Présentation de l'éditeur
Le colloque intitulé Les propriétés a eu pour ambition d’initier une réflexion collective permettant de démontrer que la vision exclusiviste et romaine de la propriété (plena in re potestas) n’est pas un dogme inattaquable et qu’au contraire, ce droit présente de multiples facettes qui font de cette institution fondamentale de l’organisation sociale un véritable kaléidoscope.
C’est pourquoi cet ouvrage, qui en publie les Actes, commence par l’exposé des regards non juridiques portés sur la propriété. Institution forgée par une histoire plurimillénaire, à laquelle sont attachés des enjeux politiques majeurs qui modèlent l’organisation de toute société, elle est également un sujet privilégié de l’anthropologie, tant l’acception que l’on en retient varie d’une civilisation à l’autre.
Les analyses de la propriété sont par ailleurs profondément renouvelées par la diversification sans précédent des objets sur lesquels elle porte. Ainsi, alors que l’approche classique en fait un droit subjectif privé, marqué du sceau de l’égoïsme du propriétaire, les objectifs que le législateur lui demande aujourd’hui d’atteindre en font un instrument privilégié de la défense de l’intérêt général – la protection de l’environnement par exemple – ou d’un intérêt collectif – qu’il soit familial ou contractuel. Cette multiplication des objets du droit de propriété ne saurait néanmoins aller jusqu’à englober le corps humain.
Préface d'Emmanuelle Putman