Chloé Gaboriaux

Maître de conférences
Science politique.
Sciences Po Lyon

Triangle : Action, Discours, Pensée Politique et Économique
  • HDR

    Gardien de l'intérêt général ? Le Conseil d'Etat et l'utilité publique des associations (1870-1914), HDR soutenue en 2020 

    HDR

    (In)disciplines de travail, HDR soutenue en 2020 

    THESE

    Le paysan français, un enjeu idéologique au 19e siècle : Perspectives françaises et perspectives sur la France, soutenue en 2008 sous la direction de Lucien Jaume 

    THESE

    Le paysan français, un enjeu idéologique au XIXe siècle : perspectives françaises et perspectives sur la France, soutenue en 2008 à Paris Institut détudes politiques sous la direction de Lucien Jaume

  • Chloé Gaboriaux, L'intérêt général en partage : La reconnaissance d’utilité publique des associations en République (1870-1914), Presses de Sciences Po et Cairn, 2023, Domaine histoire, 384 p.    

    Dès les années 1870, les fondateurs de la République entendent consacrer la prétention de l'État à incarner et à mettre en œuvre l'intérêt général. Ils ont ainsi inscrit à leur programme le développement de services publics nombreux et accessibles.Mais, dans un contexte où les ressources fiscales sont limitées, les républicains au pouvoir ne peuvent, ni souvent ne souhaitent, se passer des services que les organisations non lucratives, religieuses ou non, rendent à la collectivité. S'ils confient en partie à l'initiative privée la réalisation de leurs projets sociaux, culturels et éducatifs, ils espèrent l'encadrer en la labellisant d'« utilité publique ».L'étude des archives du Conseil d'État, maître d'œuvre de cette procédure d'accréditation, permet de restituer la vitalité et la diversité du monde associatif au tournant des XIXe et XXe siècles. Il donne surtout à voir une image plus contrastée de la IIIe République, qui a su remanier les frontières entre le public et le privé, offrant au second une place inédite, tout en consolidant l'État

    Chloé Gaboriaux, Florence Chaucheyras, L'orthographe après le bac: se remettre à niveau pour réussir les écrits professionnels et universitaires, 2e éd., Ellipses, 2023, 224 p.  

    Vous êtes en premier cycle, l’orthographe vous pénalise, vous maîtrisez mal les règles de base et vous ne savez pas par quoi commencer pour vous améliorer ? Ce livre est pour vous ! Tous les points d’expression écrite à maîtriser y sont présentés dans 5 chapitres en lien avec vos besoins (dossiers de candidature pour trouver un stage, écrits de la vie courante, écrits professionnels et universitaires, présentations orales), complétés par des rappels simples en orthographe, grammaire, vocabulaire et rédaction, et des conseils méthodologiques pour réussir un résumé ou une dissertation, un CV ou une lettre de motivation, et même un entretien d’embauche ! Grâce aux 147 exercices corrigés proposés (exercices à trous, QCM, tableaux à compléter, exercices de syntaxe ou de rédaction), vous verrez que les problèmes d’orthographe ne sont pas une fatalité. Cette nouvelle édition, enrichie d’exercices supplémentaires, vous permettra de vous remettre rapidement à niveau.

    Chloé Gaboriaux, Florence Chaucheyras, L'orthographe après le bac: se remettre à niveau pour les écrits professionnels et universitaires, Ellipses et Cyberlibris, 2023  

    Vous êtes en premier cycle, l'orthographe vous pénalise, vous maîtrisez mal les règles de base et vous ne savez pas par quoi commencer pour vous améliorer ? Ce livre est pour vous ! Tous les points d'expression écrite à maîtriser y sont présentés dans 5 chapitres en lien avec vos besoins (dossiers de candidature pour trouver un stage, écrits de la vie courante, écrits professionnels et universitaires, présentations orales), complétés par des rappels simples en orthographe, grammaire, vocabulaire et rédaction, et des conseils méthodologiques pour réussir un résumé ou une dissertation, un CV ou une lettre de motivation, et même un entretien d'embauche ! Grâce aux 147 exercices corrigés proposés (exercices à trous, QCM, tableaux à compléter, exercices de syntaxe ou de rédaction), vous verrez que les problèmes d'orthographe ne sont pas une fatalité. Cette nouvelle édition, enrichie d'exercices supplémentaires, vous permettra de vous remettre rapidement à niveau

    Chloé Gaboriaux, Cédric Passard, Annabelle Seoane (dir.), La République au-delà du slogan, ENS Éditions, 2023, 162 p. 

    Chloé Gaboriaux, Martine Kaluszynski (dir.), Au nom de l’intérêt général, Peter Lang, 2022, La Fabrique du politique, 190 p. 

    Chloé Gaboriaux, Rachele Raus, Cécile Robert (dir.), Le multilinguisme dans les organisations internationales, ENS Éditions, 2022, 209 p. 

    Chloé Gaboriaux, Laura Calabrese, Marie Veniard (dir.), Migration et crise: une co-occurrence encombrante, ENS Éditions, 2022, 154 p. 

    Chloé Gaboriaux, Dossier préparé en vue de l'obtention de l'habilitation à diriger des recherches en Science politique, 2020, 50 p. 

    Chloé Gaboriaux, Valérie Bonnet, Marie Plassart (dir.), Restons groupés !: la construction discursive des relations sociales, ENS Éditions, 2019, 170 p. 

