Pascal Chaigneau

Professeur émérite
Science politique.
Faculté de Droit d’Economie et de Gestion

Centre Maurice Hauriou pour la Recherche en Droit Public
Responsable de la formation :
  • THESE

    Les transferts d'armements en droit compare. (these sur travaux), soutenue en 1991 à Paris 11 sous la direction de Joëlle Le Morzellec 

    THESE

    Un État à orientation socialiste : Madagascar, soutenue en 1985 à Paris 10 sous la direction de Annie Kriegel 

  • Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2019, Les Points sur les i, 2019, Collection Point de repère, 316 p.  

    La 4e de couv. indique : « De la Chine à l’Europe, la guerre commerciale déclenchée par le 45ème président des États-Unis modifie les équilibres économiques internationaux. Le dossier du Brexit génère une incertitude pénalisant une Europe puissance souhaitée par la France mais difficilement réalisable dans le contexte des rapports de force actuels. Tandis que le dossier nord coréen continue d’alimenter l’actualité et de justifier le réarmement japonais, l’Amérique Latine se recompose sous nos yeux, de l’élection de Jaïr Bolsonaro au Brésil à la crise du Vénézuela. Autant d’enjeux qu’il convient d’analyser en les contextualisant dans les dynamiques d’un monde qui se complexifie du Moyen-Orient à l’Ukraine. »

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2018, Les Points sur les i, 2017, 346 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2016, Economica, 2016, 256 p. 

    Pascal Chaigneau, Abdelhak Bassou, Karim El Aynaoui, Patrick Brunot, Dialogues stratégiques, HEC Center for Geopolitics et OCP Policy Center, 2016, 134 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2014, Economica, 2014, 303 p. 

    Pascal Chaigneau, Pierre Pascallon (dir.), Que devient la sécurité euro-méditerranéenne avec les révolutions arabes ?, l'Harmattan, 2013, Défense, 219 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2013, Economica, 2013, 366 p.  

    Année d'élections, de la Russie aux États-Unis, 2012 s'écrit sur fond de fragmentation de l'échiquier international. De la Syrie à l’Iran les incertitudes stratégiques caractérisent le Moyen-Orient. Quant à l'action militaire en Libye, elle a généré des effets dominos de déstabilisation sur l'espace sahélien, à commencer par le Mali devenu l'"homme malade" d'une zone déjà fragile. Alors qu'émergent de nouvelles géopolitiques au sud, l’Europe est confrontée à une stagnation, conséquence de la crise de la dette souveraine, et les États-Unis semblent renouer avec un cycle de relatif isolationnisme et renoncer à tout aventurisme militaire après avoir touché du doigt l'impuissance de la puissance. Dans le même temps, le déficit d'Occident accélère le déplacement vers l'Asie de l'épicentre géoéconomique du monde et la dynamique de nouveaux rapports de force [site de l'éditeur]

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2012, Economica, 2012, 289 p. 

    Pascal Chaigneau, Pierre Pascallon (dir.), Conflictualités et politiques de sécurité et de défense en Afrique, l'Harmattan, 2012, Défense, 268 p.   

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2011, Economica, 2011, 363 p. 

    Pascal Chaigneau, Jean-Pierre Machelon, Fouad Nohra (dir.), La Déclaration universelle des droits de l'homme: fondement d'une nouvelle justice mondiale ?, l'Harmattan, 2010, Développement et mondialisation, 114 p. 

    Pascal Chaigneau, Enjeux diplomatiques et stratégiques 2010, Economica, 2010, 282 p. 

    Pascal Chaigneau, Jean-Pierre Machelon, Fouad Nohra (dir.), La Déclaration universelle des droits de l'homme en 2010: base légale d'une nouvelle justice mondiale ?, l'Harmattan, 2010, Développement et mondialisation 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2009, Economica, 2009, 254 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2008, Economica, 2008, 315 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2007, Economica, 2007, 329 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Enjeux diplomatiques et stratégiques 2005, Economica, 2005, 389 p. 

    Pascal Chaigneau, Ludovic François, Marc Chesney (dir.), Blanchiment et financement du terrorisme, Ellipses, 2004, 144 p. 

    Pascal Chaigneau, Enjeux diplomatiques et stratégiques 2004, Economica, 2004, 388 p. 

    Pascal Chaigneau, Ludovic François (dir.), Risques & management international, l'Harmattan, 2003, 175 p. 

    Pascal Chaigneau, Ludovic François, Marc Chesney (dir.), Criminalité financière: le blanchiment de l'argent sale et le financement du terrorisme passent aussi par les entreprises, Éd. d'Organisation, 2002, 275 p. 

    Pascal Chaigneau (dir.), Gestion des risques internationaux, Economica, 2001, 323 p.    

    La 4e de couverture indique : "La crise asiatique aura au moins eu le mérite de contribuer à la modestie des prospectivistes. Elle aura, de surcroît, permis aux analystes de réfléchir sur les inter-relations entre crises monétaires, crises de solvabilité, crises de marchés, crises sociales et crises politiques. Ce phénomène prend toute son acception si l'on considère que nous sommes actuellement confrontés à l'émergence d'un nouveau système international, à la mutation du concept même de risque et à la transformation de la nature des crises. Dans ce contexte, cet ouvrage s'est donné pour ambition de constituer un outil de travail sur les différents aspects du risque international et sur les techniques de couverture et de management y afférentes. Il est la synthèse des grands enseignements du mastère HEC " Management des Risques Internationaux " et s'adresse aussi bien aux dirigeants travaillant à l'international qu'aux étudiants soucieux de comprendre les mécanismes et les métiers liés au risque."

    Pascal Chaigneau (dir.), Dictionnaire des relations internationales, Economica, 1998, Collection Diplomatie, 592 p.   

    Pascal Chaigneau (dir.), Les grands enjeux du monde contemporain, Ellipses et Groupe HEC, 1996, 143 p.   

    Pascal Chaigneau, Europe, la nouvelle donne stratégique, Ed. SEPEG International, 1994, Mondes en devenir ( Points chauds )   

    Pascal Chaigneau, Europe, la nouvelle donne stratégique, Berger-Levrault, 1993, Mondes en devenir ( Points chauds ), 306 p.   

    Pascal Chaigneau, Rivalités politiques et socialisme à Madagascar, Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes et Imprimerie Fanlac, 1985, Publications du CHEAM, 263 p.   

    Pascal Chaigneau, La politique militaire de la France en Afrique, CHEAM et diff. la Documentation française, 1984, Publications du CHEAM, 143 p.   

    Pascal Chaigneau, Problématique militaire des anciennes colonies africaines et malgache: options militaro-stratégiques,, 1983 

  • Pascal Chaigneau, « Journée en hommage au professeur Guy Feuer (1925-2020) », le 14 juin 2021  

    Journée du Centre Maurice Hauriou organisée par les professeurs Annie Gruber et Thierry Rambaud

Actualités Publications ENCADREMENT DOCTORAL
  • Olivier Galon, La France face à la crise migratoire actuelle : résignation ou possibilité(s) d'action. L'exemple de la Gendarmerie, thèse soutenue en 2023 à Université Paris Cité, membres du jury : Philippe Lagrange (Rapp.), Ludovic François (Rapp.), Jean-Vincent Holeindre, Derek El Zein, Fouad Nohra et Sylvie Ciabrini  

    Le continent européen est aujourd'hui confronté à une crise qui dépasse les simples frontières des pays qui le composent. Alors même que ces derniers ont choisi de libéraliser les déplacements entre eux, la France constate aujourd'hui la crise qui la frappe de plein fouet. Droit national et international limitent ou encadrent, formellement ou théoriquement, le champ d'action de l'État et de ses représentants, qu'il s'agisse de l'hypothèse de repousser les navires surchargés de migrants comme de refuser à ces derniers le droit de rester sur le territoire. Les accords de Schengen et le traitement de la problématique migratoire par l'Union Européenne semblent aujourd'hui montrer leurs limites et chaque nation se doit de reprendre la main, en réinventant au besoin la façon de s'unir avec ses voisines. Accueillir dignement celles et ceux qui arrivent légalement sur le territoire national est une question de principe mais aussi de respect de la personne humaine tout autant que de nos concitoyens. Des Alpes-Maritimes à la Basse-Normandie, des Pyrénées orientales à l'Alsace, de jour comme de nuit, par des schémas d'action différents mais toujours dans le respect du droit, les unités élémentaires de la Gendarmerie Nationale sont en première ligne, à l'œuvre, pour empêcher les entrées irrégulières sur le territoire ou identifier les personnes en situation irrégulière sur le territoire national au regard du droit au séjour. Qu'il s'agisse de prodiguer des conseils ou avis à distance, de créer une équipe dédiée au traitement des procédures administratives liées à l'immigration irrégulière ou de laisser à la manœuvre les unités de terrain, de surveiller et planifier le retour forcé, de traiter cette matière au milieu des procédures traditionnelles, chaque groupement de gendarmerie départementale s'adapte et tente de faire de son mieux avec les moyens humains et légaux mis à sa disposition pour lutter contre l'immigration irrégulière. Nombreux sont les organismes existants qui paraissent pouvoir apporter une solution si l'on se contente de faire des déclarations sans étudier dans le détail leurs attributions. Il s'agit d'ailleurs souvent d'organisations supranationales existantes ou rêvées mais aucune n'apporte de réponse définitive. Il est plus facile de dire que la solution viendra de l'union européenne, impliquant des négociations et un délai de mise en œuvre long, pour ne pas avoir à se saisir à bras-le-corps d'une difficulté, plutôt que de chercher des solutions plus immédiates mais moins populaires. Nombreuses sont les idées qui ont germé pour chercher une solution à une crise latente dont on ne voit pas la fin. La montée en puissance de FRONTEX pourrait laisser à penser que la solution miracle est en train d'apparaître. Mais est-ce véritablement le cas ? Rien n'est moins sûr. Réformer la législation existante, renforcer le contrôle aux frontières terrestres, maritimes et aériennes, développer et croiser les fichiers, collaborer plus avant avec les États coopérants tout en étant fermes avec ceux qui se montrent particulièrement réticents à récupérer leurs ressortissants sont autant de pistes pour combattre l'immigration clandestine. Car une fois le migrant arrivé sur le territoire européen, il obtient la garantie quasi-certaine de rester et de ne jamais repartir. Nous pouvons retrouver les moyens d'agir, ne pas céder au renoncement, ne pas être résignés mais des mesures juridiques fortes et politiquement impopulaires seront nécessaires. Mais il faut faire un choix. "Il y a, en effet, dans le monde trop de drames, de pauvreté, de famine pour que l'Europe et la France puissent accueillir tous ceux que la misère pousse vers elles. Aussi bien, et si pénible que cela soit pour les fonctionnaires quotidiennement confrontés à des situations humaines déchirantes, nous faut-il résister à cette poussée constante." (Michel ROCARD)

