet, bien avant la diffusion accélérée de la Covid, d...

    Sophie Béroud, Hélène-Y. Meynaud, « Un engagement bénévole fragilisé dans une institution en crise : le cas des prud'hommes », Nouvelle revue de psychosociologie, 2021, n°32, pp. 111-123 

    Sophie Béroud, Christelle Casse, Valérie Pueyo, Pascal Béguin, « Activités essentielles et produits de première nécessité : quelle(s) doctrine(s) ? », Revue de droit du travail, 2020, n°6, pp. 388-395   

    Sophie Béroud, « Les enjeux politiques et syndicaux autour de la définition des activités essentielles », Revue de droit du travail, 2020, n°6, pp. 389-392 

    Sophie Béroud, « Fragile représentation syndicale », Revue Projet, 2020, n°378, pp. 34-37 

    Sophie Béroud, Josette Lefèvre, « Le système capitaliste passé au crible de l’analyse syndicale. France 1945–2019 », The Tocqueville Review/La revue Tocqueville, 2019, n°2, pp. 235-250 

    Sophie Béroud, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon, « Quelles politiques syndicales en direction des jeunes travailleurs ? », Connaissance de l'emploi, 2019, n°149, pp. ------------1100677     

    Sophie Béroud, Baptiste Giraud, Jérôme Pélisse, Karel Yon, « Misère de la critique : réponse à la confusion des arguments », Négociations, 2019, n°31, pp. 139-144   

    Sophie Béroud, Baptiste Giraud, Karel Yon, « Un manuel de sociologie politique du syndicalisme », Négociations, 2019, n°1, pp. 83-87 

    Sophie Béroud, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon, « La difficile prise en charge par les syndicats français de la cause des jeunes travailleurs », La Revue de l'IRES, 2019, n°99, pp. 91-120     

    Sophie Béroud, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon, « Introduction du dossier Les jeunes, le travail et l'engagement », La Revue de l'IRES, 2019, n°99, pp. 3-10 

    Sophie Béroud, « Introduction », La Revue de l'Ires , 2019, n° ° 99, pp. 3-9   

    Sophie Béroud, « La difficile prise en charge par les syndicats français de la cause des  jeunes travailleurs  », La Revue de l'Ires , 2019, n° ° 99, pp. 91-119    

    Cet article s’interroge sur la capacité des syndicats français à représenter les jeunes travailleurs et travailleuses. Dans un contexte marqué par un taux de syndicalisation structurellement faible, la proportion de jeunes salariés parmi les syndiqués est plus faible encore. La littérature s’est surtout penchée sur les raisons pour lesquelles les jeunes s’engagent, ou pas, dans les syndicats. Nous proposons ici un autre éclairage centré sur la relation de représentation entre jeunes travailleurs et syndicats. Cette relation est analysée sur trois plans. Au plan statistique, on constate un net décalage entre le profil des jeunes au travail et celui des jeunes syndiqués. Au plan symbolique, on montre que la difficulté des syndicats à parler au nom des jeunes tient aussi au caractère disputé de leur représentation entre différentes causes. Au plan organisationnel, on pointe enfin la confusion de différents registres d’intervention syndicale en direction des jeunes.

    Sophie Béroud, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon, « Jeunes et engagements au travail: une génération asyndicale ? », Agora débats/jeunesses, 2019, n°82, pp. 7-25 

    Sophie Béroud, « Les classes populaires au travail : quelle représentation ? », Savoir/Agir, 2019, n°49, pp. 65-72 

    Sophie Béroud, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon, « Les jeunes, le travail et l’engagement [introd. et coord. n°99 de: Revue de l'IRES] », La Revue de l'IRES, 2019, n°99, pp. 3-8   

    Sophie Béroud, « French trade unions and the mobilisation against the El Khomri law in 2016: a reconfiguration of strategies and alliances », Transfer: European Review of Labour and Research, 2018, n°2, pp. 179-193 

    Sophie Béroud, « Représentation syndicale, représentativité et négociation », Droit Social, 2018, n°03, p. 264   

    Sophie Béroud, François Duchêne, « La fabrique des activités culturelles par les élus des comités d’entreprise : des choix militants ? », La Revue de l'IRES, 2018, n°9495, pp. 91-114   

    Sophie Béroud, Kevin Guillas-Cavan, Catherine Vincent, « Comités d’entreprise : quelle postérité ? [n° 94-95 de : Revue de l'IRES] », La Revue de l'IRES, 2018, n°9495   

    Sophie Béroud, Louise Boivin, Catherine Vincent, « [Canada] Une grève pionnière de salariées précaires dans les services privés d’hébergement pour personnes âgées au Québec », Chronique internationale de l'IRES, 2017, n°157, pp. 53-65   

    Sophie Béroud, « La impostura de la democracia en la empresa: cuando la patronal vuelve a tener el poder de legislar », Le Monde diplomatique en español, 2016, n°246, pp. 4-5 

    Sophie Béroud, « Quel droit à la participation après la mise en place de la représentation universelle ? », Revue de droit du travail, 2015, n°10, p. 584   

    Sophie Béroud, Jean-Marie Pernot, « Usages différenciés de la forme congrès : un regard comparé sur la CGT, la CFDT et FO », 2015  

    Que donnent à voir des congrès syndicaux ? Lorsqu’ils décrivent les modalités de fonctionnement des organisations syndicales françaises, Dominique Andolfatto et Dominique Labbé (2011, 57) précisent que les élections internes n’y sont pas compétitives et que la sélection des dirigeants se fait par cooptation. En mettant en scène la souveraineté des syndicats qui constituent les structures de base des confédérations, les congrès tiendraient lieu de simples façades démocratiques, alors même que ...

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, « Les congrès syndicaux, un objet d’étude sociologique ? », Socio-logos, 2015, n°11, pp. --    

    Les congrès syndicaux constituent-ils un objet sociologique digne d’intérêt ? Une telle question pourra surprendre, en particulier du côté des historiens, tant les congrès apparaissent comme des bornes temporelles importantes dans l’histoire des différentes organisations, des repères significatifs pour l’établissement de périodisations pertinentes. Les congrès ont ainsi été traités dans l’historiographie du syndicalisme comme des événements faisant sens en eux-mêmes : en étant associés à la p...

    Sophie Béroud, « Les transformations des conflits du travail en France », Idées économiques et sociales, 2015, n°178, pp. 7-12   

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, « La reconnaissance de représentativité comme source d'intégration ? L'Union syndicale Solidaires à la recherche d'un positionnement original », Relations Industrielles / Industrial Relations, 2015, n°2, pp. 285-305 

    Sophie Béroud, Jean-Marie Pernot, « Usages différenciés de la forme congrès : un regard comparé sur la CGT, la CFDT et FO », Socio-logos, 2015, n°11, pp. --   

    Sophie Béroud, « Crise économique et contestation sociale en Espagne : des syndicats percutés par les mouvements sociaux ? », Critique internationale , 2014, n° ° 65, pp. 27-42   

    Sophie Béroud, « Représenter les salariés dans l'entreprise après la loi du 20 août 2008  : sur les limites de la  démocratie sociale  », Politiques de communication , 2014, n° ° 2, pp. 51-78    

    La réforme de la représentativité syndicale fait désormais dépendre la reconnaissance syndicale des élections professionnelles. A-t-elle contribué à « rénover la démocratie sociale », comme l’annonçait la loi du 20 août 2008 dans son intitulé ? Qu’est-ce qui a changé depuis 2008 ? En nous appuyant sur une enquête de terrain menée durant trois ans, et plus spécifiquement sur deux monographies d’entreprises, nous décrivons la mise en œuvre des nouvelles règles de représentativité en soulignant leurs usages pluriels. La portée sociale des normes juridiques dépend en effet de leur appropriation par les équipes syndicales, mais aussi par les directions d’entreprises et les agents de l’État qui, au fil de leurs interactions, donnent progressivement réalité au nouveau régime de représentativité. Au-delà de sa fonction documentaire, l’article entend aussi remplir une fonction critique : en mobilisant le cadre théorique de la sociologie politique du vote et de la représentation, il invite le lecteur à prendre du recul sur l’équivalence souvent spontanément posée entre « vote » et « démocratie ». Nous montrons que le vote est moins un vecteur de démocratisation de l’entreprise ou du syndicalisme qu’un instrument disputé de légitimation des stratégies tant syndicales que patronales. Autrement dit, loin d’être une procédure neutre servant à l’expression d’intérêts ou d’opinions préconstitués, le déroulement même de l’élection joue un rôle central dans la définition des intérêts et des opinions légitimes.

    Sophie Béroud, « Une mobilisation syndicale traversée par le souffle des Indignés ? : La  marée verte  dans le secteur de l'éducation à Madrid », Savoir/Agir , 2014, n° ° 27, pp. 49-54   

    Sophie Béroud, « Contribuiçoes e limites do conceito de campo sindical : una reflexao a partir do caso francês », Critica Marxista, 2014, n°38, pp. 89-101   

    Sophie Béroud, « Une mobilisation syndicale traversée par le souffle des Indignés ? La 'marée verte' dans le secteur de l'éducation à Madrid », Savoir/Agir, 2014, n°27, pp. 49-54 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Représenter les salariés dans l'entreprise après la loi du 20 août 2008. Sur les limites de la 'démocratie sociale' », Politiques de communication, 2014, n°2, pp. 51-78 

    Sophie Béroud, « Crise économique et contestation sociale en Espagne : des syndicats percutés par les mouvements sociaux ? », Critique Internationale, 2014, n°65, pp. 27-42   

    Sophie Béroud, Paul Bouffartigue, « Precarizaciones salariales y resistencias sociales: ¿Hacia una renovación de la mirada sociológica desde el caso francés? », Cuadernos de relaciones laborales, 2013, n°2, pp. 455-472   

    Sophie Béroud, « Une campagne de syndicalisation au féminin. Une expérience militante dans le secteur de l'aide à domicile », Travail, genre et sociétés, 2013, n°30, pp. 111-128 

    Sophie Béroud, Nathalie Dompnier, « L'essor du vote électronique dans les élections professionnelles : un terrain d'expérimentation ? », Droit Social, 2013, n°06, pp. 522-528   

    Sophie Béroud, « Perspectives critiques sur la participation dans le monde du travail : éléments de repérage et de discussion », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2013, n°5, pp. 5-32 

    Sophie Béroud, « Une campagne de syndicalisation au féminin : Une expérience militante dans le secteur de l'aide à domicile », Travail, genre et sociétés , 2013, n° ° 30, pp. 111-128    

    Cet article retrace une expérience de syndicalisation, menée à l’échelle d’un département et avec des moyens très limités dans l’aide à domicile. L’initiative est prise par des militantes de la cgt qui se rendent disponibles pour contourner les difficultés structurelles que présente ce secteur hautement féminisé : éclatement des horaires, quasi-inexistence des collectifs de travail, faible valorisation des qualifications, relations ambiguës à un employeur associatif. En organisant des réunions hors des lieux de travail, ces militantes renouent avec des pratiques du début du mouvement syndical et suivent les implantations, pas à pas. Les modalités d’action qu’elles privilégient, très peu hiérarchisées, centrées sur la création d’espaces de discussion sur le travail en lui-même, favorisent la participation de ces salariées situées au bas de l’échelle sociale. Mais l’expérience ainsi menée n’est possible que parce qu’elle se situe, d’une certaine manière, aux marges des structures syndicales, reflétant ainsi une division sexuée du travail militant.

