Marie Loison-Leruste

Maître de conférences
Sociologie, démographie.
UFR Droit, Sciences politiques et sociales

Institut de droit public, sciences politiques et sociales
  • THESE

    Habiter à côté des SDF : représentations sociales et attitudes à l'égard des personnes sans domicile, soutenue en 2009 à Paris EHESS sous la direction de Serge Paugam 

  • Marie Loison-Leruste, Gwenaëlle Perrier, Camille Noûs (dir.), Genre, langue et politique: le langage non sexiste en débats, L'Harmattan, 2021, 294 p. 

    Marie Loison-Leruste, Habiter à côté des SDF: représentations et attitudes face à la pauvreté, L'Harmattan, 2014, Habitat et sociétés, 273 p. 

  • Marie Loison-Leruste, Pascale Dietrich-Ragon, Manuella Roupnel-Fuentes, « Articuler les approches quantitative et qualitative », in Paugam Serge (dir.) (dir.), L'enquête sociologique, Presses universitaires de France, Coll. Quadrige, 2010, pp. 207-222 

    Marie Loison-Leruste, « La FEANTSA : vers une catégorisation européenne des "SDF" ? », in Bruneteaux Patrick, Terrolle Daniel (dir.) (dir.), L'arrière-cour de la mondialisation. Ethnographique des paupérisés, Éditions du Croquant, 2010, pp. 377-396 

  • Marie Loison-Leruste, « Sans-abrisme et travail social au féminin », 2020  

    Introduction Les invisibles est un film de Louis-Julien Petit, sorti le 9 janvier 2019. Il met en scène Manu (Corinne Masiero), cheffe de service de l’Envol, un lieu d’accueil de jour pour femmes sans domicile, Audrey (Audrey Lamy) qui y travaille en tant qu’assistante sociale, Hélène (Noémie Lvovky), une mère de famille qui vient réaliser quelques heures de bénévolat à l’Envol et Angélique (Déborah Lukumuena), une jeune femme anciennement sans domicile que Manu a recueillie et adoptée et qui...

    Marie Loison-Leruste, « Femmes sans domicile », Lien Social , 2019, n° ° 1257, pp. 18-24   

    Marie Loison-Leruste, Julie Couronné, François Sarfati, « La Garantie jeunes en action : usages du dispositif et parcours de jeunes », Connaissance de l'emploi, 2016, n°133   

    Marie Loison-Leruste, « Au cœur de l’exclusion Enquête auprès des salariés d’Emmaüs », Sociologie , 2015, n° 6, pp. 359-376    

    Cet article s’intéresse aux « premières lignes » de l’Association Emmaüs qui travaillent dans le champ de la lutte contre les exclusions, en contact direct et quotidien avec les personnes sans domicile. Ces intervenants rencontrent des difficultés à exercer leur travail d’accompagnement, expriment des sentiments d’insé­curité et de souffrance au travail, et sont soumis à l’imprévisibilité et à des injonctions contradictoires, dans un contexte d’urgence sociale toujours plus grande. Ils mettent donc en place des stratégies d’adaptation informelles pour répondre aux demandes qui leur sont adressées de la part de l’association et du public qu’ils accueillent. L’incertitude inhérente à la nature de leur travail fragilise finalement l’ensemble des acteurs et l’association elle-même.

    Marie Loison-Leruste, « Focus – La fabrique des droits sociaux individualisés », Informations sociales , 2013, n° ° 178, pp. 124-127   

  • Marie Loison-Leruste, Matthew Desmond, Avis d’expulsion. Enquête sur l’exploitation de la pauvreté urbaine, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2021  

    En 2019, la Fondation Abbé Pierre dressait un constat alarmant : en France, 16 000 ménages avaient été expulsés avec le concours de la force publique en 2017 et leur nombre avait augmenté de 41 % depuis 2007 et de 152 % depuis 2001. Cette question des expulsions locatives est cependant peu documentée en sciences sociales. C’est pourquoi l’ouvrage de Matthew Desmond est un apport essentiel à la sociologie de la pauvreté et du logement. Il nous plonge dans la pauvreté urbaine américaine de la v...

    Marie Loison-Leruste, Soigner les personnes sans abri, Association pour le développement de la sociologie du travail, 2020  

    Plus qu’un lieu destiné aux malades, l’hôpital est à l’origine un établissement d’accueil pour les pauvres. Ce n’est qu’à partir du milieu du XIXe siècle que la législation le transforme pour renforcer sa mission médicale. Pourtant, il continue d’accueillir les personnes les plus vulnérables de façon inconditionnelle et parmi elles, celles qui vivent dans des conditions de précarité telles que leur santé physique et mentale nécessite des soins particuliers. C’est à cette question du soin (au ...