    Franck Olivier Allessie, Contrats de Partenariat Public Privé et enjeux juridiques et géoéconomiques en Afrique de l'Ouest : analyse comparée avec la pratique CEMAC, thèse soutenue en 2022 à Université Paris Cité, membres du jury : Jean-David Avenel (Rapp.), Christian Mestre (Rapp.), Fouad Nohra et Derek El Zein  

    La présente recherche, qui part du constat de la généralisation et l'intensification des mécanismes de partenariat public-privé en Afrique francophone, porte sur les analyses juridiques et les enjeux géoéconomiques de l'applicabilité des PPP en zone UEMOA et CEMAC. Ce qui constitue sa plus-value. L'étude, après avoir mis clairement en lumière les cadres normatifs et dispositifs institutionnels liés à l'applicabilité des PPP, aide à comprendre comment et pourquoi les investissements, les financements privés internationaux pour la conception, la réalisation, la gestion des grands projets structurants, des infrastructures sociales, économiques, par ces contrats, orientent et influencent la politique, la souveraineté des Etats de l'espace CEMAC et UEMOA. Cette situation, débouche sur une évaluation des PPP, qui permet au bout du compte de leur assigner de nouveaux objectifs, pour une meilleure efficacité et rentabilité de ces mécanismes dans les espaces étudiés. Par une approche comparative, deux (2) pays ont été retenus dans chaque zone, du fait aussi de leur niveau d'expérimentation ou d'applicabilité des partenariats public-privé. Il s'agit du Sénégal et de la Côte d'Ivoire pour la zone UEMOA, du Cameroun et du Gabon pour ce qui est de l'espace CEMAC. L'étude s'appuie sur les principales grilles théoriques explicatives de l'applicabilité des PPP et de ses enjeux géo-économiques dans les espaces étudiés : le Nouveau management public, la théorie des coûts de transaction, la théorie de l'agence, la théorie des choix publics comme principaux fondements théoriques des PPP.

    Jérôme Evrard, Le rôle des Nations unies en matière de sécurité intérieure : un cadre d'analyse des opérations de maintien de la paix depuis 1999, thèse soutenue en 2020 à Université Paris Cité, membres du jury : Daniel Dormoy (Rapp.), Sylvie Ciabrini (Rapp.), Fouad Nohra  

    L'ONU, souvent qualifiée de bureaucratie immobile, est à l'inverse une organisation en mouvement capable d'adapter sa structure organisationnelle et ses modes d'action selon les orientations données par les Etats-membres dans un contexte d'évolution permanente des crises qui menacent la paix et la sécurité internationales. Face à la multiplication des conflits intraétatiques, l'ONU a dans la période contemporaine accordé une place essentielle aux acteurs de la sécurité intérieure en complément de l'action militaire conventionnelle. La police des Nations unies (UNPOL) représente désormais la colonne vertébrale des opérations de maintien de la paix dans le cadre d'une approche intégrée qui inclue les aspects judiciaires et pénitentiaires. La première partie de cette recherche vise principalement à s'interroger sur la nature politique de l'engagement des Nations unies en matière de sécurité intérieure. La deuxième partie repose ensuite sur l'observation des structures qui ont permis à l'ONU de produire des effets dans ce domaine. Enfin, la troisième partie envisage les perspectives offertes aux acteurs intergouvernementaux dans le domaine de la police et de l'état de droit au regard des limites posées par les stratégies de puissance et la souveraineté des Etats.

    Rodolphe Monnet, La politique extérieure de l'Inde en Afrique, thèse soutenue en 2018 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Ludovic François (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.), Daniel C. Bach et Fouad Nohra  

    Depuis 2001 et la recomposition des équilibres de puissance, l'Inde s'affirme comme l'un des acteurs qui compte dans un espace international de plus en plus multipolaire. Les mouvements de fond actuels provoquent une redistribution de cette puissance imposant de nouvelles alliances et de nouveaux jeux de pouvoirs. L'Inde n'est pas étrangère à cette tendance et encore plus depuis l'arrivée au pouvoir, en 2014, de l'actuel Premier ministre, Narendra Modi. Ce dernier conduit une politique extérieure ambitieuse pour que son pays accède à un statut de puissance mondiale. C'est dans ce cadre que se pose notre problématique qui est de savoir dans quelle mesure la place de l'Afrique dans la politique étrangère indienne permet-elle justement à l'Inde de parvenir à se hisser à ce statut de puissance. Pour y répondre, cette thèse investigue trois directions. D'abord, la place de l'océan Indien dans la relation indo-africaine doit rendre compte du rôle de l'Afrique dans la volonté indienne de faire de cet océan un espace pacifique et sécurisé sur lequel l'Inde puisse être un acteur incontournable face à des acteurs politiques puissants et hétérogènes. Ensuite, cette thèse s'attache à déterminer le rôle que l'Afrique joue dans la volonté de l'Inde d'être une puissance ayant une capacité d'influence politique sur la scène internationale au travers des instances internationales, de ses relations bilatérales avec les États africains et de la diaspora indienne installée dans ces pays. Enfin, cette recherche de statut passe par le champ économique et la nécessaire évaluation de l'empreinte économique que l'Inde souhaite imprimer en Afrique pour mieux asseoir ses capacités d'influence. Cette étude doit permettre de donner un éclairage sur la politique extérieure indienne à l'heure où les États-Unis réévaluent leur implication dans l'océan Indien, où la Chine met en place la « One Belt, One Road » et où l'Inde et le Japon viennent de s'unir pour proposer un nouveau partenariat à l'Afrique.

    Franz-Olivier Nabholtz, Problématisation prospective des stratégies de la singularité, thèse soutenue en 2018 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Sylvie Ciabrini (Rapp.), Christophe Boutin (Rapp.), Daniel Dormoy et Fouad Nohra  

    De la mondialisation à la globalisation, de la modernité à la postmodernité, de l"humain au transhumain : - la révolution numérique et technologique fait émerger des enjeux qui imprègnent notre quotidien au-delà même de ce que le sens commun peut imaginer. La massification des données, analysée comme la résultante d'une hyper-connectivité, liée à une convergence « big data-intelligence artificielle » pose la question de sa juste utilisation et répartition entre des acteurs privés très volontaristes (GAFA) et des institutions publics pour le moins dépassées, quant aux principes d'efficacité rationnelle représentant l'une des caractéristiques des datas. Une caractéristique prédictive qui correspond donc à un besoin vital des états. Une société humaine qui disposerait des connaissances précises de sa situation, pourrait faire des choix rationnels en fonction de scénarios prédictifs et n'agirait plus de la même façon et ne se normaliserait plus de la même façon. Si nous rejetons le transhumanisme dans sa dimension idéologique, nous prenons pour acquises les dimensions conceptuelles de la théorie dite de la singularité que nous problématisons dans ce travail par une analyse de l'information propre à une démarche d'intelligence économique, au-delà même de la pensée commune et d'un consensus hérité d'une école de pensée déductive qui s'est affirmée par la démonstration et imposée par une forme d'idéologie qui existe partout, si ce n'est dans les sciences sociales. La pensée inductive, dont la caractéristique première est la corrélation à vocation prédictive, verrait l'élaboration de scénarios probabilistes multidisciplinaires, audacieux et propres à la science politique, dont l'idée principale serait de détecter et d'anticiper, à l'instar de la médecine prédictive (c'est ce que nous dit la singularité), les grandes tendances sociétales et politiques futures. Cependant, la nature de ces travaux devra faire l'objet d'une indépendance totale. Le processus d'exploitation du big data par le biais d'algorithmes, hors processus traditionnels de validation scientifique, prendra appui sur un modèle nouveau, dans lequel la démonstration de la cause prendra sans doute une dimension quantique ou synaptique dans un futur proche, analysé ainsi, comme singulier.

    Ley G. Ikpo, Côte d'Ivoire ˸ enjeux démocratiques : les acteurs politiques et leurs actions au sein de la société ivoirienne de 1940 à 2010, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Aïssa Kadri (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.), Fouad Nohra  

    La démocratie, selon le temps et l'espace, a été le commun de différentes civilisations. Plusieurs mouvements populaires ont été menés, afin de forger une véritable démocratie. Les réformes de 1936 du Front populaire en France permirent à la Côte d'Ivoire de fonder une classe politique et le PDCI tout seul dirigea le territoire jusqu'au 30 mars 1990. En 1999, Bédié fut renversé du pouvoir et remplacé par le Général Guei qui lui fut chassé du pouvoir confisqué par un mouvement de masse populaire, en octobre 2000. En septembre 2002, une attaque est lancée pendant que Gbagbo était en visite officielle en Italie. Le pays fut divisé en un nord musulman, et un sud chrétien. À la suite des accords de Linas-Marcoussis, de Prétoria et de Ouagadougou, des élections eurent lieu en 2010 et deux présidents en sortaient. Le Conseil Constitutionnel proclama Gbagbo, et Ouattara reconnu par la Commission Indépendante Électorale. Le pays une fut à nouveau déchiré. Gbagbo fut arrêté, le 11 avril 2011 et conduit à l'Haye, le 29 novembre, suivit de Blé Goudé 23 mars 2014, endroit où leur procès a continuellement lieu. Cependant, la démocratie ivoirienne reste toutefois une utopie comme dans le passé.