    Chloé Gaboriaux, Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion et OpenEdition, 2018  

    L’histoire sociale des idées politiques correspond à un authentique projet de rénovation disciplinaire : ancrer l’histoire des idées politiques dans les sciences sociales. Cependant, ce projet doit encore devenir un programme articulé, entre la sociologie des intellectuels, la généalogie foucaldienne, la sémantique historique, l’analyse du discours et des langages politiques… Sans prétendre livrer la formule magique de son unité méthodologique, cette série de contributions et d’entretiens donne à voir la pluralité et le dynamisme de l’histoire sociale des idées politiques. Elle offre non seulement un panorama international, mais aussi de nombreuses pistes méthodologiques et empiriques, que ce soit sur la notion cardinale de « contexte », le rapport de Quentin Skinner à la sociologie, le laboratoire démocratique, ou l’histoire des idées en milieu populaire. Fruit d’un important effort collectif, cet ouvrage transdisciplinaire est le premier du genre sur un domaine en pleine expansion.

    Chloé Gaboriaux, Henri Boyer (dir.), Les "petites phrases", ENS Éditions, 2018, 155 p. 

    Chloé Gaboriaux, Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017, Espaces politiques, 322 p. 

    Chloé Gaboriaux, Paul Bacot, Christian Le Bart, Damon Mayaffre (dir.), Discours présidentiels et de présidentielles, ENS Éditions, 2016, 162 p. 

    Chloé Gaboriaux, Florence Chaucheyras, L'orthographe après le bac: se remettre à niveau pour réussir les écrits professionnels et universitaires, Ellipses, 2012, 217 p. 

    Chloé Gaboriaux, La République en quête de citoyens: les républicains français face au bonapartisme rural, 1848-1880, Cairn et Presses de Sciences Po, 2011, Académique  

    Entre les républicains et les populations rurales, peu enclines à endosser le rôle qu'ils avaient écrit pour elles, les relations ont d'abord été difficiles. Comment les républicains pouvaient-ils admettre que la majorité du peuple français préférât l'Empire à la République ? Face à l’inconcevable, il leur a pourtant fallu amender leurs conceptions et infléchir leurs positions ; en somme se rallier à la paysannerie pour pouvoir enfin la rallier à la République. Plutôt que de concrétiser un idéal resté inchangé depuis 1848, le régime instauré dans les années 1870-1880 émergea donc lentement des disputes provoquées par les renoncements et les compromis. Ce livre montre que les républicains ont interprété leurs échecs électoraux en des termes qui rappellent étrangement la façon dont sont aujourd’hui présentées les difficultés du modèle républicain français. L’enjeu portait alors sur l’électorat rural, largement majoritaire, que le suffrage universel masculin de 1848 avait fait maître du destin politique de la France et qui s’était depuis constamment prononcé dans les urnes contre le projet républicain, suscitant des débats dont les effets se font encore sentir de nos jours. C’est ce long travail, souvent conflictuel, de reformulation et de réinvention de la République qui est analysé ici dans cet ouvrage novateur

    Chloé Gaboriaux, La République en quête de citoyens: Les républicains français face au bonapartisme rural (1848-1880), Presses de Sciences Po, 2010, Sciences Po ( Fait politique ), 368 p.   

    Chloé Gaboriaux, La démocratie rurale: le modèle du petit paysan propriétaire chez les républicains français à la fin du XIXe siècle, 2003 

  • Chloé Gaboriaux, « Arrêts Croix-de-Seguey-Tivoli et Syndicat des patrons coiffeurs de Limoges (CE, 1906) », in Perroud, Thomas, Caillosse, Jacques, Chevallier, Jacques, Lochak, Danièle (dir.), Les Grands arrêts de la jurisprudence administrative : approche politique, LGDJ (2e éd), 2024, pp. 126-134   

    Chloé Gaboriaux, « L'utilité publique des biens communs avant 1914 : perspectives française et américaine », in Boccon-Gibod, Thomas, Perroud, Thomas (dir.), Les communs sans tragédie : écologie, démocratie, sphère publique, Hermann, 2024, pp. 107-142 

    Chloé Gaboriaux, « Les recueils de discours politiques au début de la Troisième République : témoins du parlementarisme triomphant ou symptômes d’une parole publique en crise ? », in Le Bart, Christian, Treille, Eric (dir.), Les livres des politiques : publier pour être élu.e ?, Presses universitaires de Rennes, 2023, pp. 263-274 

    Chloé Gaboriaux, « Naissance des partis politiques », in Haegel, Florence, Persico, Simon (dir.), Partis politiques, Bruylant, 2023, pp. 25-61 

    Chloé Gaboriaux, « Introduction : l’Etat à l’épreuve de la société », in Gaboriaux, Chloé, Kaluszynski, Martine (dir.), Au nom de l'intérêt général, Peter Lang, 2022, pp. 11-22 

    Chloé Gaboriaux, « L’utilité publique contre l’intérêt général ? La République et les associations autour de 1901 », in Gaboriaux, Chloé, Kaluszynski, Martine (dir.), Au nom de l'intérêt général, Peter Lang, 2022, pp. 51-71 

    Chloé Gaboriaux, « Porte-paroles autoproclamés de la paysannerie au XIXe siècle : radiographie d’un échec », in Hayat, Samuel, Kaciaf, Nicolas, Passard, Cédric (dir.), Le porte-parole : fondements et métamorphoses d'un rôle politique, Presses universitaires du Septentrion, 2022, pp. 65-82 

    Chloé Gaboriaux, « La République et les groupements privés d’intérêt général entre 1870 et 1914 : une enquête dans les archives du Conseil d’État », in Comité d'histoire du Conseil d'Etat (dir.), Conférences "Vincent Wright" et table ronde "la loi du 24 mai 1872, cent cinquante après", la Documentation française : Conseil d'État, 2022, pp. 81-97   

