Julien Fretel

Professeur
Science politique.
Département de Science politique

Centre Européen de Sociologie et de Science Politique
  • THESE

    Militants catholiques en politique : la nouvelle UDF, soutenue en 2004 à Paris 1 sous la direction de Jacques Lagroye 

  • Julien Fretel, Bernard Dolez, Anne-Cécile Douillet, Rémi Lefebvre, L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir, Presses universitaires de Grenoble et Cairn, 2023, Libres cours Politique  

    Après cinq ans au pouvoir, quel bilan peut-on faire de « l’entreprise politique » Macron ?Rassemblant les textes de vingt-neuf spécialistes de la vie politique et des politiques publiques, cet ouvrage porte sur la manière dont le fondateur d’En Marche ! a exercé le pouvoir pendant un mandat marqué par les crises : Gilets jaunes, puis pandémie mondiale.Portant leur réflexion sur les changements traduits par l’arrivée d’Emmanuel Macron à la tête de l’État, les auteurs analysent l’ampleur de la transformation du système partisan, des glissements de l’électorat et du renouvellement des élites politiques. Ils décryptent ainsi le style présidentiel d’Emmanuel Macron dans son rapport avec les institutions, analysent ses soutiens partisans, les opinions et les tendances électorales avec lesquelles il a dû composer, et décortiquent, au regard des promesses du candidat de 2017, les politiques publiques qu’il a entreprises.Loin de poser un regard définitif sur le mandat d’Emmanuel Macron, ce livre trace des perspectives éclairantes à la veille de l’élection présidentielle de 2022.Contribuent à l’ouvrage : V. Behr, K. Bernard, P. Bréchon, J. Bresson, É. Breton, R. Cos, F. Escalona, J.-M. Eymeri-Douzans, S. Fol, B. François, M. Gimat, G. Gourgues, C. Herlin-Giret, F. Jobard, A. Laurent, P. Le Lidec, P. Leroux, V. Martigny, A. Mazeaud, S. Michon, Y. Miot, É. Ollion, F. Pierru, P. Riutort, S. Strudel

    Julien Fretel, Bernard Dolez, Anne-Cécile Douillet, Rémi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron à l'épreuve du pouvoir, PUG et UGA éditions, 2022, Libres cours ( Politique ), 296 p. 

    Julien Fretel, Michel Offerlé, Écrire au président: Enquête sur le guichet de l’Élysée, Cairn et La Découverte, 2021, 313 p.  

    Un millier de lettres, plus encore en temps de covid, sont envoyées quotidiennement au chef de l'État. Qui sont les Français qui s'adressent ainsi au président?? Que lui écrivent-ils et pourquoi?? Des interpellations véhémentes ou menaçantes aux requêtes désespérées, en passant par l'expression de revendications ou de positions politiques, ces missives révèlent quelque chose de l'opinion en même temps qu'elles véhiculent une vision de la fonction présidentielle. Si certaines sont bien acheminées sur le bureau du chef de l'État, quand la plupart sont orientées vers les administrations compétentes ou reçoivent des réponses types, toutes les lettres sont préalablement triées et soupesées, transformées en chiffres, en graphiques et en tableaux. Les courriers jugés représentatifs deviennent l'une des fenêtres par lesquelles un président de la République peut jauger les protestations, évaluer sa popularité et le consentement de ses concitoyens aux politiques qu'il conduit. En pénétrant dans le Service de la correspondance présidentielle et en accédant aux courriers adressés aux présidents de la République, principalement sous François Hollande, mais aussi sous Nicolas Sarkozy, Emmanuel Macron et, indirectement, sous François Mitterrand, cette enquête de sociologie politique offre une analyse inédite de certains rouages de l'Élysée. À côté d'autres moyens de mesure de l'opinion que sont les manifestations, les débats médiatiques, les sondages ou les réseaux sociaux, les lettres au président permettent d'appréhender ce que celui-ci pourrait potentiellement savoir de ce que vivent et pensent « les Français »

    Julien Fretel, Bernard Dolez, Rémi Lefebvre, L'entreprise Macron, Cairn et P.U.G., 2020, Libres cours Politique  

    Comment résoudre l'énigme de l'élection d'Emmanuel Macron, ce jeune homme politique dépourvu des ressources qui expliquent habituellement la victoire à une présidentielle ? Pour comprendre ce succès et saisir sa portée, l'ouvrage revisite la campagne et la mobilisation électorales, part à la recherche des électeurs de La République en Marche à la présidentielle et aux législatives puis, enfin, s'attache aux élites, cadres et militants d'une entreprise, dont le principal défi est désormais d'assurer sa pérennité. Les auteurs proposent ainsi quelques clés essentielles non seulement pour comprendre ce qui s'est joué en 2017, mais aussi pour interroger le nouvel ordre partisan et électoral qui s'est mis en place et ainsi éclairer l'avenir en montrant que toute nouvelle entreprise politique est une construction fragile

    Julien Fretel, Rémi Lefebvre, Bernard Dolez (dir.), L'entreprise Macron, Presses universitaires de Grenoble, 2019, Libres cours ( Politique ), 274 p. 