    Pierre-Marie Faivre, Le traitement des questions de sécurité dans la région sahélo-saharienne : étude des approches malienne, nigérienne et burkinabè, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité, membres du jury : Jean-Jacques Roche (Rapp.), Frédéric Charillon (Rapp.), Fouad Nohra  

    La récurrence des crises politiques et sécuritaires dans la région sahélo-saharienne continue de mettre en lumière les multiples facteurs d'instabilité qui la touchent. Plaçant l'État au centre de notre réflexion, nous verrons que, si ces fragilités peuvent être le fruit de facteurs exogènes, elles constituent surtout le résultat de décisions endogènes. Partant de ce constat, cette étude analysera les politiques mises en place par les autorités du Burkina Faso, du Mali et du Niger, le cadre régional dans lequel elles s'inscrivent et les interdépendances qu'elles contractent. Face à la faiblesse de ces pays, la solution d'une approche régionale a été plébiscitée mais son efficacité se heurte à la défense des intérêts particuliers des États et de leurs gouvernants.

    François Gomis, Les nouveaux défis et enjeux de la politique étrangère de la France en Afrique francophone subsaharienne, thèse soutenue en 2014 à Paris 5, membres du jury : Jean-Jacques Roche (Rapp.), Olivier Échappé (Rapp.), Fouad Nohra  

    Des années 1960 jusqu’à la fin de la guerre froide, voire au-delà, l’influence voire la prépondérance de la France sur les territoires francophones d’Afrique noire est presque totale. Cependant, en ce XXIème siècle naissant, la compétition mondiale dans la recherche de nouveaux débouchés et de la sécurisation de l’approvisionnement énergétique amène inexorablement les grandes puissances à entrer en ‘‘conflit d’intérêts’’ par la pénétration réciproque des « arrière-cours ». Ceci est particulièrement vrai pour la France qui voit des pays tels que les Etats-Unis, la Chine, l’Inde, le Brésil, la Turquie, les pays du Golfe, etc., faire une entrée fracassante dans une région géographique qu’elle considère depuis longtemps comme sa « chasse gardée » compte tenu des liens historique, linguistique et politique. Ces nouveaux défis et enjeux pour la politique africaine de la France se mesurent désormais, à l’aune des transformations à l’œuvre sur la scène internationale avec la mondialisation et l’émergence de nouvelles puissances du Sud. Les défis et les enjeux sont importants pour l’action extérieure de la France et sa place dans le monde, compte tenu de la concurrence féroce des nouveaux acteurs et des changements des sociétés africaines en cours. Néanmoins elle possède encore des atouts économiques, diplomatiques et stratégiques susceptibles de lui permettre d’élaborer, grâce à l’espace culturel francophone, un projet original, ambitieux et porteur d’espoir. Pour ce faire, il faudra répondre aux deux interrogations suivantes : Comment réformer cette politique traditionnelle basée sur des relations étroites et privilégiées avec les dirigeants africains sans toutefois compromettre les avantages comparatifs de la France sur place? Quelle stratégie politique mettre en œuvre pour identifier les véritables intérêts communs des Français et des Africains francophones, en tenant compte des opportunités et des menaces, et les développer dans un partenariat mutuellement bénéfique ?

    Sonia Le Gouriellec, Régionalisme, régionalisation des conflits et construction de l'État : l'équation sécuritaire de la Corne de l'Afrique, thèse soutenue en 2013 à Paris 5, membres du jury : Alain Gascon (Rapp.), Frédéric Charillon (Rapp.), Daniel C. Bach et Fouad Nohra  

    En dépit de sa complexité analytique, la situation sécuritaire de la Corne de l’Afrique peut être soumise aux outils de la Science politique afin de mieux comprendre les interactions entre les différents acteurs. Cette recherche s’efforce d’analyser les ressorts d’une équation sécuritaire qui peut paraître insoluble : le régionalisme est-il aujourd’hui un prérequis à l’émergence d’une paix régionale ? Pour répondre à cette question il est nécessaire de comprendre quels rôles jouent les processus sécuritaires régionaux (régionalisation et régionalisme) dans la construction des États de la Corne de l’Afrique. Cette étude s’efforce d’étudier les interactions entre le régionalisme, fondement de l’architecture de paix et de sécurité continentale, la régionalisation des conflits, qui semble à l’oeuvre dans cette région, et les processus de construction/formation de l’État. Les rapports entre les trois termes de l’équation dépendent du contexte et des interactions entre les différentes entités composant la région (États, acteurs non étatiques qui se dressent contre eux ou négocient avec eux et acteurs extérieurs). Deux types de dynamiques sont mises en évidence au terme de cette étude : l’une endogène, l’autre exogène. Dans la première, nous constatons que les conflits participent à la formation de l’État. Ils sont en grande partie des conflits internes et montrent qu’il existe une crise dans l’État. Ces États dominent le processus de régionalisme qui tente de réguler la conflictualité régionale avec un succès relatif puisque les organisations régionales cherchent à renforcer ou reconstruire l’État selon les critères idéalisés de l’État wébérien vu comme source d’instabilité. Le processus exogène se caractérise par le rôle des conflits régionaux dont l’existence sert de justificatif au développement et au renforcement du régionalisme, perçu comme la réponse la plus appropriée à ces problèmes de conflictualités. Cette conflictualité a pour source l’État car celui-ci est perçu comme faible. Le régionalisme permettrait de renforcer les États et diminuerait leurs velléités de faire la guerre.

    Boubacar Fall Diao, La recherche hégémonique du président de la République du Sénégal et ses implications dans la conduite de sa charge sur les plans national et international, thèse soutenue en 2012 à Paris 5, membres du jury : Philippe Decraene (Rapp.), Dominique Bangoura (Rapp.), Fouad Nohra  

    Depuis l’avènement en 1963 du régime présidentiel au Sénégal, on observe une concentration extraordinaire des pouvoirs par le président de la République. Les stratégies visant à renforcer la domination présidentielle sur le jeu politique ont ouvert la voie à une présidentialisation du régime qui a placé le titulaire de la charge suprême dans une constante quête hégémonique.Les incidences de cette dernière renseignent sur l’importance et la nature d’un leadership présidentiel qui est devenu le principal moteur du jeu politique sénégalais. Au demeurant, cette quête de domination a des implications, non seulement sur le plan national, mais également sur le plan international.Sur le plan national, les exigences de préservation et de renforcement du pouvoir présidentiel ont fait passer la Constitution au second rang dans la structuration du jeu politique au profit de la présidence de la République. En outre, l’hypercentralisation du pouvoir politique est devenue le mode de gestion érigé en vue de garantir la dépendance des acteurs du jeu politique vis-à-vis du pouvoir présidentiel.Sur le plan international, le leadership présidentiel s’exprime par la politique de puissance qui est menée. Le président sénégalais, conscient de sa légitimité démocratique, cherche à positionner son pays au rang de puissance incontournable sur la scène continentale. Il cherche également à exercer une plus grande influence à travers un leadership moral qui permet de compenser les faiblesses économiques, militaires, etc. du Sénégal par rapport à ses principaux concurrents à l’hégémonie continentale.

    Stéphanie Durand, La Chine, nouvel acteur du développement en Afrique ?, thèse soutenue en 2012 à Paris 5, membres du jury : Guy Schulders (Rapp.), Dominique Bangoura (Rapp.), Fouad Nohra  

    Ces dernières décennies, les relations internationales ont été le théâtre d’importantes évolutions. Le retour en force de la Chine est l’une d’elles. La Chine communiste, deuxième puissance économique du monde est devenue incontournable sur la scène internationale.Parallèlement à cette montée en puissance, la République populaire de Chine a renforcé son influence sur le continent africain. Dans sa conquête de l’Afrique, elle a mis en place une politique africaine qui prône un échange égalitaire entre les partenaires, axé sur le développement mutuel et sur le partage entre les peuples chinois et africains. L’intensification des échanges politiques et économiques, participe également au soft power chinois. Avec cette stratégie, Pékin est en passe de conquérir le continent africain en réduisant peu à peu l’influence de ses concurrents, et notamment de Taiwan. Grace à ses principes d’émergence pacifique, la Chine instaure un partenariat apprécié par la majorité des dirigeants africains, et crée une nouvelle voie vers le développement. C’est que la Chine, au-delà de sa quête d’influence sur la scène internationale, a d’importants besoins pour soutenir son développement économique. Il s’agit donc de satisfaire sa demande grandissante, par l’approvisionnement de matières premières, tout en offrant de nouveaux débouchés à ses produits.En échange, elle promet des aides et des infrastructures aux pays du continent en mal de développement. Ainsi, les entreprises chinoises sont incitées à investir et à s’expatrier en Afrique, avec l’aide du gouvernement chinois. Dans ces conditions, la présence chinoise sur le continent, semble apporter un nouveau souffle, donner une réponse nouvelle aux enjeux du développement africain. L’Afrique, caractérisée par un sous-développement chronique, accueille ses promesses chinoises avec beaucoup d’enthousiasme, y voyant une alternative aux échecs des politiques occidentales.En effet, les échanges commerciaux avec la Chine stimulent les économies africaines tout en offrant des produits bons marchés aux populations pauvres. Ils participent à l’amélioration des infrastructures du continent. La diplomatie chinoise permet également aux pays africains d’avoir une meilleure reconnaissance internationale et de revendiquer leur place au sein des institutions.Cependant, ces facteurs de l’émancipation africaine jouent un effet négatif. La société civile africaine dénonce les excès de l’action chinoise, ses atteintes au bon développement, ses entraves à la bonne gouvernance. Cette thèse se propose ainsi d’étudier les incidences que la politique africaine de la Chine, a sur les perspectives de développement du continent. Il s’agira, d’analyser les multiples axes d’interventions chinoises à l’aune des besoins africains en matière de développement.

