Haoues Seniguer, « Comment envisager la dimension religieuse des conflits et de la violence au nom de l'islam? Quelques pistes de réflexion au croisement de l'islamologie et des sciences politiques », in Pisani, Emmanuel, Zemirli, Zohra Aziadé (dir.), Renouveau et dynamiques de l'islamologie en Europe, Cerf, 2023, pp. 153-163
Haoues Seniguer, « La logique du soupçon est devenue la boussole de l'Etat dans sa gestion de l'islam », in Mathieu, Mathilde (dir.), La haine ordinaire : des vies percutées par le racisme, Seuil, 2023, pp. 154-158
Haoues Seniguer, « Islamists like no Other? The case of "Musulmans de France" », in Ceylan, Rauf, Kiefer, Michael (dir.), Der islamische Fundamentalismus im 21. Jahrhundert, Springer Fachmedien Wiesbaden, 2022, pp. 173-183
Haoues Seniguer, « Islamisme », in Mayer, Nonna, Corcuff, Philippe, Policar, Alain (dir.), Les mots qui fâchent : contre le maccarthysme intellectuel, Éditions de l'Aube, 2022, pp. 87-92
Haoues Seniguer, « 'Radicalisation', politisation et hégémonisme religieux au nom de l'islam », in Fall, Khadiyatoulah (dir.), Djihadisme, radicalisation et islamophobie en débats, Presses de l'universié de Laval, 2021, pp. 153-179
Haoues Seniguer, « Où va l'islamisme institutionnel ? Entre contraintes politiques et résilience idéologique », in de Montbrial, Thierry, David, Dominique (dir.), Ramses 2021 [Le grand basculement ?], Institut français des relations internationales, 2020, pp. 152-157
Haoues Seniguer, « 'Radicalización', politización y hegemonismo religioso en nombre del islam: ¿es culpa del 'Occidente' y de la laicidad francesa? », in Capdevielle, Pauline, Blancarte, Roberto (dir.), Política, religión y violencia ¿el retorno de los fundamentalismos?, Universidad Nacional Autónoma de México, Instituto de Investigaciones Jurídicas, 2019, pp. 77-105
Haoues Seniguer, « La France et la question migratoire : la voie royale pour les populismes d'extrême droite », Çinâ'at al-khawf: rihâb al-yam\ⁱn al-mutatarrif wa al-sha'bawiyya [La fabrique de la peur : la xénophobie de la droite extrémiste et populiste], Al Mesbar Studies & Research Centre, 2019, pp. 133-170
Haoues Seniguer, « The islamists of Morocco's Party of Justice and Development and the foreign policy problem: between structural constraints and economic imperatives », in Adraoui, Mohamed-Ali (dir.), The foreign policy of islamist political parties: ideology in Practice, Edinburgh university press, 2018, pp. 20-46
Haoues Seniguer, « La question religieuse au Moyen-Orient depuis 1918 », in Chantin, Jean-Pierre, Martin, Philippe (dir.), Religions : les clés pour comprendre, les clés pour enseigner, CNRS Éditions, 2018, pp. 287-308
Haoues Seniguer, « La galaxie néo-salafiste quiétiste: un apolitisme en trompe l’oeil? », in Mostfa, Ali, Younès, Michel (dir.), L'islam au pluriel : foi, pensée et société, l'Harmattan, 2018, pp. 61-83
Haoues Seniguer, « Le religieux dans et par-delà les manuels scolaires d'histoire au Maroc : la prédominance d’une conception intégrale de l’islam », in Avon, Dominique, Saint-Martin, Isabelle, Tolan, John (dir.), Faits religieux et manuels d’histoire : contenus –institutions – pratiques : approches comparées à l’échelle internationale, Arbre bleu éditions, 2018, pp. 289-307
Haoues Seniguer, « Marie en Islam », in Henryot, Fabienne, Martin, Philippe (dir.), Dictionnaire historique de la Vierge Marie : sanctuaires et dévotion XV-XXI siècle, Perrin, 2017, pp. 214-218
Haoues Seniguer, « Les autorités religieuses sunnites au défi de l’histoire », in Avon, Dominique (dir.), Faire autorité : les religions dans le temps long et face à la modernité, Presses universitaires de Rennes, 2017, pp. 63-80
Haoues Seniguer, « Perceptions et actions des États-Unis face à Daech », in Coppolani, Antoine, Razoux, Pierre (dir.), Les États-Unis au Moyen-Orient : évolutions et perspectives stratégiques, Institut de recherche stratégique de l'École militaire, 2016, pp. 39-51
Haoues Seniguer, « Les islamistes marocains du Parti de la justice et du développement et le pouvoir: une comparaison critique avec les socialistes français », in Ferjani, Mohamed-Chérif (dir.), Religion et démocratisation en Méditerranée, Riveneuve, 2016, pp. 237-260