    Julien Fretel, Éric Agrikoliansky, Lorenzo Barrault-Stella, Clémentine Berjaud, Thibaud Boncourt [et alii], Les sens du vote: une enquête sociologique, France, 2011-2014, Presses universitaires de Rennes et OpenEdition, 2019, Res publica (Online)  

    "Que savons-nous des électeurs ? Tantôt honorés comme les garants de la démocratie, tantôt dénigrés pour leur apathie, parfois dénoncés pour leurs choix irrationnels ou soupçonnés de se laisser trop aisément séduire par les sirènes populistes, les électeurs des démocraties contemporaines font l'objet d'analyses contradictoires et leurs choix paraissent aujourd'hui plus mystérieux que jamais. La science électorale qui a construit, en France et aux États-Unis, de solides modèles d'interprétation du vote semble elle-même partiellement désarmée. Face à un électeur qui se donne désormais à voir comme plus versatile et moins prévisible, plus critique à l'égard du politique et qui donne moins aveuglément sa voix à ses représentants, les enquêtes par sondage paraissent de moins en moins susceptibles d'éclairer les racines sociales du vote et de comprendre les mécanismes des choix électoraux. Une équipe de politistes et de sociologues français a mené pendant trois ans une enquête inédite : suivre et interroger tout au long de la campagne de l'élection présidentielle et des législatives de 2012, 69 électeurs représentant une certaine diversité de la population française. Jeunes des classes populaires scolarisés en lycée professionnel et « bourgeois » des beaux quartiers, professeurs et entrepreneurs, salariés des petites classes moyennes et cadres de la finance ou de l'industrie du luxe ont ainsi été longuement interrogés, avant, pendant et après ces échéances électorales majeures. Ces centaines d'heures d'entretiens constituent un témoignage inédit des perceptions du politique, des campagnes électorales et des élections par ces Français ordinaires. Elles permettent surtout de revisiter ce que nous croyons savoir du vote et de la politisation et de proposer une sociologie compréhensive des choix électoraux qui restitue la diversité des sens du vote dans les démocraties contemporaines."

    Julien Fretel, Éric Agrikoliansky, Lorenzo Barrault-Stella, Clémentine Berjaud, Thibaud Boncourt, Daniel Gaxie, Kévin Geay, Jérôme Heurtaux, Brigitte Le Grignou, Sabine Rozier, Anne-France Taiclet (dir.), Les sens du vote, Presses universitaires de Rennes, 2016 

    Julien Fretel, La Politique de prévention de la délinquance à Issy-les- Moulineaux: l'ordre politique au miroir d'une politique publique,, 1994, 160 p. 

  • Julien Fretel, Bernard Dolez, « S’ancrer localement. LREM et les municipales de 2020 à la lumière de l’expérience gaulliste », in Dolez, Bernard, Douillet, Anne-Cécile, Fretel, Julien, Lefebvre, Rémi (dir.), L’entreprise Macron à l’épreuve du pouvoir, Presses universitaires de Grenoble, 2022, pp. 191-208 

    Julien Fretel, Bernard Dolez, Rémi Lefebvre, « Introduction générale. La science politique mise au défi par Emmanuel Macron », in Bernard Dolez, Julien Fretel, Rémi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron, Presses universitaires de Grenoble, 2019, pp. 9-17 

    Julien Fretel, « Introduction », in Bernard Dolez, Julien Fretel, Rémi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron, Presses universitaires de Grenoble, 2019, pp. 185-188 

    Julien Fretel, « Comment ça marche ? La forme partisane du macronisme », in Bernard Dolez, Julien Fretel, Rémi Lefebvre (dir.), L'entreprise Macron, Presses universitaires de Grenoble, 2019, pp. 189-200 

    Julien Fretel, Éric Agrikoliansky, Lorenzo Barrault-Stella, Brigitte Le Grignou, Anne-France Taiclet [et alii], « "Il y a de fortes chances que je sois obligé de voter Sarkozy" : (In)certitudes des choix électoraux », in Collectif Sociologie politique des élections (SPEL) (dir.), Les sens du vote : une enquête sociologique (France, 2011-2014), Presses universitaires de Rennes, 2016, pp. 125-152 

    Julien Fretel, Eric Agrikoliansky, Brigitte Le Grignou, Sabine Rozier, Anne-France Taiclet, « “Je me sens devenir de droite”. Trajectoires sociales et itinéraires électoraux », Les sens du vote. Une enquête sociologique (France 2011-2014), 2016, pp. 75-104 

  • Julien Fretel, « You have a message... from the Élysée. », Strategies, 2022, n°2155, pp. 34-36 

    Julien Fretel, « Un parti sans politique. Onomastique d’une innovation partisane : En Marche ! », Mots: les langages du politique, 2019, n°120, pp. 57-71  

    Appliquer une grille d’analyse onomastique pour comprendre l’apparition d’En Marche ! dans le champ politique français est un passage scientifique obligé tant le choix de ce nom de parti politique a procédé d’une stratégie consciente de rupture langagière. Cette dernière a sans nul doute reposé sur des croyances fortes dans le pouvoir de nomination anthroponymique dans le cadre desquelles les termes retenus pour dénommer cette nouvelle entreprise de conquête des positions de pouvoir ont été s...

