Sabine Saurugger

Professeur
Science politique.
Sciences Po Grenoble

Politiques Publiques, Actions Politiques, Territoires
  • THESE

    Vers un mode communautaire de représentation des intérêts ? : les groupes d'intérêts français et allemands dans l'Ostpolitik de l'Union européenne, soutenue en 2001 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Christian Lequesne 

  • Sabine Saurugger, Mark Thatcher (dir.), Constructing the EU's Political Identity, Palgrave Macmillan et Proquest, 2022, 178 p.   

    Sabine Saurugger, Dermot Hodson, Uwe Puetter, John Peterson (dir.), The Institutions of the European Union, 5e éd., Oxford University Press, 2022, New European Union Series, 474 p.    

    This is the key text for anyone wishing to understand the functions, powers, and composition of the EU's institutions. From the Council of Ministers to the European Central Bank, all of the most important organisations are analysed and explained by international experts

    Sabine Saurugger, Patrick Hassenteufel (dir.), Les politiques publiques dans la crise: 2008 et ses suites, Cairn et Presses de Sciences Po, 2021, Domaine Gouvernances, 364 p.    

    Comment évoluent les politiques publiques en temps de crise?? Traditionnellement, deux visions s'opposent : certaines analyses mettent en avant la continuité, tandis que d'autres insistent sur la brutalité des changements opérés. La réalité est plus nuancée : de grandes variations s'observent selon les secteurs et les échelles, comme le montre cette étude de l'action publique dans les différents pays de l'Union européenne avant, pendant et après la crise économique et financière de 2008. Trois grandes leçons s'en dégagent : tout d'abord, les principaux changements se sont produits aux niveaux supranationaux, signe d'un renforcement des politiques publiques internationales et européennes?; ensuite, des dynamiques antérieures portées par des acteurs réformateurs dans des domaines tels que l'emploi et la protection sociale se sont amplifiées?; enfin, les usages politiques de la crise ont joué un rôle clé dans les variations constatées entre continuité et changement. Le cadre comparatif et international que propose cet ouvrage se révèle précieux pour comprendre l'action publique menée durant les crises, jusqu'à celle de la Covid-19

    Sabine Saurugger, Dermot Hodson, John Peterson, Uwe Puetter (dir.), Institutions of the European Union, Oxford University Press et Oxford University Press, 2021 

    Sabine Saurugger, Théories et concepts de l'intégration européenne. 2e édition, 2e éd., Presses de Sciences Po et Cairn, 2020, Références, 448 p.    

    L'Union européenne poursuit son intégration. Des outils d'analyse ont été très tôt forgés pour comprendre ce système politique spécifique et la manière dont il s'est construit. Ils n'ont cessé de se complexifi er à mesure que la communauté s'est agrandie et que ses compétences se sont accrues, dans le respect relatif des souverainetés nationales. Leur maîtrise est aujourd'hui plus que nécessaire face aux problèmes auxquels l'Union européenne est confrontée : résurgence du populisme en son sein, critique publique de son déficit démocratique, Brexit, incapacité à coordonner l'afflux et l'accueil des migrants et des réfugiés, difficultés à répondre à la crise économique et financière ou encore à celle de la pandémie de Covid-19... En les situant à chaque fois dans les discussions de leur temps, Sabine Saurugger fait le point sur l'ensemble des concepts et théories élaborés par la recherche française et internationale dans les champs de la sociologie politique, des politiques publiques, de la théorie politique et des relations internationales. Une synthèse claire et complète pour mieux débattre de l'intégration européenne, de ses forces et de ses fragilités

    Sabine Saurugger, Simon Persico (dir.), Sauver l'Europe ? Elections, citoyens et gouvernance européenne par gros temps: citoyens, élections et gouvernance européenne par gros temps, Dalloz, 2019, Les sens du droit, 233 p.    

    La 4e de couverture indique : "Quand elles ont été imaginées dans les années 1970, les élections européennes devaient permettre d'associer les Européens à la construction européenne. Mais ces élections n'ont cessé de tromper les attentes mises en elles. Le scrutin de 2019 ne devrait pas faire exception à cette tendance. Entre abstention et succès des formations d'extrême droite et eurosceptiques, il pourrait témoigner d'une défiance citoyenne inégalée à l'égard de L'Union européenne. Cette défiance est d'autant plus forte que les décisions prises ou esquivées par l'Union européenne pour répondre à la polycrise qu'elle doit affronter ne semblent pas convaincre les citoyens. Cet ouvrage souhaite offrir au grand public un diagnostic sur l'état de la démocratie européenne et proposer une voie de sortie démocratique des crises de l'Union. Centrés sur des questions formulées de manière volontairement provocatrice, les chapitres sont rédigés par des chercheuses et chercheurs issus d'universités et de centres de recherche français et européens. Au-delà de l'état des lieux circonstancié qui est dressé ici, le lecteur trouvera des pistes pour « sauver l'Europe », avec un seul objectif : permettre à chacune et chacun de mieux saisir les enjeux démocratiques de la construction européenne et décider en connaissance de cause lors du scrutin à venir."

    Sabine Saurugger, Olivier Duhamel, Éric Thiers, Marc Guillaume, Claire Zalc [et alii], La Ve République: nouveaux regards, Seuil, 2018, 224 p. 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, The Court of Justice of the European Union and the politics of law, Palgrave, Macmillan Education, 2017, The European Union series, 256 p. 

    Sabine Saurugger, Sabine Saurugger, Fabien Terpan, Fabien Terpan (dir.), Crisis and Institutional Change in Regional Integration, Routledge, Taylor & Francis Group, 2016, Routledge studies on challenges, crises and dissent in world politics, 240 p.    

    Comparative regional integration has met with increasing interest over the last twenty years with the emergence or reinforcing of new regional dynamics in the EU, NAFTA, MERCOSUR and ASEAN. This volume systematically and comparatively analyses the reasons for regional integration and stalemate in European, Latin American and Asian regional integration. It examines whether regional integration systems change in crisis periods, or more precisely in periods of economic crises, and why they change in different directions. Based on a neo-institutionalist research framework and rigorously comparative research design, the individual chapters analyse why financial and economic crises lead to more or less integrated systems and which factors lead to these institutional changes. Specifically it addresses institutional change in regional integration schemes, power relations between member states and the institutions in different policy domains, and change in individual or collective citizens’ attitudes towards regional integration. Adopting an actor-centred approach, the book highlights which regional integration schemes are influenced by economic and financial crises and how to explain this. This text will be of key interest to scholars, students and policy specialists in regional integration, European Politics, International Relations, and Latin American and Asian studies.

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, Les groupes d'intérêt: action collective et stratégies de représentation, 2e éd., Cairn et A. Colin, 2016, Collection U  

    Raviver le débat académique sur les groupes d'intérêt est fondamental au moment où ces derniers jouent un rôle croissant à la fois au niveau communautaire, national et international. Vivre dans une société de groupes et de mouvements entraîne des conséquences importantes pour l'exercice du pouvoir dans l'État. Producteurs de normes, les groupes d'intérêts doivent être analysés dans leur fonctionnement et leurs activités tant du point de vue fonctionnel et empirique que normatif. Cette nouvelle édition propose plusieurs axes pour appréhender le phénomène des groupes d'intérêt. Les auteurs s'intéressent aux formes organisationnelles, aux ressources et aux répertoires d'action de ces groupes. L'ouvrage fait le point sur les différentes formes relationnelles qui existent entre les groupes d'intérêt et les États, en montrant les ouvertures et les limites de trois idéaux-types : pluralisme, corporatisme et réseaux de politique publique. L'influence du niveau international sur les groupes d'intérêt fait l'objet d'une attention particulière. Dans un contexte de globalisation des échanges et des politiques, nombreux sont les groupes d'intérêt qui cherchent à influencer des processus au niveau mondial, et plus spécifiquement encore au niveau européen

    Sabine Saurugger, Mathias Delori, Delphine Deschaux-Beaume, Delphine Deschaux-Dutard (dir.), Le choix rationnel en science politique : débats critiques, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2015, 354 p.    

    Les sciences politiques françaises et, plus largement, continentales sont restées largement imperméables à une dynamique théorique majeure de ces dernières années : la montée en puissance du paradigme du choix rationnel en Grande Bretagne et aux Etats-Unis. Cet ouvrage regroupe les contributions d’auteurs de divers horizons théoriques qui s’interrogent de manière critique et réflexive sur les raisons de cette résistance. A-t-on raison de voir dans le choix rationnel le bras armé de l’idéologie néolibérale dans le monde académique ? Notre faible intérêt pour cette approche découle-t-il d’une fascination « historiquement construite » pour la culture lettrée ? Un usage « instrumental » et parcimonieux de ce paradigme est-il possible ?

    Sabine Saurugger, Theoretical approaches to European integration, Palgrave Macmillan, 2014, The European Union series, 294 p. 

    Sabine Saurugger, Teorije i Koncepti Europske Integracije, FPZG, 2013, 310 p. 

    Sabine Saurugger (dir.), L'intégration européenne: instruments d'opposition, de contournement, d'adaptation, Ed. de la Maison des sciences de l'homme, 2013, 148 p. 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, Bastien Irondelle, Jean-Louis Quermonne, Les mots de l'Europe: lexique de l'intégration européenne, Presses de Sciences Po et Cairn, 2013, Références 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, Les groupes d'intérêt et l'action collective: Action collective et stratégies de représentation, 2e éd., Armand Colin, 2012, Collection U ( Sociologie ), 296 p.  

    Raviver le débat académique sur les groupes d'intérêt est fondamental au moment où ces derniers jouent un rôle croissant à la fois au niveau communautaire, national et international. Vivre dans une société de groupes et de mouvements entraîne des conséquences importantes pour l'exercice du pouvoir dans l'État. Producteurs de normes, les groupes d'intérêts doivent être analysés dans leur fonctionnement et leurs activités tant du point de vue fonctionnel et empirique que normatif. Cette nouvelle édition propose plusieurs axes pour appréhender le phénomène des groupes d'intérêt. Les auteurs s'intéressent aux formes organisationnelles, aux ressources et aux répertoires d'action de ces groupes. L'ouvrage fait le point sur les différentes formes relationnelles qui existent entre les groupes d'intérêt et les États, en montrant les ouvertures et les limites de trois idéaux-types : pluralisme, corporatisme et réseaux de politique publique. L'influence du niveau international sur les groupes d'intérêt fait l'objet d'une attention particulière. Dans un contexte de globalisation des échanges et des politiques, nombreux sont les groupes d'intérêt qui cherchent à influencer des processus au niveau mondial, et plus spécifiquement encore au niveau européen.

    Sabine Saurugger, Théories et concepts de l'intégration européenne, Cairn et Presses de Sciences Po, 2011, Références  

    Au fil de l'accroissement des compétences communautaires, les instruments d'analyse de l'Union européenne sont devenus plus nombreux et plus complexes. Néofonctionnalisme, intergouvernementalisme, fédéralisme, gouvernance, institutionnalisme, européanisation ne sont que quelques-unes des approches théoriques utilisées pour penser l'intégration régionale européenne. Face à ce foisonnement, l'objectif de cet ouvrage est de proposer une synthèse claire et complète des travaux de recherche français et internationaux. Inscrivant concepts et théories dans les débats de leur temps, il fait le point sur les instruments d'analyse de l'intégration européenne propres à la sociologie politique, aux politiques publiques et à la théorie politique sans oublier l'apport des relations internationales. Sabine Saurugger fournit ainsi aux étudiants, aux enseignants et aux professionnels de la politique des clés pour comprendre pourquoi et comment ces outils théoriques ont permis d'expliquer les processus de construction européenne. Son travail aide à mesurer l'intégration accrue du continent européen dans le respect relatif des souverainetés nationales. Un ouvrage exhaustif, indispensable pour débattre de l'intégration européenne aujourd'hui

    Sabine Saurugger, Théories et concepts de l'intégration européenne, Presses de Sciences Po, 2010, Références ( Gouvernances ), 483 p.   

    Sabine Saurugger, Céline Belot, Paul Magnette (dir.), Science politique de l'Union européenne, Economica, 2008, Études politiques, 387 p. 

    Sabine Saurugger (dir.), Les approches sociologiques de l'intégration européenne: perspectives critiques, l'Harmattan, 2008, 276 p. 

    Sabine Saurugger, Olivier Costa, Antoine Roger (dir.), Les remises en cause de l'intégration européenne, 2008, 531 p. 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, Les Groupes d’intérêt : action collective et stratégies de représentation, Armand Colin, 2006, Collection U ( Sociologie ), 251 p. 

    Sabine Saurugger, Yves Surel (dir.), L'élargissement de l'Union européenne: un processus de transfert institutionnel ?, De Boeck université, 2006, 175 p.  

    Résumés des articles en anglais

    Sabine Saurugger (dir.), Les modes de représentation dans l'Union européenne, L'Harmattan, 2003, Logiques politiques, 304 p. 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman (dir.), Les groupes d'intérêt et l'Union Européenne, l'Harmattan, 2002, 194 p. 

    Sabine Saurugger (dir.), L'élargissement de l'Union européenne ou la construction d'un objet politique problématisé, L'Harmattan et Numilog, 2001 

    Sabine Saurugger (dir.), L'élargissement de l'Union européenne ou la construction d'un objet politique problématisé, l'Harmattan, 2000, 179 p. 

    Sabine Saurugger, La Conseil de la Baltique: stratégies des acteurs polonais et allemands aboutissant à une notion commune de sécurité, 1997 

  • Sabine Saurugger, « Grand theories of integration »: Neofunctionalism, intergovernmentalism and constructivism, in Samuel B.H. Faure, Christian Lequesne (dir.), The Elgar Companion to the European Union, Edward Elgar Publishing, 2023, pp. 13-26 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, Mark Thatcher, « The EU’s Legal Identities and the Court of Justice of the EU », in Sabine Saurugger, Mark Thatcher (dir.), Constructing the EU's Political Identity, Springer Nature Switzerland, 2022, pp. 89-107   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Differentiation and the European Court of Justice », in Benjamin Leruth, Stefan Gänzle, Jarle Trondal (dir.), The Routledge Handbook of Differentiation in the European Union, Routledge, 2022, pp. 231-247 

    Sabine Saurugger, « What do the negotiations about the Multiannual Financial Framework 2021-2027 mean for theories of European integration? Reflections from an actor-centred constructivist perspective », in Sybille Münch, Hubert Heinelt (dir.), EU Policymaking at a Crossroads : Negotiating the 2021–2027 Budget, Edward Elgar Publishing, 2022, pp. 251-271   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « A propos des pouvoirs externes du Parlement européen »: l'"intégration par le droit" fonctionne-t-elle encore ?, in Mihaela Anca Ailincai, Constance Chevallier-Govers, Vérane Edjaharian-Kanaa (dir.), Les Europes : de l’intérieur, vers l’extérieur : mélanges en l'honneur du professeur Catherine Schneider, mare & martin, 2021, pp. 389-407 

    Sabine Saurugger, « Sociological Approaches to the Crisis », in Nathalie Brack, Seda Gürkan (dir.), Theorising the Crises of the European Union, Routledge, 2020   

    Sabine Saurugger, « Konzepte der Integrationsforschung », in Werner Weidenfeld, Wolfgang Wessels, Funda Tekin (dir.), Europa von A bis Z : Taschenbuch der europäischen Integration, Springer Fachmedien Wiesbaden, 2020, pp. 419-423   

    Sabine Saurugger, « Practice approaches », in Didier Bigo, Thomas Diez, Evangelos Fanoulis, Ben Rosamond, Yannis A. Stivachtis (dir.), The Routledge Handbook of Critical European Studies, Routledge, 2020   

    Sabine Saurugger, « Europeanization as a Methodological Challenge. The Case of Interest Groups », in Iris Geva-May, B. Guy Peters, Joselyn Muhleisen (dir.), Theory and Methods in Comparative Policy Analysis Studies, Routledge, 2020   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The politics of the Court of Justice of the European Union », in Paul James Cardwell, Marie-Pierre Granger (dir.), Research handbook on the politics of EU law, Edward Elgar Publishing, 2020, pp. 31-49 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Qui gouverne l'Union européenne? », in Simon Persico, Sabine Saurugger (dir.), Sauver l'Europe ? Citoyens, élections et gouvernance européenne par gros temps, Dalloz, 2019 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The CJEU and the Parliament’s External Powers Since Lisbon: Judicial Support to Representative Democracy? », in Olivier Costa (dir.), The European Parliament in Times of EU Crisis, Palgrave Macmillan, 2019, pp. 77-98 

    Sabine Saurugger, Simon Persico, « Introduction : Sauver l'Europe ? », in Simon Persico, Sabine Saurugger (dir.), Sauver l’Europe ? Citoyens, élections et gouvernance européenne par gros temps, Dalloz, 2019, pp. 9-16 

