Geetha Ganapathy-Doré

Maître de conférences
Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes.
UFR Droit, Sciences politiques et sociales

  • THESE

    Etude comparee de la poesie de guillaume apollinaire et de pritish nandy, soutenue en 1987 à Paris 7 sous la direction de Julia Kristeva 

  • Geetha Ganapathy-Doré, Bhaskaran Pillai Mohanan (dir.), Global commons: issues, concerns and strategies, SAGE Publications, 2022, 289 p. 

    Geetha Ganapathy-Doré, Cornelius Crowley, Michel Naumann (dir.), Heritage and Ruptures in Indian Literature, Culture and Cinema, Cambridge Scholars Publishing, 2017, 276 p. 

    Geetha Ganapathy-Doré, Nicolas Clinchamps, Christel Cournil, Catherine Colard-Fabregoule (dir.), Sécurité et environnement, Larcier Bruylant, 2016, Droit(s) et développement durable, 431 p.  

    Cet ouvrage pose une réflexion sur le lien entre sécurité et environnement

    Geetha Ganapathy-Doré, Helga Ramsey-Kurz (dir.), On the move: the journey of refugees in new literatures in English, Cambridge Scholars, 2012, 185 p. 

    Geetha Ganapathy-Doré, Michel Olinga (dir.), Images changeantes de l'Inde et de l'Afrique, l'Hamattan, 2011, Discours identitaires dans la mondialisation, 318 p.   

    Geetha Ganapathy-Doré, The postcolonial Indian novel in English, Cambridge Scholars, 2011, 193 p. 

    Geetha Ganapathy-Doré, Helga Ramsey-Kurz, Projections of paradise: ideal elsewheres in postcolonial migrant literature, Rodopi, 2011, Cross cultures, 277 p. 

    Geetha Ganapathy-Doré (dir.), Revisiting Anita Desai's "In custody" for the agrégation, cSARI, Société d'activités et de recherches sur les mondes indiens et Numilog, 2009, 244 p.   

    Geetha Ganapathy-Doré, Balasubramanian Krishnamurthy (dir.), Changing world order, Shipra, 2009, 342 p. 

    Geetha Ganapathy-Doré, Patrick Griffin, Michel Perdu, English for EU law, Ellipses, 2002, 239 p. 

  • Geetha Ganapathy-Doré, « Three Tsunami Narratives », 2019  

    Ancient literature has recorded natural catastrophes, human response to them and the various coping mechanisms mobilized individually and collectively by people. The modern world, in its self-absorption, has forgotten to revisit these stories and learn to enhance its awareness and preparedness. While the ancient Tamil epic Silappatikaram mentions the flourishing portal city of Puhar, another epic, Manimekalai, reports the engulfing of Puhar by the sea after the curse of a goddess. A Chola kin...

    Geetha Ganapathy-Doré, Ludmila Volná, « Video introduction to issue 9 », 2019  

    [video:guesteditor9] Transcript: I am Geetha Ganapathy-Doré. I am the current president of the Society for Activities and Research on the Indian World (SARI). I am Ludmila Volná. I am currently one of Vice-Presidents of the Society for Activities and Research on the Indian World. Welcome to this special issue on “Reinventing the Sea”. Most of the papers collected in this issue were first presented at the SARI conference on Reinventing the Sea, Precarity, Epistemology and Narratives held in Ju...

    Geetha Ganapathy-Doré, Ludmila Volna, Michel Naumann, « Introduction », Lectures du monde anglophone, 2017 

    Geetha Ganapathy-Doré, Debasish Lahiri, Cécile Oumhani, « L'horloge arrêtée à Chowringhee », Europe. Revue littéraire mensuelle, 2016, n°104610471048, pp. 213--214 

    Geetha Ganapathy-Doré, B. Krishnamurthy, « De Bruxelles à Bandung : l'anticolonialisme de Jawarhala Nehru, From Brussels to Bandung. Jawaharlal Nehru's anti-colonialism », Revue Française d'Histoire des Idées Politiques, 2015, n°42, pp. 13--46   

  • Geetha Ganapathy-Doré, Michel Olinga, Cornelius Crowley, Michel Naumann, Yannick Le Boulicaut [et alii], IMAGES OF DECOLONIZATION / IMAGES DE LA DECOLONISATION, SARI, 2013, 238 p.   