    Georges-Henri Bricet des Vallons, L’entreprise de guerre au XXIe siècle : Les sociétés militaires privées dans la politique étrangère et la stratégie militaire des Etats-Unis, thèse soutenue en 2012 à Paris 5, membres du jury : Frédéric Charillon (Rapp.), Jean-Jacques Roche (Rapp.), Alain Bloch et Joseph Henrotin  

    Les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont vu la réapparition massive de sociétés de mercenariat d’un nouveau genre.Le mercenariat occidental est ainsi passé en moins de vingt ans de structures artisanales, arrimées à la politiquepost-coloniale des grandes puissances, à un stade professionnel et industriel tendant à une transnationalisationcroissante de ses activités. Des bavures de la célèbre Blackwater à l’implication d’employés de CACI dans lescandale de la torture au sein de la prison d’Abu Grahib, en passant par les activités de la tentaculaire Aegis, lessociétés militaires privées, omniprésentes sur le champ de bataille, ont rythmé et marqué le récit de ces guerresmajeures du début du XXIe siècle. Fait crucial : c’est la première fois dans l’histoire des opérations militairesaméricaines qu’on assiste à un basculement de la démographie des forces en faveur du secteur privé. Produit del’économie de guerre permanente et ramifications expéditionnaires du complexe militaro-industriel, ces sociétésreprésentent un changement d’expression de la puissance militaire étatsunienne sans précédent. Cettemercenarisation de l’american way of war est désormais une tendance structurelle de la politique étrangère del’Empire et pourrait bien révolutionner à terme le visage même de la guerre. Cette thèse trace le récit historique deces armées privées, décrit les conditions politiques qui ont permis à ce nouveau marché de la guerre d’émerger etse propose d’analyser la portée sociopolitique de ce phénomène de mondialisation de la violence privée quant à laquestion de l’Etat. Cette question du retour du mercenariat à grande échelle dans la politique étrangère des Etats-Unis permet non seulement de former une hypothèse aiguë sur le déclin de la puissance militaire américaine maisaussi sur les évolutions de l’identité sociohistorique du monopole de la violence étatique.

    Wutibaal Kumaba Mbuta, L' ONU et la diplomatie des conflits , thèse soutenue en 2011 à Paris 5 en co-direction avec Hervé Cassan  

    La multiplication des conflits en majorité internes après la fin de la Guerre froide a poussé l'ONU à une réorientation de sa logique opérationnelle. La nécessité de répondre efficacement à chaque situation conflictuelle fait que l'intervention de l'ONU tend à devenir une intervention globale. Mais, malgré cette volonté de réorientation de sa logique opérationnelle ses difficultés structurelles et intrinsèques, matérielles et opérationnelles demeurent et atténuent l'efficacité de son action. Ainsi, en République démocratique du Congo, elle tente depuis 1999, d'abord à travers la Mission de l'Organisation des Nations Unies au Congo (MONUC), puis avec la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO) de liquider le conflit congolais, mais cette intervention de l'ONU n'a pas empêché la commission des crimes de guerre, crimes contre l'humanité et crimes de génocide.

    Ibrahim Diomande, La fonction de président de la République en Côte d'Ivoire face à la crise du pays depuis 2002, thèse soutenue en 2010 à Paris 5  

    La Côte d'Ivoire passait pour le havre de paix aux 60 ethnies, une terre d’accueil féconde, un laboratoire de la concorde postcoloniale. Mais, depuis la difficile succession du Président Houphouët- Boigny en 1993, le pays est dans la tourmente. Celle-ci est marquée par le coup d'Etat de décembre 1999 et la guerre déclenchée en septembre 2002. Ce sont des militaires - en rupture d’engagement avec une armée en décomposition- et des civils qui ont déclenché, le 19 septembre 2002, une rébellion qui menace l’unité de la Côte-d’Ivoire. Ce conflit plonge ses racines dans une discrimination ethnico-régionale distillée depuis l’indépendance. Réputée stable, la Côte-d’Ivoire est en réalité traversée par des forces centripètes (le tribalisme, la xénophobie, la corruption, la prévarication, traitement discriminatoire des religions. . . ). Ce que niaient beaucoup d’acteurs politiques ivoiriens en cherchant ailleurs des boucs-émissaires. Le Président de la république est en Côte d’ivoire, l’acteur pivot, l’épine dorsale de la vie politique, il a pour obligation de déterminer et conduire la politique de la Nation tout en assurant l’unité et l’intégrité du territoire. Ainsi donc, la situation que vit la côte d’ivoire ne peut être et devrait être que est le résultat de la politique d’une personne, de la gestion d’une personne : le président de la république, premier dans les institutions politiques ivoiriennes. Nous avons dressez un bilan de la gestion chaotique de la diversité culturelle, sociologique et religieuse de la population ivoirienne qui amène par la même occasion à comprendre la crise du 19 septembre 2002 mais également à éviter une autre crise politique majeur.

    Majed Qatarneh, Les relations entre la Jordanie et les populations Palestiniennes , thèse soutenue en 2009 à Paris 5  

    Les relations entre la Jordanie et les Palestiniens trouvent leur origine dans l'histoire contemporaine au début du vingtième siècle. Ces relations se sont renforcées après la naissance de l'État d'Israël en 1948 et les exodes des réfugiés palestiniens vers la Jordanie en 1948 et 1967. Les faits géographiques, sociaux, économiques et démographiques, sont des éléments qui renforcent cette relation, de même que l'annexion de la Cisjordanie par le roi Abdallah en 1950. L'octroi de la nationalité aux Palestiniens en 1950 a donné une naissance «juridique » à cette relation dans l'aspect territorial et humain. La décision de désengagement en 1988 met fin à l'aspect territorial, une étape qui a été décisive dans la lutte palestinienne. Notre recherche consiste à suivre les évolutions des relations entre la Jordanie et les Palestiniens, les processus de paix dans la région, et la naissance d'un État palestinien requièrent un réexamen de cette relation au bénéfice des deux parties.

    Doudou Sibide, La résolution des conflits en Afrique , thèse soutenue en 2009 à Lyon 3  

    La guerre autrefois considérée par les réalistes comme une confrontation entre des États a changé de visage avec la prolifération des conflits internes liés à la fin de la guerre froide ou à d'autres facteurs. Leur caractère meurtrier et l'enracinement de leurs causes dans la société en font des conflits difficiles à résoudre. Le conflit de la République démocratique du Congo, qui rentre dans ce cadre, implique aussi des acteurs étatiques. En plus de ses dimensions intra étatique et interétatique, il faut ajouter la faillite de l'Etat, la désintégration de l'armée, la manipulation ethnique, les problèmes fonciers et l'exploitation illégale des ressources minières. Face à une situation aussi complexe, la communauté internationale, sous l'égide de l'ONU, a tenté d'apporter des solutions inspirées de la théorie de la paix démocratique dans sa dimension politique avec l'instauration de la démocratie et dans sa dimension économique avec l'économie de marché. A partir de là, il s'agira d'abord de voir dans le cadre de ce travail si de telles solutions sont adaptées au conflit de la République démocratique du Congo, si elles n'engendrent pas des démocraties fragiles. Des propositions complémentaires et parfois alternatives seront, ensuite faites. Ainsi, cette étude cherche à démontrer que la consolidation des institutions issues des élections, la refondation de l'armée, l'arrêt de la criminalisation de l'économie, la coopération entre les pays voisins et la transformation sociale du conflit peuvent être autant de solutions parmi d'autres qui militent en faveur de l'avènement d'une paix durable en République démocratique du Congo.

    Abdelkrim Benouticq, La guerre en Irak à l'aune des intérêts énergétiques et diplomatiques des Etats-Unis, thèse soutenue en 2006 à Lyon 3  

    La guerre en Irak a clairement démontré la volonté stratégique des Etats-Unis de contrôler les approvisionnements énergétiques du Moyen-Orient. Au vu des difficultés actuelles, la thèse analyse les résultats et les incertitudes de ce conflit pour la diplomatie américaine.

    Frédéric Joël Aïvo, Le président de la République en Afrique noire francophone , thèse soutenue en 2006 à Lyon 3  

    Depuis l’accession à l’indépendance des Etats africains d’expression française, le Président de la République a toujours été l’acteur pivot autour duquel et pour lequel fut construit nombre de systèmes politiques. La prépondérance du Chef de l’Etat, son omnipotence et son omniscience, renforcées par un ethnoclientélisme très marqué et un monolithisme tenace, ont très tôt pris, dans les nouveaux régimes africains, une allure paternaliste et patrimoniale. « Pères de la nation », ou encore « Président fondateur », « Timonier », « Grand Camarade de lutte » le Chef d’Etat africain est « le catalyseur » et le «créateur de la Nation ». Son unicité, son exclusivité et son vedettariat ont, pendant plusieurs décennies, conduit à une floraison de régimes autoritaires et dictatoriaux. La rationalisation de la fonction présidentielle qu’entreprennent les réformes libérales des années 1990 n’a pas réussi à discipliner la posture hégémonique du prince africain. Ce nouvel échec de rationalisation par le bas des pouvoirs du Président de la République en Afrique noire francophone fait suite à celui qui rechercha auparavant à rentabiliser l’action politique par un accroissement des pouvoirs du prince. Ce double échec repose la question du positionnement institutionnel des princes africains. Quel rôle doit-il désormais joué sur une scène politique reconfigurée et avec quels acteurs institutionnels doit-il le faire ? Sur quelle base et à partir de quel format – Présidentialiste, présidentiel, semi-présidentiel ou parlementaire – pourrait-on construire les démocraties africaines ?

