Maya Collombon, Martina Avanza, Sarah Mazouz, Romain Pudal, Carole Bachelot [et alii], Ethnographie(s) politique(s): méthodes, objets et terrains, ENS Éditions et OpenEdition, 2024, Sociétés, espaces, temps, 274 p.
Beaucoup de travaux de science politique se revendiquent de la méthode ethnographique, mais peu la définissent plus précisément ou en exposent les apports. L’objet de cet ouvrage est de prendre en compte le développement en science politique de cette méthode initialement conçue comme la méthode propre à l’anthropologie. Il s’appuie sur les contributions de chercheurs et chercheuses spécialistes qui se fondent sur cette méthode dans leur étude de certains objets canoniques de la science politique. Qu’apporte de travailler de manière ethnographique sur des élections, des partis politiques, des événements protestataires, des moments révolutionnaires ou des modes informels de politisation ? Comment cette méthode permet-elle de mieux saisir des politiques culturelles dans le contexte de leur internationalisation ? Dans quelle mesure une ethnographie de la circulation des idées politiques peut-elle en affiner l’étude ? Dans quelle mesure la méthode ethnographique permet-elle de travailler de manière critique sur l’État, les pratiques administratives et les rapports entre bureaucrates et usagers ? Telles sont certaines des questions que les auteurs et autrices de ce livre se sont attaché·es à traiter. Ce faisant, ils et elles s’efforcent également de montrer comment cette méthode met en dialogue la science politique avec l’anthropologie, la sociologie ou l’histoire, réaffirmant ainsi l’idée de sciences sociales. In the field of political science, it has become common practice to claim the use of an ethnographic method of analysis. However, it is rare to find a precise definition of what this methodology means and entails. Therefore, this book primarily aims to address the use of ethnography within political science. In doing so, it also examines under which conditions this methodology, seen as quintessentially anthropological, has been imported to political science. Drawing on the ethnographic study of some of the main topics of political science, this book seeks to…
Maya Collombon, Lilian Mathieu (dir.), Dynamiques des tournants autoritaires, Éditions du Croquant et Cairn, 2023, Sociopo, 300 p.
Russie, Turquie, Brésil, Pologne, Venezuela, Nicaragua… La liste s'allonge des pays connaissant un tournant autoritaire. Accroissement de la répression, restriction des libertés publiques et mise sous tutelle de nombreux secteurs sociaux participent d'un durcissement généralisé des modes de gouvernement, qui semble aujourd'hui affecter y compris les démocraties les plus anciennes et les plus solides. L'ambition de cet ouvrage est de renouveler la question classique de l'autoritarisme, sans en proposer une énième définition mais en repérant plutôt les processus qui font évoluer – parfois louvoyer – certains régimes de la démocratie vers un exercice brutal ou arbitraire du pouvoir. Les tournants autoritaires sont ici appréhendés sur le registre non de la rupture mais de la reconfiguration : à la temporalité courte du basculement autoritaire (consécutif, par exemple, à un coup d'État), les différents cas historiques ou contemporains présentés substituent la temporalité moyenne d'une recomposition des régimes politiques dans et par laquelle il est possible d'abuser du pouvoir.
Maya Collombon (dir.), Ethnographier les gangs: Maras, Pandillas et Outsiders en Amérique latine, L'Harmattan, 2019, 207 p.
Maya Collombon, Dennis Rodgers, Nicaragua , 87e éd., Éditions de l'IHEAL, 2018
Maya Collombon, Ethnographier les gangs , l'Harmattan, 2018
Maya Collombon, Dennis Rodgers (dir.), Nicaragua: sandinismo 2.0, IHEAL éditions, 2018, 223 p.
Maya Collombon, Olivier Dabène, Les bâtisseurs de Mésoamérique, 2012, 609 p.
En mai 2001, un mouvement social transnational connecte des acteurs indigènes du sud mexicain et d'Amérique centrale qui s'opposent à une politique publique de développement le Plan Puebla Panama (PPP). L'étude de la promotion et de la contestataion du PPP au Mexique et au Nicaragua vise à interroger le concept de transnationalisation appliqué à l'action publique comme à la protestation collective. La thèse montre que les acteurs indigènes mis sur le devant de la scène par les acteurs contestataires, puis par les acteurs publics en réponse aux mobilisations, ne sont pas les acteurs centraux de la transnationalisation. La sociogenèse de la contestation au PPP permet de saisir les configurations localisées où d'anciennes allégeances continuent de primer sur l'allongement des réseaux à l'international. Ce sont des enjeux agraires, des liens notabilaires et religieux, ou encore le legs zapatiste, qui forgent la matrice du mouvement. Le Chiapas constitue à ce titre un condensé d'une topographie rurale et indigène des luttes dont les connexions à l'international ne sont finalement que secondaires pour une majorité d'acteurs. De même, la transnationalisation de la politique publique ne dépend pas simplement du poids des institutions financières internationales fortement impliquées dans le développement régional mais surtout de reconfigurations élitaires mexicaines qui s'assurent une domination sur leurs partenaires centraméricains et un maintien de leurs positions politiques, au lendemain de l'alternance de 2000. Ces configurations réticulaires différenciées entre promoteurs et opposants aux politiques de développement n'opèrent pas de connexions explicites.