  • Geetha Ganapathy-Doré, « L'argent », le 01 avril 2019  

    Coorganisé par le CERAL, le CERAP et l'IRDA sous la direction scientifique de Franck Laffaille

    Geetha Ganapathy-Doré, « Réinventer la mer », le 29 juin 2017  

    Colloque annuel international de la SARI

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Yassin Saleh Ismail, Fugue de la femme chez des écrivains français, francophones et anglophones du XIXème et XXème siècles, thèse soutenue en 2021 à Paris 13 en co-direction avec Juliette Vion-Dury, membres du jury : Mounira Chatti (Rapp.), Nalini J. Thampi (Rapp.), Gérard Chandès    

    Bien que la fugue de la femme soit mise en scène dans nombreux récits littéraires, elle n'a pas fait l’objet d’une analyse critique profonde et pointue. Emile Zola et Jean-Marie Gustave Le Clézio abordent la question de la fugue féminine respectivement dans La fortune des Rougon et Poisson d’or. Le premier situe le parcours du personnage féminin en France et le second le fait jalonner entre le Maroc et les États-Unis en passant par la France. Nuruddin Farah, place son histoire de fugue en Somalie dans Née de la côte d’Adam alors que dans Fleur du désert, le roman de Warié qui est du même pays que lui, raconte sa fugue l’emmenant au Royaume-Uni. Deux nouvelles interpellent également notre attention, Eveline et Une femme et demie écrites respectivement par James Joyce et Abdourahman Wabéri. Quand on compare ces récits, ce qui frappe le lecteur c'est d'abord leur grande diversité. Néanmoins, il existe un point commun dans cet hétéroclisme. C’est le fait de mettre en scène un personnage féminin en fugue dont l’itinéraire se situe entre la campagne, la province, la périphérie d’une part et la ville, la grande agglomération d’autre part. A travers une analyse transversale de la peinture de la femme et de la ruralité, de l'acte même de la fugue, du rôle configurant de la fugue dans la narration, de la situation post-fugue de la femme et de la fugue à l'envers qui se décèle dans les récits que nous avons pris soin de regrouper, cette thèse essaie de répondre à la question suivante : Que représente la mise en scène de la fugue féminine ?

  • Chérif Sadaoui, Towards a Translatlantic Ethnotext : algerian Kabyle; Moroccan Rifian and Maghrebi; and US Choctaw and Canadian Mi'kmaq in Autobiographical Writings from North Africa and North America, thèse soutenue en 2019 à Paris 13 sous la direction de Chantal J. Zabus et Kamal Naït-Zerrad, membres du jury : John Gilmore (Rapp.), Daria Tunca (Rapp.), Aziz Namane  

    Cette thèse explore la notion de l’ethnotext comme stratégie de résistance à la domination linguistique. Cette notion sera étudiée en relation avec trois formes de domination linguistique: la colonisation française en Algérie (1830-1962) et le protectorat français et espagnole au Maroc (1912-1956) ; les politiques linguistiques post-indépendances appliquées par ces deux Etats nation ; l’installation européenne au Canada et aux Etats Unis D’Amérique et les conséquences de ses politiques linguistiques néocoloniales sur les langues amérindiennes telles que le M’ikmaq (au Canada) et le Choctaw (USA). L’étude sera menée en s’appuyant sur un corpus de quatre romans autobiographiques, représentatifs des cultures berbères (kabyle et rifain) ainsi qu’amérindiennes (M’ikmaq et Choctaw). L’ethnotext kabyle sera étudié dans le roman de Mouloud Feraoun Le fils du pauvre (1950) ; le Rifian sera étudié dans le roman de Mohamed Choukri Le pain nu (1973) ; le M’ikmaq sera étudié dans le roman de Rita Joe : Song of Rita Joe : Autobiography of a M’ikmaq Poet (1996) et leChoctaw sera étudié dans le roman de Rilla Askew The Mercy Seat (1997). Cette étude comparative a pour objectif de comparer ces quatre cas de résistance linguistique pour chercher leurs points communs, leur ressemblances stratégiques et culturelles afin d’établir la dimension transatlantique de l’ethnotext.

