juger-les-fous-9782130749516


Parution : 01/2018
Editeur : Presses Universitaires de France
ISBN : 978-2-1307-4951-6
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Juger les fous au Moyen Age

Dans les tribunaux royaux en France XVIe-XVe siècles

Maud Ternon

Présentation de l'éditeur

Les tribunaux royaux, aux derniers siècles du Moyen Âge, ont jugé les fous. Revêtant différents visages mais toujours décrite comme un trouble naturel, la folie soulève des questions fondamentales dans la sphère judiciaire. Peut-on juger les fous ? 

Au pénal, les juges s'interrogent et font preuve d'un puissant réflexe de compassion à l'égard des déments. Cela n'empêche pas les familles de chercher à se protéger de la violence des fous les plus agités, qui vivent reclus à domicile et peuvent être entravés par des chaînes. Elles n'ont recours aux tribunaux qu'en cas de problème grave. 

Au civil, la folie peut menacer le patrimoine familial, ce qui entraîne une tout autre forme d'intervention. Le trouble mental est alors associé à la prodigalité, la dilapidation des héritages. Les magistrats appliquent de nouvelles procédures sur le modèle romain de la curatelle et de l'interdiction, qui viennent remplacer les coutumes de la garde et du bail. 

Quant au roi, « fontaine de justice » et personne sacrée, n'est-il pas censé protéger les faibles et parmi eux les fous ? En fait, l'ingérence des juges royaux dans ces affaires familiales se fait au cas par cas, rétablissant l'ordre dans le lignage et sur la place publique. 

Ancienne élève de l'École normale supérieure de Lyon, professeur agrégé d'histoire, Maud Ternon a soutenu en 2014 à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sous la direction de Claude Gauvard et Patrick Gilli une thèse de doctorat sur le traitement judiciaire de la folie à la fin du Moyen Âge.

Prix Jean Favier

 

Sommaire

Chapitre I. Signa furoris. Décrire et prouver la folie

A – Crises de démence
B – Modalités de la maladie mentale en contexte juridico-judiciaire
C – Prouver la folie

Chapitre II. Fous et prodigues devant les juridictions civiles

A – L’étroite association de la folie et de la prodigalité
B – La progression de la curatelle et de l’interdiction dans la jurisprudence tardo-médiévale

Chapitre III. Pouvoirs familiaux, pouvoirs publics dans l’organisation de la curatelle et de l’interdiction

A – Le juge au service des familles
B – Usages de la curatelle et de l’interdiction par les pouvoirs publics

Chapitre IV. Fous à lier. Le jugement de la folie criminelle

A – Des crimes d’une rare violence
B – Le juge face au criminel fou
C – Faire bonne garde : la responsabilité pénale des proches parents
D – Prison publique et garde familiale : le partage des rôles

Le noeud gordien , 274 pages.  25€