Haoues Seniguer, « Le néo-salafisme et l'islamisme, deux fondamentalismes? Réflexions sur le cas égyptien », in Younès, Michel (dir.), Le fondamentalisme islamique : décryptage d'une logique, Karthala, 2016, pp. 35-59
Haoues Seniguer, « L'Union des jeunes musulmans à Lyon (UJM) et les acteurs religieux lyonnais (2008-2010) », in Durand, Jean-Dominique (dir.), Les minorités religieuses à Lyon (XVIe-XXIe siècles) [Journées d'étude des musées Gadagne], Silvana editoriale, 2016, pp. 81-97
Haoues Seniguer, « Que reste-t-il du Parti de la justice et du développement (PJD) », Moyen-Orient, 2024, n°62, pp. 24-25
Haoues Seniguer, Abdessamad Belhaj, « Théologies islamiques des catastrophes: entre religion, science et messianisme », MIDEO - Mélanges de l'Institut Dominicain d'Etudes Orientales , 2023, n°38, pp. 3-22
Haoues Seniguer, Abdessamad Belhaj, « Théologies islamiques des catastrophes [Coord. n° 38 de : MIDEO] », MIDEO - Mélanges de l'Institut Dominicain d'Etudes Orientales , 2023, n°38
Haoues Seniguer, Abdessamad Belhaj, « Théologies islamiques des catastrophes », 2023
La théologie musulmane des catastrophes trouve ses origines dans des passages coraniques ou des traditions dites prophétiques (sunna) qui rapportent des calamités, avérées, allégoriques ou eschatologiques : nous pensons à la bataille d’Uḥud, aux scènes de l’Apocalypse (ou apocalyptiques), à la punition des peuples « mécréants » par la destruction, la noyade, etc. À la suite du Coran, plusieurs générations de clercs musulmans dans l’histoire ont ainsi produit différents types de littérature re...
Haoues Seniguer, « La sécularisation des discours et des pratiques en contexte islamique : le cas du Parti pour la justice et le développement au Maroc », Social Compass, 2023, n°3
Haoues Seniguer, « L'islamisme est-il (toujours) hégémonique ? Réflexions depuis la France sur un objet incandescent », Confluences Méditerranée , 2023, n°127, pp. 135-154
Haoues Seniguer, Vincent Geisser, « L’islamophobie interroge les ressorts imaginaires, symboliques et matériels de notre construction nationale », Confluences Méditerranée , 2022, n°121, pp. 125-137
Haoues Seniguer, « Le diagnostic et les remèdes aux maux du séparatisme islamiste sont-ils les bons ? Quand l'exécutif s'emmêle les pinceaux », Germinal. Bulletin, 2022, n°4, pp. 15-21
Haoues Seniguer, Anca Munteanu, « The Party for Justice and Development's Specialization'' in Politics: Metamorphosis and Contradictions », Middle East Law and Governance , 2022, n°082022, pp. 1-27
Haoues Seniguer, « Dépasser les polarisations autour de l'islam en France », Revue du MAUSS, 2022, n°59, pp. 253-267151-165
Haoues Seniguer, « Identités, identitarismes : réflexions philosophiques et sociologiques », En dialogue : lettre du SNRM , 2022, n°18, pp. 30-45
Haoues Seniguer, « De la politisation des racismes et antiracismes en France [n° 2022/2 (121) de : Confluences Méditerranée] », Confluences Méditerranée , 2022, p. 199
Haoues Seniguer, « Et si l'on parlait d'islamismo-capitalisme ? », Analyse Opinion Critique, 2021
Haoues Seniguer, « Maroc : le roi resserre l'étau autoritaire », Alternatives Economiques. Hors - série, 2021, n°122, pp. 80-81
Haoues Seniguer, « Les 'néo -Frères Musulmans ou le conservatisme légaliste : le cas de Musulmans de France », Moyen-Orient, 2021, n°52, pp. 66-71
Haoues Seniguer, « De la résilience de l'islamisme », Analyse Opinion Critique, 2021
Haoues Seniguer, Hassan Zouaoui, « De la modération chez des cadres du Parti de la justice et du développement au Maroc : réhabiliter la religion/l’idéologie dans l’analyse de l’islamisme », 2020
Depuis la fin des années 1980, la lecture et l’interprétation du fait islamiste en tant que forme exacerbée de politisation de l’islam donnent lieu à des débats ininterrompus. Il ressort des principaux travaux francophones et anglophones sur le sujet deux approches prédominantes : la première estime que le courant islamiste, depuis les origines au cours de la première moitié du XXe siècle, fut spontanément enclin à épouser les dynamiques de modernisation sociale et politique, tandis que son v...
