Frédéric Sawicki

Professeur
Science politique.
École de Droit de la Sorbonne

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    La structuration du parti socialiste, soutenue en 1994 à Paris 1 sous la direction de Jacques Lagroye

  • Frédéric Sawicki, Ivan Sainsaulieu, Julien Talpin (dir.), La discrétion partisane: [acte de colloque, Lille 23 et 24 septembre 2021], deBoecksupérieur, 2022, 227 p. 

    Frédéric Sawicki, Igor Martinache, La fin des partis ?, Presses universitaires de France / La vie des idées, 2020 

    Frédéric Sawicki, Thomas Collas, Delphine Dulong (dir.), Sociographie des cabinets ministériels, ENA, 2019, 744 p.  

    La 4ème de couv. indique : "Situés au sommet de l’Etat, à l’interface de la haute administration et des responsables politiques, les cabinets ministériels français sont réputés jouer un rôle clé dans l’élaboration des décisions publiques. L’étude de leurs membres et des mécanismes qui président à leur recrutement constitue en conséquence une entrée privilégiée pour dresser le portrait des élites gouvernantes. Fondés sur l’exploitation des résultats d’une enquête collective portant sur l’intégralité des membres des cabinets entre mai 2012 et août 2014 (sous les gouvernements Ayrault et Valls I) et sur la comparaison avec des enquêtes antérieures, les différentes contributions à ce dossier thématique mettent en évidence les continuités, les éléments de changement mais aussi la diversité des profils selon les ministères et selon les responsabilités occupées. En étudiant de manière approfondie les trajectoires des membres des cabinets sous la présidence de François Hollande, les articles font également apparaître en creux les nombreux bouleversements que l’Etat a connus ces dernières décennies. VARIA : l’administré dans ses rapports avec l’Etat. Governance and policy making : the mismatch between the challenges Israel faces and its capability to govern. The ongoing Israeli civil service reform : comparing current achievements to past attempts.”

    Frédéric Sawicki, Les réseaux du parti socialiste. Sociologie d’un milieu partisan: sociologie d'un milieu partisan, Belin, 2017, Alpha, 510 p. 

    Frédéric Sawicki, Jean-Louis Briquet (dir.), Le clientélisme politique dans les sociétés contemporaines, P.U.F et Cairn, 2014, Politique d'aujourd'hui  

    Ouvrage publié sous la direction de ces deux auteursPostface de Jean-François Médard« Parce que le clientélisme est très souvent perçu comme un vestige de formes politiques anciennes, sa permanence dans les sociétés modernes apparaît comme un anachronisme. Plus il est présenté comme l'envers de la démocratie : une survivance du passé. Les pratiques clientélaires ne sont pourtant pas l'apanage des seules sociétés »traditionnelles« . La modernité politique s'en est dans de nombreux cas accomodée; elle a pu même les entretenir et en favoriser l'essor. On ne comprendrait pas autrement que comme l'attestent par exemple des récents scandales en France ou en Ialie, certains liens politiques puissent encore aujourd'hui se fonder sur les échanges et les obligations inerpersonnelles. Cet ouvrage est la première publication consacrée en France au clientélisme politique. Il réunit des textes très divers, tant par les pays qu'ils étudient (France, Bénin, Brésil, Japon, Italie) que par leurs problématiques, (politisation, démocratisation, fonctionnement des partis politiques) Ces textes ont cependant en commun de refuser l'identification courante entre clientélisme et pratiques poltiques traditionnelles. Ils cherchent avant tout à rendre compte des processus historiques qui expliquent que le clientélisme ait pu se maintenir (voire se développer) dans des contextes politiques modernisés (avec l'institution de l'Etat de droit, la bureaucratisation, la généralisation du suffrage universel, le développement des partis...) Par là cet ouvrage se veut une contribution à la réflexion sur les pratiques politiques officieuses dans les sociétés modernes, pratiques dont une conception trop »idéaliste« de la modernité politique tend à nier l'importance. »Texte de couverture

    Frédéric Sawicki, Jean-Gabriel Contamin, Bruno Duriez (dir.), Continuités et discontinuités dans le militantisme: [dossier], De Boeck, 2013, 226 p. 

    Frédéric Sawicki, Jacques Lagroye, Bastien François, Sociologie politique, 6e éd., Presses de Sciences Po et Dalloz, 2012, Amphi, 623 p. 

    Frédéric Sawicki (dir.), Politiques scolaires, De Boeck, 2012, 218 p. 

    Frédéric Sawicki, Bruno Duriez (dir.), La syndicalisation en France, De Boeck, 2009, 216 p. 

    Frédéric Sawicki, Philippe Vervaecke (dir.), La fabrique des partis en Grande-Bretagne, A. Colin, 2008, 223 p. 

    Frédéric Sawicki, Rémi Lefebvre, La société des socialistes: le PS aujourd'hui, Éditions du Croquant, 2006, Collection Savoir-agir, 255 p. 

    Frédéric Sawicki, Jacques Lagroye, Patrick Lehingue (dir.), Mobilisations électorales: le cas des élections municipales de 2001, Presses universitaires de France, 2005, Publications du Centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie, 368 p. 

    Frédéric Sawicki, Jean-Louis Briquet, Brigitte Gaïti, Annie Collovald, Corinne Delmas [et alii], Revue des revues, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2002, 213232 p.    

    Briquet Jean-Louis, Gaïti Brigitte, Collovald Annie, Delmas Corinne, Kaciaf Nicolas, Sawicki Frédéric, Taiclet Anne-France, Vanommeslaghe Laurence, Verrier Benoît. Revue des revues. In: Politix, vol. 15, n°58, Deuxième trimestre 2002. Guerres et paix, sous la direction de Annie Collovald et Pierre Lascoumes. pp. 213-232.

    Frédéric Sawicki, Jacques Lagroye, Bastien François, Sociologie politique, 4e éd., Presses de Sciences po et Dalloz, 2002, Amphi, 599 p. 

    Frédéric Sawicki (dir.), Le temps des mairies, Hermès Science Publications, 2001, 260 p. 

    Frédéric Sawicki, Jean-Louis Briquet (dir.), Le clientélisme politique dans les sociétés contemporaines, Presses Universitaires de France, 1998, Politique d'aujourd'hui, 324 p.   

    Frédéric Sawicki, Bastien François, Eric Agrikoliansky, Loïc Blondiaux, Jean-Louis Briquet [et alii], Revue des revues, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, 185203 p.    

    François Bastien, Agrikoliansky Eric, Blondiaux Loïc, Briquet Jean-Louis, Cardon Dominique, Georgagakis Didier, Legavre Jean-Baptiste, Pasquier Romain, Sawicki Frédéric. Revue des revues. In: Politix, vol. 10, n°37, Premier trimestre 1997. Télévision et politique, sous la direction de Dominique Cardon et Jean-Baptiste Legavre. pp. 185-203.

    Frédéric Sawicki, Les réseaux du Parti socialiste: sociologie d'un milieu partisan, Belin, 1997, Socio-histoires, 335 p.   

    Frédéric Sawicki, Brigitte Gaïti (dir.), L'institution des rôles politiques, l'Harmattan, 1997, 188 p. 

    Frédéric Sawicki, Daniel Andler, Martin Andler, Myriam Revault d'Allonnes (dir.), Le pouvoir, Belin et Impr. IME, 1994, Dia ( Textes ), 319 p.   

    Frédéric Sawicki, Campagne électorale, Puf, 1992, 187 p. 

    Frédéric Sawicki, Annie Collovald (dir.), Le populaire et le politique: les usages populaires du politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1991, 113 p. 

    Frédéric Sawicki, Annie Collovald (dir.), Le Populaire et le politique, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 1991, 111 p. 

    Frédéric Sawicki, Les Questions de protection sociale dans la campagne présidentielle de 1988: Contribution à l'étude de la formation de l'offre politique, paris 1, 1988, 118 p. 

    Frédéric Sawicki, Le Parti socialiste dans le Pas-de-Calais: singularité héritée, singularité construite, singularité imposée, 1987, 165 p. 

  • Frédéric Sawicki, « Les partis sont-ils voués à disparaître ? », Que faire des partis politiques ?, Editions du Croquant, 2023, pp. 289-308 

    Frédéric Sawicki, « Los partidos como empresas culturales », in EUDEM (dir.), La política en plural. Investigaciones sociales sobre la política contemporánea, EUDEM-Editorial de la Universidad Nacional de Mar del Plata, 2020, pp. 147-165   

    Frédéric Sawicki, « La présidentialisation a-t-elle eu raison des partis politiques ? », in Igor Martinache, Frédéric Sawicki (dir.), La fin des partis ?, Presses universitaires de France / La vie des idées, 2020, pp. 21-40   

    Frédéric Sawicki, Rémi Lefebvre, « Pourquoi les enseignants français tournent-ils aujourd’hui le dos à l’engagement politique ? », in Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Gaïti, Patrick Lehingue (dir.), La politique désenchantée ? perspectives sociologiques. Mélanges en l’honneur de Daniel Gaxie, Presses universitaires de Rennes, 2019   

    Frédéric Sawicki, « Riverains, bourgeois ou citoyens ? Sociologie d’une association en lutte contre l’agrandissement d’un stade de football (Lille, 2003-2006) », in Presses universitaires de Rennes (dir.), Dechezelles (Stéphanie), Olive (Maurice) (dir.), Politiques du proche. Les lieux familiers comme espaces de mobilisation, 2019, pp. 197-217 

    Frédéric Sawicki, « Les partis sont-ils voués à disparaître ? », Que faire des partis politiques ?, Editions du croquant, 2018 

    Frédéric Sawicki, « Des démocraties sans protagonistes ? », in CNRS Éditions (dir.), Violence et passion. Rencontres Recherche et Création du Festival d’Avignon, CNRS Éditions, 2017, pp. 267-283   

    Frédéric Sawicki, Damien Lecomte, « Discipline partisane et discipline majoritaire sous la Ve République : le cas du parti socialiste », in Julie Benetti, Anne Levade, Dominique Rousseau (dir.), Le droit interne des partis politiques, Mare & Martin, 2017     

    Frédéric Sawicki, Florence Haegel, « Résistible et chaotique, la présidentialisation de l'UMP et du PS », in Yves Déloye, Alexandre Dézé, Sophie Maurer (dir.), Institutions, élections, opinion. Mélanges en l'honneur de Jean-Luc Parod, Presses de Sciences Po, 2014, pp. 19-40 

  • Frédéric Sawicki, Julien Talpin, Ivan Sainsaulieu, « La discrétion partisane », Politix, 2022, n°138   

    Frédéric Sawicki, « Les partis politiques sont-ils dépassés ? », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines, 2021, n°3, p. 16 

    Frédéric Sawicki, « Vers une réactivation du virus de la politique », Recherche socialiste, 2020, n°9293, pp. 113-122 

    Frédéric Sawicki, « Sociographie des cabinets ministériels (2012-2014) : présentation générale », Revue française d'administration publique , 2019, n° ° 168, pp. 745-750   

    Frédéric Sawicki, « Quarante ans d’enquêtes prosopographiques sur les membres de cabinets ministériels : quelles problématiques pour quels résultats ? », Revue française d'administration publique , 2019, n° ° 168, pp. 751-769    

    RésuméLes recherches sur les membres de cabinets ministériels sous la Ve République ont privilégié l’enquête prosopographique. Un rapide tour d’horizon de ces travaux révèle que cette méthode a permis d’analyser quatre phénomènes ou processus principaux : l’énarchisation des cabinets, les rapports de force entre classes dirigeantes, les ressources et filières politiques de recrutement des personnels de cabinet et les effets de leurs trajectoires sur l’action publique. Prenant appui sur ces recherches, cet article présente la méthode d’une enquête prosopographique sur les gouvernements de J.-M. Ayrault et de M. Valls I. Il établit la continuité et les évolutions avec les cabinets précédents, du point de vue des propriétés sociales des collaborateurs et de la nature de leurs liens avec le Parti socialiste.

