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jeudi24janv.2019
vendredi25janv.2019
État autoritaire, violence politique, némésis du capital : l’Amérique latine et le monde

Colloque

État autoritaire, violence politique, némésis du capital : l’Amérique latine et le monde


Présentation

 

Depuis la crise financière de 2008, le projet néolibéral a connu de fortes transformations à l’échelle mondiale. Les politiques monétaires menées aux États-Unis, en Europe et au Japon par les Banques centrales ont sans doute permis d’échapper au désastre, mais elles n’ont pas permis d’établir une gouvernance financière sur les flux globaux de biens et de capitaux.

Au début des années 2010, la critique de la mondialisation du capital a trouvé dans les protestations sociales une expression progressiste, voire révolutionnaire : des printemps arabes jusqu’au mouvement brésilien, en passant par la Grèce, l’Espagne, les États-Unis, la Turquie, etc. des mobilisations puissantes ont vu le jour, en inventant des formes d’auto-organisation capables, pour certaines, de renverser des gouvernements. Cette brève séquence est en passe de se refermer et se conclut par la montée de l’extrême droite dans de nombreux contextes nationaux : en Inde à partir de 2014 ; dans plusieurs pays d’Amérique latine depuis 2015 ; aux États-Unis et aux Philippines en 2016 ; en Italie et au Brésil en 2018. Dans les autres pays du Nord, les politiques xénophobes et les tendances autoritaires se sont accompagnées d’une militarisation et d’une sécurisation des politiques de souveraineté dont la gestion des frontières en Europe est l’un des signes les plus visibles. Les régimes de violence propres aux villes globales et aux frontières militarisées semblent faire contrepoint à la circulation toujours plus rapides des marchandises et des flux d’argent dans le capitalisme globalisé. La conjugaison des politiques sécuritaires et le développement du sous-développement, au Nord comme au Sud, conduit à l’émergence d’un nouveau régime de la violence politique qui s’exerce principalement sur les groupes minoritaires.

Le colloque se fixe l’objectif de penser et de discuter une telle conjoncture en croisant des approches philosophiques sur l’évolution des formes de la violence étatique et des enquêtes plus précises sur la situation actuelle en Amérique latine. L’élection brésilienne et la crise vénézuélienne sont deux exemples frappants d’un retournement des tendances dites progressistes en Amérique latine, dans le sens d’un développement de l’autoritarisme d’État.

A cet égard, il s’agira de proposer des réponses aux questions suivantes. Avons-nous affaire à une simple accentuation des traits autoritaires propres aux États capitalistes et aux démocraties libérales, ou bien assiste-t-on à l’émergence d’un nouveau modèle de gouvernementalité, une « révolution d’en haut » inaugurée par Pinochet, Thatcher et Reagan et que les récentes évolutions en Amérique latine et ailleurs semblent accentuer ? Quel rôle et quelle place doit-on accorder à la crise de 2007-2008 et aux mouvements sociaux qui lui ont succédé dans l’accès au pouvoir des gouvernements autocratiques ? La situation brésilienne est-elle singulière ou peut-elle conduire à une aggravation des tendances à l’œuvre ? Dans quelle mesure les différentes pratiques de discipline et de contrôle de la vie sociale contribuent-elles aux transformations des États contemporains ?

Ce sont ces questions que le colloque essayera d’affronter, en combinant une approche théorique et philosophique des tendances générales du capitalisme tardif et des études empiriques sur la situation actuelle en Amérique latine et en Europe.

 

Programme

 

Jeudi 24 janvier 2019

 

10h00 : Accueil des participants

 

Mexique, l’administration de la violence

10h15 : Violence mythique au Mexique. État d’exception et administration de la misère
Luis Martinez Andrade

Reprimarisation, contrôle de la mobilité et neo-peonage : les formes contemporaines de l’économie de plantation à la frontière sud du Mexique
Frédéric Décosse

 

12h30 : Déjeuner libre

 

Brésil, la némésis du progrès

14h00 : Études féministes de la sécurité : contributions à partir du cas brésilien
Izadora Xavier Do Monte

Politique des lignes : mondialisation et crise du progressisme brésilien
Alexandre Mendes

Agonistique ou agonie de la démocratie ?
Barbara Szanieki

17h00 : Fin de la 1ère journée

 

Vendredi 25 janvier 2019

 

Guerre et nécropolitique en Amérique latine

10h00 : The Chavismo as a disaster : diagrams of decomposition in the necropolitical Venezuela
Jeudiel Martinez

Crise de la globalisation et nouveau régime de guerre en Amérique Latine
Giuseppe Cocco

 

12h30 : Déjeuner libre

 

Recomposition libérale : autoritarisme, sexisme, migrations

14h00 : Detention from below and peer-to-peer subjection : governing refugees through coerced autonomy
Martina Tazzioli

Autoritarisme et sexisme : le cas italien
Simona de Simoni

Sur le concept de libéralisme autoritaire
Grégoire Chamayou

17h00 : Fin du colloque

 

Entrée libre


Organisé par le laboratoire SOPHIAPOL (EA 3932) de l’Université Paris Nanterre



Salle des Conférences (F352) – Bâtiment Simone Veil
Université Paris Nanterre
200 Avenue de la République
92000 Nanterre

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Sophiapol