Haoues Seniguer, Vincent Geisser, « L’islamisme en nos banlieues ?À propos de : Bernard Rougier (dir.), Les territoires conquis de l’islamisme, Puf », La vie des idées, 2020
Haoues Seniguer, Hassan Zouaoui, « De la modération chez des cadres du Parti de la justice et du développement au Maroc : réhabiliter la religion/l'idéologie dans l'analyse de l'islamisme », L'Année du Maghreb, 2020, n°22, pp. 77-95
Haoues Seniguer, « Jeux de pouvoirs au Maghreb [coord. n° 114 de : Confluences Méditerranée] », Confluences Méditerranée , 2020, n°114, p. 235
Haoues Seniguer, Robert Bistolfi, « Les musulmans dans la République : des enjeux majeurs de société », Confluences Méditerranée , 2018, n°106, pp. 9-20
Haoues Seniguer, « Entretien avec Abdelaziz Chaambi », Confluences Méditerranée , 2018, n° ° 106, pp. 165-179
Militant lyonnais d’origine tunisienne. Il est issu d’une famille très
fortement engagée contre la présence coloniale française en Tunisie.
Il a été un acteur important de la construction de l’islam de France
hors région parisienne au cours des années 1980. En effet, il fut, entre
autres, l’une des chevilles ouvrières de l’Union des Jeunes Musulmans
de France qu’il a cofondée à Lyon en 1987. Très tôt sensible à la
cause des plus démunis, de la condition coloniale et postcoloniale, il
a milité dès son plus jeune âge dans différentes structures associatives
ou au sein de mouvements politiques à l’instar de Lutte Ouvrière. Dans
l’entretien accordé à Confluences Méditerranée, Abdelaziz Chaambi
revient, sans ambages, sur les grandes étapes de ses engagements
successifs et multiples dans la cité, sur la façon dont il articule foi
musulmane et militantisme, sa lutte sans relâche contre les effets du
capitalisme néo-libéral, le regard qu’il porte sur la situation de l’islam
de France, le conspirationnisme dans les milieux musulmans, etc.,
notamment dans le contexte post-attentats de 2015 qu’il a vécu avec
beaucoup de tristesse et de sidération.
Haoues Seniguer, « Penser le fait islamique en France en périodes troublées », Confluences Méditerranée , 2018, n°106, pp. 21-33
Haoues Seniguer, « Les islamistes ont-ils évolué ? Retours critiques sur une idéologie résiliente », Confluences Méditerranée , 2017, n° ° 100, pp. 159-175
L’islamisme, qui est une forme exacerbée de politisation
de l’islam, a généralement pour synonyme islam
politique. Ce courant idéologique, aussi bien de l’islam
sunnite que de l’islam chiite, a connu des mutations plus
ou moins importantes depuis ses origines (première moitié
du XXe siècle), et ce, suivant les acteurs individuels et
collectifs concernés, les contrées et les périodes données.
Si évolution(s) il y a par rapport à certaines questions
et modes d’actions autrefois employés (renoncement
dans bien des cas à la lutte armée et acceptation
de l’ordre institutionnel établi), l’islamisme comporte
cependant des invariants qui n’ont pas complètement
disparu, y compris au sein des mouvements légalistes.