    Julien Fretel, « La crise du militantisme », Pouvoirs - Revue française d’études constitutionnelles et politiques, 2017, n°4, p. 71 

    Julien Fretel, « Le parti comme fabrique de notables. Réflexions sur les pratiques notabiliaires des élus de l'UDF », 2004, pp. 45-72    

    Le parti comme fabrique de notables. Réflexions sur les pratiques notabiliaires des élus de l'UDF Julien Fretel La droite modérée ou centriste est généralement décrite comme un univers constitué de notables. Par-delà les problèmes que pose ce terme, il est question de montrer dans cet article que les élus de l'UDF ont une propension à regrouper leurs soutiens à l'écart du parti et plus précisément autour de causes non politiques mais susceptibles néanmoins de peser sur les enjeux électoraux et partisans. Ces réseaux notabiliaires offrent ainsi à ces derniers l'occasion de se poser en dirigeants généreux et dévoués envers telle ou telle frange de la population. Un retour rapide sur leurs parcours permet de comprendre que ces élus, loin de ressembler à des « héritiers » traditionnels, ont été surtout marqués par le militantisme catholique. Et c'est une des raisons pour lesquelles ils ont été choisis par les instances de l'UDF pour la représenter. En ce sens, la notabilité centriste est le produit d'un type déterminé d'organisation partisane.

  • Julien Fretel, TROIS QUESTIONS À. ., Taylor & Francis (Routledge), 2022, 35 p. 

  • Julien Fretel, « Les Parlements en question(s). La permanence d’institutions subordonnées ? », le 08 novembre 2018 

    Julien Fretel, « Sociologie d'une entreprise politique émergente : Emmanuel Macron et le macronisme », le 11 janvier 2018  

    Organisé par le CERAPS, Université Lille 2 et le CESSP, Université Paris 1 sous la responsabilité scientifique de Bernard Dolez, CESSP, Julien Fretel, CESSP, Rémi Lefebvre, CERAPS et Pierre Mathiot, CERAPS

    Julien Fretel, Éric Agrikoliansky, Lorenzo Barrault-Stella, Clémentine Berjaud, Thibaud Boncourt [et alii], « Comprendre les conditions de l’effervescence électorale : un dispositif d’entretiens panélisés (2011 à 2013) », 13ème Congrès national de l'Association française de science politique, Aix-en-Provence, le 01 juin 2015   

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Alice Mossuz, Qu’est-ce qu’être bien représenté ? Les courriers de la ₀ mal-représentation ε , thèse en cours depuis 2023 

    Nehal Mahmoud Kamel Hashem, Socialisation et politisation chez des réfugiés syriens en France : études de cas pour une sociologie politique de l'exil, thèse soutenue en 2023 à Paris 1, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Dina El Khawaga (Rapp.)  

    Nous cherchons à étudier le rapport que des réfugiés, arrivés en France, ont avec le politique. Ces Syriens sont des exilés que la crise syrienne en 2011 a obligés de partir ; après des parcours souvent chaotiques et dangereux, ils ont demandé l’asile en France. Ces réfugiés politiques ont eu des trajectoires de vie diversifiées. Ces réfugiés Syriens étaient perçus comme des victimes de la guerre, menacés politiquement par le régime malgré le fait qu’ils n’étaient pas tous politiquement engagés. Certains d’entre eux étaient des opposants politiques, d’autres des fidèles au régime politique, d’autres encore étaient indifférents. Cette thèse entend donc mettre au jour les processus de socialisation politique que ces trajectoires subies ont provoqués. Il s’agira donc de s’interroger sur ce qu’est la condition de réfugié. Ce qu’elle a fait à ces existences singulières, aux visions du monde de ces hommes et de ces femmes ayant dû migrer malgré eux. Nous nous focaliserons sur la politisation plus ou moins formalisée qu’ils ont eu à connaitre, politisation qui est entendue ici comme l'acquisition d’un rapport consenti et discursif au politique. Cette politisation résulte de différentes socialisations possibles, d’une socialisation primaire et d’une socialisation secondaire, et notamment cette socialisation qui se fait au travers d’un événement majeur ou d’une rupture biographique comme peut le représenter et le constituer l’exil. Autant de questions auxquelles nous essaierons de répondre : Comment ces individus ont- ils été marqués par les évènements qu’ils ont traversés ? En quoi un événement est-il source de socialisation ? En quoi l’exil en France a eu quelque chose de socialisateur et notamment en matière de conversion allant dans le sens de la construction d’un rapport politique au monde ? Nous nous interrogeons aussi sur la manière dont les dispositions politiques de chacun de ces agents sociaux sont activées par le contexte social d’exil. Pour ce faire, nous croiserons l’approche dispositionnelle et l’approche contextuelle de l’événement (la révolution – la guerre- l’exil- l’arrivée en France et ses impacts). Compte tenu de nos matériaux et de notre protocole de recherche, nous nous essaierons à un travail d’études de cas, non pour figer nos « cas » dans des modèles, mais pour tenter de repérer modestement des trajectoires d’exil. Nous tenterons ainsi de dégager des profils de rapports au politique que des déplacements aussi brutaux que ceux des réfugiés ont engendrés.