    Giscard Vivien Yombe, Le Christianisme dans l'oeuvre de Chinua Achebe., thèse soutenue en 2017 à CergyPontoise sous la direction de Michel Naumann, membres du jury : Natalia Naydenova (Rapp.), Julien Kilanga (Rapp.)  

    Cette thèse s'ajoute aux rares études consacrées à la dimension religieuse et spirituelle dans les écrits de Chinua Achebe (1930-2013). Etudier le christianisme dans l'oeuvre d'Achebe, c'est prendre part, en compagnie de l'auteur de "Morning Yet on Creation Day", à ce qu'il désignait par 'my ritual return and homage'. Ce rite, loin d'être un retour aveugle aux sources natales et une exaltation du passé, est au contraire une cérémonie pénitentielle et oecuménique qui relie le passé, le présent et l'avenir, et s'ouvre aux valeurs spirituelles africaines et chrétiennes pour relever les défis du monde contemporain. Tel est l'alpha et l'oméga de la vocation littéraire et artistique. Né au Nigeria dans une famille ibo convertie au christianisme anglican pendant l'époque coloniale, baigné dans la révélation chrétienne dès sa tendre enfance, Albert Chinualumogu Achebe de son vrai nom, ne fut pas un homme d'Eglise mais un écrivain de la fidélité et de l'espérance. Chinua Achebe n'a cessé de revendiquer son enracinement africain et en même temps sa foi chrétienne. Dans son oeuvre, les références à la Bible sont légion et, la tradition animiste africaine (héritage précolonial) et la religion chrétienne (héritage colonial) s'opposent, s'interpénètrent et dialoguent.Auteur engagé et à la pensée complexe, Achebe récuse un christianisme dépourvu de sa substance qui fornique avec l'hydre impérialiste. Loin d'être rigide comme un 'ikenga', l'auteur reconnaît et se laisse "visiter" par l'esprit du christianisme qui brise les chaînes du désespoir et des pesanteurs d'ici-bas. La vision du romancier est une vision d'espoir, de libération socio-politique, économique et culturelle qui se moque des certitudes absolues, des fanatismes paralysants et des pensées uniques. L'artiste et l'oeuvre, le sujet et l'objet, à l'instar du pénitent, entreprennent une odyssée thérapeutique afin d'atteindre la plénitude de l'être et de la communion avec le Cosmos.

  • Jitka Séguineau de Préval, Le mélodrame de l'incompréhension dans le cinéma de Raj Kapoor (1924-1988), Inde, thèse soutenue en 2017 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Laurent Véray et Térésa Faucon, membres du jury : Christian Viviani (Rapp.)  