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Réforme de la représentativité, pouvoir syndical et répression : quelques éléments de réflexion », Agone - Histoire, Politique et Sociologie, 2013, n°50, pp. 161-175 

    Sophie Béroud, Nathalie Dompnier, « Participation dans le monde du travail [N°5 de : revue Participations ] », Participations - Revue de sciences sociales sur la démocratie et la citoyenneté, 2013, p. 244 

    Sophie Béroud, Cécile Guillaume, « La spécificité de la représentation des journalistes en question », 2012  

    La loi du 20 août 2008 a conféré une portée nouvelle aux élections professionnelles, faisant des résultats obtenus à celles-ci – avec l’établissement de seuils – un critère certes non exclusif mais désormais décisif pour l’attribution de la qualité représentative (Leclerc, Lyon-Caen, 2011). Elle a ainsi mis fin au principe de la présomption irréfragable de représentativité qui garantissait à cinq confédérations syndicales (CGT, CGT-FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC) des droits inaliénables à différents...

    Sophie Béroud, Jean-Pierre Le Crom, Karel Yon, « Représentativités syndicales, représentativités patronales : règles juridiques et pratiques sociales », Travail et Emploi, 2012, n°131, pp. 5-22 

    Sophie Béroud, « Le développement interprofessionnel de Solidaires : entre volonté d'expérimentation et reproduction du  modèle  confédéral », La Revue de l'Ires , 2012, n° ° 75, pp. 67-92    

    Regroupant des syndicats aux trajectoires historiques différentes, certains provenant de la mouvance « autonome », d’autres de la CFDT, l’union syndicale Solidaires s’est construite dans les années 1990 en prenant d’abord la forme d’une organisation multiprofessionnelle. Très vite cependant, une partie des équipes militantes a souhaité doter l’organisation d’une véritable dimension interprofessionnelle, tout en évitant un processus de centralisation. La volonté de se différencier du fonctionnement d’une confédération constitue ainsi un référent idéologique fort au sein de Solidaires. Cette volonté d’expérimentation rencontre cependant des limites dans les pratiques au quotidien, notamment dans l’animation des Solidaires locaux. Le renforcement de l’organisation et l’arrivée de nouveaux militants, son déploiement relatif dans le privé comme les enjeux de représentativité entretiennent, au contraire, un processus de rationalisation des structures.

    Sophie Béroud, Karel Yon, « Face à la crise, la mobilisation sociale et ses limites : une analyse des contradictions syndicales », Modern and Contemporary France, 2012, n°2, pp. 169-183 

    Sophie Béroud, Cécile Guillaume, « La spécificité de la représentation des journalistes en question : les implications de la loi du 20 août 2008 dans le secteur de la presse », Travail et Emploi, 2012, n°131, pp. 89-102 

    Sophie Béroud, Jean-Pierre Le Crom, Karel Yon, « Représentativités syndicales, représentativités patronales : règles juridiques et pratiques sociales [prés. et coord. du n°131 de : Travail et emploi] », Travail et Emploi, 2012, p. 148 

    Sophie Béroud, « À l'école de la dissidence ? Les usages de la formation par l'opposition interne au sein de la CFDT du début des années 1980 à 2003 », Le Mouvement social, 2011, n°235, pp. 137-150 

    Sophie Béroud, Josette Lefevre, « Le corpus syndical : une expérience au long cours », Mots: les langages du politique, 2010, n°94, pp. 97-106  

    Double programme d’une sociohistoire des mots qui ne doit oublier ni le fait qu’ils sont serrés dans le microtissu d’actes énonciatifs ni le fait qu’ils font partie de la grande marche de l’histoire. Mariage difficile à harmoniser mais fructueux d’une lexicométrie du texte et d’une lexicologie de la société.Maurice Tournier (1989, p. 59). La constitution d’un corpus syndical, rassemblant l’ensemble des résolutions votées lors des congrès de quatre confédérations interprofessionnelles (CFDT, C...

    Sophie Béroud, Baptiste Giraud, « Restriction du droit de grève et stratégies syndicales dans les transports publics »: L'exemple du mouvement des TCL à l'automne 2009, Savoir/Agir, 2010, n°12, pp. 9-18   

    Sophie Béroud, « Restriction du droit de grève et stratégies syndicales dans les transports publics : L'exemple du mouvement des TCL à l'automne 2009 », Savoir/Agir , 2010, n° ° 12, pp. 9-18   

    Sophie Béroud, « L'action syndicale au défi des travailleurs pauvres », Sociologies pratiques , 2009, n° ° 19, pp. 39-53    

    Résumé Cet article donne à voir les reconfigurations de l’action syndicale que provoque l’accentuation de la problématique des travailleurs pauvres dans certains secteurs d’activité. Dans l’espace des organisations productives, l’action des comités d’entreprise, lorsqu’elle existe, se heurte aux limites et ambiguïtés d’une approche purement assistantielle du phénomène. Dès lors, la branche et le territoire émergent comme les nouveaux territoires d’intervention en faveur des travailleurs pauvres, non sans débats entre acteurs syndicaux ni sans tâtonnements dans l’invention de nouvelles formes d’action collective.

    Sophie Béroud, « Organiser les inorganisés : Des expérimentations syndicales entre renouveau des pratiques et échec de la syndicalisation », Politix , 2009, n° ° 85, pp. 127-146    

    RésuméCet article analyse deux tentatives menées par des équipes syndicales de la CGT pour organiser des salariés précaires, l’une dans un site de construction automobile, l’autre dans un centre commercial. Les efforts pour toucher ces salariés, pour adapter les revendications et les modalités d’action à leurs conditions de travail, s’entrecroisent avec les objectifs de syndicalisation, sans les recouvrir complètement. Des tensions en découlent, l’action en direction des précaires relevant d’une temporalité longue pour aboutir éventuellement à des adhésions et posant de nombreuses difficultés aux syndicats. De ce fait, les équipes qui se lancent dans ces expériences de redéploiement se retrouvent peu soutenues par les structures syndicales interprofessionnelles et s’épuisent vite, soit parce que les militants sont aspirés par d’autres tâches, soit parce qu’ils sont soumis eux-mêmes à la précarité. Les deux cas étudiés permettent, dès lors, de réfléchir à la façon dont une organisation comme la CGT envisage l’extension de son champ d’influence et hiérarchise, de façon implicite, ses priorités.

    Sophie Béroud, « Les opérations  Robin des bois  au sein de la CGT Énergie : Quand la cause des chômeurs et des  sans  contribue à la redéfinition de l'action syndicale », Revue française de science politique , 2009, n° 59, pp. 97-119    

    RésuméLe mouvement de protestation que la CGT Énergie a mené au printemps 2004 contre le projet de loi modifiant le statut d’EDF et de GDF témoigne d’un renouvellement des pratiques syndicales. D’une stratégie tournée vers la défense du statut des agents, la direction du syndicat a fait évoluer la mobilisation vers une lutte en faveur du droit à l’énergie, en particulier pour les ménages en difficulté. Les opérations « Robin des bois » de remise du courant à des ménages privés d’électricité sont emblématiques de cette orientation née de la participation de syndicalistes à des mouvements de défense des sans-emploi. Pour autant, elles ne font pas l’unanimité au sein de la CGT Énergie et ne débouchent pas sur le développement d’un mouvement d’action durable entre syndicalistes et militants chômeurs. Ces difficultés éclairent le caractère non linéaire, et parfois contradictoire, des tentatives de redéfinition des marges de l’action syndicale.

    Sophie Béroud, « Les opérations 'Robin des bois' au sein de la CGT Énergie : quand la cause des chômeurs et des 'sans' contribue à la redéfinition de l'action syndicale », Revue Française de Science Politique, 2009, n°1, pp. 97-119 

    Sophie Béroud, « Organiser les inorganisés : des expérimentations syndicales entre renouveau des pratiques et échec de la syndicalisation », Politix, 2009, n°85, pp. 127-146 

    Sophie Béroud, « L'action syndicale au défi des travailleurs pauvres », Sociologies pratiques, 2009, n°19, pp. 39-53   

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Baptiste Giraud, Jérôme Pélisse, « Quand les données officielles dévoilent la vitalité des conflits sociaux », Manières de voir, 2009, n°103, pp. 36-41   

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Baptiste Giraud, Guillaume Desage, Jérôme Pélisse [et alii], « Le changement de visage de la conflictualité en entreprise », Les Mondes du travail , 2007, n°34, pp. 37-49   

    Sophie Béroud, Alexandre Carlier, Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Baptiste Giraud [et alii], « La conflictualité en entreprise : une analyse des résultats de l’enquête Réponse-DARES 2003-2004 », Les Mondes du travail , 2007, n°34 

    Sophie Béroud, Josette Lefèvre, « Vers une démocratie économique et sociale ? Redéploiement et banalisation du discours syndical », Mots: les langages du politique, 2007, n°83, pp. 37-51  

    Bien qu’elles relèvent de trajectoires historiques distinctes, les deux plus importantes confédérations syndicales françaises ont connu au cours des vingt dernières années de profondes réorientations stratégiques qui les ont conduites à s’engager dans un effort de redéfinition de la fonction et du rôle impartis aux syndicats. Pour la CFDT, ce processus qualifié en interne de « recentrage » et entamé fin 1977 s’est accentué (Pernot, 2005, p. 201-205) à partir des années 1985-1986. Il a abouti ...

    Sophie Béroud, « La difficile émergence d'un mouvement de chômeurs en Espagne : (1988-2002) », Politique européenne , 2007, n° ° 21, pp. 133-156    

    Malgré un taux de chômage et des phénomènes de précarité préoccupants, les chômeurs en Espagne ne parviennent pas à constituer un mouvement d’ampleur nationale. La très forte implication des principales organisations syndicales dans les politiques de libéralisation économique entreprises depuis le début des années 1980 et le soutien que celles-ci apportent aux gouvernements successifs les privent en effet d’un relais essentiel qui ne leur permet pas de se structurer efficacement. Dans ce contexte, la mobilisation ne dépasse guère le cadre régional - comme en Andalousie - et repose sur des alliances alternatives, le plus souvent avec d’autres groupes marginalisés de la société civile, qui restent fragiles et fragmentées.

    Sophie Béroud, « Le mouvement syndical au miroir des élections de 2007 :
    les redéfinitions complexes du rapport au politique »
    , La Pensée, 2007, n°349, pp. 111-121   

    Sophie Béroud, « La mobilisation des chômeurs en Espagne : la difficile émergence d'un mouvement autonome (1988 - 2002) », Politique européenne, 2007, n°21, pp. 133-157 

    Sophie Béroud, « Manipulations et mobilisations : l'Espagne du 11 au 14 mars 2004 », Critique internationale , 2006, n° 31, pp. 53-66   

    Sophie Béroud, « Francia : la frágil emergencia de una nueva forma del proletariado », Viento sur (Madrid), 2006, pp. 58-65 

    Sophie Béroud, « Manipulations et mobilisations : l'Espagne du 11 au 14 mars 2004 », Critique Internationale, 2006, n°31, pp. 53-66 

    Sophie Béroud, Georges Ubbiali, « La précarité, ressort de la syndicalisation des jeunes », Cellule GRIS , 2005, n°112005, pp. 135-144 

    Sophie Béroud, « Clause sociale : limites et contradictions des réponses syndicales », 2003  

    La revendication visant à introduire le respect d’un certain nombre de conditions sociales dans les accords commerciaux n’est pas nouvelle dans l’histoire du syndicalisme. En 1881 déjà, la Federation of Organized Trade and Labour Union a tenté de faire pression sur le Congrès pour que celui-ci augmente les tarifs douaniers pratiqués par les États-Unis, afin de réduire les avantages commerciaux dont bénéficiaient a priori les pays où les salaires moyens s’avéraient plus bas. Ces préoccupations...

    Sophie Béroud, Josette Lefevre, « Présentation », Mots: les langages du politique, 2003, n°71, pp. 3-7  

    La dernière décennie du 20e siècle aura vu se répandre l’usage du mot mondialisation et de son « frère siamois », d’origine anglo-saxonne, globalisation. À l’image de la totalité sociale qu’ils entendent désigner – ensemble par rapport auquel chaque partie est intégrée – les deux termes se sont amplement diffusés et ont envahi l’espace de la quotidienneté. Chargés d’un sens approximatif, ils ont surtout été compris, au travers du discours médiatique, comme la clef d’explication de phénomènes ...