    Hakima Khelfa, Généalogie et évolution des listes citoyennes en France, thèse en cours depuis 2022 

    Yasmine magdy Choukry, Le traitement des mineurs non accompagnés en France , thèse en cours depuis 2022 

  • Valentin Guéry, Usages politiques de l'apolitisme sportif , thèse soutenue en 2023 à Paris 10 sous la direction de Olivier Le Noé  

    En prenant appui sur l’abondante littérature des usages nationalistes du sport par différents régimes politiques et de l’élaboration de discours qui envisagent le sport comme support d’une banalisation du nationalisme, cette thèse s’intéresse à la manière dont sont pensées et qualifiées politiquement les activités physiques et sportives par le Front national/Rassemblement national, parti qui place la défense de la nation au cœur de son corpus idéologique, depuis 1972. Dans une perspective socio-historique, les analyses produites dans le cadre de ce travail interrogent les processus de politisation et de dépolitisation à l’œuvre dans la saisie d’enjeux sportifs par une institution partisane, en particulier ici le FN/RN. Comment des acteurs politiques, à différentes échelles, se positionnent-ils face aux normes tacites de l’apolitisme sportif qui contribuent à la diffusion de croyances faisant du sport un espace consensuel, irénique et apolitique ? La thèse qui sera défendue tout au long des chapitres tient à la difficile conciliation entre deux registres contradictoires, à savoir d’un côté une conformation à des pratiques, des représentations et des discours inhérents aux activités physiques et sportives largement partagés au sein du champ politique, et de l’autre une démarcation qui se caractérise par des entreprises de politisation et une remise en cause de la frontière entre espaces politique et sportif, autrement dit par une rupture du consensus de l’apolitisme sportif. Nous rendrons compte des usages différenciés de ces deux registres par de multiples acteurs, à des périodes et dans des lieux différents, en particulier dans la manière dont se conjuguent l’institution partisane et l’institution municipale dans la mise en œuvre des politiques sportives locales et dans la circulation des idées « sportives ». Outre la réalisation de deux monographies sur des villes dirigées par le FN/RN, l’objectivation de notre propos se fait à travers une analyse archivistique, une analyse de corpus d’articles de presse et la réalisation d’entretiens avec des cadres nationaux du parti, des élus locaux et des dirigeants associatifs sportifs (n = 81). Plus largement, si la thèse constitue une réflexion sur les enjeux de désignation d’une frontière entre espaces sportif et politique, l’entrée thématique par le sport, thème largement marginalisé en sociologie politique, apporte une contribution à la sociologie du FN/RN, plus largement des institutions partisanes, mais également à l’étude des processus de politisation et dépolitisation dont nous montrons qu’ils sont enchevêtrés. Celle- ci permet en outre de faire tenir ensemble des dimensions souvent appréhendées séparément dans l’étude des partis politiques : organisationnelle, idéelle, multiscalaire et sociographique.

    Valentin Guéry, Usages politiques de l'apolitisme sportif, thèse soutenue en 2023 sous la direction de Olivier Le Noé, membres du jury : Marion Fontaine (Rapp.), Marina Honta (Rapp.), Stéphane Beaud et Nonna Mayer     

    Camille Amilhat, Apprendre le métier de citoyen : contribution à l'étude de la socialisation politique scolaire, thèse soutenue en 2021 à Paris 1 sous la direction de Daniel Gaxie, membres du jury : Bertrand Geay (Rapp.), Stéphane Beaud (Rapp.), Stéphane Bonnéry, Julie Pagis et Céline Braconnier  

    En 2015, à la suite des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher, le ministère de l’Éducation nationale a doté l’école française d’un nouvel enseignement moral et civique (EMC), du CP à la terminale. Jusqu’alors, et malgré la valorisation internationale de l’éducation à la citoyenneté face aux tensions démocratiques croissantes, cette dernière était peu enseignée dans les classes. Depuis l’instauration de l’EMC, dans quelles conditions le système scolaire français participe-t-il à équiper les futurs citoyens d’une compétence politique et civique ? En prenant ancrage dans la sociologie politique, les sciences de l’éducation et l’analyse des politiques publiques, notre recherche propose de comprendre ce processus de socialisation politique scolaire à partir de l’observation directe de cours d’EMC sur les institutions publiques dans sept classes de primaire et de secondaire de deux villes franciliennes entre 2016 et 2019, de la conduite d’entretiens approfondis avec les élèves et leur enseignant, et de l’étude des documents officiels du Ministère concerné. Bien que la dimension civique de l’EMC soit mise au second plan par le contexte d’action de la réforme et ses implications matérielles, certains professeurs, mus par un idéal démocratique, font quand même le choix de l’enseigner. Les effets de cette inculcation scolaire sur la familiarisation des élèves avec l’univers politique et judiciaire peuvent alors être forts et inattendus par rapport aux modèles sociologiques connus. Au-delà de l’influence des contextes scolaires, ils révèlent en effet des mécanismes de transmission et d’appropriation d’une nouvelle espèce de capital culturel : le capital culturel civique.