    Parmi les réalisateurs, producteurs et acteurs de Bombay, Raj Kapoor (1924-1988) est certainement l’un des plus célèbres et des plus originaux, qu’il s’agisse de son œuvre ou de sa personnalité. Sa vaste filmographie qui rassemble quelques-uns des plus beaux mélodrames du cinéma populaire hindi reste méconnue en France. Proches du peuple, ces mélodrames révèlent un phénomène présent dans différentes situations et sous différents aspects : le sentiment d’incompréhension.Ce travail de recherche, inspiré par la lecture de Peter Brooks et Stanley Cavell sur le mélodrame, se donne pour but de montrer que les mélodrames de Kapoor sont porteurs d’un concept particulier qui les unit et les définit comme un genre cinématographique propre que nous appellerons « mélodrame de l’incompréhension ». Le sentiment de ne pas comprendre ou d’être « mal compris » qui hante ces mélodrames se cristallise non seulement à partir des enjeux esthétiques, historiques, politiques et culturels mais aussi des événements personnels.S’appuyant sur l’esthétique du mélodrame, Kapoor multiplie la présence métaphorique du héros aveugle qui pointe la difficulté ou l’impossibilité de communiquer et fait grief à la société de ne pas le comprendre. Inscrivant sa souffrance dans un contexte plus large, le mélodrame kapoorien dépasse les frontières du drame intimiste pour s’élever au niveau du peuple, voire de la nation, selon certains auteurs. Pour amplifier le phénomène d’incompréhension, le mélodrame utilise le malentendu, la méprise, l’ignorance, la confusion, l’illusion, etc. au point que ces difficultés de communication paraissent très clairement représenter des éléments structurels marqués par la réflexion de Kapoor sur l’incompréhension, teintée de mélancolie et de tristesse.

    Roula Moucarbel, Dracula et le fantastique chez Bram Stoker, thèse soutenue en 2011 à CergyPontoise sous la direction de Michel Naumann, membres du jury : Tri Tran (Rapp.), Benaouda Lebdaï  

    Cette thèse est consacrée à l'étude d'un chef-d'uvre de la littérature fantastique : Dracula, roman que Bram Stoker avait écrit à la fin du XIXème siècle et qui n'a jamais cessé de faire rêver les générations. Doté de pouvoirs extraordinaires, Dracula apparaît comme une énigme à déchiffrer. A travers le fantastique, nous nous proposons de découvrir la véritable signification de cet être étrange et de préciser la place et le rôle de l'archétype initiatique dans le roman. Dans une première partie notre objectif est d'étudier l'émergence du phénomène fantastique et du personnage du vampire, en suivant sa naissance dans la littérature, et en retrouvant ses origines dans la mythologie et l'histoire. La deuxième partie est consacrée au fantastique dans Dracula. Elle met en lumière l'espace, les personnages, l'image et les pouvoirs surnaturels du vampire. Dans la troisième et dernière partie, il s'agit d'analyser l'approche psychanalytique du fantastique dans le roman en mettant en valeur l'image érotique, le problème du mal et les différents conflits psychanalytiques présents dans Dracula.

  • Hannah Freundlich, Femme et jeu : éclairage historique et littéraire d'un stéréotype culturel axé autour de la notion de chance, thèse soutenue en 2023 à Paris 13 sous la direction de Xavier-Laurent Salvador, membres du jury : Romain Garnier (Rapp.), Emmanuelle Hénin (Rapp.), Lichao Zhu, Chantal J. Zabus et Thierry Lamote  

    Cette étude cherche à observer les positions variées qu’occupe la femme dans l’économie du jeu à travers des productions littéraires et artistiques. L’analyse et la comparaison de textes littéraires de différentes périodes et de différentes régions du monde nous ont permis de distinguer trois positions de la femme face au jeu. La femme peut être actrice des pratiques ludiques, ce que nous avons étudié essentiellement lorsqu’elle devient joueuse pathologique. Nous interroger sur la femme ludopathe nous a permis de constater que bien souvent le rapport des femmes au jeu touche à de nombreuses questions essentielles (rapport au monde) et existentielles (rapport à soi), relatives aux grands questionnements métaphysiques. La femme peut également occuper une position plus passive face au jeu, notamment lorsqu’elle devient l’enjeu du pari des hommes, se transformant alors en une allégorie plus ou moins sacrée de la destinée. Enfin, le jeu apparaît comme un espace de liberté entre des entités plus figées. La femme peut alors tenir la place de l’intermédiaire nécessaire en devenant l’incarnation d’une fortune tantôt favorable tantôt défavorable. Médiatrice entre deux mondes et deux réalités, elle est celle qui possède la clé du sens. Un petit excursus dans la communauté indienne des hijra, nous permet enfin d’interroger la ligne ténue entre « être une femme » et « être comme une femme », qui fait toucher au sacré et donne, lui aussi, le pouvoir d’apporter chance et malchance. Notre objectif est d’apporter un éclairage sur les archétypes qui président les différentes positions que peut prendre la femme face au jeu et sur les mythes qui en sont l’écho.