    Sophie Béroud, « Devenir une nationalité historique : l’usage politique du passé en Andalousie et en Aragon », Matériaux pour l'histoire de notre temps, 2003, pp. 67-74      

    La décennie 1970 apparaît comme un moment de reformulation de la question territoriale en Espagne. En réaction à la politique centraliste du régime franquiste mais aussi à sa conception autoritaire de la nation, en interaction avec le renforcement des mouvements nationalistes en Catalogne et au Pays basque se développent dans d'autres régions des courants culturels et politiques favorables à l'autonomie. La définition de la « personnalité politique » du territoire emprunte alors aussi bien aux théories du colonialisme intérieur qu'à une relecture subjective de l'activité menée par des premiers groupes regionalistes à la fin du XIXe siècle et sous la Seconde République. Les deux terrains d'étude retenus dans cet article, les communautés andalouse et aragonaise, permettent de suivre le devenir de ces revendications. La mise en place des institutions autonomiques enclenche des luttes pour le pouvoir qui vont conduire à une instrumentalisation du registre identitaire et à une marginalisation des thématiques soucieuses de lier socialisme et régionalisme.

    Sophie Béroud, « Clause sociale : limites et contradictions des réponses syndicales », Mots: les langages du politique, 2003, n°71, pp. 23-29 

    Sophie Béroud, Josette Lefevre, « Mondialisation(s) [n° 71 de : Mots, les langages du politique] », Mots: les langages du politique, 2003, p. 204 

    Sophie Béroud, « Un renouveau de la critique syndicale ? », Mouvements : des idées et des luttes, 2002, n°24, pp. 39-45 

    Sophie Béroud, « Chronologie du mouvement social de l’automne 1995 », 1997, pp. 121-133    

    Béroud Sophie. Chronologie du mouvement social de l’automne 1995. In: Cahiers du GEDISST (Groupe d'étude sur la division sociale et sexuelle du travail), N°18, 1997. Hommes et femmes dans le mouvement social. pp. 121-133.

  • Sophie Béroud, Kevin Guillas-Cavan, Frédéric Lerais, Cristina Nizzoli, Un travail syndical sur ordonnances ? De la représentation des salarié·es dans le transport urbain de voyageurs [Rapport et synthèse], 2024 

    Sophie Béroud, Carole Giraudet, Cécile Nicod, Marion Gilles, Florence Debord [et alii], Le dialogue social dans les entreprises en région Auvergne-Rhône-Alpes : évaluation de l'impact des ordonnances du 22 septembre 2017. [2] Les comités sociaux et économiques dans les PME et ETI de la région Auvergne-Rhône-Alpes : une appropriation difficile : Rapport final, 2021, 148 p.   

    Sophie Béroud, Baptiste Giraud, Camille Signoretto, François Alfandari, David Sanson [et alii], Reconfigurations des usages et des pratiques du "dialogue social" en entreprise dans un contexte de changement socio-productif et institutionnel, 2021, 310 p.   

    Sophie Béroud, Fanny Chartier, Camille Dupuy, Marcus Kahmann, Karel Yon, Jeunes et mouvement syndical : trajectoires d'engagements et stratégies organisationnelles, 2018, 309 p. 

    Sophie Béroud, Karel Yon, Jean-Michel Denis, Maïlys Gantois, Cécile Guillaume, Quand la loi entre dans les moeurs. Le nouveau droit de la représentativité syndicale (loi du 20 août 2008) et ses implications dans les entreprises et les branches professionnelles, 2013   

    Sophie Béroud, Karel Yon, Marnix Dressen, Maïlys Gantois, Cécile Guillaume [et alii], La loi du 20 août 2008 et ses implications sur les pratiques syndicales en entreprise : sociologie des appropriations pratiques d'un nouveau dispositif juridique, 2011   

    Sophie Béroud, Jean-Michel Denis, Guillaume Desage, Martin Thibault, L'Union syndicale Solidaires : une organisation au miroir de ses militants : profils, pratiques, valeurs, 2011, 167 p.   

    Sophie Béroud, Christian Dufour, Jean-Michel Denis, Adelheid Hege, Jean-Marie Pernot, Flexibilité et action collective : salariés précaires et représentation syndicale, 2008   

  • Sophie Béroud, Loi Travail : enjeux et répertoires d’action [entretien avec Sophie Béroud], 2016 

  • Sophie Béroud, « Classes moyennes, classes d'encadrement ? », le 19 octobre 2023  

    Journées d'études organisées par le CERAPS, Université de Lille / CNRS, sous la direction scientifique de Thomas Chevallier, Antonio Delfini et Romane Fossé

    Sophie Béroud, « La grève », le 08 juin 2023  

    Organisé par le laboratoire TRIANGLE, UMR 5206, l’ENS Lyon, l’AFS, l’ANP Citindus, l’IDHES, le CERAPS, le Centre Maurice Halbwachs et le CRESPPA

    Sophie Béroud, « Du CSE imposé au CSE approprié : un rêve, une lutte, une erreur de combat ? », le 05 mai 2023  

    Colloque organisé par le Centre de recherches critiques sur le droit - CERCRID et l'Institut de formation syndicale - IFS, Université Lyon 2

    Sophie Béroud, « Imaginer les transformations sociales au prisme du travail de plateforme », le 09 mars 2022  

    Ce colloque, organisé dans le cadre du projet TransSEN par Josépha Dirringer, Cristina Nizzoli et Amadine Rauly, se tiendra en distanciel les 9 et 10 mars 2022.

    Sophie Béroud, « Le syndicalisme professionnel, organisations et structures », le 21 novembre 2019  

    Organisé par le Centre d’histoire sociale des Mondes contemporains - CNRS/Université Paris 1, l’Institut CGT d’histoire sociale et le laboratoire Triangle - Université Lyon 2

    Sophie Béroud, « Syndicalisme, pouvoirs et politiques dans les services publics territoriaux (XXe-XXIe siècles) », le 12 septembre 2019  

    Organisé par le laboratoire Triangle, Lyon, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, le CNRS, Sciences Po Lyon, Université Jean Monnet Saint-Etienne…

    Sophie Béroud, « Autour des ordonnances Macron : Le nouvel ordonnancement des règles en droit du travail », le 18 janvier 2018  

    Conférence organisée par l'IETL et l'équipe "Mutations du travail et des organisations en temps de crise" du CERCRID (UMR 5137)

    Sophie Béroud, François Duchêne, « Investir le domaine des activités sociales et culturelles : trajectoires et profils des ”militants” de la culture », Colloque pluridisciplinaire « Pratiques, usages et parcours militants dans les Comités d’entreprise : 70 ans d’existence et maintenant ? », Villeurbanne, le 15 novembre 2016 

    Sophie Béroud, Lise Bouveret, François Duchêne, « Syndicalistes, militants associatifs et chercheurs : produire un savoir commun sur l’action culturelle des Comités d’entreprises en Rhône-Alpes », Colloque international IDEP 2015 L’interdisciplinarité dans les études du politique. Oser les ponts, sortir des impasses, Créteil, le 04 juin 2015 

    Sophie Béroud, Karel Yon, « La procédure électorale comme dynamique de reconfiguration de la représentation syndicale », Colloque "Histoire(s) d'élections. Représentations et usages du vote", Nanterre, le 28 avril 2014 

    Sophie Béroud, Vincent Porhel, « Les relations entre la CFDT et le PSU à Lyon dans les années 1970 : au croisement des trajectoires et des expériences militantes », Sociologie du militantisme ; biographie, réseaux, organisations (ANR SOMBRERO), Lausanne Switzerland (CH), le 01 janvier 2014 

    Sophie Béroud, Vincent Porhel, « Les relations entre la CFDT et le PSU à Lyon dans les années 1970 : au croisement des trajectoires et des expériences militantes », Sociologie du militantisme ; biographie, réseaux, organisations, lausanne Switzerland (CH), le 01 janvier 2013 

    Sophie Béroud, « Retour sur quelques enjeux de la politique comparée », Histoires croisées, réflexions sur la comparaison internationale en histoire, Paris, le 13 mars 2009 

    Sophie Béroud, Paul Bouffartigue, « Précarisations salariales et résistances sociales : Vers un renouvellement du regard sociologique ? », 9 èmes Journées Internationales de Sociologie du Travail. « Formes et structures du salariat : crise, mutation, devenir ? », Nancy, le 25 juin 2009   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Anaïs Bonanno, Des guichets aux contrôles. L'inspection du travail et ses publics dans la mise en conformité au droit, thèse soutenue en 2023 à Lyon École normale supérieure sous la direction de Jérôme Pélisse, membres du jury : Sophie Bernard (Rapp.), Aude Lejeune (Rapp.), Arnaud Mias, Laure Bonnaud et Jean-Noël Jouzel  

    Dans un contexte de réorganisations incessantes et de transformations des relations professionnelles, comment l’inspection du travail s’assure-t-elle de la conformité des entreprises au droit du travail ? A-t-elle une influence sur les usages du droit dans les conflits au travail contemporains ? À la croisée de la sociologie du travail, du droit, de l’action publique, des groupes professionnels et des relations professionnelles, cette thèse analyse les formes et les facteurs de différenciation du travail des agents de cette institution en France métropolitaine, entre 2017 et 2020. Mêlant une approche interactionniste et une approche dispositionnelle, elle s’appuie sur l’observation du travail des agents chargé.es du renseignement et de ceux chargé.es du contrôle auprès d’un triple public de directions, de représentant.es du personnel et de salarié.es. Elle mobilise également des entretiens avec l’ensemble de ces acteur.es, et avec des représentant.es d’organisations patronales et syndicales à l’échelle locale. Cette thèse renouvelle l’étude de l’inspection du travail en saisissant, dans un même geste et sur une grande diversité d’infractions et de types d’établissements, les ressources et contraintes qui conditionnent l’activité professionnelle de ses agents, et la façon dont ces différents types de publics pratiquent et catégorisent cette institution. À partir du cadre théorique de la street-level bureaucracy, elle démontre le rôle des agents de l’inspection du travail dans la diffusion de normes de juridicisation des relations professionnelles et de gestion des conflits au travail. Elle analyse les ressources inégales dont disposent les usager.es pour avoir accès aux ressources de cet acteur pivot des relations professionnelles, et les rapports à la justice et au droit du travail qui sous-tendent leurs pratiques. D’une part, elle montre que les processus de conformation au droit du travail dans les entreprises françaises se différencient en fonction des ressources dont disposent les agents d’inspection, les salarié.es et directions d’entreprise, de la taille des établissements et des types d’infractions. D’autre part, elle éclaire les conditions auxquelles, de part et d’autre du contrat de travail, des individus et des collectifs se saisissent du droit, pour renseigner les transformations et le poids de ce répertoire d’action dans les relations professionnelles.

    Lucas Winiarski, A contresens dans la CGT ? : Le déploiement entravé des comités CGT de privés d'emploi et précaires à l'échelle locale et confédérale, thèse soutenue en 2023 à Lyon 2, membres du jury : Paul Bouffartigue (Rapp.), Işil Erdinç (Rapp.), Valérie Cohen, Guillaume Gourgues et Jean Faniel  

    Cette thèse porte sur l'adaptation et les stratégies d'action d'une confédération syndicale française, la Confédération générale du travail (CGT) afin de rassembler et d'organiser les chômeurs et les salariés en situation de précarité. Depuis la création de la CGT, et lors de différences séquences historiques, la question de l’organisation des chômeurs s’est posée. La précarisation salariale (la transformation d’une économie basée sur le salariat) interroge les organisations syndicales sur leur fonctionnement. L’évolution du monde du travail vers un ordonnancement plus mobile et flexible pose de nombreuses questions aux structures syndicales (souvent centrées sur les travailleurs à statut et les syndicats d’entreprise dans des établissements de grande taille) quant à leur organisation et les ajustements qu’elles apportent pour répondre à ces changements. L'ambition de cette thèse est de mesurer les enjeux de structuration mais aussi d’élargissement des perspectives syndicales à travers l'organisation des chômeurs et des travailleurs précaires au niveau local et national dans la CGT. Le caractère transversal de la structure étudiée, le Comité National des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires (CNTPEP-CGT) reflète la dimension plurielle de la CGT. L’examen de la place des comités et des chômeurs dans les différentes instances permet de questionner les dynamiques d’intégration des privés d’emploi et précaires dans la CGT, la façon dont les comités locaux de chômeurs et leur comité national se sont structurés dans le temps, comment ils perdurent et quelle place ils trouvent dans la CGT. Leur existence et leurs interactions questionnent la construction du mouvement des précaires, leur insertion dans des organisations principalement animées par des salariés non précaires et la capacité d’adaptation des syndicats, en l’occurrence ici la CGT.