    Sabine Saurugger, Clément Fontan, Nikolaos Zahariadis, « Resisting in times of crisis: the implementation of European rigor plans in the Irish and Greek cases », in Nikolaos Zahariadis and Laurie Buonanno (dir.), The Routledge Handbook of European Public Policy, Routledge, 2018, pp. 349-356 

    Sabine Saurugger, « The constructivist turn in EU public policy approaches », in Sybille Münch, Hubert Heinelt (dir.), Handbook of European Policies: Interpretive Approaches to the EU, Edward Elgar Publishing, 2018, pp. 19-34 

    Sabine Saurugger, « The European Union and Federalism: possibilities and limits », in Gilles Grin, Françoise Nicod, Bernhard Altermatt (dir.), Formes d'Europe. Forms of Europe, Economica, 2018, pp. 173-200 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The values of the Court of Justice of the European Union », in François Foret, Oriane Calligaro (dir.), European Values : Challenges and Opportunities for EU Governance, Routledge, 2018, pp. 109-126 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Les crises, facteur d'intégration ou de désintégration normative? », in Bertrand Vayssière (dir.), Crises et ruptures en Europe : vers quelles mutations ?, Presses universités du Midi, 2018, pp. 79-95   

    Sabine Saurugger, « Les groupes d’intérêt et l’Union européenne », in Olivier Costa, Frédéric Mérand (dir.), Etudes européennes, Bruylant, 2017, pp. 173-204   

    Sabine Saurugger, « Sociological Institutionalism and European Integration », in William R. Thompson (dir.), Oxford Research Encyclopedias : Politics, Oxford University Press, 2017 

    Sabine Saurugger, « The Europeanization of Public Policy in France: Actor-Centred Approaches », in Robert Elgie, Emiliano Grossman, Amy Mazur (dir.), The Oxford Handbook of French Politics, Oxford University Press, 2016, pp. 128-150 

    Sabine Saurugger, « Constructivism and Agenda-Setting », in Nikolaos Zahariadis (dir.), Handbook of Public Policy Agenda Setting, Edward Elgar Publishing, 2016, pp. 132-156 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Peut-on expliquer la Cour de justice de l’Union européenne par ses juges ? », in Geoffrey Grandjean, Jonathan Wildemeersch (dir.), Les juges, décideurs politiques ? : essais sur le pouvoir politique des juges dans l'exercice de leur fonction, Bruylant, 2016, pp. 199-218 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Regional integration in times of crises »: Comparative regional integration approaches and institutional change, in Sabine Saurugger, Fabien Terpan (dir.), Crisis and institutional change in regional integration, Routledge, Taylor & Francis Group, 2016, pp. 1-20   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Regional integration in times of crises: power, institutional density and the people. A Conclusion », in Sabine Saurugger, Fabien Terpan (dir.), Crisis and institutional change in regional integration, Routledge, Taylor & Francis Group, 2016, pp. 209-223   

    Sabine Saurugger, « The Changing Nature of Instruments. Why and How Instruments of Participation Change in the European Union? », in Charlotte Halpern, Patrick Le Galès, Pierre Lascoumes (dir.), L'instrumentation de l'action publique, Presses de Sciences Po, 2014, pp. 317-344 

    Sabine Saurugger, Wolf-Dieter Eberwein, « The professionalization of international non-governmental organizations », in Bob Reinalda (dir.), Routledge Handbook of International Organization, Routledge, 2013, pp. 257-269   

    Sabine Saurugger, « Etudes européennes », in Dario Battistella (dir.), Approches en relations internationales, Ellipses, 2013, pp. 319-338 

    Sabine Saurugger, « Europeanizing Interest Groups and Social Movements », in Simon Bulmer, Christian Lequesne (dir.), The member states of the European Union, Oxford University Press, 2013, pp. 333-356 

    Sabine Saurugger, « Beyond non-compliance with legal norms », in Theofanis Exadaktylos et Claudio Radaelli (dir.), Research design in European Studies: Establishing Causality in Europeanization, Basingstoke, Palgrave, 2012, Palgrave, Macmillan, 2012, pp. 134-154 

    Sabine Saurugger, « The Professionalization of EU's Civil Society.A conceptual framework », in Jan van Deth et William Maloney (dir.), New Participatory Dimensions in Civil Society: Professionalization and Individualized Collective Action, Routledge, 2012, pp. 69-83 

    Sabine Saurugger, « Interest representation and advocacy within the European Union: the Making of Democracy? », in Bob Reinalda (dir.), Ashgate Research Companion to Non-State Actors, Ashgate, 2010, pp. 263-276 

    Sabine Saurugger, « La place des partis politiques dans les procédures délibératives promues par l'Union européenne », in Rémi Lefebvre, Antoine Roger (dir.), Les partis politiques à l'épreuve des procédures délibératives, Presses universitaires de Rennes, 2009, pp. 37-50 

    Sabine Saurugger, Mathias Delori, « Introduction. Pour un plus grand pluralisme théorique et méthodologique en science politique », in Sabine Saurugger, Mathias Delori, Delphine Deschaux-Beaume (dir.), Le choix rationnel en science politique, Presses universitaires de Rennes, 2009, pp. 9-33 

    Sabine Saurugger, « Penser la participation des intérêts sociaux à la régulation politique. Apports et limites de la démocratie associative », in Laurent Duclos, Guy Groux, Olivier Mériaux (dir.), Le politique et la dynamique des relations professionnelles, L.G.D.J, 2009, pp. 111-124 

    Sabine Saurugger, « COREPER and National Governments », in Jeremy Richardson, David Coen (dir.), Lobbying in the European Union, Oxford University Press, 2009, pp. 105-125 

    Sabine Saurugger, « The social construction of the participatory turn. The European Union and "organized civil society" », in Renaud Dehousse, Laurie Boussaguet (dir.), The Transformation of EU policies. Governance at work, CONNEX - Network of Excellence, 2008, pp. 149-184 

    Sabine Saurugger, Cornelia Woll, « Les groupes d'intérêt et l'action collective », in Céline Belot, Paul Magnette, Sabine Saurugger (dir.), Science politique de l'intégration européenne, Economica, 2008, pp. 223-247 

    Sabine Saurugger, « La constitution d'un « vrai champ de recherche » ? Une conclusion », in Céline Belot; Paul Magnette, Sabine Saurugger (dir.), Science politique de l'Union européenne, Economica, 2008, pp. 375-382 

    Sabine Saurugger, « Démocratiser l'expertise? Acteurs non-étatiques et fabrication d'un savoir légitime », in Olivier Costa, Paul Magnette (dir.), Une Europe des élites ? Réflexions sur la fracture démocratique de l'Union européenne, Editions de l'Université libre de Bruxelles, 2007, pp. 225-239 

    Sabine Saurugger, « SME Organisations in France », in Franz Traxler, Gerhard Huemer (dir.), Handbook of Business Interest Associations, Firm Size and Governance. A Comparative Analytical Approach,, Routledge, 2007, pp. 122-140 

    Sabine Saurugger, « Démocratiser l'Union européenne par le bas ? Des "groupes d'intérêt" à la "société civile organisée" », in Antonin Cohen, Antoine Vauchez (dir.), La constitution européenne. Elites, mobilisations, votes, Editions de l'Université libre de Bruxelles, 2007, pp. 131-149 

    Sabine Saurugger, « German Nuclear Industry and Eastern Europe : The Consequences of a Paradigm Change », in Anne-Marie Le Gloannec (dir.), Non-state actors in international relations : the case of Germany, Manchester University Press, 2007, pp. 145-161 

    Sabine Saurugger, « Consociationalism », in Marc Bevir (dir.), Encyclopedia of Governance, Sage, 2007, pp. 142-143 

    Sabine Saurugger, « Corporatism », in Marc Bevir (dir.), Encyclopedia of Governance, Sage, 2007, pp. 169-173 

    Sabine Saurugger, « Interest group », in Marc Bevir (dir.), Encyclopedia of Governance, Sage, 2007, pp. 462-464 

    Sabine Saurugger, « Les groupes d'experts : une porte d'entrée de la société civile dans l'UE ? », La vie démocratique en Europe, La Documentation française, 2006, pp. 47-64 

    Sabine Saurugger, « The professionalisation of interest representation: a problem for the participation of civil society in EU governance? », in Stijn Smismans (dir.), Civil Society and Legitimate European Governance, Edward Elgar, 2006, pp. 260-276 

    Sabine Saurugger, « Les activités internationales des groupes d'intérêts européens. Programmes communautaires, légitimation et structures nationales », in Emmanuel Nadal, Marianne Marty, Céline Thiriot (dir.), Faire de la politique comparée : les terrains du comparatisme, Editions Karthala, 2005, pp. 99-115 

    Sabine Saurugger, « Co-operation or competition? Nuclear energy and the Ostpolitik of the European Union », in Vassiliki N. Koutrakou (dir.), Contemporary issues and debates in EU policy : The European Union and international relations, Manchester University Press, 2004, pp. 162-174 

    Sabine Saurugger, « Continuités et transformations de la représentation dans l'Union européenne. Introduction », in Sabine Saurugger (dir.), Les modes de représentation dans l'Union européenne, L'Harmattan, 2003, pp. 13-34 

  • Sabine Saurugger, Chloé Bérut, « Digital technologies as a response to healthcare system crises: agenda-setting of digital health policies in France », French Politics, 2023, n°3, pp. 227-248 

    Sabine Saurugger, Elin Haugsgjerd Allern, Vibeke Wøien Hansen, Lise Rødland, Maiken Røed [et alii], « Introducing the party-interest group relationships in contemporary democracies datasets », Party Politics, 2023, n°2, pp. 394-403 

    Sabine Saurugger, Bartolomeo Cappellina, Anne Ausfelder, Adam Eick, Romain Mespoulet [et alii], « Ever more soft law? A dataset to compare binding and non-binding EU law across policy areas and over time (2004–2019) », European Union Politics, 2022, n°4, pp. 741-757 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Does Soft Law Trigger Differentiation and Disintegration? », European Papers, 2022, n°3, pp. 1229-1242   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Normative transformations in the European Union »: on hardening and softening law, West European Politics, 2021, n°1, pp. 1-20   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Integration through (case) law in the context of the Euro area and Covid-19 crises »: courts and monetary answers to crises, Journal of European Integration / Revue d'Intégration Européenne, 2020, n°8, pp. 1161-1176 

    Sabine Saurugger, Clément Fontan, « Between a rock and a hard place: Preference formation in France during the Eurozone crisis », Political Studies Review, 2020, n°4, p. 507524   

    Sabine Saurugger, Hussein Kassim, Uwe Puetter, « The Puzzle of National Preference Formation and the Study of the Euro Crisis », Political Studies Review, 2020, n°4, pp. 463-645   

    Sabine Saurugger, David Peter Dolowitz, Rodica Plugaru, « The process of transfer: The micro-influences of power, time and learning », Public Policy and Administration, 2020, n°4, p. 445464 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Soft and hard law in times of crisis »: budget monitoring, migration and cybersecurity, West European Politics, 2020, n°1, pp. 21-48 

    Sabine Saurugger, Andreas Hofmann, Thomas Warren, « National Constitutional Courts As Veto Players in the EMU Crisis », SSRN : Social Science Research Network, 2020 

    Sabine Saurugger, Elin Haugsgjerd Allern, Simon Otjes, Thomas Poguntke, Vibeke Wøien Hansen [et alii], « Conceptualizing and measuring party-interest group relationships », Party Politics, 2020, p. 135406882094939 

    Sabine Saurugger, Hussein Kassim, Uwe Puetter, « The Study of National Preference Formation in Times of the Euro Crisis and Beyond », Political Studies Review, 2019, n°4, pp. 463-474 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The Court of Justice of the European Union, conflicts of sovereignty and the EMU crisis », Journal of European Integration / Revue d'Intégration Européenne, 2019, n°7, pp. 903-920 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The EU’s legal identities and the Court of Justice of the EU », Comparative European Politics, 2019, pp. 548-566   

    Sabine Saurugger, Mark Thatcher, « Constructing the EU's political identity », Comparative European Politics, 2019, n°4, p. 630 

    Sabine Saurugger, Mark Thatcher, « Constructing the EU’s political identity in policy making », Comparative European Politics, 2019, pp. 1-16 

    Sabine Saurugger, Mark Thatcher, « EU political identity, integration and top-down analyses: a reply to Neil Fligstein », Comparative European Politics, 2019, pp. 1-7 

    Sabine Saurugger, Clément Fontan, « The judicialisation of EMU politics: Resistance to the EU's new economic governance mechanisms at the domestic level », European Journal of Political Research, 2019, n°4, pp. 1066-1087 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Assessing judicial activism of the CJEU the case of the court’s defence procurement rulings », Journal of European Integration / Revue d'Intégration Européenne, 2018, pp. 1-19 

    Sabine Saurugger, Isabelle Guinaudeau, « Entrepreneurs politiques et engagement électoral. La loi LRU et le rôle de la conférence des présidents d'université », Revue Française de Science Politique, 2018, n°2, pp. 319-342 

    Sabine Saurugger, « Fédéraliser la zone euro? », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2018, n°166, pp. 125-137     

    Sabine Saurugger, Chloé Bérut, « La soft law européenne dans la mise sur agenda nationale. L'usage des instruments européens dans la construction des politiques d’e-santé en France et au Royaume-Uni », Gouvernement & action publique, 2018, n°3, pp. 9-34 

    Sabine Saurugger, « Crise de l’Union européenne ou crises de la démocratie ? », Politique étrangère , 2017, n° Pritemps, pp. 23-33    

    Les institutions européennes sont régulièrement mises en cause pour leur déficit démocratique. Pourtant, depuis les années 1990, les traités successifs ont instauré différents instruments permettant de pallier ce déficit. Aujourd’hui, la crise de l’Union européenne est sans doute plus profonde et dépasse la question du fonctionnement des institutions. Elle touche la confiance même qu’ont les citoyens dans le projet d’intégration et dans la démocratie.

    Sabine Saurugger, « Crise de l’Union européenne ou crises de la démocratie ? », Politique étrangère, 2017, n°1, pp. 23-33 

    Sabine Saurugger, « Pourquoi continuer Politique européenne ? », Politique européenne , 2016, n° ° 50, pp. 18-37    

    Pourquoi continuer à publier une revue d’études européennes ? Pourquoi continuer à publier en français ? Comment allier la croyance au nécessaire libre accès des résultats de la recherche publique et la quête d’un modèle économique permettant la production des revues qui rendent visibles et accessibles cette recherche ? Comment répondre à l’objectif nécessaire de professionnalisation du monde de l’édition scientifique dans un secteur où les ressources humaines d’aide à l’éditing sont de plus en plus rares au sein des établissements de recherche ? Telles sont les questions auxquelles les trois directeurs successifs de la revue répondent dans cette introduction du 50ème numéro de Politique européenne, l’occasion également d’un retour à grands traits sur leur histoire et leurs pratiques éditoriales.

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Resisting ‘new modes of governance’ »: An agency-centred approach, Comparative European Politics, 2016, n°1, pp. 53-70 

    Sabine Saurugger, « Sociological Approaches to the European Union in times of turmoil », Journal of Common Market Studies, 2016, n°1, pp. 70-86 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Do crises lead to policy change? The multiple streams framework and the European Union’s economic governance instruments », Policy Sciences, 2016, n°1, pp. 35-53 

    Sabine Saurugger, « Politicization and Integration Through Law: Whither Integration Theory? », West European Politics, 2016, n°5, pp. 933-952 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Member States’ Resistance to Soft Law in Foreign and Security Policy - European Foreign Affairs Review, 20(2), August 2015, Special Issue », European Foreign Affairs Review, 2015, n°21, pp. 1-20   

    Sabine Saurugger, Céline Belot, Antoine Mégie, « Pourquoi continuer Politique européenne ? », Politique européenne, 2015, n°50, pp. 18-37 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Studying Resistance to EU Norms in Foreign and Security Policy », European Foreign Affairs Review, 2015, pp. 1-20 

    Sabine Saurugger, « Europeanisation in Times of Crisis », Political Studies Review, 2014, n°2, pp. 181-192 

    Sabine Saurugger, Michael W Bauer, Stefan Becker, Olivier Costa, Laurie Boussaguet [et alii], « La gouvernance européenne », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2014, n°149, p. 242   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « La Cour de Justice au coeur de la gouvernance européenne », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2014, n°149, pp. 59-75   

    Sabine Saurugger, « Europeanization in times of crisis », Political Studies Review, 2014, n°2, pp. 181-192 

    Sabine Saurugger, Klüver Heike, « Opening the Black Box : The professionalization of Interest Groups in the EU », Interest groups and advocacy, 2013, n°2, pp. 185-205 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Analyser les résistances à la mise en œuvre des normes européennes »: une étude des instruments de politique publique, Quaderni, 2013, n°80, pp. 5-24 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Analyser les résistances nationales à la mise en œuvre des normes européennes : une étude des instruments d’action publique », 2013  

    Nous tenons à remercier Virginie Tournay, Amandine Crespy, Charlotte Halpern, Jean Leca et les évaluateurs anonymes pour leurs remarques et suggestions extrêmement pertinentes sur une version antérieure de l’article. Une abondante littérature a décrit et analysé le rôle du droit en tant que facteur d’intégration. La construction d’une Communauté de droit a accompagné la réalisation du marché commun dès les années 1960, sur la base de principes développés par la Cour de justice des Communautés...