    Shazia Akbar Ghalzai, Cerner le positionnement discursif des hijras pakistanais sur le genre, l'État et la société : analyse de la langue, de l'identité et de la subjectivité transgenre, thèse soutenue en 2020 à Paris 13 sous la direction de Chantal J. Zabus, membres du jury : Samir Kumar Das (Rapp.), Shahzaman Haque (Rapp.), Florence Binard  

    Cette thèse explore le positionnement des hijras pakistanais vis-à-vis du genre, de l'État et de la société. L'étude examine les aspects théoriques dominants du genre pour formuler de nouvelles pistes de réflexion, de théorisation et de vie. Il analyse les pratiques discursives existantes qui influencent l’identité et la subjectivité des hijras. Il examine la relation soi-autre dans la formation de l'identité et de la subjectivité. Cette étude suggère que le regard de soi et le regard des autres jouent un grand rôle dans la formation et le modelage des individus, de leur identité et de leur subjectivité. Le discours des autres a un grand impact sur le discours de soi. Le discours des autres cultive des modes particuliers de pensée et de réponse. Les acteurs sociaux sous cette influence discursive se comportent d'une manière particulière prédéfinie et pré-planifiée lors d'événements de communication quotidiens. L'identité peut être transformée et remodelée en construisant un discours positif. L'auto-discours des Hijras révèle que le manque d'identité est profondément lié au manque d’avoir au sens lacanien du terme. Plus les petits autres sont marqués par ce manque, plus les Grands Autres auront de pouvoir et de prestige. Afin de minimiser l'écart entre nous et eux et de parvenir à l'égalité dans la société, il est nécessaire d'identifier et de corriger le manque d'avoir. Cette étude suggère également l'inclusion de pronoms neutres dans la langue ourdoue pour produire des subjectivités positives

    Karim Nait Ouslimane, Etude de l’espace dans l’oeuvre romanesque de Mohammed DIB, thèse soutenue en 2019 à Paris 13 sous la direction de Juliette Vion-Dury, membres du jury : Arnaud Huftier (Rapp.), Gérard Chandès (Rapp.)  

    La notion d’espace en littérature ne se limite pas à la seule référence spatiale qui situe le texte littéraire dans un contexte donné. Dans l’oeuvre romanesque de Mohammed Dib, l’espace est lui-même enjeu d’une écriture déterritorialisée qui brouille souvent les références spatiales pour sortir des sentiers battus de la littérature des « Maîtres » et échapper aux « lieux communs » de la littérature francophone. Une équation littéraire délicate qui trouve une solution heureuse dans l’oeuvre romanesque de Dib sous le signe deleuzien du « devenir mineur ». Toute l’oeuvre de Dib est traversée par un puissant désir de vie qui caractérise ses principaux personnages aux consciences tourmentées. Ainsi, le petit Omar est hanté par une faim constante qui n’est pas celle du ventre affamé mais celle de l’Homme privé de liberté et qui finit par rejoindre les rangs des militants pour l’indépendance de l’Algérie. Que ce soit sur les étendues désertiques du Sahara algérien ou sur les forêts et lacs scandinaves de la trilogie nordique, l’oeuvre littéraire de Mohammed Dib offre un espace privilégié à l’homme interrogateur du monde qui lit, qui écrit pour se connaître.

