qu-est-ce-qu-une-bonne-representation-9782247161652


Parution : 01/2016
Editeur : Dalloz
ISBN : 978-2-2471-6165-2
Site de l'éditeur

Qu'est-ce qu'une bonne représentation ?

Marieke Louis

Coll. Nouvelle Bibliothèque de Thèses, Science politique, 476 pages

ISBN : 978-2-247-16165-2

 

Présentation de l'éditeur

Il est des livres en sciences sociales qui sont remarquables : non seulement ils nous apportent avec élégance et précision de nouvelles connaissances, mais ils transforment aussi notre regard sur l'objet étudié. Tel est le cas de l'ouvrage de Marieke Louis.

Depuis près de deux siècles, [les organisations internationales] ont forgé les principaux points d'ancrage de l'action collective au plan international et se sont confondues avec l'activité multilatérale qui occupe, désormais, l'essentiel des politiques extérieures. Le paysage international en a été profondément transformé. Pourtant, les organisations internationales sont toujours restées suspectes d'insignifiance : mauvais fonctionnement, défaut de capacités, manque de résultats.

De manière récurrente, les critiques portent sur ce que nous pourrions appeler « le triangle de fonctionnalité » des organisations internationales : la relation entretenue entre leur légitimité, leur efficacité et leur représentativité. Rares sont les études à s'être penchées sur la signification et le contenu pratique de ce socle fondateur, régulièrement transformé et contesté au cours de l'histoire des organisations internationales. Le grand mérite du livre de Marieke Louis est d'en dévoiler les ressorts en suivant la façon dont l'Organisation Internationale du Travail (OIT) a construit et réformé sa représentativité. On apprendra ainsi que loin d'être immuable, la représentativité varie selon les contextes, les enjeux et les rapports de force au sein de l'organisation. Entendue comme un certain état de la représentation à un moment donné, elle apparaît comme une convention entre les membres de l'organisation qui rend possible leur coopération. Elle s'ajuste continuellement aux conditions de cette coopération dans une double logique indissociable d'inclusion-exclusion. Ce point suffirait à lui seul à montrer toute l'originalité du regard de l'auteure et à justifier pleinement la lecture d'un livre qui rappelle que les organisations internationales doivent être pensées dans la durée, et que le sens de leurs arrangements ne se comprend que dans une perspective dynamique et relationnelle.

Servie par une enquête d'une ampleur assez considérable et par une démarche rigoureuse, la démonstration est non seulement inventive, mais aussi minutieuse et convaincante. On tient là un livre important sur les organisations internationales.

Guillaume Devin

 

Sommaire

I. La construction du jeu

A. Un choix conjoncturel
B. Un système de représentation par groupes

II. La sélection des joueurs

A. Des formes d'organisation et de représentation privilégiées
B. Une représentativité inégalement appréciée et contrôlée

III. La hiérarchisation des joueurs

A. La représentation monopolisée
B. Représentation(s) de la puissance
C. La représentation au mérite

IV. Inclure les marges du tripartisme

A. Les représentants d'intérêts complémentaires
B. Les représentants d'intérêts alternatifs et rivaux
C. La réaffirmation d'une norme tripartite

V. [Dés]équilibrer la puissance

A. Constestation[s] des monopoles et plaidoyer[s] pour une représentation équitable
B. Les vertus démocratiques de l'égalité et de l'élection en question

VI. Une ouverture intéressée et sous contrainte

A. Fidéliser les soutiens, ménager les membres
B. Observation et consultation : de la rétribution à la compensation

VII. La fabrication d'un consensus

A. Une entreprise de délégitimation du débat
B. La région : nouvel étalon de la représentativité
C. La région, étalon non variable de la représentativité