    Chloé Gaboriaux, « L'utilité publique des associations ouvrières au début de la Troisième République : une reconnaissance impossible ? », in Christen, Carole, Fayolle, Caroline, Hayat, Samuel (dir.), S'unir, travailler, résister: les associations ouvrières au XIXe siècle, Presses universitaires du Septentrion, 2021, pp. 201-218 

    Chloé Gaboriaux, Jérôme Tournadre, Martine Kaluszynski, « Itinéraire d'une socio-historienne : les sciences de gouvernement comme idées en action ? Entretien avec Martine Kaluszynski », in Chloé Gaboriaux, Arnault Skornicki (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses Universitaires du Septentrion, 2017, pp. 279-291   

    Chloé Gaboriaux, « Lire et dire la société : de l'histoire conceptuelle du politique à l'histoire sociale des idées politiques », in Gaboriaux, Chloé, Skornicki, Arnault (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017, pp. 265-278 

    Chloé Gaboriaux, « Nature versus Citoyenneté dans le discours républicain : l'héritage du Second Empire », in Bourdeau, Vincent, Macé, Arnaud (dir.), La nature du socialisme : pensée sociale et conceptions de la nature au XIXe siècle, Presses universitaires de Franche-Comté, 2017, pp. 181-196 

    Chloé Gaboriaux, Alexandre Escudier, Jacques Guilhaumou, « La langue comme institution sociale : pour une grammaire discursive des concepts [Entretien avec Jacques Guilhaumou] », in Gaboriaux, Chloé, Skornicki, Arnault (dir.), Vers une histoire sociale des idées, Presses universitaires du Septentrion, 2017, pp. 219-231 

    Chloé Gaboriaux, Arnault Skornicki, « Introduction. Vers une histoire sociale des idées politiques », in Skornicki, Arnaud, Gaboriaux, Chloé (dir.), Vers une histoire sociale des idées politiques, Presses universitaires du Septentrion, 2017, pp. 9-23 

    Chloé Gaboriaux, « Faire l'histoire des corps intermédiaires en France : quelques remarques sur le Modèle politique français », in Al-Matary, Sarah, Guénard, Florent (dir.), La démocratie à l'oeuvre : autour de Pierre Rosanvallon, Seuil, 2015, pp. 113-126   

    Chloé Gaboriaux, « L’autre peuple : la gauche et les paysans au XIXe siècle »: La gauche et les paysans au XIXe siècle, in Colliot-Thélène, Catherine, Guénard, Florent (dir.), Peuples et populisme, Presses universitaires de France, 2014, pp. 63-77 

    Chloé Gaboriaux, « Entre innovations agronomiques et pratiques paysannes : la figure de l'"agriculteur pratique" au 19e siècle », in Bonneuil, Christophe, Denis, Gilles, Mayaud, Jean-Luc (dir.), Sciences, chercheurs et agriculture : pour une histoire de la recherche agronomique, Quae / L'Harmattan, 2008, pp. 45-60   

  • Chloé Gaboriaux, Cédric Passard, Annabelle Seoane, « Convoquer la République, un argument-piège ? », Mots: les langages du politique, 2023, pp. 9-21   

    Chloé Gaboriaux, Cédric Passard, Annabelle Seoane, « La République au-delà du slogan », Mots: les langages du politique, 2023   

    Chloé Gaboriaux, Laura Calabrese, Marie Veniard, « L’accueil en crise : pratiques discursives et actions politiques », Mots: les langages du politique, 2022, n°129, pp. 9-21 

    Chloé Gaboriaux, Laura Calabrese, Marie Veniard, « L’accueil en crise : pratiques discursives et actions politiques », 2022  

    La situation résultant des déplacements de population provoqués depuis 2014-2015 par la guerre civile syrienne et, plus largement, de l’ensemble des flux migratoires vers l’Europe, a souvent été décrite dans les pays d’accueil comme une crise. Le lien entre migration et crise est tel que la plupart des études consacrées aux migrations comportent désormais une mise en garde préalable sur le terme de crise ou sur l’expression crise migratoire, rappelant que le cadrage n’est pas neutre et qu’il ...

    Chloé Gaboriaux, Laura Calabrese, Marie Veniard, « Reception in crisis: Discursive practices and political actions », 2022  

    Since 2014-2015, population displacements caused by the Syrian civil war along with the broader range of migratory flows to Europe have resulted in a situation that has often been described in host countries as a crisis. Because the relation between migration and crisis is fraught with complications, most migration studies now include a prior warning about the term crisis or the expression migratory crisis, as a reminder that the discursive frame is not neutral and should therefore be kept at...

    Chloé Gaboriaux, Laura Calabrese, Marie Veniard, « Migration et crise : une co-occurrence encombrante [coord. n° 129 de : Mots, les langages du politique] », Mots: les langages du politique, 2022, n°129, p. 154   

    Chloé Gaboriaux, Rachele Raus, Cécile Robert, Stefano Vicari, « Politiques des langues dans les organisations internationales », Mots: les langages du politique, 2022, n°128, pp. 9-25 

    Chloé Gaboriaux, Rachele Raus, Cécile Robert, Stefano Vicari, « Politiques des langues dans les organisations internationales », 2022  

    Toutes les organisations internationales, qu’elles soient intergouvernementales ou non, sont confrontées à la question de la ou des langues dans lesquelles leurs membres et leurs employés travaillent et communiquent. Celles qui nous intéressent ici ont fait le choix, plus ou moins assumé et plus ou moins suivi d’effets, d’écarter l’option du monolinguisme, qui consiste à imposer une lingua franca à tous les niveaux de communication, au profit du multilinguisme, à savoir le recours à plusieurs...