Aussi, leur pragmatisme politique, consistant à s’adapter
aux contraintes systémiques, n’équivaut pas ipso facto
à un renoncement effectif à l’exercice d’une forme
d’hégémonie culturelle et religieuse là où ils prospèrent,
au premier chef dans les sociétés majoritairement
musulmanes. C’est pourquoi il est possible encore à
ce jour de repérer quelques intersections idéologiques
entre mouvements islamistes légitimistes et mouvements
islamistes plus radicaux.
Haoues Seniguer, « Repères Maroc : Taqi al-Din al-Hilali : une figure méconnue, mais influente du salafisme marocain », Moyen-Orient, 2017, n°33, pp. 40-43
Haoues Seniguer, Pierre Blanc, « Moyen-Orient : l’incubation démocratique malgré tout », La revue internationale et stratégique, 2017, n°106, pp. 91-100
Haoues Seniguer, « De quelques réflexions sur les sinuosités de la radicalisation », Histoire, monde et cultures religieuses, 2017, n°39, pp. 13-31
Haoues Seniguer, « Les islamistes ont-ils évolué ? Retours critiques sur une idéologie résiliente », Confluences Méditerranée , 2017, n°100, pp. 159-175
Haoues Seniguer, « Le communautarisme : faux concept, vrai instrument politique », Histoire, monde et cultures religieuses, 2017, n°41, pp. 15-37
Haoues Seniguer, « Islam, musulmans et question de la violence : une relation complexe », Les Cahiers de l’Islam, 2017, n°2, pp. 53-85
Haoues Seniguer, Pierre Blanc, « Moyen-Orient : l’incubation démocratique malgré tout », La revue internationale et stratégique, 2017, n°2, pp. 91-100
Haoues Seniguer, « Comprendre les violences au Moyen-Orient et leurs conséquences », La revue du Projet, 2016, n°57, pp. 13-15
Haoues Seniguer, « Al-Hijra: mâ ba'd al-tafjîrât wa al-hurûb fî al-sharq al-awsat [= L'exil : l'après attentats et les guerres au Moyen-Orient] », Al-Mesbar monthly book (Al-Mesbar Studies & Research Center, Dubaï), 2016, n°112, pp. 285-300
Haoues Seniguer, « Islam de France : défis collectifs », Confluences Méditerranée , 2016, n° ° 95, pp. 9-11
Haoues Seniguer, « Enseignement d’un parcours militant », Confluences Méditerranée , 2016, n° ° 95, pp. 109-118
Dans l’entretien accordé à « Confluences Méditerranée »,
Moustafa Mansour revient sur un engagement actif
de vingt-cinq ans contre les discriminations raciales et
les inégalités de classe. Ses multiples expériences, sa
connaissance du terrain et ses responsabilités associatives
(en particulier au sein du CRI : « Coordination contre le
racisme et l’islamophobie ») lui permettent avec le recul
de porter des critiques fortes sur de nombreux sujets :
les instrumentalisations politiques, le positionnement
de diverses associations ayant pignon sur rue, les formes
de lutte contre l’islamophobie, l’élitisme d’une certaine
intelligentsia musulmane… La déception ayant été au
bout de tous les dialogues classiques comme des promesses
d’intégration, une démarche radicalement autonome
s’imposerait désormais en privilégiant l’auto-organisation
de tous les mouvements de libération de l’immigration
postcoloniale et des quartiers populaires.
Haoues Seniguer, « Islamophobie : construction et implications », Confluences Méditerranée , 2016, n° ° 95, pp. 143-152
Dans l’entretien qu’il a accordé à « Confluences
Méditerranée », Raphaël Liogier revient sur les raisons
qui l’ont conduit, alors qu’il n’était pas islamologue
au départ, à s’interroger sur l’imaginaire occidental et
la construction d’une vision négative de l’islam et des
musulmans. En France, il en est découlé un respect inégal
des principes républicains de liberté, égalité et fraternité,
ainsi qu’une approche plus idéologique de la laïcité. Le
mythe touchant à une islamisation menaçante doit être
déconstruit, et d’abord en s’appuyant sur les données
démographiques. Ses racines historiques – les chocs de
la décolonisation, la révolution islamique en Iran… –
sont bien sûr à prendre en compte aussi. Puis, avec les
jeunes générations issues de l’immigration qui sont mieux
conscientes de leurs droits, l’idée a crû que l’identité
française était menacée : d’où, entre autres, une « laïcité
patrimoniale » promue en défense. L’islamophobie
– bien réelle – est niée ; le terme lui-même critiqué. Est-ce parce qu’il renverse de manière gênante les termes de
problème, ceux que la présence musulmane agresse étant
confrontés à leurs propres agressions, qui relèvent d’un
racisme culturel ? Le problème ne se réduit cependant pas
à une dénonciation plus active de l’islamophobie : tous
les autres facteurs économiques et sociaux sont à prendre
en compte.
