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Parution : 01/2016
Editeur : ANRT

De l'identité juridique de la femme

Elise Farine

Présentation de l'éditeur

La notion d’identité implique certains présupposés de droit privé dont la tendance est marquée par certains « généricismes ». L’on peut entendre par là les conceptions qui limitent la définition du genre humain à des traits catégoriels et abstraits, sans suffisamment prendre en compte des particularités sexuellement différenciées. Pourtant, le sujet de droit lorsqu'il est féminin doit impliquer la prise en considération de singularités liées à son sexe, qui ne peuvent être les mêmes que celles d’un sujet de droit masculin. Sous couvert de l’égalité des sexes, le droit engage alors la société à une uniformisation des intérêts cependant divergents et propres à chaque sexe. Il s’agit alors de montrer à la fois l’apport de ces conceptions, mais aussi leurs limites et donc la nécessité de s’ouvrir à l’exigence de conceptions plus « universalistes ». En effet, il doit être démontré que seule une universalité peut garantir la reconnaissance des particularités et des différences féminines, telle qu’une identité juridique féminine l’admettrait. Si cette étude fera face à divers courants et auteurs de philosophie du droit, elle prendra pour point de départ le droit positif établi dans ses différentes disciplines, du droit pénal à certains aspects du droit du travail ou du droit des assurances. L’intérêt de la question est de permettre une évaluation plus précise des qualifications autour de la femme comme sujet de droit singulier, et en intégrant les critiques contemporaines, qui ont pu montrer l’insuffisance d’une pensée simplement générique pour traiter de questions aussi graves que la différenciation sexuelle que ce soit en droit civil ou en droit social- critiques qui, néanmoins, n’ont guère assumé la voie épistémologique de la philosophie du droit dans sa spécificité.

Élise Farine est Docteur en droit privé et philosophie du droit. Membre de l’Institut de Sciences Criminelles et de la Justice de l’Université de Bordeaux. Membre du Centre de philosophie du droit de l’Université de Bordeaux.

 

Version imprimée d'une thèse soutenue le 26 novembre 2014 à l'Université de Bordeaux,
sous la direction du Pr. Jean-Marc Trigeaud