    Chloé Gaboriaux, Rachele Raus, Cécile Robert, Stefano Vicari, « Le multilinguisme dans les organisations internationales [coord. n°128 de : Mots, les langages du politique ] », Mots: les langages du politique, 2022, n°128   

    Chloé Gaboriaux, « Introuvable mais foisonnante, l'histoire des associations en France », Le Mouvement social, 2021, n°275, pp. 3-11 

    Chloé Gaboriaux, Valérie Bonnet, Marie Plassart, « Délier les langues sans défaire les liens », 2019  

    « Restons groupés ! » L’injonction semble parfois vaine, parfois dangereuse. Quels qu’en soient les effets, elle reflète le travail social de création, d’entretien et de mise en cause des collectifs et des discours sur ces collectifs. Que signifie « appartenir à un groupe » lorsque la société est travaillée par des logiques individualistes tout autant que par le renouvellement des modalités de l’engagement collectif et la composition/recomposition des groupes ? Les discours jouent à cet égard...

    Chloé Gaboriaux, Valérie Bonnet, Marie Plassart, « Restons groupés ! La construction discursive des relations sociales [coord. n° 121 de : Mots, les langages du politique] », Mots: les langages du politique, 2019, n°121, pp. 9-108   

    Chloé Gaboriaux, Henri Boyer, « Splendeurs et misères des petites phrases », 2018  

    Qui ignore aujourd’hui ce qu’est une petite phrase ? L’expression s’est progressivement figée, faisant son entrée dans le Trésor de la langue française dès 1988 (Brasart, 1994), qui la définit comme un « propos bref d’un homme politique, qui sert à frapper l’opinion ». En 2011, l’Académie l’accueille dans la neuvième édition au sens de « formule concise qui, sous des dehors anodins, vise à marquer les esprits ». Les journaux en ont fait le titre de rubriques quotidiennes ou hebdomadaires – pa...

    Chloé Gaboriaux, Sarah Al-Matary, « Une nouvelle lutte des  clashes  ? Fragmentation des discours de campagne et mutations des clivages (France, 2016-2017) », 2018  

    Les travaux consacrés à la spectacularisation de la scène publique (Verón, 1995 ; Charaudeau, 2005), à laquelle les petites phrases sont bien souvent rattachées (Krieg-Planque, Ollivier-Yaniv, 2011), suggèrent que les techniques de communication vident le discours politique de sa substance, en convertissant le potentiel polémique des anciens clivages en « clashes » dont le retentissement dans la sphère médiatique est aussi fulgurant que fugace. C’est à cette dimension polémique de la petite p...

    Chloé Gaboriaux, Henri Boyer, « Splendeurs et misères des petites phrases [Introduction au dossier] », Mots: les langages du politique, 2018, n°117, pp. 9-17   

    Chloé Gaboriaux, Sarah Al-Matary, « Une nouvelle lutte des 'clashes'? Fragmentation des discours de campagne et mutations des clivages (France, 2016-2017) », Mots: les langages du politique, 2018, n°117, pp. 71-90   

    Chloé Gaboriaux, « La faiblesse des partis agraires en France : le cas du  parti de l’agriculture  sous le Second Empire », Politix, 2018, n°123, pp. 145-169   

    Chloé Gaboriaux, « Une construction sociale de l'utilité publique : associations et fondations devant le Conseil d'Etat (1870-1914) », Genèses. Sciences sociales et histoire, 2017, n°109, pp. 57-79 

    Chloé Gaboriaux, Paul Bacot, Christian Le Bart, Damon Mayaffre, « Discours présidentiels et de présidentielles [coord. du n°112 de : Mots. Les langages du politique] », Mots: les langages du politique, 2016, n°112, p. 156 

    Chloé Gaboriaux, Paul Bacot, « Discourir pour présider [Introduction au dossier] », Mots: les langages du politique, 2016, n°112, pp. 9-18   

    Chloé Gaboriaux, Paul Bacot, « Discourir pour présider », 2016  

    Peut-on être acteur politique sans parler de façon efficace ? Le film de Tom Hooper, Le Discours d’un roi (2010), suffirait à nous convaincre du contraire. Il a fallu à George VI surmonter son bégaiement pour assumer pleinement son rôle lorsqu’il s’est agi de mobiliser son peuple pour la guerre qui s’annonçait, en septembre 1939. A fortiori, lorsque les règles d’accès au pouvoir sont de nature démocratique, l’exigence semble devenir totalement incontournable. En France comme dans de nombreux ...

    Chloé Gaboriaux, « Fonder la République sur les nouvelles couches sociales (Gambetta) : description du monde social et préférences institutionnelles dans la France des années 1870 », Histoire@Politique : revue du Centre d'histoire de Sciences Po, 2015, n°25   

    Chloé Gaboriaux, « La République et les paysans : La lutte électorale en 1863 selon Jules Ferry », Parlement, Revue d'histoire politique , 2015, n° ° 22, pp. 107-114   

    Chloé Gaboriaux, « Fonder la République sur les  nouvelles couches sociales  (Gambetta) : description du monde social et préférences institutionnelles dans la France des années 1870 », Histoire@Politique , 2015, n° ° 25, pp. 12-23    

    « Je pressens, je sens, j’annonce la venue et la présence dans la politique d’une couche sociale nouvelle [...] ! » La prophétie prononcée par Gambetta en 1872 est aujourd’hui souvent citée comme un exemple de la lucidité des pères fondateurs de la République, qui auraient habilement lié le destin du nouveau régime à celui des classes moyennes bientôt triomphantes. Mais c’est occulter l’ambivalence de la formule, dont Gambetta lui-même donne des interprétations divergentes à quelques années d’intervalle : appel à la révolution ou souci d’offrir à la République une nouvelle élite ? Alors que Gambetta opère son ralliement à l’opportunisme, il travaille à donner un nouveau sens à son propre discours.