    Frédéric Sawicki, Thomas Alam, Julie Le Mazier, « Quarante ans d’enquêtes prosopographiques sur les membres de cabinets ministériels : quelles problématiques pour quels résultats ? », Revue française d’administration publique, 2019, n°168, pp. 751-769 

    Frédéric Sawicki, Thomas Collas, Delphine Dulong, « Sociographie des cabinets ministériels (2012-2014) : présentation générale », Revue française d’administration publique, 2018, n°4, p. 745 

    Frédéric Sawicki, Thomas Alam, Julie Le Mazier, « Quarante ans d'enquêtes prosopographiques sur les membres de cabinets ministériels : quelles problématiques pour quels résultats ? », Revue française d’administration publique, 2018, n°4, p. 751   

    Frédéric Sawicki, « L’épreuve du pouvoir est-elle vouée à être fatale au Parti socialiste ? », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2017, n°4, p. 27 

    Frédéric Sawicki, « Bibliographie », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines , 2016, n° ° 44, pp. 42-42   

    Frédéric Sawicki, « Esquisse d’une sociologie politique des enseignants français », Education et Sociétés : Revue internationale de sociologie de l'éducation, 2015, n°2, pp. 83-102 

    Frédéric Sawicki, « PS : un parti en ordre de bataille, mais sans bataillons », Revue Esprit, 2015, n°7, p. 75 

    Frédéric Sawicki, « Esquisse d’une sociologie politique des enseignants français », Éducation et Sociétés , 2015, n° ° 36, pp. 83-102    

    Se fondant sur une enquête statistique, l’article analyse la politisation et les formes contemporaines de l’engagement des enseignants en France. Il s’agit d’abord d’identifier les types de rapport à l’engagement et à la politique des enseignants français. Globalement, ce groupe professionnel reste plus syndiqué, plus participatif aux élections et plus mobilisé que beaucoup d’autres. S’il demeure fortement orienté à gauche, cette tendance ne doit pas masquer de puissantes hétérogénéités internes. En distinguant des idéaux types d’enseignants, selon leur positionnement politique et leur rapport au syndicalisme et à l’engagement dans des mobilisations collectives, l’auteur repère les variables qui en rendent compte. Utilisant les outils de la sociologie politique de l’engagement pour étudier le groupe professionnel des enseignants, il discute l’hypothèse d’un déclin de leur engagement politique.

    Frédéric Sawicki, « Les partis politiques en France : La force du localisme », Revue Esprit, 2013, n°8, p. 43 

    Frédéric Sawicki, « Retour sur un quart de siècle d'une revue  militante  », Politix , 2013, n° ° 100, pp. 9-40    

    Les auteurs proposent une « ego-sociologie » de Politix, dont ils ont été parmi les fondateurs et dont ils sont aujourd’hui encore membres actifs de la rédaction. Ils précisent ce qu’a été à l’origine le projet de cette revue « militante » : rompre avec l’académisme qui caractérisait le milieu disciplinaire ; développer le dialogue avec l’ensemble des sciences sociales ; élargir le champ d’analyse de la science politique en s’intéressant à la dimension sociale des phénomènes politiques. Ils reviennent ensuite sur les évolutions de la revue, sur les enjeux qui sont apparus avec les transformations des conditions de publication et d’évaluation tant des revues que des articles soumis.

    Frédéric Sawicki, Jean-Louis Briquet, « Retour sur un quart de siècle d'une revue militante », Politix, 2012, n°100, pp. 9-40 

    Frédéric Sawicki, « La résistible politisation du football »: Le cas de l'affaire du grand stade de Lille-Métropole, Sciences sociales et sport, 2012, n°1, p. 193 

    Frédéric Sawicki, « Pour une sociologie des problématisations politiques de l'École », Politix, 2012, n°2, p. 7 

    Frédéric Sawicki, « Pour une sociologie des problématisations politiques de l'École », Politix , 2012, n° ° 98, pp. 7-33    

    RésuméCet article se veut un plaidoyer en faveur du décloisonnement des recherches sur les politiques scolaires. En plus de présenter les contributions du numéro, il analyse les raisons du long désintérêt de la science politique pour ce domaine, il met en exergue certains des apports majeurs à la sociologie de l’action publique des recherches menées sur les politiques scolaires en France au cours des vingt dernières années, et attire l’attention des spécialistes des politiques scolaires sur la nécessité d’être plus attentifs aux acteurs « centraux » qui concourent à la « problématisation » des questions scolaires.

    Frédéric Sawicki, Johanna Siméant, « Decompartmentalizing the sociology of activism: A critique of recent tendencies in French studies »: Inventário da sociologia do engajamento militante: Nota crítica sobre algumas tendências recentes dos trabalhos franceses, Sociologias, 2011, n°28, pp. 200-255   

    Frédéric Sawicki, « Les grands débats du socialisme », Les Grands Dossiers des Sciences Humaines , 2009, n° °14, pp. 16-16   

    Frédéric Sawicki, Johanna Siméant, « Décloisonner la sociologie de l’engagement militant. Note critique sur quelques tendances récentes des travaux français », Sociologie du Travail, 2009, n°1, pp. 97-125 

    Frédéric Sawicki, « Introduction », Politix , 2008, n° ° 81 , pp. 7-12   

    Frédéric Sawicki, « Défaite de la gauche : le 21 avril 2002 n'était pas un accident », Savoir/Agir , 2007, n° ° 1, pp. 23-28   

    Frédéric Sawicki, Bruno Duriez, « Réseaux de sociabilité et adhésion syndicale. Le cas de la CFDT », 2003, pp. 17-51    

    Réseaux de sociabilité et adhésion syndicale. Le cas de la CFDT Bruno Duriez, Frédéric Sawicki L'analyse d'une enquête par questionnaire menée auprès des adhérents de la CFDT du Nord-Pas-de-Calais, complétée par une série d'entretiens centrés sur les logiques de l'adhésion syndicale met clairement en évidence l'importance des réseaux relationnels dans le processus d'engagement. Parmi ceux-ci, les relations professionnelles l'emportent nettement aujourd'hui sur les relations extraprofessionnelles dans le cadre associatif, politique et, dans une moindre mesure, familial. Cette évolution est en partie le fruit de la politique de recrutement menée par la CFDT. En rassemblant des personnes qui ont peu de liens forts entre elles, ou en tout cas peu de liens multiplexes, les syndicats semblent difficilement être en mesure de développer une sociabilité propre. Plus que jamais la fidélité à l'institution repose sur la capacité des militants et des délégués de terrain à maintenir un minimum de liens, souvent ténus, entre les adhérents.

    Frédéric Sawicki, Roland Marchal, « Les frontières de la paix et de la guerre », 2002, pp. 39-59    

    Les frontières de la paix et de la guerre Roland Marchal Guerre et paix, ni guerre ni paix, paix dans la guerre et guerre dans la paix : la contestation d'une claire division entre état de guerre et état de paix, si elle apparaît soudainement possible, n'est pas le produit d'un simple effet de rhétorique. Elle tient réellement à une indécision fondamentale sur le statut de situations qui se sont multipliées depuis longtemps, sans doute bien avant la fin de la Guerre froide et l'avènement de la globalisation. A partir d'exemples concrets, l'article s'attache à le démontrer.

    Frédéric Sawicki, Pierre Mathiot, « Les membres des cabinets ministériels socialistes en France (1981-1993) : recrutement et reconversion. 1) Caractéristiques sociales et filières de recrutement », 1999, pp. 3-30    

    Les membres des cabinets ministériels socialistes en france (1981-1993) : recrutement et reconversion Première partie : Caractéristiques sociales et filières de recrutement Faut-il abandonner la sociologie quantitative des élites politico-administratives ? Telle est au fond la question sous-jacente à ce premier article consacré à la présentation des résultats d'une enquête portant sur les propriétés sociales et les filières de recrutement de 422 membres de cabinets ministériels en poste au cours de la période 1981-1986 et 1988-1993. En établissant la relative permanence des caractéristiques sociales et politiques de cette population tout au long de la période, l'enquête semble donner raison à ceux qui cherchent à analyser le rallie­ment par les gouvernements de gauche à un « référentiel néolibéral » à l'aide d'autres instru­ments d'analyse. Il reste que l'on ne peut exclure l'hypothèse que l'important ancrage des élites politico-administratives socialistes dans la bourgeoisie économique ait facilité cette conver­sion. En tout état de cause, un prochain article consacré aux carrières postérieures à la sortie The members of the french socialist ministers' cabinets (1981-1993). recruitment and reconversion First part : Social characteristics and recruitment paths Should the quantitative sociology of the political-administrative elite be abandoned ? That is the question underlying this first article, which deals with data from a survey of the social attri­butes and recruitment paths of 422 ministerial cabinet members serving during 1981-1986 and 1988-1993. By establishing the relative permanence of the social and political characteristics of this population throughout the period, the inquiry seems to support those who try to analyze the left governments ' rallying to a « neo-liberal referential » by means of other analytical tools. The hypothesis that the substantial rooting of the political-administrative socialist elite in the economic bourgeoisie helped this conversion cannot however be excluded. The second part, which deals with careers after ministerial cabinet positions, will show that this hypothesis is no less plausible than that positing that the left elite adapted in advance to new career prospects in the business sphere. The sociology of the political-administrative elite thus remains useful but not sufficient for understanding the leaders' training and their beliefs, analyzing the opera­tions of the networks between the senior civil service, political firms and those more or less controlled by the State, and building bridges between the sociology of political personnel and policy analysis. Les membres des cabinets ministériels socialistes des cabinets ministériels, montrera que cette hypothèse n'est pas moins plausible que celle qui voudrait que les élites de gauche se soient adaptées par anticipation à de nouvelles perspectives de carrière dans la sphère marchande. Au total, la sociologie des élites politico-administratives demeure donc une méthode utile, sinon suffisante à elle seule, pour comprendre la formation et les croyances des dirigeants, analyser le fonctionnement des réseaux qui se tissent entre la haute fonction publique, les entreprises politiques et les entreprises contrôlées plus ou moins par l'Etat et jeter des ponts entre la sociologie du personnel politique et l'étude des politiques publiques.

    Frédéric Sawicki, Pierre Mathiot, « Les membres des cabinets ministériels socialistes en France : recrutement et reconversion. 2) Passage en cabinet et trajectoires professionnelles », 1999, pp. 231-264    

    Deuxième partie : Passage en cabinet et trajectoires professionnelles Le devenir professionnel des anciens membres de cabinets ministériels dans cette enquête por­tant sur 422 membres de cabinets de la période 1981-1986 et 1988-1993 est examiné à deux moments différents : immédiatement après le dernier passage en cabinet et au moment de l'enquête (en 1997). La pratique du pantouflage reste limitée et concerne principalement les énarques administrateurs civils du ministère de l'Économie qui avaient le plus à attendre pro­fessionnellement du tournant néolibéral, en termes de débouchés nouveaux dans le secteur privé ou privatisé. Une autre population reste fidèle au service de l'État, en partie sans doute parce qu'elle est issue d'administrations qui ont en général peu à craindre de la politique de libéralisation (Intérieur) ou peuvent espérer des débouchés au sein de l'État liés à sa réorga­nisation (Affaires sociales). Enfin, les reconversions vers la politique professionnelle ou les promotions via des nominations au tour extérieur restent limitées. L'étude plaide pour une approche fine des stratégies professionnelles des membres de cabinets, s'intéressant aux res-

    Frédéric Sawicki, Luc Berlivet, « La foi dans l'engagement. Les militants syndicalistes CFTC de Bretagne dans l'après-guerre », Politix, 1994, n°27, pp. 111-142    

    Berlivet Luc, Sawicki Frédéric. La foi dans l'engagement. Les militants syndicalistes CFTC de Bretagne dans l'après-guerre. In: Politix, vol. 7, n°27, Troisième trimestre 1994. La biographie. Usages scientifiques et sociaux, sous la direction de Luc Berlivet, Annie Collovald et Frédéric Sawicki. pp. 111-142.

    Frédéric Sawicki, « L'homme politique en campagne. L'élection municipale de Dunkerque en mars 1989 », 1994, pp. 127-139    

    L'homme politique en campagne. L'élection municipale de Dunkerque de mars 1989. Frédéric Sawicki [127-139]. L'observation de l'élection municipale de Dunkerque de mars 1989 tend à montrer que le métier de l'homme politique en campagne ne se résume pas à son aptitude à mettre en œuvre des techniques standardisées de mobilisation et de communication. Les techniques qu'utilisent les candidats ainsi que les registres symboliques sur lesquels ils jouent dépendent en grande partie du type de ressources politiques qu'ils possèdent, des propriétés des groupes qui les soutiennent, des caractéristiques de l'espace politique local et des effets propres de l'interaction que constitue une campagne électorale. Le métier politique, dans ces conditions, est la capacité à gérer au mieux ces contraintes : les élus ou les candidats gèrent donc moins leur image que les phénomènes de communication qui l'accréditent.

    Frédéric Sawicki, « Les réseaux enseignants socialistes dans le Pas-de-Calais des années trente à nos jours », 1994, pp. 127-146    

    Sawicki Frédéric. Les réseaux enseignants socialistes dans le Pas-de-Calais des années trente à nos jours. In: Les Cahiers de l'Institut d'Histoire du Temps Présent, n°26, mars 1994. Intellectuels engagés d’une guerre à l’autre. pp. 127-146.