    François Lafargue, De l'empire du mal à l'empire du milieu? , thèse soutenue en 2005 à Paris 5  

    Ce travail dans un premier temps établit un constat de la puissance chinoise et des ambitions de ce pays. Les projets spatiaux, la modernisation de l’appareil militaire, la métamorphose économique de la Chine. Cette ténacité politique et diplomatique suscite l’inquiétude des Etats-Unis. La seconde partie de ce travail porte sur la vulnérabilité énergique de la Chine. La dépendance pétrolière qui ne cesse de s’accentuer, constitue la faille principale du pays. Pour parvenir à assouvir ses ambitions politiques, la Chine se doit d’assurer sa sécurité énergétique. La découverte de nouveaux gisements est désormais l’une des priorités de Pékin. Enfin la troisième partie sera consacrée à la politique américaine sur le plan énergétique à l’égard de la Chine. L’une des motivations des Etats-Unis consiste à prendre le contrôle des gisements de pétrole de la mer Caspienne et du golfe arabo-persique non pour leur propre approvisionnement mais pour disposer d’un levier d’influence à l’encontre de la Chine.

    Guy Mvelle Minfenda, Aide au développement et coopération décentralisée , thèse soutenue en 2005 à Lyon 3  

    Après les réformes de 1998, l'Aide française est toujours mise à rude épreuve. Si elle a protégé les populations de la famine, elle a difficilement suscité le développement et empêché la pauvreté. D'où la question de savoir comment et par qui les dernières réformes peuvent vraiment servir de levier de développement et de lutte contre la pauvreté? Quel rôle doit continuer à jouer l'Etat dans la coopération pour le développement? En raison de sa crise, l'Etat ne pourrait-il pas s'effacer dans la politique de l'Aide au profit des collectivités et autorités locales? La coopération décentralisée ne pourrait-elle pas se dynamiser pour remplacer significativement et irréversiblement la coopération gouvernementale aujourd'hui en panne? Ne faut-il pas procéder à une forte désétatisation de la politique de l'Aide ?. Ne faut-il pas rationaliser l'action de l'Etat afin d'aboutir à une nouvelle gouvernance à l'intérieur des Etats et entre donateurs et receveurs?

    Yves Landry, Contribution à l'évaluation prospective du risque pays dans le nouveau contexte international, thèse soutenue en 2003 à Paris 5  

    A la suite des exportateurs, des assureurs, des banques et des entreprises multinationales investissant à l'étranger, les investisseurs financiers sont devenus, avec le développement des investissements de portefeuille dans les marchés émergents, la dernière catégorie d'agent économique à utiliser de facon opérationnelle des analyses risque pays. Ce type d'investissement est en effet une activité risquée, comme le rappellent les crises qui ont frappé plusieurs pays depuis le milieu des années quatre-vint-dix. Ces crises, souvent mal anticipées, ont souligné la difficulté de l'évaluation du risque pays dans un contexe d'après-guerre froide, de libéralisation, de dérèglementation et de globalisation, à la charnière de réalités mondiales et nationales, de logiques privées et d'intérêts souverains. Pour ajouter à la complexité, des facteurs qualitatifs d'ordre politique et social, souvent déterminants dans la concrétisation du risque dans ces pays, doivent être obligatoirement pris en compte dans l'analyse. La stabilité y est de fait moins acquise que dans les pays développés, en raison de la fragilité des Etats de droit ou de la faiblesse des institutions. Le risque émergent tel qu'il a évolué ces dernières années reste toutefois maîtrisable par une analyse risque pays adaptée, prenant en compte les grandes variables interreliées de l'économie, ainsi que des variables politiques et sociales majeures. Un pays confronté à une crise présente en effet un profil caractéristique comportant différents éléments de vulnérabibilité, sur lequel un choc extérieur ou intérieur joue le rôle de catalyseur. La récurrence des crises souligne toutefois la nécessité d'une action de régulation pour encadrer les mécanismes de marché. Ceci passe obligatoirement par une adaptation et une consolidation du système financier international et des systèmes financiers des économies émergentes.

    Patrick Dombrowsky, L' Asie médiane , thèse soutenue en 2001 à Paris 5 

    Noromalala Panoëla Randriamanana, L' évolution de la diplomatie malgache de l'indépendance à nos jours , thèse soutenue en 2001 à Paris 5 

    Sahondrarijao Randretsanilo-Rakotomahandry, Ranavalona 1ère, reine de Madagascar face aux étrangers , thèse soutenue en 2001 à Lyon 3  

    Dans le courant colonisateur du XIXe siècle, face à l'hégémonie de la France et de la Grande Bretagne, Madagascar, sous le régime de Ranavalona 1ère, a su garder et préserver son indépendance et sa souveraineté nationale. Aussi les relations internationales de cette grande île de l'Océan Indien dans la première partie du XIXe siècle (1829 à 1845) se caractérisent par les aspects contradictoires suivants : d'abord, de 1828 à 1829, brillent de très bonnes relations avec l'extérieur. Soit, une continuation de la politique étrangère de feu son mari Radama 1er, réputé acquis à la civilisation occidentale et surtout à sa technologie. Après l'épisode Gourbeyre de 1829, si la réputation xénophobe de la Reine était exacte, Madagascar aurait déjà du couper toute relation avec les étragers. Or, il n'en était rien. La Reine a bien accueilli et couvert de privilèges tout étranger ayant contribué à un développement dynamique de l'économie malgache, tant sur le plan agricole que commercial, artisanal et industriel. Exemple : Jean Laborde, Delastelle, Rontaunay, etc. . . Mise en exergue de l'organisation sociale de l'époque. Au sommet de la hierarchie se situe la Souveraine, suit la classe des Andriana ou la noblesse, ensuite les Hovas, les hommes libres, enfin le troisième groupe : les Mainty ou les Noirs. Autre groupe statutaire, confondus avec les noirs : les Andevo ou les esclaves. Mention de certaines lois financières de l'époque, ayant rapport à ces divers groupes sociaux. Les aspects du droit malgache et ses rappports avec les étrangers feront l'objet de la deuxième partie d'étude. Les litiges, les contentieux administratifs et commerciaux surtout d'ordre douanier, y seraient étudiés sous leur aspect juridique. Enfin la troisième partie met en exergue la défense territoriale de la Reine, ent ourée de ses officiers supérieurs. Grâce à l'apport technologique des étrangers qui ont pu fabriquer sur place des canons, des fusils, et de la poudre, Madagascar, a su faire face à l'impérialisme européen de l'époque.

    Georges Amine Lebbos, L'eau , thèse soutenue en 1999 à Paris 5  

    Cette these sera consacree a l'etude de l'analyse de la question de l'eau dans son aspect strategique et ses repercussions sur la vie des populations et des gouvernements des pays des deux bassins hydrauliques (bassin du tigre et de l'euphrate et le bassin du jourdain) du moyen-orient. Element essentiel de la vie, la recherche d'un controle sur les ressources en eau se trouve au coeur des conflits du moyen-orient. En effet la recherche de l'eau pour la consommation humaine ou pour l'irrigation est ancienne et constante dans cette region. Le probleme de l'eau a pris une nouvelle tournure dans les annees cinquante avec la mise en oeuvre de grands projets hydrauliques et l'explosion demographique dans les pays de cette zone. Avec l'augmentation de la consommation, les ressources hydrauliquesactuelles dans la plupart des pays de la region ne suffisent plus a repondre aux demandes engendrees par la croissance demographique et les besoins de l'economie. Malgre la rarete de l'eau dans cette region, les etats du moyen-orient se sont lances dans des programmes de bonification des terres afin d'accroitre leurs productions agricoles dans le but d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Cette situation est d'autant plus compliquee que certains pays de la region disposent de la capacite -technique ou position geographique - d'influer l'approvisionnement en eau des pays du meme bassin. Les discours sur l'eau oscillent entre catastrophisme et mise en garde et meme a partir des annees soixante dix on commence a parler

    Isabelle Jouannic, La redefinition de la cooperation franco-africaine face a la crise subsaharienne, thèse soutenue en 1999 à Paris 5  

    L'afrique semble partie a la derive, la situation de crise touche tous les secteurs de son economie : agriculture, industrie, sante, education. L'endettement des etats africains est insupportable et les politiques d'ajustement n'ont pas donne les resultats escomptes. Dans un tel contexte, comment est intervenue la cooperation francaise ? quel bilan pouvons-nous tirer de la politique africaine de la france sur fond d'insecurite et d'affaires douteuses ? compte tenu du delabrement que nous constatons, nous nous demanderons si la france peut continuer a intervenir en afrique. Allons-nous aider a provoquer l'emergence ou laiserons-nous le continent noir mourir a nos portes ? les relations franco-africaines ont quelques bonnes raisons de perdurer et il est actuellement inconcevable que la france abandonne l'afrique a son triste sort. Cependant, c'est l'afrique qui choisira ou de s'isoler ou d'emerger ou de se complaire dans l'actuelle economie de rente. Au titre de l'aide, la france peut encore soutenir ponctuellement les africains mais elle n'a plus les moyens d'etre a la solde de dictateurs vaniteux. Elle peut surtout proposer de nouvelles voies de developpement et orienter son soutien vers de nouveaux poles qui pourraient entrainer un essor indispensable a la survie du continent. Toutefois, quelles que soient nos motivations a sauver l'afrique, c'est elle seule qui optera pour son developpement. A nous de mettre l'avenir dans les mains des africains.