    Sabine Saurugger, « Constructivism and Public Policy Approaches in the EU »: From Ideas to Power Games, Journal of European Public Policy, 2013, n°6, pp. 888-906 

    Sabine Saurugger, « Théoriser l'Etat dans l'Union européenne ou la souveraineté au concret », Jus Politicum : Revue de droit politique, 2012, n°8, pp. 1-21 

    Sabine Saurugger, « The social construction of the participatory turn »: the emergence of a norm in the European Union, European Journal of Political Research, 2010, n°4, pp. 471-495 

    Sabine Saurugger, Frédéric Mérand, « Does European integration theory need sociology? », Comparative European Politics, 2010, n°1, pp. 1-18 

    Sabine Saurugger, Frédéric Mérand, « Mainstreaming Sociology in EU Studies », Comparative European Politics, 2010, n°1, p. 159   

    Sabine Saurugger, « Les policy transfer studies : analyse critique et perspectives », Critique internationale , 2010, n° ° 48, pp. 9-24   

    Sabine Saurugger, Laurence Dumoulin, « Les policy transfers studies : analyse critique et perspectives », Critique Internationale, 2010, n°48, pp. 9-24   

    Sabine Saurugger, Laurence Dumoulin, « Apports et limites des approches de transfert des politiques publiques (policy transfer studies) », Critique Internationale, 2010, n°48, pp. 9-24 

    Sabine Saurugger, « Sociological Approaches in EU Studies », Journal of European Public Policy, 2009, n°6, pp. 935-949 

    Sabine Saurugger, Olivier Costa, Antoine Roger, « Les remises en cause de l'intégration européenne »: [coord. dossier du vol. 15 no. 4 de : Revue internationale de politique comparée], Revue internationale de politique comparée, 2009, n°4, p. 192 

    Sabine Saurugger, « Interest Groups and Democracy in the EU »: a critical appraisal, West European Politics, 2008, n°6, pp. 1274-1291 

    Sabine Saurugger, « Les approches sociologiques de l'intégration européenne. Perspectives critiques », Politique européenne, 2008, n°25, p. 276 

    Sabine Saurugger, Claudio Radaelli, « The Europeanization of Public Policies »: an Introduction, Journal of Comparative Policy Analysis, 2008, n°3, pp. 213-219 

    Sabine Saurugger, Claudio M. Radaelli, « The Europeanization of Public Policies: New Research Directions », Journal of Comparative Policy Analysis, 2008, n°3, p. 326   

    Sabine Saurugger, « Une sociologie de l'intégration européenne ? », Politique européenne , 2008, n° ° 25, pp. 5-22    

    Il s’agit dans cette introduction de situer les approches sociologiques de l’Union européenne par rapport à d’autres approches théoriques qui étudient le processus d’intégration communautaire. L’objectif de cet article est d’illustrer l’hétérogénéité des approches sociologiques portant sur l’intégration européenne. Elles sont abordées par trois axes structurants. Un premier axe se concentre plus particulièrement sur les définitions des approches sociologiques de l’intégration européenne. Une deuxième partie s’intéresse aux problématiques centrales qui me semblent partagées par la majorité des chercheurs s’inscrivant dans les approches sociologiques. Enfin, une dernière partie présente plus particulièrement, parmi cet ensemble de recherches, les approches critiques.

    Sabine Saurugger, « Avons-nous besoin d'une sociologie des relations internationales pour analyser l'intégration européenne ? », Politique européenne , 2008, n° ° 25, pp. 193-216    

    Si on constate actuellement que la recherche sur l’intégration européenne insiste de plus en plus sur l’utilisation d’outils conceptuels et théoriques développés dans le cadre de la sociologie politique pour analyser l’Etat, l’aspect international de l’intégration européenne semble de plus en plus négligé. Toutefois, dans des contextes dans lesquels les Etats membres ont un pouvoir de décision aussi bien exclusif que partagé, il importe de ne pas comparer leur comportement à celui des citoyens. Afin de re-introduire les problématiques liées à la souveraineté étatique et les relations inter-et transnationales, cet article s’interroge sur la pertinence des outils développés par les approches sociologiques des relations internationales qui conceptualisent la puissance, la souveraineté et les normes internationales comme des construits sociaux.

    Sabine Saurugger, « Une sociologie de l'intégration européenne ? », Politique européenne, 2008, n°25, pp. 5-22 

    Sabine Saurugger, « Avons-nous besoin d'une sociologie des Relations internationales pour analyser l'intégration européenne? », Politique européenne, 2008, n°25, pp. 193-216 

    Sabine Saurugger, Olivier Costa, Antoine Roger, « Les remises en cause de l'intégration européenne. Introduction », Revue internationale de politique comparée, 2008, n°4, pp. 533-539 

    Sabine Saurugger, « Differential impact: Europeanising French non-state actors », Journal of European Public Policy, 2007, n°7, pp. 1079-1097 

    Sabine Saurugger, « Collective Action in the European Union. From interest group influence to participation in democracy », Comparative politics, 2007, n°4, pp. 481-500 

    Sabine Saurugger, « Democratic Misfit ? Conceptions of Civil Society Participation in France and the EU », Political Studies, 2007, n°2, pp. 384-404 

    Sabine Saurugger, Aurélien Evrard, « Les groupes d'intérêt économiques face à un changement de paradigme : le cas de l'énergie nucléaire en Allemagne », Swiss Political Science Review. Revue suisse de sciences politiques, 2007, n°1, pp. 69-96 

    Sabine Saurugger, « L'élargissement de l'Union européenne : un processus de transfert institutionnel ? : Introduction », Revue internationale de politique comparée , 2006, n° 13, pp. 177-178   

    Sabine Saurugger, « L'européanisation comme processus de transfert de politique publique », Revue internationale de politique comparée , 2006, n° 13, pp. 179-211    

    RésuméCette contribution se propose d’analyser l’intégration des 10 nouveaux pays membres de l’Union européenne et, en particulier son impact sur leurs cadres institutionnels et sur le contenu de leurs politiques publiques, et parallèlement l’action des acteurs politiques et associatifs concernés. Dans ce but, elle fait appel à deux notions, l’européanisation et les transferts institutionnels, qui seront traitées de façon conjointe et dans une optique comparative.

    Sabine Saurugger, « Les groupes d'intérêt français : Transformation des rôles et des enjeux politiques », Revue française de science politique , 2006, n° 56, pp. 197-203   

    Sabine Saurugger, « Les groupes d'intérêt au secours de la démocratie ? », Revue française de science politique , 2006, n° 56, pp. 299-321    

    RésuméDans cet article, les auteurs s’interrogent sur les conséquences de l’émergence progressive d’une gouvernance à niveaux multiples dans laquelle le gouvernement cède certaines de ses prérogatives aux niveaux supranationaux, aux agences spécialisées ou encore aux groupes d’intérêt. Ce phénomène crée des problèmes de légitimité face auxquels notre compréhension de la démocratie est assez démunie. En partant d’une analyse critique des travaux théoriques qui conceptualisent les notions de démocratie délibérative, participative et associative, les auteurs analysent les formes participatives des groupes d’intérêt français en rendant visibles les formes de la participation, ses possibilités et ses limites.

    Sabine Saurugger, Yves Surel, « L'européanisation comme transfert de politiques publiques », Revue internationale de politique comparée, 2006, n°2, pp. 179-211 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, « Les groupes d'intérêt en France : transformation de rôles et enjeux politiques », Revue Française de Science Politique, 2006, n°2, pp. 197-204 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, « Les groupes d'intérêt au secours de la démocratie ? », Revue Française de Science Politique, 2006, n°2, pp. 299-321   

    Sabine Saurugger, Yves Surel, « L'élargissement de l'Union européenne : un processus de transfert institutionnel ? », Revue internationale de politique comparée, 2006, n°2, p. 180 

    Sabine Saurugger, « Europeanization as a methodological challenge : the case of interest groups », Journal of Comparative Policy Analysis, 2005, n°4, pp. 291-312 

    Sabine Saurugger, « La science politique et l'enseignement de l'intégration européenne : normalisation par le ‘haut' et par le ‘bas' ? », Politique européenne , 2004, n° ° 14, pp. 105-125    

    Enseigner l’Union européenne dans un cursus de science politique nécessite de fournir aux étudiants des éléments relevant de différentes sous-disciplines : sociologie politique, politiques publiques, politique comparée, relations internationales, pensée politique et socio-histoire. Nous retrouvons au sein de l’Union européenne des éléments qui la rendrent similaire à un système politique étatique, mais aussi à une organisation internationale ou régionale. Ces similitudes entraînent une « normalisation » de l’enseignement par le ‘haut’ (en la comparant à une organisation internationale régionale) et par le ‘bas’ (en s’appuyant sur des outils utilisés pour analyser l’Etat).

    Sabine Saurugger, « Les Groupes d'interêt français : entre exceptionfrançaise, l'europe et le monde », Revue internationale de politique comparée , 2004, n° 11, pp. 507-529    

    Cet article a pour objectif de présenter une étude actuelle sur le système de représentation des intérêts en France. Peu étudiés, les groupes d’intérêt français traversent un période de changements profonds. Nous identifions trois défis qui semblent à l’origine des transformations en cours : l’intégration européenne, la mondialisation et la remise en cause du rôle de l’État en France. Face à ces défis, les réponses sont variées. On assiste parallèlement à une refonte de la structure organisationnelle des groupes, à la remise en cause des rapports de force historique dans certains secteurs clefs, à l’émergence de nouveaux groupes et à un processus de professionnalisation des activités de démarchage politique, de plus en plus souvent délégué à un nombre croissant de cabinets de conseil spécialisés. Nous montrons notamment l’opportunité que la multiplication des groupes d’intérêt présente dans un contexte de crise de la représentation, la capacité des groupes d’intérêt français à s’adapter aux exigences du niveau communautaire, voire leur capacité à en faire un usage stratégique et l’émergence d’une arène “globale”.

    Sabine Saurugger, « État de la littérature : Conceptualiser l'intégration européenne : état de l'art théorique* », Revue internationale et stratégique , 2004, n° ° 54, pp. 165-176   

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, « Les groupes d'intérêt français : entre exception française, l'Europe et le monde », Revue internationale de politique comparée, 2004, n°4, pp. 507-529 

    Sabine Saurugger, « La science politique et l'enseignement de l'intégration européenne : une normalisation par le haut et par le bas? », Politique européenne, 2004, n°14, pp. 105-125 

    Sabine Saurugger, « Conceptualiser l'intégration européenne : l'état de l'art théorique », La revue internationale et stratégique, 2004, n°54, pp. 165-176 

    Sabine Saurugger, Emiliano Grossman, « Challenging French Interest Groups »: The State, Europe and the International Political System, French Politics, Culture & Society, 2004, n°2, pp. 203-229 

    Sabine Saurugger, « Lectures critiques », Politique européenne , 2003, n° ° 9, pp. 208-211   

    Sabine Saurugger, « Les groupes d'intérêts entre démocratie associative et mécanismes de contrôle », Raisons politiques , 2003, n° 10, pp. 151-169    

    Résumé Quel est le rôle d’acteur politique des groupes d’intérêts dans le cadre des nouveaux débats concernant le déficit démocratique au sein de l’Union européenne ? Représentent-ils seulement les intérêts d’un groupe minoritaire d’individus ou peuvent-ils rendre le système politique communautaire plus démocratique à travers leur participation dans la délibération politique et dans le policy-making communautaire ? Quelles sont les limites d’une conception aussi large de la représentation ? Existe-t-il des mécanismes au sein de l’Union européenne permettant de dépasser ces limites ? Le système politique au niveau communautaire ne correspond pas aux exigences d’une démocratie associative. L’absence d’une régulation claire concernant l’accès des groupes d’intérêt aux institutions européennes, leur rôle en tant que fournisseurs d’expertise ou de positions citoyennes entraîne le déséquilibre constaté entre les acteurs possédant des ressources financières, sociales et d’expertise et ceux qui ne les possèdent pas.

    Sabine Saurugger, « Eine reformierte neue Weltordnung – oder im Westen nichts Neues? », Welt Trends, 2003, n°41, pp. 54-58 

    Sabine Saurugger, « Les groupes d'intérêt entre démocratie associative et mécanismes de contrôle », Raisons politiques, 2003, n°10, pp. 151-169 

    Sabine Saurugger, « L'expertise : une forme de participation des groupes d'intérêt au processus décisionnel communautaire », Revue Française de Science Politique, 2003, n°4, pp. 375-401 

    Sabine Saurugger, « Etudier les groupes d'intérêt en Europe », Politique européenne , 2002, n° ° 7, pp. 5-17   

    Sabine Saurugger, « A fragmented environment: interest groups and the commission's bureaucratic sectorisation », Politique européenne , 2002, n° ° 5, pp. 43-67   

    Sabine Saurugger, Sabine Saurruger, « L'expertise un mode de participation des groupes d'intérêt au processus décisionnel communautaire », 2002, pp. 375-401    

    Si la place et le rôle de l'expertise dans l'élaboration des politiques publiques européennes sont désormais l'un des thèmes dominants dans l'étude du policy-making européen, peu de cher­cheurs se sont interrogés de manière systématique sur la façon dont les groupes d'intérêt divers utilisent l'expertise comme ressource pour représenter leurs intérêts. Ce répertoire d'action est-il accessible à tous les groupes d'intérêt de la même manière ? Quels sont les facteurs qui influent sur son utilisation inégale ? L'analyse des répertoires d'action des groupes d'intérêt allemands et français dans les secteurs de l'agriculture et du nucléaire civil montre que, loin d'être « neutre », l'expertise est profondément politique. Ne pas être autorisé à fournir de l'expertise aux acteurs politico-administratifs peut priver un acteur de sa capacité à défendre ses intérêts. Dans un contexte d'incertitude élevée ou de complexité technique, le répertoire d'action du recours à la science utilisé par les groupes d'intérêt est celui qui offre un accès au policy-making communautaire. Le groupe d'intérêt qui n'a pas recours à l'expertise pour représenter ses intérêts en reste exclu.

