Présentation de l’éditeur
Cet ouvrage aborde une question clé pour l’histoire de l’Etat, au cœur de la singularité politique française jusqu’à ce jour, celle de la fiscalité, vue non du centre mais des payeurs. Pourquoi les habitants contribuent-ils de leur argent au fonctionnement du royaume ? Certes pas par la force. Comment le roi les convainc-t-il ? On montre ici comment se construit un système sur mesure pour chaque région, intégrant géographie, histoire et politique. Au-delà de l’image du pouvoir absolu que veut projeter Louis XIV, l’Etat monarchique fonctionne dans son rapport au territoire de façon étonnament segmentée (frontières intérieures) et adaptable (privilèges). Dès lors le fait remarquable est la réclamation et la mise en oeuvre de l’égalité territoriale par la Révolution dès ses premiers jours, une fois l’égalité des individus acquise. Incarnée par le découpage départemental qui réagence un puzzle administratif aux origines romaines, voire gauloises, cette égalité fait, fiscalement, des gagnants (Alsaciens) et des perdants (Bretons) dont la réaction à la Révolution diverge alors.
C’est la première fois que la fiscalité royale est traitée dans son ensemble (directe et indirecte), sur toute la durée de son existence (1302-1792) et pour la totalité des pays du royaume, des plus petits (Pays de Gex) aux plus récemment rattachés (Corse).
Mireille Touzery est professeure d’histoire moderne à l’université Paris-Est-Créteil. Elle est spécialiste de la fiscalité d’Ancien Régime.