    Saphia Doumenc, Sociogenèse de l'engagement syndical en milieu populaire : une enquête auprès de travailleuses du nettoyage à Lyon et à Marseille., thèse soutenue en 2022 à Lyon, membres du jury : Yasmine Siblot (Rapp.), Sébastien Chauvin (Rapp.), Serge Weber, Anne Bory et Paul Bouffartigue  

    Cette recherche doctorale propose une sociogenèse de l’engagement syndical de salariées du nettoyage pourtant a priori dépourvues des capitaux susceptibles d’encourager une adhésion syndicale. Ce travail adopte une approche intersectionnelle permettant aussi bien de comprendre les logiques d’emploi et les conditions de travail dans le secteur du nettoyage (divisions sexuées et racisées du travail alimentées par les stratégies patronales) et la manière dont différents rapports de domination s’articulent et s’imposent à ces salariées, mais également comment ces expériences constituent des socles éventuels d’une possible remise en cause de l’ordre professionnel. Pour cela, l’approche intersectionnelle et l’attention portée aussi bien au travail, au syndicalisme qu’au hors-travail regroupant l’ensemble des sphères sociales dans lesquelles évoluent ces salariées, permettent de rendre compte des logiques d’engagement et d’investissement dans l’action collective. Il apparaît ainsi que l’articulation entre différents types de ressources sociales s’avère jouer favorablement dans l’adhésion et le maintien dans le syndicalisme, ou au contraire, les inhiber. Par ailleurs, cette enquête se décentre du seul « moment » syndical en observant aussi bien ce qui se joue en amont qu’après l’adhésion. Ce faisant, ce travail propose des pistes de réflexions sur les stratégies de syndicalisation en faveur des salariées précaires mais également sur les modalités de leur non-engagement ou de leur désengagement. Enfin, attentive aux diverses formes de relégations socio-spatiales des salariées subalternes assignées aux marges de l’emploi et bien souvent des grandes métropoles, cette thèse révèle la manière dont l’inscription territoriale de ces travailleuses matérialise l’intersectionnalité des rapports sociaux de classe, de race et de genre.

    Gabriel Rosenman, Les caisses de grève, de 1864 à nos jours. Socio-histoire d'un usage militant de l'argent, entre tactique de lutte éphémère et institution syndicale de service aux adhérents, thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Johanna Siméant-Germanos 

    François Alfandari, Produire un syndicalisme politique : la CGT dans un hôpital psychiatrique de 1968 à nos jours., thèse soutenue en 2018 à Lyon en co-direction avec Daniel Thin, membres du jury : Julian Mischi (Rapp.), Yasmine Siblot (Rapp.), Cécile Péchu  

    Ce travail entend examiner les conditions de production d’un syndicalisme « politique », à partir de l’analyse localisée d’un syndicat CGT d’établissement dans un hôpital psychiatrique de 1968 à aujourd’hui. La catégorie de « politique », au cœur de ce travail, recouvre différentes dimensions qui sont analysées : des activités syndicales qui ne s’éprouvent pas seulement sur le lieu de travail, une présence importante de militants multipositionnés dans des organisations politiques, un attachement à attribuer une signification aux positions occupées dans les rapports sociaux. L’attention portée à l’ancrage syndical dans le lieu de travail permet de saisir comment ce dernier façonne le syndicat et ses membres. La thèse montre dans quelle mesure les modalités de l’engagement des militants procèdent conjointement des socialisations professionnelles et des socialisations syndicales. Néanmoins, l’inscription du syndicat dans l’univers hospitalier a pour effet de reproduire une inégale distribution des positions sociales et professionnelles dans l’organisation, accentuant des rapports différenciés à l’engagement et aux conceptions syndicales qui sont portées par les militants. L’approche socio-historique permet d’appréhender dans le temps la production de l’institution syndicale et ses spécificités en étant attentif aux continuités et aux évolutions.

    Benjamin Pabion, Travail de représentation et rapport au politique dans le syndicalisme policier, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Nathalie Dompnier, membres du jury : Jean-Michel Denis (Rapp.), Arnaud Mias (Rapp.), Christian Mouhanna  

    La Police Nationale est l’une des professions les plus syndiquées en France, avec un taux de syndicalisation proche des 70%. Pourtant, les recherches sur le militantisme et les mouvements sociaux pensent souvent les policiers comme les instruments de la répression, comme le bras armé de l’État, mais bien plus rarement comme des travailleurs soumis, comme d’autres, à des pressions de leur hiérarchie et à des difficultés professionnelles. A partir de ce constat, et grâce à une enquête socio-ethnographique, cette thèse questionne l’organisation et le fonctionnement du syndicalisme policier. Après une mise en perspective historique permettant de présenter les modalités de construction et d’évolution du syndicalisme policier, l’analyse porte sur le travail syndical de représentation et le rapport au politique. Nous montrons ainsi que les syndicalistes policiers articulent un important travail de service aux adhérents (en participant notamment aux commissions administratives paritaires qui gèrent les carrières des fonctionnaires) et des formes de mobilisations plus conflictuelles. Comme dans d’autres milieux, les syndicalistes policiers sont soumis à une logique de professionnalisation, mais les permanents syndicaux sont accompagnés, dans leur travail, par un important réseau de militants et délégués qui contribuent à entretenir la proximité avec les travailleurs. En mobilisant et en questionnant le concept bourdieusien de champ, nous interrogeons enfin les relations entre le champ syndical policier et le champ politique. Les syndicalistes policiers entretiennent un rapport ambivalent et très circonstancié au politique, entre rejet, mise à distance et appropriation. Notre démarche ethnographique permet de saisir les logiques de différenciation des pratiques en fonction des acteurs, et plus particulièrement en fonction du niveau de responsabilité. Ainsi, si l’évitement du politique est la règle générale, elle est appliquée avec bien plus de rigueur au niveau départemental qu’au niveau national.

  • David Sanson, La fin d'un monde ? : collectifs ouvriers et fait gestionnaire à l'ère du capitalisme financier, thèse soutenue en 2022 à Lyon sous la direction de Bernard Lahire, membres du jury : Stéphane Beaud (Rapp.), Nicolas Renahy (Rapp.), David Courpasson  

    Ce travail a pour objectif d’étudier les dynamiques de domination qui pèsent aujourd’hui sur les ouvriers de l’industrie, en prenant pour point d’appui une ethnographie réalisée au sein du monde ouvrier dont est issu le chercheur : c’est notamment dans le site pétrochimique où travaillent des proches que l’investigation prend place. Cette enquête au long cours, réalisée depuis 2011 à l’intersection entre la vie d’usine et la vie privée des enquêtés, cherche tout particulièrement à saisir les ambitions et les effets politiques du néo-management, tel qu’instauré dans l’usine à la suite de restructurations économiques. Tout en éclairant la force de l’emprise gestionnaire, dont les répercussions participent pleinement à l’individualisation des horizons et à l’érosion, parmi les travailleurs, des sentiments d’appartenir à une même condition sociale au destin partagé, l’enjeu est également de saisir, dans ces configurations nouvelles, les transformations locales du militantisme ouvrier, ainsi que les recompositions des sociabilités d’atelier et des pratiques (infra-)politiques d’appartenances collectives, qui contribuent au renouvellement des ressorts et des modalités de résistances ouvrières à la domination.

    Maxime Lescurieux, Le temps de militer : carrière syndicale et disponibilité biographique des femmes et des hommes de la CFDT, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Sophie Pochic et Ariane Pailhé, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Laurent Lesnard (Rapp.), Thomas Breda  

    En France, on estime à environ 11 % le taux de syndicalisation en 2017. Parmi l’ensemble des adhérent.e.s, les femmes représentent 36 %. Si nous assistons à une relative féminisation du tissu syndical sous l’impulsion de « l’espace de la cause des femmes », les femmes sont encore sous-représentées, tant en bas de la hiérarchie parmi les adhérentes, aux niveaux intermédiaires au sein des militantes sur les lieux de travail, qu’aux postes exécutifs des organisations syndicales. Bien qu’elles aient investi massivement le marché du travail salarié depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les syndicats ont longtemps été réticents à s’ouvrir aux femmes, oscillant entre proclamations de leur droit au travail et renvoi des intéressées au foyer.Pour comprendre la permanence de ce constat, la thèse propose d’étudier la construction des carrières syndicales à l’aune de la question de l’articulation des sphères de vie des militant.e.s de la CFDT. À travers la notion de disponibilité biographique, qui renvoie à une relative absence de contraintes biographiques (familiales, professionnelles, financières, etc.) et qui tend à rendre le militantisme chronophage et/ou risqué, la thèse invite à prendre au sérieux la dimension temporelle dans le processus de fabrication de l’engagement syndical et de ses inégalités au sein du premier syndicat de France.Cette thèse s’appuie d’abord sur une recherche documentaire issue des archives confédérales de la CFDT. À partir de l’étude de tracts, la féminité et la masculinité, telles des curseurs mobiles, permettent d’approcher de manière historique le rapport de l’organisation syndicale à la cause des femmes. Elle repose ensuite sur un corpus de 40 entretiens biographiques de militantes et militants de la CFDT menés dans chacune des strates de l’organisation : par un axe professionnel et sectoriel d’une part, interprofessionnel et territorial d’autre part. Elle s’appuie enfin sur la création d’une enquête statistique nationale inédite : l’enquête EPASY qui retrace rétrospectivement et conjointement la dimension professionnelle, intime et syndicale de 1115 militant.e.s de la CFDT. Cette recherche met d’abord en évidence le poids de la disponibilité biographique dans la construction des carrières militantes dans l’espace et le temps syndical. Selon certaines configurations professionnelles et familiales, les carrières syndicales s’accélèrent ou ralentissent. L’engagement syndical et son niveau sont plus ou moins facilités. Mais cette disponibilité biographique est le lieu d’inégalités selon le genre et la classe d’appartenance des militant.e.s. en particulier selon le niveau de ressources économiques, culturelles et militantes.