    Goulongo Mbara Guérandi, L'etude des contraintes exterieures dans le processus de developpement en afrique , thèse soutenue en 1997 à Paris 5  

    Dans un monde ou les economies nationales sont de plus en plus interdependantes, tout pays, quelles que soient sa taille et sa puissance, est soumis a des contraintes exterieures ("chocs exterieurs" ou "chocs exogenes"). Mais, du fait de sa moindre puissance economique et financiere, le burkina faso - a l'instar d'autres pays en developpement - subit plus fortement ces contraintes. Il s'agit, par le choix de ce theme, d'etudier les limitations des marges de manoeuvre des politiques economiques du burkina faso liees a l'ouverture aux flux commerciaux et financiers internationaux et a la necessite d'eviter un deficit exterieur durable dans la periode 1980-1995. L'intensite de la contrainte exterieure est tres variable: elle est d'autant plus forte que le pays est ouvert aux echanges commerciaux, aux flux de capitaux et que l'appareil de production est inadapte aux echanges exterieurs. Toutefois, la notion de "contrainte exterieure" ne doit pas cacher qu'il s'agit d'une contrainte choisie, contrepartie de l'ouverture de l'economie. D'ou la question centrale comme fil conducteur de notre etude: quelles sont les implications des freins ou blocages au plan international dans le processus de developpement du burkina faso? ce qui exige d'examiner la nature ou les manifestations des contraintes exterieures, d'une part, et leurs consequences d'autre part. Premiere serie de preoccupations. Dans un premier temps, apres avoir souligne le cadre des references theoriques, nous examinons le burkina faso au plan socio-economique sous l'ajustement structurel, les resultats de la nouvelle politique economique et les implications de la devaluation du franc cfa. Deuxieme serie de preoccupations. Dans un deuxieme temps, avant de degager les perspectives de l'insertion internationale et les orientations possibles, nous analysons les contraintes exterieures et leurs incidences liees aux moyens d'action internationale, aux mecanismes des marches mondiaux de produits de base, a l'aide internationale, aux accords franco-africains de cooperation monetaire, a la proximite ou au voisinage du burkina faso. Par ailleurs, il faut degager les perspectives de l'environnement international du burkina faso et des orientations y decoulant applicables a ce pays.

    Guillaume Muesser, Quelle industrie de defense pour la france dans le nouveau contexte international ?, thèse soutenue en 1996 à Paris 5  

    La defense, et par extension la securite, est une des taches essentielle de l'etat. Au meme titre que l'emission de la monnaie ou la levee de l'impot, la capacite a assumer la defense d'un groupe d'individus ayant choisi de vivre en communaute, est un acte fondateur de l'etat. La defense du pays est assuree par deux acteurs : l'armee qui est une emanation de l'etat et est dirigee par lui, et l'industrie qui fournit les materiels et systemes d'armes. C'est dire que cette derniere joue un role essentiel dans l'organisation de la defense en permettant a l'etat de s'assumer sans avoir recours a des fournisseurs etrangers. C'est la un gage precieux d'autonomie sur la scene internationale. Ce role important de l'industrie de defense se traduit, comme pour toute industrie strategique, par un rapport particulier avec l'etat, ce meme quand elle releve, de par sa structure capitalistique, du secteur prive. En france, comme dans tous les pays ou l'etat s'est institue acteur economique, le secteur public occupe une place preponderante dans l'industrie de defense. La majorite des maitres d'oeuvre sont en effet des societes nationales. L'etat presente donc la particularite d'etre present, en tant qu'acteur majeur, a tous les echelons de la definition, conception, realisation et mise en oeuvre d'un systeme : il emet le besoin operationnel au travers des armees ; il le traduit en termes techniques, conduit le developpement et dirige le programme au travers de la dga ; il realise le systeme au travers de l'industrie. A cela s'ajoute le fait qu'etant client unique, il est egalement fournisseur unique puisque la concurrence a ete soigneusement evitee au sein des maitres d'oeuvre au fur et a mesure que l'industrie francaise de defense se developpait. L'industrie francaise de defense est donc caracterisee par sa situation de monopole monopsone. Le systeme a parfaitement fonctionne jusqu'au debut des annees 90, permettant a la france de doter son armee des materiels les plus modernes qui soutenaient la comparaison avec les productions americaines ou sovietiques. Le double choc economique et geopolitique de la fin des annees 80 a eu pour

    Jean-Louis Scaringella, Les industries de defense en europe , thèse soutenue en 1995 à Paris 11  

    Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les pays europeens ont developpe des industries d'armement qui ont aujourd'hui un poids economique considerable, tant du point de vue de leur chiffre d'affaires que des effectifs employes. Elles sont fortement exportatrices, grace a la large gamme de leurs productions dans tous les domaines de la defense. Elles sont tres lourdement frappees par la crise qui met en evidence leurs surcapacites et leurs sureffectifs. Leur cadre juridique demeure encore lacunaire. Il presente notamment des reglementations heterogenes en matiere de regime des exportations. Le secteur de l'armement, ecarte du champ d'application du traite de rome, releve essentiellement des reglementations nationales. Les industries de defense ont developpe des cooperations au niveau europeen tant bilaterales que multilaterales. Ces cooperations trouvent leur cadre institutionnel dans les relations interetatiques. Elles font egalement appel aux instruments du droit commercial des differents pays. Mais les cooperations europeennes sont encore tres limitees, alors que le nouveau contexte economique et strategique rend leur developpement indispensable. La reduction drastique des budgets de defense appelle une politique industrielle au niveau de l'union europeenne. Pour favoriser la politique de cooperation, un cadre juridique europeen devient necessaire, tant pour structurer les relations entre etats que les actions entre industriels. La creation d'une agence europeenne de l'armement apparait souhaitable, de meme que l'evolution de la reglementation europeenne en matiere de concurrence pour rendre plus faciles les alliances et les concentrations

  • Feriel Ait-Ouyahia Herlaut, Civilisation et droit international public : recherches sur l'évolution d'un standard, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Éric Canal-Forgues, membres du jury : Robert Kolb (Rapp.), Pierre Bodeau-Livinec (Rapp.), Federico Mayor Zaragoza  

    Le concept de civilisation, aujourd'hui très étudié en science politique, reste largement inexploré dans sa dimension juridique. L'objectif de cette thèse est de retracer l'évolution de ce concept dans la pensée juridique à travers le mécanisme du standard de civilisation. Après avoir eu une influence significative dans la formation du droit international classique, le standard de civilisation a connu une mutation radicale au XXème siècle, notamment à la faveur de la proclamation universelle des droits de l'homme et de la diffusion des principes démocratiques. D'un mécanisme explicite de reconnaissance des États, le standard de civilisation est devenu un mécanisme implicite d'évaluation du comportement des États sur la scène internationale. Son influence se révèle en particulier à travers le rôle du discours de civilisation dans le processus de légitimation et dans le mécanisme de différenciation des États en matière de recours à la force. De l'observation de la pratique, il ressort que le standard de civilisation crée des dynamiques normatives dans l'ordre juridique international, notamment en s'articulant à certains principes juridiques aujourd'hui bien établis.

    Sibel Aksahin, La diplomatie commerciale de la Turquie : aspects juridiques, thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Fereydoun A. Khavand, membres du jury : Sylvie Ciabrini (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.)  

    La Turquie, comme de nombreux pays, a pris conscience de l'importance de mettre en œuvre une diplomatie commerciale active. Cette thèse se donne pour objectif d'analyser les aspects juridiques de la diplomatie commerciale turque. Une réflexion est menée sur le concept même de la diplomatie commerciale dont il n'existe pas de définition faisant l'unanimité. Dans le cadre de l'étude des fondements de la diplomatie commerciale de la Turquie, l'histoire de cette diplomatie est analysée dans un premier temps, suivie de l'étude de sa législation, sans délaisser l'analyse des institutions et des acteurs turcs qui interviennent dans son élaboration. La thèse comporte également une réflexion sur l'intégration de la Turquie dans l'économie mondiale. Cette réflexion s'articule essentiellement autour de l'étude des aspects multilatéraux et plurilatéraux, mais également régionaux et bilatéraux de la diplomatie commerciale turque. Les différents axes de la diplomatie commerciale de la Turquie ont été sensiblement renforcés depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement AKP en 2002, grâce notamment à la politique étrangère active mise en œuvre sous l'impulsion du stratège de la diplomatie, l'ancien Ministre des Affaires Étrangères et l'actuel Premier Ministre, Ahmet Davutoglu. Ces évolutions ont permis à la Turquie de gagner en visibilité sur la scène internationale aussi bien sur le plan politique que commerciale. En effet, ce grand pays de 77 millions d'habitants, situé à la périphérie du continent européen, qui s'est fait discret durant une longue période, a commencé, et ce depuis plus d'une décennie, à faire parler d'elle. Les résultats économiques que la Turquie a obtenus en 2007 et 2008 ont été qualifiés de «miracle», notamment en comparaison avec la majorité des pays européens ayant été frappés par le ralentissement consécutif à la crise mondiale. Les années qui ont suivi ont cependant montré que cet élan a tendance à s'essouffler.

    Ming Fei Gu, La diplomatie commerciale de la Chine : aspects juridiques, thèse soutenue en 2014 à Paris 5 sous la direction de Fereydoun A. Khavand, membres du jury : Sylvie Ciabrini (Rapp.), Daniel Dormoy (Rapp.), Fouad Nohra  

    La diplomatie commerciale de la Chine résulte d’un processus complexe. Étant donné que d’une part, elle est liée à son histoire, à sa culture et à sa géographie. D’une autre part, elle est vivement rattachée à son régime politique, à l’état de son économie et à son système juridique. Ce qui implique la mise en place d’importantes mesures d’encadrement juridiques et réglementaires émises par l’autorité législative de l’État. Cette thèse tente d’analyser la diplomatie commerciale de la Chine depuis 1978, à travers sa construction, ses règlements et ses pratiques, tout en privilégiant une approche juridique. L’enjeu principal de cette démarche est de mettre en œuvre une étude comparative entre le régime juridique commercial chinois et celui de l’OMC, afin de saisir le fondement juridique de la diplomatie commerciale chinoise. Ainsi, cette recherche se base principalement sur trois dimensions de la diplomatie commerciale chinoise : la dimension multilatérale (l’intégration dans l’OMC), la dimension régionale (la participation dans les organisations régionales comme l’ASEAN) et la dimension bilatérale (la conclusion des accords commerciaux bilatéraux). Enfin, une telle approche permet de mettre en exergue les avantages et les inconvénients de chacune de ces dimensions tout en tenant compte du contexte économique international difficile.

