Après avoir espéré un temps que la rentrée pourrait se dérouler en présentiel, malgré une situation qui se dégradait un peu plus chaque jour, la réalité a été bien différente. À la faculté de droit, sciences économique et politique de Dijon, comme ailleurs, le premier semestre de cette année universitaire 2020-2021 a été marqué par la crise sanitaire qui n’en finit pas : protocole renforcé, distanciation sociale, port du masque obligatoire, gel hydroalcoolique, jauge à 50 %. Aura-t-on droit, dans un futur proche, à 100, 75, 33,3333..., ou 25 % de nos étudiants ? Ces adaptations ont nécessité des investissements colossaux en termes humains et financiers, de sorte qu’un simple « merci » à nos collègues est aujourd’hui dérisoire devant l’ampleur des problèmes rencontrés depuis bientôt une année.
Bon gré mal gré, il a donc fallu renouer avec une technologie et des outils que l’on espérait ne plus revoir de sitôt. De nouvelles modalités ont dû être pensées afin d’assurer du présentiel aux étudiants qui en ont le plus besoin, les premières années essentiellement, jusqu’à ce jour où le Président de la République a décrété un second confinement. Stupeur et... effondrement parce que, entre-temps, l’enseignant du supérieur et son auditoire sont devenus otages d’une certaine conception de l’innovation : à côté du tout distanciel, ils se sont mis au cours hybride, au cours comodal, à la classe virtuelle synchrone, à la classe en ligne asynchrone... Le chercheur, lui, s’adonne aux joies du webinaire et du live event.
Pourquoi l’avons-nous fait ? Parce que nous tentons de sauver nos « jeunes » ! Pour quel résultat ? Une forme de mépris si l’on en juge la réforme (LPR) qui a été adoptée contre l’avis majoritaire des personnes qui ont à la subir. Mme la ministre, vos agents et nos « jeunes » se posent une question : le monde d’après sera-t-il comme avant, mais en pire ?