    Yolaine Gassier, Les arènes discrètes du paritarisme régional : dispositifs, acteurs et pratiques du « dialogue social territorial », thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin et Éric Verdier, membres du jury : Anne-Cécile Douillet (Rapp.), Arnaud Mias (Rapp.), Hélène Michel    

    La décentralisation du système politico-administratif a entraîné à l’échelle régionale une multiplication d’instances de « dialogue social territorial » qui sollicitent la présence de représentants syndicaux et patronaux. Ces dispositifs institutionnels affectent les organisations syndicales et patronales, dans leur mode de fonctionnement interne et du point de vue des activités que leurs membres sont amenés à réaliser (discuter des politiques publiques, administrer des organismes paritaires). À partir d’une enquête ethnographique, la thèse se propose d’étudier les ressorts et les effets du processus d’institutionnalisation de l’action syndicale et patronale, mais aussi les modalités de leur participation à l’action publique régionale. D’un côté, elle entend saisir ce que l’intégration dans ces arènes implique comme ajustements pour les syndicats et leurs porte-parole, en éclairant sous un nouveau jour certains processus qui traversent les univers militants tels que les transformations des répertoires de l’action collective et des compétences militantes. De l’autre, elle nous aide à comprendre ce qui se joue et ce qui se fait au concret dans ces espaces institutionnels peu connus. À la croisée de la sociologie des relations professionnelles, du syndicalisme et de l’action publique, ce travail nous amènera à mieux comprendre ce que les transformations de l’État et des modes de fabrication des politiques territoriales font à la manière dont se reconfigure la représentation syndicale et patronale. Ce travail entend ainsi contribuer à l’analyse des recompositions du système de relations professionnelles français, et de ses rapports au champ politique

    Marion Lang, Publics populaires , thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de Valérie Sala Pala et Ismael Blanco  

    Au croisement d’une sociologie intersectionnelle des classes populaires et d’une sociologie des publics de la participation, cette recherche analyse la hiérarchisation sociale des classes populaires urbaines par les politiques de participation. À partir d’une enquête ethnographique menée dans deux quartiers populaires à Barcelone (Ciutat Meridiana) et Marseille (Malpassé), la thèse montre que les politiques de participation se déploient dans des espaces locaux de participation à l’interface entre espace militant, champ politique et action publique. La catégorie de participation est appropriée localement par des entrepreneurs de participation qui travaillent les modes de catégorisation du public dans la mobilisation d’un public ordinaire. À Barcelone, ils mobilisent les nouveaux habitants des groupes ethniques minorisés. À Marseille, une homologie sociale entre entrepreneures de participation et public ordinaire conduit à la mobilisation de femmes de groupes ethniques minorisés de classe populaire. La légitimation de ces publics induit, en retour, d’autres logiques de participation de la part de publics qui échappent aux cadrages institutionnels. D’une part, on assiste à la démobilisation des fractions précaires des classes populaires par la disqualification de leurs objets de revendication et du fait de leur position sociale et ethnique dominée dans l’espace local . D’autre part, en s’appuyant sur les ressources de l’espace local de participation, un troisième groupe de public, issu des fractions plus stabilisées des classes populaires, met à l’épreuve les normes locales en participant autrement.

    Marion Lang, Publics populaires, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Valérie Sala Pala et Ismael Blanco, membres du jury : Loïc Blondiaux (Rapp.), Marisol García (Rapp.), Julien Talpin et Héloïse Nez    

    Au croisement d’une sociologie intersectionnelle des classes populaires et d’une sociologie des publics de la participation, cette recherche analyse la hiérarchisation sociale des classes populaires urbaines par les politiques de participation. À partir d’une enquête ethnographique menée dans deux quartiers populaires à Barcelone (Ciutat Meridiana) et Marseille (Malpassé), la thèse montre que les politiques de participation se déploient dans des espaces locaux de participation à l’interface entre espace militant, champ politique et action publique. La catégorie de participation est appropriée localement par des entrepreneurs de participation qui travaillent les modes de catégorisation du public dans la mobilisation d’un public ordinaire. À Barcelone, ils mobilisent les nouveaux habitants des groupes ethniques minorisés. À Marseille, une homologie sociale entre entrepreneures de participation et public ordinaire conduit à la mobilisation de femmes de groupes ethniques minorisés de classe populaire. La légitimation de ces publics induit, en retour, d’autres logiques de participation de la part de publics qui échappent aux cadrages institutionnels. D’une part, on assiste à la démobilisation des fractions précaires des classes populaires par la disqualification de leurs objets de revendication et du fait de leur position sociale et ethnique dominée dans l’espace local . D’autre part, en s’appuyant sur les ressources de l’espace local de participation, un troisième groupe de public, issu des fractions plus stabilisées des classes populaires, met à l’épreuve les normes locales en participant autrement.

    Itidal Fadhloun, La construction du transnationalisme à l'épreuve des crises identitaires. : cas des migrants et descendants de migrants tunisiens votants à distance, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Paul Bacot, membres du jury : Bertrand Cabedoche (Rapp.), Hatem M'rad (Rapp.), Sylvie Daviet et Mohamed-Chérif Ferjani  

    Depuis la révolution de 2011, la participation politique en Tunisie s’est caractérisée par un certain « néophytisme », impliquant les transnationaux dans ces nouvelles pratiques citoyennes. Dans la présente recherche, nous nous sommes intéressée à la politisation inédite des Tunisiens à l’Etranger, depuis le pays d’accueil. Notre intérêt a porté essentiellement sur la construction du transnationalisme politique tunisien, dans un nouveau contexte de démocratisation du pays d’origine. Notre travail théorique s’est basé sur l’interdisciplinarité, qui nécessite le recours à la pluri méthodologie au niveau de l’investigation empirique. Pour ce faire, nous avons fait un état des lieux de la recherche portant sur l’évolution du transnationalisme tant sur le plan scientifique qu’institutionnel. Au moyen du Questionnaire, nous avons exploré un échantillon de 300 électeurs à distance de trois agglomérations, de la région Rhône-Alpes, différant du point de vue de la taille (nombre d’habitants) et ce au niveau, essentiellement, des motivations au vote à distance. Nous avons eu recours au guide d’entretien semi-directif, pour être en mesure d’appréhender les représentations, attitudes et identifications d’un groupe d’interviewés (militants, candidats et députés de l’Etranger résidant en France), issus de la même population-mère (les transnationaux tunisiens). Cette recherche nous a permis de constater, entre autres, une forme de liminalité caractérisant la situation transitoire des transnationaux tunisiens, au niveau du passage du disempowred à l’empowerment individuel. Dans un contexte de changement politique du pays d’origine,le néophytisme électoral de bon nombre de transnationaux tunisiens dénoterait une politisation encore en gestation.

  • Mickaël Ciccotelli, Le(s) patronat(s) français et l'enjeu des retraites (années 1980 - milieu de la décennie 2010), thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Dominique Damamme et Michel Offerlé, membres du jury : Bruno Palier (Rapp.), Hélène Michel et Nicolas Belorgey  

    Situé pour l’essentiel au carrefour de la sociohistoire du patronat, de la sociologie institutionnelle et de la sociologie de l’action collective, ce travail de thèse rend compte des différents rapports que les représentants successifs du patronat français, et notamment ceux du CNPF/MEDEF, entretiennent, des années 1980 au milieu des années 2010, à l’endroit de l’enjeu des retraites des salariés du secteur privé. Si, durant la dernière décennie sur laquelle porte l’étude, ils promeuvent une patrimonialisation du financement des retraites, il apparaît toutefois que, des années 1980 au début des années 2000, ils contribuent, sans jamais, certes, l’assumer publiquement, au renforcement de la retraite salariale. Ce développement permet d’objectiver l’implication patronale dans la conduite de la politique des retraites : jouant un rôle marginal dans l’élaboration des politiques publiques de la retraite, les élites économiques et leurs représentants contribuent pourtant de manière significative à la structuration globale du système de retraite français.

    Guillaume Trousset, Le syndicalisme à l'épreuve des nouveaux bassins d'emploi : la CGT à l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle (1966-aujourd'hui), thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Michel Pigenet, membres du jury : Nathalie Ponsard (Rapp.), Emmanuel Bellanger et Xavier Vigna  

    Cette recherche se concentre sur les discours et les pratiques syndicales contemporaines du milieu des années 1960 jusqu'à nos jours. Il s'agit de comprendre la manière dont le syndicalisme, et la CGT en particulier, s'est approprié le plus grand bassin d'emplois en France, l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle. Dans un contexte de désindustrialisation et de déclin des organisations syndicales, la CGT s'est attachée à investir ce lieu de travail avec la volonté d'adapter, voire de renouveler, ses pratiques ainsi que son audience auprès de nouvelles couches de salarié(e)s. Revendiquant 5000 adhérents dans les années 2010, l'Union locale CGT de Roissy est devenue celle qui compte le plus d'adhérent(e)s CGT en France. L'étude des organisations syndicales qui lui sont liées, sur environ cinq décennies, conduit à mettre l'accent sur la dimension géographique de leurs actions afin de percevoir comment un espace de travail construit ex nihilo s'est transformé en territoire syndical. L'importance économique, politique et sociale de l'aéroport en fait un territoire disputé dont les syndicats représentent des acteurs de premier plan. La présence de l'État et d'une organisation économique en réseau pousse à prendre en compte différentes échelles d'analyse afin de montrer comment ce syndicalisme dépasse les frontières aéroportuaires. Ces échelles illustrent également la perméabilité de l'action syndicale aux rythmes politiques, économiques et sociaux. L'analyse des différentes temporalités, associées à la prise en compte des différents niveaux de territoires, esquisse la manière dont la CGT a tenté, et tente, de prendre en compte l'évolution du travail dans une perspective plus large de mutations socio-économiques.

    Arbia Selmi, Les mobilisations des femmes syndicalistes pour l'égalité en Tunisie postrévolutionnaire : le cas de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), thèse soutenue en 2022 à Paris EHESS sous la direction de Sophie Pochic, membres du jury : Cécile Guillaume (Rapp.), Dominique Marchetti, Sophie Brière et Abir Kréfa  

    L’union générale tunisienne du travail (UGTT) a joué un rôle majeur dans l'encadrement des mouvements de protestations sociales en 2010 et 2011 et la transition démocratique en Tunisie. Alors qu’une loi sur la parité est adoptée pour le champ politique (qui permet l’arrivée de 27%de femmes à l’Assemblée) et que le contexte sociopolitique se caractérise par un renouveau des mobilisations féministes, quelle place le syndicat majoritaire réserve-il aux femmes ?La thèse retrace tout d’abord une brève histoire croisée entre le syndicalisme et le(s)féminisme(s) en Tunisie depuis les années 1950. Elle explore le rapport de l’UGTT aux droits des femmes et la place du pôle syndical dans « l’espace de la cause des femmes » tunisiennes, à partir de deux mobilisations contemporaines en Tunisie. La première est celle du mouvement Hrayer Tounes en 2013, qui a eu pour objectif et a permis que le principe juridique de l’égalité femmes-hommes soit intégré dans la Constitution de 2014. La deuxième mobilisation concerne l’égalité dans l’héritage, portée par une coalition d’associations féministes en 2019.Fondée sur une ethnographie de longue durée de formations et congrès syndicaux et complétée par des archives et une centaine d’entretiens biographiques, la seconde partie analyse une séquence historique courte, entre le premier congrès post-révolution en 2011 et le congrès de2017. Une intense mobilisation collective a impliqué des centaines de femmes qui se sont convaincues de l’utilité d’un quota de sexe pour favoriser la « démocratie de genre » au sein deleur syndicat (composé de 48% d’adhérentes mais aucune femme au bureau exécutif). Cette thèse expose le « répertoire d’actions » de cette bataille pour l’égalité interne au sein de l’UGTT jusqu’au congrès de 2017, qui a permis l’adoption d’un quota de deux femmes minimum par structures et l’élection historique d’une première femme au bureau exécutif depuis soixante ans. Elle étudie également l’influence directe et indirecte des organisations internationales, dans la promotion de la place des femmes, mais également des jeunes au sein de l’UGTT. Cette recherche explore enfin les mécanismes multiples qui fabriquent le « plafond de verre »rencontré par les femmes au sein de l’UGTT et elle expose la façon dont la « culture masculine » de l’organisation syndicale tend à faire des femmes des intruses dans les postes de pouvoir, avec des facteurs classiques et spécifiques à la Tunisie (comme le cumul des mandats syndicaux et/politiques, le faible droit syndical dans le secteur privé, ou la différence entre Tunis et des régions rurales). Grâce à ce quota, une centaine de femmes ont intégré les instances des structures syndicales intermédiaires, fédérations et régions, en 2018.