    Sabine Saurugger, Neil Nugent, « Organisational Structuring: the case of the European Commission and its external policy responsibilities », Journal of European Public Policy, 2002, n°3, pp. 345-364 

    Sabine Saurugger, « Introduction », Politique européenne , 2001, n° ° 3, pp. 5-12   

  • Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The European Court of Justice (ECJ) », in Finn Laursen (dir.), The Oxford encyclopedia of European Union politics : [4 volumes], Oxford University Press, 2021, pp. 817-839 

  • Sabine Saurugger, Fabien Terpan, Escaping the Court: Supranational Adjudication and the EU/UK Relationship, 2023 

    Sabine Saurugger, Clément Fontan, Courts as political actors: Resistance to the EU's new economic governance mechanisms at the domestic level, 2017   

    Sabine Saurugger, Amandine Crespy, Resistance to Policy Change in the European Union. An actor-centred analytical framework, 2016   

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, Resisting EU Norms. A Framework for Analysis, 2013   

    Sabine Saurugger, Is there a sovereignty problem in the EU?, 2013   

  • Sabine Saurugger, Olivier Costa, Cécile Pelaudeix, « Le concept d’autonomie stratégique », Colloque : La politique européenne de la France sous la Présidence Macron : rupture ou continuité ?, Paris, le 24 novembre 2022 

    Sabine Saurugger, « Penser le futur de l'Union européenne », le 24 janvier 2022  

    Série de rencontres-débats organisées par Sciences Po Grenoble - UGA

    Sabine Saurugger, « Jean-Louis Quermonne, bâtisseur d’indépendance et de modernité », le 06 décembre 2021  

    Organisé par Sciences Po Grenoble, partenaire institutionnel de l’AFSP

    Sabine Saurugger, Bartolomeo Cappellina, Fabien Terpan, Romain Mespoulet, Miriam Hartlapp [et alii], « Ever more soft law? Comparing binding and non-binding EU law across policy areas and over time », Compliance with Soft Law: Assessing and Explaining Compliance with Legally Non-Binding Global and Regional Governance Instruments, Hamburg Germany (DE), le 18 avril 2021 

    Sabine Saurugger, « Les récits judiciaires de l’Europe », le 27 novembre 2020  

    Organisé par le CRDP, Université de Lille, et l'Institut d'études européennes de l'Université Saint-Louis-Bruxelles, soutenu par la Chaire Jean Monnet, sous la direction des professeurs Antoine Bailleux, Elsa Bernard et Sophie Jacquot

    Sabine Saurugger, « L’Union européenne s’est-elle enfin politisée ? », le 19 novembre 2020  

    Organisées par EUROTHEMIS, Sciences Po Bordeaux dans le cadre des « Journées sur l’Union européenne »

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Explaining the Transformations of Law - The Cases of Migration, Cybersecurity and Economic Governance », International Workshop on Normative transformations in the European Union: on softening and hardening law, Grenoble, le 18 octobre 2018 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The Values of the Court of Justice of the European Union », ECPR Standing Groups-SGEU Conference, Paris, le 13 juin 2018 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Allied through litigation? The CJEU and the external powers of the european parliament », 24th international conference of europeanists, Glasgow United Kingdom (GB), le 12 juillet 2017 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « The CJEU and the Parliament's powers since Lisbon: Judicial support to representative democracy? », The European Parliament in times of EU crisis: Dynamics and Transformations, Bruxelles Belgium (BE), le 01 mai 2017 

    Sabine Saurugger, « Repenser l’Europe après le Brexit », le 23 mars 2017  

    Organisé par l’Institut d’Etudes Européennes (IEE) de Paris 8, le Centre de Recherches Sociologiques et Politiques de Paris – Laboratoire des Théories du Politique (CRESPPA-LabToP), avec le soutien de Paris 8 et du Laboratoire d’économie dionysien (LED)

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « Judicial activism? Defence Procurement and the European Court of Justice », ISA's 57th Annual Convention, Atlanta United States (US), le 16 mars 2016 

    Sabine Saurugger, Fabien Terpan, « La crise comme productrice de normes. Analyse longitudinale des politiques européennes », Usage et représentations des crises en Europe, Colloque Amphis de l'Europe, Toulouse, le 20 novembre 2015   

    Sabine Saurugger, « Beyond Compliance: instruments of resistance in the EU », Political Studies Association Annual Conference, Edinburgh United Kingdom (GB), le 29 mars 2010 

    Sabine Saurugger, Yves Surel, « Au-delà de la convergence : instruments de résistance dans l'Union européenne », 10e Congrès de l'Association française de science politique (AFSP), Grenoble, le 07 septembre 2009   

    Sabine Saurugger, Wolf-Dieter Eberwein, « Professionalization and Participation. NGOs and global participatory democracy ? A Research Agenda », International Political Science Convention, July 2009, Santiago di Chile, Santiago di Chile Chile (CL), le 11 juillet 2009   

    Sabine Saurugger, « Analyzing Civil Society Organizations' Changing Structures in the EU. Lessons from the social movement and party politics literature », ECPR Joint Sessions, 15-19 April 2009, Lisbon, Workshop 5 « Professionalization and Individualized Collective Action : Analysing New ‘Participatory' Dimensions in Civil Society”., Lisbonne Portugal (PT), le 15 avril 2009   

    Sabine Saurugger, « Democracy and Interest Group Studies in the EU: Towards a Sociological Research Agenda », ECPR Joint Sessions, Rennes, France, Panel 9, "Does European integration theory need sociology?", Rennes, le 11 avril 2008   

  • Sabine Saurugger, Acteurs de l'Union et mobilisations 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Cécile Pelaudeix, Le régionalisme différencié et l’agenda mondial de la Chine : UE, ASEAN, Mercosur entre résilience at autonomie stratégique, thèse soutenue en 2023 à Université Grenoble Alpes, membres du jury : Stéphanie Balme (Rapp.), Christian Lequesne (Rapp.), John Erik Fossum et Brigitte Weiffen  

    Cette recherche compare les réponses de trois organisations différenciées, l'UE, l'ASEAN et le Mercosur, au regard de leurs mérites spécifiques en matière de résilience et d'autonomie stratégique face à l'influence chinoise dans les politiques commerciales et de sécurité. Elle teste trois hypothèses complémentaires pour expliquer quels facteurs permettent aux organisations régionales (OR) de renforcer leur résilience et leur autonomie stratégique. Si le renforcement de la différenciation institutionnelle constitue une option, d'autres options consistent à établir des partenariats externes.La différenciation verticale n'est utilisée que par l'UE et 75% de ses instruments régionaux sont supranationaux, une proportion qui montre l'intérêt du supranationalisme dans une situation de stress externe. Cependant dans le cas des IDE, un règlement paradoxalement très souple nuit à son efficacité. La différenciation interne est rarement utilisée par les trois ORs. L'UE l’utilise avec efficacité dans le cadre de PESCO. Les instruments de différenciation interne de l'ASEAN et du Mercosur se révèlent indispensables mais insuffisants. La différenciation externe n'est utilisée que par l'UE. L'étude montre que la vulnérabilité ne provient pas de la différenciation mais d'un faible niveau d'intégration.La résilience ou l'autonomie stratégique peuvent également être recherchées par la coopération extérieure. Cela concerne 60 % des instruments de l'UE. La position de l'ASEAN et de l'Amérique latine à l'égard de la Russie constitue une contrainte importante pour la résilience de l'UE. L'ASEAN est très dépendante de la coopération extérieure (80 % de ses instruments). Toutefois, la stratégie de couverture est moins une stratégie qu'une option par défaut. L'ASEAN est l'OR qui a le plus haut degré d'alignement avec la Chine dans le secteur économique. En termes de sécurité, les États membres ne s'alignent pas tous sur la Chine et certains modifient leur position pour une coopération plus étroite avec les États-Unis. Le Mercosur est une OR dont les relations avec la Chine peuvent affecter son autonomie et sa résilience en raison d'investissements dans des secteurs stratégiques et d'une coopération de nature militaire. L'accord UE-Mercosur reste le plus pertinent pour maintenir une certaine autonomie face à la Chine.Trois modèles de régionalisme différencié émergent.(1) Premièrement, un régionalisme différencié, centralisé et en expansion, est illustré par l'UE. Il se caractérise par une stratégie d'équilibre qui accroît les instruments supranationaux, approfondit la différenciation extérieure et développe une coopération différenciée formelle et informelle. La Communauté politique européenne constitue une autre forme de différenciation (une ‘co-différenciation’). L'UE n'a pas renoncé aux conditionnalités et contrairement à la Chine, elle les rend transparentes.(2) Le régionalisme peu institutionnalisé et encerclé de l'ASEAN repose sur une stratégie de couverture et d'alignement et implique un degré élevé de dépendance à l'égard de la Chine et d’autres puissances. Sans une intégration plus poussée, le risque est d'être contrôlé par la Chine ou contourné par d'autres forums.(3) Un régionalisme limité fonctionnellement et géographiquement coexistant avec de multiples organisations régionales s'applique au Mercosur qui s'engage dans une stratégie de couverture mais n'a pas d'autonomie stratégique et approfondit son interdépendance avec la Chine. L'absence de politique de défense et de sécurité commune rend le Mercosur dépendant d'autres ORs qui pourraient être relancées comme l'Unasur.La différenciation, et la coopération extérieure présupposent une intégration solide. La Chine projette une puissance protéiforme et exerce un pouvoir de division au sein des ORs. Celles-ci peuvent se désintégrer ou devenir impuissantes, contournées en faveur d'autres mécanismes de coopération régionale plus efficaces ou moins exigeants.

    Juan Felipe Duque, Les coulisses de la qualité : analyse comparée des politiques d'assurance qualité dans l'enseignement supérieur au Chili et en Colombie, thèse soutenue en 2022 à Université Grenoble Alpes, membres du jury : Christine Musselin (Rapp.), André-Noël Roth Deubel (Rapp.), Clémentine Gozlan, Patrick Hassenteufel et Antoine Maillet  

    L’enjeu de cette thèse en science politique est d’analyser les évolutions des modes de régulation dans l’enseignement supérieur à l’aune des politiques chilienne et colombienne d’assurance qualité dans l’enseignement supérieur. Alors que ces politiques sont structurées autour d’instruments analogues et qu'elles sont déployées dans des contextes de privatisation et marchandisation fortes, elles mobilisent pourtant des approches contrastées de la qualité (flexible au Chili contre d’excellence en Colombie) et sont actuellement confrontées à des scénarios radicalement différents (crise et réforme au Chili contre critique modérée et ajustements en Colombie). Afin d’expliquer les contrastes entre ces deux cas – où il devrait y avoir plus similitudes que de différences, selon la littérature spécialisée –, la thèse analyse la trajectoire des deux politiques publiques entre 1990 et 2018. En combinant la littérature sur l’action programmatique avec des notions provenant des travaux sur l’instrumentation de l’action publique et des publications s’inscrivant dans le néo-institutionnalisme historique, cette recherche propose une analyse causale et temporelle de la trajectoire des deux politiques en trois grandes séquences : l’appropriation (1990-1998), l’expansion (1998-2010) et la contestation de l’assurance qualité (2010-2018). Au travers l’étude de ces trois séquences, nous montrons que les contrastes entre les deux politiques dépendent des trois grands facteurs : le contenu des programmes d’action publique sur lesquels ont été bâtis les premiers instruments d’assurance qualité ; l’évolution suivie par ces programmes pendant les négociations conduisant à l’expansion de l’assurance qualité ; et les effets de l’évolution suivie par ces programmes sur le fonctionnement des instruments d’assurance qualité dans un contexte de contestation grandissante de la néolibéralisation de l’enseignement supérieur.

    Chloé Berut, Mécanique d’une influence : les usages sélectifs de l'Union européenne dans les politiques nationales d'e-santé, thèse soutenue en 2020 à Université Grenoble Alpes, membres du jury : Patrick Hassenteufel (Rapp.), Scott L. Greer (Rapp.), Claire Dupuy et Jonathan Zeitlin  

    L’objectif de cette thèse en science politique est d’analyser l’influence de l’Union européenne (UE) sur les politiques de santé électronique nationales, autrement appelées ‘politiques d’e-santé’. En effet, depuis plusieurs années, l’UE développe des instruments visant à favoriser l’introduction des technologies de l’information et de la communication dans l’organisation des soins, bien qu’elle ne dispose pas de compétences dans ce domaine. L’argument central de cette recherche est le suivant : les usages sélectifs et stratégiques des instruments européens sont le vecteur principal de l’Européanisation des politiques publiques nationales. Cette hypothèse est testée à l’aide d’une analyse comparative de trois cas : les politiques d’e-santé en France, en Autriche et en Irlande.Au travers des usages, l’Union européenne est susceptible d’affecter directement le contenu des politiques publiques, les jeux de pouvoirs des acteurs politiques et institutionnels, ou encore la hiérarchisation des problèmes de politique publique. Cette thèse montre que trois éléments sont nécessaires pour créer des conditions favorables au développement de multiples usages de l’UE : l’existence d’un intérêt des acteurs à puiser au sein de ressources externes au niveau national, une relation positive à l’Union européenne, et une structure suffisamment diversifiée des instruments européens. Si ces conditions sont remplies, l’influence de l’Union européenne peut se manifester à tous les stades de développement de la politique publique. Pour prendre en compte cette diversité empirique des usages, un modèle d’analyse des politiques publiques basé sur la théorie des courants multiples est proposé. Ce modèle permet de caractériser précisément l’influence causale de l’Union européenne dans les processus de construction des politiques publiques nationales.

    Romain Mespoulet, Mobiliser l'Union européenne dans l'action publique nationale , thèse en cours depuis 2019 en co-direction avec Fabien Terpan  

    Cette recherche s'intéresse à la soft law européenne, comprise comme une catégorie de normes non-contraignantes (Terpan, 2015) – telles que des lignes directrices, des incitations, des recommandations, etc. – qui peuvent avoir des effets pratiques et juridiques (Senden, 2004) et à la manière dont elle est utilisée par les groupes d'intérêt. Parmi la diversité et la multiplicité des acteurs qui interviennent dans les processus de l'action publique, les groupes d'intérêt sont centraux en ce sens qu'ils font partie des sphères de pouvoir : plus qu'une simple volonté d'influencer les pouvoirs publics, ils sont des coproducteurs de normes (Courty, 2018). Communément désignés sous le terme « lobbies », ils font partie intégrante du système politique européen de même que des systèmes politiques nationaux (Coen et Richardson, 2009). Ils évoluent aux différents échelons du système de gouvernance multi-niveaux européen au sein duquel ils cherchent à orienter la prise de décision dans une direction favorable – ou du moins non-défavorable – aux intérêts qu'ils défendent (Grossman et Saurugger, 2012). Au cours des dernières décennies, leur environnement politique a connu des changements substantiels (Defacqz et Dupuy, 2020). Un déplacement de la distribution du pouvoir du niveau national au niveau européen s'est en effet opéré (Radaelli, 2003). Cela signifie que certaines compétences nationales en matière de politiques publiques ont été transférées à l'UE. Les différences structurelles nationales qui existent entre les Etats membres s'ajoutent à cette complexification des processus décisionnels, et conditionnent aussi les différents « styles de lobbying » (Saurugger, 2009). Les groupes d'intérêt évoluent ainsi au sein d'arènes multiples, bénéficiant de différents lieux et points d'accès (Greenwood, 2017). Parmi ces arènes, l'arène juridique constitue un des points d'entrée pour les groupes d'intérêt afin de faire valoir leurs préférences et infléchir la prise de décision, la conduite de l'action publique étant indissociable de la dimension juridique qui la compose. Caractéristique du phénomène de « managérialisation » de l'action publique, l'arène juridique a vu depuis les années 1990 se développer des normes plus flexibles, offrant des possibilités d'adaptation plus larges, qui viennent relativiser les instruments juridiques traditionnels, sans toutefois les effacer (Delpeuch, Dumoulin et Galembert, 2014). Dans ce contexte, on observe une prolifération des normes dites de soft law. A l'échelle européenne, la soft law est en augmentation dans de nombreux secteurs (Cappellina et al., 2021) et s'inscrit parmi les instruments mobilisables par les groupes d'intérêt (Halpern, Lascoumes et Le Galès, 2014). Cependant, l'observation empirique montre que la distribution de soft law diffère en fonction des secteurs de politique publique. Notre réflexion s'articule autour du questionnement suivant : Comment la soft law européenne impacte-t-elle les stratégies des groupes d'intérêt à l'échelle nationale ? En font-ils des usages spécifiques dans la conduite de l'action publique, comment et sous quelles conditions ? Cette recherche s'inscrit dans une perspective comparée à plusieurs égards. D'abord, l'étude est conduite dans deux pays dont les systèmes politiques diffèrent : l'Allemagne, qui est un Etat fédéral, et la France, qui est un Etat unitaire. On peut en effet s'attendre à ce que des structures politiques nationales différentes produisent des usages différenciés de la soft law, compte tenu des modes de représentation des intérêts et de la prise de décision qui en découlent (Greenwood, 2017). En second lieu, la comparaison s'effectue entre deux secteurs politiques : la régulation financière et l'agriculture durable. Nous nous intéresserons ici aux dynamiques propres à chaque secteur, en prenant en compte plus spécifiquement le caractère intergouvernemental ou supranational de la prise de décision (Börzel, 2005), de même que la configuration des intérêts – concentrés ou diffus (Conant, 2002). Ce travail s'inscrit dans une démarche de

    Eva Deront, L’Atome de la Discorde : évolutions de la politique nucléaire de l'Union européenne de 2000 à 2016, thèse soutenue en 2019 à Université Grenoble Alpes ComUE, membres du jury : Nikolaos Zahariadis (Rapp.), Stephen Thomas (Rapp.), Charlotte Halpern et Marc Deffrennes    