    Chloé Gaboriaux, « La République et les paysans : la lutte électorale en 1863 selon Jules Ferry », Parlement, Revue d'histoire politique, 2014, n°22, pp. 107-114   

    Chloé Gaboriaux, « La loi 1901 faute de mieux. Les Républicains face a l'association au tournant du XXe siècle », The Tocqueville Review/La revue Tocqueville, 2011, n°2, pp. 53-65   

    Chloé Gaboriaux, « Le spectre du bonapartisme », Commentaire, 2011, n°136, pp. 965-970 

    Chloé Gaboriaux, « Quand rural signifiait  réactionnaire . Le détournement politique du vocabulaire rustique autour de 1871 », Mots: les langages du politique, 2010, n°92, pp. 69-82    

    « C’est une honte, vous n’êtes qu’une majorité rurale ! » Le mot est connu. Lancé par Gaston Crémieux aux députés conservateurs élus en février 1871, il constitue l’exemple le plus souvent cité d’un fait de langue qui se manifesta dans le monde politique autour de 1871 avant de disparaitre définitivement du vocabulaire politique : l’emploi du terme rural, comme adjectif puis comme substantif, dans une acception politique qui, après quelques hésitations, finit en 1871 par recouvrir celle de ré...

    Chloé Gaboriaux, « La petite propriété paysanne en République : les incertitudes du discours républicain », Cahiers Jaurès , 2010, n° ° 195-196, pp. 3-20   

    Chloé Gaboriaux, « La petite propriété paysanne en République : les incertitudes du discours républicain », Cahiers Jaurès, 2010, n°195196, pp. 3-20   

    Chloé Gaboriaux, « L’électeur rural en République : origine de quelques idées reçues », Revue d'étude politique des assistants parlementaires, 2010 

    Chloé Gaboriaux, « Note critique d’Annie Antoine et Julian Mischi (dir.), Sociabilité et politique en milieu rural », Historia Agraria. Revista de Agricultura e Historia Rural, 2009, n°48, pp. 217-220 

  • Chloé Gaboriaux, Laura Calabrese et Marie Veniard éd., Penser les mots, dire la migration / Cécile Canut et Mariem Guellouz éd., « Pratiques langagières et expériences migratoires », ENS Éditions, 2020  

    Il est loin le temps où les flux migratoires ne faisaient pas question. Les difficultés économiques chroniques depuis les années 1970 et la force qu’elles ont donnée aux plaidoyers pour la réforme de l’État en ont fait un enjeu majeur du débat politique, que les sciences du langage n’ont cessé d’interroger depuis. Deux contributions parues à l’automne 2018 témoignent de la vivacité persistante de ce champ de recherche. Dans un ouvrage collectif intitulé Penser les mots, dire la migration, La...

    Chloé Gaboriaux, Marianne Doury, Argumentation : analyser textes et discours, ENS Éditions, 2017  

    Avec ce manuel, Marianne Doury donne aux étudiants de tous niveaux les moyens d’analyser les divers discours argumentatifs auxquels ils sont confrontés. Après avoir situé sa démarche, descriptive et langagière, parmi les diverses approches de l’argumentation (chapitre 1), elle en aborde les principaux points d’entrée : énonciation (chapitre 2), contre-­discours (chapitre 3), types d’arguments (chapitre 4), rhétorique (chapitre 5) et marqueurs langagiers de l’argumentation (chapitre 6). Sont é...

    Chloé Gaboriaux, Angenot, M. (2014). L’Histoire des idées, ENS Éditions, 2015  

    Avec son dernier livre, Marc Angenot s’aventure sur un terrain miné, du moins dans l’univers académique francophone. En effet, si l’histoire des idées a pignon sur rue dans de nombreux pays, au Royaume-Uni ou en Allemagne par exemple, elle suscite ici la réticence. Dans certains domaines, elle en est même venue à incarner tout ce contre quoi le chercheur en sciences sociales doit se prémunir : c’est l’histoire de l’idée X ou Y de Platon à nos jours, un récit à la fois nominaliste et téléologi...

  • Chloé Gaboriaux, « Entrée : États généraux », in Petit, Guillaume (dir.), DicoPart : dictionnaire critique et interdisciplinaire de la participation, la démocratie et la citoyenneté, Gis Démocratie et Participation (2e éd.), 2022 

    Chloé Gaboriaux, « Citoyen », publictionnaire.huma-num.fr est un site web du Centre de recherche sur les médiations (Metz), Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics, Centre de recherche sur les médiations., 2017 

    Chloé Gaboriaux, « République », publictionnaire.huma-num.fr est un site web du Centre de recherche sur les médiations (Metz), Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics, Centre de recherche sur les médiations., 2017, pp. - 

    Chloé Gaboriaux, « Intérêt général », SELP vise à diffuser plus largement la recherche sur les langages du politique., Dico, 2016, pp. - 

    Chloé Gaboriaux, « Démocratie directe », in I. Casillo, R. Barbier, L. Blondiaux, F. Chateauraynaud, J.-M. Fourniau, R. Lefebvre, C. Neveu et D. Salles (dir.), Dictionnaire critique et interdisciplinaire de la Participation, DicoPart (1ère édition), 2013, pp. --2013 