  • Marie Loison-Leruste, Julie Couronné, François Sarfati, La Garantie jeunes en action. Usages du dispositif et parcours de jeunes, 2016, 133 p.   

  • Marie Loison-Leruste, « L’écriture inclusive », le 01 juin 2021  

    Organisée pour le Laboratoire PRINTEMPS, USVQ par Marie Loison-Leruste, Gwenaëlle Perrier, Olivia Samuel et François Théron

  • Marie Loison-Leruste, Politiques du logement : l’alerte des sciences sociales 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Soizic Paillou, La prise en charge par l'intervention sociale des violences vécues par les femmes sans domicile fixe., thèse en cours depuis 2024  

    Ce projet de thèse a pour objet de s'intéresser à l'état des lieux de la prise en charge par l'intervention sociale des violences de genre subies par les femmes sans domicile fixe. Alors que l'accompagnement des sans domiciles est souvent basé sur un universalisme androcentré, la question des violences vécues par les femmes sans domicile fixe, pourtant au cœur de leur parcours, est généralement peu prise en compte. Or, le cumul des difficultés matérielles subies propres au sans-domicilisme, ainsi que des discriminations liées à leur genre, leur origine ou leur situation administrative, peuvent continuer à entraver leur parcours. Dès lors, ce projet de recherche vise à interroger le travail d'accompagnement réalisé par l'intervention sociale face aux violences vécues en s'intéressant d'abord à la priorisation des urgences vécues par les femmes victimes de violences sans domicile fixe et enfin aux pratiques professionnelles et à l'investissement des intervenants sociaux et des intervenantes sociales.

    Anne-lea Bauquis, Promouvoir l'autonomie des femmes à l'étranger. Perspective sociologique sur les politiques françaises de développement et de solidarité internationale luttant contre les inégalités de genre, thèse en cours depuis 2021 en co-direction avec Serge Paugam  

    Depuis les années 1980, marquées par l’adoption de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Décennie des Nations unies pour les femmes, le genre semble avoir été progressivement intégré aux politiques mises en œuvre par les institutions de développement. Au tournant du siècle, « Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes » a ainsi constitué le troisième Objectif du millénaire pour le développement (OMD) avant de devenir le cinquième Objectif de développement durable (ODD) en 2015, cinq ans après la création de l’agence ONU Femmes entérinant la reconnaissance institutionnelle du champ de savoir « genre et développement » par le système des Nations unies. En France, la prise en compte du genre dans les politiques de développement et de solidarité internationale est incarnée par le Cadre d’intervention transversal sur le genre et la réduction des inégalités femmes-hommes adopté en 2014 par l’Agence française de développement (AFD). Celui-ci relève notamment de la Stratégie internationale de la France sur l’égalité entre les femmes et les hommes en vigueur depuis 2018, année à partir de laquelle la formule « diplomatie féministe » a été revendiquée par l’État. Si la notion d’autonomisation, au cœur des politiques à destination des femmes mises en œuvre par les institutions de développement, émane du concept féministe d’empowerment désignant un processus de transformation radicale des inégalités structurelles, sa mobilisation dans le cadre des programmes de développement a soulevé des critiques relatives à la dépolitisation du terme concomitante d’une conception individualisante et restrictive de l’autonomie. Cherchant à dépasser ces controverses suscitées par l’institutionnalisation du concept, ma thèse replace au centre de la réflexion les normes de genre culturellement situées qui sous-tendent l’autonomisation des femmes à l’étranger, au prisme de la tension – centrale dans les politiques de développement – entre autonomie et dépendance. Il s’agira pour ce faire d’articuler les échelles (inter-)étatique, le système d’aide publique au développement matérialisant les liens historiques entre la France et les pays d’intervention principalement localisés en Afrique subsaharienne, et (inter-)individuelle, la mise en œuvre des projets financés en matière de lutte contre les inégalités de genre impliquant sur place des relations spécifiques entre aidant·es et aidé·es. Une importance singulière sera accordée aux points de vue des femmes ciblées par ces projets non seulement pour appréhender au mieux la manière dont elles les perçoivent et se les approprient mais aussi contribuer plus largement à « féminiser le regard » sur le développement international.