    Frédéric Sawicki, « Configuration sociale et genèse d’un milieu partisan. Le cas du parti socialiste en Ille-et-Vilaine », 1994, pp. 83-110    

    La sociologie des partis politiques privilégie tantôt une approche sociétale, tantôt une approche organisationnelle ou entrepreneuriale. Cela conduit généralement à traiter de façon séparée la configuration sociale et historique dans laquelle s’insère le parti et le travail de mobilisation qui s’y effectue. L’exemple de la structuration du parti socialiste en Ille-et-Vilaine, dans une région où les chrétiens de gauche passent pour avoir joué un rôle de premier plan dans ce processus, indique que la conciliation de ces deux paradigmes est nécessaire si l’on veut comprendre tant les propriétés des groupes qui dominent le parti que les pratiques et l’ethos militants qui y prévalent.

    Frédéric Sawicki, Annie Collovald, « Le populaire et le politique. Quelques pistes de recherche en guise d'introduction », 1991, pp. 7-20    

    « Hommes-affiches » Roger-Viollet.)

    Frédéric Sawicki, « Les questions de protection sociale dans la campagne présidentielle française de 1988. Contribution à l'étude de la formation de l'agenda électoral », 1991, pp. 171-196    

    L'évacuation de certains thèmes des campagnes électorales est généralement présentée, quand elle n'est pas dénoncée, comme un résultat de la forte médiatisation de ces dernières ou comme le produit de l'intérêt objectif des candidats. Le suivi des thèmes de protection sociale, choisis en fonction de la place importante qu'ils occupaient sur les agendas politique et gouvernemental durant les mois précédant la campagne, tend à indiquer, au contraire, que leur neutralisation renvoie en bonne partie à des logiques dépassant à la fois le cadre de l'interaction singulière que constitue la campagne électorale stricto sensu et le cadre des acteurs politiques légitimes. La production de l'agenda électoral ne peut donc s'analyser qu'à condition de prendre également en considération la place des différents thèmes dans les agendas politique et institutionnel ainsi que la configuration politique exceptionnelle qu'a produite la cohabitation.

    Frédéric Sawicki, Jean-Louis Briquet, « L'analyse localisée du politique », 1989, pp. 6-16    

    Briquet Jean-Louis, Sawicki Frédéric. L'analyse localisée du politique. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 6-16.

    Frédéric Sawicki, Paul Alliès, « Territoire régional et représentation des intérêts », 1989, pp. 63-71    

    Alliès Paul. Territoire régional et représentation des intérêts. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 63-71.

    Frédéric Sawicki, Annie Collovald, Jean-Philippe Heurtin, « A propos des élections municipales. La définition d'une élection. », 1989, pp. 139-150    

    Collovald Annie, Sawicki Frédéric, Heurtin Jean-Philippe. A propos des élections municipales. La définition d'"une" élection.. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 139-150.

    Frédéric Sawicki, Jean-Louis Briquet, « Editorial : L'espace du local », 1989, p. 3    

    Briquet Jean-Louis, Sawicki Frédéric. Editorial : L'espace du local . In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. p. 3.

    Frédéric Sawicki, « Questions de recherche : pour une analyse locale des partis politiques », 1988, pp. 13-28    

    Sawicki Frédéric. Questions de recherche : pour une analyse locale des partis politiques. In: Politix, vol. 1, n°2, Printemps 1988. Regards sur les organisations politiques. pp. 13-28.

    Frédéric Sawicki, A. Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l'État moderne, et E. Schalk, L'épée et le sang. Une histoire du concept de noblesse, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1997, pp. 170-177    

    Sawicki Frédéric. A. Jouanna, Le devoir de révolte. La noblesse française et la gestation de l'État moderne, et E. Schalk, L'épée et le sang. Une histoire du concept de noblesse. In: Politix, vol. 10, n°37, Premier trimestre 1997. Télévision et politique, sous la direction de Dominique Cardon et Jean-Baptiste Legavre. pp. 170-177.

    Frédéric Sawicki, J. Peneff, La méthode biographique, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1992, pp. 153-157    

    Sawicki Frédéric. J. Peneff, La méthode biographique. In: Politix, vol. 5, n°17, Premier trimestre 1992. Causes entendues - Les conditions de mobilisation (2) sous la direction de Annie Collovald et Brigitte Gaïti. pp. 153-157.

    Frédéric Sawicki, Annie Fourcaut, Dreyfus (Michel), Le PCF, crises et dissidences. De 1920 à nos jours, Bruxelles, Complexe, coll. "Questions au XXème siècle", 1990, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1991, pp. 94-95    

    Fourcaut Annie. Dreyfus (Michel), Le PCF, crises et dissidences. De 1920 à nos jours, Bruxelles, Complexe, coll. "Questions au XXème siècle", 1990. In: Politix, vol. 4, n°13, Premier trimestre 1991. Le populaire et le politique (1) - Les usages populaires du politique, sous la direction de Annie Collovald et Frédéric Sawicki. pp. 94-95.

    Frédéric Sawicki, Corbin (Alain), Le village des cannibales, Paris, Aubier, 1990, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1991, pp. 95-98    

    Sawicki Frédéric. Corbin (Alain), Le village des cannibales, Paris, Aubier, 1990. In: Politix, vol. 4, n°13, Premier trimestre 1991. Le populaire et le politique (1) - Les usages populaires du politique, sous la direction de Annie Collovald et Frédéric Sawicki. pp. 95-98.

    Frédéric Sawicki, Schwartz (Olivier), Le monde privé des ouvriers. Hommes et femmes du Nord, Paris, PUF, 1990, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1990, pp. 149-152    

    Sawicki Frédéric. Schwartz (Olivier), Le monde privé des ouvriers. Hommes et femmes du Nord, Paris, PUF, 1990. In: Politix, vol. 3, n°10-11, Deuxième et troisième trimestre 1990. Codification(s) sous la direction de Bastien François et Jean-Philippe Heurtin. pp. 149-152.

    Frédéric Sawicki, Jacques Lagroye, Mabileau (Albert), Sorbets (Claude), dir., Gouverner les villes moyennes, Paris, Pedone, 1989, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 160-161    

    Lagroye Jacques. Mabileau (Albert), Sorbets (Claude), dir., Gouverner les villes moyennes, Paris, Pedone, 1989. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 160-161.

    Frédéric Sawicki, Agulhon (Maurice), Histoire vagabonde, Paris, Gallimard, 1988, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 87-88    

    Sawicki Frédéric. Agulhon (Maurice), Histoire vagabonde, Paris, Gallimard, 1988. In: Politix, vol. 2, n°6, Printemps 1989. Les liaisons dangereuses. Histoire, sociologie, science politique, sous la direction de Sylvain Bourmeau, Dominique Cardon, Annie Collovald et Jean-Philippe Heurtin. pp. 87-88.

    Frédéric Sawicki, Lewin (Moshé), La formation du système soviétique, Gallimard, 1987 (traduit de l'anglais, 1ère éd. 1985), Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1988, pp. 87-88    

    Sawicki Frédéric. Lewin (Moshé), La formation du système soviétique, Gallimard, 1987 (traduit de l'anglais, 1ère éd. 1985). In: Politix, vol. 1, n°2, Printemps 1988. Regards sur les organisations politiques. pp. 87-88.

  • Frédéric Sawicki, Loïc Blondiaux, Cohendet Marie-Anne, Marine Fleury, Bastien François [et alii], Le Référendum d’Initiative Citoyenne Délibératif, Terra Nova, 2019 

    Frédéric Sawicki, Michel Verret, Annie Collovald, Regard sur l'histoire de la sociologie ouvrière française. Entretien avec Michel Verret, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1991, pp. 50-55    

    Verret Michel, Collovald Annie, Sawicki Frédéric. Regard sur l'histoire de la sociologie ouvrière française. Entretien avec Michel Verret. In: Politix, vol. 4, n°13, Premier trimestre 1991. Le populaire et le politique (1) - Les usages populaires du politique, sous la direction de Annie Collovald et Frédéric Sawicki. pp. 50-55.

    Frédéric Sawicki, Daniel Gaxie, Jean-Louis Briquet, Bastien François, Enjeux électoraux, enjeux municipaux - Entretien avec Daniel Gaxie, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 17-23    

    Gaxie Daniel, Briquet Jean-Louis, François Bastien, Sawicki Frédéric. Enjeux électoraux, enjeux municipaux - Entretien avec Daniel Gaxie. In: Politix, vol. 2, n°5, Hiver 1989. Domaines d'élection, sous la direction de Bastien François, Florence Haegel et Jean-Baptiste Legavre. pp. 17-23.

    Frédéric Sawicki, Jacques Chérèque, Bastien François, Jean-Baptiste Legavre, Un pompier avec une âme d'architecte. Entretien avec J. Chérèque, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 124-127    

    Chérèque Jacques, François Bastien, Legavre Jean-Baptiste, Sawicki Frédéric. Un pompier avec une âme d'architecte. Entretien avec J. Chérèque. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 124-127.

    Frédéric Sawicki, Pierre Grémion, Jean-Philippe Heurtin, Autour du Périphérique, Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 1989, pp. 21-24    

    Grémion Pierre, Heurtin Jean-Philippe, Sawicki Frédéric. Autour du Périphérique. In: Politix, vol. 2, n°7-8, Octobre-décembre 1989. L'espace du local, sous la direction de Jean-Louis Briquet et Frédéric Sawicki. pp. 21-24.

  • Frédéric Sawicki, « Écologisation de la vie politique française depuis les années 1960 (France-Europe) », le 24 avril 2024  

    Colloque organisé par la MSH Val de Loire, le laboratoire POLEN, Université d'Orléans sous la direction scientifique de Alexis Vrignon (POLEN), en partenariat avec le Réseau Universitaire de Chercheurs en Histoire Environnementale, la Société Française d’Histoire Politique et la Fondation de l’Écologie Politique

    Frédéric Sawicki, « The impact of the growing importance of the presidential race on the upheaval of the French party system in 2017 », Political parties and democracy, Rome ( Virtual ) Italy (IT), le 09 septembre 2022 

    Frédéric Sawicki, « Vers l’avènement des entreprises partisanes personnelles ? Etat des lieux et discussion critique », Congrès de l’Association française de science politique, Lille, le 06 juillet 2022 

    Frédéric Sawicki, « Décloisonner la sociologie de l’engagement, 15 ans après, où en est-on ? », Congrès de l’Association française de science politique, Lille, le 07 juillet 2022 

    Frédéric Sawicki, « Le mouvement des Gilets jaunes en France : archaïsme français ou mouvement avant-coureur ? », Concrétiser le dialogue savoirs-société : quelles innovations sociales face au changement politique ?, Gatineau Canada (CA), le 27 mai 2019 

    Frédéric Sawicki, « La démocratie dans les partis est-elle possible ? », le 14 décembre 2018  

    Organisé par l'ISJPS dans le cadre des 1ères Assises de la Recherche de l'Université Paris 1

    Frédéric Sawicki, Remi Lefebvre, Daniela Giannetti, « Les primaires en France et en Italie », Congrès de l'Association française de science politique (AFSP), Paris, le 09 juillet 2013 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Emmanuel Santarromana, Les élus locaux d’origine asiatique en Δle de France. Réseaux, rôles, et exercice du métier politique, thèse en cours depuis 2023 en co-direction avec 思萌 王 

    Alice Lechat, L'appropriation de la démarche intégrée de l'égalité au sein des collectivités locales-le cas de la mise en œuvre de la budgétisation sensible au genre à la Mairie de Paris, thèse en cours depuis 2023 

    Damien Lecomte, L'abdication du Parlement : fait majoritaire et discipline partisane à l'Assemblée nationale sous la Vème République, thèse soutenue en 2021 à Paris 1, membres du jury : Cécile Vigour (Rapp.), Nicolas Rousselier (Rapp.), Catherine Achin et Olivier Rozenberg  

    Le facteur clef de la domination du pouvoir gouvernant sur le Parlement dans la Ve République est l’existence d’une majorité stable et disciplinée à l’Assemblée nationale. En étudiant la construction historique du « fait majoritaire » et le fonctionnement des groupes, la thèse analyse la subordination consentie des députés. La recherche se fonde sur des observations directes du groupe socialiste majoritaire pendant la XIVe législature (2012-2017), des entretiens avec des députés et collaborateurs parlementaires et ministériels, des archives des comptes rendus des débats et des données statistiques relatives aux activités législatives et aux profils des élus. Le phénomène inédit de « fronde parlementaire » dans le groupe socialiste incite à examiner les fondements du présidentialisme majoritaire. Émergeant dans une conjoncture politique exceptionnelle autour du général de Gaulle, il s’est solidifié progressivement par le ralliement des acteurs et des forces politiques malgré des mises à l’épreuve. Le capital politique collectif du groupe majoritaire est structuré autour du chef gouvernant et incite les députés à la discipline. Il nécessite néanmoins un travail du groupe pour mobiliser ses membres et du pouvoir gouvernant pour entretenir sa domination, y compris en acceptant des concessions ciblées et des dissensions limitées. Au-delà des institutions formelles, la discipline relève d’abord de représentations incorporées par les députés excluant l’autonomie politique de la majorité parlementaire et naturalisant le soutien au pouvoir gouvernant. L’ancrage du présidentialisme dans les esprits entraîne des dysfonctionnements démocratiques de la Ve République.