  • Chloé Gaboriaux, La République, une référence obligée dans le débat politique français, 2011   

  • Chloé Gaboriaux, Compte rendu de : Luxemburg (Rosa) – Le Socialisme en France (1898-1912). Œuvres complètes - Tome III. Traduit de l’allemand par D. Guérin et L. Roignant. Édition établie et préfacée par J.-N. Ducange. – Marseille/Toulouse, Agone/Smolny, 2013. XVIII + 298 p. Sources. Index., 2015 

    Chloé Gaboriaux, A Social Construction of Public Interest: The ‘Reconnaissance d’utilité publique’ of Associations and Foundations by the Council of State (1870-1914), 2019, pp. 20190510-------------------1870- 

    Chloé Gaboriaux, Slogans de 1968 : 'Ne travaillez jamais !' ; 'La bourgeoisie n’a pas d’autre plaisir que de les dégrader tous' ; 'Le discours est contre-révolutionnaire" ; 'La vieille taupe de l’histoire semble bel et bien ronger la Sorbonne. Télégramme de Marx, 13 mai 1968' ; 'Tout le pouvoir aux conseils ouvriers (un enragé). Tout le pouvoir aux conseils enragés (un ouvrier) ; 'Une étincelle peut mettre le feu à toute la plaine', 2018 

  • Chloé Gaboriaux, « L'intérêt général en partage. La reconnaissance d'utilité publique des associations en République (1870-1914) », le 22 mars 2024  

    Conférence organisée par la faculté de droit, Université Lyon 3, sous la coordination de Grégory Bligh, MCF en droit public, Sciences Po Lyon avec l'EDPL et l'IEA

    Chloé Gaboriaux, Sylvianne Rémi-Giraud, « “Libre” tout court ? Usages et significations d'un emploi absolu », Journée de la SELP (Société d'Étude des Langages du Politique) sur le thème « Libre(s) ? », La Charité-sur-Loire (Cité du Mot), le 14 octobre 2017 

    Chloé Gaboriaux, « La reconnaissance d'utilité publique au fil de la plume : mentions marginales, ratures et ajouts manuscrits dans les documents échangés entre le Conseil d'État et les ministères, 1901-1914 », 12e congrès, Inégalités et démocratie, Association française de science politique (AFSP), section thématique 2 : " "Saisir l'État" à travers ses écrits ordinaires : enjeux, méthodes, objets ", Sciences Po, Paris, 27 rue Saint-Guillaume, le 09 juillet 2013   

    Chloé Gaboriaux, « Le Ralliement à l’épreuve des passions françaises », le 01 décembre 2012   

    Chloé Gaboriaux, « Le spectre du bonapartisme », le 01 décembre 2011   

    Chloé Gaboriaux, « Entre les innovations agronomiques et les pratiques paysannes, la figure de l’agriculteur pratique au XIXe siècle », journée "Les chercheurs ont-ils besoin d’histoire ?" organisée par le Comité d’Histoire de l’INRA, INRA – Amphithéâtre - 147 rue de l’Université – Paris 75007, le 24 octobre 2006 

    Chloé Gaboriaux, « Le caractère national à l’épreuve du vote rural dans le discours des républicains français, 1848-1880 », colloque "Le Caractère national : mythe ou réalité ? : sources, problématique, enjeux", Pôle Identités-Mémoire, Maison de la recherche en sciences humaines de l’université de Caen Basse-Normandie, le 26 octobre 2006 

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Emmanuelle Latour lacombe, La construction des politiques d’égalité entre les femmes et les hommes , thèse en cours depuis 2022 en co-direction avec Anne Revillard 

  • Léa Antonicelli, L'inutile dans le champ politique: perspective généalogique sur un axiome néolibéral, thèse soutenue en 2024 sous la direction de Frédéric Gros et Sandro Chignola, membres du jury : Judith Revel (Rapp.), Maria Laura Lanzillo et Luca Scuccimarra    

    Cette thèse étudie la conceptualisation de l'inutile dans le champ politique. Il semble que, dans l’histoire de la pensée, il n’y ait pas réellement eu de conceptualisation active portant sur l’inutile : c’est un syntagme utilisé pour délégitimer un objet politique, mais son sens précis nous échappe, si bien qu’il convient de se demander si l’on peut réellement le considérer comme un concept du politique. La première partie de la thèse analyse d’abord une série de discours officiels portant sur des objets politiques critiqués pour leur inutilité (le Conseil Économique, Social et Environnemental ; les agents du secteur publics jugés trop peu productifs) ou au contraire valorisés pour leur utilité (les associations reconnues d’utilité publique ; les expropriations pour cause d’utilité publique). Dans une seconde partie, en suivant une intuition de Michel Foucault présentée dans La Naissance de la Biopolitique, on s’intéresse à l’archéologie de l’utile et de l’inutile, en particulier en se concentrant sur le XVIIIe siècle, au cours duquel se propage ce vocabulaire. Enfin, dans la troisième partie de la thèse, on interroge le statut épistémologique de l’inutile en politique. Il apparaît alors que l’inutile est un schème de notre imagination plutôt qu’un véritable concept, schème qui repose sur la corporéité des agents et à partir duquel nous codifions le réel politique. Finalement, s’interroger sur la conception du vivant qui sous-tend le schème de l’inutile est une piste qui peut nous permettre de définir une utilité plus en prise avec les enjeux environnementaux, une éco-utilité fondée plutôt sur les relations que sur le vivant individuel.