    Cette thèse étudie les conditions et l’ampleur des évolutions de la politique nucléaire de l’Union européenne, de 2000 à 2016. Depuis le milieu des années 1990, plusieurs événements – ou « fenêtres d’opportunité » selon la terminologie du Multiple Streams Framework – ont remis les politiques nucléaires au centre de l’attention des décideurs européens : l’adhésion de nouveaux Etats membres en 2004 ; différentes Présidences du Conseil et nominations de Commissaires ayant pris clairement position sur les questions nucléaires ; l’accident de Fukushima de mars 2011 ; et enfin, les deux sorties du nucléaire allemandes, en 2000 et 2011.La première partie de ce travail est consacrée à l’analyse de l’ampleur du changement introduit par les directives adoptées durant la période étudiée: les directives sûreté réacteur de 2009 et 2014, ainsi que la directive déchets radioactifs de 2011. La deuxième partie étudie les facteurs de stabilité qui ont empêché la mise à l’agenda ou l’adoption de certaines propositions, comme les politiques d’harmonisation des régimes de responsabilité civile ou comme les tentatives d’abolition du traité Euratom.Parmi les différentes variables testées, des coûts de mise en œuvre limités, ainsi que l’existence d’indicateurs pour un problème donné, sont apparus comme des conditions nécessaires (mais non suffisantes) pour un changement de politique.La variable la plus pertinente pour expliquer les changements contenus dans les directives adoptées est l’évolution de la place d’un problème dans les priorités des acteurs. L’accident de Fukushima n’a modifié ni les conditions objectives d’existence d’un problème, ni, sur le long terme, les priorités des Etats Membres ou du secteur nucléaire. Ainsi, les propositions post Fukushima tendant à augmenter le rôle de la Commission européenne ou une calibration plus stricte des mesures de sûreté ont donc été partiellement rejetées, pour finalement aboutir à une révision de la directive sûreté, en 2014, avec peu de changements. De même, la priorité accordée à la résolution des problèmes nationaux liés à gestion des déchets radioactifs a abouti à l’adoption d’une directive incluant des mesures plus précises.Les principaux changements ayant eu lieu dans les directives étudiées concernent leur logique instrumentale et leur calibration ; aucun changement n’a été observé dans les buts ou les orientations générales de la politique nucléaire de l’UE. La politique nucléaire de l’UE semble ainsi particulièrement stable.Cette thèse met en évidence plusieurs facteurs d’inertie des politiques et institutions d’Euratom, malgré l’action d’entrepreneurs politiques : le haut niveau de méfiance entre acteurs, la délégation de la sûreté à des agences indépendantes, la dépendance au sentier liée à la technologie nucléaire, et la flexibilité « incorporée » dans Euratom. Ces facteurs réduisent le nombre d’entrepreneurs politiques potentiellement efficaces ainsi que l’éventail de leurs stratégies pour promouvoir un changement. En plus des facteurs institutionnels, la stabilité des politiques et institutions est également promue par des veto players.Néanmoins, les problèmes récents auxquels est confronté le secteur nucléaire européen (intégration croissante de sources d’énergie renouvelable, difficultés économiques) érodent les conditions de reproduction et de stabilité des institutions d’Euratom. Cet aspect se traduit notamment dans le progressif retrait du nucléaire des communications officielles mentionnant les sources d’énergie à développer pour remplir les objectifs de l’Union.En se basant sur le MSF et sur l’institutionnalisme historique, cette thèse démontre ainsi que les évolutions de la politique nucléaire de l’UE requièrent trois conditions : l’action d’un entrepreneur politique, l’émergence d’un problème dans les priorités des principaux acteurs et, pour des changements d’orientation ou d’institution, l’érosion des mécanismes de reproduction.

    Anton Eichberger, Comment peut-on expliquer l'émergence et la stabilité des « de facto states » dans l'espace post-soviétique ? Une analyse comparative des régions séparatistes et des « de facto states » récents et anciens en Moldavie (Transnistrie, Gagaouzie), en Géorgie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Adjarie) en Ukraine (région Donbass , thèse en cours depuis 2018  

    Projet de recherche d'Anton Eichberger (étudiant allemand) Comment peut-on expliquer l'émergence durable des « de facto states » dans l'espace post-soviétique ? Une analyse comparative des régions séparatistes et des « de facto states » récents et anciens en Moldavie (Transnistrie, Gagaouzie), en Géorgie (Abkhazie, Ossétie du Sud, Adjarie) ainsi qu'en Ukraine (Crimée, Donbass : Louhansk, Donetsk) Table de matière 1. Justification du choix de la question de recherche (research question) et pertinence académique 2. Structure proposée du projet de thèse a) Question de recherche b) Sélection de cas c) Contexte historique d) Cadre théorique i) Justification des théories i) Facteurs externes : Soutien des mouvements sécessionnistes de la part d'un pouvoir externe (russe) ii) Théories politiques : Approches structuralistes (1) Des structures gouvernementales faibles – un indicateur de régime change et de stabilité (durable) des « de facto states » (2) Des structures d'opposition bien organisées – un autre indicateur régime change et de stabilité (durable) des « de facto states » iii) Théories sur l'environnement sociale et économique e) Hypothèses f) Données et variables à testées 1. Justification du choix de la question de recherche (research question) et pertinence académique Depuis l'effondrement de l'Union soviétique et la fin de la Guerre Froide, des changements radicaux dans les sphères de la politique, de l'économie et de la sécurité ont été déclenché dans les anciens Etats de l'Union Soviétique. Plusieurs Etats post-Soviétiques, parmi eux l'Ukraine et la Géorgie, ont essayé de s'orienter à « l'Ouest » et à l'Union européenne (UE), tandis que d'autres ont plutôt promu les relations avec la Russie pour des raisons historiques ou de dépendance économique. Un phénomène commun, qui peut être identifié depuis le début des années 1990 dans plusieurs Etats post-Soviétiques, est la problématique des « de facto states ». Le terme du « de facto state » sera défini selon Pegg étant que « secessionist entity that receives popular support and has achieved sufficient capacity to provide governmental service to a given population in a defined territorial area, over which it maintains effective control for an extended period of time (Pegg 1998 : 1). Les « de facto states » ne sont que reconnu par un nombre d'Etats très limité (Pegg 1998 : 1). Les « de facto states » naissent ainsi des mouvements sécessionnistes, qui ont établi des structures quasi-gouvernementales et qui se considèrent étant qu'entités souverains du pays, dont ils font formellement partie. Les pays, desquels les « de facto states » souhaitent de se séparer seront définis comme « parent states ». Selon Pegg, un « parent state » sera donc « […] an internationally recognized state entity from which a secessionist movement and potentially future de facto state is trying to break away (Pegg 1998 : 1) ». Un autre terme également important est celui du « patron state » qui est selon Pegg « an internationnaly recognized state entity providing security guarantees, political and economic support to the de facto states and their governments (Pegg 1998 : 1).» La Moldavie, la Géorgie ainsi que l'Ukraine sont des exemples pour des « parent states » qui étaient confronté avec des mouvements sécessionniste ou l'émergence des « de facto states ». Les « de facto states » ou régions séparatistes qui seront analysés dans le projet suivant seront : 1. La Gagaouzie (Moldavie), 2. La Transnistrie (Moldavie), 3. L'Abkhazie (Géorgie), 4. L'Ossétie du Sud (Géorgie), 5. L'Adjarie (Géorgie), 6. La Crimée (Ukraine), 7. Le Donbass : Louhansk/Donetsk (Ukraine) Dans les cas sélectionnés le « patron state » est la Fédération Russe. Tandis que quelques « de facto states » comme l'Adjarie ou la Gagaouzie pouvaient être – après un temps de quasi-indépendance totale – réintégré de façon plus ou moins complète dans l'ancien « parent state », d'autres régions séparatistes (l'Ossétie du Sud, l'Abkhazie, la Transnistrie, la Crimée et le Donbass) sont presque complètement

    Josua Grabener, Cotiser , thèse soutenue en 2017 à Université Grenoble Alpes ComUE  

    Le salaire socialisé, institution majeure des démocraties, est un tremplin incontournable pour construire une société moins productiviste, et plus égalitaire, capabilisante, durable. Pourtant de nombreuses cotisations, notamment celles pour l’éducation des adultes, sont mises au service de causes archaïques comme la croissance ou la compétitivité. Éviter (ou au moins pondérer) l’anthropocène implique de dépasser ces impasses du régime capitaliste : l’identification précise des mécanismes de subordination des cotisations à la valorisation de la propriété privée lucrative est donc indispensable. L’hypothèse générale de cette recherche est que l’échec de l’État Providence incitatif est d’autant plus grand que la pression contributive patronale sur le salaire socialisé est forte. Une comparaison entre deux pays post-dirigistes similaires (France et Italie) a permis de confirmer cette hypothèse et de réhabiliter la pertinence d’un marché du travail adossé à la propriété d’usage généralisée.

    Josua Grabener, Cotiser, thèse soutenue en 2017, membres du jury : Éric Verdier (Rapp.), Fabienne Maillard (Rapp.), Jane Jenson et Paolo Graziano      

    Le salaire socialisé, institution majeure des démocraties, est un tremplin incontournable pour construire une société moins productiviste, et plus égalitaire, capabilisante, durable. Pourtant de nombreuses cotisations, notamment celles pour l’éducation des adultes, sont mises au service de causes archaïques comme la croissance ou la compétitivité. Éviter (ou au moins pondérer) l’anthropocène implique de dépasser ces impasses du régime capitaliste : l’identification précise des mécanismes de subordination des cotisations à la valorisation de la propriété privée lucrative est donc indispensable. L’hypothèse générale de cette recherche est que l’échec de l’État Providence incitatif est d’autant plus grand que la pression contributive patronale sur le salaire socialisé est forte. Une comparaison entre deux pays post-dirigistes similaires (France et Italie) a permis de confirmer cette hypothèse et de réhabiliter la pertinence d’un marché du travail adossé à la propriété d’usage généralisée.

    Elda Nasho Ah-Pine, Une communauté de sécurité en Europe ? : l'exemple des Balkans occidentaux, thèse soutenue en 2015 à Université Grenoble Alpes ComUE, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Dario Battistella (Rapp.), Wolf-Dieter Eberwein    

    Les Balkans occidentaux (BO), déchirés après 1989 par les guerres dont les plus sanglantes et les plus problématiques en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, et en Albanie, ne pouvaient plus laisser indifférentes les puissances occidentales, et en particulier l’OTAN et l’UE. La survenue de ces conflits a confronté en effet les pays européens à la guerre près de chez eux signifiant une éventuelle déstabilisation de la région et la gestion d’un grand nombre d’immigrés en provenance des BO. C’est pourquoi l’OTAN et l’UE se sont depuis largement investies dans des missions de pacification et de reconstruction étatique dans cette région, par la mise en place de politiques de sécurité et de défense, puis par le biais de politiques d’élargissement. L'action de ces différentes organisations, à côté de celle des BO, a permis la fin de la guerre et une certaine stabilisation de ces pays. Mais, cette dernière est loin d'être complétement acquise. En effet, c'est la non consolidation des institutions étatiques et de la démocratie qui menace encore l’effondrement de l’Etat et qui continue à constituer un enjeu de taille pour les pays des BO.Notre thèse a pour objet d’analyser l'évolution de la stabilisation des BO depuis la chute du mur de Berlin en étudiant et en mettant en confrontation des ensembles complexes de relations entre acteurs, enjeux, moyens et processus. Afin d'analyser ce processus complexe, nous proposons un modèle qui s'appuie sur le concept des « communautés de sécurité » (CS) de Deutsch et al. (1957). Cependant, pour les besoins de notre étude, nous reconceptualisons ce concept à l’aide de variables que nous avons choisies en européanisation et en démocratisation que les auteurs n’avaient pas pu prévoir à l’époque de la rédaction des CS.Ainsi, le concept de CS reconceptualisé permet de répondre à notre problématique: pourquoi et comment une CS comprenant les pays de la région encore instable des Balkans occidentaux se construit-elle sur le continent européen autour de l'OTAN et de l'UE, depuis la chute du Mur de Berlin ?Notre hypothèse est la suivante : la construction d’une CS s’explique par la combinaison de deux éléments : d’une part la pression exogène des organisations régionales exigeant des changements concrets en termes de démocratisation et de sécurisation, et d’autre part l’acceptation de ces exigences de la part aussi bien des élites que des populations des pays concernés. En d’autres termes, plus la pression des organisations régionales est perçue comme légitime et mise en œuvre, plus la création d’une CS est probable.La variable dépendante que nous analysons est la construction d’une CS européenne comprenant les Balkans occidentaux (CSEBO) pluraliste. Les moyens de construction de cette communauté de sécurité correspondent à nos variables indépendantes choisies en sécurité, européanisation et démocratisation et qui sont de deux types : endogènes et exogènes. Il s’agit d’une part, des variables portant sur le rôle des facteurs et acteurs externes (OTAN et UE) en vue de la stabilisation des BO, et donc de leur contribution à la construction de la CSEBO. Il s’agit d’autre part, d’une série de variables endogènes portant cette fois-ci sur le rôle des facteurs et acteurs internes (élites et populations des pays des BO) dans la formation de la CSEBO. Nous montrons que les niveaux interne et externe sont en permanente interaction.Les résultats de notre étude, obtenus dans le cadre de la méthode de process-tracing à partir de sources primaires et secondaires, ainsi que d’entretiens semi-directifs, montrent un découpage dans le temps dans la construction de la CSEBO: avant et après 2000. Ainsi une première période allant de la chute du Mur de Berlin jusqu'au début des années 2000 connaît l’absence quasi-totale des conditions constitutives des CS et donc la CSEBO est très embryonnaire ici. Nous montrons ensuite qu’une CSEBO se construit progressivement à partir du début des années 2000.

    Rodica Plugaru, Transferts internationaux et changements institutionnels dans les anciens pays soviétiques : l'évolution des normes techniques de construction des hôpitaux en Ukraine et en Moldavie (1991-2011), thèse soutenue en 2013 à Grenoble en co-direction avec Alan Hennessy, membres du jury : François Bafoil (Rapp.), Patrick Le Galès (Rapp.), Rémy Vieillard  

    A la suite de leur indépendance, l'Ukraine et la Moldavie ont lancé une série de réformes en vue de transformer les politiques, institutions et normes héritées de la période soviétique. Dans le contexte de l'ouverture de ces deux anciens pays communistes au libéralisme politique et économique, notre thèse se focalise sur l'évolution, entre 1991 et 2011, d'un instrument d'action publique : les normes techniques de construction des hôpitaux. Deux hypothèses principales sont formulées. La première, liée au phénomène de la mondialisation, soutient que les acteurs internationaux ont joué un rôle actif dans le processus de modernisation, et qu'ils ont opéré un transfert de normes étrangères. La deuxième hypothèse, issue de l'approche historique de l'institutionnalisme, avance que la mise en œuvre de l'expérience internationale a rencontré des résistances similaires dans ces deux pays, en raison de leur héritage commun de la période soviétique. Ces deux hypothèses ont été testées sur la base d'une étude approfondie de trois projets hospitaliers, réalisées avec le concours d'entreprises et d'organisations internationales. S'appuyant sur plus de 90 entretiens et sur une observation participante de trois ans au sein de l'agence d'architecture française Groupe-6, notre étude montre que les acteurs internationaux ont réussi à produire un changement dans les normes techniques utilisées pour construire des hôpitaux, selon des mécanismes d'apprentissage, de mimétisme ou de coercition.

    Mehdi Arrignon, Inciter au travail : la convergence des instruments, cadres cognitifs et objectifs des réformes sociales "actives" dans le contexte de la Stratégie Européenne pour l'Emploi (Espagne, France, Pays-Bas), thèse soutenue en 2012 à Grenoble, membres du jury : Pierre Muller (Rapp.), Danièle Linhart (Rapp.), Philippe Pochet  

    Bien que n'ayant ni les mêmes résultats ni les mêmes traditions en matière de protection sociale, la France, l'Espagne et les Pays-Bas ont tous mis en œuvre des réformes d'« activation » de leurs politiques sociales dans les années 2000. Ces réformes ont-elles été guidées par des objectifs et des attendus comparables ? « L'activation » a-t-elle eu des effets similaires sur les systèmes de protection sociale ? S'ils sont similaires, les changements communs peuvent-ils être imputés à des facteurs communs ? La thèse traite ces trois questions principales en adoptant une approche théorique et méthodologique attentive aux facteurs sociaux et cognitifs du changement en matière de politiques sociales. En croisant l'étude des dispositifs publics et des textes officiels avec des entretiens semi-directifs réalisés dans quatre pays et à plusieurs niveaux de gouvernement (n=71), l'analyse comparée des réformes sociales « actives » permet de tirer deux conclusions principales : les cadres cognitifs, les instruments et les objectifs des politiques sociales tendent à se rapprocher sous l'effet des réformes d'« activation » menées dans les années 2000 en France en Espagne et aux Pays-Bas, et cette convergence a été favorisée par des mécanismes communautaires mis en œuvre dans le cadre de la Stratégie Européenne pour l'Emploi.

