Seul territoire des outre-mer à avoir subi le deuxième confinement, la Martinique a vu ses étudiants tristement contraints, comme tous ceux de l’Hexagone, de retrouver le face-à-face quotidien avec leur écran d’ordinateur, voire de smartphone, et leur connexion plus ou moins aléatoire ou limitée, en guise de relation pédagogique. Ces semaines, on le sait, ont été particulièrement dures. Tout comme l’ont été celles qui ont suivi le déconfinement. Alors que l’île a eu la chance, compte tenu de la faible circulation du virus, de vivre une levée totale des restrictions dès décembre, l’université, elle, est restée la seule structure fermée à ses usagers jusqu’aux vacances de Noël, puis de nouveau à la rentrée de janvier. Finalement, le 7 janvier, la nouvelle salvatrice est tombée et la reprise des cours a été permise dans le strict respect d’une jauge à 50 %. Au prix d’énormes efforts logistiques et de gestion des salles et des emplois du temps, les CM et TD ont donc pu reprendre en présentiel ce semestre avec l’intégralité des étudiants. Si le défi a été immense et l’investissement du personnel en ce sens, énorme, la réalisation de cet objectif est une très grande satisfaction. Nous mesurons notre chance en comparaison des universités de l’Hexagone, auxquelles nous souhaitons de pouvoir rapidement rouvrir en présentiel dans des conditions qui ne soient pas insolubles. Mais ce retour est aussi l’occasion de constater les dégâts causés par les deux semestres éprouvants que les étudiants viennent de vivre, que ce soit en termes de décrochage ou, pour ceux qui sont parvenus à surmonter malgré tout ces épreuves, de démotivation, de faible énergie, voire d’inertie. Les difficultés que continuent d’expérimenter les étudiants des autres universités n’en sont que plus tangibles encore. Lutter contre ces dégâts psychologiques exige de pouvoir maintenir ces conditions d’enseignement présentiel jusqu’à la fin du semestre. Mais le spectre d’une nouvelle fermeture demeure, malheureusement, menaçant...