    David Descamps, Faillir sans méconnaître : une analyse sociologique des lapsus des participants au champ politique, thèse soutenue en 2022 à Université de Lille 2022 sous la direction de Manuel Schotté, membres du jury : Frédéric Lebaron (Rapp.), Isabelle Clair et Wilfried Lignier    

    Notre thèse porte sur le phénomène « lapsus » et vise à en proposer une explication alternative à celles développées en psychanalyse et en linguistique. Nous y défendons l'idée selon laquelle le lapsus constitue un produit social trouvant son origine dans les contraintes vécues par les individus et les structures sociales qu'ils ont intériorisées. Pour ce faire, nous nous appuyons sur un vaste corpus de lapsus (plus de 2 300 cas) commis par des participants au champ politique depuis le 19ème siècle. Après avoir étudié les usages socio-historiques du terme « lapsus » et mis en évidence les limites des explications pionnières apportées aux maladresses verbales, nous expliquons comment nous entendons procéder à une étude sociologique du lapsus. Suite à ce travail, nous dégageons des logiques très générales - de connaissance et d'action - présidant à la production de ce phénomène puis nous montrons, en nous focalisant sur les lapsus d'adresse et les lapsus statutaires, que leur formation trouve ses fondements dans des structures sociales et politiques intériorisées par leurs auteurs. Nous défendons aussi l'idée que, pour apporter une explication pertinente à ces maladresses, il s'avère nécessaire de les articuler à la trajectoire socio-biographique de celles et ceux qui les ont commises ainsi qu'à des éléments circonstanciels. En examinant la forme prise par les lapsus de notre corpus, nous montrons finalement que les lapsus à connotation politique répondent à des contraintes diverses qu'implique la participation de leurs auteurs au champ politique et mettons en évidence que les évolutions que connaissent les lapsus à connotation culturelle, juridique et économique traduisent des transformations affectant les institutions politiques ainsi que la formation et la sélection des gouvernants.

    Jean Roger, Le conseil du prince, par-delà Machiavel, des temps médiévaux à la Renaissance : Gouverner sans être soi-même gouverné, thèse soutenue en 2022 à Rennes 1 sous la direction de Frédéric Lambert, membres du jury : Cédric Michon (Rapp.), Géraldine Cazals et Bernard Bruneteau  

    La thèse a pour objet les discours et les pratiques relevant de ce qui est traditionnellement désigné sous le titre de « conseil du prince ». Un tel objet est particulièrement vaste et peut être circonscrit à trois grands enjeux : l’étude de la littérature proposant un modèle d’art de gouverner ; l’analyse de l’évolution des entourages princiers ; l’institutionnalisation des dispositifs gouvernementaux et consultatifs concomitamment à la construction de l’État. La thèse a pour ambition de montrer que les transformations relatives à la manière d’envisager le conseil du prince aux XVIe et XVIIe siècles s’inscrivent moins dans une rupture paradigmatique que dans le prolongement d’un processus engagé depuis les temps médiévaux. Il s’agira donc de décentrer le regard traditionnellement fixé sur la pensée de Machiavel pour mettre en lumière les dynamiques intellectuelles, sociales et politiques au Moyen Âge conduisant à faire émerger ce que nous appelons la conception directive du conseil. La conception directive du conseil désigne l’idée que le gouvernement du royaume soit organisé de façon à ce que la volonté princière ne soit pas bridée par ses conseillers. L’étude de la pratique du pouvoir met en évidence le fait que l’essor de l’État royal au XIIIe siècle constitue le terreau de cette nouvelle approche. Machiavel lui donna une assise philosophique dans un des chapitres du Prince mais d’autres sources contemporaines jouent un rôle essentiel dans cette histoire. La littérature courtisane d’une part et la littérature utopique d’autre part ont contribué de façon ambivalente à promouvoir cette approche.

  • Margot Giacinti, "Quand il n'y a pas mort d'hommes." Socio-histoire du féminicide en France (1791-1976), thèse soutenue en 2023 à Lyon École normale supérieure sous la direction de Anne Verjus, membres du jury : Catherine Achin (Rapp.), Frédérique Matonti (Rapp.), Marc Renneville, Ludovic Gaussot et Solenne Jouanneau  

    Cette thèse de science politique s’inscrit à la croisée de l’histoire sociale des idées politiques, de la socio-histoire des faits sociaux et des études de genre. Elle propose, d’une part, de retracer l’évolution des lectures politiques, juridiques et sociologiques faites du meurtre de femmes avant l’avènement du concept de féminicide en 1976, lorsqu’il est défini par D. H. Russell comme « meurtre d’une femme parce qu’elle est une femme ». D’autre part, elle étudie, à partir d’affaires judiciaires jugées en cours d’assises du Rhône entre 1791 et 1976, les caractéristiques des meurtres de femmes en discutant ce qui permettrait de les catégoriser ou non comme féminicides. Elle identifie deux paradigmes majoritaires, l’un hérité de la Révolution française, l’autre forgé au long du XIX e siècle, lesquels produisent une identification du féminicide successivement comme crime du mariage (« meurtre d’un·e épou·x·se ») puis comme crime passionnel (« drame de l’amour »). Ces deux lectures, conjugaliste et passionnelle, font obstacle à l’appréhension d’un véritable fait social structurel, subsumable sous la catégorie unitaire de féminicide et saisissable à l’aune des rapports sociaux de sexe. L’analyse des affaires judiciaires permet pourtant de prouver la persistance de traits sociaux communs et la récurrence de scripts dans d’autres meurtres que les seuls crimes entre époux ou crimes de l’intime, les seuls ayant réellement fait l’objet d’un effort de théorisation (juridique, politique, médiatique ou scientifique). Ce faisant, des meurtres comme ceux qui accompagnent ou sont motivés par le vol, les viols meurtriers, les matricides ou l’assassinat de femmes résistant à l’ordre patriarcal sont autant de faits sociaux qualifiables de féminicide. Ils résultent en effet d’une volonté de ciblage genrée, procèdent de logiques de prédation masculine et de sanction de l’agentivité de certaines femmes et se traduisent par l’exercice d’une violence extrême visant à maintenir les femmes en position subalterne.