    Hadrien Minier, Le Président d’EPCI et la Loi NOTRe : le développement d'un leadership singulier en période de changements institutionnels, thèse soutenue en 2020 à Paris 1 sous la direction de Philippe Zarlowski, membres du jury : Édina Soldo (Rapp.), Jean Desmazes  

    Les transformations institutionnelles récentes de l’action publique locale contribuent à créer de nouvelles formes de rapport de force, de négociation, d’incarnation (ou de représentation) locale et de domination entre acteurs mais également entre organisations territoriales. Notre étude se propose d’examiner les mutations des collectivités territoriales et plus particulièrement les rôles et le leadership des présidents d’établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) chargés de la mise en œuvre de la nouvelle gouvernance territoriale. La Loi NOTRe provoque une nouvelle coordination entre organisations territoriales, un redécoupage des périmètres et une clarification des responsabilités sur les organisations territoriales en présence, sur les élus locaux et particulièrement sur les exécutifs intercommunaux. Les évolutions législatives qui concernent la sphère intercommunale offrent aux présidents d’EPCI des conditions inédites d’exercice de leur mandat. Elles sont liées notamment aux transferts de compétences et au nouvel agrandissement des périmètres territoriaux. Il s’agit de s’intéresser particulièrement aux nouvelles conditions de répartition des pouvoirs locaux et aux incidences en termes de leadership. L’objectif de notre étude cas consiste à analyser les tenants et aboutissants plaçant le président d’EPCI au centre de la sphère publique locale, au cœur d’arbitrages entre rationalité managériale et rationalité démocratique. Ces travaux offrent un éclairage supplémentaire sur le rôle des élus locaux, leur avenir au sein du paysage politique local ainsi que sur les nouveaux ressorts de l’action du niveau communal.

    Ceren Ark, Transformation urbaine et réseaux clientélistes : le quartier de Şahintepe à Istanbul, thèse soutenue en 2015 à Paris 1 sous la direction de Jean-Louis Briquet, membres du jury : Jean-François Pérouse (Rapp.), Camille Goirand (Rapp.), Emmanuel Négrier et Élise Massicard  

    Notre thèse analyse la construction du consentement à l’action publique néolibérale de transformation urbaine dans un milieu populaire initialement réfractaire. Nous examinons cette question à Sahintepe, quartier précaire d’Istanbul, de 2009 à 2014 –période encadrée par deux élections municipales. L’étude montre que le consentement à l’action publique passe avant tout par l’appropriation des idées et des gestes du néolibéralisme dans la vie quotidienne, et que cette appropriation, dans le cas étudié, fait suite à une entreprise de pédagogie politique menée par le parti dominant, en collaboration étroite avec la municipalité d’arrondissement. Pour mener à bien cette entreprise pédagogique, nous trouvons que quatre éléments sont nécessaires au parti : une vision claire de l’avenir proposée et un projet pour l’atteindre ; une structure interne apte à communiquer cette vision ainsi que ce projet de manière disciplinée et cohérente ; l’ancrage politique et social du parti et de ses militants à travers les réseaux informels ; l’utilisation systématique des ressources publiques comme privées faisant du parti le patron prédominant dans un système de clientélisme institutionnalisé. Complétant les données empiriques tirées d’observations de terrain et d’entretiens par l’analyse des résultats électoraux, l’étude affirme que l’action publique néolibérale doit trouver une symbiose avec le clientélisme pour jouer le rôle voulu dans ce milieu. Les effets de la pédagogie se mesurent par la progression électorale du parti dominant, mais aussi par le remplacement, parmi les habitants du quartier, d’une politique de confrontation par une politique recherchant avant tout la compensation.

  • Camille Abescat, Dans la chambre du royaume : les parlementaires face à l'évolution des conditions d'exercice du métier politique en Jordanie (2016-2023), thèse soutenue en 2023 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Élise Massicard et Eric Verdeil, membres du jury : Pénélope Larzillière (Rapp.), Olivier Rozenberg  

    À partir d’une enquête auprès des députés jordaniens et jordaniennes élus en 2016 et en 2020, cette thèse porte sur les évolutions de la profession politique en situation autoritaire. La Chambre des représentants jordanienne est dominée par des élus sans affiliation partisane ni carrière politique de longue durée. Dans ce Parlement « sans parti », les députés endossent avant tout un rôle de redistribution des ressources publiques. Toutefois, les élus font face aujourd’hui à une transformation des conditions d’exercice de leur travail politique. D’un côté, les mouvements contestataires de 2011 conduisent à une redéfinition des modalités légitimes de la représentation politique. De l’autre, les députés constatent un amenuisement des ressources qu’ils et elles redistribuent habituellement. Ce travail de recherche étudie les effets de ces évolutions sur les pratiques parlementaires et les répertoires de légitimation de l’activité politique. Il met en lumière une diversification des rôles parlementaires. Les députés continuent de tenir leur rôle de redistribution clientélaire, mais tentent dans le même temps d’exister différemment, en s’impliquant dans la conception de la loi ou en donnant la priorité à un rôle de « contre-pouvoir » vis-à-vis de l’exécutif. La thèse montre néanmoins les difficultés rencontrées par ces députés confrontés à l’évolution des conditions de la députation. La plupart des élus ne sont pas reconduits et reconduites à la fin de leur mandat et la défaite politique conduit le plus souvent à la « mort politique ». Le Parlement n’est donc pas, dans le cas jordanien, un lieu où se constitue une élite politique vouée à rester ensuite dans le champ politique.