    Alexis De brito, Rapports au travail et rapports sociaux dans un espace rural à dominante viticole , thèse en cours depuis 2021 

    Guillaume Letourneur, S'engager au FN dans la "France des oubliés" , thèse soutenue en 2020 à Paris 1  

    La thèse examine la manière dont le Front national s'organise et se mobilise à l'écart des grands centres urbains. Depuis plusieurs années, le vote FN est souvent présenté dans les médias comme celui de la «France périphérique» et Marine Le Pen se proclame porte-parole de la «France des oubliés». Mais que représentent l'implantation militante et le développement organisationnel du parti frontiste hors des métropoles ? Qui sont ses cadres territoriaux, ses candidats et ses militants dans les zones excentrées ? Que font-ils quand ils vont «au Front» ? Pour répondre à ces questions, la Mayenne et l'Yonne constituent des observatoires privilégiés des mobilisations frontistes et de l'engagement partisan dans des petites villes et les campagnes françaises. Par cette entrée territoriale, la thèse entend restituer les engagements individuels et les mobilisations collectives d'extrême droite en les ré-encastrant dans leur contexte. Cette démarche permet de saisir la structuration du frontisme dans le temps long et de restituer la vie des fédérations dans une historicité propre aux territoires étudiés. À partir de sources archivistiques, la généalogie du parti d'extrême droite montre que cette formation politique, dès l'origine, est enkystée dans quelques viviers militants: la nébuleuse catholique traditionaliste, des individus ayant des attaches avec les forces de l'ordre, une fraction des mondes de l'artisanat traditionnel et des petits indépendants sur le déclin, des partisans de l'Algérie française. Du fait de ces filiations historiques, le milieu partisan frontiste parvient rarement à essaimer au-delà de ces noyaux fondateurs. L'enquête de terrain, par entretiens et observations, met alors en évidence la distance qui sépare les réseaux militants d'extrême droite et l'électorat du parti appartenant notamment aux classes populaires. Si certains membres des petites classes moyennes fondent beaucoup d'espoirs dans la vague «bleue Marine» et rejoignent le parti présidé par Marine Le Pen à partir de 2011, le fonctionnement élitiste, hyper-centralisé et par cooptation du parti engendrent chez eux des déceptions militantes. En dépit d'une stratégie volontariste d'«implantation locale» dans les années 2010, le FN n'accède que rarement aux mandats locaux et aux ressources institutionnelles qui permettraient à l'organisation de se consolider et de stabiliser sa base militante. Dans la «France des oubliés» que Marine Le Pen exhorte dans ses discours, le FN reste une organisation politique minoritaire et isolée, une force électorale d'appoint et un mouvement social marginal. Le mode de scrutin majoritaire et l'emprise des partis installés ne lui permettent pas de devenir un parti d'élus et d'accéder à la «notabilité». Au total, le FN demeure un parti de militants, marqué par un fort turn-over, des difficultés à recruter des candidats et à professionnaliser ses représentants

    Guillaume Letourneur, S'engager au FN dans la "France des oubliés", thèse soutenue en 2020, membres du jury : Nonna Mayer (Rapp.), Florence Haegel (Rapp.), Julian Mischi et Violaine Girard    

    La thèse examine la manière dont le Front national s'organise et se mobilise à l'écart des grands centres urbains. Depuis plusieurs années, le vote FN est souvent présenté dans les médias comme celui de la «France périphérique» et Marine Le Pen se proclame porte-parole de la «France des oubliés». Mais que représentent l'implantation militante et le développement organisationnel du parti frontiste hors des métropoles ? Qui sont ses cadres territoriaux, ses candidats et ses militants dans les zones excentrées ? Que font-ils quand ils vont «au Front» ? Pour répondre à ces questions, la Mayenne et l'Yonne constituent des observatoires privilégiés des mobilisations frontistes et de l'engagement partisan dans des petites villes et les campagnes françaises. Par cette entrée territoriale, la thèse entend restituer les engagements individuels et les mobilisations collectives d'extrême droite en les ré-encastrant dans leur contexte. Cette démarche permet de saisir la structuration du frontisme dans le temps long et de restituer la vie des fédérations dans une historicité propre aux territoires étudiés. À partir de sources archivistiques, la généalogie du parti d'extrême droite montre que cette formation politique, dès l'origine, est enkystée dans quelques viviers militants: la nébuleuse catholique traditionaliste, des individus ayant des attaches avec les forces de l'ordre, une fraction des mondes de l'artisanat traditionnel et des petits indépendants sur le déclin, des partisans de l'Algérie française. Du fait de ces filiations historiques, le milieu partisan frontiste parvient rarement à essaimer au-delà de ces noyaux fondateurs. L'enquête de terrain, par entretiens et observations, met alors en évidence la distance qui sépare les réseaux militants d'extrême droite et l'électorat du parti appartenant notamment aux classes populaires. Si certains membres des petites classes moyennes fondent beaucoup d'espoirs dans la vague «bleue Marine» et rejoignent le parti présidé par Marine Le Pen à partir de 2011, le fonctionnement élitiste, hyper-centralisé et par cooptation du parti engendrent chez eux des déceptions militantes. En dépit d'une stratégie volontariste d'«implantation locale» dans les années 2010, le FN n'accède que rarement aux mandats locaux et aux ressources institutionnelles qui permettraient à l'organisation de se consolider et de stabiliser sa base militante. Dans la «France des oubliés» que Marine Le Pen exhorte dans ses discours, le FN reste une organisation politique minoritaire et isolée, une force électorale d'appoint et un mouvement social marginal. Le mode de scrutin majoritaire et l'emprise des partis installés ne lui permettent pas de devenir un parti d'élus et d'accéder à la «notabilité». Au total, le FN demeure un parti de militants, marqué par un fort turn-over, des difficultés à recruter des candidats et à professionnaliser ses représentants

    Walter Francisco Nique Franz, Faire ou non parti ? : la Centrale des Travailleurs Argentins en quête d'une stratégie politique face au néo-libéralisme (1991-2013), thèse soutenue en 2019 à Paris 1, membres du jury : Camille Goirand (Rapp.), Gabriel Alejandro Vommaro (Rapp.), Karel Yon  

    Décembre 2002, la Centrale des Travailleurs Argentins (CTA) décide de constituer un Mouvement Politique, Social et Culturel. Tout laisse croire que la Centrale va créer un parti politique. L’ambition est de proposer une alternative de gauche à la crise économique et sociale qui affecte le Pays depuis un an. Paradoxalement, ce n’est qu’à partir de 2006 que commence la construction partisane alors qu’un gouvernement de gauche dirige le Pays et que tous les indicateurs socio-économiques se sont améliorés. Pourquoi la CTA hésite à faire parti en 2002 ? Pourquoi le fait-elle en 2006 alors que la crise est déjà passée ? De quelle façon le parti est-il construit ? L’objectif de cette thèse est de déchiffrer cette énigme à travers la compréhension du jeu d’interdépendances constitué entre syndicats, mouvements sociaux et partis politiques. Deux hypothèses sont ici défendues. D’une part, pendant les années 1990, la stratégie de contestation des politiques néolibérales a amené la CTA à se positionner à l’intersection de différents univers sociaux, en nouant de multiples relations avec des syndicats, des mouvements sociaux et des partis politiques. En raison de la densité de ces réseaux et de l’intensité des interactions entre ses composants, un milieu multisectoriel que nous désignerons par l’expression «milieu oppositionnel» s’est alors formé. La stratégie de construction partisane se trouve toutefois entravée du fait des jeux concurrentiels livrés à la fois au sein de la Centrale et du milieu oppositionnel. D’autre part, les stratégies partisanes menées par les syndicalistes sont en réalité le résultat d’un habitus clivé. Leur reconversion dans le champ politique est partielle, de même qu’ils résistent à adopter des pratiques et les logiques propres au jeu politique, au risque de compromettre la viabilité électorale du parti. La démonstration s’appuie sur une enquête socio-ethnographique menée pendant trois séjours de terrain réalisés entre 2011 et 2015.

    Valentin Soubise, Le populisme en pratique , thèse en cours depuis 2019 

    Arthur Delaporte, L'unité fragmentée - Les recompositions des courants du Parti socialiste au prisme des trajectoires militantes (1979-2008), thèse en cours depuis 2017 

    Agathe Cagé, Réceptions et usages par les professionnels de la politique des contributions des intellectuels en France au début des années 2000 : l'hybridité des acteurs comme ressource politique, thèse soutenue en 2017 à Paris 1, membres du jury : Frédéric Lebaron (Rapp.), Pierre Mathiot (Rapp.), Frédérique Matonti et Gisèle Sapiro  

    Réceptions et usages par les professionnels de la politique des contributions des intellectuels en France au début des années 2000 : l’hybridité des acteurs comme ressource politique

    Soufiane Taif, La diplomatie éducative mené par la France à travers l'agence pour l'enseignement du français à l'étranger (AEFE), thèse en cours depuis 2016 

    Igor Martinache, Occuper le terrain : une socio-histoire des appropriations du sport par le milieu communiste français, thèse soutenue en 2016 à Lille 2 en co-direction avec Sébastien Fleuriel    

    En dépit de la place importante qu’elles occupent dans les sociétés contemporaines, les activités physiques et sportives continuent d’occuper une place secondaire sur l’agenda politique. Pourtant, dès le début du 20e siècle, des militants ouvriers ont commencé à développer une approche particulière du sport. Après avoir rappelé quelques éléments de l’histoire de ce « sport ouvrier », et en particulier les contradictions qui le traversent, nous nous intéressons surtout ici à la manière dont ses héritiers après la Seconde guerre mondiale ont tenté d’ériger le sport en enjeu politique de première importance en France. Ce « milieu communiste du sport », site d’interactions particulier qui dépasse les frontières des organisations s’articule cependant autour d’un certain nombre de carrefours. La commission sport nationale du PCF institutionnalisée en 1959 est de ceux-là. Appuyée sur l’analyse d’archives, d’entretiens et d’une participation observante de plusieurs années au sein de ce collectif, cette enquête propose ainsi d’étudier le statut, le fonctionnement et le recrutement d’un tel groupe de travail thématique. Il s’agit en d’autres termes de chercher à comprendre ce que militer pour la cause du sport veut dire, comment certains en viennent à s’engager pour cet objet relativement illégitime dans le champ politique pour saisir enfin quel type de doctrine ils produisent. Une deuxième partie est consacrée aux appropriations elles-mêmes de cette doctrine ailleurs dans le parti, en s’intéressant aux politiques sportives de deux municipalités de la « banlieue rouge » puis à celle menée au gouvernement lorsque le portefeuille des Sports échoit pour la première fois à une communiste, consécration en trompe-l’oeil du travail de la commission.

    Valerie Asensi, Politisation sur un territoire, politisation par un territoire. Qualification et requalification de l'engagement associatif en Seine-Saint-Denis. Le cas des dirigeants sportifs, thèse en cours depuis 2014 

    Anne-Sophie Petitfils, Sociologie d'une mobilisation partisane modernatrice : la refondation de l'UMP saisie "par le bas" (2004/2008), thèse soutenue en 2012 à Lille 2, membres du jury : Philippe Aldrin, Annie Collovald, Florence Haegel, Rémi Lefebvre et Michel Offerlé    

    Comment un parti de gouvernement, comme l’UMP, qui se revendique comme moderne, professionnalisé et désidéologisé, parvient-il à mobiliser à grande échelle ? Au croisement d’une sociologie des partis et des mobilisations politiques, cette thèse est dédiée à l’étude de la genèse et des effets de la campagne de recrutement menée par la direction sarkozyste de l’UMP de 2004 à 2008, qui a fait usage d’une rhétorique modernisatrice et de pratiques managériales. Elle montre que la « modernisation managériale », en tant qu’idéologie institutionnelle, a constitué un ressort essentiel de cette mobilisation. Ce résultat ne peut se comprendre indépendamment de la sociographie des « nouveaux adhérents », qui, comparés aux membres de formations fondatrices de l’UMP appartiennent davantage aux milieux entrepreneuriaux. L’engagement de ces nouveaux entrants à l’identité et aux attentes distinctes a suscité une résistance infrapolitique de la part des anciens et a eu des effets paradoxaux sur l’institution (conflictualisation des relations internes, réactivation des identités gaullistes et libérales et idéologisation des membres). Au niveau théorique, ce travail plaide pour l’usage d’une approche culturelle des institutions partisanes qui apparaît paradoxalement la plus à même de rendre compte des logiques qui conduisent certains partis de gouvernement à apparaître de plus en plus comme des entreprises rationnelles.