    Flaviene De Carvalho e Lanna, Centralité du travail et de l’emploi, conflits et résistances dans une entreprise sidérurgique brésilienne, thèse soutenue en 2021 à Paris EHESS sous la direction de Annie Thébaud-Mony, membres du jury : Cédric Lomba (Rapp.), Denis Merklen, Isabel Georges et Liora Israël  

    L’entreprise sidérurgique Gerdau Açominas, située dans l’État du Minas Gerais au Brésil, est le plus grand employeur de la région avec plus de 5 000 travailleurs directs. Construite par le gouvernement fédéral à la fin des années 1970, elle est privatisée dans les années 1990. Dans ce bassin d’emploi édifié autour de l’extraction minière et de la production d’acier se succèdent depuis presque cinquante ans des périodes de forte création d’emplois et d’autres de licenciement en masse. Le syndicat unique des métallurgistes se déclare comme « partenaire » de l’entreprise et œuvre pour la « paix sociale ». Dans un contexte de crise permanente où la menace du chômage est constante, cette étude interroge les éventuelles formes de résistance des travailleurs. L’articulation d’une enquête ethnographique à l’analyse d’une centaine de décisions de la Justice du Travail dans des procès intentés par les travailleurs contre l’entreprise a permis de mettre au jour une conflictualité au travail qui demeure latente et n’éclate pas en affrontement ni en mobilisation collective. Sous une apparente accommodation, les travailleurs développent des stratégies individuelles pour garder leurs emplois et préserver leurs conditions de vie. Les actions isolées au sein de l’entreprise – comme des sabotages ou d’autres résistances ordinaires –, ou à l’extérieur – comme des procès en justice, s’inscrivent comme une forme de résistance diffuse pratiquée en même temps par une multitude d’acteurs fragmentés. L’opposition originelle entre le capital et le travail n’est pas éliminée mais le rapport de forces est reconfiguré – tout en restant très inégal.

    Chloé Biaggi, Quand les "relations sociales" sont un travail : pratiques, savoir-faire et carrières de cadres des ressources humaines, thèse soutenue en 2021 à Université Paris sciences et lettres sous la direction de Michel Offerlé et Paul Bouffartigue, membres du jury : Cédric Lomba (Rapp.), Arnaud Mias, Sylvain Laurens et Rachel Beaujolin-Bellet  

    Les pratiques des acteur.e.s qui, du côté des directions, prennent en charge les « relations sociales » — c’est-à-dire les relations avec les représentant.e.s des salarié.e.s et les syndicats — constituent un angle mort de la recherche en sciences sociales. En interrogeant les ressorts et les effets de l’activité de gestion des relations sociales à partir d’une enquête centrée sur des cadres des ressources humaines, la thèse entend renouveler le regard porté sur les dynamiques des relations professionnelles dans les mondes du travail contemporains. Au carrefour de la sociologie des cadres dirigeant.e.s, des relations professionnelles, du syndicalisme et de la gestion, elle prend pour objet un ensemble de pratiques par lesquelles les cadres des ressources humaines s’accommodent, utilisent ou contournent l’action syndicale et représentative, et gèrent les conflits collectifs au travail. La thèse propose d’éclairer l’activité de ces acteur.e.s en la restituant dans l’épaisseur des rapports sociaux qui se nouent au sein des organisations de travail. Elle interroge les modes de division du travail qui prévalent au sein des directions d’entreprises, qui contraignent les pratiques des acteur.e.s. Elle restitue également ces pratiques à la lumière des propriétés sociales, des socialisations professionnelles et des trajectoires des gestionnaires des relations sociales. À cette fin, un dispositif d’enquête mixte est déployé, qui combine diverses méthodes qualitatives (observations, entretiens, analyse d’archives et de documents) et une analyse statistique. La thèse montre que l’action des gestionnaires des relations sociales s’inscrit au cœur des tensions qui traversent les entreprises, et éclaire le rôle joué par ces dernier.e.s dans le travail de domination patronale. L’étude des pratiques de gestion des relations sociales contribue à enrichir notre compréhension de la manière dont se configurent les rapports sociaux dans les entreprises, et des mécanismes — parfois fragiles et mis à l’épreuve — de (re)production de l’ordre organisationnel. Cette thèse contribue à dénaturaliser l’exercice de la domination patronale, en rendant compte des dynamiques processuelles de la mise au travail des gestionnaires des relations sociales, à l’aune de leurs dispositions, de leurs socialisations et des contextes organisationnels dans lesquels leur action s’inscrit.

    William Dannon, Politiques publiques ; esquisse d’une analyse des mécanismes des choix publics face à la globalisation : enjeux politiques et sociaux des relations entre l'État et le groupe ArcelorMittal dans le bassin sidérurgique lorrain de 2012 à 2017, thèse soutenue en 2020 à Université de Lorraine sous la direction de Étienne Criqui, membres du jury : Dominique Andolfatto (Rapp.), Fabienne Greffet, Laurent Olivier et François Rangeon    

    Cette thèse s’intéresse à la fermeture des deux derniers hauts fourneaux de la Lorraine par le sidérurgiste ArcelorMittal. En ce sens, elle se penche sur la lutte ouvrière de Florange et s’attache à comprendre l’incapacité du candidat François Hollande, élu président de la République le 6 mai 2012, à tenir la promesse qu’il a faite aux ouvriers de cette usine d’ArcelorMittal pendant la campagne pour l’élection présidentielle de 2012. Pour ce faire, elle développe une démarche épistémologique qui croise une approche d’analyse cognitive des politiques publiques avec une perspective néo-institutionnaliste. L’intérêt d’une telle démarche est de dépasser l’opposition entre ces deux approches en proposant une articulation entre policy et politics. Il s’agit donc de saisir comment les acteurs impliqués dans cette lutte analysent, interprètent et donnent du sens à leur action, sans pour autant négliger le poids des facteurs politiques et institutionnels ayant structuré le processus décisionnel. Le premier résultat de ce travail révèle que l’émergence du problème social, dont la définition dépend de l’activité de cadrage des acteurs sociaux, est conjointement liée à la formation de l’identité collective des syndicats du site. En d’autres termes, l’émergence du problème social est indissociable de la constitution de l’intersyndicale de Florange. Cette instance collective de lutte est traversée par plusieurs cadres d’action collective dont le plus dominant (master frame) est celui incarné par la CFDT, qui va l’imposer aux autres. Le second résultat montre que les choix effectués par les autorités politiques dans ce dossier reflètent la conception que François Hollande et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault se font de la place et du rôle de l’État sur la scène des politiques publiques. Plus fondamentalement, ces choix s’inscrivent très clairement dans la doctrine néo-libérale défendue au niveau européen et qui, routinisée depuis des décennies comme pratique et manière de faire au sein de l’Union, est devenue une matrice cognitive et normative encadrant le comportement des États au niveau national. Ce constat permet d’expliquer la difficulté d’un changement de politique publique dans cette affaire. Plus concrètement, l’incapacité de François Hollande à sauvegarder les hauts fourneaux de Florange s’explique par les contraintes institutionnelles de « dépendance au sentier » (path dependence) exercées par le cadre institutionnel européen sur les choix publics effectués au niveau domestique. Toutefois, cette décision publique est empreinte d’un certain pragmatisme politique qui s’explique par la crainte de la réaction des investisseurs ; c’est-à-dire du marché en cas de nationalisation temporaire du site par l’État.

    Michele Scala, Le clientélisme au travail : une sociologie de l'arrangement et du conflit dans le Liban contemporain (2012-2017), thèse soutenue en 2020 à AixMarseille sous la direction de Richard Jacquemond, membres du jury : Jean-Louis Briquet (Rapp.), Nizar Hariri et Myriam Catusse    

    Cette thèse porte sur les imbrications entre clientélisme, travail et mobilisations au Liban, à partir d’une enquête au sein et autour de deux entreprises localisées mais idéal-typiques du capitalisme contemporain et de ses transformations : Spinneys, société multinationale de grande distribution ; et Électricité du Liban, établissement public en voie de privatisation. Toutes deux connaissent en 2012 des mobilisations sans précédent portées par des travailleurs majoritairement précaires et jusqu’alors inorganisés. Par une approche microsociologique attentive à la perspective des « clients » (employés et travailleurs), la thèse interroge le clientélisme dans ses rouages : elle met en lumière d’une part son articulation à d’autres dispositifs de subordination des travailleurs, qui accompagnent et euphémisent l’exploitation, d’autre part, la manière dont il produit – et trahit – des attentes, légitimant la mobilisation. Ainsi, elle remet en question l’idée d’un clientélisme inhibiteur de l’action collective, instrument de contrôle et gage de stabilité du système politique libanais. En étudiant le clientélisme « au travail », et à l’encontre de lectures culturalistes, cette enquête s’efforce de montrer la pluralité des formes de subordination et de résistance au travail. Les mobilisations qui s’expriment dans ces espaces de travail ne sont ni « improbables » ni « spasmodiques », mais se modèlent autour de rapports de force réels et contingents, mettant sous tension les relations de clientèle qui les imprègnent. Ainsi, elle invite à prendre acte de l’hétérogénéité du travail, de ses modes d’extraction et de ses formes d’(in)soumission au Liban et au-delà.

    Pierre Rouxel, Spatialités syndicales dans le capitalisme global : une ethnographie comparée de quatre collectifs syndicaux en France et en Argentine, thèse soutenue en 2019 à Rennes 1 sous la direction de Christian Le Bart et Juan Montes Cató, membres du jury : Cédric Lomba (Rapp.), Julian Mischi et Maxime Quijoux  

    Cette thèse prend pour objet les recompositions du syndicalisme dans des espaces industriels bouleversés en profondeur par les restructurations. Pour ce faire, nous effectuons une comparaison entre la France, souvent évoquée pour son syndicalisme « en crise », et l’Argentine, marquée au contraire par un regain d'activité de celui-ci depuis les années 2000, en nous appuyant sur une ethnographie de quatre collectifs syndicaux usiniers. À rebours d'une image d’Épinal actant leur déclin inéluctable, la thèse examine les formes de résiliences de ces collectifs, en s’employant à saisir leur action sur le lieu de travail comme en dehors. Elle apporte ainsi des résultats originaux à la littérature sur le syndicalisme dans le contexte d’une économie globalisée. Elle montre les modifications des inscriptions spatiales de collectifs syndicaux évoluant dans des environnements usiniers transformés, s’affranchissant de considérations générales sur le déclin des bastions industriels du mouvement syndical. Ce travail met également en évidence les recompositions de l’engagement syndical à l’usine et discute la thèse d’une démonétisation des ressources localisées. Enfin, il s’emploie à décloisonner l’objet syndical et montre les logiques de déploiement des syndicalistes dans les réseaux des organisations syndicales, auprès d’autres délégués d’une même entreprise ou dans des mouvements sociaux. Ce faisant, la thèse invite à penser l’action syndicale dans des entreprises globales comme le produit de l’imbrication entre différents espaces et échelles d’action. La démarche comparative conforte cette perspective et permet d’identifier des mécanismes analogues du point de vue des recompositions syndicales, tout en tenant compte des réalités idiosyncrasiques propres à chaque contexte national. La thèse plaide ainsi pour un recours accru à un comparatisme « contrôlé » pour appréhender les manières d’agir syndicales dans le capitalisme global.