  • Lagnona Dina, La relation franco-malgache face aux nouveaux enjeux géopolitiques dans le sud-ouest de l'océan indien. La relation d'une présidence à un État (1990-2009), thèse soutenue en 2020 à Lyon sous la direction de David Cumin, membres du jury : Pierre Pascallon (Rapp.), Fouad Nohra et Josepha Laroche    

    Le sud-ouest de l’océan Indien se présente comme une des zones d’influences traditionnelles françaises. Le maintien du leadership régional français passe par l’établissement de relations stables et amicales avec les États francophones riverains. L’ambition de la France est, de demeurer le principal partenaire de tous les États insulaires de l’océan Indien occidental. Considérée comme la porte de l’océan Indien, Madagascar figure parmi ces derniers. L’instabilité politique malgache fragilise la relation franco-malgache. Opérant des calculs coûts/avantages qui répondent aux impératifs nationaux, les officiels malgaches réorientent la politique étrangère à chaque nouvelle présidence .A ce titre, l’instabilité est l’une des spécificités de la relation franco-malgache. Remettant en cause la pérennisation de l’influence française à Madagascar, elle peut par conséquent, irradier la zone dite du « lac francophone ». Pour l’Etat français, il est impératif de maintenir Madagascar sous influence française. Cette ambition française répond aux objectifs en matière de politique étrangère post-bipolaire : à savoir la pérennisation de la puissance (moyenne) française dans certaines régions dans un monde oligopolaire. Endiguer, l’influence des nouvelles puissances telles que la Chine ou l’Afrique du sud à Madagascar et dans la région est impossible. Il s’agit pour la France de consolider les relations établies en vue de maintenir le statu quo post-guerre froide.

    Lydéric Donet-Mary, De l'origine à la compréhension des crises, approche éco-systémique de la notion de crise, du déclenchement à la résolution, thèse soutenue en 2017 à Paris 2 sous la direction de Francis Balle, membres du jury : Olivier Archambeau (Rapp.), Véronique Chanut et Alain Juillet  

    De la 1ère extinction massive il y a 443 millions d’années, à la catastrophe nucléaire de Fukushima en 2011, notre planète nous montre qu’elle est un organisme vivant en perpétuelle évolution. Alors que les catastrophes et les crises rythment l’humanité, il semble se révéler que les ruptures d’hier permettent les constructions de demain. Le concept polysémique de crise s’est imposé au travers des âges, pour nommer ce qui paraissait indéfinissable. En s’enrichissant de l’histoire ancienne et moderne, ce travail de recherche essaye d’appréhender la notion de crise dans son système. L’approche écosystémique contribue alors à bien discerner ce qui la caractérise. Ce travail effectué nous autorise alors à étudier ce qui constitue la nature de la crise. L’ambition étant de décrypter les ruptures pour éviter le chaos. Comme nous l’apprenait Antoine Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Pour y arriver, les retours d’expériences et la théorisation des bonnes pratiques nous démontrent qu’il est nécessaire de bien discerner la nature de l’équilibre propre à notre système pour réussir à identifier les éléments du socle qui nous constitue. Il se révèle alors vital de déterminer ce qui constitue notre homéostasie, ce qui caractérise un écosystème qui résiste aux changements (perturbations) et arrive néanmoins à conserver un état d’équilibre. Cette analyse nous permet alors d’étudier et d’envisager les process nécessaires à mettre en place pour augmenter notre résilience.

    Alain Bauer, Crime et criminologie : une archéologie juridique, politique et sociale, thèse soutenue en 2016 à Université Côte dAzur ComUE sous la direction de Christian Vallar, membres du jury : Chantal Cutajar (Rapp.), Pauline Türk et Bénédicte Decourt Hollender  

    Cette thèse de doctorat sur travaux interroge les déterminants de l’émergence d’un corpus criminologique du XVIe au XXIe siècles en explorant l’interaction entre le droit, l’exercice du pouvoir et la société. La thèse repose sur une méthode historique et interprétative dont l’objectif est de formuler neuf propositions théoriques d’exposition du rôle joué par le droit pénal et sa jurisprudence, les initiatives politiques de l’exécutif et du législateur, et enfin les us, coutumes et constructions sociétales dans la formation du corpus criminologique contemporain. Au cheminement de cette archéologie juridique, politique et sociale, nous exposons le rôle parfois déterminant joué par la formation du corpus criminologique dans la société.

    Olivier Younès, Quel modèle de capital investissement pour les pays émergents? , thèse soutenue en 2012 à Paris CNAM sous la direction de Alain Bloch et Denis Dubois  

    Les PME structurent 90% des économies émergentes. Elles sont duales, à la fois moteurs de l'activité mondiale et vulnérables à cause d’un recours excessif à l'endettement et d'une économie informelle prégnante. Nous pensons que le capital investissement peut consolider et diffuser cette traction économique devenue l’apanage des seules nations émergentes. Se pose alors la question : « Quel modèle de capital investissement pour les pays émergents ? ». La méthodologie retenue répond à la contrainte d’une littérature encore réduite et d’un difficile accès à l’information. Nous suivons en conséquence une démarche inductive et étudions, au travers du modèle théorique de Timmons, la création d’un fonds d’investissement en Egypte de 2008 à 2011. A partir de ce cas clinique longitudinal, nous induisons un modèle de capital investissement entrepreneurial, à destination des pays émergents et inspiré du capital risque technologique.

    Rémy Février, Management de la sécurité des systèmes d'information : les collectivités territoriales face aux risques numériques, thèse soutenue en 2012 à Paris 2 sous la direction de Frank Bournois et Véronique Chanut, membres du jury : Jean-Fabrice Lebraty (Rapp.), Muriel de Fabrègues et Pierre Féniès  

    Cette thèse a pour objectif de répondre à la question suivante : Quel est le niveau de prise en compte de la Sécurité des Systèmes d’Information (SSI) par les collectivités territoriales françaises face aux risques numériques ? Ces dernières étant aujourd’hui confrontées à de nouveaux défis qui nécessitent un recours toujours plus important aux nouvelles technologies (administration électronique, e-démocratie, dématérialisation des appels d’offre…), le management de la sécurité des Systèmes d’Information (SI) territoriaux devient un enjeu majeur -bien qu’encore peu étudié- en matière de service public et de protection des données à caractère personnel. Etablie au travers de postures professionnelles successives et dans le cadre d’une approche naturaliste de la décision, notre modélisation théorique tend à mesurer le niveau réel de prise en compte du risque numérique en partant d’hypothèses fondées sur l’influence respective d’un ensemble de caractéristiques propres aux collectivités territoriales. Il se traduit par une enquête de terrain menée directement auprès de responsables territoriaux. Alors que cet enjeu nécessite une prise de conscience, par les décideurs locaux, de la nécessité de protéger les données qui leur sont confiés, il s’avère que ceux-ci n’ont, au mieux, qu’une connaissance très imparfaite des enjeux et des risques inhérents à la sécurisation d’un SI ainsi que de l’ensemble des menaces, directes ou indirectes, susceptibles de compromettre leur bonne utilisation. Une solution potentielle pourrait résider, simultanément à de la mise en place de procédures adaptées à l’échelon de chaque collectivité, par la définition d’une politique publique spécifique.

    Olivier Younès, Quel modèle de capital investissement pour les pays émergents?, thèse soutenue en 2012 sous la direction de Alain Bloch et Denis Dubois, membres du jury : Christophe Midler (Rapp.), Bernard Daugeras et Bernard Ramanantsoa    

    Les PME structurent 90% des économies émergentes. Elles sont duales, à la fois moteurs de l'activité mondiale et vulnérables à cause d’un recours excessif à l'endettement et d'une économie informelle prégnante. Nous pensons que le capital investissement peut consolider et diffuser cette traction économique devenue l’apanage des seules nations émergentes. Se pose alors la question : « Quel modèle de capital investissement pour les pays émergents ? ». La méthodologie retenue répond à la contrainte d’une littérature encore réduite et d’un difficile accès à l’information. Nous suivons en conséquence une démarche inductive et étudions, au travers du modèle théorique de Timmons, la création d’un fonds d’investissement en Egypte de 2008 à 2011. A partir de ce cas clinique longitudinal, nous induisons un modèle de capital investissement entrepreneurial, à destination des pays émergents et inspiré du capital risque technologique.

  • Laurens Ndrianasy, Le réseau bancaire à Madagascar et son rôle économique (1885-1946), thèse soutenue en 2016 à Sorbonne Paris Cité sous la direction de Christian Chêne, membres du jury : Florence Renucci (Rapp.), Véronique Harouel-Bureloup (Rapp.), Raymond Ranjeva et Gautier Bourdeaux  

    À partir du protectorat français en 1885 jusqu'à la naissance d'une banque d'émission en 1925, Madagascar eut un système bancaire et monétaire sommaire totalement contrôlé par des banques d'affaires. Pendant cette période, un réseau bancaire formé par la première banque de Madagascar "Le Comptoir National d'Escompte de Paris" s'était mis en place. Arrivée dans le pays suite à l'appel du gouvernement français, la banque parisienne apporta son soutien au projet colonial. Profitant de l'extension de l'empire colonial français à Madagascar, le CNEP avait crée un réseau d'agences et de sous-agences essaimés dans la colonie. Forte de l'expérience de son personnel et de sa connaissance des affaires locales, la banque était dans une position de monopole en ce qui concerne les activités financières de la Grande île faute de concurrent. Le CNEP devenait ainsi un élément incontournable dans la réalisation du projet de développement de la colonie. La période de la Première Guerre mondiale démontra cependant la fragilité du système bancaire et monétaire de la Colonie à cause de la coupure des communications avec la métropole. Le réseau malgache du CNEP révélait ses limites face au développement croissant de l'économie locale. Les contraintes monétaires engendrées par la guerre (la thésaurisation des pièces métalliques par les indigènes et l'arrêt des envois de billets décidé par la Banque de France) et l'acuité du problème de crédit agricole dans la colonie relancèrent le projet fort ancien d'une banque d'émission. La création de la banque de Madagascar en 1925 apporta une nouvelle politique financière à la colonie. La Banque s'occupait principalement de la circulation monétaire et du réescompte des papiers de commerce. Le bilan positif des émissions de la Banque avait permis à la colonie d'avoir une stabilité monétaire. En matière de crédit, le taux de l'argent avait beaucoup baissé (6% en moyenne alors qu'il était de l'ordre de 10 à 12%). La Banque rapportait financièrement à la colonie (redevances sur la circulation fiduciaire, impôts sur les sociétés, participations aux bénéfices, contributions financières à la caisse de crédit agricole, etc). Les statistiques commerciales et douanières de la colonie attestent le rôle économique de la Banque d'émission depuis sa création jusqu'en 1946 où une nouvelle politique coloniale fut mise en place.

