Présentation de l'éditeur
L’émotion romantique et la fièvre de la restauration ont fait négliger à quel point la ruine est bien plus qu’un vestige du passé en voie de disparition. La ruine est en réalité une construction symbolique qui s’impose dans le paysage au moment où elle est considérée, non plus comme un amas de pierres, mais comme un reste du passé dont il s’agit d’honorer les bâtisseurs, de rappeler les usages, de conserver ou de rétablir le souvenir d’événements mémorables.
Les ruines sont des objets dont la valeur ne se définit donc pas exclusivement à l’aide de critères esthétiques ou épistémologiques. Elles sont des lieux de mémoire dont la valorisation, qu’elle soit propre à certains groupes sociaux particuliers ou qu’elle concerne la société à part entière, est profondément négociée. Elles sont sujettes au changement historique. Aussi, c’est dans ces différents aspects que réside la nature politique des usages des ruines qui est objet de ce livre.
Avec le soutien de l'université de Poitiers et du laboratoire Criham de l'université de Poitiers.
Albrecht Burkardt est professeur d’histoire moderne à l’université de Limoges. Ses travaux portent sur l’histoire politique, culturelle et religieuse de l’Europe moderne (France, Italie, Saint-Empire germanique, 1550-1750), en particulier sur le culte des saints, l’Inquisition romaine, l’histoire du voyage et la réception de l’antique.
Jérôme Grévy, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Poitiers, enseigne également à Sciences Po. Spécialiste des cultures politiques contemporaines et coresponsable de l’ANR RUINES, il effectue des recherches sur la mémoire et l’instrumentalisation politique du massacre d’Oradour-sur-Glane.
Sommaire
Du débris aux ruines
Détruire les ruines
Sublimer les ruines
Annexe et mise en perspective