    Raphaël Challier, « Simples militants » : sociologie comparée de l'engagement politique (FN, JC, UMP) en milieu populaire dans la France contemporaine, thèse soutenue en 2018 à Paris 8 sous la direction de Michel Kokoreff, membres du jury : Olivier Schwartz (Rapp.), Julian Mischi  

    La thèse étudie l'engagement de militants subalternes d'un point de vue politique (militants « de terrain ») et social (membres des classes populaires). Ces « simples militants », comme ils se désignent eux-mêmes, constituent des observateurs privilégiés des fractures entre les leaders politiques et les citoyens ordinaires. La thèse a consisté en l'ethnographie comparée des activités de militants (Front national, Jeunes communistes et Union pour un mouvement populaire) dans trois villes de banlieue parisienne et de Lorraine. L’observation de la vie militante ordinaire - réunions, distributions, collages, campagnes d’élections municipales – a été complétée par des entretiens et des comptages localisés. La thèse se divise en deux parties. La première se compose de trois chapitres d’analyse localisée du politique qui décrit le contexte socio-politique des engagements des enquêtés et les différences sociales au sein des collectifs observés. La seconde partie se découpe en deux chapitres comparatifs qui interrogent les tensions opposant la « tête » et la « base » des organisations étudiées en prêtant une attention particulière à restituer les dimensions de domination et d’autonomie qui caractérisent l'expérience des militants subalternes. En mettant en lien la construction des hiérarchies politiques avec les rapports de classe en milieu militant, la thèse invite à différencier l’étude des militantismes selon les milieux sociaux et à questionner le fonctionnement classiste des partis. Symétriquement, elle interroge les recompositions des classes populaires sous l'angle de leur rapport au politique, qui reflète des séparations culturelles persistantes avec les classes aisées.

    Nicolas Briot, La cause des chômeurs : organisations militantes et travail ordinaire de mobilisation, thèse soutenue en 2018 à Strasbourg sous la direction de Jay Rowell et Vincent Dubois, membres du jury : Matthieu Hély (Rapp.), Éric Agrikoliansky    

    La thèse étudie le travail ordinaire de mobilisation des chômeurs dans différentes organisations militantes. Ce faisant, elle interroge les conditions de leur représentation en regard de l’« autonomie relative » de l’espace des organisations de chômeurs. La faible unification sociale de cette catégorie administrative et la pluralité des inscriptions sociales, politiques et professionnelles des groupes engagés dans la cause déterminent des logiques d’engagement fortement différenciées. En reconstituant l’espace des positions et des prises de position au sein de ces organisations, la thèse montre d’une part l’influence qu’exercent certains groupes sociaux et, à travers eux, les logiques spécifiques à d’autres champs sociaux (syndical, du travail social) sur le travail militant. D’autre part, elle invite à repenser l’opposition classique entre producteurs et bénéficiaires de l’action collective en analysant les effets différenciés du chômage sur les carrières militantes.

    Pierre Odin, "Travayè an larila - Les travailleurs sont dans la rue" : syndicalisme et protestation en Guadeloupe et en Martinique, thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Lilian Mathieu et Justin Daniel, membres du jury : Laurent Willemez (Rapp.), Frédérique Matonti  

    En janvier 2009, une grève générale de 44 jours était déclenchée à l’appel du Liyannaj Kont Pwofitasyon - pour « Unité contre l’exploitation » en Guadeloupe et du Kolectif 5 Févrié - « Collectif du 5 février » en Martinique. Ces deux coalitions menées par des syndicalistes entendaient alors mobiliser la population locale contre la cherté de la vie aux Antilles, en soulignant le caractère inégalitaire et colonial de ce phénomène. La première partie de ce travail entend exposer la genèse du syndicalisme aux Antilles : d’abord, en décrivant l’influence des événements de Mai 68 sur la jeunesse anticolonialiste antillaise ; ensuite, en analysant les trajectoires des militants anticolonialistes qui se sont tourné vers le syndicalisme à la fin des années 1970. La deuxième partie est consacrée à l’encadrement politique des syndicats antillais contemporains, au sein de quatre organisations : l’Union Générale des Travailleurs de la Guadeloupe (UGTG), la Confédération Générale du Travail (CGTG et CGTM) et la Confédération Démocratique des Travailleurs Martinique (CDMT). Plus spécifiquement, il sera ici question de la façon dont l’indépendantisme et les différents courants d’extrême gauche parviennent à imprimer et à maintenir leurs orientations politiques tout en composant avec la diversité des publics auprès desquels interviennent les syndicats. Notre troisième partie revient quant à elle sur la situation de conflit social généralisé qui surgit à la faveur de la grève générale de 2009, en analysant le travail de coalition entre les différents acteurs protestataires, les négociations avec les autorités de l’île et la dynamique de radicalisation du conflit.

  • Dorian Mellot, L'institution du dialogue social dans les entreprises du secteur privé, thèse soutenue en 2023 à Lyon 2 sous la direction de Florence Debord, membres du jury : Pierre-Yves Verkindt (Rapp.), Paul-Henri Antonmattei (Rapp.), Florence Canut et Cécile Nicod  

    Le syntagme « dialogue social » est présent dans le discours du Législateur pour motiver ses réformes des relations collectives et dans le discours législatif lui-même au bénéfice de ces même réformes. Cependant, il n’est défini par aucun de ces discours, malgré trois chapitres du code du travail qui y sont consacrés et un article relatif à la formation des salariés, des employeurs ou de leurs représentants à celui-ci. Il s’agit donc dans cette thèse de déterminer ce qui le singularise d’autres expressions qui pourraient être tenues pour synonymes, comme celle de « relations collectives ». Le cas échéant, nous cherchons à identifier le modèle de relations collectives que le Législateur signifie par l’emploi et l’institution de ce syntagme. Il nous apparaît que ce modèle repose sur la décentralisation de la production normative, entendue comme un repositionnement de l’Etat afin de permettre une adaptation des organisations économiques à leur environnement économique et financier.

    Julien Louis, La Confédération européenne des syndicats à l’épreuve du droit et de la justice : genèse, usages et limites d'un mode d'action syndicale en faveur de l'Europe sociale, thèse soutenue en 2019 à Strasbourg sous la direction de Hélène Michel, membres du jury : Antoine Vauchez (Rapp.), Liora Israël (Rapp.), Simon F Deakin    

    Cette thèse prend pour objet l’action juridique et judiciaire de la Confédération européenne des syndicats (CES). En s’appuyant sur des entretiens, des observations, des archives, des documents syndicaux et des sources juridiques, la thèse analyse les raisons, les effets et les limites du recours au droit et à la justice de l’Europe par les syndicalistes européens. En explorant les rapports entre Europe du droit, Europe sociale et Europe syndicale, cette recherche réalise une triple contribution. La première explique les limites de l’Europe sociale par la position dominée des syndicalistes dans le champ juridique européen. La seconde contribue à la connaissance du syndicalisme européen par la sociologie politique et historique des juristes de l’Europe syndicale et de leurs pratiques. La troisième étudie les usages du droit et de la justice par les acteurs de la CES comme des mobilisations transnationales, en identifiant les ressources, les modes d’organisation et les cadrages auxquels ce mode d’action syndicale fait appel.

    Ada Reichhart, L'émancipation par la coopération au travail : une analyse critique des Sociétés coopératives et participatives (Scop), thèse soutenue en 2019 à Amiens sous la direction de Estelle Ferrarese, membres du jury : Sylvaine Bulle (Rapp.), Alexander Neumann (Rapp.), Yves Sintomer et Sandra Laugier  

    Ce travail sociologique propose de confronter le concept d'émancipation avec l'étude empirique qualitative du processus d'association volontaire de travailleurs, en vue de fonder une organisation démocratique du travail, sous la forme de Société Coopérative et Participative (Scop). S'inscrivant dans la Théorie Critique, il explore dans quelle mesure et sous quelle(s) forme(s) l'expérience coopérative au travail, fondée sur un double principe de redistribution à la fois politique ("un homme, une voix") et économique (partage égalitaire des résultats générés), pose les conditions d'une émancipation des travailleurs. Partant d'une définition de l'émancipation comme un processus d'appropriation du monde ouvrant le champ à la construction d'un nouveau rapport au monde, il propose d'appréhender la Scop comme une "forme de vie" au travail permettant aux travailleurs, à travers ses principes structurant relevant de la démocratie que sont la participation et la coopération, de déployer un ensemble de pratiques d'appropriation du monde. Souhaitant nous détacher d'une conception instrumentale de la Scop, cette approche conduit à renouveler le paradigme de la participation tel qu'habituellement associé à la Scop, en s'appuyant sur les représentations, discours et expériences vécues des salariés. Il interroge également les limites internes que présentent les mécanismes coopératifs au travail -leurs manquements au principe de participation démocratique des travailleurs- ainsi que les obstacles extérieurs que constitue notamment le temps, dont l'accélération bouleverse les impératifs liés aux pratiques participatives

    Nicolas Cognet, L'acteur.trice syndical.e salarié.e de l'entreprise, thèse soutenue en 2019 à Lyon sous la direction de Florence Debord, membres du jury : Emmanuel Dockès  

    Défenseurs des intérêts des salariés, les syndicats ont forcé les portes de l’entreprise en 1968. Conquête sociale majeure, l’entrée de l’acteur syndical au sein de l’entreprise a illustré la construction durant les XIXe et XXe siècle d’un droitprotecteur des salariés. L’ambivalence du droit du travail, fruit de l’interaction permanente d’intérêts divergents, a semblé toutefois pencher depuis le début des années 1980 en faveur du patronat. La dérégulation, désignée comme unique remède au chômage et à la crise, a inscrit le droit du travail dans une tendance législative faisant largement prévaloir les intérêts de l’employeur. Logiquement, ce processus s’est confronté à l’acteur syndical de l’entreprise, garde-fou des droits des salariés. Afin de mettre ce dernier hors d’état de perturber la dérégulation en marche, le législateur a dû user de réformes diverses. Prétendant favoriser le dialogue social et renforcer la légitimité des organisations syndicales, le législateur a en réalité fragilisé l’implantation et les prérogatives de l’acteur syndical dans l’entreprise.

    Marie Ghis Malfilatre, Santé sous-traitée. Ethnographier les mobilisations contre les risques du travail dans l'industrie nucléaire en France (1968-2018), thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Daniel Cefaï et Annie Thébaud-Mony, membres du jury : Francis Chateauraynaud, Gabrielle Hecht et Arnaud Mias  

    Cette thèse étudie les mobilisations contre les risques du travail dans l’industrie nucléaire en France entre 1968 et 2018. Elle éclaire la dynamique des actions syndicales et des processus d’alertes internes aux exploitants nucléaires. L’enquête s’articule autour de deux séquences impulsées respectivement depuis le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’entreprise Électricité de France (EDF).La controverse autour des conditions de travail dans l’industrie nucléaire et du recours à des salariés d’entreprises sous-traitantes pour les opérations les plus exposées aux dangers de la radioactivité remonte aux années 1970. Elle ne cesse, depuis cette époque pionnière, de revenir sur le devant de la scène, sans toutefois susciter d’action publique à même de résoudre les problèmes soulevés. Cette controverse est alimentée par les enquêtes menées directement par les travailleurs de ce secteur et certains de leurs représentants syndicaux de la CFDT et de la CGT, avec le relais de médecins du travail, de scientifiques, de journalistes d’investigation et d’élus politiques. La thèse décrit les activités de problématisation du travail et du recours à la sous-traitance dans le nucléaire et rend compte de leur infélicité récurrente. Elle entend contribuer à mieux comprendre la faible visibilité sociale des enjeux de santé au travail et, plus largement, les processus d’émergence de publics mobilisés en démocratie et les logiques qui leur font obstacle.La démarche est d’ethnographie historique. Elle combine des observations et des entretiens, avec une plongée dans les archives. Elle étudie l’expérience du travail exposé aux risques dans cette industrie, la constitution du problème de la santé au travail sur différentes scènes, les parcours de personnes affectées ou concernées par ce problème et les phases successives de sa dynamique de publicisation et de confinement.