    Tina Harpin, Inceste, race et histoire : fictions et contre-fictions de pouvoir dans les romans sud-africains et états-uniens des XXème et XXIème siècles, thèse soutenue en 2013 à Paris 13 sous la direction de Xavier Garnier, membres du jury : Rémi Astruc, Claire Parfait et Gilles Teulié    

    Tabou réputé universel, l'inceste constitue un thème littéraire protéiforme et ancien. Pour le spécialiste du romantisme Peter Thorslev, l'intérêt de la littérature pour ce motif est dû à sa puissance dramatique, car il met en scène le désir d’un individu contre la société. Cette conception, juste pour décrire la tradition romantique passée, ne rend pas compte de la complexité des fictions romanesques abordant l’inceste à partir du XXe siècle. La « multiplication des discours sur le sexe dans le champ d’exercice du pouvoir lui-même » que décrit Foucault et le développement des politiques racistes et eugénistes font que l’inceste s'intrique en effet à un autre concept polémique : la « race ». L'écriture romanesque de ce thème ne concerne plus un individu en butte contre la société mais des groupes cherchant à se définir, et le plus souvent racialement. La confrontation aux incestueux décrit une limite symbolique incertaine non pas tant entre civilisation et barbarie qu'entre bon citoyen et non-citoyen. Aux États-Unis et en Afrique du Sud où les fictions politiques de la nation érigée en famille idéale ont servi à justifier l'exclusion de la population non-blanche, ce que nous appelons les « contre-fictions d'inceste » interrogent de façon provocante la citoyenneté et le droit dans ces États. Le motif de l'inceste, fantasmé ou accompli, est étudié dans des romans datés de 1929 à 2005 et écrits entre autres par W. Faulkner, T. Morrison, R. Ellison, G. Jones, Sapphire aux États-Unis et par D. Lessing, B. Head, A. Dangor, M. van Niekerk, L. Rampolokeng en Afrique du Sud. Nous retraçons l'évolution du traitement esthétique et politique de l'inceste dans les romans de ces pays marqués par l'association entre communauté, nation et « race », et réfléchissons dans le même temps à la réalité omniprésente de ce crime dans nos sociétés.

    Ahmed Mulla, Conflits identitaires dans la fiction de Jhumpa Lahiri, thèse soutenue en 2012 à La Réunion sous la direction de Alain Geoffroy, membres du jury : Daniel Royot et Claude Brissac-Féral  

    S’inspirant de l’expérience récente de la migration indienne aux Etats-Unis, la fiction de Jhumpa Lahiri se demande si tant la nation que l’individu sont en mesure de revoir les termes mêmes de leur identité. Jhumpa Lahiri met l’accent sur l’adaptation à l’étranger en tant que processus de longue haleine. Car le changement ne prend pas, dans ce contexte, l’aspect d’une transformation subite ; il s’agit davantage d’une lente négociation entre une tradition surdéterminante et un futur sous-défini. Le meilleur éclairage que l’on puisse apporter à cette littérature de la diaspora, qui gagne en consistance et en légitimité avec l’avènement de la mondialisation, est offert par les outils de la critique postcoloniale. Bien qu’elle soit issue d’un contexte politique, cette école de pensée trouve sa pertinence dans la façon qu’elle a de poser les problèmes afférant à la possibilité de surmonter un passé conflictuel. Comment accepter l’étranger en soi ? Que faire de cette culture qui n’offre pas d’autre choix que celui de la capitulation ? Dans quelle mesure peut-on imaginer une identité où les conflits nés de valeurs contradictoires seraient ramenés à leur plus simple expression ? Notre essai consiste à découvrir de quelle manière le déplacement dû à l’exil induit une série de stratégies de préservation et de transformations identitaires. En dernier ressort, nous nous interrogerons sur les retombées de la conception lahirienne de l’identité, puisque cette romancière semble considérer que les racines et les traditions ne sont que d’une toute relative utilité lorsque l’on se trouve en terre étrangère.