Daniel Mouchard (dir.), Démocraties urbaines, SciencesPo, les presses, 2020, 117 p.
Ce dossier, consacré aux démocraties urbaines, par d’un paradoxe : pourquoi l’expérience de la cité dans la constitution de l’ordre politique moderne occupe-t-elle une place éminente en sociologie, en histoire ou dans la science politique, alors que la tradition classique de la philosophie politique semble l’avoir négligée ? L’histoire réelle des "théories politiques urbaines" existe pourtant, mais elle est complexe, hybride, et rarement apparentée à la tradition philosophique "canonique". Nous avons voulu ici retracer les parcours, les contextes, et les usages de ces théories. Croiser les interrogations théoriques et les terrains empiriques, mette en regard le local et le global, a permis de confirmer que dans les démocraties urbaines, comme le dit Arjun Appadurai, "le global et le local peuvent devenir des instruments réciproques de l’approfondissement de la démocratie".
Daniel Mouchard, Jean-Yves Dormagen, Introduction à la sociologie politique, 4e éd., De Boeck supérieur, 2015, Ouvertures politiques, 271 p.
Daniel Mouchard, Jean-Yves Dormagen, Introduction à la sociologie politique, 3e éd., De Boeck Supérieur, 2010, Ouvertures politiques, 272 p.
Daniel Mouchard, Jean-Yves Dormagen, Introduction à la sociologie politique, 2e éd., De Boeck, 2009, Ouvertures politiques, 271 p.
Daniel Mouchard, Être représenté: mobilisations d'"exclus" dans la France des années 1990, Economica, 2009, Études politiques, 273 p.
Daniel Mouchard, Jean-Yves Dormagen, Introduction à la sociologie politique, De Boeck, 2007, Ouvertures politiques, 271 p.
Daniel Mouchard, Le Collège de sociologie et la question du pouvoir, 1937-1939, 1997, 109 p.
Daniel Mouchard, Patrick Le Galès, « Autonomisation et mise en œuvre d'un projet politique à la Ville de Paris », in Francesca Artioli, Patrick Le Galès (dir.), La métropole parisienne : une anarchie organisée, Presses de Sciences Po, 2023, pp. 330
Daniel Mouchard, Alexandre Jaunait, Sandrine Lefranc, « Au miroir de Guy Michelat, le métier de chercheur », in Donegani Jean-Marie, Sophie Duchesne, Florence Haegel (dir.), Aux frontières des attitudes entre le politique et le religieux. Textes en hommage à Guy Michelat, L'Harmattan, 2002
Daniel Mouchard, Frédérique Matonti, « Théories en crise », Raisons politiques, Presses de Sciences Po, 2005, n°2, p. 5
Daniel Mouchard, « Politique délibérative et logiques de mobilisation. Le cas d'Agir ensemble contre le chômage », Association des étudiants en science politique de Paris 1, Paris : Association des étudiants en science politique de Paris 1 et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2002, pp. 125-145
« Politique délibérative » et logiques de mobilisation. Le cas d'Agir ensemble contre le chômage Daniel Mouchard
Cet article vise à analyser, dans un contexte spécifique (la création de l'organisation Agir ensemble contre le chômage, partie prenante de mobilisations de groupes à faibles ressources dans la France des années 1990), la tentative de mise en forme d'une « politique délibérative », et ses difficultés. Ce terme, forgé par Habermas, désigne un projet d'organisation collective fondé sur une critique de la délégation et la mise en place de règles spécifiques de prise de décision. Le modèle que les fondateurs d'AC ! tentent de mettre en place se caractérise ainsi par une structure horizontale, « fédérative », et par la valorisation de la communication et du consensus. Sa genèse résulte de la rencontre de différents systèmes de disposition : ceux de militants politiques et syndicaux dont le parcours remonte à la période de l'après-68 et ceux des groupes à faibles ressources qui rejoignent la mobilisation. Ce modèle sera toutefois confronté à d'importantes difficultés, qui résultent des exigences propres du contexte de mobilisation, et tendent à faire resurgir les logiques de la délégation politique. Au-delà, les difficultés de la politique « délibérative » s'expliquent par la persistance d'inégalités réelles au sein de l'organisation.
Daniel Mouchard, « Les mobilisations des sans dans la France contemporaine l'émergence d'un radicalisme autolimité », Association française de science politique, Paris : Fondation nationale des sciences politiques (France), Paris : Association française de science politique et PERSÉE : Université de Lyon, CNRS & ENS de Lyon, 2002, pp. 425-447
Cet article cherche à montrer en quoi l'analyse des mobilisations de groupes à faibles ressources dans la France des années 1990 (chômeurs, sans-papiers, mal-loges) peut être révélatrice d'un déplacement des enjeux et des modalités du conflit social. Ce déplacement pourrait s'apparenter au passage d'une visée de renversement de l'ordre social et politique à la mise en œuvre d'un « radicalisme autolimité », cherchant à susciter des évolutions sociétales profondes, mais sans remise en cause du cadre politique préexistant. On analyse donc dans un premier temps les stratégies de confrontation à l'État mises en œuvres par ces groupes et par leurs soutiens : politisation du rapport de dépendance, usages de l'illégalisme. Cette analyse donne à voir l'émergence d'une valeur de référence spécifique : celle de l'autonomie vis-à-vis des clôtures étatiques. La construction de cet horizon normatif s'accompagne de la formalisation d'un répertoire d'action spécifique : celui de la « désobéissance civique ».