Haoues Seniguer, « Le printemps marocain a-t-il eu lieu? Comment la religion publique a eu raison du mouvement social. Essai d'interprétation », Revue marocaine des sciences politiques et sociales, 2016, n°9, pp. 93-98
Haoues Seniguer, « L'implantation de l'islam en France : un champ religieux fragmenté », Les Cahiers français : documents d'actualité, 2015, n°389, pp. 54-59
Haoues Seniguer, « La France face à la violence totale de Daech », Histoire, monde et cultures religieuses , 2015, n° ° 36, pp. 187-191
Haoues Seniguer, « Une terreur sacrée ? La violence à l’heure des crises du Moyen-Orient », Confluences Méditerranée , 2015, n° ° 94, pp. 63-80
Depuis les attentats de New York, le 11 septembre 2001, préparés et exécutés par des membres d’al-Qaïda, on ne compte plus les exactions de plus ou moins grande ampleur perpétrées aux quatre coins du monde par des organisations, mouvements ou individus se réclamant de l’islam. Celles-ci, qui ne sont désormais plus confinées à des territoires extra-européens, provoquent terreur et effroi chez une majorité de gens, y compris chez les musulmans eux-mêmes. Pour autant, il est nulle question de chercher à distinguer un supposé bon islam d’un tout aussi supposé mauvais islam, opposer un supposé « islam des Lumières » à un supposé islam « obscurantiste », traquer les supposés mauvais musulmans pour les opposer aux supposés bons musulmans, ou l’inverse. Force est simplement de constater qu’à l’aube du XXIe siècle, l’islam est fréquemment l’objet d’investissements ou de commentaires fortement contradictoires, sinon passionnés, avec une islamophobie qui s’enracine en Europe. Il est impossible de nier la dimension religieuse des conflits qui sévissent au Moyen-Orient. Cela paraît évident. Il faut donc l’interroger en précisant un cadre théorique rigoureux.
Haoues Seniguer, « L’islamisme en terre d’islam majoritaire : Entre culture et culturalisme », Histoire, monde et cultures religieuses , 2015, n° ° 33, pp. 99-125
Les échecs subis en 2014 par l’islamisme dans l’aire arabo-musulmane annoncent-ils son déclin et l’autonomisation du politique à l’égard des autorités religieuses ? Ou masquent-ils la réalité de sociétés dans lesquelles l’autonomie du politique, qui suppose l’État de droit, en est encore à son début ? Selon l’auteur, sans tomber dans le piège du culturalisme, il faut revenir à l’imbrication du religieux et du politique dans les sociétés musulmanes pour comprendre l’assise sociale de l’islamisme, sa longévité et sa force de pénétration.
Haoues Seniguer, « Point de vue. Schizophrénie… ou le blogueur de Djeddah », Histoire, monde et cultures religieuses , 2015, n° ° 32, pp. 157-160
Haoues Seniguer, Robert Bistolfi, « L’islam de France : nouveaux acteurs, nouveaux enjeux [introd. et coord. n° 95 de : Confluences Méditerranée] », Confluences Méditerranée , 2015
Haoues Seniguer, « Le Parti de la Justice et du Développement au Maroc (2002-2008) : des transformations idéologiques sinusoïdales », Revue marocaine des sciences politiques et sociales, 2015, n°8, pp. 113-139
Haoues Seniguer, « La France face à la violence totale de Daech », Histoire, monde et cultures religieuses, 2015, n°36, pp. 187-191
Haoues Seniguer, « 'Communauté', 'communautarisme' et islam en France : y a-t-il un communautarisme musulman ? », Droit Social, 2015, n°9, pp. 664-673
Haoues Seniguer, « L'islam(isme) de marché : joindre le rentable économique au satisfecit apostolique ? », Revue d'éthique et de théologie morale , 2014, n° ° 280, pp. 101-108
Tariq Ramadan intervient aussi bien au sein de l’UOIF qu’au sein d’organisations locales moins connues. Néanmoins sa présence en France se fait plus rare ces derniers temps. Ceci ne veut pas dire que son influence décline. Il bénéficie, par exemple, du soutien du Collectif des Musulmans de France. L’aspect « prédicateur idéologique » du personnage est de notoriété publique, mais on passe souvent sous silence le côté managérial et entrepreunarial de T. Ramadan, ce qui n’a rien d’étonnant : il existe aussi un marché religieux des musulmans de France. Les deux logiques coexistent.