    Clémentine Belle Grenier, Les « 500 » signatures : Enquête sur le système de parrainage et les conditions d'accession au premier tour de la compétition présidentielle sous la Ve République., thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Éric Agrikoliansky, membres du jury : Rémi Lefebvre (Rapp.), Anne-Cécile Douillet, Sabine Rozier et Sébastien Vignon  

    Cette thèse étudie la sélection des candidatures au premier tour de l’élection présidentielle à travers le système de parrainage, mécanisme qui permet d’écarter les candidats qui ne parviennent pas à obtenir 500 signatures d’élus provenant de 30 départements ou territoires d’outre-mer différents. À partir d’entretiens semi-directifs et d’une recherche archivistique, la thèse, qui se situe à la croisée de la sociologie politique, de la sociologie électorale et de la sociologie des espaces ruraux, vise à analyser les conditions d’accession au premier tour de l’élection et de clôture du champ politique. Elle retrace ainsi la construction législative de ce dispositif, étudie les manières dont les candidats à la candidature font campagne, et analyse les façons dont les élus disposent de leur prérogative de parrainage.

    Claire Dupuy, Appréhender le changement dans les partis islamistes en situation autoritaire : évolutions organisationnelles, militantes et idéologiques du Mouvement de la Société pour la Paix en Algérie (1990-2021), thèse soutenue en 2022 à AixMarseille sous la direction de Mohamed Tozy et Stéphanie Dechézelles, membres du jury : Myriam Aït-Aoudia (Rapp.), Houari Touati et Franck Frégosi    

    À la croisée des travaux sur les partis politiques et la sociologie du militantisme, cette thèse explore les changements organisationnels, militants et idéologiques du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), principal parti islamiste algérien, de sa fondation en 1990 jusqu’à 2021. À partir d’une approche longitudinale et processuelle, ce travail met au jour les dynamiques de managérialisation, de professionnalisation et de spécialisation instiguées par les cadres partisans depuis le milieu des années 2000. Loin de fixer une séparation stricte entre activités politiques et religieuses, il s’agit davantage d’une démarche d’externalisation de certains domaines autrefois pris en charge par le parti, vers de nouvelles organisations spécialement créées. En rétrécissant la focale, cette thèse s’intéresse également aux mutations du militantisme au sein du MSP. Une approche générationnelle des trajectoires militantes fait ressortir l’évolution des instances et des modalités de socialisation partisane, ainsi que des conceptions de l'engagement. Si l'arrivée de nouveaux profils militants prônant une approche davantage politisée de l'engagement partisan s'inscrit dans la lignée des transformations mises en œuvre dans l'organisation, faire de la politique reste pour nombre d'entre eux le continuum et la mise en pratique d'un engagement religieux. Ainsi, à rebours des travaux sur le post-islamisme, cette thèse réfute le processus de désidéologisation ou de sécularisation des partis islamistes en démontrant qu’il s’agit davantage d’un processus de déplacement du religieux vers les marges de l’organisation par une reconfiguration de son milieu partisan

    Alexandre Hobeika, Les représentations de la FNSEA , thèse soutenue en 2016 à Paris EHESS sous la direction de Michel Offerlé  

    La FNSEA, institution centrale du gouvernement de l'agriculture de l'après-guerre, représente les agriculteurs auprès de l'état, des marchés, des organisations professionnelles agricoles (opa). Cette thèse prend pour objet la fédération départementale de ce syndicat dans l'orne, département regroupant des productions importantes pour la PAC et pour la FNSEA (céréales, lait, viande) et lieu de forts mouvements syndicaux d'oppositions, dans le but d'éclairer les modalités de cette représentation. L’enquête s'appuie sur l'observation de l'activité du syndicat sur plusieurs années, des documents internes, combinées avec une ethnographie de son implantation locale dans deux cantons. L’analyse de l'activité de coadministration, de régulation du marché des terres et du marché du lait montre que le syndicat parvient à maintenir des configurations cogestionnaires auprès des institutions publiques, mais apparait vulnérable face à la libéralisation de marchés, en dépit de sa forte expertise et de son nombre de militants. Dans un contexte de baisse du taux d'adhésion, il tente de développer des services marchands, mais se heurte à la concurrence des autres OPA et à la résistance de son style fondé sur l'interconnaissance et les relations personnalisées. Système institutionne1 de production et de formation de cadres intermédiaires des organisations agricoles, sa capacité à attirer les élites agricoles diminue, à mesure que celles-ci s'orientent vers des systèmes de production à plus haute valeur ajoutée et se détachent des sociabilités agricoles. Ces agriculteurs forment up espace de groupes techniques et commerciaux, dont les syndicats d'opposants apparaissent comme une composante.