    Clément Fontan, Une institution politique à l'épreuve de la crise : la Banque Centrale Européenne dans l'Union Economique et Monétaire (août 2007 - janvier 2012), thèse soutenue en 2012 à Grenoble, membres du jury : Yves Surel (Rapp.), Olivier Feiertag (Rapp.), Nicolas Jabko et Amy C. Verdun  

    Comment la Banque Centrale Européenne (BCE) a-t-elle étendu son influence et ses compétences dans l'Union Economique et Monétaire (UEM) pendant la crise de la zone euro? Pour répondre à cette question, nous analysons le jeu politique de la BCE, basé sur un double mouvement paradoxal de défense de sa réputation originelle et d'extension de ses compétences au-delà de la sphère monétaire. Cette stratégie lui a permis de gérer les tensions et les opportunités liées à la crise de la zone euro : ses canaux d'influence (son monopole sur la liquidité, la reconnaissance de son expertise sur les marchés financiers et son autorité morale) ont plus d'impact qu'en temps normal mais, en même temps, elle la force à implémenter des politiques qui représentent un écart avec sa réputation originelle, basée sur les postulats ordo-libéraux et l'exemple de la Bundesbank. L'étude des mécanismes au cœur du processus de délégation entre les Etats de la zone euro et la BCE permet alors d'attester de la réussite de ce double mouvement et d'explorer la redéfinition de la place de la BCE au sein de l'UEM se déroulant pendant la crise. Ces éléments sont analysés à travers trois études de cas : le paramétrage des instruments de politique monétaire de la BCE pendant la crise, le processus de résolution de crise au sein de l'UEM, et la création d'un nouvel organisme de surveillance des risques macro-systémiques. La méthodologie de recherche est basée sur une approche relationnelle de la BCE qui inclut des entretiens semi-dirigés auprès d'une trentaine de hauts-dirigeants de l'UEM et une analyse des sources primaires et secondaires.

    Loïc Moissonnier, Coordination et conflits dans le mouvement altermondialiste européen : l'expérience de trois réseaux thématiques dans le cadre du Forum Social Européen (2005-2010)., thèse soutenue en 2011 à Grenoble  

    Cette thèse porte sur le mouvement altermondialiste dans sa déclinaison européenne, en s'intéressant en particulier au processus du Forum Social Européen tel qu'il a été initié à Florence en novembre 2002. Plus spécifiquement, nous nous intéressons à des réseaux thématiques qui se sont constitués au fil des éditions du Forum Social Européen avec l'objectif de renforcer la coordination entre les différents participants au Forum, sur des thèmes économiques et sociaux liés à l'intégration européenne. Ces réseaux ont été constitués dans le sillage des grandes manifestations altermondialistes de portée européenne qui se sont développées dans les années 90-2000. Rapidement après leur création, ces réseaux ont cependant réuni de moins en moins de participants et ont finalement disparu en tant qu'espaces d'organisation collective. Cette thèse vise principalement à expliquer l'échec de ces réseaux. La mise en relation de la création de nos réseaux thématiques avec les mobilisations de l'altermondialisme européen, qui semblent s'essouffler au milieu des années 2000, nous incite à les analyser dans le cadre d'un processus de démobilisation au niveau européen. Celui-ci se traduit par des conflits entre les participants restant sur les modes de fonctionnement collectif au sein des réseaux ou sur les stratégies collectives à mettre en œuvre, et finalement à de nouveaux retraits de participants. La distinction de plusieurs phases entre 2005 et 2010 nous permet par ailleurs d'envisager cette combinaison entre démobilisation et conflits à plusieurs niveaux. Tandis que la fin de campagnes altermondialistes en Europe nous permet d'observer des conflits entre les acteurs sur le rôle de réseaux thématiques comme structures potentielles d'action collective, la baisse de la participation dans le cadre spécifique du Forum Social Européen fait naitre des conflits sur le rôle que devraient endosser ces réseaux dans ce processus. Finalement, le fort déclin de la participation dans le FSE d'Istanbul en 2010 aboutit à la disparition des réseaux thématiques étudiés. Au-delà de leur échec, ce travail se termine néanmoins par la mise en évidence des apports de ces expériences sur la constitution d'un groupe d'acteurs à l'échelle européenne entretenant des objectifs proches.

  • Morgane Caujolle, Le rôle des Nouvelles Technologies de l'Information (NTIs) dans les politiques et pratiques du régime international de Protection des populations civiles : crise identitaire et altération de régime, thèse soutenue en 2023 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Franck Petiteville, membres du jury : Frédéric Ramel (Rapp.), Miriam Bradley (Rapp.), Thomas Ribémont, Kristin Bergtora Sandvik et Fiona Terry  

    Le tournant numérique a fondamentalement changé notre façon de comprendre les réalités des conflits et leurs impacts sur les populations civiles. La recherche tente d'apporter une intelligibilité à la reconfiguration actuelle des politiques et des pratiques autour de la « gestion des vies précaires » par rapport aux dimensions technologiques. Le régime international de protection (RIP) soutenant les civils dans les conflits englobe des principes implicites ou explicites – notamment l’Humanité – ainsi que des normes, des règles et des procédures de décision, autour desquels convergent les attentes et les comportements des acteurs dans un domaine donné des Relations Internationales (RI). Les acteurs du RIP comprennent les États, les groupes armés non étatiques qui sont des belligérants dans les conflits, les acteurs de la protection humanitaire et les acteurs des droits de l'homme et, dans une moindre mesure, le grand public. Les humanitaires ont un rôle spécifique en tant que « gardiens de la protection », car leur responsabilité consiste à convaincre les parties à un conflit de respecter les mesures de protection et de fournir une protection aux civils dans le besoin. Cela justifie donc une focalisation approfondie sur les acteurs de la protection humanitaire – tandis que les interactions, les interdépendances et les liens entre tous les acteurs sont soigneusement pris en compte dans la recherche.Au tournant du XXIe siècle, l’ajustement des pratiques de protection humanitaire avec l’utilisation les nouvelles technologies de l'information (NTI) n'a pas été sans défis et dilemmes à la fois éthiques et techniques. Par exemple, le principe humanitaire traditionnel de Do No Harm, qui oblige les acteurs humanitaires à minimiser les dommages qu'ils pourraient causer par inadvertance par leur présence ou par leurs activités, a été remis en question par de nouveaux « paradoxes numériques ». Cela a conduit à la fois les chercheurs universitaires et les praticiens humanitaires à s'interroger sur l'adéquation de l'éthique humanitaire et des pratiques de gouvernance pour répondre aux défis soulevés par les NTI.Cette recherche explore donc comment le rôle des NTI affecte à la fois les politiques et les pratiques du régime internationale de protection (RIP) soutenant les civils dans les conflits. L'étude relie la théorie académique à aux pratiques humanitaires afin d'étayer et de nourrir la réflexion. La recherche comprend des entretiens avec plus de 30 professionnels humanitaires de cinq organisations humanitaires (CICR, UNHCR, UN OCHA, NRC et DRC) et de trois catégories d'expertise différentes : (1) Protection, (2) Gestion de l'information/Technologies de l'information, et (3) Personnel de Direction/Politique et innovation.Les résultats indiquent qu'une dépendance excessive à l'égard des outils numériques quantitatifs, ce qui remet en question les approches de protection traditionnelles et obscurcit la boussole morale des professionnels de la protection. La combinaison de l'expertise de terrain et des compétences diplomatiques humanitaires a permis aux gardiens de la protection de jouer un rôle - consciemment mais avec prudence - dans la renégociation des termes du RIP. L'extrapolation des principes, normes, règles et procédures de protection existants de la dimension physique et psychologique vers la dimension digitale du ‘corps civil’ est en cours. Alors que les paramètres et le périmètre du RIP sont en cours d'affinement et de renégociation pour tenir compte des NTI, aucune gouvernance mondiale n'a encore été substantiellement conçue, discutée et convenue. Les développements actuels et futurs des normes prendront probablement forme par le biais d'accords souples basés sur la participation de plusieurs parties prenantes. Par conséquent, la continuation d’une recherche universitaire et d’une réflexion de politiques organisationnelles est nécessaire pour permettre aux humanitaires de travailler de manière efficace et éthique.

    Eva-Maria Schäfferle, Les métèques de notre temps : la citoyenneté européenne et les frontières du peuple, thèse soutenue en 2020 à Université Grenoble Alpes sous la direction de Raul Magni Berton et Sandra Seubert, membres du jury : Ludvig Beckman (Rapp.), Rainer Bauböck (Rapp.), David Owen    

    Qu'est-ce qui apparaît en premier, l'œuf ou la poule ? La démocratie ou le peuple ?Après plus de 40 ans de débats sur le problème des frontières en théorie démocratique, le monde académique semble aujourd'hui divisé en deux camps opposés. Tandis qu'un groupe de chercheurs conteste la légitimité démocratique de toute frontière et plaide pour un État mondial, d'autres défendent l'autorité de l'État-nation et son droit d'exclure les étrangers des privilèges et des ressources qu'il fournit. Développant une théorie qu'elle qualifie de cosmopolitisme transnational, cette étude ne promeut ni la souveraineté absolue des États-nations, ni leur dissolution totale, mais réclame une correction des frontières nationales. Celles-ci doivent être soumises à un processus continu de révision et de redéfinition qui inclut non seulement les citoyens de l'État concerné mais aussi les non-citoyens et ainsi tous les groupes dont le statut politique est défini par les frontières en question. La réponse apportée au problème des frontières n'est par conséquent ni nationale ni globale mais de nature transnationale : La définition des droits et obligations des non-citoyens ne peut plus uniquement relever de l'autorité nationale, mais doit être déléguée à un forum transnational qui permet aux différents États de prendre des décisions communes sur les questions d'inclusion et d'exclusion. Tout en étant compatible avec l'existence continue de différents États-nations, une telle solution donne à chaque individu le pouvoir de participer - via ses représentants au sein du forum transnational - aux décisions qui définissent les droits et obligations qu'il obtiendra en tant qu'immigrant dans d'autres pays.Une première application de la théorie développée ici peut être observée dans le contexte de l'Union européenne. Avec l'introduction de la citoyenneté européenne, les États européens ont perdu le contrôle absolu sur leurs frontières. Les droits d'entrée et de résidence des immigrés européens ne sont plus sous la seule responsabilité du pays d'accueil, mais sont communément déterminés par tous les États membres qui - en définissant les droits qu'ils vont mutuellement accorder à leurs émigrants - redéfinissent les frontières entre eux. Cependant, même si la citoyenneté européenne contribue à une correction des frontières intra-européennes, elle ne peut pas être présentée comme une réponse au problème des frontières : la définition de ses frontières extérieures reste de la compétence exclusive de ses membres et exclut ainsi tous les non-membres dont le consentement serait demandé par la théorie démocratique. Pour dépasser les limites de la citoyenneté européenne, cette étude propose de réaliser le modèle européen à un niveau supérieur. La légitimité des frontières nationales peut ainsi être renforcée si les droits des non-citoyens sont définis au sein d'un forum transnational qui n'est pas seulement de portée régionale mais de portée globale. Cependant, comme une telle proposition dépend de la volonté de tous les États de partager avec tous les autres la souveraineté sur leurs frontières, sa réalisation est susceptible de rencontrer des difficultés majeures. La solution idéale proposée ici doit donc être complétée par une proposition qui - même si moins idéale sur le plan normatif - a plus de chances de renforcer la liberté et l'autonomie des non-citoyens sur le plan pratique. Examinant trois propositions de réforme de la citoyenneté européenne, cette étude promeut son ouverture à tous les immigrés non-européens qui résident de manière durable dans l'UE. Même si une telle réforme pourrait freiner la création d'une identité pan-européenne, elle renforcerait l'engagement européen envers les principes de liberté et d'égalité individuelles et permettrait ainsi de mieux réaliser les valeurs démocratiques sur lesquelles tous les États européens sont fondés.

    Clara Egger, ONG , thèse soutenue en 2016 à Université Grenoble Alpes ComUE sous la direction de Yves Schemeil  

    Cette thèse porte sur le contrôle que les Etats exercent sur les ONG humanitaires. Ces dernièresconservent parfois une grande marge de manoeuvre dans la mise en oeuvre de leur mandat, alorsque, dans d'autres circonstances, elles agissent en sous-contractants de la politique étrangère deleur État d'origine. Nous cherchons à identifier les facteurs qui mènent les ONG plutôt dans unedirection que dans l’autre, ainsi que la modalité de contrôle exercée par les États – coordinationou blanchiment - La thèse explique pourquoi, au sortir de la guerre froide, les Etats ont accru leurengagement dans l’action humanitaire, de façon unilatérale d’abord et multilatérale ensuite.Sur la base de l’étude du cas de la politique humanitaire internationale entre 1989 et 2005,l’analyse révèle un processus causal constitué de cinq séquences, qui explique comment les Etatsont recours à un agent quand leurs stratégies unilatérales sont infructueuses.Nos résultats attestent du caractère stratégique du financement de l’action humanitaire pour lesEtats, conditionné par les préférences géographiques et politiques de ces derniers. Financerl’action humanitaire permet de soutenir les anciennes colonies, d’appuyer la lutte contre leterrorisme et les interventions militaires des pays donateurs. Les financements étatiquesbénéficient aux ONG les plus dépendantes de leurs Etats d’origine. Les organisations nongouvernementalesdeviennent des organisations néo-gouvernementales. Celles-ci connaissent un rejetplus fort de leur présence en zone de conflit par rapport aux ONG qui refusent de recourir auxfonds publics. Face à l’échec de leurs stratégies de contrôle unilatéral, les Etats interventionnisteseuropéens délèguent la gestion de la politique humanitaire à un agent, ECHO, dont le mandat estde rendre moins visible la tutelle étatique les ONG.Cette situation engendre des problèmesd’agences multiples : l’agent dérape en raison de sa forte perméabilité à ses sous-contractants. Enréaction, les Etats renforcent les dispositifs de contrôle sur leur agent. Au final, la politiquehumanitaire se construit sur un équilibre fragile dans lequel chaque État tend naturellement à lacontrôler tout en sachant qu'un contrôle trop visible priverait cette politique de l'efficacité qui luiest propre, et qui tient, précisément à sa neutralité.

    Clara Egger, ONG, thèse soutenue en 2016 sous la direction de Yves Schemeil, membres du jury : Simon Hug (Rapp.), Bob Reinalda (Rapp.), Delphine Allès, Louis Bélanger et Dennis Dijkzeul      

    Cette thèse porte sur le contrôle que les Etats exercent sur les ONG humanitaires. Ces dernièresconservent parfois une grande marge de manoeuvre dans la mise en oeuvre de leur mandat, alorsque, dans d'autres circonstances, elles agissent en sous-contractants de la politique étrangère deleur État d'origine. Nous cherchons à identifier les facteurs qui mènent les ONG plutôt dans unedirection que dans l’autre, ainsi que la modalité de contrôle exercée par les États – coordinationou blanchiment - La thèse explique pourquoi, au sortir de la guerre froide, les Etats ont accru leurengagement dans l’action humanitaire, de façon unilatérale d’abord et multilatérale ensuite.Sur la base de l’étude du cas de la politique humanitaire internationale entre 1989 et 2005,l’analyse révèle un processus causal constitué de cinq séquences, qui explique comment les Etatsont recours à un agent quand leurs stratégies unilatérales sont infructueuses.Nos résultats attestent du caractère stratégique du financement de l’action humanitaire pour lesEtats, conditionné par les préférences géographiques et politiques de ces derniers. Financerl’action humanitaire permet de soutenir les anciennes colonies, d’appuyer la lutte contre leterrorisme et les interventions militaires des pays donateurs. Les financements étatiquesbénéficient aux ONG les plus dépendantes de leurs Etats d’origine. Les organisations nongouvernementalesdeviennent des organisations néo-gouvernementales. Celles-ci connaissent un rejetplus fort de leur présence en zone de conflit par rapport aux ONG qui refusent de recourir auxfonds publics. Face à l’échec de leurs stratégies de contrôle unilatéral, les Etats interventionnisteseuropéens délèguent la gestion de la politique humanitaire à un agent, ECHO, dont le mandat estde rendre moins visible la tutelle étatique les ONG.Cette situation engendre des problèmesd’agences multiples : l’agent dérape en raison de sa forte perméabilité à ses sous-contractants. Enréaction, les Etats renforcent les dispositifs de contrôle sur leur agent. Au final, la politiquehumanitaire se construit sur un équilibre fragile dans lequel chaque État tend naturellement à lacontrôler tout en sachant qu'un contrôle trop visible priverait cette politique de l'efficacité qui luiest propre, et qui tient, précisément à sa neutralité.

  • Jérémie Reynaud, Les collectivités territoriales et l'action publique européenne : le cas du Département de la Gironde et la programmation européenne 2021-2027, thèse soutenue en 2022 à Bordeaux sous la direction de Andy Smith et Olivier Costa, membres du jury : Sophie Jacquot (Rapp.)  

