Présentation
Est-on entré dans un « nouveau monde » politique depuis les élections présidentielle et législatives du printemps 2017 ? A l’expérience, la continuité domine tant au niveau des personnes qu’à l’égard des orientations économiques, sociales et institutionnelles désormais menées. La « révolution » annoncée est au mieux un pétard politicien mouillé, en aucun cas de la dynamite politique. Elle consiste, au fond, à faire tourner la France entière autour d’un seul homme, le président de la République Emmanuel Macron, dont tout dépend. Il préside, gouverne et légifère en même temps. Mais pour aller où ? Nul ne le sait vraiment, sauf en matière économique et sociale où la carte de la finance est présentée comme un Joker gagnant, à rebours de la formule « mon ennemi, c’est la finance » qui avait fait le succès électoral de son prédécesseur à l’Elysée, dont il était le collaborateur.
La première année du quinquennat d’Emmanuel Macron n’a pas remis la France en marche. Grand bond sur place, elle a biffé une partie de l’engagement des campagnes électorales consistant à mener des transformations de gauche et de droite. Sur la fiscalité, l’immigration, la sécurité, le travail, les libertés, l’université, les institutions, ce sont des politiques plus conservatrices encore que dans « l’ancien monde » qui sont conduites au pas de charge, avec une majorité aux ordres et dans un espace public quasiment vierge de toute opposition ou même de toute réflexion critique.
La France apparaît figée, passive, au garde-à-vous même. En dépit d’une base électorale très fragile, le président de la République gouverne sans entrave ; il est vrai que nul ne semble en mesure de lui faire concurrence. La fin de l’Histoire vainement annoncée depuis tant d’années serait-elle arrivée avec le macronisme tout-puissant ?
Parce qu’il ne se satisfait pas que soit aggravée la pente institutionnellement autoritaire et économiquement libérale suivie quinquennat après quinquennat, l’auteur propose, sur tous les sujets – institutions publiques, sécurité et libertés, fiscalité, Europe, gestation pour autrui, fin de vie, condition animale, droits des salariés, justice… – un autre modèle « vraiment » de gauche et de droite.
Cet ouvrage est un appel à la réflexion et à l’action publiques. Une réplique pour une République meilleure. Réveillons-nous ! Il y a toujours une alternative !
Paul Cassia est professeur des universités en droit