Haoues Seniguer, « La civilisation islamique et l'humanisme arabo-musulman : le regard de Malek Bennabi », Confluences Méditerranée , 2014, n° ° 89, pp. 187-209
Malek Bennabi (1905-1973) est un essayiste algérien de confession musulmane. C’est une figure très atypique de la pensée islamique contemporaine. Méconnu, ses écrits sont souvent investis et récupérés par les théoriciens et militants de l’islamisme, qui revendiquent, à tort ou à raison, son héritage. Bien que par certains côtés travaillé par une forme d’islamisme, Malek Bennabi s’est néanmoins efforcé de sortir de l’ornière purement dogmatique, hyper normative et exaltée de l’islam, pour se consacrer davantage à une profonde réflexion autocritique de l’ ethos musulman.
Haoues Seniguer, « Genèse et transformations de l’islamisme marocain à travers les noms. Le cas du Parti de la justice et du développement », 2013
Le Parti de la justice et du développement marocain (PJD) appartient à la famille de l’islamisme (ou islam politique), qui se distingue par le recours aux ressources symboliques de la religion musulmane en vue de construire un projet de société total. Le but de cette note de recherche est d’illustrer, au travers de l’examen des noms et des symboles attribués aux groupes successifs qui donneront naissance au PJD en 1998, comment les islamistes marocains ont construit leur façon de concevoir le...
Haoues Seniguer, « Terrorisme(s) , islamisme(s) et violences politiques dans le monde musulman contemporain », Confluences Méditerranée , 2013, n° ° 85, pp. 177-189
Cet article poursuit un triple objectif : primo, interroger les origines probables du terme « terrorisme » affleurant à l’occasion d’événements majeurs de l’époque moderne et contemporaine ; deuxio, expliquer la genèse des violences politiques dans le monde musulman en général et en Afrique en particulier, avec pour focale le cas malien ; puis, tercio, contextualiser la violence attribuée uniformément au « terrorisme islamiste » pour relativiser in fine le poids de l’islam dans les phénomènes de radicalisation politique.
Haoues Seniguer, « Le Qatar et l'islam de France : vers une nouvelle idylle ? », Confluences Méditerranée , 2013, n° ° 84, pp. 101-115
Il n’existe pas beaucoup de sources scientifiques sur le Qatar, son régime et les dessous de sa politique étrangère en général, et moins encore sur le montant de ses financements de l’islam ou des projets qui tournent autour de la religion musulmane, que ce soit dans le monde arabe ou en Occident. La relation des mécènes qataris à l’islam de France ou européen, œuvrant dans les cercles plus ou moins proches des centres du pouvoir officiel, est tout sauf évidente. En tous les cas, elle mériterait un traitement sur le plus long terme. C’est pourquoi, en la matière, il s’est agi pour nous, au cours de cet article, de formuler une série d’hypothèses explicatives à partir de faits objectifs incontestables : la France est le pays européen qui compte le plus grand nombre de musulmans (entre cinq et six millions de personnes, pratiquantes ou non), dont certains sont victimes d’exclusion socio-économique ; l’absence de magistère centralisateur, ajoutée à l’émergence de nouvelles générations françaises musulmanes de plus en plus détachées des pays dont leurs parents sont originaires, décuplent les capacités d’ancrage et d’attrait d’une idéologie islamiste (dont le Qatar est l’un des hérauts), par essence « déterritorialisée », qui essaye d’articuler réaffirmation identitaire, y compris orthodoxe et orthopraxe, et citoyenneté. En misant sur des personnalités européennes musulmanes de premier plan, en particulier en raison de leur forte audience et médiatisation, tel le prédicateur suisse Tariq Ramadan, la seconde épouse de l’émir Hamad Ben Khalifa Al-Thani, Mozah bint Nasser, tente de promouvoir la valorisation de l’image de son pays auprès des musulmans d’Europe, Français en particulier, entre autres pour faire pièce à ses concurrents salafistes, eux, financés et soutenus par l’Arabie saoudite. Le Qatar, du moins la ligne défendue par l’émir et sa deuxième femme, cherche à faire d’une pierre deux coups : d’une part, réduire, à l’interne et à l’externe, la part d’influence du wahhabisme, et d’autre part, bénéficier d’une bonne image de marque auprès des Européens de confession musulmane. Car, en effet, personne ne pourrait croire, réalistement, que le Qatar s’intéresse à tout, investisse partout, sauf dans l’islam !