    Antony Burlaud, Les socialistes face aux réorientations de politique économique, thèse en cours depuis 2012 

    Mathieu Hauchecorne, La fabrication transnationale des idées politiques : sociologie de la réception de John Rawls et des "théories de la justice" en France (1971-2011), thèse soutenue en 2011 à Lille 2 en co-direction avec Frédérique Matonti, membres du jury : Marion Fourcade, Sandra Laugier, Olivier Nay et Gisèle Sapiro    

    Au carrefour de la sociologie des élites, de l’histoire intellectuelle et des études de réception, cette recherche explore les mécanismes par lesquels les discours théoriques et les idées politiques circulent entre pays, entre disciplines, et entre mondes savants et politiques. Elle prend pour objet la réception, dans les champs intellectuel et politique français, de la théorie de la justice sociale de John Rawls et du vaste débat ouvert par celle-ci dans le monde anglophone à partir de 1971. Contribution à une histoire sociale des idées politiques contemporaines, elle combine l’observation in situ de séminaires d’experts, de colloques universitaires, l’ethnographie de discussions en ligne, avec une enquête statistique, et l’étude d’archives administratives, universitaires et éditoriales. La description des références à Rawls, Sen ou Walzer dans les publications académiques, la presse, les programmes politiques, l’action publique ou les programmes scolaires fonctionne ainsi comme un analyseur de reconfigurations plus globales, comme la domination accrue de l’anglais sur les échanges culturels transnationaux, le déclin des référentiels marxistes et keynésiens au sein de la gauche française, ou la remise en cause du paradigme structuraliste au sein des sciences humaines et sociales françaises. On montre comment les appropriations des « théories de la justice » et leurs circulations se rapportent à la position occupée par leurs médiateurs et la structure du milieu d’interconnaissance qu’ils constituent. Alors que la sociologie de la réception a souvent négligé l’analyse du contenu des appropriations, on montre en outre comment une lecture sociologique de celles-ci permet d’expliquer des affinités ressenties par ces médiateurs pour la pensée de Rawls, par-delà les frontières nationales, disciplinaires et sectorielles.

    Sylvain Lefèvre, Mobiliser les gens, mobiliser l'argent , thèse soutenue en 2008 à Lille 2  

    Les ONG sont-elles devenues des « multinationales de l'action collective » ? Que ce soit dans le domaine humanitaire ou environnemental, ces organisations ont recours depuis une trentaine d'années à des pratiques issues du monde de l'entreprise privée, comme le marketing direct. Tantôt présentée comme « une modernisation nécessaire » et tantôt comme « la corruption d'un univers vertueux par le marché », cette managerralisation des ONG aux groupes locaux de bénévoles de Greenpeace et Handicap International, en passant par les agences de fundraising, c'est à une enquête ethnographique sur l'institutionnalisation d'un répertoire de mobilisation managérialisé que nous convions le lecteur

    Magali Nonjon, Quand la démocratie se professionnalise , thèse soutenue en 2006 à Lille 2  

    Aujourd'hui la démocratie participative ne s 'affiche plus seulement dans des discours, elle s'incarne dans des pratiques. Les formes d'association des citoyens à la décision at aux débats publics se multiplient. Si quelques travaux récents ont analysé cette démocratie participative au « concret », peu ont été consacrés aux acteurs qui se sont spécialisés dans la gestion et l'animation des procédures participatives. Cette thèse y est consacrée. Plus précisément, elle analyse l'émergence et la consolidation d'un véritable marché professionnel sur ces enjeux. La première partie présente une sociographie de ce milieu professionnel. Elle révèle son hétérogénéité (diversité des origines socioprofessionnelles, absence de savoir-faire unifiés) mais aussi les tensions qui le structurent aujourd'hui. Elle montre ainsi comment ces acteurs s'évertuent dans leurs pratiques comme dans leurs discours à construire l'existence de deux « mondes antagonistes »  : celui des « militants » et des « professionnels » de la participation. La deuxième partie analyse plus particulièrement les conditions et les logiques de professionnalisation de cette « nébuleuse participative ». L'ensemble des facteurs qui ont contribué à la faire naître et à la structurer y sont reconstitués. Elle affirme notamment que les injonctions participatives véhiculées par le personnel politique et les pouvoirs publics ont facilité la construction d'une demande d'expertises participatives multiple, évolutive et largement indéterminée. Puis, tout en montrant que les trajectoires socioprofessionnelles contribuent à modeler des pratiques participatives spécifiques, elle suggère que la professionnalisation du milieu de la participation portent en eux-mêmes les germes de sa déprofessionnalisation. Au final , cette thèse rend compte d'un double mouvement / les « professionnels de la participation » contribuent à façonner les politiques participatives autant qu'elles les façonnent

    Stéphane Vandenbussche, Arts plastiques et décentralisation culturelle , thèse soutenue en 2006 à Lille 2  

    La volonté du ministère de la Culture de relancer le marché de l'art et la mise en place, au début des années quatre-vingt, de la décentralisation culturelle ont permis, dans le Nord-Pas-de-Calais, de constituer des équipes et de soutenir de nombreux projets autour de la création contemporaine. Les années quatre-vingt sont des années d'apprentissage pour les édiles locaux et pour les professionnels de la culture, mais aussi pour les services centraux et les services déconcentrés de l'Etat. Conventions de développement, programmation de l'aménagement du territoire, contrats de plan Etat/Région ont été initiés durant les premières années de décentralisation. Durant les années quatre-vingt-dix, pourtant, l'irruption du thème de l'évaluation des politiques culturelles et la stagnation des dépenses de fonctionnement des équipements, orientent le soutien à la création, la sensibilisation des publics à la production plastique contemporaine et la diffusion de l'art contemporain en général, vers des logiques gestionnaires et des enjeux de structures. Le Fonds régional d'art contemporain doit prendre un nouvel essor. Plusieurs villes s'inscrivent franchement dans le soutien aux arts plastiques. Les musées se rénovent. Le Fresnoy-Studio national des arts contemprains est créé après dix ans de chantier. Les écoles d'art se sont reformées et se sont rassemblées en réseau, avec le soutien de la collectivité régionale. Les équipes se sont formées et ont organisé le milieu artistique régional

    Ludovic Rohart, La représentation politique et professionnelle des sapeurs-pompiers de la Troisième République à nos jours, thèse soutenue en 2005 à Lille 2  

    Ce travail porte sur l'institutionnalisation des sapeurs-pompiers en France entre les débuts de la Troisième République et aujourd'hui. Il revisite les mythes qui entourent les services d'incendie : le sapeur-pompier " soldat du feu " et le sapeur-pompier " volontaire ". L'image du sapeur-pompier " soldat du feu " se construit en effet à la fin du XIXe siècle alors qu'auparavant les pompiers ont pour principale fonction le maintien de l'ordre. Cette métamorphose est le résultat d'un long processus au cours duquel un ensemble d'acteurs, liés par l'intérêt convergent de désarmer le pompier et lui retirer certains de ses attributs militaires, vont oeuvrer dans ce sens. Ce travail est d'abord le fruit de la fédération nationale des sapeurs-pompiers, composée de notables acquis aux idéaux républicains et satisfaits de voir leurs entreprises protégées du risque incendie. Cet organisme trouve un allié en la personne de l'Etat. Les pouvoirs publics tentent d'imposer le régime institutionnel et se satisfont du désarmement du pompier, danger potentiel aux mains des édiles municipaux. Il ne manquent pas de tirer profit de cette situation pour, épaulés par la fédération, instituer un statut unique du sapeur-pomier et affirmer sa prééminence dans l'organisation des servcies d'incendie. En raison du rôle social et politique des sapeurs-pompiers à l'échelon local, les parlementaires vont se faire les hérauts des sapeurs-pompiers au sein de l'arène parlementaire. L'intériorisation du nouveau rôle dévolu aux sapeurs-pompiers s'acquerra par la pratique des concours de manoeuvres et de pompes à incendie mis en place par la fédération. Le politique, la presse, les constructeurs de matériels d'incendie y trouvent l'occasion de redéfinir l'image du sapeur-pompier. Sans présenter un visage unique, les différents acteurs de l'assurance incendie vont contribuer à renforcer le phénomène. Le mutualisme autorise par exemple la fédération à gratifier les sapeurs-pompiers en contrepartie du désarmement, ancien ressort de l'engagement. Le statut unique mis en place par l'Etat et la fédération est contesté par les collectivités locales, notamment les plus grandes, pour des motifs politiques et sociaux. Architectes et cadres municipaux vont élaborer un statut professionnel, antagoniste du modèle républicain. Après la seconde Guerre Mondiale, ces deux modèles vont continuer à s'opposer, mais l'augmentation du nombre des interventions, leur diversification, leur technisation, comme les modifications apportées cadre d'organisation territorial des services d'incendie, contribuent au déclin du volontariat. L'image du sapeur-pompier volontaire ne parvient encore à s'imposer qu'au prix d'une retraduction du politique et du travail symbolique effectuée par la fédération

    Séverine Frère, Concertation et décision dans les dispositifs de planification de la Loi sur l'Air (1996) , thèse soutenue en 2005 à Lille 2  

    La multiplication de textes faisant référence à la concertation a pu être interprétée comme une incitation à une transformation des modes d ‘élaboration de l'action publique faisant davantage de place à la participation citoyenne dans les processus décisionnels, parfois désignée par le terme de gouvernance. Ces conceptions ont été soumises à l'épreuve des réalités, à travers l'élaboration des procédures de planification issues de la Loi sur l'air et l'Utilisation Rationnelle de l'énergie de 1996. En se fondant sur une " participation observante " menée au sein des groupes de travail du Plan Régional pour la Qualité de l'Air de la Région Nord Pas de Calais, des Plans de Protection de l'Atmosphère et des Plans de Déplacements Urbains de Lille et Valenciennes, et en se focalisant sur les modalités de la participation associative et citoyenne, l'analyse montre que les modes de prises de décision ne sont pas transformés sous l'effet de la concertation. Les procédures de planification étudiées, quelle que soit l'autorité qui les pilote, sont domestiquées par les acteurs du système politico-administratif, laissant ainsi apparaître une asymétrie des rôles, des fonctions et de la légitimité des acteurs, ainsi qu'une faible marge de manoeuvre pour l'expression du public.

    Fabien Desage, Le consensus communautaire contre l'intégration intercommunale , thèse soutenue en 2005 à Lille 2  

    Les institutions intercommunales en France sont presque toujours dirigées par des exécutifs collégiaux, associant des représentants municipaux de l'ensemble des formations partisanes. Ce mode de gestion atypique est justifié au nom de la technicité présumée des enjeux intercommunaux et de l'affirmation des politiques d'agglomération qu'il rendrait possible. Notre travail envisage le processus d'institutionnalisation de la CUDL, de sa genèse par les groupes réformateurs dans les annèes 1960, jusqu'à la consolidation d'un régime de " consensus ", terme utilisé par les élus eux-mêmes pour qualifier leurs accords interpartisans. La perspective socio-historique et ethnographique adoptée donne à voir les conditions pratiques de domestication par les maires des réformes successives. Le " consensus ", loin d'aboutir au renforcement de la capacité normative de la CUDL apparaît alors comme le vecteur principal de son maintien sous dépendance municipale et de l'entretien de son déficit démocratique.