    Clémentine Fauconnier, Organisation partisane et exercice du pouvoir dans la Russie de Poutine : les paradoxes de la fabrication de Russie Unie (2001-2012), thèse soutenue en 2015 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Dominique Colas, membres du jury : Jean-Robert Raviot (Rapp.), Gilles Favarel-Garrigues et Michel Hastings  

    Cette thèse vise à interroger les enjeux et les modalités de la construction d’une majorité politique en Russie à partir des années 2000, après une décennie marquée par la faiblesse de l’exécutif central et l’éclatement de l’offre politique. Créé en 2001 pour soutenir Vladimir Poutine, la situation du parti politique Russie unie dans le paysage politique peut sembler paradoxale. Dominant à tous les échelons du pouvoir depuis 2003, il demeure néanmoins un instrument entre les mains des dirigeants de l’exécutif, sans réelle autonomie ou influence. Fort officiellement de 2 millions d’adhérents, Russie unie est peu ancré dans la société russe et compte très peu de militants. L’analyse de la tension créée entre la dynamique d’institutionnalisation du parti et, en même temps, son maintien sous le contrôle de l’Etat se présente comme un point d’entrée privilégié pour envisager, dans une perspective comparative, la production des mécanismes d’assujettissement d’une partie du personnel politique russe. Cela implique de s’intéresser à la mise en place et aux modalités concrètes de fonctionnement de Russie unie, d’observer les pratiques des acteurs engagés dans ces activités et de s’interroger sur les significations qu’ils leur donnent. Cette démarche suggère alors de montrer comment l’étude de ce processus spécifique de fabrication partisane est susceptible de nourrir une réflexion plus générale et comparative sur la façon dont les dynamiques de différenciation ou de rapprochement entre les partis et l’Etat contribuent à produire différentes formes d’investissements politiques. Pour cela l’étude des partis en tant qu’institution ainsi que de la sociologie historique comparative permet de montrer les tensions créées par le processus de différenciation sous contrôle de Russie unie et la façon dont celui-ci accompagne la mise en place de nouveaux mécanismes de domination.

    Vanessa Jérome, Militants de l’autrement : sociologie politique de l'engagement et des carrières militantes chez Les Verts et Europe écologie-Les Verts (EELV), thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Frédérique Matonti, membres du jury : Sylvie Ollitrault (Rapp.), Frédéric Lebaron  

    Mêlant approche biographique et enquête ethnographique, et combinant les concepts d'habitus, d'institution et de carrière, nous avons analysé l'ensemble des logiques sociales, biographiques et partisanes qui structurent l'engagement et les carrières des militants verts. Retraçant leurs trajectoires sociales depuis la création du parti en 1984, nous avons découvert la présence prépondérante d'(ex)-catholiques et de plusieurs générations distinctes de soixante-huitards. En ascension sociale et souvent politisés très tôt, il partage les dispositions à l'ascèse et à l'empathie avec les minorités actives qui leur permettent de résister à la dureté du processus d'idéologisation et de socialisation partisane. Forts de la restructuration de leur habitus sur le monde "minoritaire", les militants s'envisagent comme une avant-garde politique et sociale, et entendent se distinguer dans l'espace des (prise de) positions politiques en incarnant un idéal de "politique autrement". Ils forment un collectif toujours renouvelé - mais numériquement constant - de militants intéressés à l'élaboration d'une offre politique autonome et à la compétition électorale. Acquérant ou reconvertissant quelques capitaux, ils entrent en politique, en faisant le plus souvent valoir quelque expertise sectorielle, et élaborent et mettent en œuvre les politiques publiques dont ils ont la charge. Mais rapidement cantonnés dans des "niches" politiques et institutionnelles malgré un apprentissage réussi du métier politique et une capacité à jouer stratégiquement de leurs différents rôles, ils ne parviennent généralement qu'à se maintenir dans le statut coûteux de (semi)professionnels de la politique.

  • Layla Baamara, La contestation institutionnalisée , thèse soutenue en 2017 à AixMarseille sous la direction de Philippe Aldrin  

    À rebours des lectures fonctionnalistes et du rôle de « façade démocratique » souvent prêté aux partis d’opposition en contexte autoritaire, cette thèse étudie les logiques endogènes et exogènes des processus d’institutionnalisation de la contestation en Algérie. À partir d’une enquête menée entre 2009 et 2013 auprès de militants et dirigeants du FFS à Alger, Béjaïa et Tizi-Ouzou, ce travail éclaire à la fois les luttes et les conflits qui fragilisent l’organisation et les processus de (re)production du lien partisan qui favorisent sa perpétuation. Fondé au lendemain de l’indépendance de l’Algérie et communément qualifié de « plus vieux parti d’opposition », le Front des forces socialistes (FFS) se maintient depuis plus de cinquante ans. Contraint d’opérer dans la clandestinité sous le régime de parti unique (1962-1989), ce parti a été légalisé après l’adoption du pluralisme partisan en 1989. Depuis lors, il participe – bien que de manière variable – à la compétition politique. En explorant les pratiques partisanes oppositionnelles au concret avec une approche relationnelle, la thèse analyse comment la trajectoire du FFS s’inscrit à la fois dans l’espace protestataire et dans l’espace politique institutionnel. Elle questionne les tensions et les mises à l’épreuve que génère cette double inscription et montre ainsi comment une organisation partisane se perpétue en restant dans l’opposition dans des configurations de pouvoir ne permettant pas l’alternance