  • Noemi Stella, La précarité résidentielle à l’aune de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre : une analyse longitudinale des modes d'hébergement des personnes LGBTQ+ sans logement personnel en Île-de-France., thèse soutenue en 2023 à Paris EHESS sous la direction de Florence Maillochon, membres du jury : Marylène Lieber (Rapp.), Marianne Blidon (Rapp.), Yaëlle Amsellem-Mainguy et Éric Fassin  

    Insaisissables ou invisibilisé·es dans les enquêtes sur l’absence de logement personnel menées au niveau parisien, francilien et national, les personnes LGBTQ+ sont néanmoins présentes et leurs trajectoires résidentielles marquées par une imbrication de discriminations et de soutiens spécifiques. Une approche biographique longitudinale sur trois ans et demi au sein d’une recherche-action menée auprès de 48 enquêté·es LGBTQ+ entre 16 et 35 ans a permis de rendre visible leurs parcours résidentiels et les tactiques d’hébergement employées pour fuir la rue en Île-de-France. La grande majorité d’entre eux et elles étant des personnes exilées dont le statut juridique a évolué au fil du temps, la situation administrative représente un facteur de discrimination majeur dans leurs trajectoires résidentielles institutionnelles.Dans un premier temps, je montre les effets de la saturation structurelle du système d’hébergement généraliste et du Dispositif National d’Accueil (DNA) sur les personnes LGBTQ+. Pour ce faire, j’ai d’une part mise en évidence la période de latence entre la date de la première demande d’hébergement réalisée et celle à laquelle la personne a effectivement été hébergée dans un dispositif, la forte mise en mobilité contrainte des exilé·es les plus précarisé·es par leur statut juridique, ainsi que leur surreprésentation parmi les « sorties sèches », c’est-à-dire les fins de prise en charge par l’établissement sans propositions d’hébergement. Je montre, d’autre part, comment ces dispositifs reproduisent des modèles cis-hétéronormatifs via leur organisation spatiale et le manque de formation des équipes, amenant de manière paradoxale à les invisibiliser -via des injonctions au passing cis-hétérosexuel- et en même temps à les surexposer quand iels sont « visibles » et ciblé·es par des discriminations au sein des hébergements. En rendant les questions liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre spécifiques, marginales et reléguées à l’espace privé, ces dispositifs concourent ainsi à vulnérabiliser davantage les personnes LGBTQ+ hébergées.En l’absence d’une prise en charge institutionnelle, et en raison des conditions d’insalubrité et des discriminations vécues, les personnes LGBTQ+ en précarité résidentielle déploient d’autres tactiques informelles afin d’avoir accès à des hébergements temporaires. Si des travaux ont été publiés sur les personnes sans-domicile accueillies dans des services d’hébergement, sur les personnes habitant dans des formes particulières d’habitat et sur celles sans-abri, il est très difficile d’avoir des informations sur les personnes sans logement personnel hébergées de manière « contrainte » au sens de l’Insee, et temporaire chez des tiers. À travers des entretiens répétés et une approche ethnographique, trois grands types de « réseaux d’hébergement informels » se sont dessinés : les membres de la famille, les personnes LGBTQ+ -du pays d’origine et franciliennes- et les compatriotes cis-hétérosexuel·les habitant en Île-de-France. Ce travail permet ainsi d’analyser les conditions d’hébergement, les coûts et les contreparties demandées contre ces hébergements, en fonction du type de « réseau » mobilisé et des ressources -économiques, administratives, militantes, de genre et sexuelles- détenues par les hébergé·es.In fine, la recherche-action a concouru à la création d’un Centre d’Hébergement d’Urgence (CHU) LGBTQ+ « en diffus » à Paris, l’Escale, cordonné par l’association BASILIADE, qui propose un accompagnement pluridisciplinaire -social, médical, psychologique, juridique et professionnel- aux personnes hébergées. Ce dispositif a été conçu avec les enquêté·es, dont une partie a pu en bénéficier à l’ouverture des premiers appartements en 2020 et 2021.

    Marion Giovanangeli, Femmes et mères à surveiller : accueil, assistance et prise en charge des familles sans-domicile par la Ville de Paris (1890-2018), thèse soutenue en 2023 à Ecole doctorale SDOSE Paris sous la direction de Arnaud Mias, membres du jury : Axelle Brodiez-Dolino (Rapp.), Bruno Milly (Rapp.), Dominique Méda  

    Cette thèse retrace l’histoire de la prise en charge des femmes sans-domicile accompagnées d’enfant par la Ville de Paris de la fin du XIXème siècle à aujourd’hui. Par l’analyse des structures municipales, elle rend compte de l’évolution de cette prise en charge, mais aussi des pratiques professionnelles. Elle donne à voir la transformation des publics accueillis et de leurs problématiques, et son incidence sur les dispositifs pensés par les décideurs. Cette thèse analyse la prise en charge du point de vue de l’institution, des professionnelles et des femmes concernées, par la mobilisation de matériaux multiples : observations, archives, entretiens, exploitation de bases de données. Elle permet de resituer la question des femmes sans-domicile dans le contexte plus global des familles pauvres et de leurs stratégies pour échapper à la misère. Elle déconstruit les représentations qui structurent depuis plus d'un siècle les politiques d'assistance sociale et les pratiques professionnelles, montrant la permanence des tensions qui les traversent : pauvres méritants contre pauvres oisifs, femmes vulnérables à secourir contre femmes dangereuses à surveiller, femmes déviantes contre mères à éduquer.