    Quentin Schwanck, La République comme technocratie religieuse au cours du premier XIXe siècle. Le savoir et le sacré des rangs du saint-simonisme au premier ministère de l'instruction publique et des cultes de la Deuxième République (Jean Reynaud, Hippolyte Carnot et Edouard Charton), thèse soutenue en 2023 à Lyon École normale supérieure sous la direction de Ludovic Frobert et Samuel Hayat, membres du jury : Frédéric Brahami (Rapp.), Michael Drolet (Rapp.), Juliette Grange et Michel Bellet  

    Il s’agit dans cette thèse de mettre en lumière la diffusion d’un ensemble de conceptions technocratiques issues du saint-simonisme dans le mouvement républicain français au cours du premier XIXe siècle. Dans cette optique, nous étudions l’itinéraire intellectuel et partisan du triumvirat constitué par Jean Reynaud, Hippolyte Carnot et Édouard Charton, dissidents saint-simoniens qui, en 1848, dirigent collégialement le premier Ministère de l’instruction publique et des cultes de la Deuxième République, et mettent en place la toute première « école d’administration » de l’histoire républicaine française.Nous étudions dans un premier temps la pensée de Saint-Simon lui-même, pour préciser comment elle peut, dans une certaine lecture, faire émerger les conditions de possibilité idéologique d’une pensée politique technocratique, qui se déploie véritablement au sein de la « Première Église saint-simonienne » où se rencontrent et se forment intellectuellement les membres du triumvirat. Ceux-ci réinvestissent ces thèmes technocratiques dans l’Encyclopédie nouvelle de Jean Reynaud (corpus qui aspire à constituer le manifeste idéologique du jeune parti républicain dès 1833) où les humains sont hiérarchisés, ontologiquement et politiquement, par rapport à leurs « capacités », et où science et religion sont appelés à converger au sommet de l’État. Usant du registre discursif qui caractérise la « religiosité quarante-huitarde » pour théoriser une pensée républicaine singulière, le triumvirat envisage de réformer la société par l’action d’une caste administrative non soumise à l’élection et légitimée par sa « capacité scientifique ». C’est ce projet, tout à la fois progressiste et paternaliste, qui est initié par la mise en place de la toute première École d’administration, laquelle ne cherche pas seulement à former des techniciens, mais surtout des « esprits universels » capables d’administrer l’ensemble des activités humaines dans le cadre d’une nouvelle Weltanschauung.

    Thibault Jeandemange, Quand la musique a une signification politique : étude sur le langage musical au service de la conquête et de la conservation du pouvoir, thèse soutenue en 2018 à Lyon sous la direction de Jean-Louis Marie, membres du jury : Brigitte Vassort-Rousset (Rapp.), Philippe J. Maarek et Eric Drott  

    Cette thèse montre que la musique participe activement à la production des identités et des valeurs dans la communication politique pour la conquête et la conservation du pouvoir. La musique, de par sa capacité à fédérer des émotions par des rituels, fait partie des outils symboliques privilégiés dans les stratégies de production et de légitimation de l’imaginaire, afin de produire et structurer les émotions (comme le sentiment d’appartenance, la sensation de « bien-être », l’identité sociale et politique, etc.). Or, aucune théorie en science politique n’a, à ce jour, vraiment expliqué en quoi la musique est constitutive d’idées et de valeurs politiques.Riche d’un corpus empirique original pour la science politique, composé de partitions musicales et d’une centaine d’archives audiovisuelles (clips et hymnes de campagne), cette thèse propose de faire une histoire des esthétiques musicales du pouvoir et de comprendre l’articulation entre les caractéristiques musicales intrinsèques (tonalité, rythme, timbre, hauteur, volume, etc.) et les finalités politiques du pouvoir. L’étude des invariants de la musique du pouvoir amène à questionner d’une part, l’héritage historique et les fondamentaux de la musique du pouvoir et, d’autre part, les stratégiesmusicales prises dans la communication politique contemporaines en régime pluraliste.

    Bibi Fakhereh Moussavi, Les mobilisations des femmes Afghanes nées et socialisées en Iran après la révolution de 1979., thèse soutenue en 2017 à Lyon sous la direction de Jean-Louis Marie, membres du jury : Brigitte Vassort-Rousset (Rapp.)  

    Cette thèse porte sur la question de la mobilisation de la nouvelle génération des femmes en Afghanistan après 2001. Elle interroge d’abord l’existence d’un mouvement féministe, selon les significations des outils théoriques occidentaux. Ensuite, elle analyse la mobilisation des femmes à partir des éléments qui provoquent une mobilisation pour la transformation socialeet politique afin d’assurer les droits des femmes : ceux qui ont un impact important sur la société comme la politique ou l’économie qui ne laisse pas la place aux femmes pour s’exprimer librement. La nouvelle génération des femmes qui ont grandi sous la Révolution et les théories des révolutionnaires s’engagent progressivement dans un combat pour le droit et la démocratie sous l’influence du développement : la modernisation économique, l’éducation, l’immigration et la mondialisation.