    Matéo Sorin, La cause de l'activité : actions collectives face au risque de fermeture d'usines filiales de multinationales, thèse soutenue en 2018 à Nantes sous la direction de Sylvain Maresca et Philippe Masson, membres du jury : Pascal Depoorter et Anne Bory  

    Face à un risque d’arrêt de l’activité d’un site industriel, comment émergent les actions collectives menées localement ? À partir d’une enquête auprès de six filiales de multinationales, cette thèse met en évidence l’étendue de la palette d’actions utilisée (de la séquestration à la création d’entreprise, en passant par l’affrontement judiciaire) et le rôle central d’acteurs non syndicaux (cadres, clients, élus locaux, avocats). L’articulation des effets du temps long (parcours des individus, histoire locale, transformation de l’entreprise) et des effets du contexte de crise permet de comprendre les alliances et conflits autour des stratégies d’action déployées. Les salariés produisent collectivement des récits analytiques de la chaîne causale qui imputent la responsabilité de la crise à leur employeur, construisant ainsi un ennemi commun (chapitre 1). La conversion de l’ennemi en adversaire dessine les contours d’un répertoire d’actions collectives local, comme le montre le cas d’une séquestration de dirigeant (chapitre 2). L’affrontement s’opère également au sein des instances représentatives du personnel et devant l’institution judiciaire (chapitre 3), mais aussi en dehors des cadres institués, avec le maniement du blocage de flux et de l’arme de l’image (chapitre 4). Le maintien de l’activité productive pendant la crise (chapitre 5) et la recherche de solutions de reprise de l’usine (chapitre 6) montrent l’existence d’actions collectives sans adversaire. Elles sont portées par des individus qui défendent en premier lieu la cause de l’activité. Pendant la crise, les acteurs locaux désignent l’ennemi, affrontent l’adversaire et se battent pour l’activité.

    Emilien Julliard, Réformer les syndicats. Une sociologie politique du syndicalisme états-unien des mouvements sociaux des années 1960 aux années 2010, thèse soutenue en 2018 à Paris Sciences et Lettres ComUE sous la direction de Michel Offerlé, membres du jury : Johanna Siméant-Germanos, Romain Huret, John Krinsky et Arnaud Mias  

    À partir d’une enquête portant sur deux syndicats majeurs et des centres universitaires spécialisés sur le syndicalisme et les relations professionnelles, cette thèse traite des transformations du syndicalisme états-unien, des mouvements sociaux des années 1960 aux années 2010. Souvent associées à l’idée d’une « revitalisation syndicale », ces mutations sont analysées ici comme des processus de mise en réforme réalisés par des acteurs pluriels (syndicalistes, universitaires, éducateurs syndicaux, consultants, militants associatifs) qui, pour des raisons différentes, ont promu un rapprochement du champ syndical de l’espace des mouvements sociaux et du monde associatif. Des stratégies et des modes d’action devant permettre de syndiquer de nouveaux membres ont été valorisés, de même que des recettes organisationnelles utilisées ailleurs (dans des entreprises et des associations principalement). Ces acteurs ont entendu faire des syndicats des organisations plus « militantes » et « efficaces », en recourant à des savoir-faire et à des représentations de mobilisations des années 1960, ainsi qu’à des dispositifs managériaux. Contrairement à d’autres contextes, notamment à cause d’une adhésion généralement obligatoire pour bénéficier d’une représentation syndicale et être couvert par les accords collectifs négociés avec les employeurs, la réponse apportée à la « crise du syndicalisme » a moins été de chercher à assimiler les adhérents actuels et potentiels à des clients d’organisations leur fournissant des services, qu’à des militants. La thèse montre que ces entreprises réformatrices ont conduit à partiellement délégitimer des pratiques syndicales, des formes d’organisation et les acteurs qui les portent. Elles ont également contribué à structurer les mobilisations syndicales sous forme de campagnes pilotées par des permanents spécialisés, où les membres ne sont bien souvent amenés qu’à jouer un rôle symbolique, éphémère et dirigé.

    Charles Berthonneau, Les unions locales de la CGT à l'épreuve du salariat précaire : adhésion, engagement, politisation, thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Paul Bouffartigue, membres du jury : Yasmine Siblot (Rapp.), Julian Mischi (Rapp.), Olivier Fillieule    

    Si les ancrages sociaux de la CGT demeurent largement attachés aux fractions hautes et stables du salariat d'exécution, les travaux récents sur le syndicalisme attestent d'un certain déploiement de son action dans les secteurs plus précarisés du marché de l'emploi, marqués par l'absence de tradition militante (grande distribution, services à la personne, sous-traitance industrielle, etc.). Au sein de la structure organisationnelle de la CGT, les Unions Locales (UL) sont censées contribuer à ce déploiement.À partir d'une enquête ethnographique dans deux UL, cette thèse se propose d’analyser les conditions de reproduction d’une culture militante propre à la CGT (ici incarnée par les militants des UL) dans ces secteurs précarisés qui présentent de nombreux obstacles à l’expression d’une parole contestataire et à la construction de l’action collective. Il s’agira ainsi d’éclairer en quoi ce syndicat constitue un espace de politisation pour des membres de fractions basses de classes populaires (caissières, employés de rayon, femmes de ménage, aide-soignantes, ouvriers non-qualifiés, etc.) en se faisant le support de leur engagement syndical sur leur lieu de travail mais aussi en dehors, à travers la participation aux activités militantes que leur proposent les UL (participation aux instances délibératives, aux congrès syndicaux etc.). À la croisée entre sociologie de l’action collective et sociologie du rapport au politique des classes populaires, nous explorerons ces questionnements à partir d’une étude du travail militant saisi dans sa dimension ordinaire et routinière.

    Işil Erdinç, Syndicats, partis, Etat sous le gouvernement AKP (2002-2015) : contribution à l'analyse des dynamiques interchamps, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Gilles Dorronsoro et Kamil Cem Őzatalay, membres du jury : Cédric Lomba (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.)  

    Cette thèse étudie les relations entre le champ syndical et le champ politique en Turquie sous le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) de 2002 à 2015. Cette recherche s'appuie principalement sur un travail de terrain qui comprend des observations et une centaine d'entretiens semi-directifs dans les trois confédérations ouvrières syndicales (DİSK, Hak-İş, Türk-İş). Le terrain a été mené entre décembre 2011 et avril 2014. Sous le gouvernement AKP, une mise en cohérence entre le champ syndical et le champ politique s'effectue par le biais des transferts entre les deux champs. Les dynamiques partisanes entre les syndicats et les mouvances politiques donnent à voir des affinités entre les deux champs. L'intervention du gouvernement AKP, donc l'action étatique, renforce et accélère les transferts et transforme le champ syndical. Ainsi, les syndicats proches des réseaux AKP deviennent dominants dans le champ syndical. L'équilibre entre les organisations syndicales est modifié. Être pour ou contre le gouvernement AKP devient l'axe principal de la concurrence syndicale. Les dynamiques infra-confédérales, locales (sectorielles et territoriales), voire internationales, suscitent une pluralité des configurations partisanes et syndicales.

    Thomas Posado, Les reconfigurations du syndicalisme dans le Venezuela d’Hugo Chávez : une réincorporation ambiguë ?, thèse soutenue en 2015 à Paris 8 sous la direction de Yves Sintomer, membres du jury : Olivier Compagnon (Rapp.), Emilio Horacio Taddei et Andréia Galvão  

    Cette thèse étudie la reconstitution du lien entre l’État et le mouvement syndical au Venezuela entre 1999 et 2015. Paradoxalement, la radicalisation rhétorique de Chávez est concomitante à des pratiques plus conservatrices, on analyse la contention d’une situation révolutionnaire devenue thermidorienne. Le mouvement syndical, acteur marginalisé au cours de la période, apparaît comme un prisme pour appréhender ces transformations. Souvent utilisé pour caractériser le gouvernement Chávez, le populisme, même affranchi de ses deux principaux écueils, un « dénigrement des masses » et un flou définitionnel, même conscrit à l’aire latino-américaine, nous paraît trop imprécis. Cette étude de cas permet une actualisation du concept d’incorporation de David et Ruth Berins Collier à l’époque post-néolibérale dont le Venezuela s’inscrit dans la variante privilégiant la mobilisation au contrôle. Le champ syndical, dont l’organisation est contrôlée par l’adoption d’une nouvelle loi du travail, est marqué par un haut niveau de politisation. Nous montrons les spécificités de la seconde vague d’incorporation : constituée sur une base territoriale plus que corporatiste, avec le secteur informel plutôt que la paysannerie comme classe populaire non inscrite dans des rapports de production salariés. L’étude des trajectoires des membres des comités exécutifs des trois centrales successivement majoritaires et de quelques récits biographiques permet de mieux comprendre le renouvellement puis l’institutionnalisation des directions syndicales. Nous achevons ce travail en nous intéressant au Bolívar, région du sud-est du pays, reflet des tensions entre le chavisme et le mouvement ouvrier.

    Cristina Nizzoli, SyndicalismeS et travailleurs du « bas de l'échelle » : CGT et CGIL à l'épreuve des salariés de la propreté à Marseille (France) et à Bologne (Italie), thèse soutenue en 2013 à AixMarseille sous la direction de Paul Bouffartigue, membres du jury : Stephen Bouquin (Rapp.), Jean-Michel Denis (Rapp.), Maryse Tripier  

    Par ce travail de recherche, nous tâchons de mettre à jour les dynamiques qui sous-tendent la relation entre syndicalistes et travailleurs d'un secteur de production de services tel que le nettoyage industriel. Ce secteur, désormais le plus souvent externalisé, emploie une main-d’œuvre majoritairement féminine et souvent d’origine immigrée. Ce n’est pourtant pas entièrement un « désert syndical », ce qui justifie une analyse fine des pratiques syndicales de ce secteur. Par la comparaison internationale, nous avons ciblé les interactions qui se déploient au niveau des structures territoriales de la bourse du travail pour la CGT de Marseille et de la Camera del Lavoro pour à la CGIL de Bologne. En particulier, une approche basée sur l'observation directe et sur le concept de stratégie syndicale nous a permis d'analyser trois pratiques syndicales, le suivi individuel, l'action collective et les assemblées. Des dynamiques de fonctionnement variées, ainsi que les différentes sources de légitimité des organisations syndicales, conduisent à parler de syndicalismeS au pluriel, plutôt que de syndicalisme.

    Marc Lenormand, Une histoire critique de l’« hiver du mécontentement » de 1978-1979- Le mouvement syndical britannique face à la crise du travaillisme, l’extension de la conflictualité sociale et la montée de la nouvelle droite thatchérienne, thèse soutenue en 2012 à Lyon 2 sous la direction de Keith Dixon, membres du jury : Agnès Alexandre-Collier (Rapp.)  

    Ce travail s’emploie à comprendre la série de conflits sociaux dans les secteurs de l’automobile, du transport routier et des services publics qui se sont déroulés en Grande-Bretagne lors de l’hiver 1978-1979 et sont connus sous le nom d’« hiver du mécontentement » dans la mémoire collective. L’hypothèse défendue est que ces conflits prennent sens et trouvent leur portée à condition d’être analysés à la croisée de trois processus. Le premier est une crise du travaillisme, au sens de fortes tensions politiques au sein du parti travailliste et plus généralement du mouvement ouvrier. Le deuxième processus est une extension de la conflictualité sociale, non pas au sens où le portrait traditionnel des années 1970 comme décennie du militantisme triomphant devrait être accepté, mais dans la mesure où la période est marquée par une syndicalisation croissante et son extension à de nouveaux secteurs d’activité, par un renforcement des structures syndicales aussi bien au niveau national qu’au niveau local dans une logique générale de déconcentration des processus de décision, enfin par l’apprentissage de l’action collective par de nouveaux groupes de travailleurs. La troisième logique, enfin, est la montée de la droite thatchérienne qui puise un arsenal intellectuel renouvelé dans les travaux des think tanks néo-libéraux. Son discours est relayé par une presse gagnée par l’anti-collectivisme de la nouvelle droite. Ces éléments permettent de comprendre ces conflits qui, à l’hiver 1978-1979, opposent, au gouvernement travailliste arc-bouté sur la défense d’une politique de contrôle des revenus, des groupes de travailleurs et leurs organisations syndicales pourtant pro-travaillistes.