    Jérôme Heurtaux, Une partisanisation controversée , thèse soutenue en 2005 à Lille 2  

    Le changement de régime en Pologne se traduit par un processus d'emprise croissante de la compétition politique par un nombre limité d'organisations partisanes, la partisanisation. Loin d'être évident, ce processus fait l'objet d'une reconstruction, au carrefour de la sociologie des partis politiques, des changements de régime et des usages sociaux du droit. Repérant une politisation du droit et une juridicisation du politique, l'auteur étudie en premier lieu la partisanisation sous l'angle de la codification de la compétition politique, à travers les luttes politiques qui la caractérisent, sous forme de débats parlementaires consacrés aux lois sur les partis, le financement de la politique et les lois électorales. Il étudie également les campagnes électorales, notamment l'usage des labels partisans et des modes de présentation de soi des candidats aux élections parlementaires. Il peut ainsi rendre compte d'un processus qui se donne à voir simultanément conflictuel et cumulatif

    Nancy Venel, Musulmans et citoyens , thèse soutenue en 2002 à Lille 2  

    "Au travers d'une étude qualitative basée sur l'exploration minutieuse de 36 entretiens approfondis auprès d'une population de jeunes Français musulmans d'origine maghrébine la recherche s'efforce de restituer les multiples manières dont ces jeunes combinent leurs multiples appartenances et s'approprient le modèle de citoyenneté à la française. L'étude conduit à la mise en place d'une "cartographie" de la citoyenneté "ordinaire" chez ces acteurs et invite à considérer la pluralité des registres empiriques en ce domaine. Trois portraits idéaltypiques ont ainsi pu être dégagés : les héritiers, les contractants et les néocommunautaires. Ce terrain invite à repenser la conception classique, et dominante jusque récemment, de la citoyenneté et à considérer les modes de revigorisation de cette notion. Les acteurs rencontrés s'inventent de nouvelles normes d'homogénéité incluant, dépassant ou subvertissant l'appartenance nationale. . . "

    Rémi Lefebvre, Le socialisme saisi par l'institution municipale , thèse soutenue en 2001 à Lille 2  

    La thèse se donne un double objectif. Elle vise d'abord à jeter un regard nouveau sur un objet historique (le socialisme municipal) le plus souvent appréhendé dans sa dimension juridique. Il s'agit de donner toute leur place aux réalités municipales dans l'histoire du socialisme français. Qu'est-ce que le socialisme a fait de l'institution municipale et quel socialisme a-telle produit en retour ? Une des hypothèses qui sous-tend l'étude est que la forme singulière prise historiquement par le socialisme en France (faible structuration, liens relâchés avec >, extériorité par rapport au >. . . ) résulte pour partie de son très fort ancrage municipal. En cherchant à transformer les règles du jeu municipal, les socialistes sont transformés par elles et doivent en intérioriser les normes. L'étude entend d'autre part contribuer à une sociogénèse de l'institution municipale en France. Dans un même mouvement, elle cherche donc à analyser la manière dont les socialistes se sont appropriés ou ont mis en cause les règles du jeu municipal et les processus historiques qui ont établi la figure de l'institution et ont conféré du sens aux pratiques qui en relèvent. Pour se faire, le travail s'appuie sur deux terrains d'enquête historique qui correspondent à deux échelles d'analyse : une étude centrée sur les sites d'interaction nationaux du parti socialiste et une monographie de Roubaix, ville-bastion du socialisme, presque sans interruption de 1892 à 1983. Le choix de roubaix s'est imposé non pour sa représentativité mais pour son exemplarité. Notre monographie montre que les socialistes sont progressivement prisonniers d'une institution dont ils visaient à subvertir les usages. Alors que le socialisme municipal ne revêt principiellement aucune valeur intrinsèque dans cette ville de tradition guesdiste et ouvrière, il constitue un élément essentiel de > et de l'implantation locale.

  • Gilles Descloux, Itinéraires de militants d'origine chrétienne dans les années 68 en Suisse romande : configurations, biographies et parcours de vie, thèse soutenue en 2022 à Paris 1 sous la direction de Isabelle Sommier, membres du jury : Denis Pelletier (Rapp.), Philippe Gottraux (Rapp.), Olivier Fillieule et Bernard Voutat  

    Il a existé dans les années 1960-1970 une génération de militants d’origine chrétienne portant une contestation radicale d’une Église catholique portée à droite et d’une Église protestante embourgeoisée. À partir d’une recherche combinant travail sur archive et récits de vie, cette thèse raconte sous un nouvel angle l’histoire de ces militants qui grandissent dans le catholicisme et le protestantisme des années d’après-guerre et qui, dans les années 68 en Suisse romande, contestent l’Église-institution et investissent les mobilisations et mouvements sociaux de la décennie. Elle explore les itinéraires biographiques d’une vingtaine d’entre eux, comme autant de portraits qui font apparaître les déterminants multiples et croisés qui façonnent leurs « carrières militantes ». La thèse commence par renseigner les matrices de politisation d’une fraction de la jeunesse chrétienne, et les vecteurs sociohistoriques de transformation de la fidélité religieuse de clercs et laïcs engagés dans la contestation de l’institution religieuse. Ce travail appréhende ensuite l’itinéraire de militants d’origine chrétienne en les inscrivant dans les configurations complexes qui font apparaître les rivalités, oppositions, et tensions entre une pluralité d’acteurs impliqués dans la dynamique de conflictualité de cette période. Analysant ensuite les carrières militantes en fonction des familles de mouvements (gauchisme, syndicalisme) et des modalités d’appartenance à l’institution (fidélité paradoxale), ce travail examine les logiques à travers lesquelles s’effectuent les investissements militants. L’entrée par les individus et les carrières militantes permet d’élargir l’étude de l’engagement et des mobilisations à l’ensemble des groupes formels et informels, des réseaux d’interconnaissance et des contestations au sein des institutions. Les études de cas constituent autant de scénarii mettant au jour la manière dont leur engagement reflète la formation de schèmes, dispositions, intérêts et aspirations forgés à travers leur socialisation, expériences et appartenances à des groupes sociaux.

    Vanessa Monney, Où sont les femmes dans les syndicats en Suisse ? : une analyse localisée d'un processus de féminisation en cours, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Isabelle Sommier et Olivier Fillieule, membres du jury : Nicky Le Feuvre (Rapp.), Cécile Guillaume (Rapp.)  

    Dans un contexte de perte de membres dans les bastions traditionnels des syndicats, ce sont en revanche près de 30 000 femmes qui rejoignent les fédérations de l’Union syndicale suisse ces quinze dernières années. Cette thèse porte sur le processus de féminisation des syndicats en Suisse, aborde sous l’angle des trajectoires des syndicalistes et du fonctionnement interne des organisations. A partir d’une enquête localisée dans les syndicats bâlois, nous avons cherché à comprendre comment les syndicats se féminisent et comment se maintiennent malgré tout des inégalités genrées dans les organisations. Trois syndicats aux cultures organisationnelles et aux branches professionnelles variées ont été retenus : Unia, Syna et le SSP. En croisant les échelles d’analyse, elle montre les ressorts d’une féminisation locale différenciée, que nous avons examinées sous l’angle de l’implantation de politiques d’égalité ou non et des modalités de fonctionnement des organisations. C’est ensuite la combinaison entre l’analyse organisationnelle et des carrières syndicales qui permet d’éclairer la production des rapports sociaux de sexe dans les syndicats. En sortant d’explications renvoyant les inégalités à des causes seulement externes aux organisations, l’analyse de la division sexuée du travail syndical montre comment certaines tâches, essentiellement effectuées par des femmes, restent dévalorisées ou invisibilisées. C’est aussi l’éthique vocationnelle du syndicalisme qui pèse sur les arbitrages entre les sphères de vie et qui donne à voir les configurations familiales sexuées des syndicalistes. Finalement, la féminisation en cours n’empêche que faire sa place dans un milieu aux normes androcentrées pèse sur les engagements des femmes confrontées au sexisme dont nous avons développé les principales dimensions.

    Jean Hentzgen, Du trotskysme à la social-démocratie : le courant lambertiste en France jusqu'en 1963, thèse soutenue en 2019 à Normandie sous la direction de John Barzman, membres du jury : Frank Georgi (Rapp.), Ludivine Bantigny et Michel Dreyfus  

    Ce mémoire étudie un courant original de l’extrême gauche française : celui le plus souvent nommé « lambertiste » d’après le nom de son principal dirigeant, Pierre Lambert. La présente thèse examine sa genèse aux lendemains de la Libération puis son développement jusqu’en 1963. Ce groupe se constitue autour de quelques convictions comme un antistalinisme affirmé, la nécessité d’un fonctionnement rigoureux, la volonté d’agir « dans la classe » et la priorité donnée à l’action syndicale. Au cours de la période étudiée, il acquiert d’autres particularités comme l’anticléricalisme, un manque d’intérêt pour les révolutions coloniales ou la méfiance envers la modernité. Surtout, quand la direction de la IVe Internationale trotskyste prétend que le mouvement communiste international peut jouer un rôle progressiste, les lambertistes rompent avec elle. Désormais, ils ne cessent de dénoncer « les pablistes », Michel Pablo étant alors le dirigeant de la IVe. En revanche, ce courant politique se lie à une mouvance mêlant anarchistes, syndicalistes révolutionnaires et socialistes de gauche. Par ce biais, il se rapproche des réformistes, d’abord dans le domaine syndical puis, à la faveur de la guerre d’Algérie, dans la sphère politique. A la fin de la période étudiée, il est en passe de devenir un allié de la social-démocratie à l’extrême gauche.

    Tatyana Shukan, Contester ou soutenir le pouvoir : action collective et militantisme dans des mouvements de jeunesse en Russie et en Biélorussie (2006-2012), thèse soutenue en 2016 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Kathy Rousselet, membres du jury : Françoise Daucé (Rapp.), Frédéric Vairel (Rapp.), Alexandra Goujon  

    Cette thèse analyse les formes et les conditions de l’action collective dans des contextes contraignants à partir des mobilisations de la jeunesse en faveur et contre l’ordre politique établi en Russie et en Biélorussie dans les années 2000. En confrontant mouvements contestataires et organisations loyales au pouvoir et en les analysant dans leurs rapports asymétriques à l’État, ce travail saisit l’émergence de ces structures à la faveur des « révolutions de couleurs » et des évolutions internes aux deux pays. Il distingue trois formes de militantisme : militantisme contestataire à conflit frontal avec le pouvoir, militantisme du pouvoir en Biélorussie vécu sur le mode consensuel du souci des autres (zabota) et, enfin, militantisme du pouvoir en Russie qui associe conflictualité et zabota dans le cadre du conflit « négocié ». Conflit et zabota déterminent ensuite le rapport des jeunes au politique et leurs projets de société, leur attitude à la rue, leurs formes d’action et leurs logiques d’engagement. Cette recherche met aussi en évidence l’action des organisations qui mobilisent la jeunesse, tout en entretenant des relations consensuelles avec le pouvoir et envisageant leur action dans la continuité de l’État, mais qui promeuvent la loyauté politique parmi les jeunes à travers la mobilisation politique dans la rue en Russie et l’encadrement social en Biélorussie. Ce travail appréhende enfin les effets des contextes contraignants tant sur les jeunes contestataires, qui sont obligés d’adapter leurs modes de structuration, leurs répertoires d’action ainsi qu’à se socialiser à la répression, que sur les militants du pouvoir, qui doivent s’adapter aux objectifs des autorités.

    Martin Baloge, Démêler l'écheveau de la représentation politique : l'impôt sur la fortune à l'Assemblée nationale et au Bundestag, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie, membres du jury : Alexis Spire (Rapp.), Catherine Achin (Rapp.), Florence Haegel et Jens Borchert  

    Cette thèse étudie dans une perspective comparée les modalités du travail de représentation en matière d’impôt sur la fortune, au Bundestag et à l’Assemblée nationale. S’appuyant sur des approches empiriques complémentaires (entretiens semi-directs, observation non-participante, bases de données prosopographiques, travail d’archive codé), cette enquête entend expliquer la variété des pratiques constatées. La recherche montre que les débats en matière d’impôt sur la fortune se caractérisent par la place centrale prise par les mondes de l’entreprise, faisant émerger le constat d’une forme d’inégalité d’accès à la parole parlementaire pour les groupes sociaux cités au sein des deux Assemblées. L’enquête souligne également que les députés développent des pratiques différenciées entre groupes en utilisant plusieurs registres de représentation visant à justifier et légitimer les différents modes d’investissement observables dans les deux pays. Face à ce constat, cette étude entend proposer un examen des causes des phénomènes observés. Plus d’une trentaine de facteurs explicatifs sont ainsi pris en compte, à des niveaux micro, méso et macrosociologiques (histoire politique, dispositions individuelles, processus de socialisation politique, économique et professionnelle, influence des entourages, effets de positions et de contextes, etc.). La thèse montre alors que les pratiques de représentation sont le résultat de l’articulation d’un système de facteurs qui interdisent de penser ces pratiques de façon réifiée. En cherchant à comprendre la complexité et l’intrication de nombreux éléments intervenant dans les prises de position des élus, la thèse cherche à démêler les fils explicatifs de l’écheveau des pratiques de représentation.