    Layla Baamara, La contestation institutionnalisée, thèse soutenue en 2017 sous la direction de Philippe Aldrin, membres du jury : Nicolas Bué (Rapp.), Élise Massicard (Rapp.), Assia Boutaleb et Myriam Catusse      

    À rebours des lectures fonctionnalistes et du rôle de « façade démocratique » souvent prêté aux partis d’opposition en contexte autoritaire, cette thèse étudie les logiques endogènes et exogènes des processus d’institutionnalisation de la contestation en Algérie. À partir d’une enquête menée entre 2009 et 2013 auprès de militants et dirigeants du FFS à Alger, Béjaïa et Tizi-Ouzou, ce travail éclaire à la fois les luttes et les conflits qui fragilisent l’organisation et les processus de (re)production du lien partisan qui favorisent sa perpétuation. Fondé au lendemain de l’indépendance de l’Algérie et communément qualifié de « plus vieux parti d’opposition », le Front des forces socialistes (FFS) se maintient depuis plus de cinquante ans. Contraint d’opérer dans la clandestinité sous le régime de parti unique (1962-1989), ce parti a été légalisé après l’adoption du pluralisme partisan en 1989. Depuis lors, il participe – bien que de manière variable – à la compétition politique. En explorant les pratiques partisanes oppositionnelles au concret avec une approche relationnelle, la thèse analyse comment la trajectoire du FFS s’inscrit à la fois dans l’espace protestataire et dans l’espace politique institutionnel. Elle questionne les tensions et les mises à l’épreuve que génère cette double inscription et montre ainsi comment une organisation partisane se perpétue en restant dans l’opposition dans des configurations de pouvoir ne permettant pas l’alternance

    Mine Alparslan, Les modes de gouvernement des partis politiques en Turquie : l'exemple du Parti de la justice et du développement (AK Parti) et le Parti républicain du peuple (CHP) (2001-2010), thèse soutenue en 2014 à Paris 1 sous la direction de Michel Offerlé, membres du jury : Hamit Bozarslan (Rapp.), Ayşen Uysal (Rapp.)  

    Malgré le poids considérable des structures internes des organisations partisanes dans la structuration du champ politique turc, l’analyse sociologique de celles-ci reste un terrain assez délaissé dans l’étude des partis turcs. La scène politique turque des années deux mille a été marquée par la prédominance de deux partis : d’une part, le Parti de la justice et du développement (Adalet ve Kalkınma Partisi, AK Parti) qui a remporté les élections de 3 novembre 2002 en obtenant 34,28% des voix juste un an après sa fondation ; et d’autre part, le Parti républicain du peuple (Cumulatrice Halk Partisi, CHP) – le premier parti politique de la période républicaine refondé en 1992 par Deniz Baykal – qui a réussi à siéger de nouveau à la Grande Assemblée nationale de Turquie (Türkiye Büyük Millet Meclisi, TBMM) avec 19, 39% des suffrages exprimés. Contrairement au nombre limité des recherches universitaires, les développements récents concernant les dynamiques internes des partis, tant au niveau national que local, font souvent l’objet d’articles des journalistes spécialisés sur les partis ou même apparaissent à la une de la presse nationale notamment en période de congrès ou d’élections législatives ou locales. Dans cette perspective, nous proposons de faire une analyse sociologique, d’une manière comparative, des organisations partisanes de l’AK Parti et du CHP pour mettre en perspective les modes de gouvernement des partis politiques en Turquie. Afin de procéder à une telle étude, il nous semble nécessaire de prendre en compte certains éléments historiques et constitutifs du phénomène partisan en Turquie. Nous proposons de faire le point sur ces éléments par l’intermédiaire d’un état des lieux des travaux sur les partis turcs à travers une mise en perspective théorique.

    Vincent Darracq, La question raciale à l'African National Congress post-apartheid , thèse soutenue en 2010 à Bordeaux 4 sous la direction de René Otayek  

    Dans ce travail, on utilise la question raciale comme un prisme pour étudier le parti politique African National Congress (ANC), en se focalisant sur trois problèmes de recherche : la production de discours, la régulation et le changement partisan. Notre postulat de départ est que le positionnement idéologique nationaliste de l'ANC est un positionnement ambigu et pluriel, entre non-racialisme et nationalisme africain, entre caractère multi-classes et biais en faveur des pauvres et des travailleurs. C'est un consensus hétérogène sur ce positionnement multiple qui « tient » le parti ensemble. On entend tout d'abord démontrer que dans le contexte de la nouvelle Afrique du Sud démocratique et non-raciale, ce positionnement pluriel amène le parti à développer des discours alternatifs et à construire des identités collectives emboîtées, notamment dans son offre électorale. On étudie ensuite comment le nouvel environnement post-apartheid, celui d'une société normalisée où les clivages raciaux et socio-économiques évoluent, met en péril le consensus sur lequel repose l'ANC et émet des pressions sur le parti pour qu'il change et se repositionne. Enfin, on démontre qu'idéologie et organisation sont liées : du positionnement pluriel de l'ANC sur la question raciale découlent des règles formelles et informelles d'organisation et de fonctionnement.