    Cette thèse en science politique interroge les relations politiques et administratives entre le Département de la Gironde, collectivité territoriale française de niveau intermédiaire, et l'Union européenne. La littérature sur les études européennes territorialisées s'est focalisée principalement sur le niveau régional et communal, omettant d'analyser avec attention l'échelon départemental qui détient pourtant une place d'importance dans la gouvernance française des programmes européens. A cet effet, la recherche éclaire les mécanismes qui guident l'action publique européenne des Départements français. L'enquête s'inscrit dans une méthodologie de recherche issue de la sociologie de l'action publique. Elle est effectuée dans le cadre d'une convention CIFRE, par l'intermédiaire d'une immersion de 3 années au sein des services administratifs du Département de la Gironde, sur un poste de chargé de mission Europe. L'enquête analyse pour le cas girondin, et plus largement français, le déploiement de la programmation européenne 2021-2027, des prémices de son élaboration par la Commission européenne à sa mise en œuvre dans les territoires néo-aquitains, et plus particulièrement girondins. L'observation participante nous a permis d’étudier de près les réseaux d'acteurs publics (européens, nationaux, et territoriaux, officiels et informels) qui ont conjointement travaillé au lancement de cette programmation. En s'appuyant sur les concepts « d'usages de l'Europe », développé par Sophie Jacquot et Cornelia Woll, et de « capacité politique », développé par Romain Pasquier, la thèse démontre que la perception et l'utilisation des multiples ressources induites des fonds européens structurels et d'investissement (FESI) guident l'action publique européenne des Départements français. Ces ressources font alors l'objet d'usages, qu'ils soient institutionnels, administratifs ou partisans, et structurent des jeux de pouvoir, de concurrence, de plaidoyer, et de légitimité au sein de l'appareil administratif et politique français en général, et au sein des territoires en particulier.

    Violette Larrieu, Externaliser la défense , thèse soutenue en 2020 à Montpellier sous la direction de Jean Joana  

    Cette thèse en science politique est consacrée aux politiques d’externalisation des activités de soutien aux forces armées (restauration, maintenance aéronautique) en France, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2012). Ce travail montre que les décisions d’externaliser illustrent la mise en œuvre de la réforme de l’État et la volonté des acteurs qui en sont chargés de rationaliser leur action. En tant qu’instrument d’action publique, l’externalisation entraîne des résistances de la part des personnels concernés, que ce soit les militaires mais aussi – et surtout – les organisations syndicales des personnels civils, amenant les hauts fonctionnaires et les acteurs politiques à rechercher des compromis dans le choix des outils managériaux. Ce maintien d’une capacité à « faire » s’inscrit dans la logique d’une recomposition de l’État, afin de mieux « faire faire ». Notre travail présente deux cas d’études, la restauration des forces armées et la maintenance des matériels aéronautiques, s’appuie sur 80 entretiens semi-directifs et un large corpus de sources primaires. Cette thèse mobilise l’analyse des politiques publiques, afin de saisir l’élaboration et la mise en œuvre des politiques étudiées, notamment à travers une approche par les instruments d’action publique. A travers l’analyse des pratiques et des croyances des acteurs, notre thèse porte un regard neuf sur des politiques « invisibles » touchant aux activités de soutien, peu explorées par la littérature académique. Elle permet ainsi de « démilitariser » les politiques de défense en mettant en lumière le rôle des syndicats et montre l’apport de l’analyse des politiques publiques à l’étude des politiques de défense, afin notamment de saisir les transformations de l’État à l’œuvre.

    Tiago Moreira Ramalho, Legitimating austerity : the crisis of welfare capitalism in Southern Europe, thèse soutenue en 2020 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Colin Hay, membres du jury : Vivien Ann Schmidt (Rapp.), Andrew Gamble et J. Magnus Ryner  

    Cette thèse propose une enquête sur la légitimation de l'austérité en Grèce, au Portugal et en Espagne, entre 2009 et 2016. La recherche prend pour point de départ la remise en cause de deux approches influentes de l'économie politique de l'austérité lors des crises de la zone euro. La première voit l'austérité comme une inévitabilité. Débiteuse de la littérature du « new politics » de l’État-providence, cette approche considère l’austérité dans le sud de l’Europe comme un impératif économique. La seconde approche, structurée par la littérature sur le « néolibéralisme disciplinaire », considère l’austérité comme une imposition externe aux pays du sud de l’Europe par une combinaison d’acteurs du marché et de puissances étrangères. Tandis que la première s'appuie sur des prémisses ontologiques qui conduisent à une naturalisation de faits politiques, la seconde ne parvient pas à saisir la complexité de la politique d'austérité au niveau national.Cette recherche propose une réinterprétation de l'austérité dans le sud de l'Europe comme un projet politique interprété et contesté aux niveaux national, international et transnational. L'enquête est guidée par la question suivante : comment l'austérité a-t-elle été légitimée comme réponse aux crises du sud de l'Europe des années 2010 ? À travers l'analyse qualitative d'un corpus substantiel de déclarations publiques, de débats parlementaires et de documents politiques, combinée à des statistiques descriptives et des entretiens semi-structurés, la thèse réalise un traçage interprétatif des processus de légitimation et de délégitimation de l'austérité dans les trois pays au cours de la période.La thèse explore la construction des récits de crise du sud de l'Europe et leur intégration dans la réponse à la crise, en particulier dans les programmes d'assistance financière conditionnelle négociés entre les pays et la Troïka de la Commission européenne, de la BCE et du FMI. Elle analyse ensuite l’évolution de l'austérité au fur et à mesure de la mise en œuvre des politiques et de l’observation de leurs résultats d'une part, et de l’institutionnalisation de la critique radicale du mouvement social contre l'austérité d’autre part.L'analyse approfondie des trois cas apporte un nouvel éclairage sur la manière dont ces crises ont été interprétées et sur les fondements discursifs de la légitimation de l'austérité comme seule réponse adéquate aux difficultés économiques du sud de l'Europe.

    Corinne Belveze, Construire une influence dans les interstices de l'Union Européenne.Mobilisation et place des collectivités territoriales européennes dans les textes adoptés en procédure législative ordinaire (paquets "économie circulaire" et "énergie propre pour tous les européens"), thèse soutenue en 2020 à Paris Est sous la direction de François-Mathieu Poupeau, membres du jury : Romain Pasquier (Rapp.), Magali Dreyfus et Charlotte Halpern  

    Les collectivités territoriales ont-elles une influence sur les textes adoptés en procédure législative ordinaire au niveau européen ? S’intéressant aux cas de l’énergie et des déchets et adoptant une définition de l’influence comme prise en compte dans les écrits, la thèse suit la façon dont ce type d’acteurs se mobilise et essaie d’infléchir le processus législatif communautaire tout au long de son déroulement (de sa préparation au sein de la Commission européenne jusqu’aux trilogues et à l’adoption des textes). Elle s’appuie pour cela sur une méthodologie centrée sur les « rédacteurs des textes » et combinant process-tracing, influence attribuée et analyse textuelle.Notre recherche montre que, selon le cas, les collectivités peuvent être plus ou moins influentes, à tous les niveaux du processus législatif, et qu’elles ne sont pas nécessairement soutenues par la Commission ou le Parlement en tant qu’institution. Si certains groupes politiques, segments de la Commission ou États-Membres semblent plus enclins à leur apporter leur appui en fonction des sujets (avec une variabilité y compris au sein de chaque secteur), les collectivités sont en réalité confrontées à deux obstacles : l’interprétation du principe de subsidiarité par les législateurs et l’objectif d’un marché intérieur européen concurrentiel.Dans les situations où l’on constate, en dépit de ces entraves, une forte influence des collectivités, nous identifions certaines formulations dans les textes législatifs qui permettent de contourner ces obstacles, que nous avons dénommées « parades rédactionnelles ». Nous en mettons en évidence deux types dans nos études de cas : les « parades en mélange », qui consistent à intégrer les collectivités à une catégorie privée plus large, et les « parades par invisibilité », qui évitent de mentionner les collectivités et leur rôle. Ces « parades rédactionnelles » dessinent une influence des collectivités dans les textes à petits pas et relativement discrète, mais pour autant bien réelle

    Violette Larrieu, Externaliser la défense, thèse soutenue en 2020 sous la direction de Jean Joana, membres du jury : Philippe Bezes (Rapp.), Andy Smith et Emmanuel Négrier    

    Cette thèse en science politique est consacrée aux politiques d’externalisation des activités de soutien aux forces armées (restauration, maintenance aéronautique) en France, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy (2007-2012). Ce travail montre que les décisions d’externaliser illustrent la mise en œuvre de la réforme de l’État et la volonté des acteurs qui en sont chargés de rationaliser leur action. En tant qu’instrument d’action publique, l’externalisation entraîne des résistances de la part des personnels concernés, que ce soit les militaires mais aussi – et surtout – les organisations syndicales des personnels civils, amenant les hauts fonctionnaires et les acteurs politiques à rechercher des compromis dans le choix des outils managériaux. Ce maintien d’une capacité à « faire » s’inscrit dans la logique d’une recomposition de l’État, afin de mieux « faire faire ». Notre travail présente deux cas d’études, la restauration des forces armées et la maintenance des matériels aéronautiques, s’appuie sur 80 entretiens semi-directifs et un large corpus de sources primaires. Cette thèse mobilise l’analyse des politiques publiques, afin de saisir l’élaboration et la mise en œuvre des politiques étudiées, notamment à travers une approche par les instruments d’action publique. A travers l’analyse des pratiques et des croyances des acteurs, notre thèse porte un regard neuf sur des politiques « invisibles » touchant aux activités de soutien, peu explorées par la littérature académique. Elle permet ainsi de « démilitariser » les politiques de défense en mettant en lumière le rôle des syndicats et montre l’apport de l’analyse des politiques publiques à l’étude des politiques de défense, afin notamment de saisir les transformations de l’État à l’œuvre.

    Agathe Piquet, Europol, une police européenne ? Création et autonomisation d’une agence, thèse soutenue en 2019 à Paris 2 sous la direction de Yves Surel, membres du jury : Jacques de Maillard (Rapp.), Natacha Gally, Didier Georgakakis et Andy Smith  

    Dans le contexte actuel de forte visibilité des enjeux de sécurité intérieure et de critiques sur la construction européenne, cette thèse s’intéresse à la trajectoire institutionnelle d’Europol des années 1990 à 2018. Elle étudie la manière dont celui-ci a évolué d’une organisation intergouvernementale, débutant formellement ses activités en 1999, en une agence de l’UE aux ressources et prérogatives croissantes. À ce titre, ce travail propose de développer un cadre d’analyse alternatif au modèle principal-agent, dominant les travaux sur les agences, en s’appuyant sur la littérature relative à l’autonomie, renouvelée par une approche cognitive et sociologique. À partir d’une démarche méthodologique qualitative, cette recherche met en lumière la pluralité des acteurs et dynamiques internes et externes à l’agence alimentant son processus de création et d’autonomisation. Elle démontre la pertinence de saisir les différentes facettes de l’autonomie d’Europol, plongé dans un environnement complexe et multi-niveaux, composé à la fois d’acteurs nationaux et européens, techniques, bureaucratiques et politiques. Ce travail considère dès lors non seulement le degré d’autonomie de cette agence, mais identifie également les acteurs par rapport auxquels cette autonomie peut être pensée. Ainsi, cette étude entend plus largement proposer de nouvelles perspectives de recherche sur les agences de l’UE opérant dans un domaine régalien.

    Aliénor Ballangé, L’invention de Bruxelles , thèse soutenue en 2018 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Frédéric Gros et Étienne Tassin  

    Notre recherche, qui articule un objet de science politique, un traitement historique et une problématisation philosophique, vise à déterminer si la démocratie communautaire s’est construite sur une intégration par le peuple ou pour le peuple. De l’entre-deux-guerres jusqu’au traité de Lisbonne, nous avons étudié les discours des théoriciens et des praticiens de la construction européenne afin de préciser le rapport de l’Europe politique à son ou ses peuples. Ce rapport obéit-il à une dynamique ascendante – le peuple comme acteur de l’intégration post-nationale – ou à une dynamique descendante – le peuple comme bénéficiaire de l’intégration post-nationale ? La première partie de notre recherche se concentre sur la « pré-histoire » du projet d’unification continentale et sur la naissance de la Communauté européenne. Alors que l’intégration ne repose encore sur aucun « peuple européen » constituant, une théorie de la démocratie communautaire commence à affleurer dans le discours des trois généalogies communaliste, fédéraliste et technocratique. La deuxième partie de notre travail aborde la transition entre la Communauté européenne et l’Union européenne et la manière dont elle s’est accompagnée d’un approfondissement paradoxal de l’idée démocratique malgré le peuple. La troisième partie de notre enquête aborde le changement de paradigme politique qui accompagne l’échec du projet de traité constitutionnel et la ratification du Traité de Lisbonne. Dans quelle mesure cette période de crise ouvre-t-elle la voie d’une forme ambiguë de démocratie contre le peuple ?

    Aliénor Ballangé, L'invention de Bruxelles, thèse soutenue en 2018 sous la direction de Frédéric Gros et Étienne Tassin, membres du jury : Justine Lacroix (Rapp.), Étienne Balibar    

    Notre recherche, qui articule un objet de science politique, un traitement historique et une problématisation philosophique, vise à déterminer si la démocratie communautaire s’est construite sur une intégration par le peuple ou pour le peuple. De l’entre-deux-guerres jusqu’au traité de Lisbonne, nous avons étudié les discours des théoriciens et des praticiens de la construction européenne afin de préciser le rapport de l’Europe politique à son ou ses peuples. Ce rapport obéit-il à une dynamique ascendante – le peuple comme acteur de l’intégration post-nationale – ou à une dynamique descendante – le peuple comme bénéficiaire de l’intégration post-nationale ? La première partie de notre recherche se concentre sur la « pré-histoire » du projet d’unification continentale et sur la naissance de la Communauté européenne. Alors que l’intégration ne repose encore sur aucun « peuple européen » constituant, une théorie de la démocratie communautaire commence à affleurer dans le discours des trois généalogies communaliste, fédéraliste et technocratique. La deuxième partie de notre travail aborde la transition entre la Communauté européenne et l’Union européenne et la manière dont elle s’est accompagnée d’un approfondissement paradoxal de l’idée démocratique malgré le peuple. La troisième partie de notre enquête aborde le changement de paradigme politique qui accompagne l’échec du projet de traité constitutionnel et la ratification du Traité de Lisbonne. Dans quelle mesure cette période de crise ouvre-t-elle la voie d’une forme ambiguë de démocratie contre le peuple ?

    Bénédicte Laumond, Réponses des Etats à la Droite Radicale en France et en Allemagne : acteurs publics, cadres de référence et prise de décision, thèse soutenue en 2017 à Université ParisSaclay ComUE sous la direction de Michael Minkenberg et Fabien Jobard  

    À partir de campagnes d’entretiens réalisés auprès d’acteurs publics répondant à la droite radicale en Allemagne et en France, je propose d’expliquer comment les acteurs publics de ces deux Etats participent à la régulation de l’expression du radicalisme de droite. J’ai choisi pour ce faire d’explorer deux pays voisins ayant cadré différemment la place de la lutte contre le radicalisme de droite : les acteurs politiques et administratifs allemands ont construit une politique publique luttant contre le radicalisme politique, ce qui n’est pas le cas de la France où le traitement de la droite radicale se fait avant tout au sein de l’arène politique. L’approche comparée souligne que la gouvernance de la droite radicale par les services de l’Etat fait l’objet d’une construction constante reposant sur une diversité d’acteurs ayant leurs propres cadres de références basés sur des jugements normatifs, des intérêts et expériences institutionnelles. Ce sont les constellations d’acteurs avec différents cadres de référence et la nature de leurs interactions qui permettent d’expliquer les conditions de l’utilisation des instruments de politique publique répondant au radicalisme de droite. Les différences dans la gestion du radicalisme de droite en Allemagne et en France illustrent les rapports que ces sociétés libérales et démocratiques entretiennent avec la politique.

    Alban Davesne, Trajectoires d'européanisation : une comparaison des usages de l'Europe dans le secteur de la santé en Suède et en France (1945-2015), thèse soutenue en 2017 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Patrick Hassenteufel, membres du jury : Andy Smith (Rapp.), Yohann Aucante et Rita Baeten  

    Cette thèse de science politique propose de comparer l’européanisation des politiques de santé en Suède et en France dans une perspective historique et interactionniste. Depuis les années 1990, de nombreuses études ont démontré l’importance croissante des interventions de l’Union européenne dans le domaine de la santé. Mais peu de travaux se sont interrogés sur la manière dont l’institutionnalisation de l’action publique européenne s’articule avec les changements des politiques de santé nationales sur la longue durée. Partant du postulat selon lequel les systèmes de santé font partie des secteurs les plus solidement ancrés dans les espaces nationaux et sont organisés selon des modèles institutionnels très divers, il s’agit de comprendre comment les dimensions européennes des politiques de santé ont été construites et incorporées dans les systèmes nationaux. La comparaison entre les politiques de santé en Suède et en France se justifie d’une part par le fait que ces pays correspondent à deux grands types d’organisation des systèmes de santé existant au sein de l’Union européenne, respectivement les systèmes nationaux de santé et les systèmes d’assurance maladie, et d’autre part en raison de l’histoire européenne contrastée de ces deux pays, la France étant un État-membre fondateur et la Suède n’ayant rejoint l’UE que tardivement et sans enthousiasme. Nous pouvons ainsi démontrer sur une période longue et pour deux cas contrastés que les effets de l’intégration européenne ne se réduisent pas aux pressions européennes sur des systèmes de santé plus ou moins fit. En retraçant les trajectoires d’européanisation des politiques de santé suédoises et françaises sur une longue période et pour plusieurs enjeux clefs des modèles nationaux en termes d’organisation des soins (démographie médicale et choix des patients) et de santé publique (lutte contre le cancer, le tabagisme et l’alcoolisme), cette thèse montre que l’européanisation des politiques de santé est le fruit d’un travail politique ancien de construction d’acteurs domestiques en interactions.