    Işil Erdinç, Syndicats, partis, Etat sous le gouvernement AKP (2002-2015) : contribution à l'analyse des dynamiques interchamps, thèse soutenue en 2016 à Paris 1 sous la direction de Gilles Dorronsoro et Kamil Cem Őzatalay, membres du jury : Cédric Lomba (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.), Sophie Béroud  

    Cette thèse étudie les relations entre le champ syndical et le champ politique en Turquie sous le gouvernement du Parti de la Justice et du Développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AKP) de 2002 à 2015. Cette recherche s'appuie principalement sur un travail de terrain qui comprend des observations et une centaine d'entretiens semi-directifs dans les trois confédérations ouvrières syndicales (DİSK, Hak-İş, Türk-İş). Le terrain a été mené entre décembre 2011 et avril 2014. Sous le gouvernement AKP, une mise en cohérence entre le champ syndical et le champ politique s'effectue par le biais des transferts entre les deux champs. Les dynamiques partisanes entre les syndicats et les mouvances politiques donnent à voir des affinités entre les deux champs. L'intervention du gouvernement AKP, donc l'action étatique, renforce et accélère les transferts et transforme le champ syndical. Ainsi, les syndicats proches des réseaux AKP deviennent dominants dans le champ syndical. L'équilibre entre les organisations syndicales est modifié. Être pour ou contre le gouvernement AKP devient l'axe principal de la concurrence syndicale. Les dynamiques infra-confédérales, locales (sectorielles et territoriales), voire internationales, suscitent une pluralité des configurations partisanes et syndicales.

    Jean-Baptiste Chabert, Construire la politique foncière en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 1974-2014 : analyse des interactions au sein d'une action publique, thèse soutenue en 2016 à AixMarseille sous la direction de Jean-Pierre Gaudin, membres du jury : Emmanuel Négrier (Rapp.), Gilles Massardier (Rapp.), Philippe Aldrin  

    L’objet de cette thèse est de questionner les modes de construction d’une action publique décentralisée. Plus spécifiquement, ce travail s’intéresse aux modalités d’institutionnalisation d’une politique foncière régionale volontariste en Provence-Alpes-Côte d’Azur au-delà du bloc de compétences transférées à la Région en 1983. Dans cette perspective, il s’agit d’étudier une forme originale de régionalisation à la marge du noyau dur des compétences régionales, jouant cependant un rôle important dans la construction de la Région et la structuration d’un domaine d’action. Adoptant une démarche de recherche croisant sociologie de l’action publique et sociologie politique, on appréhende les règles de cet espace d’action publique régional en privilégiant l’étude d’un champ d’action constitué au-delà du cadre fixé par la loi. L’on fait ainsi l’hypothèse que la politique foncière, à la croisée de multiples secteurs et de niveaux d’action déjà institutionnalisés, constitue un espace d’interactions privilégié pour l’analyse des processus de construction et d’institutionnalisation de la Région au travers d’une politique à laquelle elle participe. En adoptant une perspective diachronique et multi-niveaux, c’est-à-dire en privilégiant l’analyse du changement en longue durée au sein de l’espace régional, et en attachant une attention particulière aux jeux sociaux interdépendants qui interconnectent différents niveaux d’action publique, la thèse ambitionne de contribuer à l’étude sociologique des processus de régionalisation de l’action publique sous dynamique de décentralisation

    Paolo Stuppia, Les tracts du mouvement « anti-CPE » de 2006 : sociologie d'une technologie militante, thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Isabelle Sommier, membres du jury : Jean-Gabriel Contamin (Rapp.), Bertrand Geay (Rapp.), Danielle Tartakowsky et Jean-Philippe Legois  

    Objet délaissé et relativement méconnu par le champ scientifique, le tract est relégué, le plus souvent, à un simple outil « d'illustration » des luttes politiques, qu’il s’agisse de campagnes électorales ou de mouvements sociaux. Avec leurs définitions multiples, ouvrant autant de perspectives d’analyse (historique, sociologique, linguistique), les feuilles éphémères n’ont jamais été interrogées du point de vue de leur matérialité, de leur contexte de fabrication et de diffusion encore moins de celui de la multiplicité des usages. L’objectif de cette thèse est de questionner le tract en tant que « technologie militante » au sein d’une mobilisation sociale particulière, celle dite « anti-CPE » de 2006 qui, par son caractère débouchant sur une crise politique d’abord latente, puis de plus en plus « ouverte », se présente comme un cadre idéal pour analyser tant la matérialité de l'objet que ses différents emplois et les principales pratiques militantes qui y sont reliées.

    Grégory Hû, Les roses déracinées , thèse soutenue en 2014 à Strasbourg sous la direction de Yves Déloye et Hélène Michel  

    Cette thèse entreprend d’examiner les transformations du recrutement du personnel politique socialiste de la fin du XIXe siècle à 2012 en établissant le passage d’une logique sociale à une logique politique du renouvellement des élus et cadres partisans à partir des années 1990. Sur la base d’une enquête de terrain croisant plusieurs méthodes (entretiens, observations, archives et base de données prosopographiques), cette recherche montre, dans une première partie, les filières sociales de renouvellement du personnel politique socialiste de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1990. En changeant de jeu d’échelle, la seconde partie révèle la dévaluation des ressources des groupes mobilisés en 1971 (enseignants laïcs et catholiques de gauche) à partir des années 1990. Enfin, la dernière partie s’attache à démontrer en quoi la réévaluation des ressources politiques et partisanes transforme le recrutement et renouvelle le capital politique des élus.

    Grégory Hû, Les roses déracinées, thèse soutenue en 2014 sous la direction de Yves Déloye et Hélène Michel, membres du jury : Bertrand Geay (Rapp.), Éric Agrikoliansky (Rapp.)      

    Cette thèse entreprend d’examiner les transformations du recrutement du personnel politique socialiste de la fin du XIXe siècle à 2012 en établissant le passage d’une logique sociale à une logique politique du renouvellement des élus et cadres partisans à partir des années 1990. Sur la base d’une enquête de terrain croisant plusieurs méthodes (entretiens, observations, archives et base de données prosopographiques), cette recherche montre, dans une première partie, les filières sociales de renouvellement du personnel politique socialiste de la fin du XIXe siècle jusqu’en 1990. En changeant de jeu d’échelle, la seconde partie révèle la dévaluation des ressources des groupes mobilisés en 1971 (enseignants laïcs et catholiques de gauche) à partir des années 1990. Enfin, la dernière partie s’attache à démontrer en quoi la réévaluation des ressources politiques et partisanes transforme le recrutement et renouvelle le capital politique des élus.

  • Dimitrios Kosmopoulos, La reconfiguration politique en Grèce, 2010-2014, thèse soutenue en 2019 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Dominique Damamme, membres du jury : Christophe Roux (Rapp.), Florence Haegel, Éric Agrikoliansky, Jérôme Heurtaux et Nikos A. Marantzidēs  

    Cette thèse analyse le bouleversement politique en Grèce pendant les années 2010-2014, période marquée par la crise économique et la mise en œuvre des programmes d’ajustement structurel. En nous appuyant sur une étude empirique, nous démontrons que l’effondrement du PASOK et la mutation du jeu politique sont conditionnés tant par la structuration interne du parti que par les politiques adoptées. Notre étude est attentive à la perte des ressorts sociaux du PASOK qui précède et conditionne la chute électorale. L’effondrement des socialistes est analysé de manière corrélative à l’émergence d’une offre politique de remplacement qui se forme autour des mobilisations contre le Mémorandum. Enfin, nous analysons la manière dont la question du Mémorandum s’impose comme enjeu principal déterminant aussi bien l’offre politique que les alignements électoraux. Ce travail s’inscrit donc dans une perspective large qui articule l’étude du phénomène partisan avec les processus des crises politiques.

    Paul Lehner, Les conseillers d’orientation dans l’enseignement secondaire (1959-1993) : un métier « impossible » ?, thèse soutenue en 2017 à Paris 10 sous la direction de Bernard Pudal, membres du jury : Sandrine Garcia (Rapp.), Stéphane Beaud, Odile Henry et André Désiré Robert  

    Grâce aux apports de la sociologie de l’action publique, des groupes professionnels et de l’institution, on cherche à comprendre dans cette recherche, consacrée à une sociogenèse du métier de conseiller d’orientation de 1959 à 1993, l’échec (relatif) des conseillers d’orientation pour imposer, et, corrélativement, occuper un domaine de compétences stable, reconnu et valorisé, au sein de l’enseignement secondaire, de 1959 à 1993. Convoitant le champ de compétences du cycle d’observation des aptitudes des élèves – apparaissant dans l’Entre-deux-guerres -, les conseillers d’orientation n’intègrent qu’officiellement l’enseignement secondaire en 1959 avec la réforme de l’enseignement Berthoin. Néanmoins, l’examen du processus d’élaboration des politiques scolaires des années 1950 montre que leurs savoirs et pratiques professionnelles, hérités de la psychologie expérimentale, se heurtent aux logiques dominantes structurant les politiques scolaires, à savoir la préservation de l’ordre scolaire, « menacé » par l’explosion scolaire, et la recherche d’une adéquation de l’École avec l’économie. Ces finalités génèrent une redéfinition du métier de conseiller d’orientation dans les années 1960 neutralisant du même coup les dimensions critiques de leur expertise psychologique. Le conseiller d’orientation est alors censé dépister les « inadaptés scolaires » et informer les élèves des débouchés professionnels. Profitant de la critique de l’arbitraire, dénoncé notamment durant Mai-Juin 68, et de l’avènement de l’échec scolaire comme problème public légitime au début des années 1970, les conseillers d’orientation réussissent à préserver l’unité relative de leur métier et à occuper le champ d’intervention professionnelle de l’échec scolaire. Pour les acteurs des politiques scolaires, ils doivent participer à la fabrication du consentement des élèves à leurs destins scolaires et professionnels, mais doivent également assurer l’information professionnelle des jeunes. Le métier de conseiller d’orientation oscille entre ces deux finalités, y compris de 1981 à 1989. Sous le ministère de l’Education nationale de Lionel Jospin, l’idée du nécessaire consentement de l’élève à son devenir scolaire et professionnel est à nouveau au cœur de la politique scolaire. Elle s’inscrit dans le sillage de l’entreprise de modernisation de l’Ecole, nouvelle thématique au milieu des années 1980. C’est dans ce contexte que s’organise la revendication des porte-paroles des conseillers d’orientation d’être reconnu comme psychologue, statut protégé par la loi de mars 1985. Garantissant leur légitimité à intervenir dans le champ d’intervention professionnelle de l’échec scolaire, le statut de psychologue prémunit le groupe professionnel de redéfinitions illimitées de leur métier ou, du moins, en délimite le champ des possibles.

    Rémi Guillot, Le meurtre de Bruay en Artois : quand une affaire judiciaire devient une cause du peuple (1972-1974), thèse soutenue en 2010 à Paris 10 sous la direction de Annie Collovald, membres du jury : Érik Neveu (Rapp.), Marie-Claire Lavabre, Francis James et Violaine Roussel    

    Le 6 avril 1972, le corps d’une fille de mineurs de 15 ans, Brigitte Dewèvre, est découvert sans vie, sur un terrain vague d’une cité ouvrière du Pas-de-Calais, à Bruay-en-Artois. Le juge Henri Pascal est chargé de l’instruction et inculpe Me Pierre Leroy, le notaire de la ville. L’inculpation du notable est immédiatement interprétée par les journalistes comme le début d’une bataille d’un « petit juge contre les gros »; en effet, dans le contexte de l’après soixante-huit, l’action iconoclaste de ce juge qui incarcère un notable et ses discours aux accents de lutte des classes prônant une « justice à ciel ouvert » intriguent. De nombreuses rédactions dépêchent des reporters sur place. Dans la foulée, des maoïstes de la Gauche Prolétarienne (GP) présents dans la région s’emparent de ce fait divers et mobilisent à plusieurs reprises la population locale au nom de la « justice populaire ». Des manifestations réunissant plusieurs milliers de personnes sont organisées pour soutenir le « petit juge ». Les prises de positions du juge Pascal contre le secret de l’instruction, sa collaboration ouverte avec les journalistes et la politisation de l’enquête entraînent son dessaisissement le 20 juillet 1972. Le dossier Dewèvre est transféré à Paris. Le contexte post-soixante-huitard de démobilisation et le classement du dossier contribuent à renvoyer l’affaire à la rubrique des faits divers, de l’agitation « gauchiste » et, finalement, des énigmes judiciaires irrésolues puisqu’on ne saura jamais qui a tué Brigitte Dewèvre. La médiatisation intensive de cette cause de justice transformée en cause politique reste dans les mémoires sous le nom d’« affaire de Bruay-en-Artois ».Notre thèse interroge les raisons pour lesquelles un dossier de justice, tiré d’un triste fait divers comme on peut en lire des dizaines dans les colonnes des quotidiens régionaux, a été transformé en une cause politique. Comment et selon quelles logiques des agents aussi différents qu’un juge d’instruction, des journalistes de presse locale ou nationale et des acteurs politiques tels que les maoïstes de l’ex-Gauche Prolétarienne se sont retrouvés pour faire du meurtre de la jeune Brigitte Dewèvre une cause commune défendue au nom « du peuple » ?