    Bénédicte Faivre-Tavignot, Quels sont les processus qui permettent aux modèles sociétaux d’accès aux biens et services (social business et BOP) de constituer des leviers de renouveau stratégique de l’entreprise ? : le cas d'une multinationale agroalimentaire, thèse soutenue en 2012 à Lyon 3 sous la direction de Christophe Baret, membres du jury : Emmanuelle Reynaud (Rapp.), Jean-Pierre Ponssard (Rapp.), Patricia Seror    

    Quelques chercheurs ont récemment étudié le rôle de levier d’innovation, voire même d’innovation inversé des projets social business ou BOP pour les multinationales des pays développés.Cette étude longitudinale analyse en profondeur le cas d’une multinationale de l’agroalimentaire, et explore le rôle des projets social business et BOP (SBOP) dans le renouveau stratégique de cette entreprise : l’aidant à être simultanément plus durable (face aux défis environnementaux et sociaux actuels) et compétitive. Elle analyse le processus de ce renouveau stratégique mené à partir des projets SBOP et les facteurs clés de succès de ce renouveau ; parmi eux : une double approche (« top down » et « bottom up »), articulée sur trois niveaux: individuel, collectif and organisationnel. Elle met aussi en valeur l’impact de l’orientation sociétale des projets, comme accélérateur et amplificateur de ce renouveau.

    Vincent Desportes, Le piège américain , thèse soutenue en 2011 à Paris EPHE sous la direction de Hervé Coutau-Bégarie  

    Compte tenu de la place occupée par les Etats-Unis, chercher à comprendre les raisons de leurs difficultés militaires actuelles devient essentiel. C’est l’origine de cette thèse : comprendre les fondements et les conséquences des comportements des militaires des forces armées américaines dans les conflits, en particulier dans les conflits de type asymétrique. L’analyse montre le poids de la culture militaire stratégique qui semble être devenue le handicap majeur des forces armées américaines. Il s’agira donc d’abord de rechercher les racines de la culture stratégique américaine et de ses différentes composantes : l'histoire et la construction de cette nation ; la géographie qui façonne profondément la vision de la guerre ; le poids du peuple ; les influences conceptuelles qui ont participé à la construction inconsciente de la culture stratégique. Il s’agira ensuite de caractériser l'expression de la puissance militaire américaine avant d'en cerner les limites, puis de constater sa faible adéquation aux nouveaux conflits dans lesquels l’Amérique est engagée aujourd’hui et sera engagée demain. Nous tenterons de définir, in fine, qu’elles sont les grands traits de cette culture stratégique qui doivent impérativement évoluer si l’Amérique veut conserver cette dimension majeure de sa puissance qu’est sa puissance militaire.

    Benjamin Pinta, Anticipation des conditions de la pérennité des firmes dans un contexte de globalisation , thèse soutenue en 2009 à Paris 5 sous la direction de Bertrand Lang  

    Dans cette thèse, nous avons reconstruit les fondements et principes du modèle proposé par Théodore N. Vail, entre 1907 et 1919, en tant que président de l’AT&T, opérateur historique de téléphonie aux Etats-Unis. Il se caractérise par la proposition d’un état « idéal » de la valeur d’usage et de l’expansion d’un marché considéré, l’intégration et la coopération de producteurs potentiels en vue de cet « idéal », la transition d’une responsabilité limitée à une responsabilité « complète », qui suppose notamment la fixation d’un profit « suffisant » pour les actionnaires, et enfin clarté, transparence et vérité. Ce modèle a vocation à être appliqué à toute activité économique intensive en capital technologique et opérant dans un marché ouvert et globalisé, ces deux facteurs rendant les conditions d’une concurrence « parfaite » impossibles. Son seul cas d’application connu, le « Bell system » de l’AT&T à l’œuvre entre 1907 et 1984, a été mis en place par une firme en position de domination abusive avérée dans un contexte de mondialisation libérale qui voit la formation conjointe d’une bulle des télécoms et d’une crise grave d’origine financière dite « panique des banquiers ». Ce modèle fut plus efficace que la concurrence classique – alors que les avantages concurrentiels de la firme avaient été neutralisés dans le cade de « l’accord de Kingsbury » de 1913 – ou l’administration publique et a parfaitement fonctionné dans son cadre légal d’application, la téléphonie. Le démantèlement de l’AT&T, effectif en 1984, ne venait pas remettre en cause sa pérennité : l’objectif légal du modèle étant atteint depuis quelques années. L’abandon de ce modèle, dans le cadre du marché des « communications électroniques », prolongement direct du marché de l’intercommunication considéré par Vail, a fait ressurgir les défaillances qu’il avait justement corrigées, cela malgré la présence d’un très grand nombre d’autorités de surveillance – qui n’existaient que marginalement à l’époque de Vail-. L’abondance de contrôle n’a pas évité : spéculation, dumping et gaspillage à court terme, collusion, sous investissement et creusement des inégalités, à long terme, après de multiples défaillances d’entreprises. Ces défaillances de marché semblent à nouveau à l’œuvre dans la crise actuelle des « Subprime ». Dès lors, si des producteurs décidaient de reconstruire un modèle de « Théodore N. Vail », alors, il n’y aurait pas de raisons objectives à la remise en cause du processus dans le cadre de sociétés démocratiques qui protègent la capital, souhaitent valoriser le travail, optimiser la consommation, sans nuire aux libertés individuelles. Ce processus pourrait même être incité par les pouvoirs publics, en proposant aux firmes la possibilité de déroger aux lois antitrust contre l’adoption d’un tel modèle, notamment dans le cadre d’activités économiques, dont dépendent fortement les autres. Les exemples, outre les Communications électroniques, ne manquent pas : banque, finance, assurance, énergie, transport, santé, environnement.

    Slim Tounsi, Libéralisation de l'échange des services financiers et croissance économique, thèse soutenue en 2009 à Paris 5 sous la direction de Bertrand Maximin  

    Les services financiers constituent un secteur important et en expansion dans presque toutes les économies, qu’elles soient développées ou en développement. En effet, il est difficile de penser à une activité économique, exception faite de celle qui demeure largement à l’extérieur de l’économie marchande dans les pays les plus pauvres, qui ne dépendent pas de manière importante (que ce soit directement ou indirectement) des services fournis par le secteur financier. Cette thèse a pour objet l’étude de l’impact de la libéralisation de l’échange des services financiers sur la croissance économique dans différents pays. La première partie de cette thèse est consacrée à l’exposition de l’historique des négociations ainsi que l’analyse du cadre juridique et institutionnel de l’accord de libéralisation de l’échange des services financiers. Aussi, elle retrace les niveaux d’engagements des différents pays issus de l’accord permanent atteint en 1997. La deuxième partie est consacrée à une revue de littérature théorique et empirique sur le sujet. Aussi, elle vérifie empiriquement l’effet de la libéralisation sur la croissance économique en menant une analyse comparative entre quatre blocs régionaux.

    Rodolphe Biffot, Contribution a l'étude des organes subsidiaires de l'ONU , thèse soutenue en 1999 à Paris 5 sous la direction de Edmond Jouve  

    La CEA, créée en 1958 par la résolution 671a (XXV) de l'ECOSOC et située à Addis-Abeba, est un des cinq bureaux récgionaux de l'ONU. Elle est, aux termes de la Charte des Nations Unies, un organe subsidiaire de l'organisation et manifeste la régionalisation de l'exécution de certaines activités de l'ONU. Dépourvue de la personnalité internationale, elle est placée sous l'autorité hiérarchique de l'Assemblée générale, de l'ECOSOC et du Secrétariat général de l'ONU. Elle agit à partir d'habilitations fonctionnelles expresses et n'exerce pas le pouvoir de recommandation directe. L'ensemble de ses moyens materiels d'action vient de l'ONU. Elle assume la double fonction d'instrument de promotion de la coopération économique régionale et internationale et d'exécution des activités économiques decidées au siège de l'ONU. À cette fin, en application de la décentralisation, son secrétariat exécutif mène des activités de recherche et exécute, sous la direction du Secrétariat general, une assistance normative et opérationnelle. La CEA intervient dans la coopération opérationnelle depuis 1960, reçoit des fonds spécifiques du POAT (1970) et est agent d'exécution du PNUD depuis 1977. Deux difficultés majeures entravent le développement de la CEA : le désengagement de ses membres du à l'insuffisance de son pouvoir de décision et d'action sur leurs préoccupations économiques et, l'absence de coordination, dans sa région de compétence, des activites régionales du système des Nations unies. Depuis 1990, la CEA tente, par une restructuration de son organisation interne, de convaincre ses membres qu'elle peut jouer un rôle de "catalyseur efficace de la croissance africaine". Mais l'ONU tarde à adopter et à exécuter les décisions qui la renforcent. Les déclarations de celle-ci affirmant que ses bureaux régionaux sont les centres régionaux du système des Nations Unies sont contredites sur le terrain. Néanmoins, les experts recommandent leur mise en œuvre effective. Alors, la CEA intégrerait une véritable commission du système des Nations Unies pour l'Afrique et son appellation actuelle reposerait sur des éléments tangibles.