Maya Collombon, Les mouvements indigénistes d'Amérique centrale dans la mondialisation: Le cas de la Côte Atlantique du Nicaragua,, 2002, 70 p.
Maya Collombon, Lilian Mathieu, « Dans les coulisses de l’événement protestataire », in Martina Avanza, Sarah Mazouz, Romain Pudal (dir.), Ethnographie(s) politique(s). Méthodes, objets et terrains, ENS Éditions, 2024, pp. 71-96
Maya Collombon, Lilian Mathieu, « Vivre, contrôler, discipliner le quartier : les comités de pouvoir citoyen au coeur de l'autoritarisme sandiniste », in Collombon, Maya, Mathieu, Lilian (dir.), Dynamiques des tournants autoritaires, Éditions du Croquant, 2021, pp. 11-36
Maya Collombon, « Maras, pandillas et autres outsiders. Pour une ethnographie des gangs latino-américains », Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, 2018
« Il y a quelque chose de rituel dans l’étonnement périodique des adultes de notre société, lorsqu’ils s’aperçoivent deux ou trois fois par génération que leur société est aussi composée de jeunes. »Jean Monod, Les Barjots, 1968 En Amérique latine, les gangs occupent une place de choix dans le débat public. Pourchassés par les autorités pour les désordres qu’ils sont censés produire dans la société, traités par les médias sur un mode sensationnaliste, leurs membres sont volontiers présentés ...
Maya Collombon, « Le rose au front : déployer l’hégémonie sandiniste dans la rue », in Baamara, Layla, Floderer, Camille, Poirier, Marine (dir.), Faire campagne, ici et ailleurs : mobilisations électorales et pratiques politiques ordinaires, Karthala, 2016
Maya Collombon, « Dans la nuit noire des élections nicaraguayennes », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2022, n°259260
Maya Collombon, Lilian Mathieu, « Des choses merveilleuses pour ce pays . Narcos ou la difficile quête du perfectionnisme dans l’action politique », TV/Series, GRIC - Groupe de recherche Identités et Cultures, 2021, n°19
« Pablo Escobar está de mal humor... tanta bomba se debe a que el Partido Liberal lo acaba de expulsar por narco de las listas electorales del Senado. Al hombre no le gusta el título de Rey de la Coca… prefiere el de Padre de la Patria. »Laura Restrepo, Delirio. Introduction La série étasunienne Narcos a été lancée en août 2015 sur Netflix. Ses showrunners sont Chris Brancato, Carlo Bernard et Doug Miro. Elle compte trois saisons (2015, 2016 et 2017), divisées en dix épisodes chacune, se déro...
Maya Collombon, « Gangs, maras, pandillas y otros outsiders: hacia una etnografía de los Gangs latinoamericanos », Cultura y Representaciones Sociales, Universidad Nacional Autónoma de México, 2021, n°30, pp. 1-34
Maya Collombon, « El orden represivo en la Nicaragua de Daniel Ortega », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2020, n°245246, pp. 36-40
Maya Collombon, « L’ordre répressif du Nicaragua d’Ortega », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2020, n°245246, pp. 36-40
Maya Collombon, « Nicaragua, el giro autoritario del sandinismo », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2019, n°239240, pp. 22-25
Maya Collombon, « Nicaragua, le tournant autoritaire sandiniste », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2019, n°239240, pp. 21-24
Maya Collombon, Dennis Rodgers, « Introduction. Sandinismo 2.0 : reconfigurations autoritaires du politique, nouvel ordre économique et conflit social », Institut des hautes études de l'Amérique latine, 2018
« Tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois […] la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. »Karl Marx, Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte (1851) 19 avril 2018 : une manifestation contre la réforme des retraites, largement composée d’étudiants des universités de Managua, la capitale du Nicaragua, est réprimée dans le sang. La vague de confrontations qui suit à travers tout le pays fera plus de soixante morts en cinq jours. La ...
Maya Collombon, « Maras, pandillas et autres outsiders : pour une ethnographie des gangs latino-américains », Cultures & conflits, CECLS - Centre d'études sur les conflits - Liberté et sécurité, L’Harmattan, 2018, n°110111, pp. 7-37
Maya Collombon, « Le Nicaragua entre dérives autoritaires, népotisme et magie électorale », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2017, n°226227, pp. 26-30
Maya Collombon, « Écrire l’international : genèses d’une politique de développement transnational, le Plan Puebla Panama », Critique Internationale, Presses de Sciences Po, 2017, n°77, pp. 33-55
Maya Collombon, « Le Grand Canal, l’offrande sandiniste aux Nicaraguayens », Les Études du CERI, Centre de recherches internationales de Sciences Po (CERI), 2015, n°217218, pp. 20-24