    Michel-Alexis Montané, Leadership politique et territoire , thèse soutenue en 1999 à Bordeaux 4 sous la direction de Claude Sorbets  

    Reposant sur une enquete de terrain, une campagne d'entretiens (105) semi-directifs aupres d'acteurs politiques, et l'utilisation des archives de presse et d'institutions, cette these de doctorat en science politique porte sur les dimensions constitutives du leadership politique dans les espaces infra-nationaux. L'etude prend particulierement en compte la situation des departements et des villes moyennes apres la decentralisation, et tente de degager des regularites dans les processus de territorialisation de la direction politique. La conception ici adoptee du leadership politique, synonyme de direction politique, est celle d'un construit collectif, par opposition aux visions heroisantes et finalistes de ce phenomene (chap. 1 et 2). On peut en proposer une possible definition (voir p. 145 ; aussi p. 9, 22, 30, 33 et 783) : le leadership politique est un construit, resultant des pratiques recurrentes et des croyances des acteurs, qui associe a la fois des dispositif de pouvoir (notamment institutionnels), un ensemble de personnes organisees en equipes politiques, et une representation commune de ce qu'est ce leadership. Dans la these, on insiste sur les dimensions de l'acces au leadership, de sa constitution en equipes, de son rapport aux institutions et au territoire, actualise dans l'action publique : ces dimensions apparaissent comme premieres (chap. 6). L'etude de trois leaderships politiques territoriaux dans trois configurations departementales (landes, lot et lot-etgaronne), et des representations qui y ont cours, permet de reprendre, en les critiquant, trois questions recurrentes dans toute analyse du leadership politique : celles du charisme du leader, de l'innovation dans l'action, et de l'influence programmatique partisane (chap. 3, 4 et 5) ; questions que nous considerons, au final, comme moins pertinentes que les dimensions constitutives evoquees precedemment.

  • Guillaume Petit, Pouvoir et vouloir participer en démocratie , thèse soutenue en 2017 à Paris 1 sous la direction de Loïc Blondiaux  

    Les élus locaux veulent associer les citoyens, qui veulent pouvoir être entendus et peser dans les décisions. Ces propositions résument les enjeux d'une démocratie participative, à la fois comme idéal de gouvernement et comme norme de l'action publique locale. La thèse revient sur la mise à l'épreuve de l'impératif délibératif à l'échelle municipale, depuis les années 1990. L'enquête repose sur l'analyse des conditions sociales de la production et de la réception d'offres institutionnelles de participation, dans trois communes de 20 000 habitants. Au travers d'une approche inductive et pluri-méthodologique, nous proposons une sociologie de l'engagement participatif, entre études sur la socialisation politique et sur l'action publique locale. L'attention portée aux contextes, aux acteurs et aux formats de l'offre de participation, permet d'en constater l'institutionnalisation inaboutie et les appropriations socialement situées. Nous argumentons en faveur d'une compréhension dispositionnelle et situationnelle des parcours de participation et de non-participation, pour élaborer une théorie ancrée de l'engagement participatif, entre pouvoir et vouloir. Dans ce cadre, la possibilité intermittente d'une participation réalisée ne se comprend qu'au regard d'un engagement distancié, critiqué, empêché ou évité. En toute fin, si elle est une voie d'intéressement à un intérêt local commun, l'offre de participation voit sa portée sociale et politique fondamentalement limitée par l’encastrement de la participation dans la représentation.

    Guillaume Petit, Pouvoir et vouloir participer en démocratie, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Loïc Blondiaux, membres du jury : Nonna Mayer (Rapp.), Rémi Lefebvre (Rapp.), Céline Braconnier et Guillaume Gourgues    

    Les élus locaux veulent associer les citoyens, qui veulent pouvoir être entendus et peser dans les décisions. Ces propositions résument les enjeux d'une démocratie participative, à la fois comme idéal de gouvernement et comme norme de l'action publique locale. La thèse revient sur la mise à l'épreuve de l'impératif délibératif à l'échelle municipale, depuis les années 1990. L'enquête repose sur l'analyse des conditions sociales de la production et de la réception d'offres institutionnelles de participation, dans trois communes de 20 000 habitants. Au travers d'une approche inductive et pluri-méthodologique, nous proposons une sociologie de l'engagement participatif, entre études sur la socialisation politique et sur l'action publique locale. L'attention portée aux contextes, aux acteurs et aux formats de l'offre de participation, permet d'en constater l'institutionnalisation inaboutie et les appropriations socialement situées. Nous argumentons en faveur d'une compréhension dispositionnelle et situationnelle des parcours de participation et de non-participation, pour élaborer une théorie ancrée de l'engagement participatif, entre pouvoir et vouloir. Dans ce cadre, la possibilité intermittente d'une participation réalisée ne se comprend qu'au regard d'un engagement distancié, critiqué, empêché ou évité. En toute fin, si elle est une voie d'intéressement à un intérêt local commun, l'offre de participation voit sa portée sociale et politique fondamentalement limitée par l’encastrement de la participation dans la représentation.

    Nicole Gauthier, Innovations participatives et logiques partisanes : le cas de la campagne de Ségolène Royal en 2007, thèse soutenue en 2013 à Lille 2 sous la direction de Loïc Blondiaux, membres du jury : Florence Haegel (Rapp.), Laurence Monnoyer-Smith (Rapp.), Fabienne Greffet et Rémi Lefebvre    

    A la veille de l’élection présidentielle de 2007, la candidate du Parti socialiste, Ségolène Royal, revendique la transformation des modalités classiques d'une campagne électorale au profit de méthodes participatives. Sans rompre avec certaines techniques habituelles du marketing et de la communication politique, cette démarche se fonde sur des expériences délibératives menées au niveau local ou à l’étranger et sur les capacités interactives d’Internet mises au service de nouvelles pratiques démocratiques. Elle participe à la mutation en cours dans les partis politiques, confrontés à des enjeux de démocratie interne et à une interrogation persistante sur leur représentativité. Dans cette thèse, nous mettons en évidence les tensions, les interactions et les formes d’hybridation entre les logiques partisanes et les innovations participatives. Nous montrons comment la construction de dispositifs participatifs agit comme révélateur des rapports de force entre les principaux acteurs du jeu partisan.

    Maxime Vanhoenacker, "Suis-moi et tu seras autonome!" , thèse soutenue en 2012 à Paris EHESS sous la direction de Catherine Neveu  

    Dans le groupe éclé s'organisent la vie communautaire et les pratiques éducatives propres à cette société de jeunes. Le groupe est l'émanation locale des Éclaireuses et Éclaireurs de France (EEDF), mouvement de scoutisme laïque et mixte, dont l'ambition est de former des citoyens « actifs », « engagés » et « responsables ». Pourtant, dans le flot quotidien des situations d'animation, des discussions pédagogiques et des engagements militants, les respons, jeunes adultes bénévoles qui conduisent le groupe, ne font pas usage, à première vue, de ce terme de « citoyenneté ». L'existence précaire du groupe éclé impose ses urgences : il y est essentiellement question de réussir à organiser un camp, de renouer des relations avec la Mairie et d'impliquer les familles dans le vie collective. La recherche des situations dans lesquelles les éclés parlent de – ou plus rarement écrivent – la « citoyenneté » va conduire à repérer des fragments de citoyenneté ordinaire dans le groupe local : ils se situent dans les rituels d'engagement organisés durant les camps (la Règle d'Or), dans les discours des respons arrivés à un certain degré de formation militante (second degré), et sont prolifiques dans tous les écrits qui émanent du siège national. En suivant ces pistes, il s'avère que la « citoyenneté aux éclés » est une parole adulte sur ce que doit être ce mouvement de jeunesse : un lieu idéal d'émancipation par l'éducation, aux côtés de l’École publique. La « citoyenneté aux éclés » est une croyance que défendent des initiés qui ont en charge la bonne marche du mouvement au niveau national et qui, donc, sont confrontés aux tendances centripètes des groupes locaux et des engagements individuels. La citoyenneté est affirmée comme symbole d'unité du mouvement. C'est un idiome qui a aussi une portée publique : il renvoie à la position institutionnelle des éclés dans l'arène publique de l'éducation post-scolaire, associés aux autres mouvements laïques de l'éducation populaire.

    Sylvie Aebischer, « Mettre l’élève et le management au centre du système » , thèse soutenue en 2010 à Lyon 2 sous la direction de Jean-Louis Marie  

    Cette thèse revient sur l'élaboration de la loi d'orientation sur l'éducation de 1989 et examine plus particulièrement les conditions de la circulation des idées pédagogiques au sein du ministère de l'éducation nationale. Elle interroge les liens entre pensée pédagogique innovante et réforme managériale de l'Etat et propose un double point de vue sur la genèse de cette loi. Elle s'interroge d'abord sur le temps court de la réforme par une étude détaillée des acteurs, des activités et des productions discursives du cabinet Jospin. Elle propose ensuite une contextualisation historique de temps long à travers une histoire des politiques scolaires et des positions pédagogiques défendues à la fois par le parti socialiste et la Fédération de l'Education Nationale. La question de la circulation des idées est abordée notamment au travers de la constitution des cultures professionnelles, politiques et syndicales et des mécanismes concrets de l’appropriation et de la restitution des idées par les acteurs.

    Sylvie Aebischer, « Mettre l'élève et le management au centre du système », thèse soutenue en 2010 sous la direction de Jean-Louis Marie    

    Cette thèse revient sur l'élaboration de la loi d'orientation sur l'éducation de 1989 et examine plus particulièrement les conditions de la circulation des idées pédagogiques au sein du ministère de l'éducation nationale. Elle interroge les liens entre pensée pédagogique innovante et réforme managériale de l'Etat et propose un double point de vue sur la genèse de cette loi. Elle s'interroge d'abord sur le temps court de la réforme par une étude détaillée des acteurs, des activités et des productions discursives du cabinet Jospin. Elle propose ensuite une contextualisation historique de temps long à travers une histoire des politiques scolaires et des positions pédagogiques défendues à la fois par le parti socialiste et la Fédération de l'Education Nationale. La question de la circulation des idées est abordée notamment au travers de la constitution des cultures professionnelles, politiques et syndicales et des mécanismes concrets de l’appropriation et de la restitution des idées par les acteurs.

    Cédric Pellen, Sociologie d'un groupement politique illégitime , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de Antoine Roger  

    L'objet de notre recherche est de saisir les modalités de la genèse, de l'ascension puis de la marginalisation du mouvement Samoobrona (Autodéfense) dans les jeux politiques polonais dits « post-communistes ». Créé en 1992 par un groupement d'exploitants agricoles surendettés et réunissant sous un label commun deux organisations juridiquement distinctes, un syndicat agricole et un parti politique, le mouvement Samoobrona se fait connaître au cours des années 1990 par le « radicalisme » de ses membres lors des manifestations paysannes qui secouent alors la Pologne. Il s'impose au début des années 2000 comme un acteur central du champ politique polonais, réunissant alors plus de 10% des voix aux différentes élections et accédant même un temps au gouvernement, avant d'être à nouveau marginalisé depuis les élections parlementaires anticipées de 2007. En rupture avec les lectures exceptionnalisantes en termes de « populisme » qui en sont communément données, nous montrons dans cette recherche que l'étude de la trajectoire du mouvement Samoobrona gagne à être resituée dans les cadres ordinaires des sciences sociales du politique. En interrogeant les conditions de production d'un groupement politique dans un contexte de redéfinition des règles de la compétition politique, on se donne les moyens de penser les « succès » et les « échecs » du mouvement Samoobrona comme les produits relativement improbables de processus heurtés et hésitants de définition et de légitimation d'une offre de représentation originale et mobilisatrice. Le dédoublement organisationnel du mouvement, à la fois syndicat et parti, permet aux acteurs lui donnant forme d'intervenir conjointement dans des espaces d'interaction variés. . En cela, il joue un rôle décisif dans leur reconnaissance au début de la décennie 2000 comme des participants incontournables de la compétition pour la définition et la représentation des intérêts sociaux ainsi que pour l'obtention de positions de pouvoir politique. Parallèlement, il les empêche cependant d'être perçus comme des acteurs légitimes du champ politique, d'institutionnaliser leur groupement et au final de perdurer dans le champ de la politique institutionnelle.