Haoues Seniguer, « Les islamistes à l’épreuve du printemps arabe et des urnes : une perspective critique », 2012
Les révoltes sociales du monde arabe ont été un puissant révélateur des ambivalences, voire des contradictions des partis islamistes quant à la nature de leurs rapports aux régimes autoritaires qui oscillent constamment entre acceptation de la contrainte et tentatives pour en limiter les coûts du point de vue pratique. Le Parti de la justice et du développement marocain (PJD) peut, à cet égard, faire figure de cas archétypal de mouvements islamistes qui, du fait de partager généralement avec ...
Haoues Seniguer, « Les catégories dénominatives de l’islam à l’épreuve d’un objet mutant », 2012
Le Parti de la justice et du développement marocain (pjd) a remporté les élections législatives du 25 novembre 2011 avec à la clé 107 sièges de députés sur les 395 sièges que compte la Chambre des représentants. C’est une victoire relativement confortable qui comporte néanmoins quelques limites puisque le taux de participation atteint à peine les 45 % restreignant, à tort ou à raison, sa prétention à représenter de larges segments de la société. Certes, ladite victoire ponctue une forme de no...
Haoues Seniguer, « Le Maroc à l'épreuve du printemps arabe : une contestation désamorcée ? », Outre-Terre , 2011, n° ° 29, pp. 143-158
Haoues Seniguer, Karine Bennafla, « Le Maroc à l'épreuve du printemps arabe : une contestation désamorcée ? », Outre-terre. Revue européenne de géopolitique, 2011, n°3, p. 143
Haoues Seniguer, « La laïcité à l'épreuve de l'islam et des musulmans : le cas de la France », Revue d'éthique et de théologie morale , 2009, n° °254, pp. 63-96
RésuméLa France est le pays européen qui compte le plus grand nombre de personnes de culture ou de religion musulmane, ce qui implique une laïcité capable de faire consensus comme cadre commun à tous. Il devient nécessaire de quitter certains préjugés relatifs à l’islam en pourfendant culturalisme et essentialisme. Ce sont surtout les pouvoirs publics qui politisent l’islam et non les musulmans, en tout cas, dans leur immense majorité. Il n’est pas si sûr que la religion soit en elle-même génératrice de violence. Il n’est pas si sûr non plus, que l’État respecte toujours sa neutralité lorsqu’il place lui-même les frontières entre islam modéré et islam radical. Il n’est pas si sûr que le communautarisme musulman ne soit pas un fantasme. L’islam s’est beaucoup déchiré historiquement. Aujourd’hui, il n’existe pas stricto sensu d’islam démocratique, progressiste, pas plus que totalitaire ou rigoriste. Seule une minorité de littéralistes interdisent d’interpréter le Coran. La Shari’a est souvent caricaturée. En réalité, le communautarisme musulman est une expression destinée à accréditer l’idée que ce sont les musulmans qui rejettent la laïcité au nom de réalités supérieures, ce qui n’est pas juste au regard de l’histoire. Il suffit de se reporter à la politique coloniale de la France en Algérie. À l’heure actuelle, la laïcité française se fait intrusive, comme en témoigne l’affaire du « voile islamique ».
Haoues Seniguer, « Chronique : Entretien avec Jean-Marc Ferry », Revue d'éthique et de théologie morale , 2008, n° °252, pp. 101-112