    Bernd Weber, The EU external energy governance and the neighbouring gas suppliers Azerbaijan and Algeria : ensuring European gas supply security at the borderline between markets and geopolitics, thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de François Bafoil, membres du jury : Tobias Schumacher (Rapp.), Laure Delcour  

    L’exportation des normes de l’UE vers les pays voisins dans le domaine de la régulation des marchés gaziers et de leurs infrastructures est devenue le leitmotiv de la politique énergétique européenne extérieure. Cette thèse analyse les défis énergétiques auxquels est confrontée l’UE ; elle évalue également la politique européenne en matière de sécurité énergétique vis-à-vis de l’Azerbaïdjan et de l’Algérie ainsi que l’influence transformatrice de l’Union dans ces pays. L’analyse cherche à comprendre si, et dans quelle mesure, l’UE peut exporter ses normes vers les deux fournisseurs gaziers dans le cadre de sa gouvernance énergétique extérieure. La démarche méthodologique met en évidence les limites des explications dominantes de convergence fondées sur l’institutionnalisme rationnel et constructiviste et se propose de les enrichir en s’appuyant sur les cadres analytiques des études de diffusion et du « decentring ». Sur la base d’ouvrages spécialisés, de documents officiels et de 85 entretiens avec des acteurs publics de l’UE, d’Azerbaïdjan et d’Algérie et avec des acteurs privés à Bruxelles, Bakou et Alger, l’analyse cherche à expliquer la plus ou moins grande convergence des normes de l’UE. L’analyse s’attache à la coopération énergétique avec l’UE, les secteurs énergétiques et les projets d’infrastructures des deux pays au travers de six études de cas. La thèse se propose d’élargir la portée des études existantes en intégrant les influences de la situation géopolitique et du marché qui pèsent souvent de manière plus importante que les contraintes européennes et soutient dès lors que la gouvernance énergétique extérieure est seulement durable, si elle est « décentrée ».

    Nicolas Leron, La gouvernance constitutionnelle des juges : l'institutionnalisation d'un nouveau mode de régulation du risque de conflit constitutionnel dans l'Union européenne, thèse soutenue en 2014 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Renaud Dehousse, membres du jury : Loïc Azoulai (Rapp.), Anne-Marie Slaughter  

    Au tournant des années 2000, on observe une augmentation des litiges mettant en jeu un conflit potentiel entre le droit de l'UE et les droits constitutionnels nationaux. Face à cette situation de tensions constitutionnelles, réelles et plus seulement théoriques, la CJUE et les juridictions suprêmes nationales se retrouvent dans une situation d'impasse ontologique au sens où, d'une part, le statu quo est intenable, car le surgissement d'un conflit constitutionnel ouvert mettrait en danger tout l'édifice européen et, d'autre part, toute solution juridique de sortie du statu quo est impensable car hors de ce que permet le paradigme de la hiérarchie des normes. Contrairement aux prédictions de la théorie néofonctionnaliste, notre étude, qui développe une approche constructiviste, montre que les acteurs juridictionnels ne vont pas approfondir l'intégration juridique en reconnaissant la primauté absolue du droit de l'UE, mais vont passer d'un mode de régulation juridique du risque de conflit constitutionnel à un mode de régulation extra-judidique, la gouvernance constitutionnelle des juges, basé sur des mécanismes informels de convergence cognitive et de socialisation. L'identité devient une variable dépendante. Plus que cela, ils instituent un espace de dialogue informel régi par la rationalité communicationnelle, au sens habermassien. La culture du dialogue des juges change également en ce que les acteurs juridictionnels développent une sémantique de l'appartenance commune, ainsi qu'une axiologie de co-responsabilité, et tendent à former une communauté de sécurité juridictionnelle fondée sur la certitude d'une règlement pacifique des différends constitutionnels.

    Sara Casella Colombeau, Surveiller les personnes, garder les frontières, définir le territoire : la Police Aux Frontières après la création de l'espace Schengen (1953-2004), thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Yves Surel, membres du jury : Jacques de Maillard (Rapp.), Philippe Bezes et Aurélie Mathilde Darley  

    Cette thèse prend comme point de départ l’étude d’un service de police, la Police Aux Frontières (PAF) en lien avec la construction européenne. En nous inspirant de la sociologie de l’État nous avons élaboré des catégories analytiques à même de rendre compte de l’évolution concomitante de cette police et des « régimes de circulation » national et européen. Le « régime de circulation » est défini grâce aux catégories rokanienne de l’analyse de l’État : il est lié à un « centre politique » et définit un territoire pertinent de circulation et les caractéristiques des personnes habilitées à s’y déplacer. La PAF est caractérisée comme une police des déplacements, elle met en jeu certaines des formes de pouvoir étatique décrite par Michel Foucault, qui met l’accent sur la capacité de l’État à contrôler à distance les activités des individus. Le régime de circulation national repose depuis 1974 sur le principe de la frontière comme lieu légitime et efficace des contrôles des déplacements des personnes et des déviances. Il entre en contradiction avec celui du régime de circulation européen qui, à partir de 1985, repose sur le principe de libre franchissement des frontières internes. La PAF, administration marginale, connaît alors un développement sans précédent de ses effectifs, de ses tâches et de son rôle dans l’élaboration du régime de circulation. Elle gère les interactions et les contradictions entre le régime de circulation national et européen. La PAF apparaît à la fois comme un acteur professionnel à même de défendre une extension des limites de sa « juridiction » mais également un acteur administratif intervenant dans l’élaboration des régimes de circulation.

    Hélène Caune, Les États providence sont aussi des États membres : comparaison des logiques nationales de l'européanisation des politiques de l'emploi en France et au Portugal, thèse soutenue en 2013 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Nicolas Jabko, membres du jury : Claudio Maria Radaelli (Rapp.), Cornelia Woll  

    Alors que la littérature académique sur les politiques de l’emploi se concentre sur les variables nationales du changement, cette recherche s’intéresse à la perméabilité des frontières nationales de l’action publique dans un contexte européanisé. En adoptant une approche interactionniste de l’européanisation, elle explique d’abord comment les institutions européennes ont défini un modèle, celui de la flexicurité, qui articule deux dimensions que les experts et les acteurs politiques ont longtemps considérées comme incompatibles : la flexibilité des marchés du travail et la sécurité des travailleurs. La recherche se penche ensuite sur la comparaison de deux cas nationaux, dont les systèmes de protection sociale étaient traditionnellement éloignés des cadres de la flexicurité, mais qui ont pourtant mis en œuvre des réformes qui vont dans le sens prescrit par les institutions européennes : la France et le Portugal. In fine, la thèse montre que les frontières nationales sont remises en cause mais n’ont pas disparu. Même s’il devient difficile d’agir de manière indépendante, les acteurs politiques nationaux mettent en œuvre des stratégies destinées à préserver leur autonomie.

    Isabelle Guinaudeau, L’européanisation de la compétition électorale en France, en Allemagne et au Royaume-Uni (1986-2009), thèse soutenue en 2011 à Bordeaux 4 sous la direction de Vincent Hoffmann-Martinot, Frank R. Baumgartner et Olivier Costa, membres du jury : Oscar W. Gabriel (Rapp.)  

    Depuis le milieu des années 1980, la construction européenne est entrée dans une phase d’accélération quivoit l’affirmation de l’Union européenne comme un espace de décision politique à part entière, dont lesprérogatives et les interventions deviennent toujours plus palpables au niveau domestique. Cette thèseexplore les conséquences de ce processus sur la compétition électorale. Le questionnement de ladistinction populaire entre effets « directs » et « indirects » nourrit une réflexion sur les mécanismes parlesquels les partis sont affectés et nous conduit à conceptualiser l’intégration européenne comme unealtération de l’environnement et de la structure d’opportunités des partis, à travers l’européanisation despolitiques publiques et la mise sur agenda de nouveaux enjeux. Cette perspective permet à la fois de mieuxintégrer dans l’étude des partis le tournant interactionniste des recherches sur l’européanisation, etd’enrichir l’analyse en l’inscrivant dans des cadres théoriques depuis longtemps éprouvés pour étudier lespartis et la compétition politique. L’européanisation de la compétition électorale en France, en Allemagneet au Royaume-Uni entre 1986 et 2009 est étudiée au prisme des opportunités et des contraintes découlantde l’intégration, puis des réponses apportées par les acteurs partisans à différents niveaux. Notre enquêtes’appuie pour cela sur l’analyse d’un vaste corpus de documents, de données et de littérature, notammentsur la couverture médiatique des questions européennes, les orientations européennes discernables dansl’opinion publique des trois pays, l’européanisation des politiques publiques, les discours tenus lors descongrès des partis sociaux-démocrates et les programmes électoraux des différents partis. Nous observonsune européanisation différenciée, mais significative, de la structure d’opportunités des partis. En raison desrésistances déployées par les acteurs partisans qui dominent la compétition inter- et intra-partisane, cettetendance n’affecte les dynamiques de compétition électorale qu’à la marge.

  • Emilija Pundziūtė-Gallois, Too big to shun? Baltic minimalist diplomacy with Russia, thèse soutenue en 2019 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Guillaume Devin, membres du jury : Vincent Pouliot (Rapp.), Anne de Tinguy  

    L’objectif de l’étude est de mieux comprendre les pratiques de la diplomatie bilatérale à travers le cas des relations entre les Etats baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) et la Russie. En mobilisant les concepts sociologiques (Theodore Schatzki, Erving Goffman, Michel de Certeau, Niklas Luhmann et autres), le travail vise à montrer comment les relations entre les États sont façonnées par les pratiques diplomatiques quotidiennes, qui font appel aux dispositions variées des diplomates (l’expérience du passé, la compréhension partagée du monde, des mythes, des émotions, des motivations, mais aussi des savoir-faire et des compétences pratiques) et se jouent dans des rencontres avec leurs homologues étrangers dans de nombreuses situations quotidiennes. La diplomatie est définie comme une activité de médiation permettant la connexion et la séparation des entités politiques. Les pratiques diplomatiques baltes depuis le rétablissement de leurs services diplomatiques en 1990 ont été largement influencées par la logique de la séparation (de la domination soviétique puis de la domination russe). Les pratiques diplomatiques baltes de séparation créent une diplomatie qui renforce l'aliénation entre les États baltes et la Russie, ou une diplomatie qui peut être qualifiée de diplomatie minimaliste, dans le sens qu'elle se limite aux questions les plus pressantes de l'agenda bilatéral. Parfois, il ne remplit même pas sa fonction de connexion ou de médiation. Le travail repose sur une méthodologie ethnographique : entretiens qualitatifs avec les diplomates et observation participante.

    Yoav Shemer, La coordination transnationale des partis dans l'Union Européenne : les Verts et au delà, thèse soutenue en 2017 à Strasbourg sous la direction de Niilo Kauppi et Ben Crum, membres du jury : Luciano Bardi (Rapp.), Gabriele Abels (Rapp.), Katrin Auel    

    Comment des partis politiques dans l'Union Européenne se coordonnent-ils au sein de la même 'famille' politique ? Cette question est traitée sur quatre différentes dimensions : les élections directes au Parlement européen ; le développement des fédérations européennes de partis ; les activités diplomatiques des groupes parlementaires au Parlement européen ; la coordination interparlementaire verticale. Le résultat principal de cette thèse est que les partis politiques dans l'UE n'ont qu'un interêt limité à une coordination transnationale avec d'autres partis issus de la même famille politique et utilisent cette coordination plutôt afin d'obtenir des ressources au niveau national. La coordination transnationale de partis reste confiné au sein du Parlement européen et son environnement institutionnel bruxellois avec une influence limitée sur les organisations nationales de partis.

    Damien Larrouqué, Les politiques d’inclusion digitale en Amérique latine : de la rénovation éducative à la recomposition de l'Etat (Argentine, Paraguay, Pérou, Uruguay), thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Yves Surel, membres du jury : David Garibay (Rapp.), Patrick Hassenteufel (Rapp.), Philippe Bezes et Olivier Compagnon  

    L’enjeu de cette thèse est de mettre en lumière les transformations institutionnelles observables en Amérique latine à l’aune de la gestion des politiques d’inclusion digitale. Instaurés par certains pays de la région au milieu des années 2000, ces programmes socio-éducatifs s’inspirent de l’initiative promue par la fondation philanthropique nord-américaine One Laptop Per Child (OLPC). Ces politiques publiques ont pour double caractéristique d’être relativement coûteuses en termes financiers et d’être, sur le plan logistique, très contraignantes à administrer. Aussi, selon notre postulat de départ, elles nous permettent non seulement d’illustrer le « retour de l’Etat » en matière d’investissement social, mais encore d’apprécier son efficacité à l’heure de mettre en œuvre des initiatives présentées comme révolutionnaires. D’après notre principale hypothèse, leur concrétisation a été conditionnée par la capacité des pouvoirs publics à innover en matière de gestion administrative. La plus-value académique de ce travail repose sur le concept d’Etat néo-wébérien, lequel se situe à mi-chemin entre le modèle bureaucratique classique et le New Public Management. Nous soutenons que les programmes d’inclusion digitale étudiées (plan Ceibal en Uruguay, plan Conectar Igualdad en Argentine, plan Una Computadora por Niño au Pérou, plan OLPC au Paraguay) ont été couronnés de succès dans les deux pays du Bassin de la Plata (Argentine et Uruguay) qui ont su emprunter le plus aux caractéristiques de cette conception, certes idéal-typique, mais néanmoins éclairante à l’heure d’appréhender la réalité des mutations contemporaines de l’Etat en Amérique latine.

    Rachel Polaud, L'implication des ONG dans les débats des OIG : le cas de l'aménagement des droits de propriété intellectuelle par l'OMC, l'OMS, l'OMPI entre 1996 et 2006, thèse soutenue en 2012 à Grenoble sous la direction de Yves Schemeil, membres du jury : Bob Reinalda (Rapp.), Jan Beyers (Rapp.), Franck Petiteville  

    Les ONG font partie intégrante du paysage médiatique, dans le cadre duquel elles cherchent souvent à se présenter comme les artisans d'une meilleure prise en compte des aspirations des populations. Mais qu'en est-il réellement, notamment au niveau international ? Pour répondre à cette question, nous nous sommes intéressés à la façon dont les ONG tentent de faire connaître leurs points de vue aux Organisations Intergouvernementales (OIG), et de les inciter à adopter des résolutions allant dans le sens de leurs convictions, pour les plus puissantes et les mieux introduites d'entre elles. Nous avons confronté les résultats obtenus en matière d'influence aux principes développés par les démocrates délibératifs qui voient en elles les instruments de l'idéal délibératif en raison de leur aptitude à communiquer et à travailler en réseaux. D'un point de vue méthodologique, nous nous sommes appuyés sur l'analyse des réseaux de politique publique afin de préciser les ONG qui s'appuient sur le même socle de principes et de convictions et qui travaillent ensemble de façon suffisamment régulière pour que l'on puisse parler de stratégie commune. Afin de compléter cette analyse, nous avons réalisé une trentaine d'entretiens semi-directifs et dépouillé 300 communiqués de presse. Pour chacune des Organisations que nous avons étudiées (OMC, OMS, OMPI), nous avons tenté de préciser dans quelles circonstances et dans quel contexte les ONG sont parvenues à exercer une influence qui s'est traduite par une institutionnalisation de leurs idées. Nous arrivons à la conclusion que les ONG influentes empruntent bien davantage aux groupes d'intérêt et à la conception pluraliste de la démocratie qu'aux idéaux délibératifs. Ce faisant, elles contribuent à améliorer la transparence des décisions internationales et parviennent dans certains cas à modifier l'agenda politique. A un niveau plus général, cette étude permet de revenir sur l'activité de plaidoyer des ONG internationales et de montrer à quel point les opportunités qui s'offrent à elles diffèrent d'un forum à l'autre.